Elle est pas sexy la première ministre maintenue? |
avec une pince à linge sur le nez pour « montrer son dégoût ». (cf. Midi libre)
« si les attentes en matière sociale, cristallisées autour du thème du pouvoir d’achat, sont indéniables, les inquiétudes civilisationnelles demeurent. Au moment où les candidats de la Nupes l faisaient de la surenchère, l’opinion entendait avec consternation les échos du Stade de France. La fameuse droitisation du pays était largement une chimère, mais l’est tout autant l’idée d’une conversion subite des Français au gauchisme culturel ». Jérôme Sainte-Marie
« Il aurait été plus simple pour le président réélu de gouverner avec une majorité absolue, mais en refusant de lui accorder une Assemblée acquise à sa cause, les Français privilégient le débat démocratique entre leurs représentants » (Libération)
Cette dernière réflexion de la smala Libération n'est qu'une tentative pour calmer l'affolement qui saisit l'appareil de l'Etat et même ses opposants de carnaval les plus farouches. Les Français c'est quelle classe sociale ? Disons la population a exprimé sous diverses couleurs son rejet de la politique étatique depuis cinq ans, ce qui n'est pas du tout révolutionnaire. Le rejet des uns n'est pas celui des autres. Les bobos qui ont choisi la Nupes sont de doux rêveurs écolos en général et moralistes staliniens. Les électeurs du RN sont composés de nuances qui vont du complotisme gilet jaune aux « fâchés mais pas fachos ». La droite bourgeoise dispose du même troupeau d'électeurs et son résultat reflète le fait qu'elle a toujours été minoritaire mais assez magouilleuse pour se maintenir aussi longtemps au pouvoir jadis1.
C'est une heure de vérité ce second épisode de la foire électorale, d'abord par la confirmation et légère amplification et confirmation d'un abstentionnisme historique qui lui est très politique, voire plus citoyen que celui qui s'abaisse à glisser un papier puant dans l'urne, du fait même qu'il ne renie pas ce droit de vote acquis surtout par le mouvement ouvrier, et qui retrouve son utilité en cas de référendum, comme le défendaient jadis les bordiguistes lors du référendum sur l'avortement en Suisse. D'ailleurs dans toute révolution il existe et existeront des systèmes d'élection pour toute la population et les classes même bourgeoises qui voudront être représentées ; on ne supprimera pas la bourgeoisie avec des goulags.
La bêtise générale de tous les commentateurs face à cette heure de vérité est de mettre tout sur le dos de Macron grâce à ce mépris de l'élite qui ne se cache pas de conchier les électeurs récalcitrants abstentionnistes ou ceux qui ont voté RN ; Le Monde est en tête des amalgames gauchistes les plus minables. Je pense que Macron a limité les dégâts en laissant Mélenchon en surdose médiatique avec son programme insensé, se ridiculiser et surtout – avec les mesures de gestion stalinienne et son soutien wokiste à la banlieue islamisée – renforcer abstention et pousser plein de gens, même ouvriers, a voter pour la mère Le Pen ; ce dernier parti étant assuré de ne pas prendre le pouvoir (Marine Le Pen a elle-même été surprise)2. Ce n'est donc pas, contrairement au mensonge de Libération, un peuple français qui aurait voté pour une plus grande démocratie dans un Parlement de figurants pourris et instrumentalisés par la hiérarchie étatique, mais pour contrer d'abord la bande de cuistres des héritiers punks de la gauche caviar, porteurs dangereux de l'idéologie woke3 et un Macron opportuniste effrayé par l'hypothèse d'une forte poussée de la gauche bobo.
En réalité c'est Mélenchon qui a entraîné Macron dans sa chute, l'un et l'autre se sont en quelque sorte annihilés.
Pas de déferlement ni de Premier ministre auto-proclamé !
Exit le troisième tour fabulateur ! Libération titrait, avant de tenter de modérer la catastrophe,et sans jeu de mot : « la gifle » et s'attardait sur la malchance de Macron, sans comprendre que c'est l'ensemble du système qui s'est trouvé ridiculisé avec ses petites magouilles de pouvoir et l'arrogance des chefs de partis. Le tout sauf Macron est devenu le bordel avec Macron.
Jupiter Macron et Jupiter Méluchon ont tous deux culbuté comme deux boxeurs tout à leur combat ne voyant pas arriver un troisième larron. En effet le résultat est aussi détestable pour les deux M. Macron, qui n'avait en effet pas trop mouillé sa chemise pour le deuxième tour de cirque, n'ayant pu que se limiter frileusement à retourner quelques répliques à l'animateur du bal électoral (qu'il remerciait en aparté pour son tapage de recruteur), tout en laissant parader jusqu'à la saturation (pour ne pas dire se ridiculiser) ce Mélenchon qui s'échinait à faire le travail pour toutes les cliques en lice : « C'est nul de ne pas aller voter" serina-t-il un jour à un conclave de jeunes bourgeois: « C'est abandonner le monde à ceux qui ont du fric. C'est bête ». « Je ne vais pas caresser la tête de tout le monde: je veux juste dire aux jeunes qu'il faudrait quand même qu'ils se mêlent un peu de leurs affaires, parce que c'est pas la peine de venir râler sur Parcoursup si après c'est pas pour voter pour ceux qui veulent l'abolir. Et que puisque nous partageons le souci de la planète, c'est le moment d'envoyer des gens à l'Assemblée nationale qui vont s'y prendre pour de bon et pour de vrai ».
Puis il avait appelé tout un chacun, pour la patrie, à déferler au deuxième tour. Peau de balle ! Un invité surprise – le gros chiffre du RN - que je n'avais pas vu venir moi-même dans mon précédent article, croyant que la bourgeoisie était en train de retrouver la tranquillité gouvernementale bipolaire. Que nenni l'hémicycle ressemblera plus à à camembert avarié et puant qu'à une répartition de cliques bourgeoises bien délimitées ou avec cette bonne vieille tenaille gauche/droite ; et plus troublant pour la planète bobo, avec un RN en nombre et dédiabolisé (qui, sous régime proportionnel, serait largement majoritaire...). Et pour cause comme je le noterai plus loin.
Macron, bien que surpris lui aussi, a été plus fin que ses conseillers et les divers journalistes, il aurait dit : « on entre dans le bizarre » et la Nupes va se désagréger.
Le résultat du RN éclipse celui du nombriliste de la gauche punk qui devait être le gagnant de la soirée, Jean-Luc Mélenchon. Le bateleur de foire post-PS ne sera pas Premier ministre, mais cela, il s’en doutait, seuls ses gogos enseignants en rêvaient. Sa déception tient plus au nombre de députés de la Nupes envoyés à l’Assemblée : 149 députés4, et encore en additionnant toutes ces catégories de l'idéologie burkini-fémino-écolo-animo de gauche ou gauche woke car sans ces particules ajoutées de cette noria, LFI a un peu moins de députés que le RN.
On a sous-estimé à mon avis que l'obligeance des médias à mettre systématiquement en vedette et à citer les moindres pets de souris de Mélenchon, finissant indirectement par le ridiculiser comme marque déposée de la gauche neuneu. Son discours gêné et incertain au début de la soirée du deuxième tour fut plus ridicule et wokiste que le précédent : « Ouvrières, ouvriers... » orna le début de l'homélie à une présumée avance historique (en attente de l'abstention finale), pourtant pratiquement pas d'ouvriers dans les rangs des godillots des partis ni d'électeurs prolétaires en nombre ; l'ouvrière de LFI qui est exhibée comme femme de ménage... noire n'est qu'un panneau publicitaire antiraciste ; ce n'est plus l'être prolétaire qui est mis en avant mais la couleur de peau, comme Macron avec le nouveau ministre de l'Eduque Naze. Misère de l'idéologie antiraciste.
C'est une minorité de la population qui vote, surtout bourgeoise et petite bourgeoise évidemment, mais en particulier au cœur des cités « urbaines » où pullulent ces inénarrables couches moyennes ou comme vous le savez ces bobos mégalos et pédalos. Les sièges parlementaires sont obtenus donc sur la base d'une minorité bien éduquée, diplômée, socialement sans besoins dramatiques, et qui veuve de la croyance révolutionnaire si lointaine imagine une société présente préoccupée de « sauver la planète » et gérée comme un jardin d'enfants par diplômés ou ratés de la promo universitaire, avec la même moralité stalinienne qui ne tolère aucune critique des gens de pouvoir de cette notion devenue si vague et creuse, la gauche.
Il faut lire entièrement le long et passionnant rapport sur l'Abstention rédigé pour le gouvernement en juin 20215 :
« Les mouvements politiques vainqueurs des échéances électorales de 2017, En marche, et, dans une moindre mesure, La France insoumise, n’ont pas réussi à renouer un lien fort et durable avec les citoyens. La République en marche n’est pas parvenue à se muter en organisation agile, dynamique et implantée dans les territoires. Quant à La France insoumise, que Jean-Luc Mélenchon a présenté comme un « mouvement ni horizontal ni vertical » mais « gazeux » on peine à identifier les ressorts de son fonctionnement interne. L’universitaire Igor Martinache va même plus loin en considérant que ces mouvements« amplifient même certains traits problématiques des partis dits traditionnels [...] : adhésion sans engagement, confusion des statuts, absence d’ancrage territorial ; refus de la démocratie interne ».
Rien pour donner envie de voter en faveur de ces partis gazeux, pour ne pas dire paternalistes ou gâteux. Dans ce contexte devenu traditionnel de forte abstention, en Seine-Saint-Denis où LFI drague sans gêne avec les théories wokes et amalgames islamo-gauchistes, la population idoine s'est un peu plus mobilisée qu'en 2017, restant néanmoins le département avec le plus faible taux de participation : 27,72 % des inscrits. Pour porter les cadres bobos de la clique à Mélenchon au second tour, qui se vantent par après d'être de vrais élus. Les gros points rouges des graphiques officiels et journaleux cachent cette réalité de base, plus de la moitié des habitants ne votent pas.
Pour autant, avec ce mensonge statistique, ce n’est ni une victoire ni un vote permettant de prétendre à une alternance. Les Nupes obtiennent le même résultat en pourcentage que l’addition des scores de LFI, du PC et des Verts aux législatives de 20176. En ajoutant dissidents et divers gauche, on obtient 30 % des suffrages exprimés, ce qui reste très minoritaire. Difficile d’y voir une poussée électorale de la gauche punk. De plus, la Nupes n’attire pas les catégories dites populaires, car les termes classe ouvrière défrisent. Seuls 18 % des ouvriers qui se sont rendus aux urnes ont voté Nupes, mais je voudrais savoir comment est calculé ce pourcentage qui est probbalement bien inférieur. Il s’agit en fait d’un vote de classe moyenne salariée et diplômée: 35 % des professions intermédiaires ont ainsi voté pour ses candidats. Le vote en faveur de nuls Nupes dépend du niveau d’études (17 % parmi les votants qui n’ont pas le bac jusqu’à 32 % chez les votants à bac +3) et décroît selon le niveau de revenus (34 % des suffrages exprimés parmi les revenus faibles et seulement 22 % parmi les revenus élevés)7.
Un dégagisme aussi du wokisme
L'OBS a fourni les premières analyses pas très pertinentes tout en attribuant au dégagisme un désir de rééquilibrer le pouvoir des factions bourgeoises, comme les braves rédacteurs de Libération. Professant que « Emmanuel Macron n’avait pas imposé de dose de proportionnelle dans son premier quinquennat contrairement à ce qu’il l’avait promis. Les Français l’ont quelque part imposé. Cette Assemblée sera bien plus représentative de la diversité du pays que la précédente ».
L'OBS est incapable d'expliquer pourquoi ce résultat important du RN est le signe que celui-ci ne fait plus peur. Le Front républicain est ridiculisé par le Front national. Certes les passages télévisés de plusieurs de ses représentants a démontré qu'ils ne sont ni débiles ni abrutis fachos, mais c'est surtout Zemmour qui a fortement contribué a dédiaboliser Le Pen ; Zemmour éructait tout de même des vérités gênantes, mais il a failli, non à cause de son admiration pour Trump et Poutine, mais en faisant appel à... l'union des droites, c'est à dire des élites bourgeoises conchiées historiquement par la classe ouvrière, sans se soucier non plus du « pouvoir d'achat » des prolétaires. Le Pen, elle, a mis en premier point le niveau de vie tout en mettant un bémol à la question de l'immigration et en révisant son projet de sortie de l'union européenne, comprenant qu'il n'y a plus de solution nationale ; ce que n'a pas compris, et à son détriment, le patriote Mélenchon. Plus que le nombre de députés RN t plus réjouissant : fin d'une diabolisation neuneu !
Le « politologue » Jérôme Sainte-Marie, que je lis souvent pour ses analyses lumineuses et autrement lucides que le CCI généraliste et abstrait8, démystifie la tactique politique des mélenchoniens :
« Il serait possible de ne voir dans la consigne d’entre-deux-tours donnée par Mélenchon que la traduction d’une concurrence naturelle pour prendre la direction politique des classes populaires s’il ne prônait désormais - la chose est assez récente - une idéologie que l’on peut résumer sous les termes de wokisme ou d’intersectionnalité. La position sociale y est placée sur le même plan que le genre, l’appartenance religieuse ou l’apparence ethnique et ne constitue plus qu’une identité parmi d’autres. Contrairement à ce qui s’écrit parfois, il s’agit d’une parfaite négation du marxisme, dont sont issus nombre des cadres les plus anciens de La France insoumise ». Sans oublier que Mélenchon a fait appel à ses ex-potes lambertistes9, et a pu compter sur le soutien de l'équipe à Poutou.
Macron avait fait une concession au mélenchonisme mais qui a servi aussi de révélateur du fonds politique débile de LFI, avec ses deux tarés Caron et Rousseau :
"En se réjouissant de la nomination au ministère de l’Éducation nationale de Pap Ndiaye, éminent représentant de cette pensée d’importation américaine, Mélenchon, Corbière ou Coquerel ont envoyé un message d’une grande portée idéologique. Désormais, La France insoumise assume la division des catégories populaires selon des lignes de fracture ethnique ou religieuse et même la revendique. Il s’agit là, si l’on s’inscrit dans la vision du monde des Insoumis eux-mêmes, d’un formidable cadeau aux catégories dominantes. En troquant l’assimilation pour la créolisation comme visée sociale, Mélenchon et ses fidèles renoncent à toute ambition de constituer un bloc populaire. Certes, la Nupes capte les attentes concrètes de la fonction publique, de travailleurs précarisés de la société de services et, on l’a vu, de nombreux ouvriers et employés. Pour autant, elle n’échappe pas à une certaine réalité sociologique dans sa fraction dirigeante ».
« ... la petite-bourgeoisie constitue le terreau de la Nupes, celui dont elle tire ses cadres et sa vision du monde. Ces catégories sociales intermédiaires vaguement déclassées ont un fief, le 11e arrondissement de Paris, au bord du canal Saint-Martin, où, le 10 avril dernier, Jean-Luc Mélenchon a obtenu 36 % des suffrages exprimés, Emmanuel Macron 33 % et Marine Le Pen 4 %. L’expression de petite-bourgeoisie renvoie moins à une position précise qu’à un rapport social et, partant, à une mentalité. Pour simplifier, disons que l’on y chérit le rassemblement bavard et impuissant que fut Nuit debout et que l’on s’y défie du mouvement des «gilets jaunes» première manière, lorsqu’il mobilisait le petit peuple industrieux de la France périphérique. Souvent détentrice de titres scolaires, dont elle pressent la fragilité, (…) cette petite-bourgeoisie urbaine se distingue aussi bien de la classe managériale que de l’univers des propriétaires profitant de la manne immobilière. À tout point de vue, elle se trouve dans une situation ambivalente, aspirant à une aisance bourgeoise sans le plus souvent y parvenir, d’où frustration et ressentiment. Dès lors, l’intérêt de ses représentants pour la condition populaire a pour principal objet d’intenter un procès permanent à une société qui ne reconnaîtrait pas suffisamment leurs mérites supposés. Il ne s’agit guère d’une identification à l’univers des ouvriers, des employés et des petits indépendants, dont le petit-bourgeois contemporain fustige les valeurs, les pratiques culturelles et le vote »10.
LES ELECTEURS DE MELANCHON VOTENT TOUT AUTANT POUR MACRON
« Lors du second tour de l’élection présidentielle, si les classes populaires ont massivement choisi Marine Le Pen, la petite-bourgeoisie, qui avait préféré Yannick Jadot ou Anne Hidalgo au premier tour, s’est largement reportée sur Emmanuel Macron, ainsi que 42 % des électeurs de Mélenchon. La figure du migrant est alors bienvenue pour se maintenir dans une attitude critique à l’égard de l’ordre social sans risquer cependant de le contester véritablement. Et puisque la petite-bourgeoisie vit dans l’ambiguïté de sa situation sociale, elle sublime ses contradictions dans l’abstraction morale. Pour cela, elle a un mot bien commode dans sa plasticité historique: la gauche »11
Le résultat électoral si choquant pour la gauche punk bien pensante permet cette remarque si évidente :
« La France, quant à elle, fait un saut dans l’inconnu politique. Séisme à l’Assemblée: des bataillons bruyants et querelleurs vont s’installer de part et d’autre de l’hémicycle et le transformer en chaudron bouillonnant de passions. C’est toute la physionomie de notre débat démocratique qui - on le verra si Élisabeth Borne se plie à l’exercice de la déclaration de politique générale - va en être profondément affectée. Comment gouverner l’ingouvernable? Tel est le défi - crucial ».
Vous avez dit « Bizarre » aurait dit Macron !
Dans les commentaires du Figaro qui les autorise, alors que Libération n'en permet aucun (héritage du gauchisme stalinien) j'ai contesté que l'Etat soit affaibli, Macron peut-être mais : « vous avez tous l'air de dramatiser, or c'est secondaire, la volonté de revitaliser "la représentation nationale" et de faire croire que les députés ne seraient plus des godillots est une victoire idéologique bien plus importante, une telle assemblée de gueulards servira de bouclier à l'Etat face aux révoltes sociales ».
PARMI LES VRAIES RAISONS DU SUCCES DU RN : le rejet ouvrier de l'idéologie écolo bourgeoise interclassiste
Les gilets jaunes avaient montré la voie concernant le prix de l'essence, désormais c'est pire, les millions de prolétaires ne pourront plus s'acheter de bagnoles « pour sauver la planète » ! Mais d'abord réjouissons-nous de l'écroulement du « pas de vague ». La gauche punk comme le centre caviar de Macron sont restés sur cet aveuglement volontaire. On a glosé sur la retraite et le niveau de vie en oubliant que les ouvriers sont conscients et préoccupés par les questions de sécurité et la voyoucratie de la justice, tout autant que par l'islamisme envahissant dans les cours d'école jusque dans les piscines, et aussi par une immigration qui est désormais plus symbole de misère et de criminalité que d'internationalisme. Parmi la gauche neuneu seul Rousselet a osé aborder le problème, se faisant traiter de réac par la gauche punk. L'explication est pourtant connue comme le rappelle JérômeSainte-Marie :
« Le RN s’est historiquement ancré dans les territoires concernés par une immigration et une délinquance importantes, puis dans les régions frappées par la désindustrialisation. Il étend désormais son influence dans la France périphérique et prospère dans des terroirs, jadis de gauche ou de droite, où le sentiment de relégation et de déclassement est puissant »12.
Laissez-moi me livrer maintenant à un florilège de citations qui vont au cœur des mystifications. La Nupes des dupes est apparue pour ce qu'elle est, caricaturale et élitaire !
« La Nupes se maintient presque partout au second tour dans l'Ouest parisien. Dans ces circonscriptions, l'union des gauches séduit des cadres sup' ou des anciens de HEC. La raison ? les «fils à papa» s'inquiètent pour le climat. C'est la lutte finale ! On a chanté (faux, comme le veut la tradition) l'Internationale, dimanche soir, dans les salons dorés de l'hôtel de ville de Neuilly-sur-Seine. La scène est rapportée dans Le Parisien : les damnés de la terre, rassemblés devant la salle des fêtes de la mairie après l'annonce de la qualification de leur candidate pour le second tour de l'élection législative, ont brandi le poing fièrement avant de s'égosiller sur les vers révolutionnaires hérités de la Commune de Paris ! Si l'union des gauches fait de bons scores partout sur le territoire, sa très nette percée dans l'Ouest parisien a suscité, davantage qu'ailleurs, l'inquiétude de ses adversaires. Quelques observateurs avertis l'ont murmuré dès dimanche soir : on assisterait à la poussée d'un mélenchonisme des beaux quartiers, comme si une fièvre rouge foncé s'emparait des enfants de la grande bourgeoisie après s'être consolidée dans les quartiers populaires et les banlieues. Ciel alors, des «fils à papa» qui trahissent leur classe ?
L'analyse des résultats de dimanche confirme en tout cas le succès du pari de la Nupes dans les territoires aisés de France. Là où la gauche aurait pu craindre des réticences, chez des électeurs plus fortunés que la moyenne, à passer d'un vote socialiste à un vote écologiste ou insoumis, la magie de l'union a opéré. Prenons ainsi les quinze circonscriptions les plus aisées du pays, eu égard au revenu moyen de leurs électeurs. De fait, toutes se trouvent concentrées dans trois départements : Paris, les Hauts-de-Seine ou les Yvelines. Les candidats de la Nupes se maintiennent au second tour dans treize de ces quinze circonscriptions, là où en 2017, seule l'une des quinze avait vu un candidat de gauche accéder au second tour : dans les autres, la majorité présidentielle et Les Républicains raflaient partout la mise ».
« Qu'est-ce qui pousse donc ces électeurs aisés, issus de quartiers où le prix moyen au mètre carré oscille entre 8000 et 15.000 euros et de communes qui arrivaient en tête, du temps de l'ISF, au classement des villes où l'on y était le plus assujetti, à vouloir mettre Jean-Luc Mélenchon à Matignon ? «Il ne faut pas oublier que la Nupes n'est pas LFI, observe François Kraus, directeur des études à l'Ifop. L'union des gauches rallie des électeurs au profil classique de la grande bourgeoisie, appartenant à des catégories socioprofessionnelles aisées mais attachés à l'expression d'un vote contestataire. La gauche punk, maintenant, c'est Mélenchon. C'est un vote qui reste élitaire, mais stimulé par des préoccupations qui s'implantent chez les catégories aisées, notamment les questions environnementales. C'est davantage un vote de raison que d'adhésion».
« La clef serait donc l'affirmation électorale d'une «génération climat», venue bousculer les déterminants socio-économiques plus traditionnels du vote ? C'est ce même constat que fait, de son côté, la députée neuilléenne sortante Constance Le Grip. «Ce n'est pas encore une éruption fracassante sur la scène politique altoséquanaise, mais on sent bien qu'il y a une percée manifeste de la gauche radicale, en effet, jusque dans les territoires les plus privilégiés, que j'interprète comme une volonté d'envoyer un message au sujet de la planète». Elle a beau rester grande favorite de cette élection, cette candidate macroniste issue des rangs de la droite scrute avec attention ce qu'elle appelle une «prise de conscience écologique» à Neuilly ou ailleurs dans la circonscription. «C'est davantage ce souci pour l'environnement plutôt que le soutien à la révolution au Venezuela qui semble les attirer chez mes adversaires ! Les habitants de Neuilly me parlent de plus en plus de cause animale, de sécurité alimentaire, de qualité de l'air, et de tout ce qui a trait au bien-être et aux modes de vie : la pollution, le bruit, maintenant la canicule...»
« Nous ciblons de plus en plus la jeunesse éduquée » ne cesse d'ailleurs de réciter les polichinelles de LFI ! Malek, militant de la France insoumise dans les Hauts-de-Seine, assure en voir les fruits sur le terrain : «Il y a évidemment une jeunesse bourgeoise, issu des milieux favorisés, qui est convaincue par notre programme sur l'écologie : même quand ces gens gagnent très bien leur vie, ils acceptent que l'on augmente un peu les impôts de ceux dont les revenus sont supérieurs à 4000 € par mois, si c'est pour mieux agir pour le climat».
Pour mieux s'assurer leur adhésion, les insoumis n'ont du reste pas hésité à mettre en avant ces thèmes plutôt que d'autres, au cours de la campagne. «Nous ciblons de plus en plus la jeunesse éduquée, celle qui a été rassurée de voir que nous avions intensifié nos efforts pour financer notre programme. Ils comprennent moins notre souhait de 'désobéir' à certains traités européens, on insiste moins là-dessus...» renchérit-il. « Notre cible, ce sont aussi de plus en plus les élèves des écoles de commerce.
Jean-Luc Mélenchon s'était d'ailleurs lui-même rendu à HEC l'an dernier, pour débattre pendant deux heures avec un cercle d'étudiants passionné de politique. Son intervention avait été précédée d'un long (et gênant) panégyrique. « La République, c'est vous ! » lui avait lancé, mi-goguenard mi-admiratif, l'un des animateurs de la soirée en guise de préambule. Un élève de la prestigieuse école de commerce, qui compte travailler dans la finance, y avait assisté et ne fait pas mystère de son dilemme aujourd'hui : « évidemment, tout ce qu'on a appris en cours contredit les théories économiques des insoumis. Mais ce qu'on nous apprend, ça ne marche pas non plus : les inégalités se creusent, surtout depuis la pandémie. Et surtout, l'urgence climatique nous empêche de penser comme avant. Mélenchon à Matignon, ce n'est peut-être pas la solution miracle, mais on n'a plus le choix : il faut essayer. » Chez lui, les discussions politiques sont houleuses : son père, qui a été longtemps chef d'entreprise, a longtemps essayé de le raisonner. Mais rien n'y fait. Des électeurs voire des militants comme lui, Julie Barbaux en compte un certain nombre, et ne boude pas son plaisir : « à Neuilly, on a même des opposants de droite qui nous disent que leurs enfants votent pour nous ! » Tu quoque, fili…
CONTRE L'ECOLOGIE PUNITIVE
L'écologie bourgeoise n'a pas été le principal souci électoral du FN, ce qui a joué face au dégoût des classes pauvres face au moralisme écologique et au bio si cher. Le Pen n'a usé que d’un « habillage vert » à visée électoraliste que d’une position réfléchie. « En outre, il existe un fort rejet de l’écologie chez certains militants d’extrême droite, qui ne voient que des "pastèques" dans les activistes écologistes — vert à l’extérieur, rouge [communiste] à l’intérieur —, adeptes du "mondialisme" »13. Il existe aussi un climatoscepticisme qui choque les bobos mais qui est pourtant compréhensible pour les couches les plus pauvres lorsqu'elles payent la facture.La faction bourgeoise écolo reproche donc un déni des « enjeux climatiques » à Marine Le Pen, avec des arguments drolesques : « ...lors d’une conférence de presse, la candidate avait d’ailleurs reconnu qu’elle ne comptait pas faire de la question environnementale internationale « l’alpha et l’oméga de [s]a politique étrangère », au risque de miner la lutte contre le changement climatique »14.
Overdose de Mélenchon! inconscience des beaux quartiers! jeunes bourges écervelés! L'écologie bourgeoise sert à nier les classes sociales! Cette idéologie sert de vade-mecum pour prétendre rénover le Capital en déclin et de plus en plus destructeur. Pourquoi tous ces neuneus écolos ne font rien contre la guerre en Ukraine, autrement polluante et criminelle que les gaz d'échappement?
LA NUPES VA SE DESAGREGER (Macron)
Il ne croyait si bien dire mais en faisant mine d'oublier que son regroupement est aussi aléatoire que celui de Mélanchon. Bayrou et Philippe peuvent aussi bien le lâcher que les particules écolos-animalos qui composent le cartel électoral sans lendemain de la Nupes. A peine les lampions électoraux éteints l'union « populaire » se dissout, après avoir joué des mécaniques en lançant une motion de censure15. La prétention néo-stalinienne de Mélenchon de les mettre tous en coupe réglée au nom de la lutte antifa … en plein Palais Bourbon a fait plouf :
« David Cormand, député européen et ancien secrétaire national d’EELV, prévient: «la Nupes est un outil électoral spécifique pour ces élections législatives avec la personnalité de Jean-Luc Mélenchon. Ce n’est pas structurel». Quant aux européennes, «les Français ne comprendraient pas qu’il y ait une proposition commune alors que nous siégeons tous dans des groupes différents au Parlement européen. Nous avons des identités politiques différentes». Les communistes, a priori, s’opposent aussi à un tel projet. Fabien Roussel, leur secrétaire national et ancien candidat à la présidentielle, n’a eu de cesse de rappeler que la Nupes aura été un «accord électoral» pour sauver la gauche à l’Assemblée. En aucun cas la première pierre d’un «parti unique».
La Nupes est déjà nue ! Elle va être soumise à l’épreuve du réel à l’Assemblée nationale. Pour la constitution des groupes déjà. Un moment stratégique pour les Insoumis, qui vont pousser au maximum la machine à engranger les «divers», en particulier ceux des outre-mers, mais pas uniquement, pour faire face au RN potentiellement premier groupe d’opposition… La perspective d'un gueuloir permanent ne sera pas de nature à conforter un supposé désir du « peuple » de rééquilibrer les forces « démocratiques » à la Chambre des noms d'oiseaux !
LA NUPES FUT UN JEU DE DUPES
Une question subsiste : Pourquoi Jean-Luc Mélenchon fait cette proposition face à la presse sans en parler à ses alliés ? La Nupes paraît divisée, lui reprochent déjà quelques élus à gauche. «Je ne comprends pas cette capacité à se tirer tout seul une balle dans les pieds, regrette un cadre socialiste. C’est une connerie de nous faire un chantage au groupe unique alors que les termes de l’accord sont clairs depuis le début.»
La place de premier opposant bénéficiant de la priorité pour l'élection du président de la commission des finances était rêvée par les godillots de Mélenchon mais cramée par la magouille politicienne d'une prétendue union populaire mais hétéroclite et coalition précaire d'égos démesurés, dispersés dans plusieurs groupes.
La suite au prochain numéro électoral. Dans une ambiance... bizarre.
PS :
Le Monde a fourni une analyse pitoyablement antifa, niveau NPA gauchiste, pas besoin que j'y réponde tellement c'est bête.
« ...en ne donnant pas de consigne nationale pour faire battre les candidats RN, alors qu’Emmanuel Macron doit en bonne partie sa réélection face à Marine Le Pen au respect de cette discipline entre formations républicaines. Dimanche, ce sentiment de trahison s’est traduit par un effondrement général du réflexe républicain (?): d’après les sondages, les électeurs de LRM ne se sont pas davantage déplacés que ceux de la Nupes pour barrer la route à un concurrent RN. De la part de la majorité sortante, cette absence de réciprocité ne signe pas seulement le cynisme d’une manœuvre à courte vue – qui aura finalement contribué à nuire à son propre résultat.
Jamais aucun signe d’égalité n’avait été tiré entre le parti d’extrême droite – dont les racines xénophobes n’ont pas évolué – et la protestation radicale portée par La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, quels que soient les griefs formulés à son encontre.
Plus récemment, avant le second tour, des emprunts ont même été effectués dans le programme et les slogans du candidat « insoumis », des paroles amènes ont été prononcées à l’attention de ses partisans. Jusqu’à ce que l’accord conclu au sein de la Nupes ne modifie le rapport de force et conduise brusquement à traiter la coalition autour de M. Mélenchon comme le plus grand des périls, et comme une proposition « extrême ». Au risque de laisser penser que cet adjectif sert avant tout à disqualifier, au gré des circonstances, tout ce qui gêne l’accès puis le maintien au pouvoir d’Emmanuel Macron.
Au milieu de l’hécatombe des figures de la majorité, sa victoire sonnait comme un rappel bienvenu de ce que fut l’essence proclamée du macronisme : un attachement à la construction européenne viscéralement lié au rejet du nationalisme d’extrême droite.
Toutefois, les défaillances de la coalition présidentielle n’expliquent pas, à elles seules, le nombre historique de députés RN et l’attraction que ce parti exerce sur des électeurs loin d’être tous conscients des périls que cachent les nouvelles postures protectrices de Marine Le Pen. La complaisance prêtée par certains médias, et quelques intellectuels, aux premiers mois de campagne d’Eric Zemmour a certainement accentué le trouble, en laissant accroire que ces délires racistes et xénophobes étaient compatibles avec un rassemblement de toutes les composantes de la droite et de son extrême. La délimitation de ce qui peut être dit, et surtout être fait, en démocratie, n’en finit plus de susciter l’ironie. Les votes de barrage sont devenus objets de moquerie, l’invocation de principes républicains est assimilée à un bruit de quincaillerie.
Lors de ces législatives, les Républicains ont fini par payer le prix fort de cette banalisation, en voyant leur nombre de députés amputé de plus d’un tiers. Le RN pourra constituer un groupe plus puissant que le leur, et sans doute même revendiquer le statut de deuxième parti le mieux représenté à l’Assemblée, devant La France insoumise, composante la plus fournie de la Nupes.
NOTES
2Sur un plan purement arithmétique, le RN a donc bien réuni en son nom propre plus de voix que les deux autres principaux partis, pris individuellement, et c'est la première fois qu'il réalise une telle performance aux législatives. Aux européennes de 2019, il était déjà arrivé en tête, devançant légèrement LREM. https://factuel.afp.com/doc.afp.com.32CJ4P3
3Cette idéologie woke n'a encore jamais été prise en compte par nos petits groupes maximalistes, tel le CCI, qui continuent à en ignorer les délires, alors que, en milieu ouvrier, et j'en ai discuté avec plusieurs jeunes ouvriers, elle est clairement connue et débectée, où la diabolisation du RN ne marche plus, il est juste considéré ...comme toutes les autres mafias, tout en disant des vérités censurées par ces autres de Mélenchon à Macron... trop alignés sur l'antiracisme de salon de Mélenchon lors des derniers remaniements ministériels.
4Ils s'attendaient même à plus de 200 ! C'était sans compter avec le RN. Mais Renaissance n'est pas plus brillant sans ses acolytes : 175. Les médias avait démarré la soirée avec des projections bien plus favorables aux Nupes, fourchette haute 200 députés. Le barrage anti-Mélenchon a parfaitement fonctionné mais outrepassant le souhait de Macron, c'est le RN qui en a profité ! Mais c'est surtout le cinéma sponsorisé par les médias pour Mélenchon plastronnant qui a amplifié le vote Le Pen ; j'ai eu envie moi-même de voter RN pour dire merde à cet histrion.
5https://www.jean-jaures.org/wp-content/uploads/2021/11/Rapport-Abstention.pdf sous la direction du pauvre godillot Richard Ferrand qui vient d'être éjecté.
6Ce que reconnaît l'article le plus puant du Monde (Leçons du dégagisme) : « le nombre de suffrages obtenus par la coalition n’a pas vraiment progressé par rapport au total de 2017, et l’objectif d’installer le troisième homme de la présidentielle à Matignon est loin d’avoir été atteint. La coalition devra se passer de la présence de son mentor pour s’imposer comme la première force d’opposition, et donner de la visibilité à ses propositions ».
7Ces analyses détaillées de radiographie électorale ont prouvé depuis un siècle leur étonnante sagacité, j'ai déjà informé ici comment les nazis avaient repris les méthodes scientifiques de politologues américains pour analyser et découper en tranches le comportement politique de la population. Gauchistes et CCI dénient tout sérieux à ces analyses statistiques, alors qu'elles nous sont très utiles pour identifier, en filigrane et malgré les termes sociologiques, le niveau de participation des classes. Dans son dernier article sur les élections le CCI généraliste et indifférentiste fait une interprétation complotiste de la sociologie électorale : « Le saucissonnage des résultats des votes par catégories sociologiques (…) est également une tentative volontaire de semer l’opposition et la division au sein de la classe ouvrière, diffusant par là le poison de la méfiance en son propre sein. Bien entendu, si ces « analyses » comportent factuellement une part de vérité, l’optique reste toujours de discréditer à l’avance toute possibilité d’unité et de riposte ouvrière ». Hors sujet, ce sont les syndicalistes et les politiciens qui divisent ou leurrent la classe ouvrière, pas nos célèbres sociologues dont la plupart des ouvriers n'ont jamais entendu parler. Ce déni de l'étude électorale sociologique est la position de Mélenchon, qui lui permet de ne pas reconnaître que LFI n'est qu'un parti de bobos, ce que nos politologues par contre confirment réellement et concrètement. Il y a aussi une marge d'erreur au niveau des prévisions, ce coup-ci tous nos sondeurs n'ont pas vu venir le RN, ce qui était pourtant prévisible, et qui fut un choix contre les deux M. Dans ce cas, par après, l'analyse sociologique retrouve tout de même sa validité, mais sur la base de la réalité et non des prévisions.
8Qui a prétendu de manière incongrue que « le parti de Mélenchon est en mesure d'encadrer la classe ouvrière », la classe ouvrière ou bien plutôt les patriotes, les antiracistes, les wokistes, etc. Ce qui n'empêche pas parfois des analyses brillantes : « « Naturellement, les plus dangereux bonimenteurs restent sans conteste les forces de gauche, cette fois autour de La France Insoumise et son Union Populaire, même si en marge les gauchistes ne sont pas en reste. Quelles que soient les tractations politiciennes en coulisses, entre EELV, le PS, le Parti communiste, le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) et LFI en position de force, il faut bien distinguer l’illusoire « contrepoids » qu’une telle formation politique offrirait face à Macron. Il s’agit en réalité de faire croire qu’ « un autre monde est possible » sous le règne du capitalisme et de désarmer le prolétariat vers le piège mystificateur des urnes et de la démocratie bourgeoise. LFI après avoir conspué un PS « traître à la gauche », vient d’ailleurs subitement de constater que ce parti, à l’origine des pires attaques contre la classe ouvrière, avait « changé ».
9C'est l'Immonde qui nous a transmis l'info : « l’ancien trotskiste tendance lambertiste semble avoir renoué avec ses méthodes de jeunesse. Celles des manœuvres congressistes destinées à étouffer toutes les divergences et à récupérer des «orgas». Sûr de sa force, il ne laisse pas le choix à ses adversaires, joue sur la sidération. Ici, c’est à visage découvert. Étrange clin d’œil de l’histoire. Mélenchon a justement renoué aux législatives avec le Parti ouvrier indépendant, héritier des lambertistes, qui le soutenait à la présidentielle ».
10Le célèbre Fourquet allait dans le même sens : « Ce changement du rapport de force au sein des gauches étant une autre illustration de la poursuite du bouleversement électoral initié en 2017. Le biotope dans lequel cette génération Mélenchon est élue est composé par les banlieues (la Nupes devrait réaliser quasiment le grand chelem dans le 93) et par les arrondissements de l’Est parisien, où l’immobilier tutoie tout de même les 10.000 euros du m²... Pour sceller cette coalition sociologique de l’électorat banlieusard avec la gauche en baskets Veja et roulant en Vélib’, la Nupes a adopté une ligne mêlant redistribution sociale, luttes intersectionnelles, wokisme et planification écologique, qui l’éloigne des préoccupations des classes moyennes et populaires de la France périphérique ».
11https://www.lefigaro.fr/vox/politique/jerome-sainte-marie-pourquoi-la-nupes-ne-represente-pas-le-bloc-populaire-dont-elle-se-revendique-20220607
12En même temps, on ne peut qu'être sidéré par le fabuleux enrichissement pour ce parti aussi bourgeois et profiteur de sinécures que les autres : « Avec quelque 4,2 millions de voix recueillies au premier tour, le Rassemblement national peut désormais compter annuellement sur une manne de 6,9 millions d’euros. Une somme rondelette, à laquelle s’ajoutent 35.000 euros par député élu. Avec 89 députés élus ce dimanche, contre sept il y a cinq ans, le parti devrait recevoir annuellement, jusqu’en 2027, près de 10 millions d’euros de dotations publiques ». La rétribution du député moyen est édifiante et justifie la rudesse du combat pour la place: https://www.lefigaro.fr/conjoncture/2017/06/09/20002-20170609ARTFIG00016-elections-legislatives-que-gagne-un-parlementaire.php
13https://reporterre.net/Marine-Le-Pen-a-l-extreme-oppose-de-l-ecologie
14Ibid
15La France insoumise a réitéré samedi son appel «à tous les groupes d'opposition» à déposer une motion de censure contre le gouvernement à l'occasion de la réforme des retraites, dénonçant une «dérive autoritaire» du gouvernement. Plus de 100 motions de censure ont été déposées depuis 1958. Une seule a été adoptée, en 1962, faisant chuter le gouvernement de Georges Pompidou.
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