« Les
partis petits‑bourgeois, ou les flancs petits-bourgeois des grands partis
capitalistes sont voués à disparaître avec le parlementarisme qui constitue
pour eux l'étape nécessaire. Toute la question est de savoir qui conduira les
masses petites‑bourgeoises opprimées et déçues, le prolétariat sous une
direction révolutionnaire ou l'agence fasciste du capital financier ». Trotsky
(1934)
« Les
conceptions des hommes sont inspirées par leurs préjugés, mais elles demeurent
subordonnées à leurs relations ». Robert de Jouvenel (« La République
des camarades », 1914)
Pour une échéance électorale municipale sans
bla-bla public ni serrage de mains à profusion -mais force distribution de masques
dans les boites à lettres - c’est tout de même pas mal qu’une minorité d’électeurs
se soit déplacée. Loin d’être cette « insurrection froide » et « inquiétante »
selon le contestataire professionnel Mélenchon, l’étape était nécessaire pour stabiliser
un système politique de base, relais de l’Etat indispensable en période de
crise et face à celle qui vient surtout. Que plus de 60% des électeurs se
soient abstenus en raison du covid ou du dégoût de l’ensemble des partis
politiques n’affaiblit pas Macron pour autant. Abstention + présentation « personnalisée »
des candidats confortent le « ni droite ni gauche » qui a intronisé son
ère gouvernementale convulsive.
Le
principal quotidien à bobos, Libé a beau désigner comme truqueur principal
Louis Aliot vainqueur à la ville frontière Perpignan, sous prétexte qu’il se
serait présenté comme « sans parti » donc avec un faux-nez, c’est un :
prendre encore les électeurs pour des cons (mal informés ; qui ne sait qu’il
est l’ex de la mère Le Pen ?) et deux : faire avaler que les partis
du conglomérat vert-rose-rouge n’auraient pas arboré eux par contre aussi le
même genre de faux-nez. Or les cliques vertes se sont toutes avancées derrière un individu présenté comme in-dé-pen-dant, tenant de cet universalisme vert
qui veut sauver la planète mais pas le prolétariat, et aucune faction de ces
petits bourgeois, élevés et nourris au biberon gauchiste, n’était intégralement
verte, sauf à considérer qu’une salade avec des roses et des lardons offre une
couleur principalement verte ; dans plusieurs situations, c’est l’ossature
du vieux PS qui est resté derrière et nombre des élus « vierges »
sont eux-mêmes anciens caciques de ce parti bourgeois. La vague verte n’est en
réalité qu’une vaguelette, opportunément liée à l’abstention de l’électorat
majoritaire, les vieux (morts ou craintifs) et du coup à la prégnance de l’électorat
bobo des grandes villes en faveur d’un résultat final peu glorieux, étriqué et
révélateur de la supercherie démocratique[1].
Ce n’est pas non plus un mouvement de fond motivé par une profonde mise en
cause du macronisme, puisqu’une partie de ces électeurs avait initialement voté
Macron sans jamais songer à renverser la baraque.
La
clownerie de la grande bourgeoisie ne nous a pas échappé non plus avec cet
argument, exsudé des rangs du parti gouvernemental filasse et de la droite
ringardisée : les extrêmes ne sont pas compétents pour gouverner. Ce qui
est profondément vrai et classique du point de vue de la haute bourgeoisie.
Franchement depuis au moins 40 ans personne n’a pu sponsoriser plus haut que
ministre tel édile écolo, et surtout pas ces « fachos » qui n’ont pas
été assez longtemps à l’école. Mais c’est très vrai, personne n’a jamais
imaginé gouverner les Krivine, Laguiller, Mélenchon, Besancenot le mioche ni le
gentil Poutou qui devient petit conseiller municipal à Bordeaux[2].
Ce
constat de l’incapacité à gouverner des verts et du RN, tant ressassé, n’est pas
fait pour nous étonner. Ces particules, y inclus le résidu du PCF, sont
destinés à demeurer des partis de « contestation » de la petite bourgeoisie,
une petite bourgeoisie qui n’est plus constituée pour l’essentiel de paysans et
de petits commerçants, et qu’ignore le CCI en noir et blanc[3].
Après avoir lu la « Philosophie de la misère »[4]de
Proudhon, Marx peut décrire la nature et les contradictions de cette
sous-classe, caméléon et réactionnaire à la fois, dans sa diversité ; son
attitude pendant la révolution de 1848 aura montré son instabilité et son
action en yo yo :
«
Dans une société avancée et forcée par sa situation, le petit-bourgeois
devient, d'une part, socialiste, de l'autre, économiste, c'est-à-dire qu'il est
ébloui par la splendeur de la grande bourgeoisie et qu'il a de la commisération
pour les souffrances du peuple. Il est bourgeois et peuple à la fois. [...] Un
tel petit-bourgeois déifie la contradiction parce que la contradiction est le
noyau de son essence. Il n'est rien d'autre que la contradiction sociale en
action. Il doit justifier en théorie ce qu'il représente en pratique et M.
Proudhon a le mérite d'être l'interprète scientifique de la petite bourgeoisie
française, ce qui est un mérite réel, étant donné que la petite bourgeoisie
sera partie intégrante de toutes les révolutions sociales qui se préparent ! »
La
contradiction petite bourgeoise aboutit à l'idée abstraite d'harmonie sociale,
de paix sociale avec un juste partage et une morale écologique, qui permettrait
l'intégration des intérêts de la bourgeoisie et du prolétariat. Au 19 ème
siècle, à la charnière de la victoire bourgeoise sur l’aristocratie, Marx
aperçoit déjà la nullité de la classe petite bourgeoise et qu’elle n’est pas la
classe « montante » :
«
Ce n'est plus la lutte bourgeoisie-aristocratie ; ce n'est pas encore la lutte
bourgeoisie-prolétariat. C'est une espèce de lutte des classes triangulaires
avec deux bourgeoisies (la grande et la petite) et le peuple. Mais la classe
montante n'est pas la bourgeoisie. C'est déjà le prolétariat».
Marx
expliqua à plusieurs reprises comment la conscience de la petite bourgeoisie
reste étroite, rêve d’une fusion des classes, du fait de sa situation sociale
intermédiaire, plus ou moins privilégiée selon ses couches, avec ses
caractéristiques modernes où les fonctionnaires en particulier, depuis la « République
des professeurs », ont pris le devant de la scène pour discourir ou faire
la morale politique, quoique la majorité du personnel politique petit bourgeois
professoral soit recrutée par les sectes d’extrême gauche et les partis
néo-staliniens.
Toute
l’histoire du XX ème siècle le démontre jamais la petite bourgeoisie ni une
fraction n’accède à l’essentiel du pouvoir d’Etat. La grande bourgeoisie tient
le manche politiquement et financièrement, c’est valable sous Hitler comme sous
De Gaulle ou Franco. L’exception stalinienne et chinoise n’infirme pas la domination
mondiale bourgeoise, même si des factions petites bourgeoises ont conquis le
pouvoir dans des zones secondaires et si le Moloch stalinien a prétendu ne pas
être de nature bourgeoise (le capitalisme d’Etat n’a pas été une victoire de la
petite bourgeoisie).
Même
choyées les couches diverses de la petite bourgeoisie restent vouées à péricliter.
Qu’on leur donne un susucre (le bonus pour acheter des bagnoles à trente mille
euros), qu’on les flatte pour leur écologisme, elles restent méprisées et inaptes
à constituer une force homogène et à proposer une réelle sortie du capitalisme.
C’est ce que nous ont démontré ses révoltes hétéroclites successives – vestes jaunes,
aristocratie syndicale et sa retraite, racialistes et antifas, etc.
Macon
n’a pas besoin des écolos pour continuer à gouverner deux ans encore, ils risqueraient
de foutre le feu à la baraque plus vite encore avec leur programme punitif et
le développement des pistes à bobos et des rues en impasse pour adeptes du
restau tous les soirs[5]. Il
pourra bien sûr emplir son discours de « réinvention » de moult
trémolos écolos, mais, comme le lui a soufflé Hollande, c’est sur le plan
social qu’il lui faut réinventer une solution crédible pour ralentir ou
atténuer la faillite du système. Bon courage à lui. Je lui conseille de rouvrir
des Ateliers nationaux, avec label "écolo" et nous commémorerons à notre tour de nouvelles journées
de juin 1848 ![6]
POLEMIQUE
ENTRE GRAND BOURGEOIS ET PETIT BOBO
Les
accrochages, billevesées et cancans sur les réseaux sociaux sont probablement parmi
les principales désertions du peuple des débats électoralistes, tout comme les
prestations sur les médias pas BCBG comme la chaîne TV russe, CNews avec son
émission sur mesure pour l’avocat des flics Zemmour. Prenons simplement la
confrontation Bernard Henri Levy et Eric Zemmour à la veille de la triste
élection municipale round 2. 400 000 spectateurs, plus que les dernières
soirées électorales ou les conférences funèbres de l’idiot Salomon !
Comment le débat s’est-il passé ? Le mieux est de reprendre ici les arguments du jeune auteur dans le titre suivant est mis en avant par l’hebdo du milliardaire pro-US Pinault « Le Point » : « Quand Bernard-Henri Lévy met Éric Zemmour knock-out » :
« (…)
Préparons-nous au combat ! Eh bien, je dois dire que je n'étais pas prêt,
non, foutrement pas prêt, pour
ce spectacle. Je ne m'attendais pas au franchissement zemmourien de nouvelles
lignes jaunes. Je me disais : « C'est comme au tennis, un bon joueur
ne joue bien que lorsqu'il a un bon partenaire ; Zemmour avec Lévy sera
donc meilleur que d'habitude. » Mais hélas… Erreur et fourvoiement.
Combien de coups bas de la part de l'adversaire ? Qu'on se le dise, Éric Zemmour n'est pas un partenaire,
il est un ennemi déclaré ».
Le
jeune auteur aurait voulu être aux côtés de BHL pour le couvrir des yeux de son
amour et le protéger de la « fachosphère ». Il est d’emblée choqué que
le plus grand philosophe de notre temps soit accusé d’être un « dandy
hédoniste ». S’attendant encore au pire, l’auteur déclare avoir ri car :
« je connais
assez bien l'œuvre de Bernard-Henri Lévy. Et parce que toute personne l'ayant
lue, vraiment lue, ne peut sérieusement affirmer une telle chose. Quel
culot ! Parce que ses livres, ses grands reportages, disent l'inverse.
L'empathie. La compassion. Le risque. Un dandy ! Et puis quoi
encore ? Un dandy, avec une plume dans chaque main et les pieds dans la
merde ».
Le jeune auteur oublie de
mentionner comment d’emblée BHL est ridiculisé sur la teneur principale de son
nouveau livre m’as-tu-vu – « Ce virus qui rend fou »[7] - qui
décrit les français comme des moutons face au confinement « totalitaire » ;
la décision a été préjudiciable pour l'économie française et pour la
"liberté" des concitoyens ! Zemmour démonte sans fard cette
imbécilité : « vous oubliez toutes celles et tous ceux qui étaient au
front pour vous soigner et qui avaient des raisons d’avoir peur et de soutenir
le confinement ! ».
BHL
essaie de s’en sortir par la porte du déconfinement, et c’est à mourir de rire.
En résumé : quelle joie d’avoir pu me précipiter pour prendre l’avion et
me rendre à Lesbos pour témoigner pour ces 20.000 enfants bloqués aux portes de
l’Europe… Zemmour monte le ton et lui reproche de rouler pour nos envahisseurs.
Redonnons la parole au fan de BHL :
« Et quel mot !
« Nos envahisseurs ». Cette idée que les hommes, femmes et enfants de
l'île de Lesbos, seraient aux portes de l'Europe, attendant dans la
crasse des chiottes de l'Occident, de venir fouler notre sol. Et puis
quoi ? Allez ! Disons-le ! Parce que c'est bel et bien ce que
cela veut dire : manger le pain des Français ! C'est ignoble. Faire
croire aux téléspectateurs que ces quelques milliers de malheureux, nos frères
et sœur en humanité, sont une plaie sans nom, sans lieu, mais au visage de
malveillant voleur de drapeau bleu-blanc-rouge, est une faute morale. Une
honte ! Éric Zemmour : chantre du Tout-pour-ma-gueule. Bernard-Henri
Lévy : incarnation du Tout-pour-autrui. Si on respecte (je ne parle même
pas d'aimer) un tant soit peu son voisin d'ici ou de là-bas, on ne peut
que reconnaître une chose : dans ce débat, le premier écrase le second,
dignement ».
Où est la dignité de BHL qui, après
avoir méprisé le personnel soignant et la peur de la pandémie, si bien à l’abri
dans son cinq pièces à Neuilly, s’en va faire coucou aux migrants de Lesbos ?
Le
défenseur de l’idole BHL évite au passage l’étrange rôle du philosophe en Libye
naguère. Il ne revient pas de sa responsabilité avec Sarkozy mais
"charge" Erdogan, Poutine, le retrait américain et l'Europe
invisible. Zemmour lui rendre dedans avec raison : c'est lui, BHL, et Sarkozy
qui ont créé un vide en Libye; BHL et son "idéologie à la noix
droit-de-l'hommiste" est le responsable du chaos libyen, lui qui avec
Sarkozy a amené la liquidation de Kadhafi.
Les
20 000 personnes ont toutes été confinées également pendant la crise sanitaire
du Covid-19. BHL questionne Zemmour, mais celui-ci réplique : « Je
m'en fous de votre camp » et il ajoute : « Ils n'ont qu'à rentrer
chez eux ! ». Levant le menton, le bourgeois idéaliste exalté
rétorque au froid et sec pilier de Cnews : « Ce sont mes frères humains ».
Cette vieille fable de « humain trop humain » ne peut pas ébranler le
côté marxiste provocateur de Zemmour, qui terminera quand même épuisé car il
faut se le faire ce grand bourgeois arrogant, qui est tout de même le Alain
Delon de la philo française[8].
« Le
soldat allemand aussi était mon frère humain, et même le SS c'est mon frère
humain ». BHL est accablé, les camps de la mort rodent sur son ample
chevelure de rombière : « choking ! vous venez de raconter une
énormité, comment pouvez-vous dire cela ? Les nazis et même les soldats de la
Wehrmacht ont commis tant d’horreurs contre les juifs ! ». {Peut-on solutionner
le problème en les traitant d’animaux ?] JLR).
Observons
les dégâts chez le jeune fan de BHL :
« (…)
Moi-même je ne
tiens plus en place, chez moi, devant mon écran de télévision. Je me suis levé,
ai dû faire au moins cent pas en quelques secondes, les yeux écarquillés, une
main sur mon front qui perle d'énervement. Quoi ? Le soldat allemand de la
Wehrmacht était mon frère ? Et celui de la Schutzstaffel ? Même idée
noire. Même culture de la haine. Le point Godwin est atteint. Stop ! Pas
ça ! Sur le fond, je ne sais que dire. Je suis atterré. Je n'ai plus les
moyens de penser. Didactique, dialectique et argumentation s'effacent. C'est
dans mon corps que ça se passe. Je ne négocie plus avec mon esprit. Et à
cet instant précis, Bernard-Henri Lévy répond, s'insurge, et il a raison. Je
voudrais qu'il continue, ne s'arrête jamais tant que son adversaire n'aura pas
changé d'avis. Je voudrais qu'il le fasse plier. Mais le front de l'ignominie
est dur, c'est un front de bœuf qui ne cède pas et s'enfonce dans une bêtise
immense et inaudible, insupportable ». « Et je
sais gré à Bernard-Henri Lévy de vous avoir rappelé fermement ce principe
fondamental de l'antiracisme auquel je souscris des deux mains : la race
ne compte pas ! Elle ne doit pas être un sujet. Je vais même plus
loin : pour moi, la race, ça n'existe pas. Des hommes et des femmes. Point.
J'ajoute à cela que l'usage, par Zemmour, ce vendredi soir, de l'adverbe pourtant
était immonde. On me reprochera d'ajouter, à la parole du publiciste, des
sous-titres ? Tant pis. Va pour les sous-titres. Trois hommes blancs,
explique Zemmour, sont tués il y a quelques jours. Silence de l'opinion.
« Pourtant, ils étaient homosexuels ! » Mais avant d'être
homosexuels, ils étaient des hommes, eux aussi. Et l'on a bien senti, me
semble-t-il, à ce moment-là, la jouissance zemmourienne de l'essentialisation.
Je hais ce culte des identités fermées. Merci, donc, à Bernard-Henri
Lévy de porter à bout de bras, cette idée d'universelle fraternité ».
Après
cet « épisode dégueulasse de fascisme décomplexé » dont a su si bien
triompher le grand philosophe BHL, l’auteur signe :
Félix Le Roy, 22 ans, étudiant à la Sorbonne-Paris-4 et prépare un mémoire de master 1 en littérature française sur « Le rôle des intellectuels français pendant la guerre de Bosnie » (sic !)
(pour ceux qui n'auraient pas compris mon sic, BHL est le principal chroniqueur du Le Point et reste très influent en milieu universitaire)
Ce
genre de débat illustre assez bien les rapports entre la grande et la petite
bourgeoisie, et comment BHL est, implicitement, le directeur de conscience des
bobos parisiens et du gauchisme version NPA.
PHILOSOPHIE DE LA CHARITE ET CHARITE DE LA PHILOSOPHIE
CET
AUTRE BLUFF DE LA CHARITE INTERNATIONALISTE BOURGEOISE
« C’est
que précisément je n’aime pas que les riches aient pitié des pauvres ».
Anatole
France
Conformément
aux besoins du patronat français, le commercial de haut niveau BHL a toujours
nié une quelconque crise de l’immigration mondiale. Michel Onfray, que je n’apprécie
pas, lui avait justement répondu : "Les cons ça ose tout". La
charité de BHL n’est même pas simple charité mais, comme en Bosnie,
participation à la guerre impérialiste sous couvert humanitaire, au profit de
la bourgeoisie française.
La
conception de la charité est en soi un héritage culpabilisateur de la religion,
à l’origine un geste qui fait le lien entre l’homme et son prochain au travers
de dieu. L’ensemble des croyances religieuses sur ce thème ne sont, dans
l’analyse matérialiste, qu’une tentative d’échappatoire hors des questions
sociales : « l’opium du peuple ». Le don permettrait d’effacer toutes
les injustices. Foutaises. Les charités religieuses en général ne sont donc, ni plus ni moins, qu’une forme de
perpétuation éternelle de l’ordre social existant.
La
fable de la porte grande ouverte à la misère du monde entier, de BHL aux trois
couleurs verte-rose-rouge vaut bien les galas de charité qui sont une pratique
sociale extrêmement répandue dans la grande bourgeoisie où l’on se vante de la «
philanthropie » pour n’importe quel multimilliardaire faisant un don de
quelques milliards. BHL lui fait don de son navet à je ne sais plus quelle
assoc.
«
Elle [ndlr : la bourgeoisie] a noyé les frissons sacrés de l’extase religieuse,
de l’enthousiasme chevaleresque, de la sentimentalité petite-bourgeoise dans
les eaux glacées du calcul égoïste » (Le manifeste du Parti Communiste, 1847, K
Marx et F. Engels).
[1]
A Paris, Hidalgo est réélue avec les voix de 17,5 % des inscrits de la
capitale. Les écologistes Grégory Doucet à Lyon et Pierre Hurmic à Bordeaux ne
gagnent qu’avec respectivement 19,1 % et 17,5 % des suffrages. A Nice,
Christian Estrosi, l’ami du guru Raoult est réélu avec les voix de 15,8 % des
inscrits ; à Lille, Martine Aubry n’aura rassemblé que 12,4 % des
électeurs pour lancer son quatrième mandat.
[2] Espérons que cela lui compensera un peu son chômage. On peut sourire en lisant la prise de position du parti juvénile NPA : « on assiste à une poussée de l’écologie libérale qui polarise aujourd’hui la gauche institutionnelle », et de reprocher à EELV de : « se contenter d’un saupoudrage vert capitalo-compatible ». Quand, en particulier à Poitiers le NPA à appelé à voter pour le cartel vert-rose-rouge. Le fameux caméléonisme trotskien que je dénonce depuis 50 ans !
[2] Espérons que cela lui compensera un peu son chômage. On peut sourire en lisant la prise de position du parti juvénile NPA : « on assiste à une poussée de l’écologie libérale qui polarise aujourd’hui la gauche institutionnelle », et de reprocher à EELV de : « se contenter d’un saupoudrage vert capitalo-compatible ». Quand, en particulier à Poitiers le NPA à appelé à voter pour le cartel vert-rose-rouge. Le fameux caméléonisme trotskien que je dénonce depuis 50 ans !
[3] Trotsky dès 1934 a
bien vu le changement de composition de la petite bourgeoisie moderne : « Mais, comme dit Molière, il y a fagots et
fagots. Un marchand ambulant ou un petit paysan sont des petits-bourgeois, mais
un professeur, un fonctionnaire officiel portant un insigne distinctif, un
mécanicien moyen, sont aussi des petits-bourgeois. Il nous faut choisir entre
eux. Le parlementarisme capitaliste ‑ et il n'en existe pas d'autre ‑ conduit à
MM. les Juristes, les Fonctionnaires, les Journalistes, apparaissant comme les
représentants patentés des artisans, des marchands ambulants, des petits employés
et des paysans semi‑prolétarisés qui souffrent tous de la faim. Et le
capital financier mène par le bout du nez ou se contente de corrompre les
parlementaires de ce milieu des juristes, des fonctionnaires et des
journalistes petits‑bourgeois ». Ne me demandez pas non plus la
profession et la place sociale de tous ces élus petits-bourgeois…
[4] Je vous parle plus loin de la « philosophie
de la charité » de BHL face à Zemmour.
[5]
La bourgeoisie a chassé globalement les prolétaires des grandes villes (où ont
triomphé les élus verts et roses), ce qui fait, par exemple, que dans les
cuisines de la plupart des restaurants parisiens il n’y a plus que des noirs
pakistanais ou autres. Non pas que les cuisiniers blancs ne veuillent plus de
ce travail, mais exilés en banlieue éloignée il devenait de plus en plus compliqué
de rejoindre le lieu de travail parisien. En conséquence on comprend mieux l’antiracisme
fougueux de la grande bourgeoisie et de leurs amis bobos : les immigrés ou
sans papiers se démerdent eux pour dormir sous les ponts, dans les plus minables
soupentes ou pour s’entasser dans des hôtels crasseux.
[6]
Le 27 février 1848, quelques jours après la fuite
du roi Louis-Philipe, le gouvernement provisoire de la IIe République
décide d'ouvrir des Ateliers nationaux pour donner du travail aux chômeurs, à
Paris et en province. Très controversé, le projet est avant tout destiné à
contenir les revendications du socialiste Louis
Blanc, qui a le soutien des ouvriers. Il est confié au ministre des
Travaux Publics, Alexandre Marie de Saint-Georges.
[7] Que le sage grand bourgeois présente ainsi sur ses multiples plateformes publicitaires : « J’ai voulu ce petit livre comme un barrage modeste et fragile face à une terreur qui rôde et dont je crois qu’elle peut, armée de ses bréviaires et évangéliaires hygiénistes, dévaster le monde davantage que le Covid. Je l’ai écrit pour essayer, non de répondre, mais de comprendre. Mystère d’un Occident qui, la seconde d’avant, était encore ivre de lui-même et de l’hypersanté jaillissant, comme les grandes eaux versaillaises, de ses bassins d’intelligence artificielle : le voilà qui se recroquevillait dans ses terreurs, ses hontes et ses chaussons. Mais mystère, plus grand encore, de mes amis darfouris, de mes compagnons kurdes bunkerisés dans leurs tranchées, mystère de ces damnés que j’avais quittés à Lagos, Mogadiscio ou Lesbos : ils souffraient de toutes les calamités possibles ; ils mouraient de maladies très anciennes, à commencer par la plus atroce des malnutritions et des famines ; mais voilà qu’ils se drapaient dans la même prophylaxie ! voilà qu’ils se rangeaient dans la batterie du confinement ! Pourquoi ? ».
[7] Que le sage grand bourgeois présente ainsi sur ses multiples plateformes publicitaires : « J’ai voulu ce petit livre comme un barrage modeste et fragile face à une terreur qui rôde et dont je crois qu’elle peut, armée de ses bréviaires et évangéliaires hygiénistes, dévaster le monde davantage que le Covid. Je l’ai écrit pour essayer, non de répondre, mais de comprendre. Mystère d’un Occident qui, la seconde d’avant, était encore ivre de lui-même et de l’hypersanté jaillissant, comme les grandes eaux versaillaises, de ses bassins d’intelligence artificielle : le voilà qui se recroquevillait dans ses terreurs, ses hontes et ses chaussons. Mais mystère, plus grand encore, de mes amis darfouris, de mes compagnons kurdes bunkerisés dans leurs tranchées, mystère de ces damnés que j’avais quittés à Lagos, Mogadiscio ou Lesbos : ils souffraient de toutes les calamités possibles ; ils mouraient de maladies très anciennes, à commencer par la plus atroce des malnutritions et des famines ; mais voilà qu’ils se drapaient dans la même prophylaxie ! voilà qu’ils se rangeaient dans la batterie du confinement ! Pourquoi ? ».
[8]
J’aurais pu traiter d’un autre moment de la discussion – l’antiracisme
moraliste de BHL - où Zemmour dit des choses vraies mais à sa manière, plus en
référence au nationalisme cocardier et comme accusation simpliste que basé sur
une analyse marxiste : «Ce mouvement, vous en êtes le père car vous
avez été le fondateur de SOS Racisme. Vous avez mis la race dans la bataille
politique. On ne s’en remettra jamais. Vous avez réveillé les racistes. Vous
avez tué la France et même la République. Vous avez accouché d’un mouvement
multiculturaliste, et pourtant les militants noirs vous détestent aujourd’hui».
BHL, les chefaillons gauchistes et Mitterrand se sont bien entendu servit à
dessein de l’idéologie antiraciste dissolvante des classes. Lire mon article
sur ce blog « LE REFORMISME RADICAL ET
SON CHEVAL DE BATAILLE L’IMMIGRATION DE GUERRE :
«... grâce au succès du
racisme révélé par la percée durable du Front National confirmée par les
élections européennes de 1984 et par des faits divers racistes spectaculaires,
une nouvelle approche de l’antiracisme est apparue. Il fallait prendre part au
débat de plus en plus passionné sur l’identité française menacée par l’immigration.
L’émergence brutale de SOS racisme en était la matérialisation la plus
spectaculaire». «Selon Julien Dray, il fallait «jouer à fond la carte
cathodique» avec les parrains Bernard-Henri Lévy et Marek Halter. Fin de toute
lutte de classes, place à «la solidarité interculturelle et à la fraternité
sans rivages» avec concerts musicaux. Exit l’extrême gauche et la gauche:
«l’une, nettement affaiblie, ne jouissait plus d’une audience suffisante et
l’autre, investie dans les sphères du pouvoir, avait une marge d’action
limitée». Au moment de l’effondrement du bloc de l’Est - que ne prend
pas en compte Y.Gastaut - la comédie de SOS racisme s’émousse, pas seulement à
cause des révélations sur la tambouille peu odorante des Harlem Désir et Julien
Dray (cf. les révélations du livre de Serge Malik, Histoire secrète de SOS
racisme) mais par le repli communautaro-religieux qui naît des nouveaux
clivages impérialistes: «L’hostilité des associations de jeunes issus de
l’immigration s’estimant délaissées (sic comme lors de la première vague
antiraciste...), les contradictions fâcheuses dans les prises de position à
l’occasion de l’affaire du foulard en 1989 ou la guerre du Golfe en 1991 (...)
l’incapacité à définir les contours du projet de société étaient autant de
causes de fléchissement».«Le projet de diaboliser le Front national et
de faire reculer l’intolérance n’avait réussi qu’imparfaitement (...)
L’antiracisme, faute d’idées neuves, se contenta de développer un combat contre
le Front national avec des associations telles que le Manifeste contre le Front
national, Celsius ou Ras-le-Front».
L’auteur s’appuie en conclusion sur la
dénonciation de René Gallissot dès 1985 (il ne lisait pas la presse maximaliste
de l’époque qui se moquait mieux encore de l’antiracisme du point de vue de
classe), cf. son essai: «Misère de l’antiracisme», en 1992 Le Nouvel Obs:
«L’antiracisme a-t-il échoué?» 5 mai 2015. Sur le rôle impérialiste de
BHL en Bosnie il doit avoir des articles
et aussi sur le site du CCI.
UNE
IDEOLOGIE TYPIQUE DE LA PETITE BOURGEOSIE qui a mué du rose
bobo-socialo au vert anar-libéral mais gris pour l'avenir
(ajout
du 30 juin)
Les
Verts sont régulièrement moqués par Zemmour, et en général il le
fait bien. Nous avons bien affaire à une nouvelle bande
d'apparatchiks mais qui ont conservé le sectarisme de leur formation
de jeunesse trotskiste ou staliniste. Si on laisse de côté ses
obsessions identitaires et ses non solutions franchouillardes, le
constat est criant de vérité. La longue notice de Wikipédia décrit
assez bien l'historique et les mutations de l'idéologie écologique
qui, sur le fond, est typiquement une idéologie petite bourgeoise
qui oscille entre retour à la terre et mise au rebut de toutes les
avancées industrielles du capitalisme. Je reprends ici une des
phrases les plus significatives de cette description de l'idéologie
bobo, qui confirme leur mépris de la classe ouvrière :
« Ils
dénoncent régulièrement le fait que les plus pauvres sont les
toutes premières victimes de la dégradation de l'environnement
alors même qu'ils en sont souvent les derniers responsables ».
Zemmour
nous rappelle justement la forfanterie de Terra Nova. Quant au
représentant de la haute, Macron, il a compris qu'il ne peut pas
intégrer la plus scandaleuse proposition des 150 bobos réunis,
celle qui contraindrait les bobos à se limiter à 110 km/H, leurs
4X4 crossover des Yvelines et du 93 ne le supporteraient pas.
«
Ce sont les électeurs des métropoles. Quel est l’électorat de la
gauche dans les métropoles ? C’est ce qu’on appelle les bobos »
dit
Éric Zemmour qui est lui-même un bobo de droite: «
C’est-à-dire les gens qui sont plus jeunes, diplômés, qui ont un
salaire correct, qui ont un certain mode de vie, qui pensent que
l’existence c’est manger bio et rouler à vélo, qui pensent que
l’immigration c’est les livreurs Deliveroo et […] qui ne savent
pas vraiment ce qu’est l’histoire ».
Conséquences
de ce vote minoritaire:
«
Quand on regarde ce qui se passe à Grenoble, à Paris, les Verts au
pouvoir ça veut dire : beaucoup de logements sociaux, pour les
familles immigrées, beaucoup de subventions aux associations
féministes, LGBT et pro-immigration et un laxisme pour les trafics
notamment de drogue qui fait ressembler, par exemple, la ville de
Grenoble à Chicago ».
Cette
nouvelle bureaucratie écologiste est une resucée du conclave
bourgeois Terra nova, une nouvelle incarnation de la gauche bourgeoise mais
Zemmour oublie de mentionner la disparition de son ancienne
définition rose bonbon et stalino-étatique. «
Il y a quelques années, Terra Nova, qui était le cercle de
réflexion proche du PS, avait recommandé au PS d’abandonner
l’électorat ouvrier et populaire blanc pour le remplacer par une
alliance composite de féministes, de jeunes femmes diplômées des
grandes métropoles, d’enfants de l’immigration et de bobos» ;
«
C’est exactement l’électorat des Verts. Les Verts sont des
multiculturalistes assumés, des immigrationnistes assumés, des
sans-frontièristes assumés, ils ont souci de la nation française
comme de leur dernière éolienne. Il y a une alliance composite
entre tous ces gens qui est derrière le vote vert».
Derrière
le derrière vert, il y a surtout la bourgeoisie qui ne veut pas
entendre parler de fin du capitalisme ni de révolution
prolétarienne, et qui fait son marché parmi tous ces carriéristes. Il faudrait étudié aussi précisément l'écologie nazie pour voir ses étranges ressemblance avec l'écologie démocratique, comme nou y invite Herbert Marcuse.
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