Le
mouvement des gilets jaunes s'est incrusté dans le paysage et semble
bien destiné à durer malgré tous les espoirs ministériels d'un
enterrement qui s'éloigne un peu plus chaque samedi. La plupart des
organismes politiques de droite et de gauche de la bourgeoisie
s'efforcent d'en parler élogieusement tant la séquance électorale
européenne se rapproche. Le gouvernement et son chef de la police
déploient aujourd'hui autant d'éloquence à criminaliser une
continuation aléatoire qu'ils mettaient hier de verve à en prévoir
la fin prochaine. Un mouvement irrécupérable n'est pas forcément
irrécupérable malgré des tentatives successives ratées dont le
premier mai chamboulé a été une illustration supplémentaire. L'excès de colère des petits blancs provinciaux ne se sera-t-il pas échoué finalement tel un long fleuve tranquille?
La
science politique doit se préoccuper d'étudier minutieusement toute
cette littérature consacrée au giletjaunisme depuis la naissance
subite le 17 novembre de l'an passé. Cette étude permet de
distinguer, parmi les partis politiques, les organismes
professionnels et les individus, celles et ceux qui ont été
constamment pour ou constamment contre, ceux qui ont été pour puis
contre, ceux qui ont été contre puis pour, ceux qui ont changé
plusieurs fois d'avis... Mais le giletjaunisme dans son ensemble
n'est-il pas un des plus singuliers phénomènes dont la science
politique ait à rechercher les causes à l'instar de mai 68 ?
Qu'on
s'en réjouisse ou qu'on le déplore, le giletjaunisme appartient à
l'histoire. C'est peut-être un mythe, mais c'est aussi un fait, et
si, comme l'a écrit M. Karl Marx, la démystification est la
principale mission de la science politique -, gageons qu'il est
urgent de présenter un giletjaunisme sans littérature.
Comme
le poujadisme des années 1950, le giletjaunisme n'a pas de
programme. Il n'est qu'un émiettement de revendications décousues
après avoir cumulé plusieurs types de réclamations, du référendum
chimérique à l'abolition ou diminutions des taxes, puis à l'ajout
de revendications pour « plus d'argent » . Il sera
resté l'affaire sous-politique de nostalgiques d’un temps où les
petits travailleurs indépendants étaient mieux reconnus que le
prolétariat ou que les salariés d’un secteur tertiaire « moyen »
en devenir.
Dans
la pérennité d'une petite mythologie du giletjaunisme on adjoindra
une autre similarité avec Poujade, la voiture paradoxale, arme de
combat anti-écologique, péril de cancer et aussi instrument de
travail. Le rôle des transporteurs routiers, des marchands forains,
des représentants de commerce dans la diffusion du poujadisme à ses
débuts fût aussi notoire que les tweets des routiers Drouet et
Nicolle Maxime.
Comme
je l'avais signalé avant la fin de l'an passé, c'est le
politologue1
Jérôme Sainte-Marie qui avait vu clair sur les causes au tout début
contrairement à tous mes super-marxistes maximalistes :
« Il
y a tout d’abord, la défaite en rase campagne du mouvement
social dans la première année du quinquennat. Puis, l’opposition
politique est hors d’état de profiter de l’impopularité de
l’exécutif de par ses divisions profondes. Le pays est dans
un état de nervosité perpétuelle. Il est donc logique que des
formes de contestation plus ou moins spontanées, émanant de la
base, voient le jour ».
Alors
que diverses formations, parmi lesquelles le Rassemblement national
et la France insoumise, se sont plus ou moins liées à la colère
pour la récupérer, le politomachin voyait déjà dans l'événement
un camouflet pour la classe politique: « Il n’y a pas de
débouché politique évident donc on cherche une forme d’expression
spontanée, directe ». Les mêmes causes (exaspération
populaire, affaiblissement de l'exécutif, défaite des syndicats et
réponse politique problématique) produisant les mêmes effets, les
"gilets jaunes" allaient rester un moment sur les épaules
des mécontents ou engendrer des phénomènes jumeaux. Et il en
déduisait : « Même si ça ne devait être qu’un feu de
paille cette fois-ci, d’autres mouvements de ce type se produiront
durant ce quinquennat ».
Le
contexte actuel est plus grave qu'à la veille de l'avènement du
gaullisme en période de reconstruction car nous sommes en période
de destruction sociale, identitaire et politique... Le poujadisme fût
une illusoire croyance à un retour en arrière face à un
capitalisme rajeuni provisoirement. La crise de société actuelle,
pas limitée à la France, est une crise des classes qui frappe
toutes les catégories, toutes les régions. Il n'existait pas une
telle coupure entre la population et les élites au pouvoir ni en
1953 ni en 1968. Une telle perte de contrôle social par l'Etat n'est
pourtant pas la voie ouverte à l'affirmation du prolétariat puisque
le giletjaunisme, sans pouvoir être récupéré par les formes
classiques d'encadrement social et politique se laisse noyer par
l'altermondialisme dont les black blocs ne sont que les petits
représentants de commerce, et dont le gauchisme écologique reste le
principal vecteur.
LA
MEFIANCE ET LE REJET AU TOUT DEBUT
La
méfiance du giletjaunisme naissant par les uns et des autres n'est
pas totalement infondée au début, une protestation destinée à
devenir idéologie fonctionne très bien à partir de
l'anticapitalisme et de l'action directe même avec des buts mal
définis ou qui semblaient dérisoires :
- dénonciation de la hausse des taxes avec l'hypocrite argumentation de la taxe bourgeoise « carbone » par des provinciaux incultes insouciant de la "dette nationale" ;
- blocage des carrefours qui fait tout de suite sensation ainsi que les manifs dans les quartiers bourgeois ; on ne discute pas on agit, on suit les consignes... le refus de désigner des délégués et de participer à d'hypocrite conciliations avec le gouvernement rend populaire le mouvement ;
- l'intelligentsia bourgeoise se liguant immédiatement contre ces « gueux », l'anti-intellectualisme des humbles reprend son vol sauf pour les aventuriers à la Chouard ;
- les élus des partis bourgeois et les journalistes sont très vite conspués et se font jeter des lieux de manifestations ; le drapeau tricolore est toujours présent manifestant l'illusion du repli national ;
- présence d'un grand nombre de chômeurs désoeuvrés et desespérés, mais diminution du nombre des petits commerçants... (à la différence du poujadisme)
- la rigidité du gouvernement a fait le reste.
Le
mouvement n'est en aucune manière à prétention révolutionnaire et
il est longtemps dépassé par ce qu'il est amené à faire, il est réduit par les commentateurs à l'étrange et peu approprié "pouvoir d'achat" et à un désir de reconnaissance civique. La
plupart de ses figures, de femmes et de retraités, parlent pour la
première fois en public et dépoussièrent des plateaux télé
devenus ennuyeux et redondants avec leurs politologues et autres
conologues. Dans les cabanes des ronds-points on croît retrouver le
bon temps jadis de la fraternité villageoise.
LE
REJET DU POINT DE VUE DE L'ECOLOGIE BOURGEOISE2
« On
ne suspend pas la transition écologique ». (Bruno Lemaire,
ministre, le 5 novembre)
« Le
dialogue arrive un peu tard, l'écologie c'est pas le sujet, et
Macron ne répond jamais aux questions ». Priscillia Ludosky
(décembre 2018)
Les
déclarations des larbins du pouvoir se succèdent pendant plusieurs
jours d'un silence total des « minorités révolutionnaires »
et même de la plupart des sectes gauchistes; les bobos parisiens n'imaginent qu'un tas de petits blancs provinciaux vélléitaires.
«Je
confirme qu'il s'agit d'un mouvement de beaufs – j'ajoute
poujadiste et largement d'extrême-droite –, au vu de la violence
des réactions et de la "pensée" des gilets jaunes.»
Jean
Quatremer (journaliste de Libération, le 7 novembre)
Le
conseiller de Macron, Cohn-Bendit : « «Ce mouvement
poujadiste mélange des tas de revendications et refuse de mener le
débat de fond, à savoir comment répondre de front à deux défis,
la dette écologique et la dette financière. Si l'on veut être à
la hauteur du challenge pour l'avenir […]. La réaction des gilets
jaunes face à la hausse des prix de l'énergie, même si je
comprends certains problèmes qu'elle pose, est une erreur de fond,
car à ce rythme-là on n'affrontera jamais la dette écologique. Il
n'y aura jamais de moment opportun pour s'y attaquer !».
Et
d'expliquer «Regardez le tabac. Il est admis par tous qu'il faut le
taxer, car, sinon, les cancers seraient plus nombreux et les coûts
de santé augmenteraient pour la collectivité. C'est pourtant
injuste, car les plus affectés par la hausse du prix des cigarettes
sont les plus pauvres. C'est le même principe pour la taxation
écologique. Si on veut s'attaquer à la dégradation climatique, il
faut changer nos comportements de mobilité.»
Le
nouveau secrétaire du PS rabougri, Olivier Faure a le mot juste :
« écologie punitive » ! Une égérie de la France
insoumise étale son mépris de bobo parisienne certifiée antifa et antiraciste :
« Je
ne serai pas le 17 dans les blocages parce que je ne me vois pas
défiler à l’appel de Minute et avec Marine Le Pen, et que je sais
combien notre enjeu est celui d’une réelle transformation, d’un
changement de modèle de développement incluant la transition
énergétique, l’égalité entre les personnes et les territoires.
Je ferai tout mon possible pour que les décisions prises se
conjuguent avec justice sociale et recul effectif, massif, des
émissions dangereuses. » (Clémentine Autain)
Son
caïd Mélenchon est plus subtil après avoir lanterné lui aussi à
prendre position :
« Ils
ont raison de se mettre en colère. Des fachos se sont mis dedans, ce
n’est pas bon pour la lutte. Parmi nos amis, certains veulent y
aller. Je vais leur dire quoi ? De ne pas y aller ? Ils
vont me répondre : "Mais on est fâchés, pas fachos !"
D’autres ne veulent pas mettre un pied là où il y a des fachos.
Les deux positions se valent en dignité. […] Si nos amis sont
dedans, on sera fier d’eux. Ceux qui ne veulent pas y aller
également. » (le 30 octobre à Lille alors qu'il n'y a encore
que les appels sur les réseaux sociaux).
Pour
le 17 novembre, Besancenot a dénoncé « une vague
poujadiste », le NPA refuse de se joindre à des fascistes :
«On
ne s’y trompera donc pas. Tout comme les syndicats CGT et
Solidaires, samedi 17 novembre, nous ne mêlerons pas nos colères
aux manœuvres des patrons et aux récupérations de l’extrême
droite qui n'est pas une alliée de circonstance mais reste notre
ennemie mortelle. Oui, tout augmente sauf les salaires, et les
classes populaires ont bien raison d’avoir ras-le-bol de
l'augmentation du carburant et des prix en général, conséquence du
décrochage de plus en plus important entre les salaires (ou les
pensions) et l'inflation (…) nous
ne pourrons pas le dire le samedi 17 novembre dans des actions ou des
rassemblements prétendument « citoyens » aux allures de foire
poujadiste, dans lesquels nous nous retrouverions au côté des
ennemis les plus farouches du mouvement ouvrier ».
L'autre
secte bourgeoise trotskiste, LO, navigue guère plus loin que les
antifas neuneus du NPA, le mouvement risquant d'être récupéré...
par l'extrême droite qui reste aussi dangereuse voire plus que le
gouvernement :
« Dans
le mouvement des gilets jaunes, il y a d’autres catégories
sociales que les salariés. Patrons du transport ou du BTP,
agriculteurs et artisans mettent en avant les revendications contre
les taxes, qui correspondent à la défense de leurs intérêts. Ces
revendications « antitaxes » cantonnent la mobilisation
sur le terrain de l’opposition au gouvernement qui permet aussi à
la droite et à l’extrême droite de tenter de jouer leur carte.
Tant que l’on ne remet pas en cause les profits de la classe
capitaliste, des politiciens comme Le Pen, Dupont-Aignan ou Wauquiez
veulent bien faire des discours sur les intérêts du peuple ».
«
On a affaire à une manifestation d'extrême droite. Elle cherche à
détourner une partie de la révolte de la couche populaire. Il y a
deux manifestations très distinctes : on a une manifestation
claire et facile à identifier, et une manif clairement d'extrême
droite au début, et il faut faire très attention aux images... ».
(Sylvain Boulouque, observateur (policier) de la « gauche
radicale », invité permanent des plateaux télé)
LE
REJET DE LA PART DE TOUS LES SYNDICATS DE L'ORDRE ETABLI
Le
18 novembre, sur le site de Robert Paris, on trouve un bijou
d'argumentation :
« Un
autre aspect frappe dans le mouvement des gilets jaunes :
l’hostilité des appareils syndicaux à l’égard de ce mouvement
auto-organisé, la volonté de faire croire qu’un tel mouvement ne
pourrait favoriser que le fascisme. Cependant, nous constatons sur
les lieux de travail que la classe ouvrière y est favorable, y
compris la base syndicale ! Même l’extrême gauche officielle
qui cultive le suivisme vis-à-vis des appareils syndicaux s’en est
étonnée et offusquée. Mais elle s’est bien gardée d’expliquer
le fondement même de cette réaction hostile des bureaucraties qui
encadrent les travailleurs : la crainte d’être débordée
dans ce rôle d’encadrement. En hurlant au fascisme à propos de
cette tentative d’auto-organisation, les appareils, très
discrédités, se préparent à en faire de même quand la classe
ouvrière tentera de les déborder. Nous sommes maintenant avertis
qu’ils crieront alors au fascisme et dénonceront tous ceux qui se
feront les porte-parole de l’auto-organisation ouvrière comme des
fascises en puissance !!! ».
J'ai
déjà pris position et participé physiquement au mouvement au tout
début et j'écris ceci le 19 novembre :
« Mais
le vrai problème actuel n'est pas constitué par les vautours
politiques et syndicaux, qui ne pourront rien récupérer de toute
façon pour leurs sectes, ce ne sont que des éteignoirs politiques
et ce pourquoi l'Etat leur laisse des strapontins dans ses médias.
Le ver est déjà dans le fruit depuis le début. Les quelques oies
blanches qui ont lancé les premières pétitions – on leur reste
reconnaissants – ne sont pas des interlocutrices de taille à
prétendre représenter ce qu'est devenue cette révolte si
inquiétante pour les puissants contrairement à ce qu'ils laissent
paraître ».
Je
m'indigne de la dénonciation immédiate du mouvement par le CCI,
lequel a écrit :
« Ce
mouvement apparaît comme l’expression d’une immense colère de
la population. Mais par son caractère protéiforme, il est déjà
comparé à une sorte de “jacquerie” du même genre que la
mobilisation des “bonnets rouges” en Bretagne. Par son
“apolitisme” affiché et ses appels à la “mobilisation
citoyenne”, largement relayés par les médias, ce
mouvement se situe non pas sur le terrain de la lutte de la classe
ouvrière mais sur celui sur de l’inter-classisme et de l’idéologie
petite-bourgeoise.
La présence d’ouvriers en son sein se fait davantage sur la base
d’initiatives individuelles d’ “automobilistes excédés”
que sur celle de prolétaires conscients, capables d’imposer un
combat de classe autonome. De ce fait, ce mouvement est non seulement
sujet à toutes formes de récupérations politiques, mais il
apparaît comme une nébuleuse confuse dans laquelle la
petite-bourgeoisie est souvent à l’initiative et marque de son
idéologie bon nombre d’actions et de revendications.
Même si Macron et le gouvernement semblent préoccupés par les
questions de sécurité et si la bourgeoisie s’inquiète des
difficultés pour encadrer cette colère qui navigue à vue, la
classe ouvrière est la seule force sociale capable de faire reculer
l’État. Face aux offensives anti-ouvrières, seul le prolétariat
peut en effet offrir une réelle perspective ».
« Le
mouvement des “gilets jaunes” est à ce titre très clairement un
mouvement
interclassiste
où sont mélangées toutes les classes et couches intermédiaires et
exploitées de la société, qui ne défendent pas les mêmes
intérêts. Se retrouvent, ensemble, prolétaires (travailleurs,
chômeurs, précaires, retraités) et petit-bourgeois (artisans,
professions libérales, petits entrepreneurs, petits commerçants,
agriculteurs asphyxiés par les taxes). Les
ouvriers les plus pauvres se sont mobilisés contre leur misère
croissante, contre la pauvreté, les attaques économiques
incessantes, le chômage, la précarité de l’emploi, tandis que
les petits patrons protestent seulement contre l’augmentation du
carburant et des taxes ».
Avec
le recul, puis-je dire six mois plus tard « ils avaient
raison » ? Oui et non en même temps puisque comme d'hab
les sectes politiques sont forcément cassantes et sans appel, et
qu'elles ont souvent raison en soi contre la confusion ambiante et
les mensonges dominants, parce qu'elles partent toujours du point de vue de l'élite bourgeoise cynique. En outre, généralement tout ce qui est révolte n'est pas forcément
révolution. Mais leur prise de position reste dans l'abstrait une
position politique coupée de la complexité de la réalité. Au lieu
de réfléchir d'abord à ce qu'exprime telle révolte ils la fichent
dans une catégorie, une boite ou un courant d'idée, de la même
manière que les gauchistes fichèrent le giletjaunisme dans une
résurgence poujadiste-fasciste, de la même manière ils collaient
interclassisme aux gilets jaunes, alors que le combat des couches
mêlées n'était pas tranché, que le néo-facho Chouard n'avait pas
encore instillé cette stupidité de RIC dans des oreilles incultes,
alors que le mouvement n'était pas encore à son pic. Quand on a
raison trop tôt c'est qu'on a tort trop tard. Au lieu de se branler
avec des grèves inexistantes ou disparues ils auraient mieux fait de
réfléchir comme notre politologue aux causes de « l'échappée
belle » comme je l'avais nommée. Et peut-être, mais pas sûr,
d'y intervenir afin d'y gagner des éléments de compréhension pour
leur gouverne plus que des futurs enrôlés, pour creuser sur ce qui
sort des ornières des schémas du passé ou bordiguisme comme
chiriquisme et autres conseillismes sont bien incapables de nous
guider dans le marasme politique actuel. Une classe ouvrière niée
et sans plus de repères liée à une longue et incertaine
recomposition des forces d'encadrement bourgeoises sociales et
politiques, c'est le révélateur principal de cette « crise
des gilets jaunes » ; cela n'augure-t-il pas d'un combat
politique où de graves questions de choix de société pourront être
dénouées et avoir valeur d'exemple international ?
Un
pitre révisionniste du mouvement ouvrier comme Gérard Noiriel peut
bien dire que les gilets jaunes « replacent la question sociale
au centre du jeu politique », mais c'est faux. Les obstinés
continuateurs, et ils peuvent continuer pendant des années, veulent
placer toute révolte au centre de la comédie citoyenniste. La seule
vraie revendication initiale qui sous-tend toutes leurs confuses
requêtes reste « Macron dégage », mais pour le
remplacer par qui et par quel programme ? Un capitalisme bourré
de sondages et de référendums à chier ? Un capitalisme
repeint en vert comme semblent le souhaiter même les plus incultes
du début qui ont fini par se laisser empapaouter par l'idéologie
écolo-bourgeoise ?
Depuis
décembre l'Etat a compris que ni la gauche ni les syndicats ne
peuvent absorber ce mouvement décidément irrécupérable (au sens
propre comme au sens figuré)3.
La vingtaine de rallyes jaunes a été déclinant, pas tant dans le
nombre plus ou moins trafiqués et incertains des promeneurs et
promenés du samedi que dans l'opinion, qui semble avoir été plus
sincère que jamais depuis six mois (étrange mon cher Watson qu'on
arrive quand même à percevoir une opinion non moutonnière!). Parce qu'elle est indifférente à ce tohu-bohu devenu nid à violences des bobos black blocs. Voué à disparaître cette révolte plus sociétale que poujadiste aura révélé le cynisme étatique "démocratique"; personne n'oubliera que le mépris aristocratique, les exactions policières, les rafles de manifestants, leur fichage systématique, les yeux crevés, les membres mutilés, les condamnations disproportionnées, c'est Macron et sa bande.
LES
BASES DU DECLIN
Le
début de la chute dans les bras vermoulus de la gauche bourgeoise
peut être situé au 5 février, au fameux appel riquiqui à la grève
générale avec de soudains et obscurément marchandés mamours. La
CGT en appela sans honte ni désir à une grève générale fictive
le mardi 5 février, appel relayé par notre pauvre Éric
Drouet, Mélenchon et Besancenot et le nain PCF. La chute était
déjà perceptible du fait de l'anémie de la revendication du chiméric et
par le bruit des éclats de rire des milieux révolutionnaires aux
brames de « justice fiscale » et «capitalisme vert ».
Tout
le monde pensait plus ou moins (même moi) que le déclin en gilet
jaune terni viendrait du succès de l'électorat dit « facho »
et gonflé pour la fille Le Pen ; quoique je n'attende point une
participation massive aux élections européennes ni ne m'exagère un
relatif succès du RN, je pense que tout se tranche toujours en
définitive face au gouvernement bourgeois et sur le plan social et
pas dans la rue avec ou sans émeute. En réalité, comme l'ont
démontré les dernières manifestations et ce défunt 1er mai, qui
est dérisoire depuis longtemps pour le prolétariat, il n'y a pas eu
non plus une récupération DIRECTE par la gauche et l'extrême-gauche
bourgeoises.
La
fable des convergences a fait pschitt. On ne voit qu'addition de
mécontentements et bagarres de rue, violences policières
révoltantes et insultes aux flics aussi révoltantes. Les syndicat
ont en effet été débordés au premier mai ringard. Dépassée la
CGT par gilets jaunes et ultra-jaunes, c'est beaucoup trop dire ;
les excités ultra ceci ou ultra cela n'ont pas le dixième
d'ossature en entreprises des grands barnums syndicaux. Moustache
Martinez ne peut sérieusement se faire passer pour une victime des
CRS. C'est la chienlit, comme aurait dit l'autre, qui prédominait :
bannières syndicales + drapeaux tricolores + CGT,
FSU, Solidaires, fanions de La France insoumise et du nain PCF ainsi
que des drapeaux kurdes ou palestiniens, des banderoles associatives.
Mélenchon
a vendu l'article « convergence populaire » lui qui rêve
d'une nouvelle césure comme en 1958 où l'on sauterait de la V ème
à une VI ème république bourgeoise ; ce mal-aimé des
sondages qui n'a que « les gens » à la bouche, a essayé
de nous refiler sa version vintage du « mouvement ouvrier »
au milieu de sa soupe d'incertitudes :
« Ce
qu’il y a de nouveau cette année, ce n’est pas la violence,
c’est la jonction entre le mouvement ouvrier, traditionnel,
syndical, et le mouvement spontané, insurrectionnel des gilets
jaunes. Jusqu’à quel point? Dans quelles proportions? Comment tout
ça se mélange bien ou mal, c’est ça la grande question politique
dans laquelle est plongé notre pays.»
Tel
gilet jaune prétendit qu'en s'affirmant comme travailleur et en « se
regroupant » avec syndicats et assocs on donnera un « second
souffle au mouvement » qui pourtant ne demeure qu'éparpillement
de volontés contrariées. Il a le droit de rêver gauche bourgeoise
repetita mais sur le fond la vérité est que le giletjaunisme n'a
plus de souffle. Qu'il est récupéré INDIRECTEMENT et sans vouloir
le reconnaître par la gauche bourgeoise, écologiste et
altermondialiste4. Ca se construit dans la diversité, mais quand on fait le point sur nos revendications on est à 90% sur la même base. La question aujourd'hui n'est plus de savoir s'il y a des moyens dans ce pays, mais comment construire
Le summum de la conjonction de l'inanité syndicale et de la vacuité jaune est atteint par ce cégétiste qui marche à côté de Mélenchon: "Le plus important c'est que, chacun à sa place, en se respectant, travaille à la victoire générale. ça se construit dans la diversité, mais quand on fait le point sur nos revendications, on est à 90% sur la même base. La question aujourd'hui n'est plus de savoir s'il y a les moyens dans ce pays, mais comment construire ensemble des solutions pour aller chercher cet argent-là". Avec un raisonnement aussi toqué la lutte sociale se résume à attaquer les banques!
Le summum de la conjonction de l'inanité syndicale et de la vacuité jaune est atteint par ce cégétiste qui marche à côté de Mélenchon: "Le plus important c'est que, chacun à sa place, en se respectant, travaille à la victoire générale. ça se construit dans la diversité, mais quand on fait le point sur nos revendications, on est à 90% sur la même base. La question aujourd'hui n'est plus de savoir s'il y a les moyens dans ce pays, mais comment construire ensemble des solutions pour aller chercher cet argent-là". Avec un raisonnement aussi toqué la lutte sociale se résume à attaquer les banques!
Le
quorum de la récupération bobo est atteint avec les 1400
signataires du monde de la kultur qui « réclament
des choses essentielles : une démocratie plus directe, une plus
grande justice sociale et fiscale, des mesures radicales face à
l’état d’urgence écologique ».
« Les
“gilets jaunes”, c’est nous »,
insistent les signataires, qui se déclarent « absolument
concernés par cette mobilisation historique »5.(pétition :
Nous ne sommes pas dupes)
Allez, au hasard, je vous livre un commentaire d'un anonyme prolétaire :
« Les
nantis subventionnés du monde du spectacle viennent ici nous parler
de solidarité avec la France d'en bas ? Les biberonnés
subventionnés encartés n'ont pas bougé une oreille au début.
Maintenant que le mouvement est récupéré par l’extrême gauche, ils font une pétition... ».
Le mouvement n'est pas récupéré par l'extrême gauche, il est dissout. L'extrême gauche ne récupère rien, elle dissout dans l'idéologie bourgeoise de la gauche rancie, no future dans l'immobilisme et l'incantation.
Maintenant que le mouvement est récupéré par l’extrême gauche, ils font une pétition... ».
Le mouvement n'est pas récupéré par l'extrême gauche, il est dissout. L'extrême gauche ne récupère rien, elle dissout dans l'idéologie bourgeoise de la gauche rancie, no future dans l'immobilisme et l'incantation.
Notes
1La
catégorie a été inventée il y a une vingtaine d'années mais
recouvrent les mêmes divers anciens de sciences-po, des écoles de
journalisme, au total toute une série de charlatans bombardés
spécialistes, consultants, sondeurs ou connards de la première
espèce comme Boulouque.
2Malgré
la forte mobilisation des «gilets jaunes» à travers la France le
17 novembre, le gouvernement a annoncé qu’il ne remettrait pas en
cause sa
politique de fiscalité écologique basée en partie sur une
taxation des énergies fossiles,
dont le carburant (taxation dont seules
19% des recettes
sont
effectivement consacrées à la transition écologique). Si ce
maintien de cap suscite de vives inquiétudes au sein d’une partie
de l’opinion et de de la scène politique, le gouvernement peut
compter sur le soutien de Daniel Cohn-Bendit, qui juge la taxe
carbone «juste» et «nécessaire» dans une interview parue dans
Le
Point le
jour de la mobilisation nationale.
3Même
moi autocrate je n'en voudrais pas ! Si la colère au départ
fût juste, elle fût ensuite déviée sur le terrain pourri de
l'interclassisme dont rien ne peut sortir n'en déplaise à Juliette
Boutron et aux derniers ultra-gauches has been et aigris persuadés
que nouveauté et complexité mènent au sommet, au graal
communiste. Nouveauté et complexité vont en bateau, qui tombe à
l'eau ?
4La
mouvance altermondialiste fricote pour attirer les GJ. A
Lyon, où un rassemblement national est déjà prévu pour l’acte
26, une manifestation organisée avec le collectif YouthClimate
partira à 14h de la place Jean Macé avec comme mot d’ordre
l'"urgence sociale et écologique". "Jeunes pour le
climat et Gilets Jaunes : nous avons des adversaires communs!",
justifient les organisateurs. On
l'avait vu franchir la frontière italienne en février, Maxime
Nicolle
est cette fois à Londres. Le Breton, figure du mouvement des Gilets
jaunes,
s'est rendu jeudi devant le tribunal de Westminster pour réclamer
la libération de Julian
Assange,
arrêté le 11 avril dernier après avoir passé 7 ans reclus dans
l'ambassade d'Equateur. Maxime Nicolle partage avec le fondateur de
WikiLeaks un avocat, en la personne de Juan Branco, qui est lui
aussi à Londres, comme le montrent les images tournées par le
Gilet jaune.
Le Breton a affirmé que "80
personnes" avaient fait le voyage avec lui. Il prépare depuis
plusieurs semaines ce déplacement, dont il a parlé à plusieurs
reprises sur son groupe Facebook "Fly Rider infos blocage".
Il y décrivait notamment Assange comme un lanceur d'alerte "grâce
à qui nous pouvons voir ce qui se passe derrière les mensonges
d'Etat".Etienne Chouard sera aussi présent.
5
Pétition :
Gilets jaunes : Nous ne sommes pas dupes)
EPISODES SUPPLEMENTAIRES ET ACCESSOIRES:
EPISODES SUPPLEMENTAIRES ET ACCESSOIRES:
LE PETIT GILET JAUNE QUI VOULAIT DEVENIR GRAND
"J'appelle
au vote, j'appelle surtout pas à l'abstention, l'abstention c'est
voter Macron, ça rime, aussi bien pour le vote blanc, on évite, et
surtout je m'inscris dans un vote anti-Macron", a insisté le
petit Rodrigues avec son chapeau de zozo et sa barbe de clodo, sans
être plus précis sur le bulletin que lui-même glissera dans
l'urne, et sans être capable de dénoncer sérieusement
l'aventurier Lalanne qui s'est fait jeter d'une procession en jaune.
"Quitte à ce qu'il finisse deuxième". Jérôme
Rodrigues, le borgne des gilets jaunes, a appelé pour les élections
européennes "à faire un vote anti-Macron ».
Pour
qui se prend-il ? Ce n'est pas parce que la police lui a crevé un
œil qu'il doit se permettre de dire aux gens ce qu'ils doivent
voter ou pas. Voilà à quoi aboutit ce petit vedettariat entretenu
par toute la presse bourgeoise, à ce que ces personnages creux sous
couleur d'apolitisme appellent à se soumettre à une des pires
mystifications bourgeoises, comme le dit la rengaine « l'essentiel
c'est de participer » ; pour mieux se faire entuber. Mais plus
précisément de participer à cet antimacronisme primaire, qui sert
si bien de garde-fou (sic) à l'Etat, dans un spectacle consensuel
où quelques crétins petits bourgeois suppléent à l'évanescence
de la CGT et à la sénescence des islamo-trotskistes.
Plus
ridicule encore la Priscillia Ludosky a lancé le concours des plus
belles habitations jaunes !
Va-t-on
bientôt les interner ? Naguère le jaune était la couleur avec
laquelle on habillait les fous pour mieux les rattraper. C'est aussi
traditionnellement la couleur des cocus.
AVATARS DU « POUVOIR CITOYEN » LORS DU 25 E RALLYE GILET JAUNE
Les
pauvres… ils ramassent tout ce qui traîne...
Bien
plus interclassiste que le lointain poujadisme le giletjaunisme
tente de s'extraire de son ornière étroite et creuse de « pouvoir
citoyen » en draguant comme le gauchisme trotskien, et mieux que le
syndicalisme décati, toutes les couches imaginables pour pêcher
dans l'eau trouble du marasme politique français. Les bouffons
montent en première ligne. Le clown Lalanne continue à sponsoriser
une petite clique électorale. Le pitre Ruffin appelle à réoccuper
les ronds-points avec sa « merguez révolutionnaire".
Priscillia
Ludosky et l'avocaillon arriviste François Boulo concèderont au
vedettariat en se montrant dans un débat sur le traitement
médiatique du giletjaunisme, pendant que la gueule cassée
Rodrigues plastronnera dans un petit village de l’Ain baptisé
Belley où un rond-point est occupé sans relâche depuis des mois
avec cabane et retraités.
Dans
les multiples « opérations gilets jaunes », chacun peut désormais
apporter son manger et sa boisson personnelle dans une mouvance,
semblable au gauchisme, qui durera certainement jusqu'à la fin du
mandat de ce pauvre Macron, voire plus (en principe seule une
nouvelle électionprésidentielle peut y mettre fin, le poujadisme
dura cinq années et c'est De Gaulle qui y mit fin en mettant
Poujade dans son escarcelle). A Lyon, les gilets jaunes devraient
apporter leur soutien aux bobos en lutte pour le climat. A Bourges
la manif aura pour motif le soutien aux invalides. L'aspect le plus
hétéroclite et comique de cette noria de protestations et
parfaitement intégrable dans le système vise des sections de la
classe ouvrière, mais en soutien total aux menées des appareils
syndicaux, soutien aux ADP (« notre patrimoine ») et aux soignants
en grève.
C'est
au sujet de cette dernière catégorie que l'interclassisme de la
petite bourgeoise Priscillia Ludosky et sa bande révèle son
ignorance de la dynamique lutte de classe indépendante. Les
prolétaires des Services
d'urgence des hôpitaux (couches moyennes?) ont raison de protester,
ils sont au front de la régression sociale, des agressions
physiques contre le personnel soignant. Ils font écho à la
désertification rurale qui n'est pas prêt d'avoir une solution
(quel médecin veut aller s'isoler dans un bled paumé de 30
habitants?). Mais on ne peut même pas parler de grève puisqu'ils
restent obligés de travailler, avec un bandeau symbolique et
encadrés par une myriade de syndicats traîtres.
Mlle
Ludosky partira pédibus jambus sous la pluie avec ses potes
citoyens – en soutien « aux personnels soignants » - dès
11h30 du Boulevard Magenta en direction de Nation. Son mot d’ordre est le soutien "aux personnels soignants des hôpitaux et aux citoyens ayant difficilement accès aux soins". Chacun aura une pensée charitable pour l'auteur de fake news Castaner concernant la fausse intrusion à La Pitié-Salpêtrière lors du énième dérisoire 1er mai. Le mouvement des soignants est certes une protestation légitime mais impuissante dans l'impossibilité de muer en véritable grève. Le soutien du giletjaunisme n'est qu'une parade d'une fraction de la petite bourgeoisie dans l'attente de la recréation d'une nouvelle idéologie oppositionnelle au pouvoir et qui tente de remplacer syndicats et partis de gauche déconfits, mais certainement pas de préparer la révolution comme le croient les naïves telle ma communiante bordiguienne Juliette Boutron.
11h30 du Boulevard Magenta en direction de Nation. Son mot d’ordre est le soutien "aux personnels soignants des hôpitaux et aux citoyens ayant difficilement accès aux soins". Chacun aura une pensée charitable pour l'auteur de fake news Castaner concernant la fausse intrusion à La Pitié-Salpêtrière lors du énième dérisoire 1er mai. Le mouvement des soignants est certes une protestation légitime mais impuissante dans l'impossibilité de muer en véritable grève. Le soutien du giletjaunisme n'est qu'une parade d'une fraction de la petite bourgeoisie dans l'attente de la recréation d'une nouvelle idéologie oppositionnelle au pouvoir et qui tente de remplacer syndicats et partis de gauche déconfits, mais certainement pas de préparer la révolution comme le croient les naïves telle ma communiante bordiguienne Juliette Boutron.
PS:
quoique Mme Boutron me traite avec mépris et me prête une exagérée
admiration de mai 68 (ce qui ne fût jamais le cas): "
"je
n'ai pas ta vénération pour Mai 68. Je préfère les GJ, je les
trouve bien plus prometteurs du point de vue du cheminement
complexe, jamais pur et jamais "automatique", de notre
programme maximum. Ce programme là, que tout en te disant
"maximaliste", tu sembles avoir définitivement
abandonné".
L'arrogance de mademoiselle Priscillia Ludosky
Pour
l'acte 593 on veut toujours le HIC. Il y a quelques jours le Figaro
titrait « le difficile retour à l'anonymat des figures du
mouvement ». Ils pourraient titrer maintenant : « Les figures
gilets jaunes commencent à nous gonfler », et j'ai fait ma petite
enquête parmi mes frères prolétaires (pour qui ce n'est pas un
mot grossier). Après Drouet et son « vous allez voir ce que vous
allez voir » adressé au gouvernement (Ultimatum II pschitt), notre
brave démocrate Priscillia s'est pris un jet de gaz dans la tronche
pour avoir voulu faire la maline face à un cordon de CRS. A l'image
on la voit s'approcher, commencer par humilier les grouillots de
base en demandant à parler à un haut responsable, faire mine de
bousculer forte de son autorisation à manifester jusqu'à 22 heures
et de sa notoriété en berne. Elle s'entend dire « cassez-vous »
et « on s'en branle ». Le jet de gaz part du rang arrière. Elle
va se faire soigner par un street medic. Elle est ensuite
interviewée par divers médias à l'affût du fait divers, dont
BFM.
C'est
pas bien ce qu'a fait la police, elle va donc porter plainte (la
police anti-émeute est sans doute là pour garder les moutons).
Après la « justice fiscale » son nouveau cheval de bataille
va-t-il être la « justice policière » ? Mais le pire suit. Elle
monte sur ses ergots et explique que tout est écrit, CLAIREMENT ET
DEFINITIVEMENT dans la plate-forme de sa bande, il n'y à qu'à la
lire, rien à changer : baisse des taxes, référendum démocratique,
justice fiscale où vous êtes tous concernés, dans toutes les
branches, vous aussi les journalistes... ». L'encravaté de BFM ose
lui demander si elle est représentative, si elle a été élue.
Elle
ne se démonte pas d'un poil : « la plupart de ceux qui ont peur de
venir ne sont pas là, mais ils sont d'accord avec nous, nous avons
une grande popularité, c'est clair ». Et la casse ? « C'est le
problème du gouvernement dans ce genre de circonstances c'est
inévitable ». Elle a la faconde, la réponse à tout de n'importe
quel bonze syndical qui pour faire radical se félicite de n'importe
quelle barricade; elle se croit, elle est au-dessus du lot. Elle est
célèbre donc elle est chef, non plus banale entrepreneuse mais
porte-parole de la France entière en colère, en bleu-blanc-rouge
et en lutte pour un capitalisme propre et surtout « démocratique
».
Paris
n'a pas été mis à feu et à sang comme le rêvaient les plus
excités et notre chauffeur routier teweeteur. Les chiffres sont
totalement fantaisistes et aléatoires, on nous annonce 30.000
contrôlés pour 9000 manifestants. Le gouvernement a bien réussi
stratégiquement son pari après l'incendie de NDDP. Le petit jeu
hebdo est rentré dans les mœurs comme les défilés syndicaux
naguère, la population vaque à ses occupations et se fiche de la
corporation gilet jaune.
L'ultimatum
II a non seulement été coincé sur la place de la
République (démocratique-tique, sic!), mais – car j'avais coupé le son des commentaires débiles (profonds) des laquais et des propagandistes officiels – les images pouvaient parler d'elles-mêmes au public : encore des magasins défoncés avec pillage (les bouffons black blocks sont facilement infiltrés
et drivés par des taupes policières), CRS attaqués, humiliés, et encouragés à se suicider, suant sous leurs carapaces blindées, face à cette bande de charlots bobos courant en tous sens, plans visuels montrant un aspect éparpillé et dispersé des manifestants... Comme je l'ai déjà constaté les derniers mohicans gilets jaunes se chargent de se ridiculiser eux-mêmes avec leurs revendications bourgeoises et en soutenant la casse ridicule des anars pilotés par des flics infiltrés.
République (démocratique-tique, sic!), mais – car j'avais coupé le son des commentaires débiles (profonds) des laquais et des propagandistes officiels – les images pouvaient parler d'elles-mêmes au public : encore des magasins défoncés avec pillage (les bouffons black blocks sont facilement infiltrés
et drivés par des taupes policières), CRS attaqués, humiliés, et encouragés à se suicider, suant sous leurs carapaces blindées, face à cette bande de charlots bobos courant en tous sens, plans visuels montrant un aspect éparpillé et dispersé des manifestants... Comme je l'ai déjà constaté les derniers mohicans gilets jaunes se chargent de se ridiculiser eux-mêmes avec leurs revendications bourgeoises et en soutenant la casse ridicule des anars pilotés par des flics infiltrés.
L'arrogance
des gilets non pas historiques mais «hystériques » a un aspect
facho (les djeuns représentants du RN se sont bien gardés de
critiquer la PL). C'est sûr la reconversion dans la modestie de
leur petit univers marchand et corporatif des boutiquiers
Priscillia, Drouet, Rodriguez et Fifi Rider sera dure (même s'ils
ne finissent pas tous au RN avec leur façon de faire déjà très
autocratique), parce que nous les prolétaires on ne les considère
que comme les représentants de la petite bourgeoisie versatile,
flouée par la grande, l'incorrigible grosse vache financière et
macronienne. Ils gémissent et aboient encore mais la caravane de
l'Etat passe et repassera, et se moque de ces singes qui regrettent
le temps antique où l'impôt n'avait pas été encore inventé.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire