"La suppression de la propriété privée... suppose, enfin, un processus universel d’appropriation qui repose nécessairement sur l’union universelle du prolétariat : elle suppose « une union obligatoirement universelle à son tour, de par le caractère du prolétariat lui-même » et une « révolution qui (...) développera le caractère universel du prolétariat ».
Marx (L'idéologie allemande)

«Devant le déchaînement du mal, les hommes, ne sachant que devenir,
cessèrent de respecter la loi divine ou humaine. »

Thucydide

lundi 3 décembre 2018

MACRON FAIT LE DOS ROND ET LES MANIFESTANTS TOURNENT EN ROND

Jeune femme en jaune 1915

« Nous ne ferons pas payer la dette écologique aux générations qui viennent mais nous comptons bien la faire payer maintenant à la classe ouvrière gauloise ».
Ti Benjamin, porte parole du gouverne-ment


Ce mouvement d'insubordination sociale, qui est toujours au-devant des explications ou des projections que chacun peut faire, est-il à la croisée des chemins ? Oui est-on fondé de répondre, mais pas une croisée des chemins qui irait vers un pépère nouveau « Grenelle ». La bourgeoisie ne peut plus concéder 35% de hausse du SMIC ou alors restez ignares et sourds vous aussi.
Un sondage du Figaro a demandé s'il était nécessaire de mobiliser l'armée pour protéger les sites sensibles, une majorité répond oui!
 De même que la focalisation sur le petit personnage de Macron finit par être apolitique et insultante contre un individu et pas contre le sytème qui le délègue et lui porte la poisse. Macron n'est pas incompétent ni un simple banquier, il est bien un politique mis à la tête de l'Etat par la bourgeoisie et son système de tromperie électorale pour défendre, certes pas les intérêts d'une France gauloise évanescente mais tous les objectifs de la bourgeoisie internationale et désormais internationaliste, cette sublime dépossession de l'internationalisme prolétarien comme la « libération » en 1945 qui avait été décrétée libération du peuple tout court, et de tous ses enfoirés. La crise de l'endettement est une vraie réalité et elle implique ceci – rendez-vous en compte messieurs les bourgeois – une masse croissante de prolétaires, de vrais prolétaires pas de bobos blok blocs ou méchants ultra droite, N'ONT PLUS RIEN A PERDRE ! Sinon comment expliquer, et justifier, qu'on en arrête tant par centaines et que les tribunaux bourgeois dégorgent et peinent à condamner tous ces « délinquants » salariés ou chômeurs ? D'ailleurs, preuve du débordement et de la stupéfaction des juges et des flics, sur près de 400 arrestations, 139 seulement ont été présentés à la justice ! Il y a tant de pères de famille, de très vieux retraités venus se battre courageusement dans la rue, dont la plupart ont un casier judiciaire vierge que ce sont certainement tous des « petits patrons » « interclassistes » comme le dit un groupe ultra-gauche, qui porte le sigle d'une banque quelconque, solidaire du discours dominant sur le « peuple des ploucs ».
68 c'était de la rigolade à côté des risques que prennent les "intraitables" et courageux gilets jaunes : refuser toute manifestation encadrée par les pompiers sociaux du gouvernement ou une quelconque milice (ce qui était le cas du poujadisme), refuser de se « structurer » face à un pouvoir immobile qui n'attend que structure pour déstructurer, refuser d'envoyer des représentants se faire ficeler dans des rencontres à l'abri des regards avec les bandits ministres, se moquer puis menacer les pacifistes bêlants parmi eux et qui tentent de trahir le mouvement en croyant que le gouvernement va « reculer »... Le gouvernement des capitalistes n'est pas sourd comme journalistes, Le Pen et opposants de la gauche disparue le radotent ! Il voudrait bien « pouvoir discuter » mais il est coïncé par la dette, dette mondiale commune à tous les Etats, mais lourde dette de la France qui impose des restrictions drastiques et où il est imbécile de faire croire qu'il suffit d'aller « prendre l'argent où il est » (LO, NPA et Cie). On nous invite régulièrement un gueulard de la CGT, Benjamin Amar, non pas du cirque mais médaillé « responsable de la politique revendicative de la CGT », et ce bovin de tonner à chaque fois : « des sous, des sous ». Quel con!
Ce n'est même plus une simple question d'argent, ni cette enième fixation de la gauche bêta sur l'ISF, comme l'a révélé la fable de la transition écologique, la nécessité non de sauver notre planète mais de « SAUVER NOTRE BOURGEOISIE DANS LA GUERRE ECONOMIQUE MONDIALE ».

Il est frappant de constater que les pilotes de l'Etat « assiégé » par les gilets jaunes ont fonctionné en se basant sur la façon dont le pouvoir gaulliste naguère avait mis fin à la crise de mai 1968, sans maîtriser autant une fin d'évènements alors que de bien plus dangereux « événements n'en sont qu'à leur début. Or, on dirait qu'il se passe l'inverse de mai 68, le calme qu'on ne pensait nullement ébranlé par de simples pétitions cède le pas à une série de blocages pacifiques puis à des comportements, pas du tout pacifiques mais de type insurrectionnaliste. Les pilotes de l'ombre n'ont pas pu avoir recours aux principaux pompiers sociaux et ne se servent que de palliatifs traditionnels totalement coupés du prolétariat (et pas de cette notion cruche de peuple que répètent des gilets incultes). Cette remontée à l'envers de mai 68, disons du peuple vers le prolétariat, décantation entre la lie petite bourgeoise autodésignée – les bonnes femmes pétitionnaires et les routiers à casquette – va bien sûr remettre au premier plan les principaux pompiers sociaux, les syndicats, dès que l'ensemble du prolétariat va se mettre en mouvement dans les entreprises. Sous les pavés il y avait certes la plage pour les petits bourgeois, mais sous les gilets jaunes il y a des millions de prolétaires qui doivent désormais payer, et cher, pour aller au travail.
Deuxième élément inverse à la crise de mai 68, le capital mondial est toujours à la veille d'un krach permanent et la fixation sur Macron devient franchement débile, il n'est qu'un des exécutants du capitalisme qui ne peut plus reculer face à sa crise économique et politique ; d'ailleurs leur fixation sur l'écologie de façon millénariste n'est pas seulement une esquive mais la réalité d'un monde au bord de la catastrophe humaine et naturelle. Novembre 2018 est en train de prendre une place dans l'histoire bien supérieure au côté bon enfant de mai 68. Ce n'est pas une révolte des « couches moyennes » comme le dit ce pauvre Julliard ou même les sectes ultra-gauches (rien à voir avec ce concept usé par la police de nos jours et concernant quelques délirants anarchistes) qui dédaignent une soit disante révolte interclassiste poujadiste. L'assimilation à des jacqueries – qui furent des révoltes paysannes contre la famine – est à la fois méprisant pour ces révoltes lointaines et totalement justifiées mais correspond à la vision des bobos parisiens multiculturalistes : ce sont des ploucs de province dirigés par des petits entrepreneurs et des petits commerçants.
La répétition stupide par de nombreux gilets jaunes de cette noix creuse « on est le peuple » est typique du poujadisme, typique du fait que le mouvement est encore drivé par des petits bougeois provinciaux. Et alors ? Du fait que la plupart des grèves sont menées par des petits bourgeois permanents syndicaux on devrait s'interdire d'y participer ? De plus le mouvement poujadiste ne concernait que les couches moyennes de l'après-guerre commerçants et artisans et pas l'immense masse des ouvriers. Ce mouvement qui se disait « le peuple » exigeant une représentativité directe réussit à faire élire des épiciers, des libraires, des bouchers... et finit par être récupéré par le gaullisme et sa nouvelle 5e République. C'est évidemment ce qui pend au nez de tous ces gilets qui réclament de nouvelles élections pour une « souveraineté populaire » en vue d'une 6e République farceuse avec le même langage poujadiste creux que les mêmes troupes de Macron juste avant son élection ; et nombre de ces mêmes incultes demandent pardon d'avoir voté Macron désormais. De nouvelles élections, si le pouvoir vacillait à nouveau ne seraient qu'une des diverses planches de sauvetage envisagées par le pouvoir mais une victoire de ce même pouvoir pour tuer dans l'oeuf ce que ce mouvement porte jusqu'à présent de révolutionnaire et inédit.
Doit-on s'arrêter à la surface d'un mouvement à demi-conscient de ce qu'il est en train de faire ? L'exigence d'un attaque économique, même fardée du prétexte écologique, et qui n'en est qu'à ses débuts (gare à la remise en cause des reversions de pension...) rend la situation « non négociable » et j'ai exagéré moi-même en qualifiant Macron de psychopathe, c'est le système capitaliste qui est devenu psychopathe au bord de l'abîme qu'on attendait depuis l'Internationale communiste. La paupérisation est telle qu'il y a un besoin de réponse immédiate supérieur à 1936 ou 1968. Une telle exigence face à un pouvoir lui-même coincé par das Kapital, n'a pas besoin de fournir de délégués ni de tenir des AG bien populaires ou démocratiques. Regardez comment les révolutions ont commencé en Russie et en Allemagne au début du siècle dernier ! Ce ne furent pas des jacqueries mais une immense colère qui est montée du front puis a gagné l'arrière. C'est exactement ce qui se passe en ce moment. C'est pourquoi nos bobos ultra-révolutionnaires en chambre et derrière leur clavier, bien nourris bio, se pincent le nez, alors que même les bourgeois du seizième ont compris l'impuissance de Macron puisqu'ils l'ont sifflé eux aussi dimanche !
La deuxième tentative de monter l'opinion était en passe de réussir comme avec cette indignation qui suivit le pipi sous l'arc de triomphe. L'histoire fut colportée et aggravée, moi même présent dans la foule à côté de l'Arc je n'ai pas vu pisser sur la flamme du soldat inconnu, plus préoccupé que j'étais avec mes camarades de lycée anarchistes de hisser le drapeau noir et de pousser jusqu'à la place de la Concorde. Un témoin visuel raconte pour sa part que ce ne sont que quelques anars qui « ont fait mine de pisser », les trotskistes lambertistes et guévaristes se précipitant pour les cogner1. Un des premiers inventeurs de la société multiculturaliste (internationalisme antigaulois) appuie d'ailleurs cette grosse connerie : « A Paris, nous nous sommes dirigés vers l'Arc de triomphe parce que c'est un monument con. Le drapeau tricolore est fait pour être déchiré » (Cohn Bendit). Or, l'utilisation du drapeau tricolore toute la journée de ce samedi de l'an I 2018 autour de la place de l'Etoile était déjà une image qui ridiculisait le multiculturalisme macronien (qui trahit la nation aux ordres de Bruxelles et se moque des millions de gaulois morts pour la patrie... bradée aux financiers comme en 1914) ; en effet le drapeau BBB retrouvait ainsi, figurativement, sa fonction subversive du symbolisme révolutionnaire de jadis bien que renvoyant à la mythique ultra droite imaginée par les pilotes élyséens, mais qui n'ont convaincu personne dans l'opinion "interclassiste" comme disent les retraités ringards du CCI (courant convenablement intégré).
L'organisation de la manif gaulliste et facho2 du 30 mai 1968 avait été un coup de maître des pilotes de l'Etat pour renverser la tendance et canaliser l'hystérie romantique révolutionnaire des bobos du quartier latin vers des élections apaisantes permettant un retour à l'ordre bourgeois d'une façon infiniment moins cruelle que le massacre des communards. Nos pilotes actuels se sont dits que l'utilisation d'un nouveau pipi sur la flamme sacrée pouvait être un don du ciel, sans pour autant faire perdre leur poste de godillots aux gilets roses macroniens par une nouvelle farce électorale. Comme je l'ai remarqué dans mon article précédent : pas de pot, des gilets jaunes ont une nouvelle fois, comme en 68, empêché une action imbécile, et cela nous étions des milliers à le voir et avec reconnaissance. Les pilotes macroniens ont pu se rattraper de cet échec en laissant casser l'intérieur du musée ; longtemps un quarteron de CRS en avait bloqué l'entrée, puis, curieusement, on les vit se retirer. Des abrutis n'avaient plus qu'à se ruer à l'intérieur et tout péter.


Nous allons examiner comment le « pouvoir » et ses pilotes de l'ombre a tenté d'endiguer un mouvement profondément prolétarien et populaire seulement dans les sondages, par une mise en scène inspirée de 68 et une gestion catastrophique de la catastrophe et des moyens de la conjurer.

Où Macron rêva d'un nouveau 30 mai 1968

Puisque la première manif sur les Champs n'avait pas soulevé « l'opinion » contre les gilets jaunes, on s'est dit qu'il fallait remettre le couvert, et on peut dire même subtilement. Sachant que la plupart des manifestants « en ont marre d'être pris pour des cons », on leur avait proposé de se présenter tous nus sur une portion des Champs Elysées, parqués comme des bœufs en « fan zone », chose que les bergers syndicaux savent parfaitement structurer au cours des sempiternels aller-retour Bastille-République. Certains pilotes ont compris que le mouvement est intelligent et allait évidemment désobéir pour se précipiter dans l'autre traquenard à cinq étoiles (sic!) le pourtour de l'arc de triomphe où, déjà, comme par hasard toutes les caméras du monde et des chaines d'infos du gouvernement, étaient installées sur les toits pour mettre en spectacle nos « poujadistes ploucs en jaune ». Le spectacle put même commencer très tôt. Pour une raison aussi, simplement stratégique, qui me rappelle le 23 mars 1979 : laisser une foule à majorité prolétarienne s'assembler sur une large place a toutes les chances de virer au meeting de rues ; le rôle de la police en 68 avait été d'empêcher en permanence « tout rassemblement » de rue, c'est pourquoi le mouvement s'était replié dans les enclaves universitaires. Cela les pilotes du pouvoir n'en veulent toujours pas, il tolère toutes les protestations du monde pourvu qu'elles restent impulsives. Pas de réflexion collective, de l'action « tête baissée ». Les casseurs payés par la Préfecture de police ont agi assez rapidement (je me suis étonné de cet empressement, maintenant je comprends mieux, même un casseur « professionnel » aurait attendu la venue de la masse). Mieux que place de l'Opéra en mars 1979 – un flic en civil qui n'était pas passé très loin de moi avec mon mégaphone avait été arrêté par erreur, et avec son pistolet de fonction dans la poche – ce coup-ci un internaute a réussi à filmer des flics à l'arrière d'un véhicule de fonction en train de se déguiser en blak blocs (cf. annexe).


Les principaux médias aux ordres étaient prêts à nous resservir « en continu » les images « affreuses » des dégâts, d'un « début de guerre civile ». C'est ce à quoi se consacrèrent sans mesure et comme par enchantement les médias gouvernementaux TF1, BFM, Cnews... malgré que leur boss ait commis une gaffe d'image une nouvelle fois irréparable en se hasardant avenue Kléber comme on va le voir. On nous fournit aussi des échos de la presse du monde entier "effarée", "consternée" par cette insupportable violence en France, mais pas les millions de prolétaires épatés le nez collé à leur écran plasma.
Elle était fort bien jouée la descente "gueule de bois" sur le socle des gueules cassées, la référence aux millions de morts sacrifiés pour le capital dans la première grande boucherie impérialiste, sans compter la longue visite du musée des anciens combattant dévasté. On allait avoir droit aux remontrances de la République offensée au niveau des couilles, un état d'urgence mérité, un discours à la Thiers, dramatisé à la gaulliste par un président d'une France féodale financière et internationaliste. Des bourgeois seraient exhibés appelant au meurtre des pillards. On en verrait même venir une masse de pleureuses sur la place de l'étoile, précédée de Ruth Elkrief, de papy Cohn Bendit, Bernard Henri Levy, de la rédaction de Cnews et BFM et de dissidents du RN, crier leur amour d'un président « révolutionnaire », « profondément hostile à la violence », unique en son genre. Les flics en civil et en uniforme allaient exprimer leur grogne contre les bandits incendiaires des limousines du 16 e arrondissement en levant leurs casques et en criant des hourrah au passage du président.
C'était sans compter avec la constipation étatique. A peine engagé dans la rue Kléber martyre, si l'on excepte quelques maigres applaudissements des flics en civil,  Jupiter s'en prend plein les oreilles avec un langage pas châtié du tout, excusez du peu : « enculé », entre autres mots peu usités dans un quartier aussi huppé. Deux escadrons de CRS et de pompiers ont été rangés un peu plus loin côte à côte, ce qui est du plus mauvais effet pourtant pour la réputation des pompiers, qui vont désormais passer encore plus pour complices de CRS, sans compter qu'il manquait un escadron CGT, compagnie mieux connue comme pompier social et désormais vêtue du gilet rouge stalinien

Jupiter bavarde, écoute, serre des paluches. En terme d'image allait-il effacer les émeutes que son obstination de financier avait provoquées depuis le début et une nouvelle fois hier, ainsi que son image d'orateur stratosphérique infantile en respiration énergétique en début de semaine ? Pas un flic ne souriait. Ils avaient l'air tous exténués. Le prince ne se livrait pas non plus à de grandes embrassades. Il ne serrait après tout que les mains rougies de domestiques qui avaient relativement bien travaillé, avec matraques et pistolets à gaz, pour la promotion de Castaner en évitant de tuer et en raflant sans ménagement des centaines de prolétaires-ploucs pour les livrer à l'opinion et à la justice de classe. Jusque là on aurait presque pu dire : bien joué ! Il n'avait plus qu'à rejoindre sa cellule grise de crise, cette poignée de godillots qui l'attendaient, tremblants, au bureau ministériel.
Mais n'était-il pas élégant de saluer aussi les pauvres commerçants de l'avenue Kléber ou plutôt de faire un clin d'oeil à l'ultra riche bourgeoisie victime de tant d'exactions, dont les locaux bancaires si nombreux dans la rue avaient été dévastés (le mot est-il assez fort?) et de pauvres BMW haut de gamme, hautes sur leurs 4X4 pattes avaient flambé plus vite qu'une 4 chevaux rue Gay Lussac un 10 mai 1968 ?

Mal en prit à Jupiter car dès l'orée de l'avenue des riches, de maigres applaudissent de policiers en civils furent noyés aussitôt par les cris et les insultes. Le fier président, après avoir ôté son écharpe pour arborer sa belle cravate, si persuadé qu'il était en train de bonifier son crédit image, prenait le temps de bavarder avec les cognes, tel Pétain flattant la croupe d'une jument après Craonne, sans voir que, même en plein quartier bourge, des gilets jaunes se pointaient sans la moindre crainte et de plus en plus nombreux. On peut même estimer que de grands bourgeois en train de faire leur marché joignirent avec luxure leurs mêmes cris avec cet sentiment délicieux de troubler l'ordre monotone des riches en compagnie de la plèbe des ploucs et des fins de mois difficiles.
Le « sourdingue » mettait à mal un service d'ordre flicard qui n'avait point dormi. Cela secouait. Il persistait en s'enhardissant à aller visiter un deuxième restaurant à riches (200 euros le repas comme l'a regretté un de ses sous-fifres qui connait bien les habitudes alimentaires des prolétaires) ; on le vit pointer du doigt comme pour indiquer une bouée de sauvetage tellement ça poussait et ça criait. Personne ne pouvait plus « tenir à distance » les gilets jaunes ou sans. Le pas du viril Jupiter s'accélérait comme celui de Ceausecu pourchassé avec mémère. Des sous-pilotes élyséens se ruaient autour lui – un des protecteurs était le portrait craché de Benalla - et dans le resto on dût lui crier : « courage fuyons ! ». Et ils s'enfuirent tous dans leur gros véhicules polluants du même type que ceux des pompes funèbres. Fâcheuse image qui ne repassa point en boucle sur les principales chaines d'Etat BFM et Cnews. Mais les réseaux se chargent de répercuter illico des images qui disparaissaient aussitôt à l'ère du noir et blanc puis de la couleur dosée.
Le scénario du pipi sur la flamme était donc à son tour décrédibilisé. On aperçut Jupiter au milieu de ses ouailles dans la cellule grise, mine caverneuse. Le pauvre... me dit ma compagne, après un aussi long voyage en avion, il est crevé. Personne n'est certes increvable mais on était sûr d'échapper à une nouvelle leçon de morale contre la chienlit puisque la principale chienlit venait de se faire éjecter par ce « peuple » qui persiste crânement à lui demander des comptes même en compagnie de grands bourgeois du quartier huppé où il pensait y glaner de belles images de bourgeoises éplorées et reconnaissantes pour leurs bijoux et comptes en banque.

Malgré la réunion « en urgence » qui ne dura guère plus d'une heure et demi en début d'après midi avec ses principaux affidés : "le président de la République ne s'exprimera pas aujourd'hui", a-t-on assuré. Des journalistes espéraient que la présence du figurant écologue Rugy allait signifier au moins un gel de la fameuse taxe carbone (pour carboniser le revenu des prolétaires les plus pauvres). Hors caméra comme d'hab, on nous rapporta que Macron, encore essoufflé, avait fait "un point exhaustif des événements d'hier" pour "établir un bilan précis de la situation, celle des blessés, des dégradations et des interpellations", et pas permettre à d'éventuelles critiques des godillots de s'élever pour déplorer sa gestion calamiteuse « en termes d'image » de la crise politique en cours. Il a demandé à son premier flic Castaner de s'occuper de la viabilité du dispositif répressif, sans retenir au premier abord la proposition de Luc Ferry d'envoyer l'armée depuis Versailles. Car il s'agit de s'adapter pour faire face à "des prolétaires plus violents, plus mobiles, plus organisés". On est en guérilla ou pas? Il n'a pas été évoqué l'éventualité d'instaurer l'état d'urgence car il n'y a pas encore assez de morts. Emmanuel Macron a par ailleurs insisté sur la nécessité "qu'aucun des actes" survenus samedi "ne reste sans réponse, et il a conclu : « faites pas chier, j'en ai marre moi aussi, je vais me reposer auprès de ma Brigitte ».
Du coup, pas question de montrer la tronche déconfie du « dictateur » dans la soirée. Il s'était contenté de faire annoncer que son premier domestique allait organiser des réunions avec les politiques et les gilets jaunes traîtres. Au soir tristounet pour les pilotes élyséens, un simple préfet et un gentil procureur furent conviés à la barre médiatique pour lire une protestation molle contre les « dégradations » et annoncer que de nouveaux juges et avocats allaient être embauchés en grand nombre pour s'occuper de centaines de vilains petits canards en jaunes, aussi bien les faux pacifistes que les vrais violents.
Sur LCI, un dangereux agitateur, aussi rondelet que le subversif Poher, un certain Gérard Larcher, président de rien du tout (le Sénat) mit en garde sévèrement le gouvernement : «Le gouvernement n'a pas le droit à un troisième samedi noir», menaça-t-il, après la journée de samedi où l'État de droit a été «bafoué» et "la République malmenée" ».
Quoique ce ne soit pas tellement la République qui ait été malmenée mais les boutiques, les banques et les limousines de riches. Peu de chances pour que Larcher remplace un jour Lénine. La parole qui est systématiquement donnée en priorité à la représentante principale des interclassistes gilets jaunes sans classe, émana de la mère Le Pen qui ne cesse de demander qu'on se cotise pour acheter un sonotone au président de plus en plus malentendant : « Encore une fois, pas un mot n'est adressé par le président de la République à destination des centaines de milliers de gilets jaunes (...) Aujourd'hui on a un président dans la situation d'un gamin buté qui refuse d'entendre ce que le peuple lui dit et qui refuse de sortir de cette situation » (sur France 3).

LA MEUTE DES JOURNALISTES

Quoique l'image présidentielle soit plus dégradée qu'une avenue de bourgeois, sa mise en retrait n'a pas mis fin aux attaques idéologiques pernicieuses de l'Etat. Depuis dimanche, toutes les télévisions aux ordres ne cessent de diffuser les images des dégâts et de faire défiler des gilets jaunes pris au hasard pour criminaliser le mouvement avec la question répétée :
  • êtes- vous solidaire de ces violences ?

Et comme la plupart des braves "ploucs gaulois" esquivent la question perverse, on la leur repose jusqu'à ce qu'ils rendent grâce. BFM et Cnews qui avaient tant abusés une partie des réseaux sociaux, si versatiles, si malléables, si bordéliques, si histrionnistes et nombriliques (qui se contentent de surveiller les saloperies de BFM et de TF1), sur des applaudissements au passage du président, se sont vite décrédibilisés et ont vu leur audience chuter quand sur LFI on vit en long et en large la pantalonnade, l'escapade ratée du président des riches venu donner accolade et écoute circonstancielle. Ces « chaînes » du pouvoir ne cessent de repasser scènes de violence et de commenter les dégâts depuis deux jours, de tarabuster tel ou tel gilet jaune sur son attirance supposée pour une « guerre civile » (Laurent Neumann, répugnant).

Il y a d'ailleurs toujours un syndicaliste flic sur le plateau des TV pour commenter à son tour, assisté par les journalistes qui compatissent et lui servent les meilleurs plats. LCI subit des pressions mais peut se racheter en invitant d'anciens soixantehuitards enrichis et potes de bancs de facs comme Cohn Bendit et Luc Ferry. Si le second n'a pas peur d'en appeler à l'armée après avoir accusé le gouvernement de n'avoir pas su défendre l'emblème bonapartiste national, le premier sait se faire churchillien (il y aura du sang et des larmes) : « la transition écologique fera mal, faut pas mentir, ce ne sera pas facile de changer de comportements », et de nous ressortir le langage « centriste » de l'Etat menteur : « on peut marier justice sociale et transition écologique ». Mais oui pauvre Tartuffe, et marier aussi guerre sociale et paupérisation généralisée !
BFM en rajoute une couche, tarabustant d'autres invités gilets jaunes :
  • hein ! quoi? Vous voulez dire que la violence est légitime?
Un des trois présents, qui dit être commerçant (encore un interclassiste infiltré), refuse de répondre à cette mise en demeure :
  • nous ce qu'on a vu ce sont des gens frappés et menacés alors qu'ils avaient toujours eu une attitude pacifique.
Neumann insiste lourdement :
  • vous voulez dire que vous soutenez la violence et que les déprédations n'ont pas eu lieu ?

Les trois gilets présents dont une femme ne se laissent pas intimider et Neumann finit par s'écraser mais sa réputation est faite comme celle qui a l'oreille du président, Ruth Elkrief.

Les réseaux sociaux sont de la petite bière par contre. Ils n'inquiètent aucunement l'Etat. Il lui suffira de les éteindre comme il avait éteint l'émetteur de la Tour Eiffel en 68 quand il s'était aperçu que les médias de l'époque favorisaient l'extension. Les « internautes » n'auront plus que leurs yeux pour pleurer et ce n'est pas le numéro de tel à leur beau-frère routier qui permettra de se regrouper et de lutter contre l'Etat bourgeois, de façon pieusement apolitique et niveau intellectuel zéro.

Même moi qui suis un bon zappeur, je ne puis relever les milliers de mensonges débités par les mitrailleuses médiatiques. Vous en lâchez une, que dix autres pétéradent. Mon combat n'est pas vain pourtant car je parviens à bien en choper quand il faut. Ainsi la 2, qui n'est pas en reste et qui touche souvent plus de spectateurs que « la plus grande chaîne d'infaux de France ». Ses reportages sont incisifs et plus percutants que toutes les salades de Marchall et Elkrief. A cette minute précise les employés de la 2 étaient en train de faire causer de vieux gilets jaunes, qui s'emmerdent à un rond-point, qui révèlent une face cachée du mouvement que j'ai dénoncée dès le début et sur le tas : « il y a le calife à la place du calife qui règne un peu partout, des chefs qui se proclament chefs sur facebook et on ne sait pas d'où ils viennent ». Fin du reportage. Il dit la vérité mais exposer un brin de vérité, comme on a exposé « impartialement » pendant une journée la place de l'Etoile, n'est pas favoriser toute la vérité. Les petits califes à casquette à l'envers ne sont en fin de compte que de vulgaires histrions, incultes et aveugles sur les conséquences du mouvement, des « figures » de crétins comme le Maxime ; je me suis faut inviter sur plusieurs réseaux sociaux qui se disent gilets jaunes, ignorés ou exclu, puis  je m'aperçois que le Maxime figure sur des videos ininterrompues avec le langage suivant : « vous me connaissez bien les gars », « vous pouvez me faire confiance je ne me cache pas », très démagogique et très policien traditionnel finalement, alors je lui écris un peu naïvement (voir annexe) mais il ne répond pas, parce qu'il est incapable de répondre, parce qu'il est déjà une variété de bonze syndical ! Peu importe il est célèbre on l'a vu une paire de fois à la télé, et il règne en guest star sur son domaine farcebook.


UNE RECUPERATION IMPOSSIBLE PAR LA SYNDICRATIE

J'ai dit qu'il n'y avait personne à la manif CGT partie de République, où la Veille Ruffin avait essayé de fédérer les bobos de Paris et les syndicalistes de base trotskistes. Erreur, ils étaient bien des milliers avec leurs ballons dégonflables et bazars d'affichettes publicitaires, mais la focalisation des médias sur la place aux cinq étoiles les avait remisé avec leurs tristes gilets rouges au rang d'un fait divers, et écarté du feuilleton central, place étoilée. Voyons comment la presse présente ultérieurement une colère « commune » et des « désaccords de forme », au croisement d'une rencontre nullement fusionnelle comme les gauchistes l'espéraient, mais d'entente est cordiale;  contrairement au CCI les ouvriers syndiqués à la CGT ne crachent pas sans distinction sur les gilets jaunes.

« D’ailleurs, lorsque le cortège de syndicalistes croise la route de « gilets jaunes » place de la Bastille, l’entente est cordiale. Ça, Farid, qui travaille aux Hôpitaux de Paris, l’explique simplement : « Syndicats ou "gilets jaunes", cela n’a pas d’importance, ce qui compte c’est que tous sont des Français en colère. Que ce soit pour les taxes, pour les moyens alloués aux services publics, ce qui ressort, c’est la colère.»
Yves, responsable CGT poste et télécom dans l’Essonne : « les syndicats n’ont pas forcément une bonne image mais ce qu’on veut dire c’est que nous sommes ouverts, ce qu’on veut c’est la convergence. Venez nous voir, nous parler. »
Même constat pour Yves Radillo, responsable CGT poste et télécoms dans l’Essonne : « Nous… (on comprend), on comprend la colère, nous sommes là tous les jours à mobiliser et à sensibiliser dans les entreprises sur les luttes sociales. On sait bien que les syndicats n’ont pas forcément une bonne image, mais il faut travailler à une vraie convergence ». Pourtant, si la majorité des syndicalistes CGT interrogés dans les rues de Paris comprennent et soutiennent la mouvance des « gilets jaunes », des divergences sont observables, notamment sur la forme. Jocelyne, militante CGT pour les hôpitaux de Paris se revendique des deux « camps » mais selon elle, ce qui diffère, c’est le fait que « les syndicats sont plus structurés ». Plus structurés, mais aussi plus marqués politiquement, et c’est là que l’on peut observer un semblant de fracture. Adrien, venu spécialement de Montluçon, explique : « il est hors de question que je me retrouve du même côté que des gens d’Action Française », ou bien même « du côté de Wauquiez ».
De son côté, Jean (« comme Jaurès », précise-t-il), militant CGT, voit dans le syndicalisme des revendications plus larges que celles que peuvent porter les « gilets jaunes » : « Cela fait 120 ans que l’on existe, à nos manifestations, on peut voir des sans papiers, des Palestiniens… Je ne pense pas que les "gilets jaunes" aient une motivation aussi internationaliste que la nôtre. Nous, c’est l’Internationale, nous parlons à tous les peuples opprimés. »
Si « gilets jaunes » et syndicats divergent sur la façon de procéder, ils semblent toutefois posséder un terreau commun : celui du combat social. Le cortège de la CGT a par ailleurs terminé sa marche du côté des locaux de l’Unedic, qui s’occupe de la gestion des allocations chômage avec Pôle Emploi. Tout un symbole ».

Encore une fois, on a cette impression d'un mai 68 à l'envers, comme si les paisibles manifestations de début 68 contre les ordonnances avaient croisé les manifestants étudiants en se saluant d'un : Ok à la prochaine mon pote ! Or si la fusion n'est pas possible pour l'instant, ce n'est pas à cause de la présence de quelques fachos (il y en a toujours eu même dans la CGT et que l'on qualifiait par erreur de staliniens) chez les gilets jaunes mais bien plus aux hésitations et au suivisme d'un personnel CGT composé de milliers d'anciens délégués obéissants et de régisseurs de sections vides d'adhérents. A ceux qui dans le troupeau sont étrangers à la hiérarchie syndicrate et vont comprendre qu'il s'agit bien d'une échappée belle de notre classe ouvrière, nous ne pouvons que conseiller ceci, beau mot d'ordre de la tentative

révolutionnaire en Allemagne en 1919:
Heraus aus den Gewerkschaften !
(sortez des syndicats!)

Est pitoyable le fait que Macron, pompier et pyromane, en soit réduit à inviter l'ensemble des partis politiques à sa cour à la fois pour les ridiculiser aux yeux de « l'opinion » (toutes keurs suggestions sont débiles), et un jour après faire jouer les figurants à un panier de gilets jaunes trouillards et déjà décrédibilisés3 pour, en fin de comptes, que son premier sous-fifre leur répète que la haute bourgeoisie n'a pas de remplaçant à Macron à se mettre son la dent. Cette nouvelle pantalonnade pour gagner du temps, un temps cruel, en dit long non pas sur la surdité mais sur l'impuissance du pouvoir. Il garde certes sous le coude une invitation ultérieure, et calibrée, aux syndicats qui serait bien trop prématurée et catastrophique vu l'incapacité des riches permanents à étreindre la mouvance des gilets jaunes, mouvance comme mouvement incontrôlable encore et rétif à toute compromission politique ou syndicale.

Une guérilla de tranchées face aux grandes manœuvres

La persistance à vouloir diviser l'informe masse des gilets jaunes par la bataille des images, pour inverser petit à petit « l'opinion » comme en 68, est à la fois dérisoire et un combat de longue haleine parce que la société de consommation est finie. Celle-là qui a cru qu'il suffisait d'être pacifiste une journée va tenir un langage ultra violent le lendemain. Les dominants politiciens et journalistes s'acharnent à déplorer ce qu'ils nomment sans réfléchir « radicalisation » comme ils le radotaient pour le terrorisme ou telle grève lycénne par le passé, mais dans le sens restrictif d'obstination. Encore ce mépris pour les milliers de sans ressources, mépris de classe puant : pourquoi vous obstinez-vous alors que vous êtes si heureux dans votre misère ? (de poujadistes dirait le CCI).
Les prolétaires à moins de mille euros par mois n'ont pas le choix et ont bien l'intention de continuer à vous emmerder vous les puissants bien nourris bio et vos lèche-culs des médias et de l'ultra gauche en costume « gauche communiste » ! Le principal piège reste la recherche de morts, se préparer déjà à faire monter les enchères pour samedi prochain en espérant par un bain de sang « voulu par les gilets jaunes casseurs » introniser une fin de règne paisible à Jupiter. Seuls les lâches et les faux-culs comme Besancenot peuvent venir donner des leçons de pacifismes alors que le NPA salue depuis des années chaque casse des bobos de Notre Dame des Landes ou de n'importe quel groupe racialiste.

Les pièges tendus sont aussi dangereux, pitoyables et rabotés jusqu'à la moelle pour prétendre diviser un tel mouvement dit « protéiforme » et « si irrationnel » entre « pacifistes » et « complices des casseurs », parce que ce mouvement est hétéroclite depuis le départ et que sa vraie unité ne peut éclore que par l'affirmation de ce qu'il contient, cette expression confuse des plus basses couches du prolétariat se mariant avec ces couches « moyennes » qui tombent de plus en plus... dans le prolétariat. Et merci aux lycéens qui nous rejoignent.


NOTES 

1Ce témoin, Maurice Mafils, dit exactement ce que j'en pense aujourd'hui encore : « Pour moi tous les groupuscules ou groupusculoïdes sont sectaires et dogmatiques. Ils rabâchent stérilement de vieilles théories sans remettre en question quoi que ce soit ».
2Elle draîna tout ce que l'extrême droite charriat à l'époque de vieux collabos et de tortionnaires pendant la guerre d'Algérie. On dit qu'il fut crié à un endroit « Cohn-Bendit à Dachau », ce qui est possible mais ne reflète pas l'état d'esprit de cette manif « de défense de la République » et de soutien au fuyard en Allemagne qui n'était pas Cohn Bendit mais bien De Gaulle. Comme telle pancarte isolée ou cri d'un abruti facho, ce genre de potin grossi démesurément sert toujours à alimenter la cervelle étroite des antifas.
3Leurs revendications à eux sont effectivement poujadistes : Ils réclament notamment « l’ouverture d’états généraux de la fiscalité », une « conférence sociale nationale », « l’organisation de référendums réguliers sur les grandes orientations sociales et sociétales du pays », ou encore la proportionnelle pour les élections législatives (merci pour le RN).Le 26 novembre, des « gilets jaunes » avaient déjà annoncé la constitution d’une « délégation » de huit « communicants officiels » qui avait été aussitôt contestée au sein du mouvement et s’est rapidement auto-dissoute.




ANNEXES 

hé Maxime !

« hé Maxime, j'ai beaucoup apprécié tes prestations télévisées, mais tu es bien gentil de jouer avec le mot structurer, mais rien ne presse, tu me sembles obéir, toi et tes potes invisibles, à une exigence du pouvoir, de ses syndicat et de leurs complices gauchistes qui ont chié sur le mouvement au début (NPA, PCF, CGT, etc.). Le mot structurer est déjà louche vu que localement il y a plusieurs autodésignés, soit auxiliaires de police soit petit patron ou commerçant grande gueule. L'utilisation du mot peuple est une ânerie, cela ne veut rien dire, c'est surtout les ouvriers qui sont touchés et font la plus énorme pression; sur les blocages où j'étais dans le 62 depuis le début j'ai dit et je redis que ce mouvement est une échappée belle du mouvement ouvrier, hélas un peu cornaqué par des petits bourgeois, une accumulation de dégoût face à tant de grèves sabotées par les syndicats (les luttes corporatives ne mènent à rien et ne concernent pas tout le monde). Deuxio, ta proposition "on dit plus rien aux médias" est ambiguë, du même type que les magouilles syndicales. On n'a rien à cacher si on lutte en tant que prolétaires, pas comme "peuple" (qui comprend toutes les classes) ni cette imbécile terme de "classe moyenne" parce que dire classe ouvrière ça ferait sale! Classe moyenne c'est les cadres, et qui tombent eux aussi dans le prolétariat mais alors faut plus parler de classe moyenne. Quand viendra le moment de s'organiser - et c'est pas le moment quand en face en entend "on veut bien discuter mais y a rien à négocier", donc nous "y a rien à organiser" pour l'instant. Quant à l'organisation ou la structuration ce doit être au grand jour, pas forcément sur la base des régions de l'Etat mais des lieux ou régions où il y a des combattants gilets jaunes, sinon cela veut dire que les "élus" vont représenter faussement des endroits où les gens ne se sentent pas concernés. Un tel mouvement n'est pas représentatif de régions , ni de telle ou telle usine, ni d'un foutoir de patrons routiers, de petits commerçants et d'ouvriers, ni des prolétaires les plus pauvres, il doit rester ouvert et public mais se baser sur les intérêts de classe ouvrière (ceux d'en bas et qui produisent) pas le peuple en général sinon vous nous ferez couillonner par les populistes de Le Pen et Mélenchon. La règle pour de tels comités est "éligibilité et révocabilité" de tout représentant, vieille règle du mouvement ouvrier révolutionnaire, élection sur la base d'assemblées générales et pas désignation dans l'ombre des réseaux mystérieux de facebook. Au grand jour je le répète sinon NADA on vous suivra pas et vous coulerez le mouvement comme les syndicats ont coulé les luttes sur les retraites et à la SNCF. Si le mouvement ne s'organise pas sous la direction des couches diverses de la classe ouvrière, les plus paupérisées en province et en région parisienne pour ultérieurement former des Conseils ouvriers et surtout pas du peuple indifférencié, oui la poursuite de la lutte vaudra la chandelle, sinon vous ne vous faites que les petits exécutants des petits bourgeois grandes gueules et m'as-tu-vu que nous avons déjà dénoncé aux barrages d'Etaples et de Calais; tous ceux et celles qui se prennent le melon et empêchent toute discussion autre qu'un activisme effréné, comment distribuer les bouteilles d'eau, sans se soucier de notre avis sur ce qui se passe politiquement et syndicalement contre nous. Ceux qui empêchent de débattre ou parlent déjà de structurer sans discussion creusent déjà la tombe au mouvement ». JLR

LIBEREZ NOS CAMARADES !

Au total, 682 personnes ont été interpellées samedi en France – dont 412 à Paris – et 630 placées en garde à vue, selon le bilan de la préfecture de police. Au moins 263 personnes ont été blessées, dont 81 membres des forces de l’ordre. Selon le ministère de l’intérieur, 136 000 personnes ont manifesté samedi, contre 166 000 le 24 novembre et 282 000 le 17 novembre.
Selon le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz, 378 personnes étaient toujours en garde à vue dimanche soir, dont 33 mineurs. Décrivant des profils variés, le procureur a expliqué que les personnes interpellées étaient pour beaucoup « des hommes majeurs, de 30 à 40 ans, venant souvent de province, insérés socialement et venus pour en découdre avec les forces de l’ordre tout en se revendiquant du mouvement des “gilets jaunes” ». Le procureur a également évoqué « des profils plus jeunes, issus de la région parisienne, venus profiter notamment des pillages ». « Jamais le parquet de Paris n’a eu à gérer un nombre aussi important de gardes à vue », a-t-il ajouté.


LES VRAIS  PROVOCATEURS INITIAUX
Ils ont été filmés à la descente d’un camion de police, en marge de la mobilisation des Gilets jaunes à Paris, qui a viré à la guérilla, samedi. Ces policiers en civils font désormais le buzz malgré eux puisqu’à la volée, des manifestants les accusent d’être des casseurs potentiels. Dans un tweet, la police nationale se défend ce dimanche. Dans cette vidéo publiée sur les réseaux sociaux par des Gilets jaunes, on voit des policiers en civils se préparer, sans doute pour rejoindre la manifestation des Gilets jaunes à Paris ce samedi. Ils s’équipent à la descente d’un camion de police, avec tout l’attirail du profil du casseur, comprenez jean, basket, cagoule, voire des casques… Sur la bande-son, des manifestants s’insurgent contre ce dispositif et les accusent de se mêler aux casseurs pour donner une mauvaise presse au mouvement des Gilets jaunes. Dans cette vidéo publiée sur les réseaux sociaux par des Gilets jaunes, on voit des policiers en civils se préparer, sans doute pour rejoindre la manifestation des Gilets jaunes à Paris ce samedi. Ils s’équipent à la descente d’un camion de police, avec tout l’attirail du profil du casseur, comprenez jean, basket, cagoule, voire des casques… Sur la bande-son, des manifestants s’insurgent contre ce dispositif et les accusent de se mêler aux casseurs pour donner une mauvaise presse au mouvement des Gilets jaunes.
Dans un tweet posté ce dimanche, la police nationale se défend et explique que c’est un dispositif « habituel » mis en place lors des manifestations. «  Comme dans toute manifestation, les policiers en civil procèdent discrètement à des interpellations et renseignent sur les mouvements du cortège ».

UNE MEMERE PACIFISTE PORTE PLAINTE CONTRE DE REDOUTABLES GAMINS

«On est visé par des espèces de gamins anarchistes qui sont manipulés. On reçoit des appels en pleine nuit, des menaces comme “on a ton adresse, t'en as plus pour longtemps”», a déclaré la Bretonne de 51 ans à l'origine d'une vidéo virale sur la «traque aux automobilistes». «D'autres personnes ont reçu des menaces sur leurs enfants», a-t-elle ajouté, affirmant que les menaces venaient d'autres «gilets jaunes ».

UN VIEUX REVOLUTIONNAIRE EXPERIMENTE DONT LE PARTI AVAIT DENONCé AU DEBUT LA COMPLICITE DES GILETS AVEC LE PEN NOUS DECLARE :

« Ce n'est pas encore une révolution, mais il y a un petit air d'insurrection», juge sur France Inter Olivier Besancenot du Nouveau Parti anticapitaliste. «Moi qui ai fait quand-même pas mal de manifestations, c'est la première fois que je perçois dans l'air cette détermination extrêmement forte», ajoute-t-il.  La casse pour la casse c'est pas la révolution ».L'ancien candidat à l'élection présidentielle n'approuve toutefois pas la violence qui ont été observées samedi dans la capitale. «Il y a eu de la casse, il y a eu des pillages. Pour moi, ce n'est pas ça la méthode révolutionnaire», estime-t-il. Et d'insister : «La casse pour la casse, c'est pas ça la révolution.»




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire