Les
principaux défis posés à l’intérieur de la société moderne, dans à peu près
tous les pays, reposent sur une culture bourgeoise de la négation du
prolétariat international. Les défis au lendemain assuré sont le chômage de
masse permanent l’insécurité sociale et civile (agressions des voyous et des
policiers), et l’incapacité du capitalisme à intégrer dans les pays dominants
une masse toujours croissante de migrants poussés à fuir la misère de leur pays
d’origine.
Cette
réalité sociale est quotidiennement occultée par les médias en général et
surtout par un irénisme de la gauche bourgeoise et de ses succédanés gauchistes
et anarchistes. Pour cette faction de la bourgeoisie, au pouvoir en France en
ce moment, il n’y a pas de problème d’immigration ni d’allocations familiales
indûment versées ni de criminalité excessive venant de l’immigration, le seul
problème se résume au « racisme » et à la « montée de l’extrême
droite ». Il y a une sorte d’aveuglement volontaire et de déni crétin de l’éclatement
de la société en intérêts de clocher, en injustices notoires et mensonges
réitérés des organismes de la justice bourgeoise et de ses corps mercenaires.
Ce n’est pas un hasard si l’antiracisme ordinaire et l’antifascisme de salon
exigent le « respect des institutions », de la « légalité »
et de la « justice » ; c’est le cache-sexe de leur hypocrisie.
Quand les uniformes « institutionnels » opèrent aux expulsions en
général, les groupes gauchistes sont absents. Et si certains de leurs mandants
sont présents ils font un raffut ponctuel sans lendemain, sachant eux aussi que
de toute façon « la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde »
mais le taisant dans leur confortable posture de protestataires ! En même
temps que de véritables expulsions honteuses de travailleurs honnêtes, ont lieu
des reconduites à la frontière des Roms qui, eux, reviennent systématiquement
et font de plus en plus masse dans les métropoles comme Lille et Paris ou aux
portes de nombreux villages ; et sont responsables de nombreux
cambriolages, pourquoi le cacher ?
Pendant
des années la presse bourgeoise nous a seriné le danger d’un afflux massif d’immigrants
aux frontières de l’Europe sans plus s’en soucier d’ailleurs que la montée du
chômage ou l’arrogance des divers politiciens. On y est. Et ça pousse aux
frontières de l’Espagne et de la Grèce… On focalise sur les méchants néo-nazis
de « Aube dorée » - qui ont en effet tué ou brutalisé salement de
pauvres prolétaires immigrés – mais jamais on n’attribue la responsabilité de
cet afflux, ou plutôt d’une situation excédentaire d’immigrés africains en
particulier… invités par la bourgeoisie grecque à venir bâtir les installations
pour les jeux olympiques de prestige… sans se soucier de leur sort une fois la
festivité sportive terminée ; il se produit le même phénomène en
Angleterre bourgeoise, qui se met à son tour à imaginer un barrage filtrant
plus étroit.
Au lieu
de considérer ce phénomène et de réfléchir à ce qu’il signifie sur l’état
actuel du capitalisme et de sa crise, la gauchocratie dénonce les conséquences
politiques premières de cet afflux, veut culpabiliser ceux qui s’en inquiètent
en les traitant courtoisement de racistes ou de fascistes, en considérant
toujours qu’ils sont des proies pour le FN ou des électeurs confirmés de ce
parti minable d’extrême droite légaliste et peureuse. La pauvreté théorique et
politique des discours gauchistes et anarchistes vaut bien le discours
simpliste des populistes ! La complicité des médias avec les clans « antifas »
des gosses de riches est patente avec la façon dont ils tentent de relancer un
intérêt pour l’épisode Méric. Ce parti français de fille Le Pen, comme ses confrères
dits « extrêmes » en Europe, se classe chez les observateurs les
moins sectaires (voire les plus honnêtes) dans la catégorie « populiste », que
la même propagande de gauche bourgeoise présente comme « facho light ».
Les leaders de ces partis populistes, soucieux de légitimité et de bienséance,
comme en Scandinavie ou en France, condamnent les propos publics racistes et xénophobes
de certains de leurs militants ou sympathisants, et cela ne signifie pas bien
sûr que les concepts de base racistes et xénophobes ont disparu, dedans ou en
dehors de ce type de parti qui compte finalement peu de monde comparés aux
partis d’extrême droite des années 1930 ; et une majorité de vieux.
Contre l’hypocrite
appel européen à « l’ouverture des frontières », les populistes
accusent leurs confrères « européistes » de « brader » les
valeurs nationales, de « fragiliser » l’identité nationale, voire
même d’ « abandonner » la nation aux étrangers, c'est-à-dire à l’immigration
musulmane, qui était déjà stigmatisée bien avant les attentats du 11 septembre
à New York. Cette façon de tout faire reposer sur le bricolage propagandiste du
FN est typique de la façon qu’ont les élites bourgeoises de prendre les gens
pour ces cons. On peut constater qu’il y a des immigrés qui foutent la merde
sans écouter spécialement les propos de Mme Le Pen, et sans être raciste !
L’élite bourgeoise encadre ainsi « l’opinion », pour ne pas dire qu’elle
la met en boîte, afin de tuer non pas la xénophobie (qui serait naturelle en
bas chez les petits sans cervelle autre que la blondasse « facho light »),
mais d’empêcher toute réelle réflexion sur les limites du pouvoir bourgeois. Celui-ci
joue les grands seigneurs moralistes en mentant ouvertement : la même
chance pour tous, ouverture des frontières, fraternité entre les religions.
Quand, en réalité les prolétaires de souche ou immigrés font face : aux
perpétuelles inégalités de classe, au flicage généralisé pas seulement aux
frontières, et à la principale religion policière l’islam qui a le mérite pour
l’Etat bourgeois de générer tous les fantasmes mais aussi d’imposer des
accoutrements sordides. C’est l’Etat bourgeois, les gauchistes et le FN qui
plaquent sur le dos des gens une « peur de perdre son identité nationale » :
bande de menteurs ! Ce n’est pas de perte d’identité nationale que la
majorité des prolétaires ont peur mais surtout d’une peur de perte de la
modernité libertaire (je ne trouve pas d’autres mots) où la vie de tous les
jours ne soit pas un défilé de gens ghettoïsés dans leur tête et dans leur
habillement avec des accoutrements d’arriérés en tout cas où, à la misère, ne s’ajoute
pas un sentiment d’étrangeté, non à son propre pays mais à la communauté
humaine !
Le
déguisement folklorique musulman est un voile utile à l’Etat actuel, et même
indispensable pour détruire l’identité de classe à un niveau plus nocif que le
catholicisme des migrants polonais si utile à l’ordre étatique en milieu
ouvrier avant guerre. Ce n’est pas un hasard si l’islam est lié au terrorisme
et aux guerres incessantes. Il est une arme à double face, autorité constituée
admise par l’Etat démocratique pour diviser les prolétaires, il renvoie en même
temps à une guerre civile interne opaque où ce même Etat bourgeois serait le
rempart contre les abus. L’islam est une Hydre de Lerne à deux têtes, l’une
respectable nommée Religion et l’autre à stigmatiser comme nouvel axe du mal
substitutif aux horreurs du capitalisme[1].
Ce n’est
ni un scoop ni une invention des « fachos », l’immigration a toujours
posé problème, en premier lieu dans la classe ouvrière, pour la concurrence qu’elle
introduit et la compétition patronale des salaires à la baisse. Cela s’est
aggravé avec le chômage de masse depuis une trentaine d’années et ce constat
les moralistes « antiracistes » ne peuvent pas le gommer de l’histoire
réelle sans affects et sans déni de la réalité.
DETACHER
L’EXTREME DROITE DES PROBLEMES AUXQUELS ELLE N’A AUCUNE SOLUTION
Mais comment l’extrême droite – ou son
expression hétérogène dite populiste - « résout-elle » (ou résoudrait-elle)
ce qui est d’abord une question de crise du capital mondial et fabrique de la
misère généralisée ? A-t-elle une solution au chômage, en limitant
drastiquement l’arrivée des migrants, en les expulsant en masse si elle
parvenait au pouvoir ? Hélas pour ses tenanciers, cette fraction
bourgeoise n’a pas plus de solution que les autres face au marasme économique,
face à des populations que se débandent partout face aux guerres impérialistes
locales, face à la misère noire. Le capitalisme pisse le sang partout, déverse
les hommes comme des ordures ou les laisse se noyer en mer. Le chômage lui-même
n’est pas dû aux migrants qui occupent généralement plutôt les emplois de
service ou du bâtiment, les sales boulots mal payés. Leur expulsion ou freinage
massif ne permettrait pas de rouvrir usines ou entreprises qui ferment ou vont
fermer à cause de la compétition mondiale acharnée.
Ces partis populistes essaient d’agrémenter
leurs promesses électorales de bistrot par des actions caritatives ridicules ;
ainsi a-t-on vu en France une année un « resto du cœur »… facho, ou
ailleurs des soupes anti-hallal. En Grèce le parti « Aube dorée », diable
numéro 1 en Europe pour toute l’intelligentsia gauchiste qui a besoin de
défendre la démocratie bourgeoise comme hier elle défendait le stalinisme, a
ouvert un bureau pôle emploi qui n’a rien à proposer aux chômeurs qui viennent
à hanter les lieux. Voilà une fois que vous avez détaché ladite extrême droite
de ses mirages politiques, elle pend comme les autres factions bourgeoises,
dans le vide.
COMMENT LES MEDIAS GONFLENT ET
DETOURNENT DES VRAIS PROBLEMES ? (la gestion impuissante d’un système à la
dérive)
Le journaliste
gauchiste Pierre Haski exploite la mort accidentelle d’un activiste
anarchiste sur Rue 89: « Difficile de ne pas y penser. L’agression
mortelle contre Clément Méric en plein cœur de Paris évoque aussitôt
les images disparates venues d’ailleurs en Europe, des nervis d’Aube dorée en Grèce faisant la chasse aux migrants, à la
nébuleuse néonazie de l’est de l’Allemagne, ou au délire criminel d’Anders
Breivik en Norvège. A travers l’Europe, on assiste depuis quelques
années, dans un climat de crise économique, sociale, et souvent identitaire, à
l’inquiétante montée en puissance d’une frange d’extrême droite radicalisée,
qui prospère à côté de partis populistes ou à l’ancrage d’extrême droite plus
ancien, comme le Front national de la famille Le Pen. Nous racontions, il y a
seulement quelques jours, ces histoires
insupportables de migrants agressés en Grèce :
154 « incidents de violence raciste contre des réfugiés et des
migrants » en 2012, selon un réseau de recensement de la violence raciste ».
Ce pitre imbus de son importance annonce une « Dérive vers le
nazisme » et informe de son animation (sic) d’un débat dans une salle parisienne (au
moment du pic de l’affaire Méric) autour du film « Guerrières »
du cinéaste allemand David Wnendt, qui met en scène le quotidien de Marisa, une
jeune néonazie de l’est de l’Allemagne. Le même jour, coïncidence troublante
(hé hé), s’ouvrait à Munich le procès de Beate Zschäpe, 38 ans, accusée de neuf meurtres
xénophobes entre 2000 et 2006, et de l’assassinat d’une policière en 2007. « Guerrières »
est un film dérangeant, qui montre la dérive vers le nazisme d’un groupe de
jeunes désœuvrés, marginalisés dans l’Allemagne réunifiée, et pour qui
l’étranger devient le bouc émissaire idéal. Le film commence par un tabassage
d’un couple vietnamien dans un train allemand ; il aurait pu s’agir d’un
Afghan en Grèce ». Suit un Résumé du débat simpliste entre gauchistes :
Les divers groupes « fachos » sont unis
par l’islamophobie, la haine de l’immigration, le racisme, la xénophobie, un
nationalisme radical etc.
La réponse extraite par le journaliste gauchiste nous
fit pisser de rire : « La réponse à cette crise multiple ne peut être
ni le repli national, qui ferait le lit de ces nationalismes renaissants, ni la
poursuite de ces politiques de rigueur extrême, qui font des peuples les
premières victimes d’une crise systémique ». Et une réponse « européenne
crédible ». Toujours aussi creux les journalistes même en plein exercice
de la « voix de son maître » !
Le FN a pris de l’embonpoint électoral en France face
aux attaques anti-ouvrières des premiers gouvernements Mitterrand, on veut nous
le faire oublier, et a connu un essor relatif avec la précarisation généralisée
et la fin du bloc stalinien, pas à cause d’un « racisme »
anti-immigré ! A sa manière chauvine Marchais, dans les
années 80 résolvait le problème au niveau des « femmes et hommes de ce
pays » en vantant une classe ouvrière « française » contre la
concurrence déloyale étrangère et sans honte de considérer que les difficultés
sociales étaient engendrées par l'immigration de peuplement (cf. leur défense
des nationalisations aux côtés des gauchistes, ne précise jamais pourquoi l’embauche
y est strictement française !). Le moralisme bourgeois qui a succédé aux
années « produisons français » ne vaut pas mieux : le droit de
vote aux étrangers par le parti gouvernemental « hollandais » (cf sa
déclaration provocatrice « l’immigration est une chance pour la France »)
veut faire croire que la mystification électorale étendue aux derniers arrivés
mettra de la soupe dans l’assiette !
Il n'y a pas de montée « inquiétante » de
l'extrême droite – comprenez dans la cervelle de piaf des gauchistes : du « fascisme »
- en Europe. Ce qui a pu le plus
ressembler à une "vague" a été la troisième vague néo-populiste, dans
les années 1980. On a pu constater une hausse conjointe de différentes cliques
: FN en France, Vlaams Belang en Belgique, la Ligue du Nord en Italie ou le FPÖ
en Autriche. Or, elles n’ont aucun vrai programme crédible. Les électeurs ne
sont des militants ni des soldats comme l’étaient les membres du parti nazi ;
et comme tous les autres partis truands démocratiques, les appareils élisent
les (futurs) élus ! Leur simili programme tourne autour de l’obsession
contre l’immigration, le mariage à la con des homos, la bonne famille cocue
traditionnelle et les faits divers qui permettent d’oblitérer toute sérieuse
réflexion politique sur la façon de gouverner de la bourgeoisie et sa façon de
rendre la justice arbitrairement toujours contre les victimes (car si la
vocation des assassins de base et voleurs d’occasion n’était pas encouragée qui
payerait les juges et magistrats ; et n’y aurait-il pas le risque de
dévoiler plus vite que les principaux criminels sont membres du sommet de l’appareil
d’Etat ?
Enfin ce que médias et gauchistes évitent de signaler :
cette mouvante « populiste » n’est pas fasciste. Le fascisme fût une
idéologie de montée vers la guerre, sponsorisé par la bourgeoisie pour détruire
le peu qu’il restait de la théorie communiste. La guerre mondiale va en effet « créer
des emplois » de toute sorte et relancer l’économie. Même si les plus tarés
de leurs activistes veulent ressusciter un antisémitisme puant et débile, ce ne
sont que petits clans dispersés et partis platement électoralistes sans réel
projet alternatif ; aucun ne se risquerait à s’aliéner la sympathie de l’opinion
« nationale » en exaltant une nouvelle guerre mondiale ! Et,
enfin le plus important, il n’y a même plus à combattre le danger du « communisme »,
raison d’être principale du nazisme, puisque les résidus restants des partis
staliniens sont en dessous de tout, au niveau des sectes gauchistes aussi
impuissantes à offrir une alternative autre que « parlementaire » et « légaliste »
que leurs frères ennemis.
La gauche et les gauchistes sont ridicules de croire
qu’ils vont pouvoir faire fructifier éternellement leur fonds de commerce en
stigmatisant systématiquement le FN. Chaque fois qu’il parvient à engranger des
auto-élus aux municipales le FN trempe dans les mêmes malversations que toutes
les cliques des partis officiels auto-promus auto-désignés qui se la pètent sur
leurs estrades de foire ou dans les studios de TV. Comme les divers clowns de
la mystification dite démocratique, ils sont tous impuissants à réguler un
système en faillite. Au nom des horreurs maquillées du passé, ce sont bien eux les nouveaux
charlots qui pensent régner encore mille ans en se foutant de la gueule de
prolétariat mondial.
[1] Lors de sa naissance l’Hydre de
Lerne, créature de la mythologie antique grecque, ne possédait qu’une tête,
l'immortelle qui se dédoubla ensuite pour en former plusieurs qui si elles
étaient coupées lors des combats d’Héraclès repoussaient toujours. L’immigration
comme l’antifascisme ou l’antiracisme, est une Hydre moderne.
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