Comment Poutinet, Netanvoyou et leurs commensaux se servent du répulsif hitlérien
THE TIMES THEY ARE a CHANGIN' (Bob Dylan)
« Inquiétudes
face à la montée des tensions et des amalgames dans une société
travaillée à bas bruit depuis des années par la répétition des
attentats ; et celle d’une mise à mal du «cadre» justement,
celui de l’Etat de droit et des libertés fondamentales, du
glissement vers une société répressive, «préfasciste». Le
bréviaire à gauchistes Libération
"Alors
fut inventée cette légende des pétroleuses qui, propagée par la
presse, coûta la vie à des centaines de malheureuses. Le bruit
court que des furies jettent du pétrole enflammé dans les caves.
Toute femme mal vêtue ou qui porte une boîte à lait, une fiole,
une bouteille vide peut être dite pétroleuse. Traînée en lambeaux
contre le mur le plus proche, on l’y tue à coups de revolver" .
Lissagaray
« ...ce
ne sont pas les piqûres de moustique de quelques éléments
désespérés issus de la décomposition des couches petites
bourgeoises qui sont visées par les campagnes officielles actuelles
mais bien la classe ouvrière dont la révolte nécessairement
violente va constituer, lors de son réveil, la seule menace sérieuse
pour le capitalisme ». Marc Chiric (terreur, terrorisme et
violence de classe, 1979)
En
mémoire de la pétroleuse Eulalie Papavoine, défendue par Victor
Hugo
"Terroriste", sobriquet infâmant, répulsif sorti de la bouche de Hitler comme de celle de l'assassin de Gaza Nethanyahou. Et en écho dans le lamentable microcosme français un projet inattendu et déchirant. Une
proposition courtelinesque de supprimer le délit d’apologie du
terrorisme, qui peut prendre pourtant des formes masquées et
invisibles, a provoqué » l'émoi de la majorité de la « classe
politique » française. Le texte déposé par un vague député
provincial de LFI a émis le projet de supprimer ce délit créé
par une loi de 2014, estimant que ce dernier
accentue «l’instrumentalisation de la lutte
antiterroriste» contre la «liberté d’expression»
Nous
on n'en a rien à foutre de leurs bisbilles et colères réciproques,
et de toute façon on n'est jamais convié à leurs commérages ou
conciliabules. La clique de Mélenchon s'inquiète misérablement
dans le bouillon du système «quelle démocratie peut encore conserver
son nom, lorsque les méthodes de l’antiterrorisme sont utilisées
pour réprimer des militants politiques, des militants associatifs,
des journalistes ou encore des syndicalistes».
La
provocation des gens de LFI, qui suscite ce tollé de la plupart des
autres factions bourgeoises n'est pourtant pas complètement idiote,
même si elle est avant tout électoraliste musulmaniaque, et reste
hors sujet quant aux deux utilisations outrancières du terme
terrorisme à destination de la classe ouvrière et comme facteur de
guerre. Mais en restant totalement sur le terrain bourgeois d'une
démocratie clean, se fichant de la classe ouvrière et choisissant
un camp militaire contre un autre. Les gauchistes choisissent
toujours un camp militaire, les guévaristes hier, les islamistes
aujourd'hui au nom de la « libération des peuples opprimés »
notion fumeuse qui légitime encore toutes les bourgeoisies
autochtones tiers-mondistes dans la fable qui se nommait
« libérations nationales ». Ces présumées libérations
ont consisté en la continuité de l'exploitation capitaliste,
souvent pire, puis ont été incapables d'industrialiser et donc sont
responsables de l'explosion de l'immigration. LFI ne représente
qu'une énieme secte trotskienne, mais parvenue, avec conservation
des mêmes bases idéologiques réactionnaires (donc wokes) : du
soutien aux luttes nationalistes de libération nationale où on est
passé depuis, au soutien à la libération du voile islamique pour
punir le colonialisme d'antan. D'antan en emporte le vent. La fin
(partielle) des colonialismes n'a favorisé qu'un capitalisme
étriqué, sous-développé et tremplin d'une misère disparue en
Europe.
L’introduction
du capitalisme dans ces régions d’obédience islamique s’étant
réalisée tardivement et incomplètement, sans avoir accompli au
préalable une quelconque révolution bourgeoise, ni développé les
forces productives, n’est-il pas surprenant de relever la
survivance et la prégnance des vestiges archaïques au sein de ces
sociétés dominées par la religion musulmane, corollaire du
reliquat du mode de production féodale réactionnaire ?
De ce constat classique d'un marxisme conséquent nos faux radicaux,
ou radicaux en peau de lapin, ne veulent rien savoir et toute leur
logoorhée passe par la culpabilisation du capitalisme des riches
comme généralité suffisante pour s'éviter de critiquer ou de
remettre en place une des religions des plus violentes et
envahissante.
Mais
la confusion totale ou l'orchestration voulue par la clique LFI pour
faire scandale et jouer au « radical démocrate » pour se
différencier des autres factions bourgeoise revient en effet à
valider le terrorisme ou plutôt les « actions militaires »
du Hamas et de l'Iran pour un minable recrutement électoral
franco-arabe. Leur seul mérite est de mettre l'Etat hébreu au rang
des Etats voyous .
« Peut-on
souhaiter un monde où seuls les États voyous prolifèrent ?
Questionne un obscur diplomate. S'il n'était pas souhaitable, ce
monde là est bien là, avec les pires bobards pour justifier les
exactions de chaque camp. Un exemple. En
1994, la nouvelle Ukraine mise en place par l'ogre américain avait
accepté de renoncer à ses armes nucléaires en échange de la
protection des pays signataires du mémorandum de Budapest",
déplorent cyniquement le camp occidental. Il faut rappeler que
l'Ukraine n'avait ni les moyens technologiques, ni les moyens
financiers d'entretenir ses missiles de longue portée (qui
n'auraient donc pas gêné les Russes), qui arrivaient en bout de
course et dont elle ne possédait de toutes les manières pas les
codes. Cette histoire répétée ad nauseam est une fable.
Jusqu’alors,
cette lutte se caractérisait par sa judiciarisation et le refus de
toute forme d’approche militaire. Mais en 2015, l’ampleur du
bilan, les images du carnage, les armes utilisées, le type de
blessures occasionnées, tout concourt à justifier cette
représentation. Politiquement aussi, l’usage du mot guerre prend
tout son sens.
Pourquoi
l’expression « guerre au terrorisme » pose-t-elle
problème ?
«Nous
sommes en guerre à la fois contre un ennemi extérieur et
intérieur.» L'expression
est lâchée par le ministre de l'Intérieur. En
guerre «culturelle» contre
un ennemi idéologique, l'islamiste, qui pénètre la société et
manœuvre les consciences ; et en guerre tout court contre des
ennemis immédiats, les terroristes. La rhétorique belliqueuse
répond aux multiples appels lancés ces derniers jours à se
donner «enfin» les
moyens de lutter, quitte à «sortir
du cadre», à «s'exonérer
des lois de la paix», à
adopter une «législation
de guerre» et
à «en
finir avec l'Etat de droit».
Ce serait le prix à payer pour juguler les menaces et apaiser
les anxiétés « démocratiques »
.
Il y a eu un glissement lié à l’utilisation du vocable «guerre
contre le terrorisme». On le critiquait quand George W. Bush
l’utilisait mais on se l’est rapidement approprié, alors qu’il
est inadapté et superfétatoire. Les militaires le dénoncent
régulièrement, ils rappellent que le terrorisme n’est pas une
entité, mais un moyen. On ne fait pas la guerre à une méthode, on
fait la guerre à un adversaire. Dire qu’on est en guerre
contre le terrorisme, c’est un non-sens digne du discours
hitlérien. Cette expression perverse peut faire croire que la
France, ou tout autre Etat européen, est en guerre sur son sol.
Alors que lorsque les forces armées interviennent sur le territoire
national, cela n'a rien à voir avec l'entité terroriste même si
c'est terrorisant.
Le
vocable relève essentiellement de la communication politique. Les
discours utilisent tantôt «intervention», tantôt «guerre». La
guerre ne fait pas l'objet d'une définition consensuelle, elle est
floue, relève du lexique politico-médiatique, le droit
bourgeois préfère parler de «conflit armé» lorsque le terme a
servi de justificatif à la guerre « démocratique ».
Que
signifierait «gagner une guerre contre le terrorisme» ?
Non
seulement l’expression est incohérente, mais elle pose en effet un
problème de victoire. Gagner la guerre contre le terrorisme ne peut
pas signifier supprimer la menace terroriste, en dépit de la
tentation politique de recourir à un vocabulaire très dur comme
«annihiler», «exterminer», «éliminer» - un discours qui peut
se comprendre, puisqu’après un attentat il faut motiver les
troupes et la population, montrer une détermination. Il est
impossible d’éliminer complètement la menace terroriste. «Gagner
la guerre contre le terrorisme», si tant est que l’expression ait
du sens, ne peut que vouloir dire : maintenir le risque d’attentat
en-deçà d’un seuil politiquement acceptable. Ce seuil n’est pas
le même pour toutes les sociétés, la vie quotidienne à Gaza n’est
pas la même qu’en Suisse.
La
Russie, la Chine, la Turquie, mais aussi les pays dits démocratiques
etc. utilisent le mot terrorisme (à la manière d'Hitler pour
désigner la résistance en France), les premiers pour désigner
leurs opposants, les seconds pour justifier leurs projets belliqueux.
Le "politiquement correct" de l'après 7 octobre 2023,
justifie le génocide par l'Etat juif des populations civiles de Gaza
jusqu 'au Liban. L'Etat juif artificiel feint d'oublier ses
propres fonds baptismaux terroristes et taxe d'antisémitisme toute
dénonciation de ses massacres de la population civile à Gaza.
L'idéologie se répète. Après les attentats du 11 septembre 2001
contre les Etats-Unis, le mot "terroriste" avait été
abondamment utilisé pour qualifier la nébuleuse des cliques armées
au Moyen Orient.
DU
BON USAGE DU TERRORISME GLOBAL AU PLAN IRREDENTISTE
Les
puissances impérialistes dominantes ne se gênent pas pour qualifier
de "terroristes" les « Etats voyous» du bloc rival.
Tout comme ils désignent au besoin ainsi les parties de leur
population, plutôt prolétaires en rébellion larvée ou ouverte
contre le pouvoir central.
Poutine
qualifiait dans son ensemble le peuple tchétchène de "terroriste"
ce qui lui a permis un massacre gigantesque de ce peuple.. Les
attentats du 11 septembre 2001 ont été pain béni pour le Président
russe. Il est maintenant très confortable pour Poutine de désigner
le peuple ukrainien comme fasciste voire encore comme des
"terroristes". A l'époque du
11 septembre 2001, la bourgeoisie russe se servit aussi de l'attentat
à New York comme justificatif d'une vague menace teroriste globale.
La trouble et dubitative prise d'otages d 7 octobre 2013 permet
surtout à Netanyahou de massacre sans vergogne des populations
civiles. En Chine les
attentats du 11 septembre 2001 permettent maintenant de "justifier"
la répression pratiquée depuis longtemps au Tibet, contre les
Tibétains et au Xinjiang
contre les Ouïgours. La
Chine pratique
une politique de " subversion ethnique " dans ces
régions.
En Turquie
les attentats du 11 septembre 2001 ont justifié et justifient encore
la répression contre les
Kurdes du
PKK. . Cette répression a été menée sous la bannière de la lutte
contre le "terrorisme". Le pouvoir turc a toujours employé
le mot de "terroriste" pour désigner ses opposants et la
lutte de la classe ouvrière turque. La répression contre les
Kurdes en Irak ou en Iran s'est faite sous le même prétexte. Sans
oublier le colonialisme raciste d'Israël expulsant des masses
d'habitants arabes pour le plaisir de ses colons fascistes.
L'usage
du qualificatif terroriste dans la lutte des classes
On
ne l'avait pas encore inventé en 1871 mis les historiens au service
de l'ordre dominant ne sont pas gênés pour dénoncer le terrorisme
des communards pour mieux couvrir l'effroyable massacre du nain
Thiers.. Les communards des terroristes ? Il faut lire la
contribution nuancée de Kautsky pour comprendre qu'une révolution
n'est jamais pure et que les internationalistes y restent les plus
clairvoyants :
« Le
18 mars, Rigault eût d’office l’occasion de jouer le Préfet de
Paris. Son premier acte, dans la nuit du 18 au 19 mars, fut de
s’établir dans la préfecture. Ses pratiques policières furent
vivement combattues de tous côtés et surtout par les
internationalistes. Elles avaient peu de commun avec les principes de
1793, bien qu’il eût travaillé à une histoire de la Première
Commune. D’autre part, comme nous l’avons déjà remarqué plus
haut, on ne peut mettre sur le compte de la Commune l’exécution
des généraux Thomas et Clément. Ceux-ci furent exécutés avant
même que la Commune fût formée et malgré le Comité Central. Une
seule mesure de la Commune peut être considérée comme terroriste,
appelée à effrayer l’adversaire en faisant violence à des gens
sans défense : l’emprisonnement des otages ».
Les
ouvriers des faubourgs parisiens dénoncés, au XIXe siècle, comme
une "vile populace". Sans parler des jeunes prolétaires
présentés tour à tour comme des apaches, des sauvageons, des
blousons noirs ou des racailles. Les femmes du peuple eurent droit,
elles aussi, à ce genre d'avanies, comme le montre l'exemple des
communardes, qui furent surnommées les "pétroleuses". ut
le cas aussi pour les ouvriers des faubourgs parisiens dénoncés, au
XIXe siècle, comme une "vile populace". Sans parler des
jeunes prolétaires présentés tour à tour comme des apaches, des
sauvageons, des blousons noirs ou des racailles. Les femmes du peuple
eurent droit, elles aussi, à ce genre d'avanies, comme le montre
l'exemple des communardes, qui furent surnommées les "pétroleuses".
Le
terrorisme majeur à notre époque, qui a succédé longtemps après
à celui des années « de plomb » (années 1970-1980),
qu'on qualifie généralement de terrorisme islamique, n'a plus rien
à voir avec la névrose dite « action exemplaire de l'attentat
individuel » des couches petites bourgeoises post-68. Ni
surtout avec un mouvement ouvrier...mécréant et blasphémateur.
QUAND
LE TERRORISME FINIT PAR S'ALLIER AVEC LA TERREUR
Les
guerres actuelles sont devenues essentiellement des guerres contre
les populations civiles, plus que jamais comparé aux guerres du
passé du capitalisme. Des mers de sang depuis 40 ans ont prouvé que
ces fleuves rouges de sang humain ont fusionné terreur et
terrorisme. Seule nouveauté les attentats terroristes ne peuvent
plus provoquer une nouvelle guerre mondiale contrairement aux deux
précédentes. La nature majoritairement islamiste du terrorisme
aujourd'hui est de nature à terroriser le prolétariat mais pas de
le convaincre au sacrifice pour la patrie, sacrifice réservé à
Allah.
Le
terrorisme est devenu un instrument de guerre des fractions
bourgeoises
On peut même dire que terrorisme et terreur se confondent désormais
Ce sont toujours des éléments décadents provenant des couches
petites bourgeoises qui sont les soldats (de plomb) du terrorisme
islamique. Les différences que Marc Chiric établissait entre
terreur et terrorisme, qui étaient valables à l'époque des trois
glorieuses ne le sont plus aujourd'hui, pourquoi ?
D'abord
parce que du fait que le prolétariat est endormi depuis au moins
trois décennies, et que la désespérance en un autre monde a fait
exploser le retour du religieux, maigre consolation mais dont Marx
dit qu'il faudra que la société de l'avenir s'en débarrasse, ce
que ne se risquent pas à susurrer nos radicaux du terrorisme à
voile et à vapeur.
Qui
aurait pu supposer un tel retour du fait religieux d'une telle
intensité en Europe il y a trente ans ? Anticiper autant de
mouvements réactionnaires aussi bien identitaires que religieux. En
tout cas la bourgeoisie se sert de tous ces remuggles irrationnels
d'un passé croupissant avec les mêmes doses de nihilisme et de
décomposition.
Minoritaires
jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, les mouvements islamistes ont
connu une prodigieuse expansion, sous-estimé durant la Guerre froide
autant que pendant les « libérations nationales ». Tous
les mouvements islamistes contemporains tirent leurs fondements
calotins de l’organisation des Frères musulmans fondée en Egypte
en 1928. Secte contemporaine du nazisme... il a souvent été
démontré les accointances idéologiques réactionnaires et
anti-ouvrières communes à ces deux idéologies. Elles se fondent
toutes deux sur la pureté des origines, le culte des ancêtres, la
glorification d’un prétendu passé mythifié, auréolé de toutes
les vertus, non pas morales mais guerrières. Mais aussi,
corrélativement, sur le rejet de la «modernité», assimilée à la
décadence. Au reste, le mouvement islamiste, à l’instar du
nazisme, dénonce, verbalement, avec virulence, «l’idolâtrie
socialiste et capitaliste».
Un
entre deux typiquement bobo. Ces deux forces réactionnaires prêchent
une troisième voie : axée, pour le nazisme sur la Race érigée en
programme exclusif politique du nouveau Reich et, pour l’islamisme,
sur la Charia (les lois d’Allah) hissée en principes uniques de
gouvernance de la nouvelle Oumma (une tentative illusoire de
perpétuer les anciens rapports de production féodaux
précapitalistes, variété moisie et cramoisie historiquement en
désintégration avérée, tout comme le mode de production
capitaliste contemporain est voué à se dissoudre. Autre similitude
avec les mouvements fascistes : les Frères musulmans prônent la
violence terroriste pour accéder au pouvoir, pour combattre leurs
«adversaires» politiques. Or, à la différence des années de
plomb (quoique pas dans tous les cas : par ex la bande à Baader
était financée par la RDA), une chose est sûre : les mouvements
islamistes ne doivent leur éclosion et leur existence qu’au
soutien financier et logistique fourni par les multiples Etats qui
les ont toujours manipulés. La diversité sociale de ces oligarchies
nationalistes explique l’hétérogénéité des tendances
islamistes réactionnaires. Toutes les organisations islamistes ont
été patronnées par les puissances impérialistes et leurs affidés
politiques locaux. Il en est ainsi du Hamas (Mouvement de la
résistance islamique), fondé par Israël pour affaiblir l’OLP. De
même, le GIA (Groupe islamiste armé) a été financé par les
Etats-Unis pour évincer la France de sa chasse gardée algérienne
néocoloniale. Pareillement, pour le Hezbollah, les Talibans, Al
Qaïda, Daesch, etc. Cependant, chacun de ces mouvements a eu son
parcours singulier, résultant de ses origines sociales et de ses
soutiens internationaux, mais séides ou fidèles moutons, à
dominante petite bourgeoise, ne seront jamais « prolétarisables».
Ou alors Marc aurait essayé de nous démontrer que les SA petits
bourgeois de Hitler auraient pu se prolétariser un jour. Soulignons
en passant que ce poids de l'islamisme réactionnaire aurait tout lui
de nous inquiéter en le comparant au nazisme, car ce type
d'idéologie totalitaire n'apparaît qu'en période de contre
révolution.... .
Heureusement
nous n'avons pas connu récemment de révolution...
L'article
de Marc Chiric reste probablement le meilleur pur le mouvement
révolutionnaire moderne pour comprendre les nuances et les doses de
terreur et de terrorisme chez la bourgeoisie comme parmi les couches
petites bourgeoises flouées. Même si on n'a plus affaire aux
terroristes style « brigades rouges » mais plutôt
brigades islamistes, aucune mutation de la petite bourgeoisie,
religieuse ou pas, ne vient infirmer l'analyse profonde de Marc. On
peut cependant y ajouter quelques remarques négatives pour certains
de ses développements.
« Ce
qui les caractérise (les bobos) fondamentalement c'est:
l'individualisme, l'impatience, le scepticisme, la démoralisation et
leurs actions qui relèvent plus de suicide spectaculaire que d'un
but à atteindre. Ayant perdu "leur passé", n'ayant aucun
avenir devant eux, ils vivent un présent de misère et la révolte
exaspérée contre la misère de ce présent ressenti dans l'immédiat
et comme un immédiat. Même si en contact avec la classe ouvrière
et son devenir historique ils parviennent à s'inspirer d'une façon
généralement déformée de ses idéaux, cela dépasse rarement le
niveau de la fantaisie et du rêve. Leur véritable vision de la
réalité reste le champ réduit et borné de la contingence.
L'expression politique de ce courant prend des formes extrêmement
variées qui va de la stricte actuation individuelle aux différentes
formations de sectes fermées, de conspiration, de complot, de
préparation de "coup d'Etat" minoritaire, d'actions
exemplaires et, à l'extrême, le terrorisme. Ce qui constitue leur
unité dans cette diversité c'est leur méconnaissance du
déterminisme objectif et historique du mouvement de la lutte des
classes, leur méconnaissance du sujet historique de la société
moderne, seul capable d'assurer la transformation sociale: le
prolétariat. La persistance des manifestations de ce courant est
donnée par la permanence du processus de prolétarisation de ces
couches tout le long de l'histoire du capitalisme ».
Or
nos terroristes islamistes actuels n'ont pas « perdu leur
passé", leurs idéologues barbus et en robe ne cessent de leur coller
celui de leur tradition religieuse et ils sont prêts à mourir pour
cette tradition. Nos terroristes des années de plomb voulaient bien
mourir mais en combattant le capitalisme. Entre parenthèses Marc
commet une erreur en disant que les gauchistes dénonçaient Baader
et les italiens, ce qui est faux car ils les saluaient plutôt en
héros, et Marc lui-même indique que du point de vue marxiste on ne
pouvait pas les considérer comme des chiens de bourgeois. Quant à
la prolétarisation des milliers de fanatiques islamisés... peau de
balle cher Marc !
La
réflexion suivante pour autant qu'elle soit perspicace en voulant à
tout prix différencier terrorisme petit bourgeois et terreur de
l'Etat capitaliste, est erronée pour notre monde actuel : « le
terrorisme une réaction de classe opprimée », si Marc
revenait je lui dirais : « tu es sur la même position que
Mélenchon » !
« Le
courant représentant les couches en voie d'une difficile
prolétarisation ne saurait désormais être la moindre contribution
à un mouvement de classe déjà développé. Non seulement ce
courant doit revendiquer le type d'organisation de sectes et de
méthodes de conspiration, mais, arrivant avec un retard toujours
plus accentué sur le mouvement réel, il est amené dans son
exacerbation à pousser cette revendication à outrance, à en faire
une caricature, trouvant son expression extrême en préconisant
l'action terroriste. Le terrorisme n'est pas simplement l'action de
terreur. C'est là se placer sur un terrain terminologique. Ce que
nous voulons faire ressortir et mettre en relief c'est le sens social
et la différence que ces termes recouvrent. La terreur est un
système de domination, structuré, permanent, émanant des classes
exploiteuses. Le terrorisme par contre est une réaction de classe
opprimée, mais sans devenir, contre la terreur de la classe
opprinante? Ce sont des réactions momentanées, sans continuité,
des réactions de vengeance et sans lendemain ».
Et
va donc dégager les fanatiques de l'impasse musulmaniaque ceux qu'on
a ferré dedans :
« Il
est absolument certain que la classe ouvrière manifeste généralement
une attitude de solidarité et de sympathie, non pas à l'égard du
terrorisme qu'elle condamne en tant qu'idéologie, organisation et
méthodes, mais à l'égard des éléments qui s'y livrent. Cela pour
des raisons évidentes: 1) parce qu'ils sont en révolte contre
l'ordre de terreur existant que le prolétariat se propose de
détruire de fond en comble; 2) parce que comme la classe ouvrière,
ils sont également des victimes de la cruelle exploitation et
oppression de la part de l'ennemie mortelle du prolétariat: la
classe capitaliste et son Etat. Le prolétariat ne peut pas ne pas
manifester sa solidarité à ces victimes en essayant de les sauver
des mains des bourreaux, de la terreur d'Etat existante et en
s'efforçant de les dégager de l'impasse mortellement dangereuse: le
terrorisme, dans lequel ils se sont fourvoyés ».
J'imagine
le CCI expliquer à Marc se réincarnant malgré son corps donné à
la science : « camarade le monde a changé depuis ta
disparition, il n'y a plus de Baader ou de Prima linea mais partout
des brigades musulmanes qui égorgent, violent et veulent tuer
toujours plus. Tu te rends compte ? Non, alors on va
t'expliquer. D'abord c'est la faute à la décomposition, un concept
que tu as oublié et que pourtant tu nous avais enseigné jadis...
Enfin
pour le fun, qui n'existe plus dans le CCI dont je suis le bouffon de
cour selon un haut responsable belge rangé des voitures et
universitaire distingué, je rappelle qu'aucune question n'était
bannie ni moquée. On n'allait pas aux réunions comme à la messe
des certitudes religieuses.
Dans
les années 1970-1980-1990 le CCI était le seul à défendre la
notion de « cours historique » conçu initialement comme cours à
la révolution puis « cours aux affrontements de classe » (espérant
encore la révolution). Cette notion procédait plutôt d’un choix
basé sur l’espoir suscité par les innombrables luttes ouvrières
de ces 20 années et surtout un mai 68 mythifié. D’autres groupes
marxistes pensaient plutôt que l’on allait vers la guerre mondiale
de toute façon avant toute révolution. De nos jours personne ne
sait trop où on en est, tout le monde observe et attend !
HEIN !
ET SI LE COURS HISTORIQUE SE RENVERSAIT…
Réponse
à Maxime, décembre 1983
Dans
l’article ci-dessus, le camarade Max se pose et nous pose la
question de savoir quelle serait la position et l’activité du CCI
si le cours historique se renversait et au lieu d’aller vers la
reprise et le développement de la lutte de classe, c’est le cours
de la guerre qui s’imposait. Il lui semble que dans les discussions
et polémiques avec d’autres groupes nous éprouvons quelque gêne
à répondre clairement à cette question. Peut-être même se
demande-t-il, nous nous réfugierions dans l’affirmation de
l’existence d’un cours de luttes et dans la vision apocalyptique
d’une 3ème guerre pour ne pas avoir à répondre à la question –
pour esquiver la réponse. Et même si nous ne le faisons pas
consciemment, il reste encore à savoir si la conviction que nous
avons du caractère catastrophique d’une 3ème guerre nucléaire,
laissant peu d’espoir à la possibilité d’une révolution,
n’entraînerait-elle pas – cette conviction – à immobiliser, à
paralyser notre volonté d’activité révolutionnaire ?
Sans
rentrer dans de longs développements, essayons de donner des
réponses aussi précises que possible à ces questionnements qui
peuvent tracasser certains camarades. 1) Le cours des luttes peut se
retourner. Nous l’avons toujours affirmé. Pas plus que tous les
marxistes – Marx y compris – nous ne sommes « des croyants » en
une prédestination. Il n’y a pas d’absolu dans l’histoire. Il
n’y a pas de fatalité. Nous fondons nos convictions sur des
analyses, des études de l’évolution du capitalisme, du rapport de
force entre les classes en présence d’où découlent des
probabilités, mais non des croyances. Nous connaissons même les
conditions dans lesquelles le cours peut se renverser et nous les
avons toujours explicitées : « défaite physique et politique du
prolétariat ». C’est pourquoi nous formulons toujours la
perspective non en termes de certitude à l’instar de Bordiga, mais
en terme d’alternative : socialisme ou barbarie, révolution
prolétarienne ou guerre impérialiste avec tout ce que celle-ci
implique. 2) En cas de renversement du cours, allant à la guerre,
les révolutionnaires ont pour tâche de poursuivre leur activité
révolutionnaire, même si les chances de la révolution
s’amenuisent. Pourquoi ? Parce qu’il n’existe pas de certitude
à 100% qu’un tel cataclysme ne soit à son tour irréversible,
fatal. La question de 95% et 5% de possibilités de réussite ne se
pose pas aux révolutionnaires. C’est là une question de
spéculation intellectuelle. Les révolutionnaires n’ont pas le
choix. Tant qu’existe la classe, existe la lutte. Et les
révolutionnaires font partie intégrante de cette lutte sans exiger
au préalable des garanties d’une issue favorable que personne ne
peut leur donner. Une classe opprimée, même si elle doit succomber,
n’a pas d’autre remède que de lutter. Il en est des
révolutionnaires comme il en est des médecins ; tant qu’il
subsiste un souffle de vie, ils ne peuvent qu’assister le malade et
ne jamais lever les bras au ciel avant que le patient ne soit mort.
Cela n’enlève en rien l’importance et l’intérêt de
poursuivre l’examen et de se rendre conscient de probabilités et
des possibilités. 3) Tant qu’une possibilité subsiste, même dans
de pires conditions, le CCI (s’il est une organisation
révolutionnaire) accomplira sa tâche révolutionnaire dans une
guerre impérialiste mondiale, à l’instar des révolutionnaires
dans la 1ère et la 2ème Guerre mondiale. Il ne peut y avoir de
questionnements sur ce point. Le CCI ne sera jamais gêné pour
l’affirmer sans aucune réserve. S’il n’y a pas de garanties
absolues, si, comme nous l’enseigne l’histoire, bien des
organisations autrefois révolutionnaires ont, au moment critique
trahi et sont passées du côté de l’ennemi de classe dans la
guerre, le CCI présente aujourd’hui – dans tout le milieu
révolutionnaire – le maximum de garanties possibles de rester
fidèle à la révolution en cas de guerre. Sur ce point, loin de se
trouver gêné et dans le flou, comme le pense la camarade Max, le
CCI n’a vraiment pas de leçon à recevoir ni de bordiguistes et de
leurs épigones, ni des descendants des anarchistes et autres
modernistes. Il suffit pour cela de se référer au comportement des
organisations dont les uns et les autres se réclament ou cherchent à
couvrir leur comportement politique durant la dernière guerre
mondiale, et dans les guerres localisées depuis, connues sous le nom
de guerres de libération nationale. Leur radicalisme verbal
d’aujourd’hui en est d’autant moins rassurant. 4) La question
de ce que sera l’activité du CCI en cas d’un renversement du
cours débouchant dans une guerre classique (non nucléaire) n’a
donc aucun sens et est ridicule par définition. Quant à la question
sur l’activité du CCI en cas de guerre nucléaire, personne ne
peut répondre, pour la simple raison que personne ne sait ce qu’il
restera encore de l’humanité. D’après un récent colloque de
physiciens qui a eu lieu à Londres, 1 milliard 200 millions d’êtres
humains seront morts dans le premier quart d’heure, si seulement un
tiers du potentiel nucléaire de Russie et des USA était utilisé !
Ce même colloque a examiné sérieusement l’éventualité d’une
nouvelle ère 149 glaciaire entraînant la disparition pendant des
siècles de toute vie sur terre. Dans de telles conditions, la
question posée ne relève que de la pire spéculation, et rien de
plus. 5) Ce qu’il y a à mettre en évidence, ce n’est pas « la
gêne » dont souffrirait le CCI, mais l’incapacité de groupes,
qui se disent révolutionnaires, de comprendre la gravité de l’enjeu
que le prolétariat affronte aujourd’hui. Pour certains groupes
comme Battaglia et le CWO, leur déclaration d’internationalisme de
demain dans la guerre n’est faite que pour cacher leur pratique de
flirt aujourd’hui avec des groupes plus ou moins staliniens et
nationalistes. Si une question se pose à nous, ce n’est pas «
notre flou », « notre gêne », mais l’extrême timidité avec
laquelle nous dénonçons ce soi-disant « défaitisme » de demain,
pour mieux couvrir les hésitations quant à l’activité
révolutionnaire de bien des groupes. «