Merde à Salomon |
« Il
s’avança vers Léon, et, avec ce sourire de bénignité pateline
que prennent les ecclésiastiques ».
Gustave
Flaubert (Madame Bovary)
« La
vague arrive (…) La France n'est pas prête (…) la
propagation du virus «
par l'absence de maîtrise des gestes basiques d'hygiène : mouchoirs
en papier jetables, lavage des mains, solutions hydroalcooliques,
port du masque par les malades généralisé en Asie et quasi inconnu
en France ! »
Jérôme
Salomon (2016, avertissement à Macron)1
« L’aventure
du Potemkine
n’a été qu’une fausse alerte ; mais, si les gouvernements
d’Europe s’obstinaient à ignorer les transformations profondes
qui renouvellent la face du monde, et se refusaient à tenir compte
des éléments jeunes qui bouleversent les fondements de la vieille
politique ; si la diplomatie continuait à s’enliser dans les
anciens errements et à ressasser les mêmes problèmes sans les
résoudre jamais, peut-être, la patience des peuples venant à se
lasser, assisterons-nous un jour à l’avènement d’une politique
toute nouvelle, révolutionnaire dans ses procédés et ses
solutions. Ce ne sont là sans doute que des hypothèses, des
craintes chimériques, mais ne serait-il pas opportun d’y prendre
garde…? »
René
Pinon (avril 1905, Revue des deux mondes)
« ...
il est temps de s'apercevoir que la santé ne se gère pas comme "une
entreprise commerciale (...) car la santé n'a pas de prix".
André
Grimaldi ( Professeur
émérite d’endocrinologie-diabétologie à la Pitié-Salpêtrière)
« Il
y a plus de rébellion contre l'ordre social dans le fait d'observer
un insecte que dans l'idiot utile qui va brûler un rond-point ou
tenir une pancarte ». Sylvain Tesson
"Cette
crise sanitaire va imposer un coup d'arrêt puissant, massif, brutal
à notre économie".
Edouard
Philippe (Premier ministre)
PROSPECTIVES...
Yannick
Blanc, président de l’association Futuribles International et
membre de la revue « Futuribles » (interview de l'OBS).
Dans
les différentes études de « prospectives » établies
par « Futuribles », l’hypothèse d’un confinement
généralisé pour cause d’épidémie avait-elle été envisagée ?
Comme
toujours, rien ne se passe comme prévu. Bien sûr, ces dernières
années, nous avions bâti des scénarios dont certains portaient
sur l’apparition de nouvelles maladies infectieuses. Mais ces
scénarios reposaient sur l’impact massif de la morbidité et de
la mortalité. L’épidémie du Covid-19 n’a pas du tout les
caractéristiques prévues. Elle commence à peine à être
perceptible et le nombre de morts reste modeste, mais les
projections sont très élevées.
Du coup, les gouvernements réagissent par l’immobilisation de
l’économie, afin d’étaler la contagion.
L’étude de l’Imperial
College,
celle qui a convaincu Macron de fermer les écoles jeudi, estime que
le nombre de morts pourrait
monter jusqu’à 500 000 en France
si l’on ne fait rien. Même les gouvernements américains et
anglais, réticents à prendre de mesures qui pourraient nuire à
l’économie, ont déjà commencé par céder peu à peu aux
scientifiques.
Cette
étude est effrayante, non ?
Oui,
mais il est bien précisé : « si
l’on ne fait rien ».
Or, tous les pays ont agi. La question est de savoir quand et
comment. En Chine, le confinement a duré deux mois, parce que le
régime dispose d’un appareil de surveillance qui lui a permis de
le faire respecter de façon radicale, assorti d’un isolement
hermétique des régions où se développait le virus. Si l’on
avait voulu faire l’équivalent en France, il aurait fallu boucler
l’agglomération de Mulhouse dès que l’on avait eu connaissance
du cluster, et tester massivement la population. Mais nous n’avons
ni la culture, ni le dimensionnement des services publics
nécessaires pour cela. Aurait-on pu surveiller toutes les routes ?
Même en faisant appel à l’armée, je n’en suis pas sûr. Je
rappelle, pour donner un ordre de grandeur, que les moyens médicaux
de l’armée se limitent à un hôpital de campagne de 70 lits –
en tout et pour tout.
Si
notre confinement est moins strict, va-t-il durer plus longtemps ?
Personne
n’en sait rien, mais il ne faut pas exclure qu’il dure tout le
printemps. L’enjeu, c’est de repousser le pic de l’épidémie,
pour l’atténuer. Mais lorsqu’on allégera les mesures, y
aura-t-il des reprises de feux ?
Comment
voyez-vous la suite des événements ?
Il
y a une crise systémique, passablement inquiétante, mais aussi des
évolutions de mode de vie, dont certaines peuvent constituer des
facteurs d’optimisme. Pour la dimension systémique, l’épidémie
nous permet de mesurer notre dépendance à la Chine, par exemple
sur le paracétamol, dont elle assure 90 % de notre
approvisionnement. Emmanuel Macron l’a pointé dès jeudi soir,
lors
de son premier discours
sur le coronavirus : « Ce
que révèle cette pandémie, c’est qu’il est des biens et des
services qui doivent être placés en dehors des lois du marché.
Déléguer notre alimentation, notre protection, notre capacité à
soigner notre cadre de vie au fond à d’autres est une folie. »
Et
sur le plan économique ?
Une
autre conséquence est la mise à l’arrêt brutale de 15 % de
l’activité économique, celle correspond aux activités de
service. Du jour au lendemain, le tourisme, la restauration, les
transports, la culture n’ont plus de clients. Nous n’avions
jamais modélisé cela. L’économie de service est une économie
de flux. Si le flux s’arrête, tout s’arrête, il n’y a
plus de revenus et le capital ne vaut plus rien. On le voit dans le
secteur aérien : un avion qui ne vole pas, ça ne vaut rien.
C’est pourquoi, à mon sens, le choc le plus violent sera pour les
Etats-Unis : leur économie est très dépendante des flux, et
ils ne disposent pas d’amortisseurs sociaux comme en France.
A
contrario, les pays d’Asie, qui, pour le moment, ont
mieux géré la crise que nous,
s’en trouveront renforcés. Le rééquilibrage de l’économie
mondiale en leur faveur, déjà en cours, va s’accélérer et les
Etats-Unis pourraient encore s’affaiblir. L’enquête parue lundi
dans « New York Times » sur la gestion du dossier
coronavirus par l’administration Trump est à cet égard
édifiante : c’est un foutoir absolu et il n’y a eu aucune
anticipation.
Il
y a aussi, disiez-vous, une dimension « mode de vie »…
Oui,
à commencer par le télétravail. Le phénomène était en train de
mûrir doucement, mais l’épidémie lui donne un énorme coup
d’accélérateur, qui
va laisser des traces irréversibles.
Mais
quid de l’infrastructure numérique ? Est-elle assez solide
pour résister à
l’augmentation brutale du trafic
lié au télétravail et à l’enseignement en ligne ?
Eric
Vidalencq, un expert de l’Ademe,
a récemment expliqué que le système était surdimensionné, pour
garantir une qualité optimale aux activités de loisirs, notamment
le visionnage de films et les jeux vidéo.
Va-t-on tout de même devoir réguler l’usage du streaming, par
exemple en la réduisant aux heures de bureau, pour laisser le
trafic au télétravail ?
A
« Futuribles », vous avez regardé de près les théories
de « l’effondrement », qui annonce l’écroulement
des sociétés techno-industrielles à partir d’un déclencheur
particulier, comme un krach, la disparation du pétrole ou… une
épidémie. Sommes-nous en train de vivre le début de
l’effondrement ?
Les
théories de
l’effondrement
estiment que nos systèmes sont par nature instables et qu’une
pichenette suffira à les déstabiliser. Ce n’est pas faux, mais
ce sont des raisonnements mécanistes, qui calculent les réactions
en chaîne « si l’on ne fait rien » – un peu comme
les projections de l’Imperial College dont je parlais tout à
l’heure. C’est utile, mais un véritable scénario de
prospective doit intégrer les réactions et les contre-mesures
prises dès le début de la crise.
Si
la crise dure, l’ensemble des acteurs va se mettre à réagir et à
anticiper différemment. L’opinion publique peut évoluer et les
pouvoirs politiques peuvent prendre des virages radicaux, sous la
pression des événements.
Emmanuel Macron en a d’ailleurs l’intuition. Jeudi dernier, à
propos de notre capacité à soigner, à nous protéger, à nous
alimenter, il avait poursuivi par ces termes : « Nous
devons en reprendre le contrôle, construire plus encore que nous ne
le faisons déjà une France, une Europe souveraine, une France et
une Europe qui tiennent fermement leur destin en main. Les
prochaines semaines et les prochains mois nécessiteront des
décisions de rupture en ce sens. Je les assumerai. »
Mais
n’avait-il pas déjà dit cela au moment de la crise des « gilets
jaunes » ? Et Sarkozy aussi au moment du krach de 2008 ?
Il y a de quoi douter de la sincérité de nos dirigeants.
Ce
n’est pas une question de sincérité, mais de rapport de forces
et d’anticipation sur l’élection présidentielle de 2022. Si la
crise se termine avec 15 000 morts, c’est-à-dire autant que
la canicule de l’été 2003, ça sera déjà un bilan dramatique.
Si
les hôpitaux sont en état de saturation aiguë pendant trois mois,
on ne pourra pas dire ensuite aux personnels soignants qu’on aura
célébrés comme des soldats de première ligne qu’ils vont
continuer à supporter des réductions d’effectifs, de lits, de
moyens. Le retour au « business as usual » est
inenvisageable pour lui.
Et
pour la société dans son ensemble ?
En
prospective, plutôt que de chercher à prophétiser l’avenir, il
est plus intéressant d’observer les évolutions irréversibles
qui sont à l’œuvre sous nos yeux et qui s’accélèrent. Ces
« ruptures par accélération » ouvrent des espaces pour
une réaction de la société. Par exemple, avec l’épidémie du
Covid-19, une nouvelle perception des risques environnementaux et
donc des nouveaux comportements.
Edgar
Morin :
« Le confinement peut nous aider à commencer une
détoxification de notre mode de vie »
Est-ce
une première marche vers la décroissance ?
Nous
allons vivre une expérience de décroissance, dont nous pourrons
mesurer les impacts. Seront-ils positifs ? En Chine, les
émissions de gaz à effet de serre ont
brusquement chuté,
épargnant des vies. Une chose est sûre : le discours
écologiste est désormais au centre du jeu politique – comme on
l’a vu lors du premier tour des municipales.
Et
peut-on espérer voir émerger de
nouvelles solidarités interpersonnelles à la faveur du
confinement ?
Oui,
dans un scénario optimiste. Depuis des années, on assiste à une
hausse significative de l’engagement dans les associations
d’entraide. Face à un monde plus difficile, la réaction la plus
répandue est le désir de prendre soin des autres. En période de
confinement, c’est moins facile, mais on va trouver. Et, après la
crise, cela peut déboucher sur le désir de reconstruire sur de
nouvelles bases.
On
peut voir la fragmentation de la société s’accentuer. On
applaudit les soignants
le soir aux balcons, mais d’autres professionnels, les policiers,
les caissières, les chauffeurs routiers, s’estiment eux aussi
exposés mais en mal de reconnaissance. La fameuse « distanciation
sociale »
n’est pas faite pour recréer de la confiance dont la société
manque déjà beaucoup. Espérons enfin que le confinement ne fasse
pas disparaître trop de lieux de sociabilité, comme les espaces
publics, les bars et restaurants, les institutions culturelles. Pour
certains, il sera peut-être difficile de s’en remettre.
(Propos
recueillis par Eric Aeschimann)
Après
le discours patelin de confinement, le terrorisme patronal revient
au galop, voici la virevolte de la loi « urgence coronavirus »
Les
attaques contre le prolétariat ne cessent jamais en période de
paix sociale, comme en période « d'union nationale »
sanitaire à condition d'une bonne « distanciation sociale ».
Le prétexte de « sauver des vies » enfante même un
type de loi dictatoriale comparable aux pires régimes capitalistes
autoritaires. Dans l'affolement l'Etat français pointe soudain le
revolver. Avec la bouche en cœur, le chef de l'Etat bourgeois et
financier nous avait expliqué il y a quelques jours à peine que,
bon samaritain, disciple de Saint François d'Assise, l'Etat nounou
serait réinstauré, que l'on pouvait rester chez soi, négocier
gentiment des arrangements aimables avec son employeur, que « toutes
les PME et même les très petites entreprises » seraient
solidement et pécuniairement épaulées par l'Etat dans ce « moment
terrible pour la nation ». Face aux milliards virtuels agités
par Micron on s'était un peu partout étonné :
qui va payer ? Avec la loi
« urgence coronavirus », on a la réponse : LA
CLASSE OUVRIERE !
Adonc,
comme on gouverne à vue, avec pour seul souci les cotations en
Bourse, il fallut bien convenir qu'avec 10 millions de salariés (90% de cadres) mobilisés dans le gentil télétravail il ne fallait plus laisser
croire aux 20 autres millions qu'ils pourraient continuer longtemps
à se tourner les pouces, voire à batifoler dans les parcs et sur
les plages, hauts lieux de contamination du mépris du travail
salarié. Il est vrai que les patrons des TPE et PME téléphonaient
par milliers en haut lieu pour crier leur indignation :
« Macron casse-cou ! »2.
La
clique étatique qui ne semblait pas vouloir céder à la panique au
tout début, a pris peur et décrète qu'il faut désormais
« retrousser ses manches » (Maurice (Thorez) Darmanin).
Au même moment, le ministre
de l’Économie a rappelé aux entreprises qu’elles pouvaient
verser à ceux qui «ont eu le courage de se rendre sur leur lieu de
travail» une prime défiscalisée. Il s’agit en réalité de la
prime Macron. Après l'appel pressant à se confiner chez soi et la
réduction drastique du nombre de wagons dans le métro et la SNCF
et la certitude d'être payé, c'est la bourse ou la vie qui reprend
le dessus. Les commis du capital ne sont pas fous ni adeptes de
Saint François, si le Capital ne produit plus, il meurt (comme je
l'ai déjà dit dans ma colonne de droite). Agiter le hochet de la
prime de récompense aux « salariés courageux » ne
concerne plus donc pour l'essentiel nos braves pioupious du secteur
médical, mais toutes ces entreprises « non nécessaires à la
vie de tous les jours » ! Virage à 180° car,
pour reprendre les termes mêmes d'un journaliste lambda, depuis la
prise de parole du président de la République qui a annoncé le
confinement, le message à destination des salariés n'était pas
clair car le chef de l'Etat avait demandé aux Français de rester
chez eux !
On
commença d'abord par déciller les travailleurs naïfs qui
croyaient pouvoir profiter de leurs congés payés après la crise,
c'est à dire après les congés forcés en confinement... Ce que
fit savoir Sibeth Ndiaye concernant l'article 7 du projet de loi
d'urgence sanitaire où les patrons ne se prêteront plus aux petits
arrangements à l'amiable : « tu prends tes vacances
maintenant au moment du confinement ! Tu crois pas que je vais
doubler tes congés cette année. Si ça te plaît pas, la porte est
ouverte ! ». Les
sous-fifres
de Muriel Pénicaud ont présenté cette mesure mercredi comme «un
effort raisonnable»
demandé au salarié alors que l'État «met
en place un plan exceptionnel pour sauver l'emploi et éviter les
licenciements»3.
La
bonne excuse pour conjurer la big catastrophe qui se moque des
banquiers et de leurs exécutants politiciens !
D'un
coté ils ont obligé au confinement strict mais d'un autre ils
incitent maintenant toutes les entreprises à rouvrir et à
produire. Puis quand l’épidémie sera passée, et elle passera,
s'il arrive un drame aux ou a l'un de ses salariés c'est à lui que
l'on demandera des comptes « pour incivilité » et non
aux irresponsables gouvernementeurs qui disent tout et son
contraire.
ABOLITION
DES 35 HEURES
Devant
le Sénat, le gouvernement a réaffirmé sa volonté de revenir dans
sa loi "urgence coronavirus" sur certains acquis sociaux,
comme les congés payés ou les 35 heures. Des mesures qu'il annonce
"provisoires"... tout en refusant d'inscrire une date
limite dans le texte. A la guerre comme à la guerre, répète le
gouvernement. D'où l'idée d'introduire dans la loi "urgence
coronavirus", qui doit être votée définitivement ce vendredi
20 mars, une réforme importante du droit de travail. Et surprise,
le texte adopté par le Sénat ce jeudi dans la nuit ne prévoit
aucun caractère "provisoire" ou "exceptionnel"
pour la nouvelle loi. En clair, les mesures prises prendront un
caractère définitif. Plusieurs acquis sociaux pourraient être
rognés, comme le droit aux congés payés ou la durée hebdomadaire
de travail. Le tout sous la pression du patronat.
Marianne
l'écrivait dés ce mercredi : le projet de loi dit d'adaptation à
la crise du coronavirus prévoit, parmi diverses mesures comme le
contrôle des licenciements ou un plan massif d'aide aux
entreprises, de revenir sur certains acquis sociaux. La
réforme va en effet habiliter le gouvernement à prendre des
ordonnances ayant valeur de loi dans le domaine du droit du travail,
sous trois mois. Leur objet ?
Imposer une nouvelle limite au droit aux congés payés, d'une part.
Il s'agit de "modifier les
conditions d’acquisition de congés payés et permettre à tout
employeur d’imposer ou de modifier unilatéralement les dates de
prise d’une partie des congés payés dans la limite de six jours
ouvrables, des jours de réduction du temps de travail".
A priori, il sera possible de revoir à la baisse le nombre de
congés payés acquis par mois, aujourd'hui de 2,5.
La
question est d'autant plus prégnante que dans le Figaro,
un "haut
représentant patronal"
propose... de ramener les congés payés à deux ou trois semaines,
du moins cette année :
"Si
c’est nécessaire pour limiter les conséquences économiques de
la crise sans précédent que nous traversons en ce moment, les
Français pourraient renoncer à deux à trois semaines de vacances
en juillet et août. En tout cas, cela ne me choquerait pas".
D'après
LCI, il s'agit d'une suggestion... du Medef, le principal syndicat
patronal. Interrogé sur la chaîne d'info, le ministre Bruno Le
Maire n'a pas confirmé, sans pour autant écarter clairement cette
hypothèse : "Arrêtons
de parler d'efforts et parlons déjà plutôt de solidarité",
a
dit ce pitre qui se rêve déjà Premier ministre. Le ministre
économe a en plus proposé une prime aux « braves »
travailleurs, la prime Macron bis4.
Le brave commis d'Etat concède que les travailleurs puissent aller
au turbin « la peur au ventre »... surtout quand le
métro sera à nouveau plein et sans la distance d'un mètre serinée
par les trois mousquetaires Macron-Philippe-Salomon. Et sans ces
masques « oxymore » inutiles pour ouvriers et flics !
Or,
ces hâbleurs cachent la vérité des crimes « sanitaires »
en Italie. Pourquoi tant de morts ? Parce que c'est la
principale région industrielle et ouvrière d'Italie, autour de
Milan, qui est touchée !5
Cherchez l'erreur !6
Fin
des 35 heures dans certains secteurs...
Devant
les sénateurs, Muriel Pénicaud a également abordé le sujet de la
durée hebdomadaire du travail : "Sur
la durée du travail, il faut aider les 99 secteurs qui en ont
besoin". La future loi prévoit
en effet... de permettre à un certain nombre d'entreprises de
déroger aux 35 heures. L'article 7 de la réforme dispose en effet
que le gouvernement pourra, par ordonnance, "permettre
aux entreprises de secteurs particulièrement nécessaires à la
sécurité de la Nation ou à la continuité de la vie économique
et sociale de déroger aux règles d’ordre public et aux
stipulations conventionnelles relatives à la durée du travail, au
repos hebdomadaire et au repos dominical".
Quels seront ces secteurs dans lesquels les 35 heures pourront
bientôt disparaître ? La ministre a donné de très faibles
précisions : "Il peut s'agir
de l'alimentation, de la production de matériel médical par
exemple". Pour le reste, un
"décret"
listera les métiers concernés. On constate par ailleurs que la
remise en cause des droits aux congés payés concerne, elle, toutes
les entreprises du pays.
Dans
le Figaro,
un représentant du ministère du Travail confirme que les
salariés seront sollicités pour permettre à l'activité
économique du pays de repartir :
"On
demandera un effort raisonnable à chacun dans ce moment qui restera
dans les livres d’histoire"7.
Soit, mais jusqu'à quand ? Un élément en particulier interroge :
entre l'avant-projet de réforme, diffusé officieusement auprès de
certains médias en début de semaine, et que Marianne
avait pu consulter, et le projet de loi qui entrera bientôt en
vigueur, ces
mesures graves ont perdu leur caractère "provisoire".
Cela signifie concrètement que la nouvelle loi s'appliquera...
jusqu'à nouvel ordre, et non pas jusqu'à une date limite.
Tiens,
tiens, entre l'avant-projet de loi et le projet de loi dit "urgence
coronavirus" déposé devant le Parlement, le mot "provisoire"
a été retiré de l'article qui permet de revenir sur des acquis
sociaux comme les congés payés
Les
sénateurs socialistes ont bien tenté d'amender ce dispositif. Ils
ont proposé que les ordonnances permettant notamment ces remises en
cause d'acquis sociaux cessent d'être valides au 1er avril 2021.
"On
nous assure que les mesures qui seront prises sont exceptionnelles.
Très bien, mais à condition qu'elles ne puissent rester en vigueur
une fois la crise finie (...) Il y a beaucoup d'exemples de
dispositions exceptionnelles devenues pérennes. Il faut fixer des
limites",
a exposé l'ex-ministre Jean-Pierre Sueur. Il lui a été adressé
une fin de non-recevoir. "Par
nature, les mesures à l'article 7 sont limitées à la durée de la
crise sanitaire. Avis défavorable",
a rétorqué Muriel Pénicaud. Le sénateur LREM Alain Richard a
abondé, en expliquant qu'on ne pouvait prévoir à l'avance quand
ces réformes auront perdu leur justification : "Il
y aura forcément une transition. Bien malin qui pourrait dire quand
l'utilité de chaque modification prendra fin".
Le
fait que le gouvernement procède par ordonnances n'aura pas
ailleurs aucun impact. En théorie, une ordonnance qui n'a pas été
ratifiée par le Parlement est caduque. On aurait pu imaginer que le
gouvernement renonce à demander la ratification des mesures
"anti-acquis sociaux", mais il n'en sera probablement
rien, pour une question de délai. Ces ordonnances, qui devront être
prêtes d'ici au mois de juin au plus tard, mais sans doute beaucoup
plus tôt vu l'urgence invoquée par le gouvernement, doivent
ensuite être ratifiées par le Parlement sous deux mois. A cette
date, il y a peu de chances que le gouvernement considère le pays
comme définitivement sorti de la crise...
Si
le gouvernement a expliqué oralement qu'aucune des dispositions de
l'article 7 "n'a vocation à
être pérenne", ce sera donc
bien le cas, jusqu'au vote éventuel d'une nouvelle loi. D'ailleurs,
Emmanuel Macron a fait savoir, dans son allocution de ce lundi, que
la crise allait imposer un grand virage politique : "Beaucoup
de certitudes, de convictions seront balayées (..) Je saurai aussi
avec vous en tirer toutes conséquences, toutes les conséquences".
Formule énigmatique qui laisse ouverts
plusieurs scénarios. En commission des Finances à l'Assemblée
nationale, ce jeudi 19 mars le rapporteur général Laurent
Saint-Martin (LREM), a expliqué, en réponse à un amendement du
député Alexis Corbière (France Insoumise) qu'un grand débat
économique devra avoir lieu prochainement : "Ce
sera un vrai débat intéressant de savoir les conséquences à
tirer des modèles économiques et sociaux, au moment du plan de
relance. (..) Là-dessus, je vous rejoins et j'espère qu'on aura
des débats fructueux". En
même temps, le rapporteur a écarté toutes les propositions
d'instituer une fiscalité plus redistributive. Comme un symbole de
la ligne ambiguë qui sert de guide aux macronistes depuis le début
de la crise8.
LA
PEUR DE RALLUMER LA LUTTE DE CLASSE, malgré le terrorisme
« sanitaire »
Si
l'Etat bourgeois connaît bien une peur « principale »,
un «virus » intraitable, c'est bien la résurgence de la
lutte de classe. Le « on est tous concerné », certes
embaumé par le récent « tous ensemble corporatif »,
qui a finalement bien endormi les masses pour l'union nationale
sanitaire, ne va pas durer aussi longtemps que l'Union sacrée de
14-18. D'abord parce qu'il ne s'agit quand même pas d'une guerre
mondiale classique, qui paralysa quatre années le prolétariat
mondial, et ensuite parce que tout le monde est concerné par la
contagion qui va entraîner 80 millions de morts comme je le montre
plus loin, bourgeois comme prolétaires, riches comme pauvres ;
c'est pourquoi cela n'a aucun sens de croire ou faire croire comme
la plupart de nos stupides économistes (aussi nuls que les divers
docteurs de plateaux TV et autres spécialistes suivistes) que
l'économie capitaliste va redémarrer comme avant.
La
réaction des prolétaires ne s'est pas fait attendre. Dans le
secteur médical, mobilisé et contraint, le manque de moyens de
protection a déjà fait de nombreuses victimes parmi ces premiers
de tranchées, et qui continuent à être au front. Ils ne cessent
de protester face aux improvisations de l'Etat et à l'attitude
bornée d'un de ses principaux chiens de garde, le nomme Salomon,
pigiste tous les soirs dans les lucarnes funèbres9.
(J'ai signé évidemment a pétition massive qui appelle à
distribuer des masques à toute la population).
Plus
intéressante a été la réaction des postiers, avant-gardiste...
En effet, les dominants de l'élite cynique peuvent toujours cirer
les pompes aux diktats affolés des patrons, concernant la
foultitude de TPE où les ouvriers ne peuvent pas se défendre,
contrairement à ce que prônaient les pédagogues maximalistes au
temps de la foutaise « lutte pour la retraite »10.
La décision en catimini, et selon le taux de protestations
ouvrières locales, de fermer les bureaux de poste, et bien que
personne ni le NPA ne nous en ait informé, coule de source. Excédés
par l'absence de protections (gants, masques, produits
antiseptiques) de nombreux facteurs ont commencé à gueuler dans
les lieux de tri, au point que les syndicats, craignant des grèves
sauvages plus qu'un simple « droit de retrait » trop
gentil, ont supplié la hiérarchie de calmer le jeu en fermant
« provisoirement » mais sans dire que Salomon aille se
faire enculer. Après tout des centaines de soignants, toubibs ou
bas de gamme aides soignants, continuent à bosser virus au corps,
en quoi la menace d'extension du virus empêcherait-elle l'extension
de la révolte de classe ? C'est pourquoi les nouvelles lois
d'exception répressives mises en place à la hâte ont pour but de
conforter le terrorisme sanitaire en interdisant « au nom de
la santé publique » de manifester ou de se regrouper (par
« individualisme gaulois ») ; alors que si les
flics
avaient des couilles ils montreraient que l'insubordination
est possible malgré tout. Bravo encore à toutes celles et tous
ceux qui ont obéi quand le gouvernement leur a dit qu'ils pouvaient
faire leur jogging !
Seattle 1918 |
Si
l'on en croit le CCI qui assure, sans le démontrer, que le
« prolétariat à le potentiel », je me suis posé une
question qui vous permettra étrange – mais n'a-t-on pas le droit
de se poser toutes les questions en ce moment – et qui n'a jamais
été posée ni réfléchie à mon sens par les historiens :
LA
GRIPPE ESPAGNOLE A-T-ELLE JOUE UN ROLE DANS L'EXTENSION DE LA VAGUE
REVOLUTIONNAIRE EUROPENNE (immédiatement après sa fin en
1918-1920) ?
Un
journaliste, à l'époque, veut que les lecteurs se rassurent, les
Français ont une constitution qui résiste bien au virus de la
grippe. Ainsi, dans Le Matin du 6 juillet 1918, on peut
lire qu’en France, la grippe est bénigne, ce qui n’est pas le
cas outre-Rhin : « Nos troupes, en particulier, y résistent
merveilleusement. Mais de l’autre côté du front, les Boches
semblent très touchés. Est-ce un symptôme de lassitude, de
défaillance d’organismes dont la résistance s’épuise ?
Quoi qu’il en soit, la grippe sévit en Allemagne avec intensité.
»Les
journaux tentent de trouver les responsables. Plusieurs d’entre
eux accusent l’Allemagne. « Il est à noter que cette prétendue
grippe espagnole a éclaté il y a plusieurs mois en Allemagne où
elle a trouvé un terrain tout préparé par l’insuffisance de la
nourriture. Elle a causé dans ce pays de grands ravages qui ont été
soigneusement cachés », peut-on lire dans Le
Petit Parisien du
7 juillet.
On
sait, enfin surtout nous les maximalistes intransigeants, héritiers
de Lénine et de Pannekoek, que c'est la guerre qui a entraîné la
révolution. C'est, affolés par les débuts de révolution en
Russie et en Allemagne, que les bourgeois alliés ou pas se
précipitent pour signer un simple Armistice, provisoire évidemment,
comme les promesses de raser gratis par Macron l'ont été. La lutte
contre la guerre en Russie comprenait la lutte contre « tous
les affres (nom féminin) de la guerre », c'est à dire
évidemment cette maladie qui se répandait encore plus vite dans
les tranchées.
En
France, la grippe se propage à la faveur du déplacement des
troupes. « Il est incontestable », indique un rapport daté
du 27 septembre, que “le contact intime de la population
civile avec les éléments militaires, et la circulation intensive
dans les trains bondés, favorise la diffusion de l’épidémie et
rend impossible toute prophylaxie générale”. » (Archives
du Service de santé des Armées du Val-de-Grâce)…
Comme
les hôpitaux de la zone des armées sont embouteillés, car il faut
libérer des lits pour les blessés, on évacue les grippés sur les
hôpitaux de l’Intérieur. Et au total, on ne fait qu’étendre
les ravages. Parmi ces articles, il y a celui du Journal
du
19 octobre, en page 1, qui accuse le gouvernement de se
contenter de donner des conseils comme éviter les rassemblements,
prendre des grogs au rhum, de l’aspirine et de la quinine, et
appeler le médecin au premier malaise. Au
mois de mai 1919, la mortalité a considérablement diminué.
Mais l’épidémie a marqué les mémoires comme en témoigne cet
article publié dans Le
Matin
du
18 mars 1919 :
«
Cette
maladie opportuniste profite des brassages ethniques importants, nés
de la guerre, pour se répandre rapidement dans toutes les régions
du globe et parmi toutes les couches sociales. Quelle que soit la
nature du virus, on s’accorde donc à dire que l’épidémie est
une création de l’ennemi, ce dernier visant à répandre la mort
à peu de frais derrière la ligne de front Les rumeurs les
plus folles circulent : « Des
bruits couraient dans le public que la maladie avait été provoquée
par des conserves venues d’Espagne et dans lesquelles des agents
allemands auraient introduit des bacilles pathogènes.
À
Paris, la mortalité s’aggravant, de semaine en semaine, fait que
la population affiche une anxiété grandissante puisque alimentée
par d’innombrables ragots. Le 20 septembre, un rapport
adressé par un inspecteur de la brigade spéciale au préfet de
police de Paris tente d’y voir clair : « D’après
les médecins militaires, l’épidémie de grippe dite
« espagnole » aurait pour origine la consommation de
conserves alimentaires de provenance espagnole et dans lesquelles
auraient été introduit des bacilles. On a dit aussi que de
nombreuses fabriques de conserves sont entre les mains des
Allemands. On prétend que les oranges ont aussi subi des injections
de même nature. »
Une
lettre, postée par un soldat à Toulon, est bloquée par la
censure : il avance que si la pandémie se répand, c’est à
cause d’ « un
vaccin empoisonné, fourni par les Boches.
Il
y avait beaucoup de théories du complot: on pensait que la grippe
était due aux miasmes s’élevant des champs de bataille des
Flandres, ou aux États-Unis, que c’était les sous-marins
allemands qui l’avaient déposés sur les plages américaines. Les
«fake news» ne datent pas d’aujourd’hui! Ni les fake news
gouvernementales !11
Partout
en Europe et jusqu'aux Etats-Unis (la source originelle du microbe)
la grippe espagnole participe de l'accumulation des souffrances
(même si j'ai cherché en vain des textes socialistes ou
bolcheviques sur le sujet). Les
infirmières américaines sont en majorité parties sur le front en
Europe, tandis que les médecins sont souvent incapables de contrer
le virus. On appelle des volontaires à prêter main-forte aux
professionnels, mais les malades sont de plus en plus nombreux…
Pour
la journaliste scientifique Laura Spinney, les mesures d’urgence
adoptées pour enrayer la
propagation de la grippe espagnole en 1919 ressemblent beaucoup à celles décidées face au coronavirus. Nos systèmes de santé sont largement les produits de cette pandémie historique.
propagation de la grippe espagnole en 1919 ressemblent beaucoup à celles décidées face au coronavirus. Nos systèmes de santé sont largement les produits de cette pandémie historique.
Entre
mars 1918 et juillet 1921, la grippe espagnole s’est déployée en
trois vagues: une première, modérée, qui ressemblait à une
grippe saisonnière, une deuxième très virulente où ont eu lieu
la plupart des décès, de mi-septembre à mi décembre 1918, et une
troisième vague moins virulente. La plupart des morts ont eu lieu
en trois mois. À l’époque il existait déjà une forme de
mondialisation, même si elle était beaucoup plus lente. La guerre
a été un des facteurs déterminants de la gravité de la pandémie.
En effet il y avait beaucoup de déplacements: les militaires qui
rentraient chez eux, mais aussi les déplacés, les réfugiés qui
étaient nombreux. Les scènes de liesse de l’Armistice et de la
démobilisation ont accéléré la diffusion du virus. Les systèmes
immunitaires étaient fragilisés par les privations. Certains
scientifiques estiment que les conditions de la guerre ont
puissamment contribué à la virulence du virus.
Laura
Spinney n'a pas beaucoup de jugeote pourtant. Elle se contente d'un
constat platement sociologique : « Les
conséquences économiques de la grippe espagnole sont
incalculables, d’autant qu’elles se mêlent étroitement à
celles de la guerre. Elle a probablement ralenti le progrès des
sociétés touchées pendant plusieurs années, sinon des
décennies »12.
Or
oui il y a des conséquences économiques, et surtout politiques,
incalculables c'est l'extension de la révolution mondiale depuis le
génial Octobre 17 en Russie. Ce n'est pas rien et, précisons-le,
ce vaste mouvement révolutionnaire qui enthousiasme le prolétariat
du monde entier n'est aucunement handicapé par la présence de
cette maudite grippe espagnole.
On
nous assure que des historiens ou des sociologues ou l'inverse,
considérant que les pandémies modernes ont été de courte durée,
fondent nos économistes à la noix pour compter
sur un effet de rattrapage au deuxième semestre 2020. Pour autant
que les entreprises se maintiennent à flot (hi hi!). La vague de
grippe mortelle en 1918 on ne peut pas dire qu'elle a engendrée la
crise de 1929 ni qu'elle a servi de leçons aux dominants !
Pendant
la fin d’année 1918, la Réserve fédérale américaine (Fed)
mentionne la grippe à de nombreuses reprises dans ses bulletins
mensuels, selon des données compilées par Reuters. Elle indique
que les théâtres, les écoles, les églises – lieux de réunion
– ont été fermés dans de nombreuses régions. Dans
l’Alabama, 30 mines de charbon ont été mises à l’arrêt. En
1919, pourtant, le nombre de références à la grippe espagnole
dans les bulletins mensuels de la Fed chute brusquement, comme si la
menace avait disparu. Les interdictions imposées aux entreprises
pour combattre l’épidémie ont été levées dans la plupart des
cas. «Les grands magasins, les théâtres, etc. fonctionnent
désormais comme d’habitude et les écoles, les églises, les
pavillons, etc. sont à nouveau ouverts», écrit la Fed, qui
fait état d’un rétablissement des mines de charbon et de
l’économie. «Une pandémie qui a tué 50 millions de
personnes dans le monde n’a laissé pratiquement aucune trace
économique», souligne John Kemp, chroniqueur chez Reuters.
Nos prévisionnistes actuels n'anticipent rien de crédible même en
se fiant à une hypothèse de durée courte13 :
«Les
marchés sont aujourd’hui beaucoup plus interconnectés qu’il y
a une trentaine d’années. Le nouveau coronavirus, s’il avait
été confiné à la Chine, aurait quand même eu des conséquences
économiques et financières à travers le monde, tant ce dernier
dépend de la Chine», ajoute Fabrizio Quirighetti. Cette dépendance
et celle plus globale aux marchés extérieurs sont les principales
fragilités de notre économie, que la crise actuelle ne fait que
mettre en lumière. Une fois le choc passé, le système et sa
structure nécessiteront sans doute d’être repensés, à plus
long terme ».
La
crise du coronavirus est désormais historique, non pas par
l'ampleur de la menace, mais par les conséquences qu'elle engendre.
Jamais une crise sanitaire n'a eu un impact financier et économique
aussi important. Deux précédents existent (la peste noire de
1347-1352 et la grippe espagnole de 1918), mais, dans les deux cas,
le système financier n'était pas mondialisé. Aujourd'hui, le
monde économique est dans un équilibre précaire. Et c'est une
double crise qui débute : d'une part, la panique boursière va
avoir des conséquences directes sur l'économie réelle ; d'autre
part, les mesures sanitaires prises par les gouvernements (à
commencer par un confinement à géométrie variable des
populations) va mettre à l'arrêt de très nombreuses activités
économiques. La
crise financière va détruire des emplois et provoque déjà un
grand nombre de faillites d'entreprises. Mais en parallèle, la
prise de mesures exceptionnelles pour lutter contre la propagation
du virus va aussi entraîner des conséquences sociales et
politiques inattendues qui dépassent les probabilités ou
perspectives nationales bienheureuses, lénifiantes et au fond
patelines.
Revenons
à la pandémie de 1918. Elle est en quelque sorte aussi l'alliée
des bolcheviques. L’Europe affronte la pandémie dans les pires
conditions. Le conflit bat alors son plein et la grippe se répand
avec les mouvements des troupes alliées. Ensemble,
l’épidémie et la guerre forment un cocktail explosif.
Les espaces confinés des bateaux qui traversent l’océan forment
le terrain idéal pour la propagation. Alfred Crosby estime que 40 %
du corps des Marines est touché en 1918, et que, durant les deux
derniers mois de guerre (octobre et novembre), environ 4 000 soldats
décèdent pendant la traversée vers l’Europe. Le 17 octobre, un
navire en provenance des Etats-Unis débarque au Havre avec à son
bord 78 passagers, dont 74 atteints de fièvre. Si ces faits ne
sont pas de prime abord favorable à l'indignation révolutionnaire,
ils circulent et démoralisent les troupes et la population, or la
démoralisation est le premier ennemi de la guerre impérialiste et
fratricide.
Quant
aux tranchées, elles favorisent aussi la maladie. Même si, en
cette fin 1918, les conditions de vie s’y sont relativement
améliorées, l’eau souillée, la saleté, les parasites, les
cadavres, offrent un terrain favorable à la prolifération du
virus. Du côté français comme du côté allemand, les soldats
sont faibles et mal nourris. La grippe fait des ravages dans leurs
rangs… Raisons de plus pour favoriser les crosses en l'air
puisqu'on meurt plus du fait d'un ennemi intérieur (invisible) que
du fait des balles ennemies !
Beaucoup
des soldats grippés restèrent à proximité des soldats blessés
dans les hôpitaux situés pour la plupart en zone urbaine, aux
conséquences désastreuses en terme de contagion sur les
populations civiles. Du
côté des civils ce fut l’inertie totale des autorités dans la
prise en charge lors de la deuxième vague de la grippe (comme nous
le démontre tristement la clique à Macron), le contexte de la
guerre a joué dans la difficulté pour gérer la crise de
l’épidémie. En France il faut attendre le 18 septembre 1918 avec
la circulaire qui invite les médecins à considérer la grippe
comme une maladie à déclaration obligatoire. Dans les autres pays
exceptés l’Allemagne, le Royaume Uni, les Etats-Unis, beaucoup ne
purent faire appliquer des mesures d’hygiènes strictes, faute de
moyens. La seule forme la plus aboutie de contrôle frontalier est
la quarantaine depuis le XIXe siècle, selon les règles
internationales, comme moyen de contrôle des épidémies comme le
choléra, la peste, le typhus qui sont sévèrement surveillées.
Quant à l’épidémie de grippe, cela n’a pas été perçu comme
une priorité à l’échelle internationale.
De
cette hécatombe, on ne sait alors presque rien. En France, où la
Première Guerre mondiale vit ses derniers mois décisifs, ce n’est
pas le moment de démoraliser les troupes, même si, dès le 4
octobre, le sous-secrétaire d’Etat à l’Intérieur, Albert
Fabre, envoie des instructions aux préfets : désinfection et
fermeture éventuelle des lieux publics, limitation des activités
et des déplacements. Ainsi, le 10 octobre, Caen ferme toutes ses
salles de spectacle et interdit les réunions. Le 25, c’est au
tour des lycées parisiens de rester portes closes. Il devient alors
impossible de taire les dégâts causés par la grippe. Mi-octobre
déjà, le ton est devenu plus alarmiste dans les journaux. Le Matin
écrit : «Une seule personne malade est capable, en parlant et en
toussant, d’en contaminer des dizaines.» Pourtant, dans un pays
en guerre, les transports fonctionnent toujours, même si des trains
spéciaux sont aménagés pour séparer militaires et civils, et que
les wagons sont désinfectés.
LE
« MAL BOLCHEVIQUE »
La
menace du typhus qui sévit en Europe orientale et dans les Balkans
pendant la première moitié du XXe siècle fut exploitée pour
dénoncer le « péril bolchevique », puis utilisée par
les nazis pour séquestrer les populations juives. La situation de
guerre favorise l'extension de tous les virus, et il y en avait
d'autres que la grippe dite espagnole14.
Le traité de Brest-Litovsk a prévu la libération des prisonniers
de guerre des deux camps soit plus de 2 millions d'Austro-Hongrois
en Russie, moins d'un million de Russes en Autriche-Hongrie et
environ 2 millions de Russes en Allemagne. Le retour s'effectue à
partir de mars 1918 . C'est
probablement par ceux-ci que la grippe
espagnole
se propagea en Russie à partir de mai 1918. La concentration de
mouvements de population dans les régions d’Europe orientale, où
le typhus est endémique, fait que la situation se dégrade
rapidement après la révolution bolchevique en 1917, puis le
retrait des armées germaniques de Pologne en 1918. Les mouvements
de populations civiles — sans parler des troupes démobilisées —
qui suivent la révolution et la reconstitution de plusieurs États
du Centre Est européen sont sans précédent dans l’histoire. De
surcroît, les populations sont fatiguées par 5ans de guerre et la
famine sévit. Tout cela ne fait que favoriser l’extension de
l’épidémie. Il est impossible d’estimer l’incidence exacte
du typhus au sortir de la guerre. La Russie et la Pologne orientale
sont certainement les pays les plus concernés, mais l’Allemagne,
l’Autriche, la Roumaine, la Hongrie, la Tchécoslovaquie et la
Lituanie sont aussi durement touchées. L ’armistice de novembre
1918 n’est pas signé que déjà la peur d’une conflagration de
la situation sanitaire remplace celle des combats. « Il s’agit
d’une calamité qui, arrivant peu après la guerre, semble presque
pire que la guerre elle-même» déclare le ministre des Affaires
étrangères, Lord Balfour; alors qu’à Moscou Lénine prophétise:
«ou
bien le pou vaincra le socialisme ou bien le socialisme vaincra le
pou. »
En effet, on estime qu’en 1919-1921, la Russie devra faire face à
25 à 30millions de cas de typhus, engendrant peut-être 4millions
de morts15.
La Pologne met en place plusieurs cordons sanitaires à l’est du
pays et des stations de quarantaine pour les réfugiés russes et
polonais revenant chez eux. Ces mesures contribuent à juguler
l’épidémie, et la Pologne retrouve rapidement sa place de
«rempart de l’Occident», protégeant l’Europe de l’Orient «
menaçant ». Cela est d’autant plus vrai que les Polonais
réussissent dans le même temps à repousser l’Armée rouge,
arrivée jusqu’aux portes de Varsovie, et qui voulait propager le
communisme jusqu’en Allemagne. La Russie est vue comme porteuse de
malheur dans tous les sens du terme: «Une Russie empoisonnée»
écrira Winston Churchill à la fin des années 1920, «une Russie
infectée, une Russie porteuse de peste, une Russie de hordes armées
non seulement brandissant baïonnettes et canons, mais accompagnées
et précédées de vermine typhique pullulante»16.
L'intervention de l'Armée rouge en Pologne, est énorme erreur
politique des bolcheviques (la guerre n'est plus révolutionnaire et
les impérialistes en profitent pour reconnaître la nation
polonaise)17.
Ce n'est pas la grippe espagnole qui est l'ennemi au même moment
mais le typhus qui fait dire cette fake news nationaliste
polonaise : « c'est un mal bolchevique ». Le
typhus fait toujours des ravages sur le front
de l'Est
(en Russie,
mais surtout en Pologne
et en Roumanie)
et sur le front des Balkans (plus de 150 000 morts lors de
la campagne
de Serbie
en 1915 dans la seule armée serbe).
La mortalité atteignait généralement de dix à quarante pour cent
des malades infectés. La maladie exposait à un risque de décès
important chez ceux qui s'occupaient des malades : médecins,
infirmière
et autres23.
En Russie, après la Première Guerre mondiale, entre 1918 et 1922,
pendant la guerre civile entre les Armées
blanches
et l'Armée
rouge,
le typhus a tué trois millions de personnes (en grande partie des
civils) parmi 20 à 30 millions de malades.
La
création de la Commission de épidémies de la SDN, dans sa faconde
humanitaire, mais ans vraiment aider la Pologne, vise avant tout à
combattre l'alternative bolchevique (Lénine a promis que le
socialisme éliminerait les poux)18.
En
juin 1920, à l’occasion de la cinquième session du Conseil
de la SDN, Balfour lit la réponse de Henderson à sa lettre de
février. La LSCR se déclare prête à développer ses
activités en Pologne à condition que la SDN fournisse des
vêtements, de la nourriture et des moyens de transport. Pendant
cette même session du Conseil, Drummond prie la LSCR de lancer
un appel aux sociétés nationales de la Croix-Rouge afin de
collecter de nouveaux fonds. Le 23 juin 1920, Drummond
adresse directement une deuxième lettre à toutes les nations du
monde pour les inciter à aider la Pologne et les pays d’Europe
centrale en raison de leur proximité géographique, en
considération de leurs relations commerciales ou pour des motifs
humanitaires. Selon l’estimation faite par Drummond, 2 millions
de livres sterling auraient pu résoudre l’urgence humanitaire en
Pologne. Il rappelle que la Grande-Bretagne était prête à verser
50 000 livres à condition que quatre autres pays. Au
moment où la Commission doit commencer son travail, les
bolcheviques sont sur le point d’occuper Varsovie, de sorte que la
peur d’une propagation incontrôlée de l’épidémie de typhus,
semblable à ce qui se passait en Europe méridionale avec la grippe
espagnole. A cela vient s’ajouter à la peur de l’ « épidémie
bolchevique ». Malgré l’urgence politique et sanitaire, les
gouvernements font la sourde oreille aux appels de Balfour et de
Drummond. Le 21 août 1920, Balfour demande aux
gouvernements de fournir au moins la somme de 250 000 livres,
c’est-à-dire le strict nécessaire pour faire face aux besoins.
Au
total, la
grippe dite espagnole et l'attitude impérialiste de l'armée
bolchevique vont augmenter la détresse de larges parties du
prolétariat mondial. Le ministre de Lénine Sverdlov qui parcourt
la Russie de part en part pour recruter la population contre les
armées blanches, meurt lui-même de cette grippe « espagnole »,
mais en réalité « américaine ».
SUR
LE PRETEXTE IDEOLOGIQUE SANITAIRE
Nous
les maximalistes on a tant répété le fameux mot révolutionnaire
de cet épatant Lénine : « il ne suffit pas que ceux
d'en bas ne veuillent plus, il faut aussi que ceux d'en haut ne
puissent plus ». Advienne cet heureux moment ! Marx a dit
lui aussi, quelque part, que les classes dominantes finissent
toujours par commettre une connerie énorme qui les vouent à leur
perte. Voyez la fuite à Varennes, ou l'égorgement lâche des
peuples en 1914 ; oui j'ai vu « 1917 », très bon
film et nous n'avons pas attrapé le connarovirus au cours de la
séance. Je suis persuadé que maintenant les financiers gangsters
et leurs exécutants comme Macron creusent leur propre tombe comme
les flics, réduits au rôle de minables vigiles sans protection
sous les balles du virus – qui sinon auraient été voyous dans la
vie courante – qui vont se débander avec la propagation du virus
dans leur propre famille. Larbins de l'élite méprisante ils sont
aussi lâches que les bobos écolos qui ont fuit la capitale pour se
faire crever les pneus par les provinciaux encore indemnes. Que l'on songe à la situation intenable des pauvres prisonniers entassés pour délits mineurs! Et la négligence honteuse des conditions pour les transporteurs routiers! Fumiers de l'élite bourgeoise!
Ce
que nous vivons confinés, abrutis et désespérés, d'autres l'ont
prévu et c'est autrement dramatique que les pantins de télévision
et de radio ne nous le chantent au seul niveau des pâquerettes
« nationales » ou « régionales ».
Il
y a fort longtemps l'ONU, ce repaire de cireurs de pompe des
impérialismes dominants, écrivait (concernant la grippe aviaire) :
"Si
la pandémie est sévère, les retombées économiques seront
probablement importantes, bien que les prévisions impliquent un
degré élevé d'incertitude.La gravité d'une pandémie dépend de
la maladie, des taux de mortalité, de sa durée, du comportement et
de la préparation des foyers et entreprises, ainsi que de la
capacité et préparation des systèmes de soins de santé. Une
pandémie comme celle de la grippe espagnole de 1918 pourrait
entraîner des taux élevés de maladie et de décès, ainsi qu'une
baisse prononcée mais temporaire de l'activité économique
mondiale ».
En
septembre 2019 le rédacteur scientifique de Futura, Julian
Hernandez, écrivait
que si les conditions suivantes
étaient réunies :
- une souche virale extrêmement contagieuse, variable et virulente ;
- un contexte hygiénique, nutritionnel et médical médiocre favorisant la mort par complications induites par l'infection.
Si
une souche semblable à celle de 1918 venait
à faire son apparition, avec nos modes de vies actuels (déplacements
et échanges à l'autre bout du monde), le virus
pourrait
se propager à une vitesse
folle.
Avec les virus grippaux, il y a aussi les épidémies telles que
Ebola,
et les coronavirus
responsables
des syndromes
respiratoires aigus sévères
(SRAS)
qui inquiètent les autorités sanitaires. Évidemment, le
contexte hygiénique, nutritionnel et médical est
maintenant meilleur dans les pays riches. Malheureusement, les
habitants des pays pauvres se retrouveraient une fois de
plus en grand danger.
Dans
son
rapport,
l'OMS prévient que le risque de pandémie est élevé en se
basant sur les récurrences statistiques de l'apparition de souche
virale virulente, les autres affections virales et bactériennes
nouvelles (ou qui ressurgissent fréquemment), nos modes de vies
modernes -- où, à cause de nos déplacements et de nos échanges
internationaux, un virus peut faire le tour du monde en seulement
36 heures -- les manipulations de plus en plus fréquentes des
agents pathogènes
au sein de laboratoires multipliant le risque d'accident.
L'OMS
résume donc en 7 points fondamentaux les actions à entreprendre car
le monde n'est, selon elle, clairement pas préparé pour lutter
contre une pandémie de grande ampleur :
- les pays les plus développés doivent montrer l'exemple ;
- chaque pays doit construire des systèmes de santé plus effectifs, à même d'envisager et de prévenir la majorité des risques de contaminations ;
- tous les acteurs doivent être préparés au pire et développer des stratégies efficaces (vaccins, thérapeutiques, etc.) en cas de pandémie ;
- le monde de la finance doit préparer des plans de crises en guise de prévention d'une telle catastrophe ;
- créer des incitations à agir et obtenir des financements pour soutenir les actions ;
- un renforcement des mécanismes de coordination des différentes pays par les Nations unies.
Si
ces mesures ne sont pas prises au sérieux, les pays pauvres seraient
les premiers à subir de lourdes pertes de vies humaines (50 à 80
millions de morts, selon le rapport) et de lourdes conséquences
économiques, le tout occasionnant un chaos social généralisé19.
Comment
ne pas penser à ce qui va se passer en Afrique, en Russie où
Poutine, par démagogie électorale, laisse se dérouler les matchs
de foot massifs, et où, en Iran la stupidité bigote islamique va
entraîner à la mort des milliers ce weekend.
1
Conseiller
d'Emmanuel Macron, Quentin Lafay lui aurait répondu : «
Parlons-en demain soir discrètement, je trouve cela très
intéressant. »
Une
réponse qui détonne avec les autres avis de l'époque sur Jérôme
Salomon. L'Opinion rapporte que ses propositions ont souvent été
jugées «
iconoclastes »
ou
même «
alarmistes »
par
certains proches du président Macron, comme Alexis Kohler.
2
Entendu tout à l'heure sur France info , un dirigeant d’entreprise
de plus de 500 salariés qui fustigeait le gouvernement sur la
gestion de cette crise sanitaire.
3L'article
7 du projet de loi d'urgence sanitaire présenté par le
gouvernement habilite celui-ci à «permettre
à tout employeur d'imposer ou de modifier unilatéralement les
dates de prise d'une partie des congés payés, des jours de
réduction du temps de travail et des jours de repos affectés sur
le compte épargne temps du salarié»
en dérogeant «aux
délais de prévenance et modalités d'utilisation»
définis dans le Code du travail, les conventions et accords
collectifs ainsi que le statut général de la fonction publique.Le
gouvernement pourrait donc, par ordonnance, permettre aux
entreprises de fixer une partie des congés payés pendant la
période de confinement.
"Supprimer
le délai de prévenance". Devant
le Sénat,
ce jeudi 19 mars, le gouvernement a expliqué qu'il s'agissait
surtout, dans son esprit, de permettre aux entreprises d'imposer aux
salariés la prise de congés payés pendant le confinement, dans la
limite de six jours. "Il
ne s'agit pas de supprimer les congés payés, mais d'utiliser une
prérogative de l'employeur dans le code du travail en supprimant le
délai de prévenance, normalement de quatre semaines, pour six
jours ouvrés seulement",
a fait savoir Muriel Pénicaud. Cette disposition a d'ailleurs été
intégrée très explicitement dans la réforme. Mais quid d'une
limitation de ces congés payés, pour toutes les entreprises ? (cf.
Le Figaro)
4Cette
prime reposerait en fait sur la « prime Macron » mise en place en
2019 pendant la crise des gilets jaunes pour redonner du pouvoir
d'achat à tous les salariés. Elle a été reconduite en 2020 mais
uniquement pour les entreprises ayant un accord d'intéressement
pour leurs salariés «J'invite toutes les fédérations, toutes les
entreprises qui ont un accord d'intéressement, notamment dans les
secteurs vitaux, comme l'agroalimentaire ou la grande distribution,
à verser une prime de 1000 euros qui est totalement défiscalisée»
a plaidé Bruno Le Maire. La prime serait en effet exonérée de
toute charge et ne coûterait que 1000 € à l'entreprise. Pour les
salariés elle ne serait pas imposable. Les entreprises auraient
jusqu'au 30 juin pour verser cette prime. Le ministre de l'Economie
s'est même dit ouvert à une extension de cette prime pour le
personnel hospitalier « à qui nous devons la vie» . Reste à en
définir les contours (les bénéficiaires) et les modalités (le
montant).
5Un
décret gouvernemental italien a servi d'exemple à notre loi
« urgence coronavirus ». La vraie raison de l'extension
extraordinaire de l'épidémie n'est pas que c'est un « pays
de vieux, mais dans le non confinement des activités productives ;
plus d'école, de cinéma, de jeux sportifs mais : «Il
faut souligner cependant que les activités de production et
l'administration publique continueront à fonctionner normalement»,
a dit le ministère italien du travail. Ce qui signifie que bus et
métros sont astreints à fonctionner normalement. Avec leur foule
compacte Les jours de congés à rattraper sont interdits et dans
les usines où on ne peut faire appel au télétravail il est
obligatoire de se rendre au boulot. Rien
n'est interdit aux travailleurs étrangers surtout pas de ne pas
aller au travail.
6
Les trois régions les plus riches et les plus dynamiques d'Italie
sont également les plus touchées par le coronavirus: la Lombardie,
la Vénétie et l'Emilie-Romagne. Selon
des chiffres datant de 2017 de l'Institut national des statistiques
(Istat) ces trois régions, sur les 20 que compte l'Italie,
représentaient 40,1% du Produit intérieur brut (PIB) mais
seulement 31,5% de la population, et sont donc les plus productives
de la péninsule.Le gouvernement avait pris dimanche des mesures
inédites pour endiguer l'épidémie qui a déjà contaminé 9.172
personnes et causé 463 morts dans le pays, mais ne veut pas toucher
à la « production ».
7Ah
le beau souvenir de la reconstruction sur les ruines de la guerre
mondiale ! Où l'on retroussait ses manches en chantant la
Marseillaise stalinienne !
8Localement
les sous-fifres obtempèrent. Dans
un courrier adressé aux habitants
du
département, le préfet du Morbihan
a
appelé les entreprises « à rouvrir » en cette période
de lutte contre le coronavirus.
Dans sa lettre, Patrice Faure s’adresse à toutes les forces vives
du département, les invitant à « poursuivre
leur activité, même partiellement ».
La raison ? « Eviter la pire récession du siècle »,
selon le préfet. Classé
comme
« zone de circulation active »
du virus, le territoire du sud Bretagne a vraisemblablement appliqué
les consignes du président Macron à la lettre. Un peu trop ? C’est
le sentiment du préfet qui estime que « les consignes ont été
surinterprétées » et évoque la fermeture de « nombreuses
entreprises qui n’étaient ni visées par des interdictions, ni
par les dispositifs de soutien de pouvoirs publics ».
Le
préfet appelle donc ces entreprises à rouvrir dans le respect du
droit et des gestes barrière. Pour justifier son injonction, le
préfet évoque la nécessité « d’assurer la continuité
économique du pays ». « Notre économie ne doit pas
s’arrêter », estime le représentant de l’État. Question
: Les gens doivent faire quoi exactement ? Rester chez eux confinés
comme le dit le Président de la République si leur activité n'est
pas essentielle à la vie du pays pendant cette crise ou aller
bosser ? Et quels sont les activités essentielles dans ce pays qui
ne doivent pas fermés ? On n'y comprend rien avec toutes ces
injonctions contradictoires.
Commentaires....Clarinette77
Ce préfet n'a pas du visiter beaucoup d'usines, où dans des
ateliers les ouvriers travaillent à 50 centimètres les uns des
autres. C'est vraiment les envoyer au casse-pipe. par contre, si un
salarié contracte le virus au boulot, est-ce que ce sera considéré
comme maladie professionnelle voire accident mortel s'il y a décès
? Par ailleurs, s'il y a un seul malade dans un atelier, l'atelier
devra être fermé en attendant les conclusions de l'enquête
sanitaire. Et retour à la case départ.
Un
certain nombre d'entreprises ont profité , voire abusé de cette
aubaine de payement du chômage technique par l'Etat ! Lundi
16 mars: Micron nous dit que la santé et la vie sont plus
importantes que l'économie. Il a trouvé miraculeusement des
milliards pour payer ceux qui n'iront pas travailler pour cause de
coronavirus Jeudi: Micron exhorte les français à travailler si les
conditions sanitaires sont respectées, mais où sont les masques?
Vendredi un Préfet demande aux entreprises de rouvrir. Lundi 23
mars: fin du confinement parce que ça coûte cher???
Quel pataquès ! La bourse ou la vie?
Quel pataquès ! La bourse ou la vie?
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Je m'aperçois que je ne suis pas le seul à dénoncer ce menteur
professionnel, menteur parce qu'il rêvait d'être ministre et
compense avec sa promotion médiatique honteuse. Libé sous le titre
« Masques : la folle impréparation » est
éloquent. Dès 2016, l’actuel
directeur général de la santé s’inquiétait pourtant des
insuffisances du système de santé français. Confronté
aujourd’hui à la pandémie causée par le coronavirus, il se voit
obligé de les justifier.
Depuis
des semaines, Jérôme Salomon a deux visages. Celui, rond et
rassurant, du directeur général de la santé, énonçant derrière
un pupitre, chaque soir depuis le 21 janvier, aux alentours
de 18 h 30, une sinistre litanie de contaminés et de
morts du Covid-19. « Un
croque-mort avec une pointe de sourire au coin des lèvres »,
ont longtemps plaisanté les journalistes présents à son « point
de situation » rituel au ministère.
10Dans
son article confus « Le capitalisme responsable de la
catastrophe financière », le CCI devenu écologiste croit que
dans la situation actuelle « les travailleurs ne peuvent même
pas se rassembler (…) qu'il faut « aiguiser avec rage l'arme
de la solidarité ouvrière » (en tapant dans les mains au
balcon le soir?) « comme nous l'avons vu récemment dans les
luttes en France contre la réforme des retraites ». Or cette
comédie syndicale a été équivalente aux manifs pacifistes de ces
mêmes bonzes syndicaux qui en 1913 criaient « A bas le
capitalisme », avant de se coucher dans l'Union nationale. Ces
« luttes en France » n'ont en aucun cas été
exemplaires d'autre chose que du corporatisme étroit des « services
publics ».
12https://www.lefigaro.fr/vox/societe/peut-on-comparer-le-coronavirus-et-la-grippe-espagnole-20200315
13«En
général, le creux d’activité est suivi d’un pic parce que les
gens dépensent ce qu’ils avaient épargné pour faire face au
pire», analyse Charles Wyplosz, professeur d’économie à l’IHEID
de Genève. «Nous anticipons effectivement une reprise au second
semestre après le choc provoqué par l’épidémie»,
poursuit Samy Chaar, chef économiste chez Lombard Odier:
«c’est ce que l’on appelle une reprise en V». Ou en U, comme
décrit par les stratèges de la banque J. Safra Sarasin, si la
période de creux est un peu plus longue. Et c’est ce scénario
que privilégient les prévisionnistes pour l’actuelle crise
provoquée par l’épidémie de coronavirus. Ce scénario positif
n’est possible qu’à une condition: «l’épisode d’épidémie
doit être suffisamment court, pour éviter de causer des dégâts
irrémédiables à l’économie», avertit Samy Chaar. Si elle se
prolonge, «des choses se casseront, des entreprises feront
faillite», et le redémarrage serait beaucoup plus lent, renchérit
Charles Wyplosz. Un cycle de faillites affecterait inévitablement
l’emploi et donc la consommation, moteur indispensable à toute
reprise, insiste Samy Chaar.
D’autres
doutent un peu plus de la capacité des autorités à redresser
rapidement la situation. «Ce virus s’est propagé dans le monde,
affecte la demande, avec des répercussions financières et
économiques qui seront difficiles à circonscrire, vu les faibles
marges de manœuvre des banques centrales et des gouvernements»,
estime Fabrizio Quirighetti, responsable des investissements chez
Decalia Asset Management.
14Le
typhus est l’exemple type d’une maladie qui fut idéologisée
dans les années 1930: endémique dans les pays de l’Est, il fut
associé à la Pologne et à la Russie; cette dernière étant
devenue communiste, il fut attribué aux bolcheviques. Face aussi au
prototype du bolchevique juif, le typhus devint une maladie juive —
croyance extraordinaire que le régime nazi s’empressera
d’exploiter… Depuis les temps anciens, on sait que le typhus et
les fièvres typhoïdes ont été les fidèles compagnons des
guerres, faisant la plupart du temps plus de morts que les combats
eux-mêmes. C’est le typhus qui dévaste les armées
napoléoniennes lors de la campagne russe
15L'histoire
est muette sur cette dramatique situation et si quelqu'un a des
lumières sur la manière dont « l'Etat prolétarien » a
jugulé l'épidémie ou s'il a fait appel à des docteurs
« capitalistes » d'outre « bastion prolétarien »,
je suis preneur.
16
Marta Aleksandra Balinska : Le typhus une maladie idéologiése,
http://www.msf-ureph.ch/sites/default/files/fichiers/RDP_2005_14_1619.pdf
17Lire
le célèbre ouvrage de Jean-Louis Roche : La guerre
révolutionnaire de Robespierre à Lénine.
18La
création en 1922, dans le cadre de la Société des Nations (SDN),
du Comité de la santé et de l'Organisation d'hygiène, ancêtres
de l'actuelle Organisation mondiale de la santé (OMS), servit
ultérieurement de vade-mecum à la prétention du capitalisme de
mieux combattre ce type de fléaux.19https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/medecine-pandemie-mondiale-tuerait-jusqua-80-millions-personnes-si-elle-survenait-demain-77674/
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