« INCRIMINER.
C'est un mot qui donne la plaisante idée de l'inoculation du crime.
Elle ne serait pas difficile, soit au physique, soit au moral :
mais l'opérateur mériterait l'anathème. Il vaudrait mieux penser à
une inoculation propre à innocenter le pauvre genre humain, qui
n'est désormais devenu que trop coupable ».
Giacomo
Casanova (Ma voisine la postérité, p.58)
« SANS-JUPON.
Ce mot aussi ne manque pas de charme, et il est moins malhonnête que
sans-culotte, car au bout du compte le jupon n'exclut pas les juges.
Je ne savais pas qu'il y eût des insurgentes appelées ainsi.
Heureuse révolution ! ».
Le
même (page 100)
«
Dans la guerre qui s'engage, la France aura pour elle le droit, dont
les peuples, non plus que les individus, ne sauraient impunément
méconnaître l'éternelle puissance morale. Elle sera héroïquement
défendue par tous ses fils, dont rien ne brisera devant l'ennemi
l'union sacrée et qui sont aujourd'hui fraternellement assemblés
dans une même indignation contre l'agresseur et dans une même foi
patriotique. »
Raymond
Poincaré, Président de la République, message aux
assemblées du 4 août 1914
LES
INCRIMINATIONS GOUVERNEMENTALES...
« Mobilisation
nationale », « Union nationale », « Solidarité
nationale »... quasiment les mêmes mots utilisés par tous les
gouvernements chauvins du monde en 1914 pour incriminer et envoyer
« au front » les « enfants de la patrie »...
au profit des marchands de canon. C'est une guerre a dit Macron sans
képi doré, et l'ordonnancement des opérations « sanitaires »
fonctionne en effet aussi stupidement et injustement qu'une
mobilisation militaire par toute une série d'incriminations1.
On doit obéir aux ordres d'en haut. Pourquoi ? Parce qu'il le
faut. Parce qu'il y va de l'intérêt de tous. Faux. Archi-faux.
Comme en août 14 puis plus tard dans les tranchées, les classes
sociales restent séparées et les privilèges maintenus, les
mensonges arrogants2.
Le
recours au confinement, qui passe pour le nec plus ultra de la
réaction (tardive) gouvernementale, n'est hélas qu'un moyen datant
du Moyen-âge, qui est certes relativement efficace mais qui aurait
pu être remplacé par des méthodes plus modernes, par exemple le
dépistage si bien utilisé en particulier en Corée. Pas de
confinement total, a déclaré Macron ce soir. Bien sûr que le mieux
serait pas de confinement du tout, et que, impulsivement, ce
gouvernement peu intrépide et peu courageux s'est trop avancé à
exiger un confinement croissant, alors qu'il lui faut rétropédaler
face à la catastrophe économique que cela induit.
Si
l'on excepte la mauvaise foi concernant l'impéritie pour les
protections sanitaires, tout ce que ce gouvernement bourgeois a
codifié et mis en place n'est pas criticable. Ce qui reste
irrémédiablement honteux, c'est son comportement méprisant et son
éloignement congénital de la réalité sociale. Cette propension
des élites en cravates et en Louboutin à nous infantiliser avec ces
recommandations radotées, qui ne se discutent pas, ces gestes
barrières qui sont agités comme des mouchoirs à fleurs de lys, où
chaque toubib se prend pour un politicien et chaque politicien pour
un toubib. Toubib or not toublib ?
Evidemment,
en ce qui concerne la fermeture des frontières, contrairement aux
comiques de l'internationalisme idéaliste, en particulier les
islamo-gauchistes béats, celle-ci était inévitable. Pour deux
raisons, la première étant celle du contrôle policier de la
population, chaque pays dépend de sa propre administration et
l'encadrement sécuritaire et « sanitaire » de la
population civile ne dispose pas d'une police internationaliste
(c'est pourquoi l'Europe est apparue une nouvelle fois comme une
coquille vide) ; la deuxième est que le flux de populations
incontrôlées est porteur de la généralisation des virus comme
l'histoire, sans parti pris idéologique, le démontre3.
La grippe espagnole s'est répandue très vite du fait des mouvement
de populations en tous sens après 1918. Cet aspect n'est pas
spécialement nationaliste, même s'il a été utilisé comme tel
jadis. Il a abouti aussi au confinement dans des camps isolés, par
exemple au Canada à l'époque, de familles entières d’immigrants
issus de pays ennemis, et un grand nombre de l’Empire
austro-hongrois. Il est consternant que, là aussi enfermé dans la
posture du déni, les commis d'Etat ne se soient pas plus souciés
des taulards que des migrants et des pauvres à la rue ; on a
évoqué la proposition des dizaines de lits dans des hôtels
réquisitionnés ou tel hangar désaffecté à la périphérie... On
n'a pas cessé de menacer des pires amendes la population en général
lorsqu'elle s'avise de faire du jogging à plus d'un killomètre du
chez soi, en prônant un confinement individuel pièce par pièce
même dans une même famille, mais les concentrations de miséreux ne
se sont pas vu offrir des logements quelconques pour s'isoler. Les
pauvres peuvent donc crever, et on leur demandera s'ils sont trop
nombreux, de se confiner « à domicile » dans leurs
taudis pour ne pas embouteiller « nos » hôpitaux déjà
débordés par des français qui meurent étouffés. Ils ne font pas
partie des « personnes les plus fragiles », bien entendu
« nos vieux », que l'on est déjà obligé de « trier »
dans les couloirs de la mort assistée. Les islamo-gauchistes, avec
leur écriture inclusive débile en ont parlé dans leurs sectes4,
mais sans voir ni dénoncer vraiment la misère sociale et
l'impossibilité de confinement dans des habitats infâmes et soumis
à la promiscuité et à la saleté. Les bobos gauchistes de LO et du
NPA ont été ardents dans les cohortes syndicales pour défendre les
retraites avantageuses de la fonction publique, mais la condition
misèreuse des couches sociales inférieures est étrangère au
dramatique « pouvoir d'achat » des bons travailleurs
syndiqués.
Mais
voilà le confinement officiel n'est plus discutable, on peut le
prolonger ou le durcir mais c'est tout. C'est la doxa officielle, et
quiconque la conteste se met hors la loi et doit être condamné sur
les plateaux de télévision. Or, depuis deux mois, ce confinement
prend l'eau, c'est à dire qu'il n'existe pas, qu'il n'a pas existé
pour la classe ouvrière, celle qui est « au front » en
premier lieu – le personnel soignant du cadre à l'exécutant –
mais aussi et surtout cette grande majorité de travailleurs des
services, commerces, routiers, livreurs, boueux, etc. De même qu'en
2011 les gouvernants de l'époque n'ont pas jugé utile de se soucier
de la mise à la poubelle de millions de masques de protection, de
même les successeurs auront tout fait pour les « couvrir »
et refuser de toutes les manières qu'ils soient incriminés, parce
qu'ils magouillent toujours ensemble et qu'ils sont du même monde5.
Deux mondes, deux classes inconciliables, mais c'est toujours la même
qui est envoyée au casse-pipe et qui n'a même pas encore le même
niveau de solidarité que les bourgeois entre eux6.
Fait frappant, qu'on a déjà constaté dans les révoltes sociales
récentes, d'autres victimes sont dans le bateau qui coule,
appartenant communément aux couches moyennes, ce qui est le cas
d'une partie de professions de santé qui ont en général un geste
de répuslion si on leur dit qu'ils/elles sont aussi surtout des
prolétaires. L'hôpital est d'ailleurs très hiérarchisé.
L'aide-soignant est considéré comme pas grand chose. Le toubib est
grand seigneur, quoique l'excuse de longues études ne le transforme
plus automatiquement en docte bourgeois comme pendant les siècles
passés. Mais voilà que pire qu'en 14, où le lieutenant lançait
l'assaut en restant dans la tranchée, le capitaine de vaisseau
médical est traité lui aussi comme un vulgaire aide-soignant. Qu'il
peut tomber lui aussi au front du virus impitoyable.
Pourquoi
le confinement « national » prend-il l'eau ?
Pourquoi plus exacement n'est-il pas crédible ? D'abord parce
qu'il est rigide comme seule peut l'être une « mobilisation
nationale ». Une mobilisation nationale signifie toujours :
cesser de penser et obéir. Que n'a-t-on cessé d'incriminer ces
« salauds » qui continuaient à s'agglutiner dans la rue,
sur les marchés, sans aucune mais aucune « distanciation
sociale » - terme qui magnifie à merveille l'individualisme le
plus « portable » - quand dans le même temps était
fustigé l'individualisme dangereux de cette absence de garde à
vous, de garde à fous allais-je dire7.
Au point que les racailles de banlieue qui crachèrent sur les flics
remontèrent dans mon estime. Ah quand même de vrais réfractaires,
peut-être pas beaux et pas gentils, pas très citoyens, pas très
sanitaires mais porteurs d'une révolte quand même justifiée contre
les criminels au pouvoir qui jouent aux bons samaritains et aux
sauveurs du peuple alcoolique et qui bat les femmes.
LE
PAPIER WC NEC PLUS ULTRA DE LA VIE (lutte) SOCIALE DE PLUS EN PLUS
INTROVERTIE
Il
y a trois mois, vous m'auriez assuré que des gens étaient prêts à
s'entretuer pour des rouleaux de papier WC, je vous aurais ri au nez.
Si si, on a vu partout des gens se battre pour du papier PQ8.
Vrai de vrai. Pas invraisemblable, non vrai de vrai. On était là au
sommet de la pensée occidentale et de la mièvrerie consumériste.
L'école autodidacte du socialisme, de l'anarchisme voire du
communisme nous avait toujours enseigné que les révolutions avaient
lieu parce que les pauvres ou les prolétaires avaient faim.
L'estomac est donc révolutionnaire, ai-je toujours pensé. Que nenni
l'hygiène du cul – qui ne l'est pas – fût un sévère sujet
d'insurrection boutiquière. Encore une preuve d'individualisme, me
direz-vous. On ne pense qu'à son c... pas assez à ses semblables !
Il
y a affolement et affolement. L'affolement pour le papier WC est très
moderne. Je ne crois pas qu'il existait au temps de la révolution de
1917 ni en l'an 40 en France. J'ai visité au cours de ma carrière
des centaines d'habitations en démolition, et j'ai trouvé
généralement sutout de vieux stocks de boite de sucres au fond ou
dans les doubles fondes des placards.
Situation
inédite où le futile côtoie le plus dramatique, où la mort est
redevenue présente comme jamais dans l'ouate de la vie urbaine, mais
où on n'est surtout pas tous ensemble. Tout le monde n'a pas un
confinement confortable. Les cadres peuvent travailler chez eux. Les
ouvriers faut aller au boulot. Les inquisiteurs du confinement civil
et obligatoire n'ont pas cessé de moquer ceux qui prétendaient que
le masque était nécessaire pour toute la population, au nom d'une
seule exception le personnel médical. La pédagogie répétitive
avec les arguments les plus cruches ne vint pourtant pas à bout des
récalcitrants qui le portent de plus en plus dans la rue. Plus les
docteurs soldats de Macron sur les plateaux de bourrage de crâne
radotaient ce mensonge plus montait le prix du masque au marché
noir, plus il était tentant pour petit ou grand voleur de briser la
vitre de n'importe quel véhicule d'infirmière ; des stocks
entiers continuent d'être dérobés ; l'Etat tchèque, lui, a
carrément fauché les millions de masques destinés à l'Italie.
Tous
ces routiers privés non pas de papier WC mais de WC et de douche, et
aussi d'approvisionnement en nourriture, les nanarques qui nous
gouvernent ils n'y avaient pas pensé, comme ils n'avaient pas pensé
que des gilets jaunes s'insurgeraient contre des décisions
bureaucratiques d'en haut. Des camions, pense le bébé narnarque
avec son petit cul et sa petite chemise, ça roule jour et nuit. Tout
à leur leçon pachydermique sur l'impératif du masque pour
l'infirmière du coin, les nanarques avaient imaginé que la petite
caissière, au ras des glaviots du consommateur indélicat ne pouvait
prétendre être protégée par un masque dont les propriétés
protectrices sont faites sur mesure pour protéger seulement entre
les murs de l'hôpital ; elles tiendraient donc leur modeste
rôle à douze cent balles ces marraines là, sans moufter. Sauf que,
autre forme de la lutte de classe introvertie, elles se portent elles
aussi de plus en plus pâles, et sont remplacée par des jeunes qu'on
n'avait pas l'habitude de voir dans le quartier. Ou elles se
fabriquent des masques en toile. Puisque les nanarques n'obéissent
qu'aux financiers, il est naturel qu'ils se fichent de la vie de
petites souris sans éducation et qui peuvent être remplacées par
des machines plus intelligentes.
LA
DESERTION REVOLUTIONNAIRE
Du
jamais vu, les sous-fifres Salomon et Véran se ridiculisaient chaque
soir en répétant les mêmes consignes de rejet de masques et de
gants pour la population civile, et même pour les flics. Etaient
oublié surtout les marraines principales du front, ces milliers de
vendeuses des supermarchés où la désertion est aussi massive qu'à
la Poste9.
En Octobre 17 et sur le Front allemand les désertions massives ont
signalé les débuts de la révolution internationale.
Constat
inquiétant, la peur d'aller au travail s'est généralisée alors
que le général Macron nous chantait qu'il faut « faire
nation ». Avec la loi « urgence coronavius » l'Etat
des financiers et des patrons a choisi de montrer les dents. La
démocratie bourgeoise si fielleuse se dévoile comme terroriste avec
ses aussweiss et sa situation d'alerte permanente qui traduit plus
l'affolement des grands capitaux que la paranoïa de la population.
La lutte de classe peut s'exprimer par procuration malgré le
terrorisme sanitaire. Si les petites mains de ladistribution
alimentaire ne se contentaient pas de râler mais bloquaient les
caisses, nul doute qu'en quelques heures on irait mettre à feu et à
sang l'Elysée et les sinistres institutions de menteurs
professionnels.
Elles
ne portent bien souvent pas de masques, croisent des centaines de
personnes chaque jour,
manipulent des produits saisis par des centaines de clients, encaissent des pièces de monnaie qui ont été touchées des milliers de fois, sans avoir le temps de se laver les mains régulièrement : les 700 000 caissières et caissiers de la grande et petite distribution – dans leur grande majorité des femmes – sont en première ligne face au coronavirus.
manipulent des produits saisis par des centaines de clients, encaissent des pièces de monnaie qui ont été touchées des milliers de fois, sans avoir le temps de se laver les mains régulièrement : les 700 000 caissières et caissiers de la grande et petite distribution – dans leur grande majorité des femmes – sont en première ligne face au coronavirus.
Le
16 mars, lors de son deuxième discours sur le coronavirus, Emmanuel
Macron n’a pas dit un mot à leur sujet. Il n’a fait aucune
annonce sur d’éventuelles livraisons de masques de protection, ni
demandé aux grandes enseignes de supermarchés de prendre leurs
responsabilités. Il a simplement invité les gens à aller faire
leurs courses « avec
discipline et distance ».
Les aides aux entreprises et aux employeurs ont, elles, été
largement évoquées.
Les
prolétaires du secteur médical, y inclus leur hiérarchie, n'ont
pas cessé de protester face aux improvisations de l'Etat et à
l'attitude bornée d'un de ses principaux chiens de garde, devenant
une sorte de véritable contre pouvoir qui reléguait les nullités
PCF, Mélenchon et NPA au rang de petits rats de l'Opéra. Je l'ai
indiqué dans l'article précédent, excédés par l'absence de
protections (gants, masques, gel hydro-alcoolique) de nombreux
facteurs ont dénoncé des conditions de travail dangereuses et
invoqué un retrait... collectif, voire massif. Marche arrière
discrète de la hiérarchie apeurée. Bravo les postiers, c'est tout
de suite plus efficace en direct comme ça que de suivre le
enterrements syndicaux pour cette ridicule lutte pour la retraite
alors que le Capital nous laisse aller à la mort, et solitaire dans
le cimetière. Ce n'est même pas une retraite éloignée et injuste
qui est en jeu cette fois-ci, c'est illico la mort au travail, même
si on nous certifie qu'il ne faut pas se laisser prendre à
« l'hystérie collective » car les malades « guérissent
à 98% et sont souvent des très vieux avec importante comorbidité).
Le
Covid-19 n’est pourtant plus une « petite
grippe »
mais la « pire
crise sanitaire depuis un siècle ».
Mais les soldats doivent aller au combat mains nues.
Tout
est fait pour justifier, re-justifier et noyer l'incurie de l'Etat à
avoir conservé un nombre important de masques, son irresponsabilité, son "insoutenable légèreté" d'avoir laissé toutes les productions pharamaceutiques aux mains des
industriels chinois. L'Etat a bazardé toute l'industrie, refusé de
distribuer des masques à toute la population, refusé la
généralisation de tests, comme il refuse d'homologuer ou de prendre
au sérieux la chloroquine, because querelles de préséance
picrocholine entre le professeur de Marseille et les hautes autorités
désincarnées de la mafia médecine d'Etat et de sa consoeur
l'industrie pharmaceutique.
Pour
comprendre la rigidité de l'Etat « sanitaire » (porteur
du virus du terrorisme bourgeois), il faut garder en tête sa
contradiction principale, il doit veiller d'abord à la santé de
l'économie capitaliste, l'humain cette machinerie avec robots
nanarques c'est zéro. Lorsque le journaliste de TF1 ce soir termine
sa liste de reportages sur la situation confinée face au ministre,
on vient de voir des vendeuses qui se plaignent de ne pas disposer de
gants ni de masques, souci de la plupart des travailleurs (certes pas
intelligents et qui méritent une paye de merde) croit-on que le
premier commis de Macron va répondre ou répéter les âneries de
Salomon et Véran-véreux ? Il esquive sans gêne et conclut par
son bla-bla pédagogique où il est dit qu'il faut sauver « les
plus fragiles d'entre nous ». Qui, eux aussi, attendent
toujours les centaines de millions de masques, promis tous les jours
par le clown Salomon.
LA
FIN DE LA PEUR DE MOURIR
Dans
toutes les révolutions on a vu que les masses, dans tous les pays,
sont si excédées et dans des conditions où la mort est partout,
n'ont plus peur des balles ni de mourir. Il est étrange que le
pouvoir bourgeois se permette de tenir des propos aussi chauvins et
scandaleux à propos des médecins « morts au combat »,
comme s'ils avaient choisi librement de combattre et avec toutes les
garanties minimum pour y être protégés. Dangereux argument qui
leur reviendra dans la gueule un beu jour. C'est nouveau les
circonstances que l'on vit, où l'on ne peut plus vivre dans le lit
douillet de la consommation éternelle. Où je vais aller au boulot,
la peur au ventre, pour douze cent balles par mois et pour un connard
de patron. Qu'ai-je à perdre désormais ? Ma vie reste
aléatoire, si je pouvais m'enfuir comme les bobos partis en quatre
quatre, mais demain je dois m'entasser dans le métro, même pas à
un mètre, même pas à vingt centimètres mais tout contre un
possible malade no apparent et qui ne le sait pas lui-même
probablement.
De
petits rigolos, sous une nouvelle parure néo-trotskienne
#COVID-ENTRAIDE
FRANCE
nous
inventent une possible lutte (après réussite du
conditionnement-confinement), nous invite à la lutte fumeuse
ci-dessous :
« Nous allons transformer l’isolement imposé en immense élan d’auto-organisation et de solidarité collective
Face
à cette rhétorique militariste, nous affirmons une autre logique. À
« l’union nationale » nous préférons l’entraide
générale. À la guerre, nous opposons le soin, de nos proches
jusqu’aux peuples du monde entier et au vivant. En France, comme
dans les autres pays, nous allons tenir ensemble pour faire face à
l’épidémie. Nous allons transformer l’isolement imposé en
immense élan d’auto-organisation et de solidarité collective ».
Ils
appelent à entrer en résistance associative :
« Nous
appelons donc à renforcer la solidarité et l’auto-organisation
pour faire face à la pandémie et la crise systémique, partout où
c’est possible, sous toutes les formes imaginables, tout en
respectant la nécessité absolue du confinement pour freiner la
propagation. Plus particulièrement, nous appelons à rejoindre le
réseau de solidarité auto-organisé #COVID-ENTRAIDE
FRANCE qui se constitue dans
des dizaines de lieux depuis une dizaine de jours. Nous invitons à
créer des groupes d’entraides locaux en ligne et sur le terrain,
de notre hameau à notre village, de notre immeuble à notre ville.
Nous appelons à recenser les centaines d’initiatives qui se créent
à travers une
cartographie collaborative".
Lutte
ouvrière de son côté prend la défense des petites mains et
dénonce les riches. Le NPA reste une grenouille impuissante de la
gauche bourgeoise décatie, mais n'a, pour s'opposer aux
incriminations gouvernementales – Stop à l'union nationale- que
des récriminations molles d'un autre temps parlementariste :
« A l’Assemblée
nationale, la France insoumise et le PCF ont enfin commencé à
corriger le tir, s’opposant au texte. En effet, il aurait été
suicidaire d’approuver un tel dispositif d’attaque contre les
droits des salariés. Cela n’a pas empêché le PS de s’abstenir...
et le RN d’approuver ce texte. Tous les travailleurs/ses doivent le
savoir : le RN est d’accord avec Macron pour détruire le Code
du travail et défendre les patrons !Nous avons besoin de
l’unité du mouvement ouvrier contre le plan d’urgence du
gouvernement. Pour cela, nous nous adressons à l’ensemble des
organisations sociales et politiques du mouvement ouvrier, aux
militant.e.s syndicaux, aux militant.e.s de la France insoumise, du
PCF, etc. : opposons-nous ensemble au plan d’urgence du
gouvernement. Ne laissons pas ce gouvernement piétiner nos droits et
arroser le patronat ! ».
Ces
bobos n'ont pas plus à parler au nom du « mouvement ouvrier »
que les derniers pitres de la gauche bourgeoise. Pour l'heure ils
restent comme tout le monde confinés dans leurs vieilleries
historiques et leurs penchants infantiles à rivaliser avec les
derniers vestiges de la gauche dégarnie et en fauteuil roulant.
Je
veux terminer ici par une longue citation de Trotsky contre ce culte
de l'auto-organisation qui m'énerve car c'est la chanson depuis des
années des divers clans contestataires gauchistes et de certains
qui, dans le milieu maximaliste ont les mots « conseils
ouvriers » à la bouche comme une recette. Voici ce qu'explique
très bien la plume de paon Trotsky contre LE FETICHISME CONSEILLISTE
(Leçons d'Octobre) :
« …
Très instructive à ce point de vue est la lutte que Lénine engagea
après les journées de juillet contre le fétichisme soviétiste.
Les soviets s.-r. mencheviks étant devenus en juillet des
organisations poussant ouvertement les soldats à l'offensive et
persécutant les bolcheviks, le mouvement révolutionnaire des masses
ouvrières pouvait et devait se chercher d'autres voies. Lénine
indiquait les comités d'usines comme organisation de la lutte pour
le pouvoir. Très probablement, le mouvement aurait suivi cette ligne
sans l'insurrection de Kornilov qui obligea les soviets conciliateurs
à se défendre eux-mêmes et permit aux bolcheviks de leur insuffler
à nouveau l'esprit révolutionnaire en les liant étroitement aux
masses par l'intermédiaire de leur gauche, c'est-à-dire des
bolcheviks.
Cette
question, comme l'a montré la récente expérience de l'Allemagne, a
une immense importance internationale. Dans ce pays, les soviets
furent plusieurs fois construits comme organes de l'insurrection,
comme organes du pouvoir sans pouvoir. Le résultat fut qu'en 1923 le
mouvement des masses prolétariennes et semi-prolétariennes commença
à se grouper autour des comités d'usines, qui au fond remplissaient
les mêmes fonctions que celles qui incombaient chez nous aux soviets
dans la période précédant la lutte directe pour le pouvoir.
Cependant, en août et en septembre, quelques camarades proposèrent
de procéder immédiatement en Allemagne à la création de soviets.
Après de longs et ardents débats leur proposition fut repoussée,
et avec raison. Comme les comités d'usines étaient déjà devenus
effectivement les points de concentration des masses
révolutionnaires, les soviets auraient, dans la période
préparatoire, joué un rôle parallèle à ces comités d'usines et
n'auraient été qu'une forme sans contenu. Ils n'auraient fait que
détourner la pensée des tâches matérielles de l'insurrection
(armée, police, centuries, chemins de fer, etc.) pour la reporter
sur une forme d'organisation autonome. D'autre part, la création des
soviets comme tels, avant l'insurrection, aurait été comme une
proclamation de guerre non suivie d'effet. Le gouvernement qui était
obligé de tolérer les comités d'usines, parce qu'ils réunissaient
autour d'eux des masses considérables, aurait frappé les premiers
soviets comme organe officiel cherchant à s'emparer du pouvoir. Les
communistes auraient été obligés de prendre la défense des
soviets en tant qu'organisation. La lutte décisive n'aurait pas eu
pour but la prise ou la défense de positions matérielles et ne se
serait pas déroulée au moment choisi par nous au moment où
l'insurrection aurait découlé nécessairement du mouvement des
masses; elle aurait éclaté à cause d'une forme d'organisation, à
cause des soviets, au moment choisi par l'ennemi. Or, il est évident
que tout le travail préparatoire de l'insurrection pouvait avec un
plein succès être subordonné à la forme d'organisation des
comités d'usines qui avaient déjà eu le temps de devenir des
organisations de masses qui continuaient à augmenter et à se
fortifier et laissaient au Parti les coudées franches sous le
rapport de la fixation de la date de l'insurrection. Evidemment, à
une certaine étape, les soviets auraient dû surgir. Il est douteux
que, dans les conditions que nous venons d'indiquer, ils eussent
surgi au fort de la lutte comme organes directs de l'insurrection,
car il eût pu en résulter au moment critique une dualité de
direction révolutionnaire. Il ne faut pas, dit un proverbe anglais,
changer de cheval quand on traverse un torrent. Il est possible que,
après la victoire dans les principales villes, les soviets eussent
commencé à apparaître sur tous les points du pays. En tout cas,
l'insurrection victorieuse aurait nécessairement provoqué la
création des soviets comme organes du pouvoir.
Il
ne faut pas oublier que, chez nous, les soviets avaient déjà surgi
à l'étape "démocratique" de la révolution, qu'ils
avaient été alors légalisés en quelque sorte, que nous en avions
ensuite hérité et que nous les avions utilisés. Il n'en sera pas
de même dans les révolutions prolétariennes d'Occident. Là, dans
la majorité des cas, les soviets se créeront sur l'appel des
communistes et seront par suite des organes directs de l'insurrection
prolétarienne. Il n'est pas impossible, évidemment, que la
désorganisation de' l'appareil étatique bourgeois devienne très
forte avant que le prolétariat puisse s'emparer du pouvoir, ce qui
permettrait de créer des soviets comme organes déclarés de la
préparation de l'insurrection. Mais il y a bien peu de chance pour
que cela soit la règle générale. Dans le cas le plus fréquent, on
ne parviendra à créer les soviets qu'aux derniers jours, comme
organes directs de la masse prête à s'insurger. Enfin, il est très
possible également que les soviets surgissent après le moment
critique de l'insurrection et même après sa victoire comme organes
du nouveau pouvoir. Il faut avoir constamment devant les yeux toutes
ces éventualités pour ne pas tomber dans le fétichisme
d'organisation et ne pas transformer les soviets, de forme souple,
vitale de lutte, en "principe " d'organisation, introduit
de l'extérieur dans le mouvement et entravant son développement
régulier ».
« Devant
le déchaînement du mal, les hommes, ne sachant que devenir,
cessèrent de respecter la loi divine ou humaine. » Thucydide
NOTES
1En
voici la définition précise et qui va tout à fait à la politique
d'incrimination du gouvernement Macron : «Une
incrimination
est une mesure de politique
criminelle
consistant, pour l’autorité compétente, à ériger un
comportement déterminé en infraction,
en déterminant les éléments constitutifs de celle-ci et la peine
applicable. »
2Pour
ceux qui sont sortis de l'enseignement nunuche et falsifié du
lycée, il n'y a aucune union nationale au front, comme il n'y en a
aucune sous le général Macron. Le monde des tranchées reste
complètement inégalitaire. Les moments de solidarité et de
camaraderie c'est pour la galerie et la mystification chauvine.
Demeurent de fantastiques disparités de ressources, notamment à
travers les colis reçus. Les officiers reçoivent de leur famille
des homards et de la bouillabaisse, avec des vêtements et des
montres de prix, et sont assez souvent embarrassés du caractère
luxueux des envois familiaux. Les hiérarchies sociales civiles se
trouvent en quelque sorte intensifiées par le fonctionnement propre
de la hiérarchie militaire (notez que les bobos gauchistes ni
l'ultra-gauche gauchistes ne prononcent jamais le mot hiérarchie,
parce qu'ils y tiennent à LEUR propre hiérarchie). Certains
parviennent à pratiquer l’escrime et le tennis. La guerre est ici
la continuation de la vie civile par d’autres moyens, qui
supposent l’existence d’un personnel de service nombreux et
obéissant. Les différences de classe sont aussi marquées dans la
perception aiguë des spécificités négatives des classes
populaires : alcoolisme, addiction au jeu de cartes, goût pour
les plaisanteries grasses, grégarisme. Tout cela est absent
évidemment de la superproduction américano-britannique « 1917 ».
3La
plus grosse propagation du virus en France est partie de Mulhouse où
un rassemblement évangélique (et angélique) international de 3000
personnes a permis, lorsque tous ces bedeaux sont repartis en avion
ou en voiture, d'exporter les germes néfastes un peu partout
ailleurs. Idem pour le centre de confinement de Compiègne, qu'on a
déjà oublié, où des arrivants avaient été confiné, cela
soulevant d'ailleurs des protestations, mais on avait oublié de
protéger les militaires, aussi méprisés que les flics, résultat
ils ont été contaminés à leur tour...
4«
Pendant que les « déjà confiné.e.s », les migrant.e.s
enfermé.e.s en centres de rétentions et les prisonnier-e-s voient
leur situation encore aggravée. Pendant
que les habitant.e.s des quartiers populaires et les personnes
racisé.e.s sont parmi les premier.e.s visé.e.s par la répression
liée au confinement ».
5Avec
peu de mansuétude, je note que nombre de politiciens sénateurs et
députés sont « vérolés » à leur tour, mais ils n'en
cessent pas pour autant d'incrimner tous ceux qui ne vont pas à la
messe du « masque inutile pour la population ». Ces
gens-là serrent la main tous les jours à 200 ou 300 personnes, ce
qui leur confère un statut de personnages importants. Manque de pot
là, les balles atteignent aussi les planqués de l'arrière !
6Dans
un premier temps, Olivier Véran a
affirmé
que “le masque dans la population en général n’est pas utile”.
Selon le ministre de la Santé, sa distribution à grande échelle
ne commencerait à montrer son efficacité contre la propagation du
virus uniquement si “au moins 60% de la population portait un
masque en permanence”, comme il l’a encore répété ce dimanche
22 mars sur RTL et LCI. Mais face au mécontentement grandissant,
notamment du personnel soignant, Olivier Véran a feint une marche
arrière : « L’heure
n’est pas à la moindre polémique ou la volonté de rejeter la
faute sur tel ou tel, il y a 7, 8 ou 10 ans. Sincèrement, ce n’est
pas le sujet” . Ses prédécesseurs dans le viseur? “Quels que
soient les processus de décision ayant conduit à ce que les stocks
ne soient pas renouvelés dans la durée, toujours est-il que ces
stocks se sont réduits année après année, de sorte que lorsque
le Covid-19 est apparu, il ne restait un stock d’État que de
117
millions de masques chirurgicaux pour adultes et un stock
stratégique d’État en masques FFP2”, a-t-il déclaré lors
d’une allocution télévisée samedi. En
2011, Xavier Bertrand était alors ministre de la Santé. “Toutes
les réponses devront être apportées, mais pour le moment, c’est
zéro polémique”, a-t-il lui aussi lancé ce dimanche 22 mars sur
BFMTV.
Trois jours auparavant, il prenait pourtant les devants. “S’il y
a une commission d’enquête, je répondrai de ce que j’ai dû
faire pendant mes fonctions. Et on devra aussi comprendre pourquoi
on est passé de 1,4 milliard de masques, quand j’ai quitté mes
fonctions, à 140 millions au moment où Olivier Véran prend les
siennes”, déclarait-il vendredi
20 mars sur France 5.
Et d’esquisser ce qui pourrait ressembler à la ligne de défense
des ministres qui lui ont succédé: ” En 2013, il y a un avis,
qui ne vient pas du ministère de la Santé mais du Secrétariat de
la défense nationale, qui dit qu’à partir de cette date, c’est
chaque employeur qui devra fournir les masques à ses salariés.
C’est à partir de ce moment qu’on doit avoir toutes les
questions” a pointé l’ancien ministre de la Santé. En
2013, c’est Marisol Touraine qui occupait le poste. “Il n’y a
pas eu de renouvellement de stock de masques depuis 2011. C’est
une erreur ?”, lui a demandé la chaîne internationale TV5, le
7 mars dernier.
Visiblement surprise par la question, elle a préféré botter en
touche. Mise en cause indirectement pour sa gestion de stocks de
masques, la ministre de la Santé de 2012 à 2017 regrette que
“certains veuillent alimenter des polémiques inutiles”. Elle
affirme que “les stocks de masques chirurgicaux ont régulièrement
augmenté” entre 2012 et 2017. Tout en rendant hommage à la façon
dont Olivier Véran gère la crise sanitaire du coronavirus, Marisol
Touraine assure avoir “fait ce qu’il fallait”. Lire dans l'OBS l'article de Eva Illouz : "L'insoutenable légèreté du capitalisme vis à vis de notre santé".
7Celle
qui va faire pisser le chien deux fois devient ainsi une vraie
terroriste, et ne parlons pas de ceux qui courent sur des plages
désertes, ce sont sans doute de futures recrues de daech !
8Un
site a été créé pour vous permettre de caculer combien de temps
vous pourrez tenir avec votre réserve de papier toilette : How
Much Toilet Paper ?
9Comme
je l'ai déjà signalé, la fermeture de plusieurs bureaux de Poste
n'a pas été dûe à des décisions « humanitaires » de
la hiérarchie mais à la pression des ouvriers, menaçant non de
grève mais de retrait. Parmi la police nombreux aussi sont ceux qui
se sont fait porter pâle.
La marraine de guerre: l'infirmière et la putain |
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