"La suppression de la propriété privée... suppose, enfin, un processus universel d’appropriation qui repose nécessairement sur l’union universelle du prolétariat : elle suppose « une union obligatoirement universelle à son tour, de par le caractère du prolétariat lui-même » et une « révolution qui (...) développera le caractère universel du prolétariat ».
Marx (L'idéologie allemande)

«Devant le déchaînement du mal, les hommes, ne sachant que devenir,
cessèrent de respecter la loi divine ou humaine. »

Thucydide

mardi 24 mars 2020

LA LUTTE DE CLASSE AU TEMPS DE LA PANDEMIE


« INCRIMINER. C'est un mot qui donne la plaisante idée de l'inoculation du crime. Elle ne serait pas difficile, soit au physique, soit au moral : mais l'opérateur mériterait l'anathème. Il vaudrait mieux penser à une inoculation propre à innocenter le pauvre genre humain, qui n'est désormais devenu que trop coupable ».
Giacomo Casanova (Ma voisine la postérité, p.58)
« SANS-JUPON. Ce mot aussi ne manque pas de charme, et il est moins malhonnête que sans-culotte, car au bout du compte le jupon n'exclut pas les juges. Je ne savais pas qu'il y eût des insurgentes appelées ainsi. Heureuse révolution ! ».
Le même (page 100)

« Dans la guerre qui s'engage, la France aura pour elle le droit, dont les peuples, non plus que les individus, ne sauraient impunément méconnaître l'éternelle puissance morale. Elle sera héroïquement défendue par tous ses fils, dont rien ne brisera devant l'ennemi l'union sacrée et qui sont aujourd'hui fraternellement assemblés dans une même indignation contre l'agresseur et dans une même foi patriotique. »
Raymond Poincaré, Président de la République, message aux assemblées du 4 août 1914


LES INCRIMINATIONS GOUVERNEMENTALES...

« Mobilisation nationale », « Union nationale », « Solidarité nationale »... quasiment les mêmes mots utilisés par tous les gouvernements chauvins du monde en 1914 pour incriminer et envoyer « au front » les « enfants de la patrie »... au profit des marchands de canon. C'est une guerre a dit Macron sans képi doré, et l'ordonnancement des opérations « sanitaires » fonctionne en effet aussi stupidement et injustement qu'une mobilisation militaire par toute une série d'incriminations1. On doit obéir aux ordres d'en haut. Pourquoi ? Parce qu'il le faut. Parce qu'il y va de l'intérêt de tous. Faux. Archi-faux. Comme en août 14 puis plus tard dans les tranchées, les classes sociales restent séparées et les privilèges maintenus, les mensonges arrogants2.
Le recours au confinement, qui passe pour le nec plus ultra de la réaction (tardive) gouvernementale, n'est hélas qu'un moyen datant du Moyen-âge, qui est certes relativement efficace mais qui aurait pu être remplacé par des méthodes plus modernes, par exemple le dépistage si bien utilisé en particulier en Corée. Pas de confinement total, a déclaré Macron ce soir. Bien sûr que le mieux serait pas de confinement du tout, et que, impulsivement, ce gouvernement peu intrépide et peu courageux s'est trop avancé à exiger un confinement croissant, alors qu'il lui faut rétropédaler face à la catastrophe économique que cela induit.
Si l'on excepte la mauvaise foi concernant l'impéritie pour les protections sanitaires, tout ce que ce gouvernement bourgeois a codifié et mis en place n'est pas criticable. Ce qui reste irrémédiablement honteux, c'est son comportement méprisant et son éloignement congénital de la réalité sociale. Cette propension des élites en cravates et en Louboutin à nous infantiliser avec ces recommandations radotées, qui ne se discutent pas, ces gestes barrières qui sont agités comme des mouchoirs à fleurs de lys, où chaque toubib se prend pour un politicien et chaque politicien pour un toubib. Toubib or not toublib ?

Evidemment, en ce qui concerne la fermeture des frontières, contrairement aux comiques de l'internationalisme idéaliste, en particulier les islamo-gauchistes béats, celle-ci était inévitable. Pour deux raisons, la première étant celle du contrôle policier de la population, chaque pays dépend de sa propre administration et l'encadrement sécuritaire et « sanitaire » de la population civile ne dispose pas d'une police internationaliste (c'est pourquoi l'Europe est apparue une nouvelle fois comme une coquille vide) ; la deuxième est que le flux de populations incontrôlées est porteur de la généralisation des virus comme l'histoire, sans parti pris idéologique, le démontre3. La grippe espagnole s'est répandue très vite du fait des mouvement de populations en tous sens après 1918. Cet aspect n'est pas spécialement nationaliste, même s'il a été utilisé comme tel jadis. Il a abouti aussi au confinement dans des camps isolés, par exemple au Canada à l'époque, de familles entières d’immigrants issus de pays ennemis, et un grand nombre de l’Empire austro-hongrois. Il est consternant que, là aussi enfermé dans la posture du déni, les commis d'Etat ne se soient pas plus souciés des taulards que des migrants et des pauvres à la rue ; on a évoqué la proposition des dizaines de lits dans des hôtels réquisitionnés ou tel hangar désaffecté à la périphérie... On n'a pas cessé de menacer des pires amendes la population en général lorsqu'elle s'avise de faire du jogging à plus d'un killomètre du chez soi, en prônant un confinement individuel pièce par pièce même dans une même famille, mais les concentrations de miséreux ne se sont pas vu offrir des logements quelconques pour s'isoler. Les pauvres peuvent donc crever, et on leur demandera s'ils sont trop nombreux, de se confiner « à domicile » dans leurs taudis pour ne pas embouteiller « nos » hôpitaux déjà débordés par des français qui meurent étouffés. Ils ne font pas partie des « personnes les plus fragiles », bien entendu « nos vieux », que l'on est déjà obligé de « trier » dans les couloirs de la mort assistée. Les islamo-gauchistes, avec leur écriture inclusive débile en ont parlé dans leurs sectes4, mais sans voir ni dénoncer vraiment la misère sociale et l'impossibilité de confinement dans des habitats infâmes et soumis à la promiscuité et à la saleté. Les bobos gauchistes de LO et du NPA ont été ardents dans les cohortes syndicales pour défendre les retraites avantageuses de la fonction publique, mais la condition misèreuse des couches sociales inférieures est étrangère au dramatique « pouvoir d'achat » des bons travailleurs syndiqués.

Mais voilà le confinement officiel n'est plus discutable, on peut le prolonger ou le durcir mais c'est tout. C'est la doxa officielle, et quiconque la conteste se met hors la loi et doit être condamné sur les plateaux de télévision. Or, depuis deux mois, ce confinement prend l'eau, c'est à dire qu'il n'existe pas, qu'il n'a pas existé pour la classe ouvrière, celle qui est « au front » en premier lieu – le personnel soignant du cadre à l'exécutant – mais aussi et surtout cette grande majorité de travailleurs des services, commerces, routiers, livreurs, boueux, etc. De même qu'en 2011 les gouvernants de l'époque n'ont pas jugé utile de se soucier de la mise à la poubelle de millions de masques de protection, de même les successeurs auront tout fait pour les « couvrir » et refuser de toutes les manières qu'ils soient incriminés, parce qu'ils magouillent toujours ensemble et qu'ils sont du même monde5. Deux mondes, deux classes inconciliables, mais c'est toujours la même qui est envoyée au casse-pipe et qui n'a même pas encore le même niveau de solidarité que les bourgeois entre eux6. Fait frappant, qu'on a déjà constaté dans les révoltes sociales récentes, d'autres victimes sont dans le bateau qui coule, appartenant communément aux couches moyennes, ce qui est le cas d'une partie de professions de santé qui ont en général un geste de répuslion si on leur dit qu'ils/elles sont aussi surtout des prolétaires. L'hôpital est d'ailleurs très hiérarchisé. L'aide-soignant est considéré comme pas grand chose. Le toubib est grand seigneur, quoique l'excuse de longues études ne le transforme plus automatiquement en docte bourgeois comme pendant les siècles passés. Mais voilà que pire qu'en 14, où le lieutenant lançait l'assaut en restant dans la tranchée, le capitaine de vaisseau médical est traité lui aussi comme un vulgaire aide-soignant. Qu'il peut tomber lui aussi au front du virus impitoyable.

Pourquoi le confinement « national » prend-il l'eau ? Pourquoi plus exacement n'est-il pas crédible ? D'abord parce qu'il est rigide comme seule peut l'être une « mobilisation nationale ». Une mobilisation nationale signifie toujours : cesser de penser et obéir. Que n'a-t-on cessé d'incriminer ces « salauds » qui continuaient à s'agglutiner dans la rue, sur les marchés, sans aucune mais aucune « distanciation sociale » - terme qui magnifie à merveille l'individualisme le plus « portable » - quand dans le même temps était fustigé l'individualisme dangereux de cette absence de garde à vous, de garde à fous allais-je dire7. Au point que les racailles de banlieue qui crachèrent sur les flics remontèrent dans mon estime. Ah quand même de vrais réfractaires, peut-être pas beaux et pas gentils, pas très citoyens, pas très sanitaires mais porteurs d'une révolte quand même justifiée contre les criminels au pouvoir qui jouent aux bons samaritains et aux sauveurs du peuple alcoolique et qui bat les femmes.

LE PAPIER WC NEC PLUS ULTRA DE LA VIE (lutte) SOCIALE DE PLUS EN PLUS INTROVERTIE

Il y a trois mois, vous m'auriez assuré que des gens étaient prêts à s'entretuer pour des rouleaux de papier WC, je vous aurais ri au nez. Si si, on a vu partout des gens se battre pour du papier PQ8. Vrai de vrai. Pas invraisemblable, non vrai de vrai. On était là au sommet de la pensée occidentale et de la mièvrerie consumériste. L'école autodidacte du socialisme, de l'anarchisme voire du communisme nous avait toujours enseigné que les révolutions avaient lieu parce que les pauvres ou les prolétaires avaient faim. L'estomac est donc révolutionnaire, ai-je toujours pensé. Que nenni l'hygiène du cul – qui ne l'est pas – fût un sévère sujet d'insurrection boutiquière. Encore une preuve d'individualisme, me direz-vous. On ne pense qu'à son c... pas assez à ses semblables !

Il y a affolement et affolement. L'affolement pour le papier WC est très moderne. Je ne crois pas qu'il existait au temps de la révolution de 1917 ni en l'an 40 en France. J'ai visité au cours de ma carrière des centaines d'habitations en démolition, et j'ai trouvé généralement sutout de vieux stocks de boite de sucres au fond ou dans les doubles fondes des placards.

Situation inédite où le futile côtoie le plus dramatique, où la mort est redevenue présente comme jamais dans l'ouate de la vie urbaine, mais où on n'est surtout pas tous ensemble. Tout le monde n'a pas un confinement confortable. Les cadres peuvent travailler chez eux. Les ouvriers faut aller au boulot. Les inquisiteurs du confinement civil et obligatoire n'ont pas cessé de moquer ceux qui prétendaient que le masque était nécessaire pour toute la population, au nom d'une seule exception le personnel médical. La pédagogie répétitive avec les arguments les plus cruches ne vint pourtant pas à bout des récalcitrants qui le portent de plus en plus dans la rue. Plus les docteurs soldats de Macron sur les plateaux de bourrage de crâne radotaient ce mensonge plus montait le prix du masque au marché noir, plus il était tentant pour petit ou grand voleur de briser la vitre de n'importe quel véhicule d'infirmière ; des stocks entiers continuent d'être dérobés ; l'Etat tchèque, lui, a carrément fauché les millions de masques destinés à l'Italie.

Tous ces routiers privés non pas de papier WC mais de WC et de douche, et aussi d'approvisionnement en nourriture, les nanarques qui nous gouvernent ils n'y avaient pas pensé, comme ils n'avaient pas pensé que des gilets jaunes s'insurgeraient contre des décisions bureaucratiques d'en haut. Des camions, pense le bébé narnarque avec son petit cul et sa petite chemise, ça roule jour et nuit. Tout à leur leçon pachydermique sur l'impératif du masque pour l'infirmière du coin, les nanarques avaient imaginé que la petite caissière, au ras des glaviots du consommateur indélicat ne pouvait prétendre être protégée par un masque dont les propriétés protectrices sont faites sur mesure pour protéger seulement entre les murs de l'hôpital ; elles tiendraient donc leur modeste rôle à douze cent balles ces marraines là, sans moufter. Sauf que, autre forme de la lutte de classe introvertie, elles se portent elles aussi de plus en plus pâles, et sont remplacée par des jeunes qu'on n'avait pas l'habitude de voir dans le quartier. Ou elles se fabriquent des masques en toile. Puisque les nanarques n'obéissent qu'aux financiers, il est naturel qu'ils se fichent de la vie de petites souris sans éducation et qui peuvent être remplacées par des machines plus intelligentes.

LA DESERTION REVOLUTIONNAIRE

Du jamais vu, les sous-fifres Salomon et Véran se ridiculisaient chaque soir en répétant les mêmes consignes de rejet de masques et de gants pour la population civile, et même pour les flics. Etaient oublié surtout les marraines principales du front, ces milliers de vendeuses des supermarchés où la désertion est aussi massive qu'à la Poste9. En Octobre 17 et sur le Front allemand les désertions massives ont signalé les débuts de la révolution internationale.

Constat inquiétant, la peur d'aller au travail s'est généralisée alors que le général Macron nous chantait qu'il faut « faire nation ». Avec la loi « urgence coronavius » l'Etat des financiers et des patrons a choisi de montrer les dents. La démocratie bourgeoise si fielleuse se dévoile comme terroriste avec ses aussweiss et sa situation d'alerte permanente qui traduit plus l'affolement des grands capitaux que la paranoïa de la population. La lutte de classe peut s'exprimer par procuration malgré le terrorisme sanitaire. Si les petites mains de ladistribution alimentaire ne se contentaient pas de râler mais bloquaient les caisses, nul doute qu'en quelques heures on irait mettre à feu et à sang l'Elysée et les sinistres institutions de menteurs professionnels.

Elles ne portent bien souvent pas de masques, croisent des centaines de personnes chaque jour,
manipulent des produits saisis par des centaines de clients, encaissent des pièces de monnaie qui ont été touchées des milliers de fois, sans avoir le temps de se laver les mains régulièrement : les 700 000 caissières et caissiers de la grande et petite distribution – dans leur grande majorité des femmes – sont en première ligne face au coronavirus.
Le 16 mars, lors de son deuxième discours sur le coronavirus, Emmanuel Macron n’a pas dit un mot à leur sujet. Il n’a fait aucune annonce sur d’éventuelles livraisons de masques de protection, ni demandé aux grandes enseignes de supermarchés de prendre leurs responsabilités. Il a simplement invité les gens à aller faire leurs courses « avec discipline et distance ». Les aides aux entreprises et aux employeurs ont, elles, été largement évoquées.
Les prolétaires du secteur médical, y inclus leur hiérarchie, n'ont pas cessé de protester face aux improvisations de l'Etat et à l'attitude bornée d'un de ses principaux chiens de garde, devenant une sorte de véritable contre pouvoir qui reléguait les nullités PCF, Mélenchon et NPA au rang de petits rats de l'Opéra. Je l'ai indiqué dans l'article précédent, excédés par l'absence de protections (gants, masques, gel hydro-alcoolique) de nombreux facteurs ont dénoncé des conditions de travail dangereuses et invoqué un retrait... collectif, voire massif. Marche arrière discrète de la hiérarchie apeurée. Bravo les postiers, c'est tout de suite plus efficace en direct comme ça que de suivre le enterrements syndicaux pour cette ridicule lutte pour la retraite alors que le Capital nous laisse aller à la mort, et solitaire dans le cimetière. Ce n'est même pas une retraite éloignée et injuste qui est en jeu cette fois-ci, c'est illico la mort au travail, même si on nous certifie qu'il ne faut pas se laisser prendre à « l'hystérie collective » car les malades « guérissent à 98% et sont souvent des très vieux avec importante comorbidité). Le Covid-19 n’est pourtant plus une « petite grippe » mais la « pire crise sanitaire depuis un siècle ». Mais les soldats doivent aller au combat mains nues.

Tout est fait pour justifier, re-justifier et noyer l'incurie de l'Etat à avoir conservé un nombre important de masques, son irresponsabilité, son "insoutenable légèreté" d'avoir laissé toutes les productions pharamaceutiques aux mains des industriels chinois. L'Etat a bazardé toute l'industrie, refusé de distribuer des masques à toute la population, refusé la généralisation de tests, comme il refuse d'homologuer ou de prendre au sérieux la chloroquine, because querelles de préséance picrocholine entre le professeur de Marseille et les hautes autorités désincarnées de la mafia médecine d'Etat et de sa consoeur l'industrie pharmaceutique.

Pour comprendre la rigidité de l'Etat « sanitaire » (porteur du virus du terrorisme bourgeois), il faut garder en tête sa contradiction principale, il doit veiller d'abord à la santé de l'économie capitaliste, l'humain cette machinerie avec robots nanarques c'est zéro. Lorsque le journaliste de TF1 ce soir termine sa liste de reportages sur la situation confinée face au ministre, on vient de voir des vendeuses qui se plaignent de ne pas disposer de gants ni de masques, souci de la plupart des travailleurs (certes pas intelligents et qui méritent une paye de merde) croit-on que le premier commis de Macron va répondre ou répéter les âneries de Salomon et Véran-véreux ? Il esquive sans gêne et conclut par son bla-bla pédagogique où il est dit qu'il faut sauver « les plus fragiles d'entre nous ». Qui, eux aussi, attendent toujours les centaines de millions de masques, promis tous les jours par le clown Salomon.

LA FIN DE LA PEUR DE MOURIR

Dans toutes les révolutions on a vu que les masses, dans tous les pays, sont si excédées et dans des conditions où la mort est partout, n'ont plus peur des balles ni de mourir. Il est étrange que le pouvoir bourgeois se permette de tenir des propos aussi chauvins et scandaleux à propos des médecins « morts au combat », comme s'ils avaient choisi librement de combattre et avec toutes les garanties minimum pour y être protégés. Dangereux argument qui leur reviendra dans la gueule un beu jour. C'est nouveau les circonstances que l'on vit, où l'on ne peut plus vivre dans le lit douillet de la consommation éternelle. Où je vais aller au boulot, la peur au ventre, pour douze cent balles par mois et pour un connard de patron. Qu'ai-je à perdre désormais ? Ma vie reste aléatoire, si je pouvais m'enfuir comme les bobos partis en quatre quatre, mais demain je dois m'entasser dans le métro, même pas à un mètre, même pas à vingt centimètres mais tout contre un possible malade no apparent et qui ne le sait pas lui-même probablement.

De petits rigolos, sous une nouvelle parure néo-trotskienne #COVID-ENTRAIDE FRANCE
nous inventent une possible lutte (après réussite du conditionnement-confinement), nous invite à la lutte fumeuse ci-dessous :

« Nous allons transformer l’isolement imposé en immense élan d’auto-organisation et de solidarité collective

Face à cette rhétorique militariste, nous affirmons une autre logique. À « l’union nationale » nous préférons l’entraide générale. À la guerre, nous opposons le soin, de nos proches jusqu’aux peuples du monde entier et au vivant. En France, comme dans les autres pays, nous allons tenir ensemble pour faire face à l’épidémie. Nous allons transformer l’isolement imposé en immense élan d’auto-organisation et de solidarité collective ».
Ils appelent à entrer en résistance associative :
« Nous appelons donc à renforcer la solidarité et l’auto-organisation pour faire face à la pandémie et la crise systémique, partout où c’est possible, sous toutes les formes imaginables, tout en respectant la nécessité absolue du confinement pour freiner la propagation. Plus particulièrement, nous appelons à rejoindre le réseau de solidarité auto-organisé #COVID-ENTRAIDE FRANCE qui se constitue dans des dizaines de lieux depuis une dizaine de jours. Nous invitons à créer des groupes d’entraides locaux en ligne et sur le terrain, de notre hameau à notre village, de notre immeuble à notre ville. Nous appelons à recenser les centaines d’initiatives qui se créent à travers une cartographie collaborative".
Lutte ouvrière de son côté prend la défense des petites mains et dénonce les riches. Le NPA reste une grenouille impuissante de la gauche bourgeoise décatie, mais n'a, pour s'opposer aux incriminations gouvernementales – Stop à l'union nationale- que des récriminations molles d'un autre temps parlementariste : « A l’Assemblée nationale, la France insoumise et le PCF ont enfin commencé à corriger le tir, s’opposant au texte. En effet, il aurait été suicidaire d’approuver un tel dispositif d’attaque contre les droits des salariés. Cela n’a pas empêché le PS de s’abstenir... et le RN d’approuver ce texte. Tous les travailleurs/ses doivent le savoir : le RN est d’accord avec Macron pour détruire le Code du travail et défendre les patrons !Nous avons besoin de l’unité du mouvement ouvrier contre le plan d’urgence du gouvernement. Pour cela, nous nous adressons à l’ensemble des organisations sociales et politiques du mouvement ouvrier, aux militant.e.s syndicaux, aux militant.e.s de la France insoumise, du PCF, etc. : opposons-nous ensemble au plan d’urgence du gouvernement. Ne laissons pas ce gouvernement piétiner nos droits et arroser le patronat ! ».
Ces bobos n'ont pas plus à parler au nom du « mouvement ouvrier » que les derniers pitres de la gauche bourgeoise. Pour l'heure ils restent comme tout le monde confinés dans leurs vieilleries historiques et leurs penchants infantiles à rivaliser avec les derniers vestiges de la gauche dégarnie et en fauteuil roulant.


Je veux terminer ici par une longue citation de Trotsky contre ce culte de l'auto-organisation qui m'énerve car c'est la chanson depuis des années des divers clans contestataires gauchistes et de certains qui, dans le milieu maximaliste ont les mots « conseils ouvriers » à la bouche comme une recette. Voici ce qu'explique très bien la plume de paon Trotsky contre LE FETICHISME CONSEILLISTE (Leçons d'Octobre) :


« … Très instructive à ce point de vue est la lutte que Lénine engagea après les journées de juillet contre le fétichisme soviétiste. Les soviets s.-r. mencheviks étant devenus en juillet des organisations poussant ouvertement les soldats à l'offensive et persécutant les bolcheviks, le mouvement révolutionnaire des masses ouvrières pouvait et devait se chercher d'autres voies. Lénine indiquait les comités d'usines comme organisation de la lutte pour le pouvoir. Très probablement, le mouvement aurait suivi cette ligne sans l'insurrection de Kornilov qui obligea les soviets conciliateurs à se défendre eux-mêmes et permit aux bolcheviks de leur insuffler à nouveau l'esprit révolutionnaire en les liant étroitement aux masses par l'intermédiaire de leur gauche, c'est-à-dire des bolcheviks.
Cette question, comme l'a montré la récente expérience de l'Allemagne, a une immense importance internationale. Dans ce pays, les soviets furent plusieurs fois construits comme organes de l'insurrection, comme organes du pouvoir sans pouvoir. Le résultat fut qu'en 1923 le mouvement des masses prolétariennes et semi-prolétariennes commença à se grouper autour des comités d'usines, qui au fond remplissaient les mêmes fonctions que celles qui incombaient chez nous aux soviets dans la période précédant la lutte directe pour le pouvoir. Cependant, en août et en septembre, quelques camarades proposèrent de procéder immédiatement en Allemagne à la création de soviets. Après de longs et ardents débats leur proposition fut repoussée, et avec raison. Comme les comités d'usines étaient déjà devenus effectivement les points de concentration des masses révolutionnaires, les soviets auraient, dans la période préparatoire, joué un rôle parallèle à ces comités d'usines et n'auraient été qu'une forme sans contenu. Ils n'auraient fait que détourner la pensée des tâches matérielles de l'insurrection (armée, police, centuries, chemins de fer, etc.) pour la reporter sur une forme d'organisation autonome. D'autre part, la création des soviets comme tels, avant l'insurrection, aurait été comme une proclamation de guerre non suivie d'effet. Le gouvernement qui était obligé de tolérer les comités d'usines, parce qu'ils réunissaient autour d'eux des masses considérables, aurait frappé les premiers soviets comme organe officiel cherchant à s'emparer du pouvoir. Les communistes auraient été obligés de prendre la défense des soviets en tant qu'organisation. La lutte décisive n'aurait pas eu pour but la prise ou la défense de positions matérielles et ne se serait pas déroulée au moment choisi par nous au moment où l'insurrection aurait découlé nécessairement du mouvement des masses; elle aurait éclaté à cause d'une forme d'organisation, à cause des soviets, au moment choisi par l'ennemi. Or, il est évident que tout le travail préparatoire de l'insurrection pouvait avec un plein succès être subordonné à la forme d'organisation des comités d'usines qui avaient déjà eu le temps de devenir des organisations de masses qui continuaient à augmenter et à se fortifier et laissaient au Parti les coudées franches sous le rapport de la fixation de la date de l'insurrection. Evidemment, à une certaine étape, les soviets auraient dû surgir. Il est douteux que, dans les conditions que nous venons d'indiquer, ils eussent surgi au fort de la lutte comme organes directs de l'insurrection, car il eût pu en résulter au moment critique une dualité de direction révolutionnaire. Il ne faut pas, dit un proverbe anglais, changer de cheval quand on traverse un torrent. Il est possible que, après la victoire dans les principales villes, les soviets eussent commencé à apparaître sur tous les points du pays. En tout cas, l'insurrection victorieuse aurait nécessairement provoqué la création des soviets comme organes du pouvoir.
Il ne faut pas oublier que, chez nous, les soviets avaient déjà surgi à l'étape "démocratique" de la révolution, qu'ils avaient été alors légalisés en quelque sorte, que nous en avions ensuite hérité et que nous les avions utilisés. Il n'en sera pas de même dans les révolutions prolétariennes d'Occident. Là, dans la majorité des cas, les soviets se créeront sur l'appel des communistes et seront par suite des organes directs de l'insurrection prolétarienne. Il n'est pas impossible, évidemment, que la désorganisation de' l'appareil étatique bourgeois devienne très forte avant que le prolétariat puisse s'emparer du pouvoir, ce qui permettrait de créer des soviets comme organes déclarés de la préparation de l'insurrection. Mais il y a bien peu de chance pour que cela soit la règle générale. Dans le cas le plus fréquent, on ne parviendra à créer les soviets qu'aux derniers jours, comme organes directs de la masse prête à s'insurger. Enfin, il est très possible également que les soviets surgissent après le moment critique de l'insurrection et même après sa victoire comme organes du nouveau pouvoir. Il faut avoir constamment devant les yeux toutes ces éventualités pour ne pas tomber dans le fétichisme d'organisation et ne pas transformer les soviets, de forme souple, vitale de lutte, en "principe " d'organisation, introduit de l'extérieur dans le mouvement et entravant son développement régulier ».



« Devant le déchaînement du mal, les hommes, ne sachant que devenir, cessèrent de respecter la loi divine ou humaine. » Thucydide


NOTES


1En voici la définition précise et qui va tout à fait à la politique d'incrimination du gouvernement Macron : «Une incrimination est une mesure de politique criminelle consistant, pour l’autorité compétente, à ériger un comportement déterminé en infraction, en déterminant les éléments constitutifs de celle-ci et la peine applicable. »
2Pour ceux qui sont sortis de l'enseignement nunuche et falsifié du lycée, il n'y a aucune union nationale au front, comme il n'y en a aucune sous le général Macron. Le monde des tranchées  reste complètement inégalitaire. Les moments de solidarité et de camaraderie c'est pour la galerie et la mystification chauvine. Demeurent de fantastiques disparités de ressources, notamment à travers les colis reçus. Les officiers reçoivent de leur famille des homards et de la bouillabaisse, avec des vêtements et des montres de prix, et sont assez souvent embarrassés du caractère luxueux des envois familiaux. Les hiérarchies sociales civiles se trouvent en quelque sorte intensifiées par le fonctionnement propre de la hiérarchie militaire (notez que les bobos gauchistes ni l'ultra-gauche gauchistes ne prononcent jamais le mot hiérarchie, parce qu'ils y tiennent à LEUR propre hiérarchie). Certains parviennent à pratiquer l’escrime et le tennis. La guerre est ici la continuation de la vie civile par d’autres moyens, qui supposent l’existence d’un personnel de service nombreux et obéissant. Les différences de classe sont aussi marquées dans la perception aiguë des spécificités négatives des classes populaires : alcoolisme, addiction au jeu de cartes, goût pour les plaisanteries grasses, grégarisme. Tout cela est absent évidemment de la superproduction américano-britannique « 1917 ».
3La plus grosse propagation du virus en France est partie de Mulhouse où un rassemblement évangélique (et angélique) international de 3000 personnes a permis, lorsque tous ces bedeaux sont repartis en avion ou en voiture, d'exporter les germes néfastes un peu partout ailleurs. Idem pour le centre de confinement de Compiègne, qu'on a déjà oublié, où des arrivants avaient été confiné, cela soulevant d'ailleurs des protestations, mais on avait oublié de protéger les militaires, aussi méprisés que les flics, résultat ils ont été contaminés à leur tour...
4«  Pendant que les « déjà confiné.e.s », les migrant.e.s enfermé.e.s en centres de rétentions et les prisonnier-e-s voient leur situation encore aggravée. Pendant que les habitant.e.s des quartiers populaires et les personnes racisé.e.s sont parmi les premier.e.s visé.e.s par la répression liée au confinement ».
5Avec peu de mansuétude, je note que nombre de politiciens sénateurs et députés sont « vérolés » à leur tour, mais ils n'en cessent pas pour autant d'incrimner tous ceux qui ne vont pas à la messe du « masque inutile pour la population ». Ces gens-là serrent la main tous les jours à 200 ou 300 personnes, ce qui leur confère un statut de personnages importants. Manque de pot là, les balles atteignent aussi les planqués de l'arrière !
6Dans un premier temps, Olivier Véran a affirmé que “le masque dans la population en général n’est pas utile”. Selon le ministre de la Santé, sa distribution à grande échelle ne commencerait à montrer son efficacité contre la propagation du virus uniquement si “au moins 60% de la population portait un masque en permanence”, comme il l’a encore répété ce dimanche 22 mars sur RTL et LCI. Mais face au mécontentement grandissant, notamment du personnel soignant, Olivier Véran a feint une marche arrière :  « L’heure n’est pas à la moindre polémique ou la volonté de rejeter la faute sur tel ou tel, il y a 7, 8 ou 10 ans. Sincèrement, ce n’est pas le sujet” . Ses prédécesseurs dans le viseur? “Quels que soient les processus de décision ayant conduit à ce que les stocks ne soient pas renouvelés dans la durée, toujours est-il que ces stocks se sont réduits année après année, de sorte que lorsque le Covid-19 est apparu, il ne restait un stock d’État que de
117 millions de masques chirurgicaux pour adultes et un stock stratégique d’État en masques FFP2”, a-t-il déclaré lors d’une allocution télévisée samedi. En 2011, Xavier Bertrand était alors ministre de la Santé. “Toutes les réponses devront être apportées, mais pour le moment, c’est zéro polémique”, a-t-il lui aussi lancé ce dimanche 22 mars sur BFMTV. Trois jours auparavant, il prenait pourtant les devants. “S’il y a une commission d’enquête, je répondrai de ce que j’ai dû faire pendant mes fonctions. Et on devra aussi comprendre pourquoi on est passé de 1,4 milliard de masques, quand j’ai quitté mes fonctions, à 140 millions au moment où Olivier Véran prend les siennes”, déclarait-il vendredi 20 mars sur France 5. Et d’esquisser ce qui pourrait ressembler à la ligne de défense des ministres qui lui ont succédé: ” En 2013, il y a un avis, qui ne vient pas du ministère de la Santé mais du Secrétariat de la défense nationale, qui dit qu’à partir de cette date, c’est chaque employeur qui devra fournir les masques à ses salariés. C’est à partir de ce moment qu’on doit avoir toutes les questions” a pointé l’ancien ministre de la Santé. En 2013, c’est Marisol Touraine qui occupait le poste. “Il n’y a pas eu de renouvellement de stock de masques depuis 2011. C’est une erreur ?”, lui a demandé la chaîne internationale TV5, le 7 mars dernier. Visiblement surprise par la question, elle a préféré botter en touche. Mise en cause indirectement pour sa gestion de stocks de masques, la ministre de la Santé de 2012 à 2017 regrette que “certains veuillent alimenter des polémiques inutiles”. Elle affirme que “les stocks de masques chirurgicaux ont régulièrement augmenté” entre 2012 et 2017. Tout en rendant hommage à la façon dont Olivier Véran gère la crise sanitaire du coronavirus, Marisol Touraine assure avoir “fait ce qu’il fallait”. Lire dans l'OBS l'article de Eva Illouz : "L'insoutenable légèreté du capitalisme vis à vis de notre santé".

7Celle qui va faire pisser le chien deux fois devient ainsi une vraie terroriste, et ne parlons pas de ceux qui courent sur des plages désertes, ce sont sans doute de futures recrues de daech !
8Un site a été créé pour vous permettre de caculer combien de temps vous pourrez tenir avec votre réserve de papier toilette : How Much Toilet Paper ?
9Comme je l'ai déjà signalé, la fermeture de plusieurs bureaux de Poste n'a pas été dûe à des décisions « humanitaires » de la hiérarchie mais à la pression des ouvriers, menaçant non de grève mais de retrait. Parmi la police nombreux aussi sont ceux qui se sont fait porter pâle. 


La marraine de guerre: l'infirmière et la putain

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