"La suppression de la propriété privée... suppose, enfin, un processus universel d’appropriation qui repose nécessairement sur l’union universelle du prolétariat : elle suppose « une union obligatoirement universelle à son tour, de par le caractère du prolétariat lui-même » et une « révolution qui (...) développera le caractère universel du prolétariat ».
Marx (L'idéologie allemande)

«Devant le déchaînement du mal, les hommes, ne sachant que devenir,
cessèrent de respecter la loi divine ou humaine. »

Thucydide

mercredi 18 mars 2020

UNE LOI MARTIALE RIDICULE


Les masques de protection « oxymore »

« Nous sommes en guerre ».
Macron

« J'ai demandé au Seigneur d'arrêter le coronavirus avec sa main ».
Le pape

« Les Françaises et les Français sont très attachés aux hôpitaux et aux soignants, je lance un appel à la mobilisation générale contre ce virus et pour faire barrière (porter un masque dans la rue ne sert à rien) ».
Jérôme Salomon (directeur général de la Santé)

« Il ne faut pas hésiter à donner un système d’informations inexactes et retardées ».
Paul Meunier (député de Bar-sur-Seine en 1914)

La loi martiale classique en temps de guerre signifie que la population civile passe sous le contrôle de l'armée, pour l'heure nous ne sommes encore soumis qu'à des lois d'exception d'un gouvernement qui navigue à vue, mais qui, néanmoins, chaque jour ment et ment résolument. Il ne ment pas sur la gravité de la situation mais sur son imprévision, mais du même coup sur l'imprévision de ses prédécesseurs, et ses sous-fifres, scientistes ou docteurs, s'efforcent journellement d'atténuer les ridicules de son improvisation sous des leçons de morale aux rétifs au confinement généralisé nationalement. Comme la loi martiale, ce régime d'exception, à coups de menaces policières et judiciaires, et sous couvert de l'idéologie sanitaire, se traduit aussi par la suspension totale ou partielle des libertés républicaines dites citoyennes, notamment celles de se rassembler, de manifester et de ne pas être emprisonné sans fondement judiciaire.
Le choix de confiner toute la population française, pour inévitable qu'il paraisse, ne doit pas être vu comme ayant été la seule solution possible. Le dépistage généralisé comme en Corée du Sud aurait pu être une option . (https://www.huffingtonpost.fr/entry/contre-le-coronavirus-comment-la-coree-du-sud-a-evite-le-confinement_fr_5e70cc74c5b60fb69dde4a08)

La forme qu'a revêtu l'appel au confinement a été des plus dérisoires et ridicule, au nom d'une « union nationale » au goût rance et avec cette navrante et impuissante fermeture des frontières deux mois après le début de prise en compte de la catastrophe. En plus on a laissé sous la table, tout à fait lâchement, les personnes à la rue et les concentrations de misère des migrants, pour lesquels l'idée de confinement individuel fait se pincer le nez aux bourgeois (Encore heureux qu'ils ne s'en servent pas pour les stigmatiser comme faciles propagateurs de microbes).

La charitable campagne gouvernementale et médiatique pour la « santé publique nationale »
fonctionne sur les mêmes principes de bourrage de crâne qu'en 1914 pour laisser une grande partie de la population aller au casse-pipe1 : le personnel médical, les flics et les militaires; voire surtout déshabiller ceux qui ne veulent prendre le métro ou aller faire leurs courses qu'avec un masque de protection.

Vous allez m'objecter que j'exagère. Je m'explique. Tout le monde convient que ces catégories sont « au front ». Les sous-fifres du gouvernement ne cessent de proclamer urbi et orbi que les personnels soignants doivent être protégés en priorité. Salomon, le sous-fifre général de la santé ne cesse de nous « expliquer » que le masque de protection FFP2 ou chirurgical ne sert à rien pour le quidam dans la rue2. Un hiérarque policier a même été jusqu'à donner ordre au flic de base de faire ôter ce masque aux promeneurs refusant d'obtempérer. L'explication du pontifiant Salomon est pourtant fumeuse. Les professionnels dans l'hôpital auraient droit « exclusivement » au port de ce masque de protection car, évidemment, confrontés aux malades. Ce que l'on admet. De même que l'on comprend qu'il faille garder une distance d'un mètre avec les autres consommateurs sauf que dans les allées des supermarchés il est quasi impossible de garder une distance d'un mètre avec celui ou celle qu'on croise, dont rien ne nous dit qu'il n'est pas asymptomatique. Puis Salomon ajoute qu'il faut que toux ceux qui sont en possession de masques les rapportent à la pharmacie du coin... question de civisme !
C'est la même technique de bourrage de crâne qu'en 14 ! L'Etat doit apparaître comme le père tout puissant de la patrie dont les ordres sont indiscutables (et basés sur des avis « scientifiques »). C'est toi le petit individu frileux, qui croit se protéger tout seul qui est coupable. Comme la guerre, la campagne de charité sanitaire constitue « la continuation de l’économie par d’autres moyens ». Et une économie capitaliste mal en point et qui va l'être de plus en plus, à coups de milliards d'endettement sans fin. Comme l'Etat a délibérément mal géré les stocks de masques (je vais le démontrer) il en est réduit à réclamer des masques (en nombre futile) dans les fonds de tiroir de chez toi pauvre hère. 

YOU… TOI...

Comme en 14, les injonctions (sanitaires) reposent sur le mode injonctif (je fais un pléonasme je sais). Elles en appellent toutes à l’esprit de responsabilité. Elles mettent le spectateur devant un dilemme aux enjeux simples : interrogeant sa conscience, il doit décider, seul, s’il s’engage ou pas. Elles nouent un dialogue privilégié avec le spectateur : comme l’affiche de 14 qui s’adressait à chaque individu (« you » ; « yourself » ; « selfish »). Elles jouent sur les valeurs que chaque français se doit d’avoir et de défendre (ton côté sensible et humaniste : « be honest ») et sur le caractère de devoir et de raison. Afin de convaincre définitivement, l'injonction s’appuie sur la culpabilisation : générer un sentiment de honte, une honte « éternelle » pour quiconque refuserait de consentir.

Dans les locaux du ministère de la Santé, bien avant que le pontife Salomon n'obtienne son grade de général santé, les masques chirurgicaux (pas les masques à gaz) ont toujours fait partie du stock dit "stratégique" du gouvernement. Lequel en avait commandé quelque 550 millions d'exemplaires au lendemain de la crise de la grippe A, il y a une dizaine d'années. Une partie inutilisée de ce stock a été détruite au bout des cinq années, soit disant en vertu de leur date limite d'utilisation (ce qui est faux, seuls les élastiques auraient dû être changé). La plupart d'entre eux était de fabrication française, mais, comme le reste de l'industrie française bradée (y inclus la production des médicaments) toute cette production avait été refilée à la Chine. En décembre, la Chine et Taïwan, qui assurent en temps normal 80 % de la production mondiale, ont stoppé brutalement leurs exportations face à l’épidémie, provoquant une pénurie sur le marché. A ce moment-là, Salomon ne s'est pas plus inquiété que Macron et Buzyn). Il en faudrait maintenant 200 millions3.

Les différents types de masque de protection ne sont selon moi pas très fiables, il faut en changer souvent, ne les ôter que du côté de l'élastique près de l'oreille au risque, sinon, de se contaminer. La question de la protection contre tout contact, sur fer blanc, sur cuivre, sur ton portable, est de toute manière devenue un arlésienne, un fantôme pour paranoïaque ! Et le lavage des mains une obsession frénétique qui aboutit à rendre obsédante la situation et la présence de la mort. Il ne faut pas prendre au sérieux tous ces petits rigolos, épidémiologues, virologues et autres puçologues qui paradent sur les plateaux de télévision en assurant que les gants ne servent qu'à propager le microbe, et souhaitent donc que les vendeuses de supermarché les ôtent à la caisse...
La comparaison s'impose là encore avec la pénurie de masques à gaz en 1914 et à la polémique sur leur utilité. Il y avait eu des brevets déposés avant la guerre mondiale mais le développement du masque à gaz n'a pu avoir lieu que durant la guerre4.
Au début de la première guerre mondiale les troupes sont très mal protégées contre les attaques au gaz. Le masque à gaz moderne n’existe pas encore, les soldats bricolent alors des systèmes de protection respiratoires de fortune. En 1914 seuls les soldats allemands étaient équipés de protections respiratoires (en réalité de simples baillons).Face aux armes chimiques, et plus particulièrement au chlore, il est recommandé aux troupes de placer sur la bouche et le nez un tissu épais imbibé d’une solution d’eau, de bicarbonate de soude et d’urine. L’ammoniac contenu dans l’urine réagissant avec le chlore permettait d’échapper aux effets des nuages de chlore.
Suite à la première grande attaque chimique d’Ypres en 1915, la France et ses alliés se lancent véritablement dans une course à la conception de protections respiratoires pour les unités combattantes. Le développement du le masque à gaz première guerre mondiale pour les soldats devra se faire à grande vitesse. Les systèmes de protection respiratoire par compresses se développent rapidement. Les Alliés créent tout d’abord des baillons copiés sur les modèles allemands trouvés sur le front. Ils se composent d’une enveloppe de tissus contenant des cotons imbibés de solution d’hyposulfite. Mais cette enveloppe qui tient sur le visage grâce à quatre lanières ne suffit pas pour protéger entièrement les voies respiratoires car ces masques ne sont pas étanches. On meurt beaucoup sans masque sérieux.

L'INVENTION DU MASQUE OXYMORE

Mardi dernier le tout nouveau ministre de la Santé, a annoncé triomphalement que "dix millions de masques ont été déstockés, sont partis dans des camions aux quatre coins du pays et sont repartis dans toutes les pharmacies d'officine", s'ajoutant ainsi à "cinq millions de masques chirurgicaux" déjà distribués "dans les agences régionales de santé et auprès des établissements de santé et des Ehpad pour les personnes âgées". Il n'a pas été précisé si les masques serviraient aussi pour les personnes âgées, ni non plus objecté qu'on pourrait très bien laisser venir les proches à un enterrement sous réserve qu'ils soient masqués comme le personnel des Ehpad ou le moindre des aides soignants de base. A moins que le masque de protection ne soit un masque oxymore, qu'il protège uniquement le personnel soignant, les malades infectés mais pas la veuve ou le jogger ?
Tout ce prêchi-prêcha ne vise qu'à masquer l'imprévoyance de l'Etat, et qu'on ne vienne pas m'objecter qu'il ne pouvait pas faire autrement, ou alors il faut nous expliquer que chinois et coréens sont des imbéciles pour avoir imposé le port du masque à toute la population.
Le masque est inutile pour le citoyen lambda radotent Salomon et ses séides journalistes. Comment pourrait-il être utile alors et efficace pour le personnel soignant ? On objecte que le consommateur qui marche dans la rue, avec sa permission de sortie (*) pour les flics tronche au vent, ne croisera personne de contaminé ! Qui est sûr de cela ? Et les flics, qui se colletent en se penchant sur un automobiliste ou avec un encapuchonné qui vient de leur cracher dessus ?

(*) Décidément le capitalisme infecté reprend toutes les méthodes industrielles du nazisme, revoilou le sinistre Ausweis! 

Depuis le début du confinement (mardi midi) j'observais en me marrant les flics « au front », sans distance « respectueuse » comme d'hab, collés aux consommateurs contrôlés ou aux « irresponsables » (possibles meurtriers de leurs congénères), et je me disais : « combien de coronavirus dans leur famille ? ». Et je m'en foutais, car ils ont sans honte crevés les yeux des manifestants gilets jaunes et tabassés les pompiers en grève. J'ai surtout pensé que les flics sont en général très méprisés au fond par l'élite bourgeoise, et qu'ils subissent la hiérarchie la plus putain de la République. Les galonnés supérieurs raisonnent comme Pétain et De Gaulle : « s'ils sont mécontents qu'on leur donne de la gnôle » !

L‘objectif des masques est avant tout de réduire l’émission de gouttelettes infectieuses de celui qui le porte afin de protéger son entourage, et dans la "géniale" stratégie politico-policière de limiter la propagation du virus et surtout de retarder l'engorgement des urgences. Ce qui rendra service à tout le monde si ça marche. C'est donc valable pour tout le monde.
Des travaux récents d'experts ont démontré que la contagiosité des cas asymptomatiques a été largement sous-estimée. Au vu du nombre croissant de malades et de la vitesse de propagation du virus, plus d’une contamination sur deux serait en fait due à des personnes qui ne présentent pas ou peu de symptômes. Si les personnes asymptomatiques ne toussent pas, le virus est tout de même présent dans leur salive. Il suffit alors d’un postillon au hasard d’une conversation animée pour contaminer quelqu’un d’autre.
La généralisation des masques est donc une hypothèse de plus en plus plébiscitée par certains médecins. «C’est totalement opposé à ce que je pouvais dire il y a trois semaines, mais ces études me font militer pour la généralisation du port du masque, ou au moins dans les transports en commun», raconte par exemple le Dr Jérôme Marty, président du syndicat Union française pour une médecine libre (UFML). Tout individu devient potentiellement un agent contaminant même s’il ne tousse pas. La loi martiale, ses flics idiots et ses journalistes perroquets nous auraient expliqué de la même manière au front en 1915 que les masques à gaz ne peuvent servir que pour les généraux.





NOTES

1Cette expression, utilisée à juste titre par un journaliste du Figaro, lui a valu la mise à l'index de l'animateur populiste Pascal Praud, qui s'est ainsi révélé comme un des meilleurs souteneurs de l'hypocrisie régnante et dont on peut se passer de regarder les facéties quotidiennes. Je n'oublie ni les vendeuses, ni les livreurs, ni mes potes boueux. Et lire: https://www.nouvelobs.com/coronavirus-de-wuhan/20200319.OBS26270/on-nous-envoie-au-casse-pipe-le-coup-de-gueule-d-une-infirmiere-desarmee-face-au-coronavirus.html#xtor=EPR-1-[ObsActu8h]-20200319

2Et tous de le répéter en sermonnant comme ce petit chef de clinique : « «Si vous ne présentez aucun symptôme et que vous n’êtes pas un soignant, porter un masque n’a aucun intérêt». Il aurait pu rajouter «pour la collectivité». Même message du côté du ministère: «l’usage à titre préventif pour les personnes n’étant pas en contact rapproché des malades est inutile».... pour endiguer l’épidémie!
3Pour trouver 200 millions de masques, le ministère de la Santé a réuni, jeudi à Paris, cinq fabricants, français et étrangers, implantés dans l’Hexagone : Valmy, Kolmi-Hopen, Paul Boyé Technologies, Mako Pharma et 3M, selon des sources du secteur. Chacun doit préciser ses capacités de production d’ici la semaine prochaine. On vient d'apprendre que l'armée en possédait 5 millions dans ses bagages! Comme quoi l'armée est mieux traitée que la police.
https://www.lci.fr/sante/coronavirus-covid-19-pourquoi-la-france-est-en-penurie-de-masques-ffp2-2148489.html

4L’escalade dans la guerre chimique est lancée en 1915 par l’emploi d’obus à gaz sur le front Est le 31 janvier 1915. Cette attaque allemande échoua à cause de la température très froide sur le front polonais qui étouffa la dispersion et les effets du gaz. Cependant le 22 avril 1915 dans les Flandres et plus précisément dans le secteur d’Ypres, l’Allemagne lance la première attaque aux gaz à grande échelle en déversant plus de 150 tonnes de chlore sous pression. Le gaz se diffusera vers les tranchées ennemies sous l’action du vent. Le nuage de gaz intoxiqua près de 15000 soldats et on dénombra plus de 1000 morts dus à cette attaque chimique. Après cette date, la recherche et l’usage des armes chimiques s’intensifie des deux côtés de la ligne de front. Fournir un masque à gaz première guerre mondiale à tous les soldats devient alors une priorité.En mai 1915 des attaques au phosgène, mixtures de chlore et oxyde de carbone font 6000 morts sur le front russe. Les Allemands développent une nouvelle substance à base de Brome. Dès septembre 1915, les français font leur première attaque massive aux gaz en utilisant des obus avec du disulfure de carbone (élément très toxique à forte concentration mais qui devient inefficace lorsqu’il est diffusé dans l’air). En 1916 les obus français remplis de de phosgène provoquent de lourdes pertes dans les tranchées allemandes. Et à partir de juillet 1917 le gaz moutarde utilisé par les allemands, puis re-synthétisé par l’armée française fait de nombreuses victimes des deux côtés du front jusqu’à la fin de la guerre.
 Tout au long de la première guerre mondiale l’acide cyanhydrique, l’arsine, le brome, le chlore, le phosgène et autres éléments chimiques composent des artilleries chimiques de plus en plus meurtrières. On estime à plus de 130000 tonnes les quantités d’armes chimiques utilisées lors de la première guerre mondiale, et on dénombre plus de 90000 morts dues à ce type d’armes durant le conflit.

 


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