Permettez-moi tout
d'abord de vous féliciter pour votre initiative avec Eric Drouet.
Nous vous resterons toujours reconnaissant, le peuple des basses
classes, d'avoir permis l'éclosion du mouvement de révolte qui
restera désormais dans l'histoire comme celui des gilets jaunes.
Merci de continuer d'assumer la transparence de votre action, puisque
vous m'avez fait parvenir directement, quand je ne suis qu'un des
nombreux anonymes signataires de votre première pétition, l'objet
de votre convocation par des instances étatiques. Je préfère mille
fois m'adresser à vous comme personne que nous considérons en haute
estime comme des nôtres, et en vous critiquant fraternellement, que
de m'abaisser à quémander quoi que ce soit au despote sadique de
l'Elysée.
J'ai lu
attentivement votre longue contribution, en sautant je l'avoue des
longueurs techniquues dont les employés d'Etat spécialisés peuvent
très bien se charger dans le détail, ou, ne m'en veuillez pas,
peuvent parfaitement se passer de ce souci du détail réformateur où
je ne doute pas que des spécialistes écologiques et industriels du
« pacifisme en actions » vous aient aidé.
Je le répète, vous avez
toute mon admiration pour votre initiative originelle, fondatrice du
mouvement, et je suis fier que cela ait été l'oeuvre d'une jeune
femme noire qui s'inscrit ainsi à la suite de la place primordiale
des femmes dans à peu près toutes les révolutions populaires et
prolétariennes de l'histoire mondiale. Mais, je ne vous l'apprends
pas, nombre d'initiateurs ou initiatrices de révolution ne restent
pas fidèles à leur action première, voire la trahissent. Vous
n'êtes pas plus propriétaire du mouvement aujourd'hui que n'importe
lequel d'entre nous.
Or vous vous arogez
de déterminer trois seules revendications finales en quelque sorte à
cette jacquerie moderne qui a dérangé autant le pouvoir bourgeois
que les marxistes de salon, comme terminales du mouvement : la
baisse des taxes, le RIC « en toutes matières » et la
baisse prioritaire des revenus des hauts fonctionnaires. Vous êtes
de quel côté ? Des puissants ou des pauvres ? Vous
imginez que nous les pauvres ont croit pouvoir obtenir SOUS LA FERULE
DE CE POUVOIR, le beurre, la crémière et le salaire de la
crémière ?
. D'un côté vous êtes
bien représentative d'un mouvement emmené par de petits
entrepreneurs comme vous, qui se pensent plutôt managers confirmés
à l'avenir que prolétaires comme la majorité de celles et ceux qui
ont été au devant des flash ball criminels de la police du sieur
Macron, et qui ont été mutilés à vie.
Comment pouvez-vous
envisager de discuter avec cette élite arogante qui a causé tant de
blessés, interné tant de personnes dans la pisse des gendarmeries,
et j'y inclus une grande partie des « casseurs » qui ont
bien été utiles, à leur détriment judiciaire souvent, à la
« visibilité » du mouvement ?
Vous résumez vous-même
votre argumentation auprès de ces messieurs du CESE, Conseil
Economique Social et Environnemental - cette sinécure à politiciens fainéants - pour la COMMISSION TEMPORAIRE :
« FRACTURES ET TRANSITIONS : RECONCILIER LA FRANCE, ainsi
sur 4 thèmes :
- la transition écologique
- le sfractures sociales et territoriale
- le pouvoir d'achat, les conditions de vie, la justice ficale,
- la participation citoyenne.
Votre participation
anodine à ce conclave gouvernemental est déjà une trahison du
mouvement , de ses morts, de ses nombreux blessés à vie, de ses
injustement condamnés. On ne s'autorise pas de négocier avec un
gouvernement qui s'est comporté depuis deux mois comme une bande de
voyous, où, par l'antiphrase son premier flic a constamment joué au
big brother qui faisait brulaliser les manifestants pour « les
protéger contre eux-mêmes ». Vous venez contribuer
parallèlement à la mise en route de la supercherie du débat
national taillé sur mesure pour le prince, entre tous ses marquis et
valets politiciens , du plus vulgaire pion maire de village à la
bande des députés soumis dont nous ne supportons plus l'image ni en
peinture ni sur BFM.
Etes-vous naïve ou
ignare en politique au point d'oublier ce qu'est l'Etat moderne
capitaliste ? Comme une enfant inoffensive vous lui demandez en
introduction de « justifier les dépenses des taxes »
ainsi que la liste des « projets d'invention de
bio-carburants » ! Vous laissez supposer à ce même Etat
qui nous a immédiatement envoyé sa police et craché dessus via ses
médias qu'il aurait pu avoir une autre visée qu'une « écologie
punitive » ? Qu'il se préparait à faire interrompre les
incessantes publicités toutes les trois minutes sur ses « chaînes »
pour l'achat d'une voiture à crédit à vie, entre l'apologie d'un
parfum et la pub pour un fromage ? Qu'il se souciait de ces
millions qui roulent par obligation avec des caisses qui puent le
diesel et d'où sort la fumée d'un clodo salarié ?
Vous osez une pichenette
pas bien dérangeante dans votre plaidoyer collaborationniste - « il
n'y a pas d'accompagnement pour les véhicules polluant mais une
prise en otage – mais aussiôt vous leur proposez de se racheter en
favorisant « un redéploiement industriel », tout en
regrettant que la voiture électrique ne soit pas plus une solution
et que l'on n'abandonne pas l'extra ction pétrolière.
Il est assez
significatif que sur le chapitre des « fractures sociales »
vous soyez peu éloquente, vu la position sociale que vous vous
attribuez (moyenne en quelque sorte), et que vous vous souciez peu de
la hausse des salaires comme madame Le Pen mais que vous
recommenciez, servilement, à proposer de râcler les fonds de tiroir
de la gabegie d'Etat pour faire croire qu'il pourrait nous resservir
les sommes, ou niches fiscales disparues.
Enfin vous m'avez
fait beaucoup rire en radotant le gadget d'un prof ordinaire nommé
Chouard, le RIC, qu'il a défini lui-même comme une capsule (!) de
la démocratie classique, c'est à dire, selon ma traduction, d'une
rustine sur un système parlementaire pourri. Comment pouvez-vous
nous vendre ce gadget comme « initiative appartenant
exclusivement aux citoyens » quand le pouvoir reste entre les
mains de l'Etat de la bourgeoisie, de ses partis et syndicats qui se
fichent des citoyens individuels et multiples comme moi de ma
première chemise ? OU encore « comme initiative en
dernier ressort du peuple », lequel peuple n'existe pas plus
que la classe ouvrière pour la minorité qui nous gouverne et nous
opprime ?
Votre modèle et
celui du péquenot Chouard est la Suisse, le pays des coffre-forts et
de la surexploitation des immigrés, comme la Grèce antique était
magnifiquement démocratique mais sur le dos des esclaves ! Et
comme vous savez que je vous ai déjà objecté que c'était
chimé...RIC parce que inapplicable dans les grandes puissances
capitalistes, vous êtes incapable d'expliquer comment cela pourrait
être applicable dans un grand pays.
Enfin, imaginez-vous un
avenir de députée de nos chères îles océaniques? Pourquoi
terminez-vous votre plaidoyer sur la Martinique et la Guadeloupe ?
Certes je partage tous vos constats sur la misère et le délaissement
de nos « compatriotes » lointains, mais vous eussiez pu
parler aussi de l'état de misère où vivent nombre de nos
« compatriotes » en lozère ou dans le Pas-de-Calais ?
En conclusion le
principal reproche que je me permets de vous faire est d'oublier les
classes sociales,
de rester le cul entre deux chaises comme deux de vos pères en politique, Proudhon et Poujade. Vous ne serez pas prise au sérieux par la classe dominante. Soit ils se serviront de vous comme une marionnette le temps de masquer les enjeux et de reprendre leurs attaques féroces contre le prolétariat, soit ils vous écraseront comme un citron.
de rester le cul entre deux chaises comme deux de vos pères en politique, Proudhon et Poujade. Vous ne serez pas prise au sérieux par la classe dominante. Soit ils se serviront de vous comme une marionnette le temps de masquer les enjeux et de reprendre leurs attaques féroces contre le prolétariat, soit ils vous écraseront comme un citron.
Recevez mademoiselle
Priscilla, mes cordiales mais critiques salutations,
Jean-louis Roche (ouvrier
retraité et communiste de coeur)
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