Comment un petit
littérateur « libertaire » se moque de Rosa Luxemburg et
de Lénine
Après s'être
attaché à la publication, très louable, des œuvres complètes de
Rosa Luxemburg, les éditions Smolny, de la région Occitanie, ont
décidé de se livrer à la publication d'auteurs, et pas de
n'importe quels auteurs, de préférence de tendance anarchiste et
anti-léniniste primaire. Le choix de Louis Janover ne fût pas
innocent. D'une notoriété limitée dans le milieu
micro-universitaire ou dans un vague milieu d'esthètes, cet auteur
avait déjà été sollicité avec force ronds de jambes pour rédiger
près de cent pages en introduction aux OC de Rosa. L'introduction
releva cependant franchement de la perversion narcissique, voire de
l'auto-congratulation. Comme tant d'autres que moi l'ont remarqué,
Janover parle de son nombril mais peu de Rosa Luxemburg. C'est un peu
le même sentiment que l'on éprouve en lisant cette petite
soixantaine de pages : « Le testament de Lénine et
l'héritage de Rosa Luxemburg », qui vient d'être édité,
d'ailleurs fort soigneusement par le maniaque Eric et son équipe.
Le choix d'une
relative petite notoriété littéraire peut-il être gage de succès,
en outre pour faire passer une camelote « conseilliste »
assez ringarde et qui sert de balais à tous les léninistes
défroqués comme aux anars marginaux qui se piquent de culture
« gauche communiste » ? Non pas, si vous n'y ajoutez
point une bonne dose de censure, c'est à dire, à la façon du
« néo-stalinisme », d'oubli des principaux, je dirai
lutteurs aux côté des bolcheviques, et ensuite seulement critiques,
et non pas des critiques en chambre ou des observateurs surréalistes,
j'allais dire grotesques. D'emblée c'est la démarche des
introducteurs. Ils sont cinq ou six ! Oui oui ! Quasi un
comité central, alors que conseillistes comme anars sont les rois de
l'individuation des écrits et ne se repaissent que de « livres »
et d'auteurs « de référence ». Donc, comme un vulgaire
bureau politique, ils s'y sont mis à plusieurs... pour mentir. Leur
tapis rose élancé vers Janover pose le débat « historique »,
mais simpliste, résumé à une opposition frontale entre Rosa et
Vladimir. Les groupies de Janover ne trouvent pas mieux que de lui
réserver comme (piètres) contradicteurs « néo-staliniens »,
les trotskiens Tariq Ali, O. Besancenot et le dinosaure stalinien
Lucien Sève. C'est sûr qu'évoquer Miasnikov, Ossinsky, la Gauche
Communiste de France, Bordiga ou le CCI, ne ferait pas vendre dans
les librairies du NPA ou à la fête de l'Huma. Stratégie éditoriale
pour une première publication « personnalisée ». Ils
devaient bien çà à un critique passionné du culte de la
personnalité léninienne ou stalinienne.
Le titre avait un
aspect accrocheur éditorialement, et il fera probablement vendre.
Gare au contenu hélas. Car il n'y a ni testament de Lénine ni
d'héritage de Rosa Luxemburg, en tout cas pas celui que lui prête
le comité éditorial Smolny et le renégat Janover. Que l'on
s'apitoie ou que l'on se fiche du chanteur de « je me voyais
déjà en haut de l'affiche », l'arrivisme et la cupidité
valsent de concert toujours pour masquer la complexité des
situations et flatter les clichés les plus éculés ; c'est
même une des lois « éthiques » de la politique
bourgeoise. Dans les répétitions lassantes et les phrases d'un
kilomètre il suinte un Victor Loupan bis1,
de la haine de petit bourgeois aigri. Il n'y a non seulement aucune
réflexion politique sensée sur la question de la perspective de la
« transformation socialiste » de la société (expression
de Rosa) mais une accumulation de citations de divers défroqués du
bolchevisme allemand, lesquels ont servi de critère de pensée à
toute une génération de bobos ultra-gauches dans l'après 68. Il ne
part pas de la réussite de la révolution, du point de vue des
heureux millions de spectateurs exploités de l'époque, pour
éventuellement comprendre l'échec de la révolution (au niveau
international, face aux coalitions impérialistes, etc.) mais passe
son temps à pointer du doigt les « péchés »
bolcheviques et à nous faire lanterner avec le miracle attendu de la
« spontanéité prolétarienne », avec la bénédiction
des Saint Rubel2,
Rühle le grand négateur du parti3,
Mattick4,
Ciliga, Korsch5,
Souyri6,
les moines de l'Ecole de Francfort et les bobos surréalistes qu'il
se vante d'avoir cotoyé. Pas tellement plus jeune que le dinosaure
Henri Simon, Janover est plus démagogue, bien que l'un surfe aux
niveaux trade-unionistes et zadistes et le suivant dans un petit milieu de
libraires, voici en résumé « l'escroquerie »
bolchevique :
« Ainsi, c'est
au nom du « socialisme » que les intellectuels se sont
emparé de toutes les formes de luttes du passé, de toutes les
aspirations à l'émancipation humaine pour les transformer en leur
contraire et façonner le vocabulaire au gré des besoins du
Parti-Etat » (p28).
Machiavélique mon
cher Watson ! Prions pour « l'éthique impersonnelle du
mouvement ouvrier » !
De tradition
historique pour le passage du témoin de la révolution (outre
Janover soi-même derrière son bureau) il ne reste plus que « les
milieux libertaires et les courants du socialisme de conseils, en
dépit de la pression exercée sous toutes ses formes par l'appareil
idéologique du Parti ». C'est en gros ce qu'il va radoter
pendant cette soixantaine de pages, c'est à dire à la manière des
trotskistes disparus et des staliniens agonisants : on est seul
au monde ! Vous imaginez Rubel sur papier bible Gallimard
remplaçant le Manifeste de 1848 parmi nos ouvriers modernes, peu
ouvriers d'ailleurs dans leur tête ? Sauf que trotskistes et
staliniens, eux, ont réinvesti dans de nouvelles formes genre NPA et
FdG, tandis que les milieux libertaires sont toujours aussi miteux,
on en croise en librairie ou chez les blacks blocs, et les courants
du socialisme de conseils qui étaient déjà venteux en 1968 ne sont
plus que des fumerolles soigneusement contenues à l'Institut
d'histoire sociale par les successeurs de Ken Rodenburg. Sauf que
comme critiques de Rosa ou souteneurs de l'affreux parti
« minoritaire », Janover ne trouve pas mieux que de nous
coller encore Sève Lucien et Besancenot Olivier7
Au deux tiers de son
brouet haineux, Janover se propose d'aller « à la racine du
mythe bolchevik » et s'appuie sur un saint anarchiste Alexandre
Berckman qui a certes dénoncé les bolcheviks mais qui a eu les
honneurs de la presse américaine, on n'a jamais vu une contribution
palpable de sa part sur la nécessité ou pas d'une transition du
capitalisme au communisme, chez Janover non plus qui attend, comme
Rosa en prison, du « brouillard de l'avenir » et du
miracle prolétarien. Il accable la dernière lettre de mise en garde
de Lénine (malade et diminué) des pires turpitudes jusqu'à
l'invention du stalinisme ; curieusement par contre il n'a pas
un mot pour développer, ce qui est central pourtant, sur le fait que
la lettre ait été considérée comme dangereuse pour tout le parti,
même Trotsky l'a tu. Cela signifie quoi ? Non pas que Lénine
« machiavélisait » encore mais que, comme à diverses
reprises tout au long de son combat il n'avait pas le dessus sur
l'appareil comme sur l'Etat, qu'il n'était donc pas du tout ce petit
dictateur qu'invente à longueur de phrase l'intello hors histoire.
Janover n'invente
rien, il ne joue qu'au perroquet. Il emprunte même sans citer au
rigorisme batave de Pannekoek en nous balançant d'emblée que Rosa
c'est une « éthique », quant à ce Lénine, un immoral
complet. J'ai lu tous les Janover et je l'ai toujours imaginé en
curé, ou en psychologue ; Rosa est d'ailleurs son Freud :
« Rosa répond toujours à nos interrogations et à nos
angoisses » tandis que le bolchevisme... c'est l'entrée dans
l'industrie moderne ! La perspective post-capitaliste est donc,
on l'a compris, une morale. Le pasteur Janover va passer ses quelques
pages superficielles à faire la morale anti-parti à tous les
quelques profs et étudiants qui le lisent. Cependant, c'est le
projet en lui-même qui capote dès l'abord, pas pour les ignares et
les naïfs d'accord. Le projet était de démolir Lénine en se
servant de Rosa Luxemburg et de ses critiques aux différentes
époques. Or il n'y a aucune méthode chez Janover autre que le
dénigrement systématique, voire névrotique avec des phrases d'une
demi-page, typiques de la façon de s'exprimer des pervers
narcissiques ou du narcissique de base8,
qui prétendent tout dire, sans discussion, mais toujours la même
chose, le même dénigrement. Ce sont ainsi des dizaines de phrases à
rallonge qu'on subit chez ce monsieur qui se pique d'avoir fréquenté
le beau monde du surréalisme. De la belle phrase en veux-tu en
voilà, il y en a un paquet mais à force d'utiliser cette vieille
ficelle elles en deviennent bêtes et incompréhensibles.
ABSENCE TOTALE DE
METHODE donc, car s'appuyer sur les critiques de Rosa eût nécessité
de respecter la chronologie historique et au moins de resituer les
critiques dans les circonstances même. Or Rosa est citée à tort et
à travers, hors contexte et même, super mensonges, affublée à
d'autres contextes ! Il eût été au moins honnête de suivre
le raisonnement de Rosa dans la compil de ses notes « La
révolution russe » pas à pas pour montrer ce qu'il voulait
montrer, en tout cas pour constamment dénigrer ce qu'il a dénigré
sans fondements autres que moraux et même infrapolitiques. Mais
voilà, s'il ne l'a point fait c'est parce qu'il se serait
ridiculisé. La fameuse brochure controversée (et qui gêne tout le
monde en fait) n'est pas du tout « antiblochevique »9.
Je vais le démontrer très facilement par après.
OU IL PREDOMINE DES
CRITIQUES FRATERNELLES DE LA PART DE ROSA
Prenons sur le site
« Matière et Révolution », qui irrite les bonzes de LO
– où sont rassemblées les appréciations de Rosa sur l'ensemble
de la révolution - une poignée des premières remarques de Rosa,
alors que le black out de la presse est total, et voyons comment elle
raisonne avec son « éthique de classe » :
« Certes,
les ouvriers russes n’ont pas d’organisations, pas d’associations
électorales, presque pas de syndicats, pas de presse. Mais ils
disposent d’atouts décisifs pour leur pouvoir et leur influence :
une combativité toute neuve, une volonté arrêtée et un esprit de
sacrifice sans bornes pour les idéaux du socialisme ; ils
disposent de ces qualités sans lesquelles le plus bel appareil
organisationnel n’est qu’un vain bric-à-brac, un boulet au pied
de la masse prolétarienne. Certes, sans organisation, la classe
ouvrière ne peut conserver longtemps toutes ses facultés d’action.
Voilà pourquoi nous sommes prêts à affirmer qu’en ce moment
même, à Pétersbourg, à Moscou, dans toute la Russie, les ouvriers
ont fébrilement entrepris de se créer une organisation, des
associations politiques, des syndicats, des instituts culturels, tout
l’appareil. Comme il y a dix ans, le premier acte du prolétariat
révolutionnaire russe sera de combler le plus rapidement possible
les lacunes dans l’organisation. Et cette organisation, née du
combat et trempée à ce feu constituera certainement une authentique
cuirasse pour sa puissance et non pas le carcan de son impuissance ».
Elle
n'a encore aucune idée de la place centrale occupée par le parti
bolchevique. Janover nous noie sous les citations très très
« démocratiques », voire nunuches de Rosa, sans les
resituer dans leur contexte, mais il évite les plus mises en avant
par Rosa comme cette suivante :
« Le
Parti de Lénine fut ainsi le seul en Russie qui comprit les vrais
intérêts de la Révolution dans cette première période, il en fut
l'élément propulseur, étant en ce sens le seul parti qui fît une
politique réellement socialiste ».(...) Le Parti de Lénine
est le seul qui ait compris la loi et le devoir d'un parti vraiment
révolutionnaire ».
Elle
salue que « Lénine et ses camarades aient lancé « tout
le pouvoir au prolétariat et aux paysans », donc pas aux
soviets pas encore affirmés. Elle en rajoute, quitte à Indigner
Bourrinet, Philippe le certifié, Henri Simon et Janover réunis :
« Ce
qu'un parti peut, à une heure historique, fournir de courage, de
force d'action, de coup d'oeil révolutionnaire et de logique, les
Lénine, Trotsky et leurs camarades l'ont donné largement. Tout
l'honneur révolutionnaire et la capacité d'action qui a manqué à
la démocratie socialiste en Occident s'est trouvé chez les
bolcheviks. Leur insurrection d'octobre n'a pas sauvé effectivement
la Révolution russe, elle a aussi sauvé l'honneur du socialisme
international ». Elle ose même insinuer que Janover est un
vrai con de radoter sur le machiavélisme de Lénine :
« Ce
serait une mauvaise plaisanterie d'exiger ou d'attendre de Lénine et
consorts10
(d'en passer) à attaquer un des plus difficiles problèmes, et nous
pouvons dire avec assurance le problème le plus difficile, de la
transformation socialiste ».
Dans
cette compil de notes prises dans l'enfer de la prison et de
l'angoisse sur son devenir, la grande révolutionnaire marxiste, au
contraire de Janover, ne raisonne pas en idéaliste ni en vieille
toupie utopiste. Elle ne se focalise pas sur Lénine, c'est, selon
les traductions « Lénine et ses camarades », dans le
courant lefeuvrien, les aimables éditions hétéroclites Spartacus,
on a déjà maquillé par « Lénine et consorts ». On
trouve38 occurrences pour Lénine, et la plupart des appréciations
ne sont pas insultantes. A mon point de vue, il y à boire et à
manger, beaucoup de contradictions et d'idées ébauchées. Rosa est
irréaliste sur la gestion gouvernementale transitoire, rigide et
irréfléchie sur les concessions inévitables aux paysans ;
sur la guerre révolutionnaire, elle reste sur des position
opportunistes et dépassées des anarchistes ; on peut même
penser qu'elle est une sociale-démocrate bon teint avec des phrases
genre humanitaire qui ont été récupérées par toutes les
fractions bourgeoises et « Révolution démocratique ».
Elle parle de vie politique « de la nation » ! Comme héritage d'une réflexion sur le communisme mondial, y a mieux. Elle offre de belles envolées lyriques, mais se contente de singer Marx en disant que la réalisation du socialisme réside dans le brouillard de l'avenir. On ne peut pas lui donner raison lorsqu'elle accuse Lénine d'avoir une conception simpliste de l'Etat, de simplement le renverser sur la tête pour le faire équivaloir à celui des bourgeois. Certes mais paradoxalement c'est elle qui dit par ailleurs que le problème « pouvait être simplement posé en Russie et pas résolu » ! Or, Lénine, jusqu'à ce jour, si l'on excepte la Gauche germano-hollandaise, la GCF et le CCI, reste le seul à avoir fourni les questionnements les plus cruciaux sur la nature de l'Etat et les difficultés de son remplacement. Quand Janover cite l'image de la locomotive par Lénine il charge celui-ci ad hominem, mais se garde de rappeler la phrase gênante pour un brave conseilliste utopique : « la machine nous échappe des mains » ; et c'est même Rosa qui rend hommage à ce Lénine théoricien, mais bientôt emprisonné par cet Etat qui le conduit à se retourner contre le prolétariat, notamment contre les grèves du début à Pétrograd, puis malheureusement à la tragédie de Kronstadt ; elle note bien (avce son éthique de classe) que Lénine a en permanence le souci des risques de corruption que génère tout Etat, même « prolétarien » ; c'est même Lénine qui, le premier, avouera que « non nous n'avons pas un Etat prolétarien, même pas un demi-Etat mais un Etat qui relève du capitalisme d'Etat" ! Il faut savoir qu'une partie des bolcheviques ont toujours considéré quand même la révolution de 1917 comme bourgeoise ! Ils n'avaient pas la plupart reçu une formation marxiste pour rien, et n'avaient pas attendu la spontanéité des grèves miraculeuses, qui se produisent archi rarement.
Elle parle de vie politique « de la nation » ! Comme héritage d'une réflexion sur le communisme mondial, y a mieux. Elle offre de belles envolées lyriques, mais se contente de singer Marx en disant que la réalisation du socialisme réside dans le brouillard de l'avenir. On ne peut pas lui donner raison lorsqu'elle accuse Lénine d'avoir une conception simpliste de l'Etat, de simplement le renverser sur la tête pour le faire équivaloir à celui des bourgeois. Certes mais paradoxalement c'est elle qui dit par ailleurs que le problème « pouvait être simplement posé en Russie et pas résolu » ! Or, Lénine, jusqu'à ce jour, si l'on excepte la Gauche germano-hollandaise, la GCF et le CCI, reste le seul à avoir fourni les questionnements les plus cruciaux sur la nature de l'Etat et les difficultés de son remplacement. Quand Janover cite l'image de la locomotive par Lénine il charge celui-ci ad hominem, mais se garde de rappeler la phrase gênante pour un brave conseilliste utopique : « la machine nous échappe des mains » ; et c'est même Rosa qui rend hommage à ce Lénine théoricien, mais bientôt emprisonné par cet Etat qui le conduit à se retourner contre le prolétariat, notamment contre les grèves du début à Pétrograd, puis malheureusement à la tragédie de Kronstadt ; elle note bien (avce son éthique de classe) que Lénine a en permanence le souci des risques de corruption que génère tout Etat, même « prolétarien » ; c'est même Lénine qui, le premier, avouera que « non nous n'avons pas un Etat prolétarien, même pas un demi-Etat mais un Etat qui relève du capitalisme d'Etat" ! Il faut savoir qu'une partie des bolcheviques ont toujours considéré quand même la révolution de 1917 comme bourgeoise ! Ils n'avaient pas la plupart reçu une formation marxiste pour rien, et n'avaient pas attendu la spontanéité des grèves miraculeuses, qui se produisent archi rarement.
Dans
ses notes un peu décousues, elle manifeste toujours respect et égard
pour Lénine, c'est le jeune Trotsky de 1905 qui l'avait appelé
Maximilien ; elle a « noté » le positif, que les
masses devront évoluer (pour la pasteur et pesteur Janover les
masses sont des saintes) :« dépasser les instincts
égoïstes et les remplacer par les instincts sociaux » ;
elle l'approuve mais lui reproche d'user d'inspecteurs d'usine, de
décrets de terreur « c'est justement la terreur qui
démoralise », et de provoquer un « étouffement de la
vie politique ». Mais on sent qu'elle hésite, qu'elle n'est
pas convaincue elle-même par sa critique ; ce sont des notes en
effet, et quand on connaît le haut niveau intellectuel de Rosa, on
peut imaginer qu'elle pouvait revoir ou amender ou biffer son texte,
d'ailleurs on ne sait pas trop ce qui a été sauvé du manuscrit.
Elle développe une argumentation spécieuse et qui, prise comme
telle, n'est autre que celle de n'importe quel bourgeois
radical : « on ne peut pas opposer dictature et
démocratie, ce qui revient à raisonner comme Kautsky » ;
mais elle ne développe pas cette remarque fort ambiguë dans la
« guerre des classes », surtout quand peu de temps après
c'est la démocratie allemande qui l'assassine ! « La
liberté est la liberté de celui qui pense autrement »... et
qui vous égorge ou vous fusille !? La phrase bizarre a fait le
tour du monde et a fait dire à Hannah Arendt que Rosa n'était au
fond pas vraiment marxiste.
Ces
notes semblent avoir été jetées à la va vite, mais se
contredisent entre elles. Elle en conclut « comprendre » :
carence du prolétariat allemand et occupation de la Russie par
l'impérialisme allemandes ». Rien à voir avec tous ces faux
derches qui accusent Lénine et le parti de machiavélisme sournois,
et assurent qu'à tout bout de champ Lénine fût accusé par Sainte
Rosa d' « esprit de caserne »11.
Avec
ce raisonnement d'autruche des petits messieurs pervers, voilà
comment le Janover se contente de nous « prouver » que
cette révolution était bourgeoisie et ce Lénine un vrai salaud :
« Paradoxalement,
ce sont les « défauts » du Parti dénoncés par Rosa
Luxemburg qui ont permis à Lénine de s'emparer du pouvoir et de
mener à son terme la révolution qui devait nécessairement aboutir
à l'industrialisation, donc à la suprématie d'une classe
managériale, à la suite de quoi le Parti a dû s'adapter au sol
historique pour y enraciner ses organes directeurs et en éliminer
les soviets » (p61).
C'est
invraisemblable, le parti stalinien n'est plus le parti de Lénine et
cette théorie d'une certaine ultra-gauche encore existante – comme
les courants d'air – qui nous théorise à la suite de Souyri ou
Tartempion que le bolchevisme a servi à réaliser l'accumulation
primitive est bien faite pour nous amuser12.
Tous ces idiots apolitiques libertaires oublient une poutre : la
guerre mondiale qui repart. L'accession au pouvoir des Hitler et
Staline n'obéit pas à un accumulation primitive mais est la fois le
parachèvement de la contre révolution et l'hallali qui va permettre
au capitalisme de redémarrer en 194513.
Elle
est certes très « démocrate » mais assez irréaliste
concernant la dissolution de la Constituante (où les partis
dominants voulaient poursuivre la guerre), quand par ailleurs elle
reconnaît que les révolutions sont toujours le fait de minorités
« volontaristes ». Le mot d'ordre prêté généralement
dans la confusion et tous les amateurs d'histoire en goguette comme
Janover et Consorts, n'a pas été généralement « tout le
pouvoirs aux conseils » mais il a alterné avec « tout le
pouvoir au prolétariat et aux paysans », et certainement aussi
des divers « tout le pouvoir au peuple », etc.
Sur
Brest Litovsk, malgré tout le respect qu'elle m'inspire, la position
de Rosa est ridicule si on se fit aux âneries de Sabatier et de
l'argumentation des anarchistes donneurs de leçon de « guerre
révolutionnaire »14.
Mais si l'on suit le brouillon disons, sa position est bien plus
nuancée que celle que lui ont attribué les marxistes en peau de
lapin et Sabatier ; en outre la fameuse saillie de
l'accouplement de Hindenburg et de Lénine, que ce pauvre Janover
utilise pour en faire l'explication sommaire de l'absence de contre
révolution, mais une prescience de Rosa sur un Machiavel Lénine,
c'est plutôt de l'ordre de la polémique amicale ; Lénine
n'est jamais qualifié de bourgeois ni d'assassin :
« ...Mais
outre ces arguments prétendument réalistes, il en est d’autres
qu’il faut prendre en considération. Une alliance des bolchéviks
avec l’impérialisme allemand porterait au socialisme international
le coup moral le plus terrible qui pût encore lui être infligé. La
Russie était le dernier refuge où le socialisme révolutionnaire,
la pureté des principes, les idéaux avaient encore cours (sic) ;
les éléments authentiquement socialistes en Allemagne et dans toute
l’Europe portaient vers elle leurs regards afin de se guérir du
dégoût que suscite la pratique du mouvement ouvrier d’Europe
occidentale, afin de s’armer de courage pour persévérer et
croire encore aux oeuvres idéales, aux paroles sacrées. Avec l’
« accouplement » grotesque de Lénine et de Hindenburg
s’éteindrait à l’Est la source de lumière morale. Il est bien
évident que les dirigeants allemands mettent le couteau sous la
gorge du gouvernement soviétique et profitent de sa situation
désespérée pour lui imposer cette alliance contre nature (Hé
janover tu lis bien ou tu dors?). Mais nous espérons que Lénine et
ses amis ne céderont à aucun prix, qu’ils seront catégoriques
dans leur réponse à cette provocation : jusque-là et pas plus
loin !
Une
révolution socialiste assise sur les baïonnettes allemandes, une
dictature prolétarienne sous la juridiction protectrice de
l’impérialisme allemand - voilà qui serait pour nous un spectacle
d’une monstruosité inégalée. Et ce serait de surcroît purement
et simplement de l’utopie. Sans compter que le prestige des
bolcheviks dans leur propre pays, serait anéanti ; ils y
perdraient toute liberté d’action, toute indépendance, même
intérieure, et d’ici très peu de temps, ils disparaîtraient
totalement de la scène. Même un enfant aurait discerné depuis
longtemps que l’Allemagne n’est qu’hésitante mais guette
l’occasion qui lui permettra, à l’aide des Milioukov, de
quelconques hetmans et de Dieu sait quels sombres hommes d’honneur
et de paille, de mettre un terme au pouvoir bolchevik, de contraindre
Lénine et ses amis à étrangler ce pouvoir de leurs propres mains,
après leur avoir fait jouer comme aux Ukrainiens, aux Loubinski et
consorts le rôle du cheval de Troie ».
On
le voit, la critique est ici à l'imparfait, pleine de suppositions
qui n'ont pas pu devenir crédibles par la suite, d'abord parce que
l'armée russe était en complète débandade et que cela aurait même
pu pousser à encore plus de désertions massives des prolétaires et
surtout de la masse paysanne. L'enfant chéri Boukharine pouvait
continuer à délirer avec la conception obsolète de l'extension de
la révolution au bout des baïonnettes. Heureusement Lénine et
Trotsky ont été réalistes, mais dans l'ambiance échevelée du
moment la décision d'arrêter les frais s'est faible à une faible
majorité. Ce qui met à mal toute la théorie d'un Lénine hyper
dictateur qui contrôlait tout, et qui n'avait aucune « morale »
selon notre bon pasteur Janover15.
Je
me marre des circonvolutions du pasteur Janover lorsqu'il est obligé
d'user d'une ou deux citations trop gentilles à son goût pour les
méchants bolcheviques, dont cette fameuse : « en Russie
le problème ne pouvait être que posé, il ne pouvait pas être
résolu en Russie. Et c'est en ce sens que l'avenir appartient
partout au « bolchevisme ». Janover en reste bouche bée.
Il
n'est pas sûr que c'était la conclusion en formulation définitive
de cette série de notes rédigées en prison et peut-être
trafiquées dans un sens ou un autre, mais dans le sens de sa
démonstration c'est OK ; elle ne saluait pas le bolchevisme en
soi et ses futurs errements étatiques à Kronstadt, mais cet état
d'esprit de rupture résolue avec l'ordre ancien et de porte-voix du
prolétariat qui avait animé jusque là le bolchevisme, et de
nécessité d'un parti politique.
Janover
exprime surtout la crise du dogmatisme conseilliste et ses sophismes
anti-parti. Il répète dix fois, cent fois les mêmes litanies
contre la révolution russe de ces milieux limités de l'anarchie
sans principe et des bobos de l'ultra-gauche, sa clientèle. On
arrive au bout de notre calvaire et aux bonnes formules finales qui
ne sont que resucées des auteurs de bibliothèque qu'il n'a fait que
citer, incapable d'analyser au plan politique. On a compris que c'est
Lénine qui nous lègue le mensonge déconcertant (coucou Ciliga et
coucou Staline!)16.
Mais
les affirmations ultimes de Janover nous déconcertent davantage :
« Et
les révolutions commencent toujours par cette prise de parole et
finissent toujours par un bâillon ». C'est un auteur du livre
noir du communisme qui a dit ça ? N'est-ce pas ?
J'ai
gardé le meilleur pour la fin effective de Janover, il est Janus, il
est Jupiter plus que Macron :
« …
les pourfendeurs de toutes les formes concrètes « de la vie
humaine aliénée » sont eux-mêmes amenés, en l'absence d'une
classe révolutionnaire (sic), à mettre en œuvre le système qui a
renouvelé le mode de réification des idées et des échanges. Ce
sont eux qui sont appelés par leur culture à intégrer la
subversion au mode de production afin de produire « du
nouveau » et de répondre à la demande que formulent les
critiques en vue d'éradiquer les expressions périmées, dépassées
de ce spectacle ».
On
ne sait en soi pas non plus de qui il parle, de lui et de ses
consorts libraires ou des salauds de bolcheviques, mais peu importe
les dernières pages c'est une bouillie complète, du bla-bla dont
est capable n'importe quel anar. S'il nous a écrit quelques bons livres, il reste qu'il mérite le sort d'Anatole France.
En
vérité c'est ce petit littérateur qui nous a livré ce spectacle
ridicule, bien que plaisant pour tout libertaire ignorant ou peu
regardant, d'une invraisemblable opposition "éthique"
entre Lénine et Rosa. C'est cette absence de méthode qui permet
d'oublier que ces deux têtes ont été à l'unisson, sans se
concerter, dans leur dénonciation de la guerre, qui ne tient pas
compte de l'avis qui aurait pu être celui de Rosa, si elle n'avait
pas été assassinée, devant l'évolution et les difficultés de la
révolution en Russie. Nul doute qu'elle n'aurait pas raisonné comme
ce vieux machin français de l'extérieur ou en donneuse de leçon d'
"éthique". Il est donc doublement ridicule d'opposer Rosa
à Lénine.
Rosa
ne prétendait pas léguer une science infuse. Lénine n'avait pas
intitulé sa lettre de mise en garde "testament", c'est une
invention des exégètes. Lénine et Rosa nous ont laissé en
héritage des textes et des travaux inoubliables. Rosa peut sembler
plus romantique du fait qu'elle ne s'est pas trouvée au cœur du
chaudron ni dans la suite de l'histoire, quand Lénine a été amené,
quelles qu'aient été ses erreurs, à poser concrètement la
question de la réalisation du communisme comme ni Marx ni Rosa n'ont
été en situation de le poser. A tous deux il revient le mérite
d'avoir actualisé le marxisme, de s'en être servir comme méthode
de combat, d'avoir montré par leurs polémiques qu'il n'est pas
monolithique et que l'avenir appartient partout… au marxisme.
NOTES
1Sinistre
réac poutinien dont j'ai déconstruit dans ce blog le bouquin
haineux sur la révolution en Russie.
2Rubel
a produit un bon travail académique chez Gallimard avec d'autres de
la GCF comme Evrad et Suzanne Voute la fondatrice du parti
bordiguiste en France, mais ce travail ne valide pas sa théorie
d'un Marx anarchiste. Nous avions regardé Rubel lors de son passage
à la télévision avec Marc Chiric qui avait milité avec lui après
guerre et nous avions été déçu de son incapacité à remettre en
place les aboyeurs staliniens sur le plateau. Le conseillisme c'est
ça, on conseille dans les coins mais c'est mou, aucune force comme
celle (désolé) de l'esprit de parti !
3Il
lui reste l'honneur d'avoir voté contre les crédits de guerre avec
Liebknecht, mais il fait partie de ces brillants et courageux
éléments qui n'ont pas su se relier à un travail de fraction, et
qui ont théorisé dans leur coin... le renoncement au nom de la
conception fumeuse de la spontanéité des masses coupée de toutes
minorités plus aguerries au combat politique. C'est chez ces
gens-là et chez l'apôtre Janover, comme l'explication de la
génération spontanée avant l'arrivée de Pasteur.
4Mattick
est devenu la grande référence des libertaires mais il n'aura été
qu'un Henri Simon à l'américaine, noyé dans la « contre-culture »
et inaudible pour le prolétariat en général.
5Comme
Rühle, Korsch force l'admiration pour son rôle dans la vague
révolutionnaire mais, comme nombre d'intellectuels de haut niveau
il finit prof et écrivain, et ses écrits de style philosophique,
servent plutôt aux étudiants bourgeois à réfléchir à
l'impossibilité de la révolution avec un parti. En jetant le bébé
avec l'eau du bain, tous ces défroqués de l'iNTERNATIONALE
sont récupérés par le système comme profs et maîtres à penser
des bobos salonards.
6J'ai
connu Pierre Souyri au tout débuts des années 1970 et je lui ai
demandé conseil une paire de fois. Il fût un jeune commandant de
la résistance dans la région sud puis rejoignit S ou B. Il s'est
hélas suicidé. Il a publié deux ou trois ouvrages intéressants,
mais il est cité à tour de bras par Janover seulement lorsqu'il
s'agit de qualifier la révolution russe de bourgeoise. Souyri était
plus subtil.
7Rien
donc sur le mouvement maximaliste qui s'étend du PCI au CCI. ET
subterfuge car Besancenot ne défens pas du tout la tradition
maximaliste communiste. Il peut saluer la révolution bolchevique
comme n'étant pas un coup d'Eta, comme moi, mais c'est la suite où
il est hors classe et hors marxisme, avec son courant néo-guévariste
et maintenant islamophile. J'ai démonté son dernier opus (cf. Le
catéchisme de Besancenot). Un Macron peut tout aussi bien dire la
révolution n'était pas un coup d'Etat, mais je suis président des
français et c'est pas mon problème aujourd'hui.
8Elles
fourmillent, mais je vous en ressert une : « Cette double
référence détruit la pensée de l'émancipation en la disposant
dans un champ de réflexion qui la fait dépendre de son contraire :
se réclamer de la pensée et de l'action de ceux qui ont été aux
racines de l'exploitation et de la domination pour démontrer qu'ils
étaient en même temps les initiateurs de la révolution
prolétarienne ». Vous avez compris ? Moi pas. Janover
est coutumier des phrases tordues. IL y a quelques années avec son
compère Lastelle, comme deux fous ambulants, ils ont été au salon
de l'auto ou des gensdelettres distribuer chacun leur tract
ésotérique et sotériologique. L'un se prenant pour Napoléon et
l'autre pour Aragon.
9C'est
Paul Lévi qui a réuni ces notes post mortem ; cet ancien chef
du parti allemand n'était pas des plus clairs. Il a existé une
polémique dans l'Internationale où certains affirmaient que la
brochure avait été truquée ou caviardée. Ce fût l'objet de mon
débat avec Calude Bitot au début des années 1990 (cf. lisible sur
mon autre blog : Archives maximalistes)
10Traduction
de la revue libertaire Masses après guerre, puis c'est devenu
Lénine et ses amis et pour d'autres Lénine et ses camarades.
« Consorts » ça fait bande de coquins, ne trouvez-vous
pas ?
11En
page 59, Janover se permet un jugement de valeur méprisant :
« Peut-être faut-il dire que la révolution est restée en
deçà de ce qu'en attendait Rosa Luxemburg ? ». C'est
fielleux, et une esquive de littérateur. En fait Rosa ne charge pas
Lénine, hélas mon pauvre, ni de déblatère à la trotskiste ou
bordiguiste sur l'absence de parti, mais pointe la carence des
masses, carence que nous pouvons aussi expliquer par l'arrêt de la
guerre mondiale... Rosa n'est pas blanche concernant sa vision des
prolétaires, elle était hautaine avec les « militants de la
base » nous dit un de ses biographes (Nettl je crois). ET ce
qu'en cite Janover n'est pas reluisant non plus (p.61). Elle avait
parfois son côté ouvriériste avec certaines expressions nunuches
telles que le « poing viril du prolétaire » ou
féminines (les « griffes » reviennent souvent pour
figurer la bataille).
12Dans
le jargon Janovérien cela donne ceci : « Le Parti
communiste réalise sous le signe du marxisme tout ce qui chez Marx
relevait de l'accumulation primitive du capital et la dernière
intervention de Lénine porte les stigmates d'une structure
archaïque qui ramène toute la problématique à des questions de
politique dominée par le choix du dirigeant. Le culte de la
personnalité cherche encore la personnalité qui doit occuper le
trône laissé vacant. C'est la quintessence de la révolution que
contiennent les écrits qui ont été appelés « Le Testament
de Lénine ».
13C'est
assez consternant de voir que Janover imagine la fin de la contre
révolution, qu'il n'a même pas analysée politiquement et
géopolitiquement en Hongrie en 1956 ! Révolution en Hongrie
ou émeutes anti-staliniennes ? Il est dans le bla-bla ignare
sur Thermidor, dont Bordiga a contesté l'interprétation
trotskiste.
14J'ai
dû publier un livre, qui m'a coûté fort cher et que tout le monde
a voulu ignorer – Le mythe de la guerre révolutionnaire. Le
silence a été mon salaire comme dans le cas de Philippe Riviale
qui avait été très novateur sur ce sujet mais ignorant que dès
1921 dans Il Soviet la Gauche italienne se moquait déjà de ce
concept anarchiste. Riviale a aussi publié des travaux très
percutants sur le mythe entretenu de la Commune ; il a été
couvert d'insultes, et bien que je l'ai contacté, il reste dans son
coin, aigri.
15Un
petit livre est sorti récemment qui démontre tout le long le
merdier qu'a été la révolution et où Lénine était sans cesse
mis en minorité, devait batailler ferme, etc. Oui cette situation a
complètement disparu avec la contre révolution. Staline lui s'est
arrangé pour être toujours en majorité. Mais comme n'importe quel
trotskien défroqué ou le Victor Loupan, ou Raymond Aron et tutti
quanti ce pauvre Jaover a décidé : Lénine = Staline. Que
dieu le bénisse, mais moi je n'irai pas fleurir sa tombe de
coryphée de l'anarcho-conseillisme.
16Le
PN se trahissent toujours à un moment donné, et Janover détruit
lui-même sa compil de citations de tant d'intellos floués, paumés
mais devenus doctes profs ou sociologues, il nous balance ceci de
Marx : Dans les programmes du parti, il faut avant tout
affirmer la dépendance directe de tel ou tel auteur et de tel
livre », ce à quoi il a fait dépendre ton son bla-bla
anti-parti tout le long !
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