On a oublié que la matrice des valeurs de gauche est l'Etat-papa, l'Etat providence, l'Etat social que promettait la social-démocratie avachie de la fin du XIXe siècle, c'est à dire l'Etat bourgeois non détruit mais avec des « garanties » pour les exploités : une sécurité sociale (merci Bismarck), des congés payés (merci Léon Blum), un pouvoir d'achat (merci Marchais), les 35 heures (merci Jospin), au-delà il n'y a plus rien. Plus rien de crédible par toute la gamme des politiciens corrompus ou qui ne demandent qu'à l'être, plus rien à attendre du suspense électoral renouvelé mais de plus en plus lassant.
Cette idée de garantir une vie décente fût celle de la gauche bourgeoise tout au long du XX e siècle, mais elle n'a cessé de virer au cauchemar devant pourtant la vitrine de l'abondance consumériste, laissant crever dans la misère sociale, psychologique et létale une minorité grossissante frappant plus ceux qui viennent de l'étranger dans des ornières nationales incapables de solutionner les problèmes pourtant communs au monde entier. Pas question d'entrer ici dans les débats tordus entre feignasses et technocrates sur le travail en général, ses bienfaits et ses tares. Il suffira de rappeler que la matrice des réformes pour digérer la question du travail politiquement a bien été le cas « exemplaire » de la caserne russe pendant 50 ans, aussi éloignée du communisme réel que le capitalisme ubérisé d'aujourd'hui. Ne nous a-t-on pas si longtemps seriné que le « socialisme réellement existant » garantissait emploi + logement + gaz gratuit ?1. Tout était garanti en URSS, santé, logement, salaire, le chômage était inexistant (même dans les goulags), des politiciens gaullistes, molletistes en convenaient auprès de leurs confrères les députés staliniens incultes et leurs courroies de transmission de l'appareil CGT.
La bureaucratie stalinienne imposa cette vision
« garantie » à l’ensemble du monde politique, et ce
pour des dizaines d’années. Face aux militants anti-syndicalistes
révolutionnaires et maximalistes rétifs au travail à la chaîne, au
salaire au rendement, l'activiste de base stalinien clamait :
« Dire que l’on est contre le travail à la chaîne me fait
penser à quelqu’un qui dirait qu’il est contre la pluie. […]
Nous sommes pour les principes de l’organisation scientifique du
travail, y compris le travail à la chaîne et les normes de
production » (Congrès CGTU de la métallurgie, 1937). Il n’est
peut-être pas inutile non plus de rappeler que le PCF envoya, à la
Libération, ses ingénieurs se former aux États-Unis.
Les trotskiens étaient les premiers à vanter ce succès « garanti » de l'économie « collectiviste » et prêts à mourir dans une nouvelle guerre mondiale pour la patrie du « socialisme garanti ». Malgré l'effondrement lamentable du « socialisme garanti », aucun des nombreux camps trotskiens n'a été fichu de porter la moindre critique de base au capitalisme d'Etat stalinien, et bien sûr parce qu'au fond de leur utopisme radical réside le même rêve infantile d'un Etat-papa, léniniste garanti pure souche. Marx s'est moqué, parfois contradictoirement, du droit au travail mais n'a jamais parlé de droit du travail, tout comme il n'a jamais jeté la moindre illusion sur des « garanties ».
Le droit au travail n'est que le droit d'être exploité dans le système capitaliste comme dans les divers régimes capitalistes d'Etat du Moscou de naguère jusqu'à Cuba. Le travail aliéné n'est pas pour toujours destiné à l'être2 Les trotskiens, ces bâtards de l'époque stalinienne, dont les Mélenchon, Poutou et Hamon ne sont que les rejetons ont proudhonisé la critique marxiste de la fable du droit au travail, customisé donc en « droit du travail », plus agrémenté de la fable électorale hamonesque d'idéologie syndicale de « garanti de revenu », palinodie ronflante entre « sécurité sociale » et « pouvoir d'achat ». André Gorz ne fabulait pas sur une disparition automatique du travail, mais avant de pronostiquer une disparition du prolétariat, il ramenait le « droit au travail » (pas le droit DU travail syndicalo-trotskien) à une dignité citoyenne, ce qui n'est ni faux ni éternel3
Les derniers vieux staliniens russes et français indécrottables vous balancent encore et toujours les mêmes certitudes qui faisaient écran au faux socialisme russe : la sécurité sociale, un État fort et la justice. « Un salaire peu élevé, mais garanti, un emploi garanti également », arguant qu’à notre époque de concurrence effrénée, les gens n’en bénéficient plus et de se tourner vers un passé où ils croient se rappeler avoir bénéficié de tout ça.
Une russe de passage contredit cette vision
lénifiante ; « « Rien n’est parfait
aujourd’hui, constate-t-elle. Mais ceux qui affirment
qu’en URSS la vie était rose oublient comment elle était en
réalité. Des queues interminables dans les magasins et chez le
médecin, ainsi que des réunions du parti où chacun évoquait ce en
quoi il ne croyait plus depuis longtemps. Et avec ça, le pays était
fermé au monde ». Je me souviens – il y a 40 ans – de
l'objection d'un collègue passé du lambertisme au statut de
candidat municipal pour le PCF, lorsque je lui disais la même chose
que cette femme : « tu crois tout ce que disent les
journaux bourgeois » !
LES
MENSONGES GARANTIS EN 1967 :
Dans la REVUE INTERNATIONALE DE DROIT COMPARE, un certain Saivanov définissait la liberté du travail en « régime socialiste » :
« L'un des
principes fondamentaux est l'authentique liberté du contrat de
travail. Ce principe implique le consentement au travail, la liberté
pour l'ouvrier ou l'employé de changer de travail ou de cesser le
travail à sa demande, la licéité — avec l'accord du travailleur
— du changement d'affectation de ce dernier. Néanmoins, chaque
citoyen valide est tenu de travailler. Dans la société socialiste,
l'universalité du travail constitue une loi objective, déterminée
par l'hégémonie sans partage de la propriété socialiste sur les
biens de production. Les exigences de cette loi objective sont
exprimées dans l'article 12 de la Constitution, qui souligne que le
travail en U.R.S.S. est un devoir et une question d'honneur pour
chaque citoyen valide, selon le principe « celui qui ne travaille
pas ne doit pas manger ».
Le salaire est une partie
du revenu national que les ouvriers et les employés reçoivent de
l'Etat pour satisfaire leurs besoins personnels. Le salaire est
garanti par l'Etat. Il est versé indépendamment des revenus d'une
entreprise déterminée, en vertu de règles antérieurement fixées,
selon des indices de travail en qualité et en quantité.
Le renforcement de
l'intéressement matériel des travailleurs à l'amélioration du
travail des entreprises, qui résulte de l'entrée en vigueur de la
réforme économique, ne modifie pas le caractère garanti du
salaire. Le droit au salaire garanti par l'Etat conserve son
inviolabilité ».
Tu parles Charles !
Tu parles Charles !
COMMENT LE
CHOMAGE AVAIT-IL ETE SUPPRIME PENDANT LE SOCIALISME GARANTI ?
Dans les années 1920, le chômage
est reconnu et calculé par diverses sources en URSS, avant que sa
disparition ne soit décrétée à l'automne 1930 à un moment où se
pose un problème de pénurie de main-d’œuvre dans un contexte
d'industrialisation rapide. Néanmoins, le chômage atteint environ
10 % de la population active dans les années 1926-27. La
reconnaissance du chômage ne reviendra qu'à l'effondrement de
l'URSS. La fin de la NEP
et les années 1930 inaugurent une planification centrale de
l'emploi.
La
plupart des ouvriers et des spécialistes sont recrutés soit par les
entreprises, soit par un bureau central de l'emploi dans les grandes
villes. Du fait de l'absence officielle de chômage, la concurrence
entre les entreprises pour l'embauche est forte sur le marché de
l'emploi. Dans les années 1960-1970, la mobilité des travailleurs
est importante : un sur cinq change d'emploi chaque année. La
grève est interdite, mais l'absentéisme est très répandu.
Le revenu
inconditionnel – mais jamais complètement car il y a la prison et
les faits de délinquance sont cachés - permet donc de couvrir les
besoins vitaux, de vivre sobrement en tirant le diable par la queue
et en espérant connaître un jour les facilités de la vitrine
occidentale... pas un monde sans argent. La classe ouvrière reste
aliénée, gouvernée par une noria de bureaucrates et syndicalistes
de toute espèce, et vouée à la pauvreté sociale et
intellectuelle.
Le salaire en nature était considéré comme la garantie de
l’existence du peuple, à tel point que la rémunération, sous
forme de prestations en nature, qui ne constituait en 1917 que 5,3 %
de la valeur du salaire global moyen d’un ouvrier
industriel, atteignit 47,4 % en 1918,
80 % en 1919, 93,1 %
en 1920 et 93,8 % début 192113.
La NEP aboutit à rejeter la notion même d’égalisation des
salaires, ce qui provoqua d’abord la colère du mouvement syndical
encore rebelle, mais on lit, dans le rapport du Conseil central des
syndicats de l’URSS de 1932, que c’est « grâce au camarade
Staline » que les syndicats ont commencé à anéantir le vieux
système de « l’égalitarisme petit-bourgeois » :
« Le nivellement dans les besoins et la vie privée est une
stupidité petite-bourgeoise réactionnaire, digne de quelque secte
primitive d’ascètes, mais non point d’une société socialiste
organisée d’une façon marxiste, car l’on ne peut exiger des
hommes qu’ils aient tous les mêmes besoins et les mêmes goûts,
que, dans la vie personnelle, ils adoptent un standard unique ».
Staline ajoutait que « la conséquence de l’égalisation des
salaires est que l’ouvrier non qualifié manque d’une incitation
à devenir un travailleur qualifié et se trouve ainsi privé de
perspectives d’avancement ».
Anton
Ciliga n'était qu'un agent de la CIA lorsqu'il écrivait chez
Gallimard en 1938:
"C'est
en effet à cette époque que l'on déclara que le chômage était
"liquidé" en Russie soviétique; par voie de conséquence,
les indemnités de chômage furent elles aussi "liquidées".
On abrogea en outre un certain nombre de dispositions protégeant
les travailleurs. D'autre part, les journaux s'en prenaient
violemment aux ouvriers qui sous une forme ou sous une autre
opposaient une résistance à l'exploitation bureaucratique et les
déclaraient "indisciplinés, fainéants et ivrognes". Sous
couleur "d'émulation socialiste" on introduisait un
"sweating system" combiné avec la corruption d'une petite
minorité ouvrière par toutes sortes "d'avancements". Et
les opposants emprisonnés dans les "isolateurs" n'avaient
pas de mots assez dur contre Trotski qui défendait quand même
St aline: "D'ailleurs, je constatai avec inquiétude qu'il y
avait une lacune dans les lettres et autres écrits de Trotski qui
nous parvenaient en prison: Trotski ne parlait jamais d'organiser des
grèves, d'inciter les ouvriers à la lutte contre la bureaucratie,
de mobiliser la classe ouvrière en faveur du programme économique
trotskiste. Sa critique, son argumentation, ses conseils semblaient
adressés au Comité central, à l'appareil du parti. Evoquant la
chute verticale du niveau de vie des ouvriers, Trotski concluait, en
bon patron qui donne ses conseils à l'administration; "Que
faites-vous? Vous gaspillez le capital le plus précieux – la force
de travail". Le sujet actif restait toujours pour Trotski "le
parti" avec son Politbureau ou son Comité central, le
prolétariat n'était que "l'objet".".4
La
Constitution de 1936 posait le principe chrétien « À
chacun selon son travail » à la place du principe communiste
« À chacun selon ses besoins ». Le stalinisme avait
supprimé, en 1928, toute idée de salaire de base garanti. Il
généralisait le taylorisme, déjà applaudi par Lénine qui n'en
faisait lui qu'une étape transitoire en attendant la révolution
mondiale.
Personne n'a
jamais vraiment analysé les arguties des employés du stalinisme
pour justifier le capitalisme d'Etat « national » et
comment ils justifiaient l'exploitation par l'Etat et sa couche de
technocrates politiques. Je vous en donne l'occasion (et le rire)
suivez le guide. Le discours stalinien avait le même contenu
utopique cynique, face à la réalité vraie, qu'un discours de l'âne
Hamon, du baudet Mélenchon, le perroquet d'Arlette ou de l'agnelet
Poutou.
EXTRAITS DU PETIT GUIDE SINCERE DE L'UNION SOVIETIQUE par le brave Georges Cogniot (1954)
L'HOMME
LE CAPITAL LE PLUS PRECIEUX (chapitre IV)
L'essor
continu du bien-être matériel. En
Union soviétique, chaque progrès économique aboutit à un progrès
social, à un relèvement du niveau de vie des travailleurs.
Dans un pays bourgeois comme la
France, chaque progrès économique accumule la richesse au pôle
capitaliste de la société, la misère à l'autre. Si les ouvriers
de la chaussure ont fabriqué « trop » de souliers, ils
sont mis au chômage et vont pieds nus.
Dans un pays capitaliste, s'il se
produit une augmentation du revenu national, toujours due à l'effort
des travailleurs, elle profite aux groupes d'exploiteurs, avant tout
à la classe des capitalistes. En France, les classes exploiteuses
s'approprient plus de la moitié du revenu national.
En Union soviétique,
l'augmentation du revenu national signifie directement l'augmentation
du bien-être des travailleurs. En effet, l'intégralité de ce
revenu est le patrimoine des ouvriers, employés et paysans :
les trois quart sont mis directement à leur disposition pour la
satisfaction de leurs besoins matériels et culturels, le reste sert
à élargir la production sociale et à couvrir les besoins généraux
de l'Etat des travailleurs. Durant la période 1940-1951, le revenu
national de l'URSS s'est accru de 83% .
Le camarade Malenkov a dit dans son
rapport au XIX e Congrès du Parti communiste de l'Union soviétique :
« Les progrès réalisés
dans toutes les branches de l'économie nationale ont abouti à une
nouvelle élévation du niveau de vie matériel et culturel de la
société soviétique. Cela est tout à fait dans l'ordre des
choses ».
Nous avons déjà constaté plus
haut le caractère tout nouveau d'un tel « ordre des choses »
dans l'histoire du monde, l'originalité de cette révolution
socialiste qui
se distingue de toutes les révolutions du passé par le fait qu'elle
apporte au peuple, outre la liberté, l'amélioration radicale de sa
situation au point de vue matériel et culturel. Nous avons vu que
par suite des baisses de prix appliquées par l'Etat à partir de
1947, le consommateur dépensait, pour la même quantité de
marchandises, moitié moins en 1953 que dans le dernier trimestre de
1947.
Pour
la somme que coûtait un kilo de caviar en 1947, il a été possible
d'acheter dès 1952, outre ce kilo de caviar, 4 kilos de beurre, 3
kilos de fromage de la meilleure qualité, et 1 kilo de saucisson.
Avec l'argent nécessaire pour 1 kilo de jambon en 1947, on a eu par
dessus le marché, dès 1952, un kilo de saucisson et une grosse
volaille. Avec le prix d'une bicyclette d'homme en 1947, on a acquis
dès 1952, en plus du même vélo, deux paires de chaussettes
d'homme, un manteau d'hiver et une blouse de soie pour fillette, une
paire de chaussures d'enfant. La somme qu'on devait dépenser en 1947
pour acheter une montre-bracelet pour dame, a suffi dès 1952 pour
ajouter à cette montre un parapluie de femme, un manteau d'hiver
pour fillette et deux paires de bas de soie.
Telle
est l'ampleur des augmentations régulières du salaire réel, du
fait de la baisse des prix.
D'autre
part, l'ouvrier jouit en URSS d'une sorte de salaire invisible,
couramment égal au tiers de ses revenus. Ce salaire supplémentaire
est constitué par les assurances sociales et pensions aux frais de
l'Etat, les allocations familiales, l'assistance médicale gratuite,
l'enseignement gratuit et les bourses, les séjours gratuits ou à
tarif réduit dans les stations balnéaires et maisons de repos, etc.
(...)
Les
moyens au service du but
Staline souligne, par la formule
même qu'il donne de la loi économique fondamentale du socialisme,
l'unité du but et des moyens.
Ces moyens résultent de la nature
du régime socialiste : la société nouvelle ne recèle plus de
causes qui puissent engendrer les crises, les dérangements
périodiques de la production. Le socialisme se caractérise donc par
un développement de la production méthodique, sans crises, sans
interruptions, au rebours du capitalisme, qui est ravagé par la
contradiction fondamentale entre le caractère social de la
production et l'appropriation privée capitaliste. Quand cette
contradiction est levée, quand la production devient socialiste,
elle s'engage sur une ligne ascendante que rien ne vient couper. (…)
Le pays des Soviets, au contraire,
procède au perfectionnement ininterrompu de l'équipement tant
industriel qu'agricole et des opérations technologiques. D'une part,
en développant dans tous les domaines de la production des moyens de
production, il approvisionne de mieux en mieux l'économie nationale
en machines ultra-modernes (…)
Les professions pénibles
disparaissent. D'autres surgissent (sic), qui exigent une haute
qualification. On ne trouve plus trace, en URSS, de ces emplois,
occupant naguère d'énormes quantités d'ouvriers, qui consistaient
par exemple à pousser le wagonnet à la main dans les mines ou dans
les fonderies. Les haveuses-chargeuses marque « Dombass »
et les bennes électriques sont venues partout à la rescousse des
mineurs. L'ouvrier moderne est conducteur de machine dans la taille,
opérateur de scie électrique dans l'industrie forestière, et
partout ainsi. Il a suivi l'école moyenne : il sort parfois de
l'enseignement supérieur. En tout cas, il se rapproche par ses
connaissances et ses habitudes intellectuelles des techniciens et des
ingénieurs, et il se trouve de plain-pied avec eux.
(…)
Les
libertés sociales et politiques
Les libertés sociales et politiques
visent à garantir la participation active et indépendante de chaque
citoyen à la vie publique. Elles reposent sur la reconnaissance de
l'initiative des masses comme fondement de l'Etat soviétique.
La liberté de parole, la liberté
de la presse, la liberté de réunion, la liberté des cortèges et
des manifestations de rue sont assurées aux citoyens, en conformité
des intérêts des travailleurs. Leur garantie concrète réside dans
la mise à la disposition des travailleurs et de leurs organisations
des imprimeries, des stocks de papier, des édifices publics, des
moyens de communication et des autres conditions matérielles qui
sont nécessaires pour l'exercice des droits en cause. Chacun sait
que dans la démocratie bourgeoise, c'est justement l'absence de ces
garanties matérielles qui rend souvent illusoire l'exercice des
droits de ce genre, même quand ils ne sont pas limités
formellement.
(…)
La
presse
La presse soviétique est vraiment
le bien des travailleurs. Et cela non seulement parce qu'elle sert
leurs intérêts, mais parce qu'elle s'appuie sur de larges cadres
populaires, formés par les correspondants ouvriers, paysans ou
intellectuels.
D'après des données incomplètes,
les journaux de l'Union soviétique avaient dès 1939 plus de deux
millions de correspondants ouvriers et paysans. Chaque année, cette
armée de correspondants augmente, et ainsi se renforce le lien
direct de la presse avec les masses laborieuses.
Le travail de propagande,
d'éducation et d'organisation accompli par les grands journaux est
complété par le large réseau des journaux locaux et par les
innombrables journaux d'usine et journaux muraux ».
En conclusion, il n'y a pas de quoi se moquer. Le
discours politique de nos divers politiciens est du même ordre que
l'argumentaire des centaines de milliers de « cadres
staliniens » : faire accepter le présent au nom d'un
futur présumé bien meilleur. La couverture médiatique « ambiance
libérale-libertaire » via internet et les réseaux sociaux
avec leurs milliers de trolls complices est bien plus prégnante,
envahissante et étouffante que ne le furent les millions de tonnes
de papier-mensonge de feu le « socialisme soviétique »
et leurs postes à galène avant invention des cristaux liquides.
NOTES:
1En
effet, le gaz fût gratuit jusqu'à la crise de 1975 où l'on vit
arriver à l'agence EDF de Vanves un espion russe pour acheter un
compteur. Par la suite, GDF envoya des experts avec appareils pour
détection du gaz et conseils pour « odoriférer » le
gaz « communiste russe » : le gaz étant inodore et
les bureaucrates cherchant les fuites avec des torches, les
explosions qui s'en suivaient ne pouvaient être considérées comme
des attentats de la CIA.
2« Du
moment où le travail commence à être réparti, chacun entre dans
un cercle d'activités déterminé et exclusif, qui lui est imposé
et donc il ne peut s'évader ; il est chasseur, pêcheur,
berger ou « critique critique », et il doit le rester
sous peine de perdre les moyens qui lui permettent de vivre. Dans la
société communiste, c'est le contraire : personne n'est
enfermé dans un cercle exclusif d'activités et chacun peut se
former dans n'importe quelle branche de son choix ; c'est la
société qui règle la production générale et qui me permet ainsi
de faire aujourd'hui telle chose, demain telle autre, de chasser le
matin, de pêcher l'après-midi, de m'occuper d'élevage le soir et
de m'adonner à la critique après le repas, selon que j'en ai
envie, sans jamais devenir chasseur, pêcheur, berger ou
critique.« L'Idéologie allemande », Karl Marx,
Friedrich Engels (1845), dans Philosophie,
Karl Marx, Maximilien Rubel, éd. Gallimard, coll. « Folio », 1982,
p. 31
3« Aussi
longtemps que le fonctionnement du système social, sa production et
sa reproduction, exigeront du travail, si réduit soit le temps
qu’il occupe dans la vie de chacun, sera indispensable à la
pleine citoyenneté. En tant que droit de participer à la
production du tout social et d’acquérir sur lui des droits et des
pouvoirs, le droit au travail doit être compris comme un droit
politique ».
4Au
pays du mensonge déconcertant, p.180.
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