"La suppression de la propriété privée... suppose, enfin, un processus universel d’appropriation qui repose nécessairement sur l’union universelle du prolétariat : elle suppose « une union obligatoirement universelle à son tour, de par le caractère du prolétariat lui-même » et une « révolution qui (...) développera le caractère universel du prolétariat ».
Marx (L'idéologie allemande)

«Devant le déchaînement du mal, les hommes, ne sachant que devenir,
cessèrent de respecter la loi divine ou humaine. »

Thucydide

mardi 28 mars 2023

UN DIXIEME BAROUD OU COMMENT FONCER DANS L'IMPASSE SYNDICALE



Après l'OCDE, toutes les mafias financières de la planète sont derrière le petit Micron. Un chefaillon économiste de la Banque mondiale (BM), Indermit Gill, a raconté lundi le bobard suivant :face à l'augmentation de l'espérance de vie. repousser l'âge de la retraite serait nécessaire afin de maintenir la part de la population active malgré le vieillissement. Oubliant la grande part de la population inactive au chômage, et avec une espérance de vie qui n'est qu'espérance. Le cynisme capitaliste n'a pas de bornes, comme la potiche de Macron (sic) .

L'indignation ouvrière est toujours là, certainement plus dans les esprits encore, et dans la durée, que dans la rue où le système de domination aliénant organise le spectacle à son profit, avec la totale complicité des putains journalistes. Le « pouvoir » ne cesse de jouer du suspense, il a l'habitude et la nécessité (comme jadis Hitler le pratiquait) de sonder quotidiennement l'état de l'opinion[1], sa police hyper-informatisée flique mieux la population que les nazis n'ont pu le faire, ils surveillent les blogs (dont le mien). Le premier flic de Fraance a d'ailleurs annoncé ce jour que la police sera dotée de drones ; nous ne  sommes pas en Ukraine mais en France et en pleine guerre...de classes. A 17 H, CNEWS affichera un  sondage express alors que les manifs se poursuivent partout en France: Condamnez-vous les violences commises contre les forces de police ? OUI à 85% !!!  

Ce dixième enterrement traîne-savates – dixième round disent-ils - fut nommé depuis hier « journée à hauts risques »., avec des journaleux présentant Macron encore comme un président à la dérive ; « Emmanuel Macron n’a toujours pas trouvé les clés pour éteindre la colère de la rue » ! Les « services  de renseignement » avaient dramatisé à souhait depuis les provocations musclées à Sainte Soline, ils annonçaient craindre des milliers avec cette : « inexorable poussée de colère, sourde et profondément enracinée à travers tout le pays, qui fait virer à l’écarlate tous les voyants du gouvernement. Les ingrédients du chaos sont rassemblés. Pas moins de 200 communes seront, ce mardi, le théâtre de manifestations et d’actions de blocages.,Pour corser cette journée « noire » comme planifiée, les services spécialisés s’attendent à «une probable montée en puissance de la jeunesse, mobilisée sur le thème des violences policières». «Depuis le 16 mars, les forces de l’ordre sont confrontées à des actions très violentes, en dehors des mots d’ordre syndicaux, notamment dans le cadre de manifestations non déclarées ou interdites», souligne le ministre de l’Intérieur. Il s’indigne que «des sous-préfectures, des préfectures, des commissariats, des tribunaux, des mairies et des permanences politiques subissent des dégradations, des incendies et tentatives d’incendie». « Plus de 1000 casseurs attendus pour «mettre la France à feu et à sang» !!! Pourtant il n'y aura que de misérables feux de poubelle[2], pas spectaculaires comme la fois précédente (j'ai assisté aux manifs devant mon écran, son coupé). Et des échauffourées qui n'ont pas mis à feu et  à sang le pays. Plus impressionnants étaient les gros plans sur les cohortes policières par moment plus nombreuses que les manifestants.

UNE IRRUPTION D'UNE JEUNESSE inattendue mais contrôlée et inconsciente

Lors de la dernière réunion intersyndicale on apprenait la présence de 7 représentants des syndicats unis mais aussi de 5 représentants des étudiants ! Que venaient faire là les représentants des futurs cadres économiques et syndicaux ? Pourquoi pas des représentants des jeunes chômeurs isolés, des collèges techniques ? Avec cette remarque plus drôle encore tant elle pue le syndicalisme abstrait : « LA JEUNESSE REVE DE CONVERGENCE DES LUTTES ».

Cette irruption de cette « jeunesse » servait et sert encore à diminuer la spécificité de la classe ouvrière dans un mouvement à défigurer comme interclassiste, à se moquer, côté journalistes collabos de Cnews par exemple, de ces étudiants qui, en réalité, ne viennent que pour casser ; on entendit toute la journée les larbins télévisés du pouvoir « craindre que les jeunes ne se laissent entraîner par les « ultra-violents ». En sous-main c'est évidemment le souhait du « pouvoir » pour valider son indignation face au chaos...qu'il a provoqué et la séquence qu'il espère finale en fournissant tous les ingrédients pour indigner l'oupinion poublique, cette majorité en charentaises.

LA POLICE N'EST PAS NOTRE PRINCIPAL ENNEMI 

La scénographie dominicale à Sainte Soline, a été suivie mieux qu'une étape du tour de France. Tous les ingrédients pour déplorer le bordel, pour exiger du pouvoir qu'il y mette fin, ont été réunis. L'ingrédient principal pour les deux versants de l'opinion fut dès lors, de ce côté « la police tue », et de cet autre côté « vive la police ». Depuis des semaines il est convenu qu'on doit être tous unis contre la police, côté syndicats unis et activistes gauchistes, que la       police est responsable de tout. Dans la population en général, pas celle des beaux quartiers, on a entretenu et développé cette idiotie bonne pour un émeutier primaire. La protestation anti-policière était assurée par toutes les bonnes âmes du syndicalisme et des assocs humanitaire-je-me-mêle-de-ce-qui-ne-me-regarde-pas, même étrangères. Or les flics de base ne sont que des soldats, et qui en prennent plus souvent qu'on ne croit plein la gueule ; cela fait mauvais genre de dire cela, mais je le dis. Nos ennemis sont leurs patrons du gouvernement, et... les appareil syndicaux, présumés nos amis voire de sympathiques lieutenants accompagnateurs de toutes les défaites tout en les favorisant.

Cette focalisation contre les seuls policiers se retourne contre le mouvement de protestation lui-même puisque l'oupinion s'en indigne et est donc plus encline à soutenir les gardes armées du pouvoir, en dépit de certaines exactions.

On ne peut lister ici toutes les tentatives de dérives et d'esquives du fond de l'attaque anti-ouvrière, mais on peut faire confiance aux zélés journalistes pour en inventer, tel celui-ci : «Le pouvoir a ouvert une brèche» aux comportements violents en manifestation » et c'est « depuis l'utilisation du 49.03 » ! Le sujet serait donc la violence, et, on l'a compris aucune autre alternative que violence de rue et défilé pépère., feux de poubelle contre lance d'incendie Face à la violence de la rue, heureusement les CRS sont là pour protéger la population apeurée et recluse, comme l'a d'ailleurs réaffirmé notre bon ministre Véran : « nous sommes le rempart contre la violence ». Toujours pour exciter l'oupinion publique en faveur de la police et de Macron, quelques sous-fifres de SUD et de la CGT n'ont pas trouvé mieux que d'aller occuper les voies de la gare de Lyon, déclenchant l'hystérie de Morandini, sur la chaîne réac CNEWS. Quoique l'heure soit à « la main tendue », annoncée pour lundi la fin de la grève des boueux est reportée par l'appareil CGT à mercredi, mais en tant que suspension.

La répression paraît lorsque tout mouvement tourne en rond ; je l'avais annoncée inéluctable dans un de mes articles précédent. Les appareil syndicaux ayant fini par faire effectuer des dizaines de kilomètres inutiles aux milliers de manifestants, promenades couplées avec les réunions des instances parlementaires ; mais comme il faut une fin à tout, ils ont tenté comme je l'avais noté ce matin de « tendre la main » (après les traditionnels coups de fil secrets) :

 

TORPILLAGE syndicalo-politicien AU PROFIT DU MACRON

Dés potron-minet les faux-culs sont à l'oeuvre, le premier (on l'avait prévu) le principal Berger de l'Etat annonce qu'il faut des médiateurs pendant un mois, c'est à dire après l'officialisation de la réforme par le conseil constitutionnel, et comme le dit le petit Faure du parti socialiste nain: alors personne ne pourra plus la remettre en cause...et vous irez tous vous coucher, ne reste donc que la violence stérile ce jour pour contenter le Micron, qui pourtant ne pourra plus jamais sortir seul en public sans trois mètres de gardes du corps (je n'ai jamais vu un président autant haï)! à ce soir ou ainsi soit-il ? 

Je ne crois pas qu'ils se soient penchés sur mon blog ni mes autres lieux d'expression, mais ce coup n'a été qu'un test pour mesurer la réaction des gens, et ils ont été sans doute nombreux à réagir en temps et en heure comme moi. La gouvernance ne peut jamais rester figée et doit réagir souvent à la minute. Donc nouveau suspense librement consenti à propos de « la main tendue du gouvernement » qui, sans fausse honte . Depuis trois mois les syndicats baladent des millions faisant mine de réclamer de pouvoir discuter des modalités de la réforme quand le pouvoir principal fait la sourde oreille, puis subitement les commis gouvernementaux font savoir qu'ils sont prêts à discuter de tout...sauf de leur attaque sur les retraites ! Leur cinéma « je t'aime moi non plus » est de plus en plus pervers, pour éviter que le Berger soit pendu haut et cours ?

MEDIATION ?  MACRON DIT NON AUX SYNDICATS A 14H30

Face à Al Capone Macron qui continue à jouer au mafioso intraitable, changement de braquet obligé pour le principal Berger syndical dépité, qui, l'après-midi, s'indigne du refus d'apaisement de la part du gouvernement : « y en a marre de ce refus de tendre la main »...parce que lui aimerait bien la lécher ?[3] BFM avait signalé peu avant que la CGT comme la CFDT appelaient à une médiation puis ce fut au tour de l’intersyndicale. Sous les défilés pépères somnolaient les médiateurs syndicrates !

En matinée, chez Morandini, plus servile que jamais et zélé envers l'Etat et sa police, (malgré ou à cause de sa condamnation pour une affaire de  mœurs troublante) les troncs de plateau (les étrons) étaient déchaînés, et ce meneur de jeu en rajoutait hystériquement contre la CGT « qui défile derrière la banderole « la police nous tue » ! Sans comprendre l'aspect racoleur du slogan pour la mode anti-flic qui permet si bien d'oublier les flics...syndicaux et de racoler en milieu «étudiants black bourges » (comme l'a si bien dit Darmanin). Le double jeu de la CGT reste invisible pour ce crétin de journaliste pipole. Pourquoi cette mafia n'a pas prévu de SO en tête de manif aujourd'hui ? Mais on pointe du doigt son défilé derrière une pancarte débile. Dès le début de matinée, avec la mafia de Sud, la CGT organise l'occupation des voies de la gare de Lyon par ses porteurs de drapeaux, alors que des centaines partent ou viennent au travail. C'est super pour l'oupinion poublique, cette poubelle virtuelle et inconsistante, dont Morandini pose au représentant indigné : « c'est contre les travailleurs : », quand un de ses complices se pique « d'analyser » un mouvement très décentralisé  peu contrôlé qui a été accompagné par les centrales syndicales ; nourri par d’autres colères, on est loin de la réforme des retraites », ce qui est à nouveau excuser les syndicats qui organisent cette prétendue décentralisation spontanée », pourtant brevetée permanents syndicaux en uniforme et avec fanion ridicule. Les manchettes passaient et repassaient au bas de l'écran :

- MANIFESTATIONS PEUR SUR LES VILLES

- « CASSEURS : UN CONSTAT D’IMPUISSANCE »

UN BAROUD SANS FIN CLAIRE ?

Dans l'article précédent, je concluais à une « giletjaunisation » du mouvement, j'aurais aussi pu la nommer décomposition, car c'est bien ce qu'organise le pouvoir. Avec les affrontements dans les Deux Sèvres, où se trouvait le même personnel gauchiste écolo-bobo, le lien était fait abusivement avec l'hydre black débloque agitée comme l'horreur absolue, en passe de dézinguer l'Etat si démocratoque, tout en concédant avec bienveillance la capacité des organisateurs professionnels syndicaux à piloter d'immenses défilés moutonniers.

Les défilés furent tous un carnaval à ciel ouvert, avec les mêmes rites, danses, sac à dos BB, uniforme noir avec capuche et masque, fumigènes, mitraillages des portables, caillassage des flics, incendies de poubelles ; la manif comme objet ludique ! Pas de discussion ni d'AG, ni remise en cause des mornes balades syndicales. Et en plusieurs endroits, l'oriflamme national, preuve de la présence discrète du RN.

Toute la journée on n'interrogea pratiquement pas le personnel de la Nupes, excepté le gentil Faure, puis en fin d'après-midi un Mélenchon gentil, appelant au calme, déplorant les violences !

LE SUSPENSE CONTINUE...

Le spectacle manifestatoire, il faut le dire, était en odeur de sainteté comme dans une salle de théâtre ; parcours court de République à Nation, avenues larges permettant une exhibition carrée des fantassins CRS avec l'éclairage subversif des hautes flammes des poubelles et détritus, fièrement embrasées par des dizaines d'ados réels ou attardés. Les rues sont encore pleines à 19 H, des toits occupés, des cagoulés jouent encore au chat et à la souris avec les chevaliers CRS handicapés par leur armure, mais nulle inquiétude gouvernementale. On pouvait apercevoir cet après midi au parle-ment Dussopt et Borne plaisantant avec leurs portables derrière Darmanin qui pérorait en faveur des drones policiers. L'Exécutif fait la sourde oreille face aux syndicats. Et j'ai ma petite idée pourquoi : pour rendre service encore un peu aux syndicats qui en ont bien besoin et faire durer jusqu'à la décision dans trois semaines du conseil constitutionnel. Alors valsera l'unité syndicale entre légalistes et jusqu'auboutistes avec leurs guérillas impuissantes comme celles des gilets jaunes.

A 19H ce mardi soir, chacun peut retourner chez soi avec dans le portable plein de clichés inoubliables de feux de scooters, de CRS canardés ou couverts de peinture. C'est ça la révolution !

C'est reparti pour une onzième promenade le 6 avril; avec la certitude que les vacances scolaires vont gratifier lassitude et résignation, et qu'à cette date les syndicrates se seront désunis dans le bureau de la mère Borne à l'horizon de la conclusion du conseil constitutionnel.Syndicats et gouvernement n'en sortiront pas indemnes. Il ne faudra jamais oublier que les mafias syndicales ont systématiquement empêché toute reconductibilité immédiate su jour au lendemain et pas espacée de semaine en semaine (cf. avec LFI le dérisoire "on arrête tout" du 7 mars), se plaisant à disperser la colère, envoyant au casse-pipe les éboueurs (sans véritable soutien de leurs louches caisses de grève) alors que trois jours de blocage de tout le pays auraient suffi à faire tomber la réforme et le gouvernement de la finance capitaliste, la perruque Macron avec.



[1]Ne pas oublier que l'Etat est en grande partie  privatisé et fonctionne en rémunérant hors de prix des « cabinets de conseils » américains tentaculaires, cf. le scandale McKinsey ; lire « les infiltrés de M.Aron et Michel Aguirre 'ed Points 2023).

[2]Jolis décors qui rendent moins mornes ces promenades syndicales pacifistes et bêtes où les promeneurs passent leur temps à faire des photos avec leur portable au lieu de discuter entre eux ou de tenir des AG de rues !

[3] « Certains » syndicats : »Il n’empêche, certains s’interrogent quand même sur l’utilité de continuer à mobiliser massivement, maintenant que la loi est passée, fût-ce par un 49.3. Certains cherchent de plus en plus ouvertement un moyen d’y mettre fin. «Évidemment que lorsque l’on rentre dans ce type de lutte, on réfléchit dès le début à comment en sortir», explique un militant. Pour les réformistes notamment, cela passe par un geste du gouvernement qui leur donnerait un argument pour mettre fin à l’aventure. L’exécutif espère que cela pourrait passer via la discussion sur une proposition de loi préparée par le député Renaissance Louis Margueritte et qui sera sur la table rapidement. Dans ce texte, figurera la traduction de l’accord trouvé entre les partenaires sociaux sur un meilleur partage de la valeur, et le dispositif annoncé la semaine dernière par le chef de l’État consistant en une «contribution exceptionnelle» sur les grandes entreprises qui font des rachats d’actions ».


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