Dans les nouvelles formes d'entrée dans la guerre moderne, il existe toujours trois constantes historiques :
un prolétariat inerte, battu socialement ou pas réveillé politiquement ;
une désignation indiscutable de l'ennemi ;
une union nationale de tous les partis politiques bourgeois.
Pour lutter contre la guerre il existe toujours aussi trois constantes plus ou moins opérantes :
épuisement militaire d'un camp ;
un mouvement pacifiste mondial la plupart du temps figuratif
une insurrection révolutionnaire débouchant ou pas sur une révolution universelle.
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RESUMONS AVEC « LIBERATION » LES PRELIMINAIRES DE LA GUERRE (où il apparaît en filigrane que l'agresseur n'est pas tout à fait l'agresseur)
Pourquoi la situation a-t-elle dégénéré en 2021 ?
« Pour la plupart des Ukrainiens, la menace d’une intervention russe plus large en Ukraine n’est donc que le dernier épisode d’une guerre inachevée de huit ans. Malgré la signature des accords de Minsk entre l’Ukraine et la Russie, sous le patronage de la France et de l’Allemagne, censés mener à une sortie du conflit, les combats ininterrompus dans le Donbass ont fait plus de 14 000 morts depuis 20141.
La situation s’est envenimée en novembre, lorsque Washington a demandé à Moscou des explications sur des mouvements de troupes «inhabituels» à la frontière ukrainienne. En avril, la Russie avait déjà massé des soldats près de l’Ukraine et en Crimée annexée, avant de retirer une grande partie de ses troupes.
La Russie accuse de son côté les Occidentaux de livrer des armes à Kiev et de mener des exercices militaires «provocants» dans la région (sic). Vladimir Poutine, souhaitant redéfinir l’architecture sécuritaire sur le continent européen, qu’il juge défavorable à la Russie, a exigé de la part de Washington des «garanties» écrites, dont l’assurance que l’Ukraine n’adhérera jamais à l’Otan – des demandes inacceptables pour les Occidentaux.
L’adhésion de l’Ukraine à l’Alliance atlantique représente depuis la fin de la guerre froide l’un des objectifs stratégiques du pays pour contrer l’influence de Moscou. En avril 2008, lors du sommet de Bucarest, tous les membres de l’Otan ont fait valoir à Kiev une perspective d’adhésion, sans annoncer de calendrier.
La crise de 2014 a marqué une accélération de la coopération entre l’Alliance atlantique et Kiev, sans toutefois apporter de réponses aux aspirations euro-atlantiques de l’Ukraine. En juin 2020, le pays est néanmoins devenu l’un des six pays partenaires «nouvelles opportunités» de l’Otan, augmentant un peu plus la collaboration entre Kiev et les membres de l’Otan. Samedi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a réaffirmé son souhait que son pays rentre dans l’organisation, réclamant un calendrier d’adhésion «clair et réalisable» ».
OBSERVONS DU COTE DE LA BOURGOISIE MILITARISTE DES DEUX CAMPS
EN FRANCE :
On note que la plupart des médias bourgeois (forcément) dans le monde ne nous montrent pratiquement pas de cadavres, alors qu'on nous assure qu'ils se comptent par milliers2. Normal, historiquement on ne nous les montre qu'à la fin des guerres. Pourquoi ? Parce que en Russie comme en Occident il n'y a pas meilleure preuve qu'il nous faut marcher par millions contre leur guerre capitaliste ! Les sacs en plastique russes ne devraient pourtant pas tarder à faire parler d'eux.
On n'avait jamais vu autant de généraux venir parader sur les plateaux de télévision ; il est vrai qu'en 1914 et 1939 la télévision n'existait pas. Toutes les conditions seraient presque réunies : le prolétariat y est inerte, tant que l'implication dans la guerre reste indirecte il continuera à sommeiller ; il n'est en tout cas pas prêt du tout à risquer sa peau, non pour la patrie (cette vieillerie) ni pour une démocratie corrompue ; les zozos qui veulent rejouer la farce des brigades internationales en Espagne de jadis ne sont que des cons identitaires, qu'ils aillent se faire trouer la peau par les bandes armées de Poutine, on s'en tape3.
La propagande occidentalo-américaine a réussi pour l'heure à faire figurer une unité internationale en Europe en particulier en simplifiant à l'extrême, à la façon patriotique classique, le bien contre le mal, autrement dit la démocratie bourgeoise contre une dictature...bourgeoise.L'ensemble du personne politique bourgeois français a rallié l'unanimisme national qui suppose toutes les classes confondues dans un même objectif de guerre possible (cf. l'autocrate Macron et sa « confiance » en l'armée française, Lemaire et sa guerre économique, BHL et sa lâcheté militariste habituelle) ; malgré leurs ambiguïtés, les Zemmour et Méléchon ont réaffirmé leur « patriotisme ».
EN RUSSIE :
Le premier mensonge, déjà avancée par la propagande occidentale, a d'abord été de dire que tout était de la faute au fou « irrationnel » Poutine, autrement dit ce qui sert de subterfuge « psychologique » afin d'oublier les conséquences au long terme de l'effondrement du bloc russe ; la bourgeoisie française n'avait-elle pas espéré 1914, 40 ans après la perte de l'Alsace et de la Lorraine ?
Le deuxième mensonge, toujours en cours, est de prétendre que l'Otan n'intervient pas, alors qu'elle organise la livraison d'armes de puis plusieurs pays limitrophes européens, tout comme ils usent du prétexte humanitaire comme arme de guerre « psychologique » contre l'armée russe, par un accueil en fanfare des réfugiés « blancs » de souche ! (les noirs étant refoulés vers le territoire ukrainien).
Le troisième mensonge est de prétendre que la Russie est une « puissance pauvre » et que, dans la « nouvelle guerre » à dimension économique , comme l'a prétendu le ti jeune du gouvernement bourgeois Gabriel Attal : «l'objectif" des pays occidentaux : "Que le coût de la guerre soit tel que Vladimir Poutine soit contraint d'y renoncer ». Vantardise bien prétentieuse.
Bien avant cette guerre, dite pourtant « fratricide » on se satisfaisait de considérer que la Russie avait un PIB inférieur à l'Espagne (et le CCI aussi) ; une manière de plus d'humilier la Russie. Or ce jugement arbitraire et chauvin est faux.
PUISSANCE PAUVRE ?
Vérifions avec le Figaro :
Est-il vrai que le plus vaste État de la planète, qui veut être considéré comme une grande puissance, ne produit pas plus de richesses que Madrid ? Cette comparaison a-t-elle un sens ? Peut-on vraiment relativiser la puissance économique russe ? Si l'on en croit les chiffres de la Banque mondiale, le PIB espagnol s'élevait à 1281 milliards de dollars en 2020 et 1393 milliards de dollars en 2019. Pour la Russie, le PIB 2020 tournerait autour de 1483 milliards de dollars, contre 1687 milliards un an plus tôt, toujours selon la même source. Un peu plus de 200 milliards de dollars séparent ainsi Moscou de Madrid, mais les chiffres restent tout de même à l'avantage de la Russie ! Le PIB est insuffisant pour déterminer la richesse d'un pays. Le PIB en parité de pouvoir d'achat (PPA), qui permet de lisser les différences entre les niveaux de vie et faire des comparaisons qui aient du sens. Résultat, le PIB en PPA de l'Espagne atteint 1984 milliards de dollars, selon le FMI, tandis que celui de la Russie explose à 4450 milliards de dollars. Les deux pays ne jouent plus du tout dans la même cour.
Non seulement la richesse russe est bien plus importante que celle de l'Espagne, mais la nature de son économie lui donne aussi un pouvoir considérable à l'international. Le géant est notamment le premier exportateur mondial de gaz et le deuxième exportateur de pétrole. «L'Europe a fait une erreur stratégique en devenant progressivement dépendante du gaz russe», pointe Marc Touati, Président Fondateur du cabinet ACDEFI (Aux Commandes De l'Économie et de la Finance). Pour le gaz naturel, Moscou fournit 40% de la consommation annuelle du vieux continent.
Le blocage (privation) de la circulation des matières premières et du blé russe pourrait avoir un effet social boomerang, pas seulement en Russie, ridiculisant les blocages économiques européens :
« Moscou est un grenier à blé. Le pays est à l'origine de 10% de la production mondiale et 20% des exportations. De nombreux pays ont un besoin vital du blé russe pour nourrir leur population. C'est notamment le cas des pays arabes. En Tunisie, 60% des importations de blé viennent d'Ukraine et de Russie. L'Égypte est le premier importateur de blé au monde et le deuxième client de la Russie avec 3,5 millions de tonnes achetées jusqu'à mi-janvier, selon S&P Global. «Le printemps arabe est né de la flambée du cours du blé», rappelle Marc Touati. À terme, les freins aux exportations russes décidés par les Occidentaux pourraient être à l'origine de troubles majeurs dans ces pays si des pénuries ou des flambées de prix devaient arriver.
La faiblesse du manque de nouvelles technologies n'est pas dommageable pour l'heure car étalée dans le temps, elle pourrait être surmontée.
Dernier point qui sépare l'économie des deux pays et qui explique la différence de poids sur le plan politique et diplomatique : l'utilisation que font ces pays de leur argent. Ainsi l'Espagne, comme la plupart des pays européens, consacre moins de 2% de son PIB à la défense (1,4% soit 17,5 milliards de dollars en 2020 selon Eurostat). La Russie, elle, est le troisième plus gros budget de défense au niveau mondial selon Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri). Moscou y consacre plus de 4% de son PIB (près de 62 milliards de dollars en 2020). En outre, il possède un siège permanent au Conseil de sécurité de l'ONU et fait partie du cercle restreint des pays possédant l'arme nucléaire. C'est même le premier pays en nombre de têtes.
La richesse ne fait pas tout. L'État le plus vaste de la planète puise sa puissance des différentes ressources dont il dispose en masse et qui restent vitales pour de nombreux pays, à commencer par le gaz pour l'Europe mais surtout le blé pour d'autres régions du monde. Enfin, la Russie, puissance nucléaire, investit largement dans son industrie de la défense, à haute technologie spatiale et nucléaire Ce qui lui permet aujourd'hui d'être le troisième budget militaire de la planète ».
POURQUOI LA POPULATION RUSSE NE PEUT PAS ENCORE S'INDIGNER FACE A LA GUERRE,
Il est le plus souvent trompeur de juger du point de vue de son pays et de l'idéologie chauvine à prétention universaliste sous couvert du mot démocratie. Il faut donc essayer de se placer du point de vue, du champ de vision de l'ennemi ou surtout des populations qu'il régente. Les documentaires du Arte m'ont permis d'approcher plus précisément le point de vue nationaliste russe. Là aussi l'histoire prime comme dans toutes les guerres du passé. L'idéologie de la « défense nationale », de la « protection de la patrie », du sauvetage de « sa civilisation », ressurgit au galop. Et Poutine va s'en servir face à une menace concrète (ne relevant pas de la paranoïa), en 2005 le rapprochement de Kiev avec l’Union européenne et de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (Otan), alliance militaire créée en 1949 pour faire face à la «menace soviétique». Une nouvelle proximité impensable et insupportable pour le chef du Kremlin, qui craint, pas comme il le dit une simple menace pour la sécurité de son pays mais comme obstacle de plus à la reconquête du glacis russe ; l'argument de la « menace pour la sécurité du pays » marche en tout cas pour une immense population éduquée au « protectionnisme » nationaliste stalinien.
On glose souvent en France sur l'aspect vieillot de l'antifascisme, mais en Russie, et le temps ne fait rien à l'affaire, on n'a jamais oublié les dizaines de millions de morts sous la botte nazie. On voit un Poutine régulièrement se rendre devant les monuments au morts, discourir devant un parterre de vieux généraux en retraite la poitrine inondée de médailles, discourir avec son habituel ton patelin vis à vis du peuple russe en affirmant que seule la Russie avait permis de gagner la guerre mondiale4.
L'immobilisme de la population russe ne s'explique donc pas forcément par la censure et la terreur policière. Le peuple russes et ses satellites ont été conditionnés par près de 70 ans de situation de citadelle (faussement) communiste et assiégée. Le vieux parti stalinien, réduit à un état minuscule, comme le PCF, véhicule encore un nationalisme qui convient à Poutine et qui irradie encore dans les milieux populaires et la classe ouvrière. Le peuple a été éduqué, peut-être plus qu'en Occident à se méfier des infos manipulées de l'Ouest, certainement en oubliant les manipulations dans leur dos. Ce qui ne saurait durer lorsque le voile se déchirera, c'est aussi une des principales raisons pour laquelle Poutine misait sur une guerre éclair.
En outre, les historiens à la solde du pouvoir, comme leurs collègues européens, se chargent de rappeler que les élites ukrainiennes se sont placées du côté d'Hitler et o,nt été responsables de massacres de russes à l'époque. C'est pourquoi, même si cela nous paraît étrange et en décalage, Poutine ne dit pas n'importe quoi en parlant de « dénazifier l'Ukraine » ; l'argument n'est pas rationnel, mais il vise l'inconscient collectif. Et cela marche5. Pas pour longtemps grâce aux improvisations de Poutine.
L'ERREUR DE POUTINE RESIDE DANS LE RECOURS A UNE GUERRE CONVENTIONNELLE (mais au sens arbitraire)
Jamais on n'avait vu une puissance continentale se lancer dans une guerre extensive sans alliés de poids. Même pas une géopolitique révolue, comme le croient les experts militaires, mais une géopolitique solitaire ! La guerre de 1914 opposera de multiples alliances coalisées. Hitler signe le traité d'alliance de l'Axe avec le Japon et l'Italie en 1940, puis s'assure la neutralité naïve de Staline. Poutine s'est lancé seul dans une bataille en perdition face au monde entier, sans obtenir ni le soutien de la Chine ni de l'Inde, ni de la Turquie !
Dans l'expectative, après avoir subi l'arrogance occidentale, Poutine a choisi la guerre avec quelques suppositions favorables ; il savait que l'Otan ne pouvait pas directement envoyer des troupes pour porter secours à l'Ukraine. Il savait que la dépendance européenne au pétrole et au gaz russes ferait hésiter des pays comme l'Allemagne à imposer des sanctions lourdes (malgré son potentiel réarmement elle continue à dépendre du gaz russe...). Le plan russe était de frapper vite et fort, de décapiter le gouvernement ukrainien, d'établir un régime fantoche à Kiev et de faire le dos rond face aux sanctions occidentales.
L’armée russe a ensuite opté pour une stratégie militaire très conventionnelle en trois temps : pilonner, rentrer, rester. En premier lieu, elle a opté pour des tirs de suppression de longue portée pour stériliser les défense ukrainienne, notamment dans sa composante aérienne. Rien que dans les premières 24 heures, près de 200 missiles avaient été tirés selon les chiffres communiqués par le Pentagone, certains depuis des sous-marins ou des navires.
Poutine avait certainement oublié la faculté des caïds ukrainiens à réveiller le nationalisme, mais, malgré leur résistance acharnée avec les fournitures militaires occidentales, ce n'est pas cette résistance qui inquiète le plus Poutine. Il continue d'ailleurs à faire bombarder sans discrimination population civile et militaires ukrainiens.
LE BOOMERANG DE LA POPULATION RUSSE...
La presse occidentale a déjà essayé de récupérer le désarroi des jeunes recrues russes avec des manchettes comme celle-ci : « Les soldats russes pleurent et se mutinent à la radio, et le monde entier peut écouter ». Aucune preuve n'a été fournie même si nous souhaitons ici de telles réactions de « démoralisation » dans l'armée envahisseuse. C'est tout simplement pour alimenter une protestation vue comme romantique et l'insérer dans l'unanimisme occidental innocent et hypocrite. Franchement jamais un camp bourgeois ne peut célébrer mutinerie de soldats autrement qu'en soumission à sa propre idéologie de classe.
Au risque de ne pas vouloir tomber dans les stéréotypes, la finalité d'une Ukraine libre, c'est quoi? Les femen ? L'antiracisme bc bg ? L'usine à PMA pour les gens de l'ouest..., des chômeurs libres ? Le secteur productif acheté et géré par les gentils patrons de l'Ouest...la vie solitaire des villes à l'européenne et la paupérisation à la campagne comme il y a 80 ans? La liberté reste un bien précieux mais pour quoi y faire? A l'Est rien de nouveau, mais à l'Ouest non plus. Pas de quoi faire rêver les milliers d'ukrainiens qui s'enfuient ni la population russe. Quand l'idéologie va-t-en guerre « sécuritaire » de l'autocrate Poutine ne suffit plus, il reste la répression.
Mardi 1er mars, près de 6 500 personnes avaient été arrêtées dans 103 villes du pays. Les participants risquent des amendes allant de 2 000 à 300 000 roubles (de 175 à 25 000 euros) et une peine de prison pouvant atteindre 30 jours. Au premier jour de l'offensive, le 24 février, les autorités avaient déjà menacé de poursuites les futurs participants à ces manifestations. Les forces de l'ordre, désormais, verrouillent les lieux de rassemblement éventuels, afin d'anticiper les regroupements prévus en soirée. Les protestations, même individuelles, sont interrompues au bout d'une poignée de minutes et les fourgons de police bondés partent tous les soirs au commissariat.
Cette guerre peut certes devenir un catalyseur de l’opposition russe, laquelle n'est aucunement révolutionnaire. L’opinion publique russe peut se désolidariser progressivement de Vladimir Poutine sous le double effet des sanctions, notamment monétaires et bancaires, et de l’augmentation des pertes militaires, mais sans envie de se laisser régenter par de nouveaux édiles bourgeois. Il s'agit toujours d'une opposition petite bourgeoisie pro-occidentale et qui ne séduit pas vraiment le prolétariat russe, lequel se sent encore plus proche de la grande Russie dite « communiste ». C'est pourquoi, car rien n'est étanche dans la propagande mondiale pour la conservation du capitalisme, on fait donner le révisionniste Courtois qui vient confondre Lénine et Poutine avec ses mensonges et amalgames... qui vont dans le sens de Poutine !
Parenthèse courtelinesque...
Lisons l'amalgame à la Courtois, l'expert en révisionnisme, wokiste avant l'heure, :
« Et Lénine ayant instauré, le 8 novembre, le Conseil des commissaires du peuple, la Rada proclama, le 3 décembre, la République populaire d’Ukraine. Lénine réagit avec rage et violence. Il savait que si l’Ukraine échappait à son pouvoir, il perdrait le grenier à blé de l’Europe et une puissante industrie charbonnière et métallurgique. Mais surtout, en marxiste radical, il savait que la puissance du sentiment national ukrainien ferait exploser le principe de la guerre des classes qui commandait toute son action. Il annonça la couleur dès le 5 décembre: «Nous sommes aujourd’hui témoins d’un mouvement national en Ukraine et nous disons: nous sommes partisans sans réserve de la liberté totale, illimitée du peuple ukrainien. (…) Mais nous tendons une main fraternelle aux ouvriers ukrainiens et nous leur dirons: avec vous, nous lutterons contre votre bourgeoisie et contre la nôtre.» Déjà Orwell! ».
« Néanmoins, l’Ukraine participa en novembre aux premières élections organisées en Russie au suffrage universel des hommes et des femmes, qui aboutit à la formation de l’Assemblée constituante, réclamée depuis un demi-siècle tant par les démocrates que les révolutionnaires. Celle-ci, réunie à Saint-Pétersbourg le 18 janvier 1918, fut dispersée par la force dès le lendemain, sur ordre personnel de Lénine ».
Courtois a tout faux cf mon article Lénine contre Poutine... l'erreur de Lénine mais sur une autre question, l'envoi de la troupe par exemple en Pologne, fût d'avoir défendu une thèse caduque – la guerre révolutionnaire – vieille croyance marxiste déjà désuète, aboutissant à deux ans de guerre (perdue) après avoir réveillé le nationalisme polonais ! Idem à Kronstadt. Tout à fait en accord avec Poutine qui reproche à Lénine d'avoir laisser filer l'Ukraine...
Revenons à nos moutons oligarques.Le mécontentement des oligarques russes, entravés dans la conduite de leurs affaires à l’étranger et cumulant les pertes financières depuis 72 heures, est peu probable, contre les espoirs du petit Attal, car ce sont tous des laquais du régime qui les a aidé à s'enrichir par la corruption, et ils sont donc peu motivés pour « demander justice » auprès des gangsters internationaux qui se nomment démocrates.
Les sanctions européennes visent donc un mélange d’intimes de Vladimir Poutine et des hommes d’affaires réputés pour être très influents. De quoi mettre la pression sur Vladimir Poutine ? "Aucune chance, il est bien trop tard pour que cela puisse avoir un impact sur la guerre ou la détermination de Vladimir Poutine", souligne Kadri Liik, spécialiste de la politique russe au Conseil européen pour les relations internationales.
D’où l’importance pour Vladimir Poutine d’en finir au plus vite avec cette invasion. "Les corps des soldats russes morts au combat ne sont pas encore revenus en Russie, donc la population n’a pas encore pu prendre conscience du coût humain de cette guerre", rappelle Kadri Liik. L’idée qu’ils influencent la politique de Poutine est une pure fantaisie, estime Angus Roxburgh, ancien correspondant de la BBC à Moscou, dans un article de The Guardian. Mais frapper la classe dirigeante – les membres de la Douma, du Sénat, du conseil présidentiel, dans les services de sécurité et de la télévision d’État, serait une approche plus créative et efficace
Plus le conflit traîne en longueur, plus le risque de désordre social interne sera grand pour Vladimir Poutine. Et à ce moment-là, peut-être que l’argent et le soutien des oligarques pourraient avoir un impact.
La menace nucléaire est à la fois imbécile, irréelle et krouchtchévienne. L’agression contre l’Ukraine est tout droit sortie d’une géopolitique que l’on pensait révolue. Pire, les rodomontades nucléaires du «maître du Kremlin» ressuscitent une paléontologie de guerre froide : revoilà les titans balistiques et Docteur Folamour, l’apocalypse now...
« Il faut y voir une forme d’intimidation des Ukrainiens, en premier lieu. Par l’emploi d’une arme nucléaire tactique contre l’Ukraine, Vladimir Poutine signalerait sa détermination tout en pariant sur le fait que l’OTAN n’oserait pas escalader. Faire cela isolerait davantage la Russie sur la scène internationale et ne manquerait pas d’exposer Vladimir Poutine à une fronde au sein de son état-major. C’est là un scénario improbable mais pas impossible ».
Pour le final ; je vous livre des réflexions collectées dans la presse, à lire avec des pincettes, mais qui reflètent à mon avis une bonne part de la réalité entre partisans d'une guerre longue (les bourgeois occidentaux) et d'une guerre courte (de la bourgeoisie russe affolée). La guerre n'est plus classique non plus avec la cyberguerre, même si elle se croit fondamentale, et ne remplace en rien la seule véritable opposition à la guerre, celle du prolétariat en action. Et dans le cybernétique les russes demeurent sans doute les plus forts...
SUR LE FAMEUX CONVOI MILITAIRE RUSSE DE 60 KILOMETRES
« Il semble aussi que le convoi soit arrêté du fait d'un manque criant d'essence et de ravitaillement. Une légèreté logistique qu'on retrouve sur d'autres colonnes. Des blindés venus de l'Est, par exemple, se sont retrouvés en panne d'essence sur l'autoroute de Kiev. Nombre d'unités russes sont arrivées dans le pays avec, dans leur paquetage, seulement trois jours de rations, pas plus.
Résultat, on commence à voir des soldats russes s'en prendre à des épiceries, faisant main basse, sur toutes les victuailles et bouteilles d'eau qu'ils peuvent emporter. Encore plus étrange : nombre d'unités, y compris des unités d'élite, ne communiquent entre elles qu'avec des talkies-walkies civils, parfaitement audibles par tout le monde. La petite communauté des radio-amateurs ukrainienne s'est d'ailleurs jetée sur l'aubaine, collectant du renseignement à la pelle et parfois même s'autorisant un brouillage en règle des communications de l'armée russe en pleine bataille.
Visiblement, les forces de Vladimir Poutine n'était absolument pas prête au combat en Ukraine, comme le confirme général Dominique Trinquand, expert militaire et ancien chef de la mission militaire française auprès de l'ONU à New York. Sur franceinfo, il précise ainsi que s'il s'agit d'une "information donnée par le Pentagone", "il est anormal qu'une colonne soit arrêtée durant plus de 48 heures, bien visible sur les images satellite. L'armée russe a toujours eu des problèmes de logistiques. Plusieurs interlocuteurs sur place expliquent que la logistique russe n'a pas progressé comme nous le pensions. Il faut également se rappeler que ces colonnes viennent de Biélorussie. L'attaque de Karkhiv est très importante : elle permet d'avoir un axe logistique qui vient directement de Russie".
C'est sans doute l'une des plus grandes surprises de la guerre entamée par la Russie en Ukraine: malgré des mois de préparation, la superpuissance de l'est est entrée dans le conflit avec un degré d'impréparation qui étonne même les plus pessimistes des analystes militaires occidentaux.
Loin du Blizkrieg sans coup férir dont Vladimir Poutine et ses généraux rêvaient sans doute, la guerre s'enlise, l'Ukraine résiste, les colonnes s'étirent et la logistique défaille.
Partout, les images ahurissantes de matériels détruits ou abandonnés, en panne d'essence ou les récits de soldats manquant de nourriture, les vidéos de simples civils bloquant le passage de blindés russes de leurs corps font de l'armée russe la sidérante (mais néanmoins encore redoutable) risée du monde.
L'un des signes les plus étonnants de ces flottements techniques peut même être entendu, en direct et sans aucun filtre, par tout un chacun: une partie des forces russes est si mal équipée qu'elle doit s'en remettre aux transmissions radio HF et aux talkies-walkies pour communiquer
Le plus fou? Une partie de ces échanges, qui peuvent parfois révéler de cruciales informations tactiques sur ceux qui les émettent ou ceux qui les reçoivent, peuvent être écoutés partout dans le monde par quiconque dispose d'une connexion Internet.
Il est sans doute plus compliqué de motiver les soldats russes que de motiver les soldats ukrainiens qui eux défendent leur terre, leurs maisons, leurs rues, leurs villages ou leurs villes. Alors que les Russes finalement sont vus comme des assaillants et comme les méchants par toute la population. Et ils ne s'attendaient sûrement pas à ça", a-t-il estimé.
"Les Ukrainiens et les Russes sont des peuples très proches. Toutes les familles russes ont des liens avec les familles ukrainiennes et inversement. Ce sont des gens qui parlent exactement la même langue. Bien souvent on parlait de deux pays mais d'un seul peuple, alors c'est sans doute difficile pour les soldats russes de voir qu'ils ne sont pas du tout bien accueillis", a-t-il poursuivi. "Et au contraire, ils sont vus comme des adversaires redoutables."
Selon le général, le moral des troupes russes "ne semble pas au plus haut". "On a un certain nombre de témoignages -même s'il faut s'en méfier en tant de guerre...
SUR LA CYBERGUERRE
Les Russes, qui sont eux-mêmes victimes de la censure du Kremlin et ne savent pas réellement ce qui se passe. Afin d’informer les citoyens russes sur ce que subit l’Ukraine, le collectif de hackers Anonymous a appelé les internautes à se servir de Google Maps. Comment? En postant des avis sur les commerces russes.
L’initiative est partie d’un internaute qui a interpellé le collectif, appelant à publier des avis afin “d’informer la population russe” sur la guerre en Ukraine. Lundi 28 février, Anonymous, qui a déjà déclaré une “cyberguerre” contre le Kremlin, a relayé la publication sur Twitter pour lui donner de la visibilité. Le but est donc simple: sélectionner un commerce en Russie, laisser un avis et donner dans la foulée des informations sur le conflit.
L'armée russe tue des civils ukrainiens. Russie, réveille-toi!”
Et l’appel a bien été entendu. Sur Google Maps, les commentaires de soutien à l’Ukraine se sont multipliés dans les avis liés aux commerces russes. “La nourriture était excellente! Malheureusement, Poutine nous a coupé l’appétit en envahissant l’Ukraine. Tenez tête à votre dictateur, arrêtez de tuer des innocents! Votre gouvernement vous ment. Levez-vous!” peut-on notamment lire. “L’homme qui prétend être le maître de la Russie a déclaré la guerre à l’Ukraine indépendante. Depuis le début de la guerre, l’armée russe tue des civils ukrainiens. Russie, réveille-toi, est-il écrit dans les avis de l'un des Burger King de Moscou.
Afin d’informer les citoyens russes sur ce qui se passe vraiment en Ukraine, le collectif de hackers Anonymous a appelé les internautes à se servir de Google Maps.
Tous les moyens sont bons pour contourner la censure. Depuis six jours qu’a débuté l’invasion russe en Ukraine, tous les regards sont tournés vers l’Est et scrutent l’évolution de la situation. Tous, sauf les Russes, qui sont eux-mêmes victimes de la censure du Kremlin et ne savent pas réellement ce qui se passe. Afin d’informer les citoyens russes sur ce que subit l’Ukraine, le collectif de hackers Anonymous a appelé les internautes à se servir de Google Maps. Comment? En postant des avis sur les commerces russes.
L’initiative est partie d’un internaute qui a interpellé le collectif, appelant à publier des avis afin “d’informer la population russe” sur la guerre en Ukraine. Lundi 28 février, Anonymous, qui a déjà déclaré une “cyberguerre” contre le Kremlin, a relayé la publication sur Twitter pour lui donner de la visibilité. Le but est donc simple: sélectionner un commerce en Russie, laisser un avis et donner dans la foulée des informations sur le conflit.
“Impliquez-vous: trouvez un magasin/café/restaurant au hasard en Russie dans une grande ville sur Google Maps et écrivez dans l’avis ce qui se passe réellement en Ukraine. Merci de diffuser l’idée”, écrit l’internaute. “Bonne idée. Tous ceux qui voient ce tweet, faites-le. Faisons passer le mot”, relance Anonymous.
Selon plusieurs médias, dont BFMTV, les commentaires étaient légion il y a quelques heures, mais ce mardi en milieu de soirée, ils semblaient plus difficiles à trouver, indiquant que la plupart ont dû être supprimés.
D’autres internautes encore ont utilisé ce service pour faire parvenir des photos du conflit jusqu’aux Russes en les téléchargeant dans les galeries photos des monuments du pays. Selon Vice, on peut voir des clichés de civils blessés, de soldats russes capturés en Ukraine en cliquant sur les aperçus des galeries photo des emplacements populaires moscovites. Une fois encore, les exemples de photos donnés par Vice et illustrés par capture d’écran, ne sont plus visibles sur Google Maps ce mardi soir.
Poutine lui avec son Roskomnadzor, le service de régulation des médias a fait bloquer ou limité l’accès à la couverture médiatique étrangère de la guerre en Ukraine, y compris Facebook et Twitter. Ainsi a été donné l’ordre aux médias nationaux d’effacer toutes les allusions aux civils tués par les forces russes, blacklistant également les termes “invasion”, “offensive” et “déclaration de guerre”.
“Nous soulignons que seules les sources officielles russes disposent d’informations actuelles et fiables”, a indiqué Roskomnadzor dans un communiqué, alors qu’officiellement Moscou appelle son intervention en Ukraine une “opération militaire spéciale” destinée au “maintien de la paix”.
On se félicite cet apm de ce qu'une délégation de négociateurs russes est prête à poursuivre mercredi 2 mars des pourparlers avec des représentants de Kiev, a indiqué le porte-parole du Kremlin, près d'une semaine après le début de l'invasion russe du pays.
Hé hé, mais le camp impérialiste occidental n'a pas plus d'intérêt au fond que la guerre dure !
Le boomerang peut frapper de quel côté, l'un ou les deux ?
1 La soi-disant « révolution orange », violemment réprimée par les forces de l’ordre (plus de 80 morts et près de 2 000 blessés), conduit à la chute du président fantoche pro-russe, le 22 février 2014. Vladimir Poutine profite du conflit pour annexer la Crimée, une péninsule stratégiquement importante sur la mer Noire. La population locale approuve ce rattachement à la Russie à une écrasante majorité (plus de 96 %) à l’issue d’un référendum condamné par la bourgeoise communauté internationale, en totale contradiction avec ses idéaux démocratiques surtout quand une consultation populaire ne s'incline pas devant ses exigences. Les premiers combats éclatent lorsqu’une partie des provinces de Donetsk et de Lougansk, dans le Donbass ukrainien, lesquelles s’autoproclament «républiques populaires» après des référendums jugés eux aussi illégaux.
2Des milliers de soldats ukrainiens et russes ont été tués dans cette guerre : l'Ukraine ne communique pas encore sur ses pertes militaires, mais assure avoir tué près de 5000 soldats russes.
Selon le ministère de la santé ukrainien, 352 civils, dont 14 enfants, sont morts depuis le début de l’invasion russe. Au moins 11 personnes ont été tuées à Kharkiv.
L'ONU dresse le bilan provisoire des pertes civiles dans la guerre en Ukraine : 102 morts dont 7 enfants et 304 blessés mais les chiffres réels sont "considérablement" plus élevés, selon l'ONU.
Près de 500 000 Ukrainiens se sont réfugiés dans les pays frontaliers selon l'ONU, plus de 280 000 personnes sont accueillies par la Pologne.
3 Légion internationale ? Parmi eux, on trouve d’anciens légionnaires et des militants de groupes identitaires prônant une violence radicale. Ceux-là ne s’affichent pas sur des conversations internet ouvertes au grand public. Certains connaissent bien l’Ukraine. L’un d’eux, ayant autrefois servi dans la «108e brigade bosniaque» dans les années 1992-1993, s’est retrouvé formateur en Ukraine de mercenaires ayant pris part à la révolution de la place Maïdan, à Kiev, en 2014. Ce putsch qui a conduit à la destitution de Ianoukovitch, le président ukrainien prorusse.
4Ce qui est faux, sans le prêt bail US et les tanks américains repeints aux couleurs de l'URSS, Staline aurait fini pendu. Néanmoins on peut s'interroger sur la longue absence américaine pendant quatre années laissant Hitler assassiner des millions de prolétaires russes et juifs du pays qui avait le plus effrayé la bourgeoisie mondiale et arrêté me premier holocauste impérialiste de 1914 !
5Pour justifier l'« opération militaire », les médias officiels reprennent la communication du Kremlin présentant l'Ukraine comme un pays aux mains de néonazis responsables d'un génocide et contrôlés par l'Occident.
« À Saint-Pétersbourg, les médias n’utilisent jamais le mot d’invasion, ils parlent d’opération militaire », explique à Marianne Franck, jeune étudiant français installé à Saint-Pétersbourg depuis 3 mois. L'expression est partout, des titres des grands médias russes aux élements de langage utilisés par les différents journalistes ou présentateurs des chaînes inféodées au pouvoir. Lundi 28 février, le président Vyacheslav Volodin a approuvé une proposition de loi visant à punir les « mensonges » sur les actions des troupes russes. Dans son article sur « Ce qui se passe en Ukraine », publié le 24 février, le correspondant du tabloïd populaire Komsomolskaïa Pravda (KP) commence ainsi par expliquer pourquoi cette intervention est une opération spéciale et non une guerre. Il n’est pas question « d’occuper le territoire de l’Ukraine » mais de « protéger la population civile du Donbass », poursuit le journaliste.
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