Comment
n'avoir pas d'admiration pour ce jeune dinosaure d'à peine 96
printemps, Henri Simon. D'une longévité exceptionnelle, l'animal
garde une pleine lucidité sur le capitalisme inhumain et ses
capacités d'adaptabilité et de renouvellement face à tant de jeunes
aspirants révolutionnaires de militance bornée et radoteuse. Depuis
tant de décennies l'écriture est toujours là, fine et sans jamais
d'agressivité ni de rancoeur. Il aura résisté à toutes les
polémiques, les plus bêtes comme les plus cruelles1.
Il a su s'entourer de gens de talent tel Gérard Bad et continue de
faire circuler informations et avis divers qui touchent de près ou
de loin maximalisme révolutionnaire comme hystéries gauchistes. Qui
rendra hommage, hélas après sa disparition, à une aussi longue vie
dédiée au combat de classe. Son spontanéisme, mûri dans les rangs
de Socialisme ou Barbarie aux côtés de l'intello Claude Lefort, est
resté le solide roc de sa conviction politique révolutionnaire, le
guide qui lui a permis, faisant confiance fondamentalement au
prolétariat, de se tromper moins souvent que tant d'autres. Il a été
de presque tous les combats. Il a été le thermomètre permanent de
la lutte internationale de la classe « pour soi ».
Contrairement aux adorateurs hypocrites des pires mythes de 68 il
s'est tenu hors des commémorations ridicules. Se contentant de
quelques notes personnelles, alors qu'il en sait tant, il a
intelligemment relativisé l'événement, rendant compte fort
modestement d'un rôle qui fût central pour les rencontres des
minorités, la libre discussion et même la constitution de pôles
néo-léninistes ! Je l'ai rencontré une paire de fois et il
refusait toujours d'être pris en photo, peut-être par peur d'être
confondu avec Léo Ferré.
Son
aversion pour la forme parti, très actuelle dans les masses en
général, est le seul défaut que le lui trouve et qui explique
qu'il ait accueilli ponctuellement sous ses aisselles des rejetons
modernistes et longtemps grenouillé dans des luttes parcellaires. J'ajoute qu'il a toujours respecté les partisans de la forme parti, contrairement à ces derniers forcément plus sectaires. Il faut saluer dans ce numéro d'Echanges la recension d'un livre fort intéressant de Stephen A.Smith (ed les nuits rouges): "Petrograd rouge. La révolution dans les usines"; ouvrage très novateur face à d'idiotes interprétations: "Stephen Smith s'inscrit en faux contre les thèses d'Avrich ou d'Anweiler basées sur l'opposition entre le bolchevisme d'une part, représentant d'une direction centralisée, et des comités d'usine d'autre part, porteurs d'un projet d'autogestion ouvrière exercée par la base. Une telle position, ainsi que la thèse d'une manipulation des comités par le parti bolchevique à ses propres fins, ne tient pas car, selon Smith:
1- les aspirations formulées par les comités d'usine n'admettent aucune incompatibilité entre contrôle ouvrier et direction centrale de l'économie. Au contraire les comités exigent cette direction d'Etat; 2- les comités d'usine sont souvent dirigés par des bolcheviques; 3- la supposition qu'il existe une homogénéité d'opinions au sein des comités d'usine d'une part et dans la social-démocratie d'autre part est fausse".
Mais, passons, dans les grands moments lorsque notre dinosaure prend sa si belle et coulante plume il est un vrai sage révolutionnaire. A preuve son analyse de la foutaise grève perlée où, lui, du haut de ses jeunes 96 printemps, fait la leçon à tous les rêveurs crypto-léninistes qui sont presque à placer en cage à Médrano. Vous le lirez avec étonnement à la suite de mon décryptage des faillites du milieu maximaliste.
1- les aspirations formulées par les comités d'usine n'admettent aucune incompatibilité entre contrôle ouvrier et direction centrale de l'économie. Au contraire les comités exigent cette direction d'Etat; 2- les comités d'usine sont souvent dirigés par des bolcheviques; 3- la supposition qu'il existe une homogénéité d'opinions au sein des comités d'usine d'une part et dans la social-démocratie d'autre part est fausse".
Mais, passons, dans les grands moments lorsque notre dinosaure prend sa si belle et coulante plume il est un vrai sage révolutionnaire. A preuve son analyse de la foutaise grève perlée où, lui, du haut de ses jeunes 96 printemps, fait la leçon à tous les rêveurs crypto-léninistes qui sont presque à placer en cage à Médrano. Vous le lirez avec étonnement à la suite de mon décryptage des faillites du milieu maximaliste.
Pour
ne pas vous ennuyer ou jouer au mec qu'a toujours raison, je ne
reprends que quelques paragraphes de mes analyses successives de la
fumisterie syndicrate que vous pouvez relire évidemment en entier
sur ce blog2 ;
je ne suis pas loin évidemment de la trouvaille d'Henri.
SNCF
ending: fin de grève abstruse
Et,
puis-je ajouter, comment se fait-il que les sectes dispersées de
l'ancienne ultra-gauche, CCI et consorts et le parti au cent mille
adhérents (« Révolution ou guerre ») soient restées
bouche bée depuis trois mois après avoir flairé au début la
malfaçon de la grève « perlée », intermittente et
inconsistante, sans plus rien dire durant un trimestre à faire chier
les usagers prolétaires mais aucunement le gouvernement, laissant
les camarades prolétaires syndiqués et non-syndiqués aux mains des
menteurs trotskistes et syndicalistes. Chirik qui leur avait appris
qu'il faut toujours donner l'avis de « l'organisation politique
de classe », même à contre-courant, doit se retourner dans
son corps donné à la science ! Je sais pourquoi ils sont tous
restés muets (de stupeur et de gêne) c'est parce qu'ils croient
encore que toute grève est léniniste, donc hydre voilée de la
révolution. Une lubie permanente, presque trotskienne !
En
PS: je viens de m'apercevoir que, après leur tract tardif, le CCI a
publié ceci: "Grève "perlée": l'Etat et ses
syndicats contre toute la classe ouvrière" (en date du 25
avril). Très bon article dans le silence religieux (ou consterné)
qui entoure la grève muette des ouvriers ficelés et cadenassés par
les syndicrates, y compris les suivistes gauchistes
jusqu'auboutistes. Article long qui tient compte de mes remarques
(ils n'avaient pas relu eux-mêmes leur bon article sur 95 et avaient
oublié ses principaux enseignements) et corrige une certaine
timidité à critiquer cette grève ratée et bradée par la
syndicratie à l'aide d'inventions abstraites et étrangères à
toute dynamique de classe (ils ne font pas référence à mon blog
évidemment comme les autres partis-individus de la mouvance
maximaliste, car l'individu n'existe pas pour le marxisme dogmatique
et ses sectes. Dommage.
Comme
son ex fraction (GIGC, Révolution ou Guerre) le CCI est resté
invisible ou plutôt impuissant face à cette grève foutoir et
foutue d'avance, ce qui n'est pas un reproche vu le machiavélisme et
la putasserie de toutes les forces bourgeoises syndicales et
gauchistes. Désarmante oui terriblement désarmante la scénarisation
de cette fausse lutte de classe. Le CCI a cherché à trouver un écho
de compréhension de la foutaise perlée, mais sa propre explication
prouve qu'il n'y a rien compris pris dans l'ornière de ses schémas
ringards3
même s'il déplore l'humiliation.
Attaque
gouvernementale perverse à la SNCF
Le
1 mars 18 : Tout au
long du conflit, le système des AG a été en réalité basé sur la
séparation entre les catégories. En même temps, si chaque
catégorie décidait « pour elle-même » de la poursuite de la
grève, chacune intériorisait le fait que la poursuite de la grève
dépendait des agents de conduite. Sous l’influence bienveillante
des syndicats l’AG des agents de conduite devenait peu à peu
l’instance centrale de la grève. On comprend à ce moment là
l’importance pour CGT et CFDT de prendre pied parmi les agents de
conduite où ils ont affaire à de redoutables concurrents de LO et
LCR… Le déroulement de la grève devient peu à peu une mise en
scène des agents de conduite qui sont ainsi peu à peu sous
l’emprise des syndicats, qui vont pouvoir ainsi chapeauter
l’ensemble du mouvement de grève. Les mandants syndicaux pèsent
pour refuser toute AG commune à l’ensemble du personnel, ce qui
permet : 1. satisfaire la Fgaac 2.de jouer l’unité syndicale en
faveur des agents de conduite et 3. de renforcer l’emprise
syndicale sur la corporation en affaiblissant tout réel débat au
sein de cette AG (au nom de la sainte unité syndicale). L’AG des
conducteurs de train sous une si bonne protection devient amorphe et
ne se consacre même plus aux objectifs généraux du mouvement ou au
souci de coordination avec mes autres entreprises. L’AG débute
désormais invariablement par la prise de parole des bonzes syndicaux
: CGT puis CFDT et Fgaac (…) L’information (si précieuse pour la
vraie lutte de classe) ne circulait plus qu’entre militants des
appareils ; des réunions avaient lieu entre syndicalistes de même
catégorie. La grève n’est plus qu’une palinodie. Les caisses de
solidarité de fonds constitués dans les manifs ne sont pas
utilisées pour « tous ensemble » mais restent séparées et
distribuées par les sous-fifres syndicaux.
Cette emprise subtile a détruit deux choses : d’abord la possibilité de l’AG des conducteurs de devenir un vrai comité central de grève national, ensuite (le plus important) mis fin au système de délégation directe à partir de l’assemblée. Cette AG devient ainsi non plus l’expression des travailleurs en colère contre le gouvernement mais un instrument de contrôle de la grève par les organisations syndicales. On le constate à la fin de la grève, le 11 décembre alors que l’AG des conducteurs se tenait toujours après les AG des autres catégories, elle se déroule très tôt le matin. Alors que la veille encore, le discours des militants CGT et CFDT fixait comme objectif le retrait du plan Juppé, la mainmise syndicale sur l’AG des conducteurs de train permet d’organiser la reprise sans que le débat sur les objectifs de la grève et son déroulement ait lieu. Quand les autres AG se tiennent, la reprise n’est plus un enjeu. Les AG ont été dépouillées par le sommet de leur souveraineté constitutive. Elles ne sont plus qu’un rituel où les cadres syndicaux organisent le tour de parole dans des locaux proposé par eux. Le « tous ensemble » habille alors l’opacité quant aux lieux de décision ».
Vous
pouvez relire la totalité de cet article dont je n'ai repris que ces
extraits. En vérité il n'y eu pas de vraie victoire, le statut des
cheminots semblait préservé mais la réorganisation managériale
était mise en place pour les années à venir dans ce vaste trompe
l'oeil, pour aboutir au constat d'aujourd'hui que reconnaissent
lâchement les bonzes syndicaux eux-mêmes : la boite a été
démantelée ! Et pleurnicher comme le journaliste bigot qu'il
ne reste que ce putain de statut et la dette hénaurme ! Quand
en même temps, la presse bourgeoise fait dire à 67% des français
qu'il faut détruire le statut des cheminots, que les sommets
syndicaux « hésitent sur la conduite à tenir » pour
être pris au sérieux, « ne pas monter l'opinion contre les
cheminots ». Et, pachyderme magnanime la bande à Macron de
s'afficher impériale : de toute façon on emmerde tous les
cheminots et nos parlementaires godillots, on tranchera par
ordonnances ce qui nous a si bien réussi grâce aux promenades
syndicales pour les régimes de retraite allongée !
UNE
GREVE MUETTE
Preuve
d'un classe ouvrière désorientée, repliée sur elle-même, le
scénario de la « grève perlée » a dû sembler très
bizarre au début aux cheminots qui ont la tête sur les épaules (et
même aux journalistes du Monde qui notent "une invention
syndicale" au sommet). Décision d'en haut elle n'est pas
discutable comme en ont fait les frais ceux de Marseille (pour le peu
qui fuite des réunions internes de la corpo) : les bonzes
locaux leur ont refusé tout aménagement ou modification du
scénario : « décision nationale », c a d c'est
Paris qui décide ! Circulez. Grève attentiste, grève sans
vagues, inintéressante, pas motivante pour les millions qui se
foutent du statut cheminot. Les syndicats ne jouent pas la désunion
tant que les plus acharnés ne se calment pas. Mais déjà SUD rail
prépare la conclusion catastrophique en proposant la grève
illimitée. Déjà des opérations coup de poing dans des gares se
sont avérées décevantes et inutiles. Quel que soit le pneu brûlé,
le coup de gueule devant le micro de BFM, rien n'y fera. L'extension
ou l'éventuelle généralisation se produisent au début ou jamais.
Les quêtes financières ne sont que fumisterie syndicale pour
masquer l'absence de solidarité pour une lutte corporative ;
l'organisme chargé de la collecte va avoir droit à une généreuse
ponction de plusieurs millions sur le dos de la fausse solidarité
aux cheminots.
De
plus en plus isolés, sous une avalanche de mensonges du gouvernement
bourgeois des privilégiés (actionnaires divers, ministres
millionnaires prévaricateurs, députés godillots, patrons requins
et milliers d'artisans et paysans aux revenus très confortables) la
grève apparaît ridicule, bornée (comme la ministre). L'argument de
la dette et du coût du statut est dérisoire comparé à la dette de
l'Etat. Le gouvernement cherche surtout une victoire politique contre
un secteur qui détenait un formidable pouvoir de paralysie de la
société jadis, comme EDF. Comme tous les autres Etats il faut
supprimer un maximum de garanties sociales et de possibilités de
défense massive de la classe ouvrière.
POURQUOI
LA GREVE SNCF n'a pu s'étendre et prendre un tour politique ?
Pour
qu'une lutte économique et catégorielle ait quelque chance de
succès il faut des conditions générales très dramatiques, guerre,
pic d'une crise économique, répression révoltante. Il faut aussi
que toute la classe ouvrière se sente concernée et mobilisée
réellement à partir de revendications claires non inventées par la
syndicratie. Or, quand un des argumentaires des syndicaux gauchistes
est celui-ci : « si tu ne montres pas ta solidarité avec
les cheminots, ce sera ton tour après »... on se gausse. La
majorité du prolétariat n'a aucun statut ni service public à
défendre. Les cheminots, et cela le gouvernement Macron mise
complètement dessus, ne défendent que leur pomme et, éventuellement
avec pour décor une énième défense de la nationalisation avec
quelques pitres comme les Mélenchon et Ruffin. Lorsque en octobre
1917 les cheminots russes entrent en lutte ils deviennent non
l'avant-garde d'une défense statutaire mais de deux revendications
unifiantes pour toute la classe ouvrière : la lutte contre la
guerre et la journée de huit heures, que le régime tsariste cédera
mais trop tard.
Mais
il reste deux vieilleries idéologiques qui brident à la fois
l'espoir traditionnel et impérissable d'une autre société que la
capitaliste mais aussi la finalité de grèves « se coagulant »
pour reprendre l'expression macronesque : la croyance en la
défense "socialiste" du « service public »
et les vilenies et sarcasmes contre tout bilan de la révolution en
Russie (que nous abordons en deuxième partie comme toile de fond du
vide syndical et politique).
LE
MYTHE DE LA DEFENSE DU SERVICE PUBLIC
Le
service public n'est pas un domaine "prolétarien" ni
socialiste ni communiste. Le développement dès le XIXe siècle avec
les deux révolutions industrielles des transports en commun visait
non au confort des travailleurs mais à accélérer leurs
déplacements vers le turbin. A notre époque les plus grandes
entreprises capitalistes cotisent à la SNCF ou à la RATP non pour
rendre un service public à la multitude d'employés et de
travailleurs de tout acabit mais pour mieux réguler le profit...
Pour ce qui concerne les vacances la bagnole est largement préférée
au "service public" qui est devenu plutôt un "sévice
public" d'Etat. Le tout premier statut des cheminots date de
1920, modifié à plusieurs reprises et consigné dans un document
numéroté RH0001, il définit les bases du contrat de travail et
fixe l'essentiel des garanties collectives des cheminots: conditions
d'embauche, éléments de rémunération et déroulement des
carrières, mobilité, congés, droit syndical, sanctions
disciplinaires etc. Le "statut", élément fort de la
culture "cheminote", met les agents SNCF à l'abri d'un
licenciement économique puisqu'il prévoit seulement trois cas de
départ: démission, retraite ou radiation. Il renvoie également à
un régime spécial de prévoyance et de retraite. Pour être
embauché au statut, il faut être Français ou ressortissant
européen, avoir un casier judiciaire vierge, avoir moins de 30 ans,
et réussir une longue période d'essai (jusqu'à deux ans et demi
pour les cadres).
Mais
avant de révéler l'analyse pénétrante du machiavélisme d'Etat
par Henri Simon, faisons le détour par la vision de Napoléon, dit
RL.
L'ESPOIR
DE REGENERER UNE GREVE POURRIE PAR NAPOLEON LENINE
GIGC
ce n'est pas un sigle bancaire – groupe international de la gauche
communiste – mais le titre du blog de RL, RosaLux pour les intimes,
aussi connu que moi des services de police du net comme général
sans armée. L'analyse de la grève artificielle exprime une
mégalomanie galopante où l'imaginaire bolchevique tente d'atténuer
le cauchemar perlé. Bien que victime d'un énième procès de Moscou
à Paris par le CCI, l'individu RosaLux est pourtant tout ce qu'il y
a de plus honnête et sincèrement acquis à la nécessité d'une
révolution prolétarienne, mais il n'est que le fruit de
l'accouchement bâtard de l'utopie et d'un trade-unionisme
caricatural4.
« Nous
(je, sic) publions ci-après le tract que nous avons diffusé à
partir du 28 mars 2018 dans les manifestations et assemblées
ouvrières auxquelles nous avons pu participer et intervenir [1]
lors des mobilisations ouvrières de février, mars et avril 2018 en
France et dont l’épicentre a été la lutte des cheminots contre
la ’réforme de la SNCF’ menée par le gouvernement de Macron.
Notre tract appelle à
ce moment-là
les prolétaires à affronter ouvertement, directement et
collectivement la tactique des journées d’action et des grèves
tournantes, c’est-à-dire le sabotage syndical, pour pouvoir
étendre et généraliser les luttes alors même que différentes
entreprises d’importance sont en conflit, voire en grève :
Air France, les magasins Carrefour, les hôpitaux et particulier les
maisons de retraite (EPHAD), l’usine FORD de Bordeaux, la fonction
publique... L’idée en est alors répandue parmi de nombreux
travailleurs et la perspective d’une lutte massive et unie de
différents secteurs est une réalité, un enjeu du moment, une
possibilité réelle même si réduite ».
C'est
faux Napoléon, c'est une lubie des clans gauchistes ! L'opinion
« prolétarienne », diffuse et pas vraiment palpable,
restera dubitative depuis les débuts de la comédie syndicale
absconse ! Convergence rime avec évanescence en France
macronesque ! Et s'imaginer qu'un seul petit tract diffusé par
un seul individu ou dans l'espoir que des milliers le liront sur son
blog relève bien de la mégalomanie favorisée par l'illusion de
toute puissance de chaque accroc du web. RosaLux a rêvé à la
fable, rarissime en histoire : « d'extension ’sans contrôle’,
c’est-à-dire sans contrôle syndical, du combat de classe,
c’est-à-dire d’une dynamique de grève de masse ».
Comme
l'artificialité de la fausse grève n'est pas entrée dans ses vieux
schémas ringards du CCI des années 1980, Napoléon impute l'échec
(pourtant visiblement programmé depuis le début et pointé du doigt
par mes soins)... aux cheminots passifs : « La
passivité politique des cheminots les livre au sabotage syndical »
- et honte suprême « ils laissent faire les syndicats »
(même LO dit ça) - argument pleutre typique des bonzes syndicaux.
RosaLux restera ainsi hors de la réalité du piège bureaucratique
de bout en bout dans une logique aussi suiviste que le NPA et ses
amis de Matière et Révolution.
RosaLux
ne voit même pas le degré de perversité de l'agenda syndical qui
programme une manif « à la carte » le « 22 mars »
(sic ! Clin d'oeil aux commémorations sirupeuses de 68) ;
notre sagace mégalo en déduit que cette manif à la demande est une
ruse syndicale pour éviter la tenue d'AG « qui auraient pu les
mettre en difficulté » ; or, aucun risque, toutes les AG
matinales ne sont que longs monologues des caïds syndicrates. En
outre il ne comprend pas non plus que les syndicats
« contestataires » ne poussent pas plus CGT et SUD qu'ils
ne rabattent cette catégorie invisible « d'ouvriers
combatifs » - s'il nomme ainsi les plus excités à servir
d'amplis aux pires clameurs corporatives – ces « radicaux »
resteront toujours surtout les principaux suivistes au nom de
« l'unité des syndicats de gouvernement » ! RosaLux
n'a-t-il pas entendu le Poutou déclarant à la télé : « nous
attendons les consignes des directions » ?
Avec
les mêmes méthodes du CCI d'ignorance stalinienne des objections
des pauvres isolés comme moi, qui ne se cachent pas derrière un
sigle ronflant ou une organisation inexistante, RosaLux Napoléon a
bien lu lui aussi mes critiques sur mon blog, alors il semble faire
amende honorable : « Notre intervention par tract est en
retard ». Mais ce n'est même pas une question de retard
pourtant ! Une grève trafiquée et sur des revendications
bourgeoises ou ultra-corporatives n'obéit pas à la dynamique
naturelle d'une vraie lutte de classe ! Ce retard n'est-il pas
responsable à son tour du mauvais départ de la « lutte »
ainsi que l'imagine l'argument mégalo ? : « quand
nous (je...) le publions et commençons à le diffuser le 28 mars, il
est encore possible que les orientations de classe que nous mettons
en avant soit reprises par les cheminots, voire par d’autres
secteurs : l’extension et l’ouverture d’une dynamique vers
une lutte unie restent une possibilité ». Là RosaLux se prend
pour dieu ou Napoléon. La bénédiction, pardon l'extension, hélas :
« s’amenuise
de jour en jour jusqu’à disparaître définitivement au lendemain
des premières grèves tournantes, les 3 et 4 avril : l’absence
d’assemblée reconduisant la grève en opposition aux mots d’ordre
syndicaux signe l’incapacité des 5cheminots
à rompre avec la dynamique imposée par l’intersyndicale et
l’ensemble des forces de l’État. Selon nous, à partir de ce
moment, les prolétaires ont abandonné toute possibilité de
disputer, ne serait-ce qu’à minima, l’initiative à la
bourgeoisie. Elle pourra ainsi amener les cheminots à l’épuisement
jusqu’aux dernières journées de grève de juillet et imposer un
échec supplémentaire, après ’la loi travail’ de 2016 ».
Tout le reste du pas très rapide et peu bref bilan mégalo n'est que suppositions. Il se met alors à la recherche de Godot « minorité de travailleurs combatifs » après avoir ouvert sa fenêtre sur une réalité qu'il n'a pas vu depuis le début, il ne trouve pas son bonheur mais invente une nouvelle sociologie « des cheminots restés combatifs dans la défaite », très orwellien :
« Pour
notre (ma) part, après les 3 et 4 avril, conscients que la fenêtre
donnant sur une extension se ferme sans doute définitivement, nous
pensons que les orientations d’action de notre tract ’d’agitation’
ne sont plus adaptées – même si nous pouvons encore le diffuser
d’un point de vue ’propagandiste’. Nous cherchons l’émergence
de minorités de travailleurs en rupture avec la dynamique du
mouvement imposée par les syndicats et désireux de la combattre
sous une forme qui ne peut qu’être collective et minoritaire, de
type comité de lutte ou assemblée ’interprofessionnelle’. À
notre connaissance, il n’en est apparue aucune sinon… celles,
formelles, mises en place par les trotskistes dans les universités
entre étudiants et les syndicalistes de SUD qui déboucha sur
l’Intergares dont l’objet était de rabattre toute volonté
combative sur le terrain syndicaliste. Si notre prévision selon
laquelle toute dynamique d’extension s’est éteinte au lendemain
des 3 et 4 avril s’est vérifiée, il est clair qu’au moment où
l’Intergares appelle à « durcir la grève », la CGT et
SUD n’essaient plus alors qu’à entraîner le maximum de
cheminots restés combatifs dans la défaite, l’épuisement,
l’écœurement et le découragement les
plus profonds ».
RosaLux imagine que s'il n'avait pas été l'éditeur (méconnu) d'un
seul tract divinatoire, la rédemption du cruel échec - qui était
pourtant déjà échec depuis le premier jour du scénario syndicrate
– aurait été sanctifiée par une prière collective pour ne pas
se laisser avoir à nouveau par les syndicats gouvernementaux :
« Aurions-nous
eu des forces numériques un peu plus conséquentes que nous aurions
certainement produit un deuxième tract tirant les leçons du
mouvement et avertissant contre le jusqu’au-boutisme de la CGT et
de SUD dans les grèves tournantes – au final, il y eut 36 jours de
grève – afin précisément de limiter autant que faire se pouvait
l’ampleur de l’échec en favorisant le partage des leçons de cet
épisode de lutte avec le plus grand nombre ».
RosaLux
n'est pas si fou qu'il n'en a l'air tout au long de son
« militantisme » CCI années 80 – où le tract était
sensé « éveiller les ouvriers localisés à l'extension
révolutionnaire » - en cela il progresse vers une
compréhension des changements de période (comme on le verre plus
loin avec l'indéboulonnable Henri Simon), ce que la secte CCI est,
elle, incapable de réfléchir. En sous-titre « la fin du
fétiche des grèves générales de 1968 et de 1995 », il
montre une capacité à prendre du recul mais il a besoin pour cela
d'aller rechercher l'avis d'un canard bourgeois : « ...la
défaite des cheminots marque la fin d’une particularité de la
lutte ouvrière en France. La bourgeoisie européenne, intéressée à
l’élimination de tout mauvais exemple prolétarien, ne s’y
trompe pas. Dès le 24 avril, le journal espagnol de droite El Mundo
titrait que « Macron veut enterrer mai 68 et l’automne 95 »
en relevant qu’en France, « reste le mythe de la révolution
dans la rue. Mais cela, Macron va l’enterrer ». (...). En
outre, les formes modernes de la production capitaliste ont liquidé
la plupart des grandes usines ou secteurs, sur lequel se fonde le
fétiche gauchiste et anarchiste de la grève générale, au bénéfice
de petites unités de production dans lesquelles le ’management’
est omniprésent tant au plan idéologique que politique –
interdisant les assemblées, voire y intervenant directement s’il
ne peut les empêcher. Du coup, toute initiative de lutte ou de grève
s’en retrouve beaucoup plus
difficile ».
Moitié
Napoléon, moitié Waterloo, RosaLux n'est cependant qu'à moitié
lucide car la rédemption « extension immédiate » reste
son gimmick même si c'est une fausse grève ou une caricature de
grève manipulée de bout en bout, et en croyant que le corporatisme
va disparaître dans les «conditions modernes d'exploitation du
travail ». Il fait la leçon aux prolétaires passifs et
hésitants et aux communistes (?) : «
Les uns et les autres ne peuvent faire l’économie de se confronter
à toutes les forces politiques, particulièrement de gauche,
syndicales, politiques, médiatiques, policières, etc. de l’appareil
d’État bourgeois. Et en premier lieu aux syndicats dans les
luttes ». Finalement,
ne s'étant jamais trompé dans sa tour d'ivoire de parti fictif,
RosaLux confond indifférentisme syndical et indifférentisme
politique, et ajoute un combat bis aux forces bourgeoises, celui des
observateurs si bien nommés « conseillistes » (les
conseilleurs ne sont jamais les payeurs, en effet) :
« Voilà
pourquoi aussi, nous considérons que l’indifférentisme politique
qu’il soit d’ordre économiste, anarchiste – y compris radical
de type black bloc – ou encore d’ordre conseilliste, est à
combattre résolument tant par les ouvriers en prenant directement en
main le combat politique dans leur lutte que par les groupes
communistes dans leur intervention générale ». (RL,
juillet 2018)6.
En note notre
crypto léniniste conchie tous ceux qui ont refusé de marcher dans
la combine ou de se plier à l'ordre de grève en bateau, égratignant
au passage son ancienne secte (qui n'existe même plus sur Paris)
avec le même prétexte que les contre-révolutionnaires trotskiens
« accompagner la classe dans ses illusions pour qu'elles vous
soit reconnaissante tôt ou tard » :
Bien
sûr, les militants communistes qui auraient pu être cheminots
auraient continué la grève, en déclinant et adaptant
l’intervention du groupe politique comme un tout selon les moments
et les lieux, jusqu’à ce que la grève se termine sur leur lieu de
travail. C’est évident mais cela va mieux en le disant vu
certaines confusions d’ordre petite-bourgeoises (un
’sauve-qui-peut’ individualiste face à la défaite à venir),
qui peuvent circuler dans les rangs de certains cercles ou groupes de
la Gauche communiste, comme par exemple le CCI en certaines
occasions ».
Avec
ce raisonnement soumis au plus stupide trade-unionisme, il faudrait
participer à des grèves chauvines, racistes ou muettes, comme j'ai
qualifié cette merde perlée, qui interdisait de fait toute réelle
communication entre prolétaires. Et non cher ami, il faut dès lors
appliquer la base même du premier pas traditionnel gréviste :
croiser les bras et ne rien faire face aux chefaillons syndicaux et
donneurs d'ordres gauchistes !
LE
DINOSAURE ET LA FARCE perlée
LES
REFORMES ; LES SYNDICATS ET « LA BASE « : les
chiens aboient par Henri Simon (Revue Echanges n°163, printemps
2018)
«
(…) Pourquoi aujourd'hui, alors que l'essentiel touchant la réforme
des conditions d'exploitation de la force de travail est déjà en
place, les syndicats « contestataires » se lancent-ils, à
l'occasion de conflits distincts spécifiques, dans des
manifestations qui n'ont pas – et de loin – l'ampleur de celles
du passé (par exemple celle de la réforme Juppé des retraites en
1995 ou contre le « contrat première embauche » (CPE) de
Villepin en 2006). Pourquoi prônent-elles une convergence des luttes
en cours (SNCF, Air France, Carrefour) n'ont rien d'autre en commun
que la marche habituelle du capitalisme, et que les tentatives d'y
associer d'autres secteurs, par exemple les universités, n'ont pas
réussi à faire prendre la mayonnaise des luttes ? Pourquoi
malgré l'évidente absence de cette convergence, les syndicats
« contestataires » persistent-ils à répéter des
manifestations qui ne montrent rien d'autre que la faiblesse de la
mobilisation ?
La
raison, je crois, est à rechercher ailleurs. Outre la réforme
profonde du droit du travail, une mesure fiscale passée presque
inaperçue est venue préparer d'autres réformes plus profondes des
avantages sociaux, annexes du travail, un secteur où les
bureaucraties syndicales excellent à trouver un bon fromage et la
source de leur clientélisme. Cette mesure fiscale, déjà effective,
concerne l'extension de la CSG et la diminution des cotisations
sociales assises sur le salaire. Etant donné que tout le système
des « avantages » sociaux repose depuis 1950 sur le
paritarisme et que la gestion de la répartition des cotisations est
confiée à des caisses retraite, maladie ou organismes de formation
professionnelle où les syndicats se taillent la part du lion, toute
fiscalisation diminue leur pouvoir. Ceci d'autant plus que les
réformes présentement en chantier sur les retraites (avec
l'instauration d'un système à points), celle de l'assurance-maladie
et celles du chômage et de la formation professionnelle, les
priveraient d'une bonne partie de leurs prébendes actuelles.
La
grève de la SNCF et la réforme projetée par le gouvernement qui
n'est pour l'essentiel qu'une mise en conformité avec les impératifs
économiques de la Communauté européenne, est spécifique à cette
importante entreprise et sa spécificité n'est nullement reliée
avec toutes les réformes Macron antérieures ou futures qui seules
auraient pu entraîner une « convergence » des luttes (la
loi El Khomri qui s'appliquait à la SNCF autorisait des atteintes au
statut mais n'avait guère soulevé de mouvements sur les rails). La
loi sur la représentativité syndicale fait que le gâteau de la
discussion avec la direction n'est partagé qu'entre quatre
syndicats, deux « contestataires », CGT et Sud Rail, qui
à eux deux disposent d'une majorité de blocage d'accords éventuels
(51%) et deux collaborationnistes, CFDT et UNSA. La forme de grève
lancée par les « contestataires » ets particulièrement
machiavélique et d'une prudence exemplaire. Conçue pour que, de
toute façon, quelle qu'en soit l'issue, les bureaucraties syndicales
en sortent indemnes. Si la grève par intermittence (pas grève
perlée comme on l'a définit et qui est tout autre chose, voir p.4)7
est efficace (ce qui ne semble pas le cas présentement à la
mi-mai), les bureaucraties s'en trouveront renforcées dans leurs
discussions avec la direction. Si elle échoue, ces bureaucrates
pourront toujours prétendre que « la base ne suit pas »
et qu'elles n'y peuvent rien. Quant à la fameuse convergence, on
voit mal comment, au-delà des mots, elle peut avoir un sens autour
d'une grève qui n'est que partielle et dont la routine tourne à
l'inefficacité. Ceci alors que les autres secteurs qui étaient
sollicités pour s'associer à cette convergence ne répondent pas.
On
a beaucoup parlé à propos des luttes présentes, de Mai 68 et d'un
possible remake de cette révolte sociale. Mais outre que l'Histoire
ne se répète jamais (en particulier, les conditions de
l'exploitation de la force de travail et des règles sociales ont
totalement changé en cinquante ans, même si le capitalisme impose
toujours sa loi) ; en 1968 une convergence, qui fut d'ailleurs
une généralisation des luttes, ne fut pas du tout « organisée »
par un syndicat ou un parti politique quelconque, et surgit au moment
où personne ne l'attendait. La tendance actuelle (je dis bien
actuelle car tout évolue et aujourd'hui plus que jamais, dans
l'accélération du à une foule d'innovations techniques), c'est
'orientation vers une précarisation généralisée sous des formes
très diverses, à l'échelle du monde (d''où l'apparition du terme
« universel » chez tous les analystes et réformateurs
divers)8.
Toute une partie des réformes Macron vise à personnaliser relations
sociales et avantages sociaux et à écarter toute forme de gestion
collective : cela redonne un pouvoir à l'Etat, c'est à dire au
capital, aux dépens de toutes les formes collectives qui pouvaient
intervenir dans les processus économiques ».
Merci
Henri et longue vie à toi !
NOTES
1https://bataillesocialiste.wordpress.com/2010/02/16/vous-avez-dit-ultra-gauche-entretien-avec-henri-simon/
2La
grève est-elle une maladie honteuse?
Bashing
SNCF: la grande absente, la classe ouvrière
Lettre ouverte aux cheminots (lue par des centaines, elle a probablement eu plus de résonance que le tract électronique de notre ami RosaLux)
Lettre ouverte aux cheminots (lue par des centaines, elle a probablement eu plus de résonance que le tract électronique de notre ami RosaLux)
Attaque
gouvernementale perverse à la SNCF
3« Il
y a en France, depuis des mois, une multitude de petites grèves,
soigneusement isolées les unes des autres par les syndicats. Aucune
assemblée générale commune, aucun mot d’ordre rassembleur.
Cette situation a d’ailleurs commencé à questionner une partie
des travailleurs ; c’est pourquoi, au mois de mai, les syndicats
ont sorti de leur chapeau le simulacre de la “convergence” des
manifestations où chaque corporation, chaque entreprise défilait
avec “sa” banderole, “son” mot d’ordre, les unes derrières
les autres, sans que jamais les travailleurs en lutte ne puissent
discuter. La palme du sabotage revient à la “grève perlée” de
la SNCF qui a permis d’épuiser les cheminots, pourtant au départ
très combatifs, par une lutte longue, stérile, coupée des autres
secteurs de la classe ouvrière, de plus en plus minoritaire au sein
même de l’entreprise, le tout organisé sous-couvert d’assemblées
générales dans lesquelles, en réalité, rien ne se décidait et
où tout était ficelé d’avance.
Avec
ce sale boulot des syndicats, la bourgeoisie française veut
inoculer un profond sentiment d’impuissance aux travailleurs :
la défaite des cheminots est celle de toute la classe ouvrière,
leur démoralisation aussi. “Puisque eux, qui sont censés être
particulièrement combatifs, ne parviennent pas à résister, aucun
secteur ne le pourra… la lutte ne paie pas”, tel est le message
lancé par la classe dominante ». Le groupe d'ouvrier évoqué
n'y voit pas plus clair :
http://fr.internationalism.org/content/9750/lutte-des-ouvriers-sncf-collectif-douvriers-tire-bilan
5Je
ne résiste pas à reprendre la citation produite dans Echanges
n°163 : « Winston laissa tomber ses bras et remplit
lentement d'air ses poumons. Son esprit s'échappa vers le
labyrinthe de la doublepensée. Connaître et ne pas connaïtre. En
pleine conscience et avec une absolue bonne foi, émettre des
mensonges soigneusement agencés. Retenir simultanément deux
opinions qui s'annulent alors qu'on les sait contradictoires et
croire à toutes deux. Employer la logique contre la logique.
Répudier la morale alors qu'on se réclame d'elle (…) Surtout,
appliquer le même processus au processus lui-même. Là était
l'ultime subtilité. Persuader consciemment l'inconscient de l'acte
d'hypnose que l'on vient de se perpétrer. La compréhension même
du mot doublepensée impliquait l'emploi de la doublepensée ».
George Orwel 1984. Ce processus tient à la fois de la
dépersonnalisation, pour éviter toute démoralisation, mais aussi
du processus de dépossession qui envahit tout dans le capital
décadent comme je ne cesse de le signaler (mais peut-être suis-je
aussi fou moi-même?).
6
Il en réfère à ceux-ci :
7Henri
Simon rappelle que initialement la grève perlée « classique »,
avait pour but de ralentir la production, mais il se trompe sur le
temps jadis, elle a bien comme fonction, ainsi que maint exemples
modernes le prouvent, et comme je l'ai indiqué dès le début, de
démoraliser les ouvriers. C'est une grève de pute hyper
corporative.
8HS
me vise indirectement parce que j'ai été le premier à user des
termes « prolétariat universel », mais ce n'est point
un péché mais un concept de Marx dès sa jeunesse (cf. l'exergue
permanente en tête de ce blog). Et donc nullement « moderniste »
ou diluant.
Henri en compagnie de mon voisin de Cachan Maurice Rajfus |
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