Avec « Histoires
d'une nation », la propagande d'Etat de « France 2 »
a mis les bouchées doubles pour célébrer l'idéologie
« multiculturaliste » dominante dont les gauchistes et
autres altermondialistes sont les prudes justiciers. Au même moment, Arte commet la même ignominie d'effacement des véritables menaces politiques pour l'ordre mondial bourgeois avec la série "documentaire" les "rêves brisés de 1918-1939". La présentation
« programmatique », comme dirait un ami bordiguiste est
très clairement une dépossession de l'internationalisme du
prolétariat à la sauce superficielle pipole :
« Aujourd’hui,
un quart de la population française a des racines à l’extérieur
du territoire. Cette série documentaire évoque le parcours de ces
générations venues faire leur vie dans un nouveau pays. Elles
racontent 150 ans de l'histoire de France. Dans cette première
partie, enfants et petits-enfants d'Italiens, de Polonais,
d'Arméniens, de Russes, d'Algériens, de Marocains, de Cambodgiens
ou de Chinois racontent, au présent, leurs histoires familiales.
Parmi les plus célèbres : Pascal Légitimus, Patrick Fiori, Emanuel
Ungaro, et des images d'archives avec Cavanna, Mouloudji ».
La
« rédaction » du « programme »... télé
porte une appréciation indubitable et inoubliable :
« Cette
série documentaire raconte parfaitement notre histoire et montre
combien l'immigration a été une formidable richesse. Dans cette
première partie, les témoignages d'anonymes ou de célébrités
sont inoubliables. Les images d'archives exposent bien comment les
Italiens expérimentent, dès 1880, les discours de xénophobie
qu'entendront toutes les immigrations suivantes.
Après
la diffusion des deux premiers épisodes de la série documentaire
«Histoires d'une nation», Julian Bugier anime un débat. Il reçoit
des grands témoins qui ont participé à ce projet : artistes,
présentateurs, sportifs. Ensemble, ils prolongent la réflexion et
la discussion sur le sujet. A l'heure où l'immigration devient,
comme partout un Europe, un sujet de crispation, il est utile de se
replonger dans l'histoire de la tradition d'accueil française.
Qu'ont apporté les vagues d'immigration successives au cours de
l'histoire du pays ? Comment les nouveau-venus ont-ils été
accueillis ? Que retiennent les descendants d'immigrés de leur
héritage ? ».
Pas
de panique, on assista à la série habituelle et « mémorielle »
des poncifs les plus éculés sur la « gauche » maquillée
en général et dotée d'une sacré capacité d'oubli de ses forfaits
en particulier, mais via le gimmick de l'antiracisme bien de gauche
et éternellement de gauche... bourgeoise et/ou stalinienne.
L'histoire de France n'est plus à cette aune que l'histoire du
racisme et de l'antiracisme, de même qu'aujourd'hui pour les
chroniqueurs du Monde et de Libération il n'y a plus que des
europhiles et des nationalistes. Comme hier il n'y avait évidemment
que des antifascistes et des fascistes ou des anticommunistes et des
communistes. Dans la dépossession il y a substitution, tour de
passe-passe binaire où ce n'est plus une confrontation entre
bourgeoisie et prolétariat mais, dans le magma indifférencié des
couches sociales, il n'y a plus que des racistes face à des
antiracistes et des europhiles face à des « populistes ».
Depuis
Adam Smith le capitalisme a toujours eu faim de migrants taillables
et corvéables, mais est-ce à dire que la classe ouvrière
autochtone eût dû accueillir toujours élégamment des compétiteurs
sur le marché du travail... sauf à prendre les prolétaires pour
des cons... racistes ! Avec ce traitement antiraciste de
l'histoire, très idéaliste et confusionniste, on ne sait plus de
quelle époque on parle, de ce qui prévalait dans telle époque et
pas dans telle autre. La fixation sur l'étrangeté de l'arrivant et
sa plus ou moins bonne réception est épatante pour observer par le
petit bout de la lorgnette, voire par le gros bout. Les choses n'ont
jamais été simples ni n'ont relevé du racisme ou du rejet de
l'étranger. Mais la morale bourgeoise antiraciste de l'élite et de
ses corbeaux journalistes et trotskiens ne fait pas dans la dentelle.
Qui
est responsable en premier lieu de la période de colonisation et du
mépris des colonisés ? Qui réalise des expositions
« universelles » où les colonisés sont exhibés dans
des zoos et font rire le bon peuple « français » ?
Reprocher leur « racisme » aux ouvriers français au
début du XXE siècle en pleine floraison de l'enrichissement
bourgeois dans les colonies vaut autant que leur reprocher leur
illettrisme ou leur brutalité dans les plus anciennes émeutes.
Le traitement odieux des travailleurs étrangers (polonais, espagnols) renvoyés chez eux de 1931 à 1939 n'est aucunement à relier à la montée de la contre-révolution nazie mais au cynisme du patronat et de l'Etat "démocratique" français qui expulse à tour de bras, surtout d'abord les ouvriers grévistes, car de plus en plus incapable de réguler son économie dans la grande crise capitaliste qui atteint tout de même aussi la France contrairement à ce qui est dit. Le Front popu aurait mis un coup d'arrêt aux expulsions, ce qui est faux, et surtout on ne nous dit pas que le Front popu fait tirer sur les ouvriers et brise leurs grèves. La nouvelle accélération des expulsions après l'expérience "malheureuse" de la gauche saboteuse au pouvoir est en continuité avec le cynisme patronal et se double d'une hystérique chasse aux étrangers tout à fait indiquer pour conditionner à la guerre nationale… pourtant dite antifasciste et on oublie opportunément de nous dire que ce sont France et Angleterre qui déclarent la guerre à Hitler. On se complait à nous exhiber, par le petit bout de la lorgnette, des ouvriers polonais expulsés et des ouvriers français qui viennent récupérer leurs meubles. Le parallèle grossier et subliminal avec la vague migratoire déniée par les bobos militants "humanitaires", en selle sur tous les plateaux TV, va de soi. L'Aquarius flotte dans la baignoire des ouvriers "populistes" et "racistes".
Le traitement odieux des travailleurs étrangers (polonais, espagnols) renvoyés chez eux de 1931 à 1939 n'est aucunement à relier à la montée de la contre-révolution nazie mais au cynisme du patronat et de l'Etat "démocratique" français qui expulse à tour de bras, surtout d'abord les ouvriers grévistes, car de plus en plus incapable de réguler son économie dans la grande crise capitaliste qui atteint tout de même aussi la France contrairement à ce qui est dit. Le Front popu aurait mis un coup d'arrêt aux expulsions, ce qui est faux, et surtout on ne nous dit pas que le Front popu fait tirer sur les ouvriers et brise leurs grèves. La nouvelle accélération des expulsions après l'expérience "malheureuse" de la gauche saboteuse au pouvoir est en continuité avec le cynisme patronal et se double d'une hystérique chasse aux étrangers tout à fait indiquer pour conditionner à la guerre nationale… pourtant dite antifasciste et on oublie opportunément de nous dire que ce sont France et Angleterre qui déclarent la guerre à Hitler. On se complait à nous exhiber, par le petit bout de la lorgnette, des ouvriers polonais expulsés et des ouvriers français qui viennent récupérer leurs meubles. Le parallèle grossier et subliminal avec la vague migratoire déniée par les bobos militants "humanitaires", en selle sur tous les plateaux TV, va de soi. L'Aquarius flotte dans la baignoire des ouvriers "populistes" et "racistes".
Mais
les documenteurs de propagande de « France 2 » vont très
vite en besogne pour radoter et seriner le vieux refrain de la « bête
immonde », qui est l'axe du mal des livres d'histoire
officielle et pas les avanies du capitalisme décadent. Après avoir insisté lourdement sur l'hystérie
anti-étrangers des factions féodalo-nationalistes des années 1920,
on saute dans les années 1930 avec le surgissement inopiné
d'Hitler, sans réfléchir au comment et au pourquoi de cette « bête
immonde ». Pourquoi les juifs sont-ils choisis pour cible
facile ? Et pas les coiffeurs ? Et plus cette classe
« dangereuse » la classe ouvrière ? La dépossession
fasciste, étrangeté maléfique ou fable bourgeoise ? Et par
extension l'étranger en général désigné comme « ennemi
intérieur » ? Ah oui mais n'était-ce pas la faute aux "juifs bolcheviques"? Comme aujourd'hui les mêmes médias soulignent (sans commentaires odieux) l'enrichissement du juif Drucker ou notent que ce sont des banques "juives" qui ont causé la crise de 2008. Mêmes méthodes de négation du prolétariat et de voilage des responsabilités de la classe bourgeoise que dans les années 1930, n'est-ce pas? (cf. https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01145632/document).
Les
documenteurs ne se rendent même pas compte combien leurs gimmicks
sont ridicules et n'explicitent rien, quoique leur but (carrément
révisionniste) est de plaquer ce raisonnement « antiraciste »
à la célébration actuelle par bobos et capitalos de la chance
d'avoir sans cesse de nouvelles flottilles de migrants. La guerre
d'Espagne, qui avait impliqué (n'est-ce pas?) une intense vague migratoire - via les Pyrénées - n'est qu'une défense de la démocratie par des
« républicains espagnols » face à l'image d'un Franco
main tendue, et on oublie de nous rappeler que le Front popu s'en lave les mains et interne dans des camps sans hygiène . Pauvres républicains quoique surtout des ouvriers espagnols qui
fuient en masse en France ; oui en masse (comme les syriens...)
et qu'on parque dans les sinistres camps d'Occitanie, avant les juifs
et les révolutionnaires professionnels. Rien n'est dit sur le
sabotage criminel du parti stalinien en Espagne; la fable des héroïques brigades internationales de l'impérialiste Staline tient encore du voyage initiatique à l'antifascisme éculé ; il n'est
question que du mauvais accueil par "les français" des réfugiés de la retirada. Le
chanteur gauchiste Cali, agrégé d'histoire pipole1,
confirme. Hérétique serait d'affirmer que la guerre d'Espagne n'est
qu'une préparation à la deuxième boucherie mondiale, où –
dépossession oblige – la lutte générale n'opposera plus
bourgeoisie et prolétariat mais fascistes et antifascistes « de
tous les pays » !
Et
ce front popu franchement vraiment antiraciste ! On n'est plus
polak, rital mais tous français et on a joué de l'accordéon dans les
usines, ce rap de l'époque. Quelle joie que cet entracte qui aura permis la totale
démobilisation des ouvriers français (et immigrés) de leur terrain
de classe !
Et
la Résistance hein ! Quelle belle saga antiraciste ! Les
premiers résistants ne sont-ils pas juifs et arméniens, déterminés
à mourir pour la « patrie » française, afin que leurs
enfants obtiennent après guerre la « naturalisation ».
Dans ce creuset des sacrifiés universels pour la patrie, il n'y a
plus que... des races ou des ethnies en voie de naturalisation...
patriotique, mais plus de classe ouvrière ni de bourgeoisie mais ce
haut mal nommé « peste brune » !
Mais
attention, pour faire objectif, et sermonner nos actuelles
« opinions » populistes, il faut insister sur le racisme
du régime pétainiste, en effet honteux et puant de lâcheté, et la
continuité des fonctionnaires racisto-colonialistes à la
« Libération ». C'est un ancien trotskiste (décolonisé)
qui est à la tête du musée de l'immigration et qui a tenu à faire
rappeler les massacres en Algérie et en Indochine peu après
l'élimination du nazisme, mais sans ajouter en commentaire :
mais pas d'élimination du capitalisme impérialiste ; l'ami
sincère des présidents, Benjamin Stora est aussi sur le plateau de
célébrités « immigrées » en compagnie des Mozart des
émissions de variétés, Drucker et Cymes, et du capitalisme
financier comme le petit Minc.
Dans
l'ensemble les documenteurs et les bateleurs de foire invités ont eu
pour consigne d'éviter d'évoquer les CAUSES DE LA GUERRE MONDIALE.
Le blabla antiraciste sert à ça dans la durée comme relais de
l'antifascisme évanescent. Désigner le fascisme comme un pire
ennemi que le capitalisme c'est faire passer le fascisme pour un
phénomène étranger au capitalisme et c'est aussi ridicule que ceux
qui assimilent islamisme et fascisme ; l'islamisme n'étant
qu'un fascisme sous-développé et destiné à le rester.
On
se trouve dans la ferme des célébrités et dans la pure propagande
qui mêle leçons de morale sur des faits historiques trafiqués sans
vergogne, hors de toute réelle réflexion historique et politique.
On ne saura donc pas apprécier une véritable analyse du phénomène
du racisme (comme catégorie hors du capitalisme libéral et policé),
de sa place croissante dans l'idéologie bourgeoise pour dissoudre
tout critère de classe, de l'utilisation de ce sentiment trouble
pendant toute la période de contre révolution, du remplacement de
la perspective communiste par une société sans races (?) ou
déterminée surtout à « combattre le racisme » mais pas
les inégalités sociales, du remplacement du socialisme pour les
sous-développés par l'invasion islamique.
On
laissera le mot de la fin au chanteur toulousain d'origine maghrébine
qui fît une réflexion gênante pour le jeune animateur ignorant et
très orienté dans ses questions. Zebda, qui avait senti venir
l'allusion au flux ininterrompu des migrants actuels d'un capitalisme
à la dérive et incapable d'intégrer :
« comme
me disait mon père, avant c'était pas pareil, on avait le plein
emploi ».
1Le
chanteur, admirateur et chevalier servant de Ségolène Royal, est
fier d'exhiber le foulard que porta son grand-père italien en
Espagne, il est rouge mais aux deux pointes il y a le drapeau
italien et à l'autre le drapeau espagnol ! Ce n'est plus de
l'internationalisme mais une compil nationaliste !
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