N'ayant jamais eu de sympathie pour le
politicien Sarkozy, trouvant pitoyable son dernier opuscule typique
d'un PN de première, je suis certainement le mieux placé pour le
défendre face à sa nouvelle « mise en examen » abusive,
vu qu'elle n'est qu'une réédition d'une ancienne déjà réglée,
mais obéissant à un calendrier de destruction électorale planifié
par le camp bourgeois antagoniste. Les magistrats qui officient à ce
genre de programmation confirment qu'ils sont totalement inféodés
au régime en place, et aux désidératas des équipes successives au
pouvoir. Sans oublier les médias qui toute la journée d'hier font
circuler la mine dépressive de Sarkozy au fond de son taxi entrant
dans le parking du tribunal. La photo est aussi obscène et
criminalisante que les pires photos pour humilier DSK. Trop c'est
trop, même un coupable a droit au respect. Le système en
s'acharnant sur des individus mis sur la sellette ment et ment
résolument en en faisant un problème d'individu alors que c'est
tout le système qui est pourri. Le hollandisme finissant en termine
« normalement » avec la même pitoyable promo des
copains, des coquins et des cocottes, espérant, en criminalisant à
outrance une droite bourgeoise pourtant réduite à une poignée de
crabes, préserver un électorat complaisant de bobos, de profs de
merde et de patrons de gôche nationalisée.
Car le problème avec cette nouvelle
mise à l'index de Sarkozy n'est pas du tout la question des
magouilles de chaque parti bourgeois en concurrence pour « planquer
le dépassement du plafond des dépenses électorales » ;
système qui est de l'ordre de l'ordinaire du système bourgeois
truqué où les chèvres candidates sont désignées par l'oligarchie
et disposent d'une pelouse de boites à vote prêt-découpées. Le
vrai scandale est que les élections bourgeoises (inutiles en soi
puisque les sondages les corroborent avant) marchent à coup de
POGNON. Sarkozy avait donc gagné une première fois grâce au
pognon, permettant l'organisation des grands shows nommés meetings.
Il suffit donc d'amuser le bon peuple en lui livrant des places
gratuites à des concerts politiciens pour qu'il baisse culotte face
au démagogue le mieux financé par la finance patronale et des
sociétés d'escrocs ! Je parle de cette minorité qui vote
évidemment, en majorité petite bourgeoise commerçante, artisanale
et divers PISSE (professions intellectuelles supérieures ) pas
des prolétaires conscients de la supercherie et majoritairement
absents des agapes citoyennement maquillées. Je rappelle que j'ai
proposé il y a longtemps dans divers médias la suppression du poste
superfétatoire de président de la République, passée sous
silence ; je n'ai reçu que des menaces.
Désormais, pour enrichir le programme
communiste, je propose, outre la suppression du poste d'un quelconque
chef suprême, deux ajouts préliminaires aux premières mesures
révolutionnaires juste après l'insurrection prolétarienne :
- Suppression du portable, invention débile du XXe siècle passé, détruisant toute communication humaine, et licenciement d'Hanouna, abrutisseur public ;
- Suppression de la magistrature et reconversion des robes noires en gardiens de squares pour enfants ; suppression de la police et reconversion de tous les policiers en maîtres nageurs et arbitres de football ; ouverture des prisons sauf pour les grands tarés et pendaison haut et court du sadique Fofana tortionnaire impuni du petit Ilan Halimi.
En attendant la révolution, voici ce
que tu devras lire chaque matin post-révolutionnaire, à ton réveil
pauvre électeur minable (pour t'éviter le goulag), cette page
sublime d'un pamphlétaire anar sur chaise roulante, pourtant d'un
autre siècle pas du tout électronique.
LE CRIMINEL C'EST L'ELECTEUR
1er mars 1906.
Publié par l’anarchie n°47 et signé Albert Libertad.
C’est toi le criminel, ô Peuple, puisque c’est toi le Souverain. Tu es, il est vrai, le criminel inconscient et naïf. Tu votes et tu ne vois pas que tu es ta propre victime.
Pourtant n’as-tu pas encore assez expérimenté que les députés, qui promettent de te défendre, comme tous les gouvernements du monde présent et passé, sont des menteurs et des impuissants ?
Tu le sais et tu t’en plains ! Tu le sais et tu les nommes ! Les gouvernants quels qu’ils soient, ont travaillé, travaillent et travailleront pour leurs intérêts, pour ceux de leurs castes et de leurs coteries.
Où en a-t-il été et comment pourrait-il en être autrement ? Les gouvernés sont des subalternes et des exploités : en connais-tu qui ne le soient pas ?
Tant que tu n’as pas compris que c’est à toi seul qu’il appartient de produire et de vivre à ta guise, tant que tu supporteras, - par crainte,- et que tu fabriqueras toi-même, - par croyance à l’autorité nécessaire,- des chefs et des directeurs, sache-le bien aussi, tes délégués et tes maîtres vivront de ton labeur et de ta niaiserie. Tu te plains de tout ! Mais n’est-ce pas toi l’auteur des mille plaies qui te dévorent ?
Tu te plains de la police, de l’armée, de la justice, des casernes, des prisons, des administrations, des lois, des ministres, du gouvernement, des financiers, des spéculateurs, des fonctionnaires, des patrons, des prêtres, des proprios, des salaires, des chômages, du parlement, des impôts, des gabelous, des rentiers, de la cherté des vivres, des fermages et des loyers, des longues journées d’atelier et d’usine, de la maigre pitance, des privations sans nombre et de la masse infinie des iniquités sociales.
Tu te plains ; mais tu veux le maintien du système où tu végètes. Tu te révoltes parfois, mais pour recommencer toujours. C’est toi qui produis tout, qui laboures et sèmes, qui forges et tisses, qui pétris et transformes, qui construis et fabriques, qui alimentes et fécondes !
Pourquoi donc ne consommes-tu pas à ta faim ? Pourquoi es-tu le mal vêtu, le mal nourri, le mal abrité ? Oui, pourquoi le sans pain, le sans souliers, le sans demeure ? Pourquoi n’es-tu pas ton maître ? Pourquoi te courbes-tu, obéis-tu, sers-tu ? Pourquoi es-tu l’inférieur, l’humilié, l’offensé, le serviteur, l’esclave ?
Tu élabores tout et tu ne possèdes rien ? Tout est par toi et tu n’es rien.
Je me trompe. Tu es l’électeur, le votard, celui qui accepte ce qui est ; celui qui, par le bulletin de vote, sanctionne toutes ses misères ; celui qui, en votant, consacre toutes ses servitudes.
Tu es le volontaire valet, le domestique aimable, le laquais, le larbin, le chien léchant le fouet, rampant devant la poigne du maître. Tu es le sergot, le geôlier et le mouchard. Tu es le bon soldat, le portier modèle, le locataire bénévole. Tu es l’employé fidèle, le serviteur dévoué, le paysan sobre, l’ouvrier résigné de ton propre esclavage. Tu es toi-même ton bourreau. De quoi te plains-tu ?
Tu es un danger pour nous, hommes libres, pour nous, anarchistes. Tu es un danger à l’égal des tyrans, des maîtres que tu te donnes, que tu nommes, que tu soutiens, que tu nourris, que tu protèges de tes baïonnettes, que tu défends de ta force de brute, que tu exaltes de ton ignorance, que tu légalises par tes bulletins de vote, - et que tu nous imposes par ton imbécillité.
C’est bien toi le Souverain, que l’on flagorne et que l’on dupe. Les discours t’encensent. Les affiches te raccrochent ; tu aimes les âneries et les courtisaneries : sois satisfait, en attendant d’être fusillé aux colonies, d’être massacré aux frontières, à l’ombre de ton drapeau.
Si des langues intéressées pourlèchent ta fiente royale, ô Souverain ! Si des candidats affamés de commandements et bourrés de platitudes, brossent l’échine et la croupe de ton autocratie de papier ; Si tu te grises de l’encens et des promesses que te déversent ceux qui t’ont toujours trahi, te trompent et te vendront demain : c’est que toi-même tu leur ressembles. C’est que tu ne vaux pas mieux que la horde de tes faméliques adulateurs. C’est que n’ayant pu t’élever à la conscience de ton individualité et de ton indépendance, tu es incapable de t’affranchir par toi-même. Tu ne veux, donc tu ne peux être libre.
Allons, vote bien ! Aies confiance en tes mandataires, crois en tes élus.
Mais cesse de te plaindre. Les jougs que tu subis, c’est toi-même qui te les imposes. Les crimes dont tu souffres, c’est toi qui les commets. C’est toi le maître, c’est toi le criminel, et, ironie, c’est toi l’esclave, c’est toi la victime.
Nous autres, las de l’oppression des maîtres que tu nous donnes, las de supporter leur arrogance, las de supporter ta passivité, nous venons t’appeler à la réflexion, à l’action.
Allons, un bon mouvement : quitte l’habit étroit de la législation, lave ton corps rudement, afin que crèvent les parasites et la vermine qui te dévorent. Alors seulement du pourras vivre pleinement.
LE CRIMINEL, c’est l’Electeur !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire