"Une
guerre cachée, où plus personne n'est responsable, engendre des
dommages collatéraux cachés". Ken Loach
Déduisant cette notion
de la bagarre des fractions internes du capital américain, je ne
croyais pas si bien démystifier le déroulement des guerres
actuelles si opaques si on s'en tient à la simple focalisation
obsessionnelle sur le terrorisme djihadiste, son exploitation
planétaire pour expliquer, rabâcher, hurler, répercuter, traduire,
enseigner que le "camp de la liberté" ne se laissera pas
impressionner. Puis j'ai constaté que si, en France, le concept est
totalement ignoré, même par nos meilleurs marxistes orthodoxes ou
demi-orthodoxes, il fait florès en pays anglo-saxons, bien que dans
une version limitative à celle de consortiums vendeurs d'armes ou
groupements pétroliers.
Je vais essayer de
démontrer que l'on peut lui donner une acception plus large
définissant plus précisément le fonctionnement politico-social de
l'impérialisme aujourd'hui, ou des impérialismes, en particulier
avec le phénomène de "privatisation" des armées et la
place croissante occupée par les "contractors privés";
une privatisation qui apparaît immédiatement au moment de
l'effondrement du bloc de l'Est et qui ne me conduit pas à
théoriser, comme les gauchistes officiels à la Mickaël Moore, une
fin du contrôle des Etats nationaux sur les opérations militaires
généralistes. Par contre, les banques contrôlent bien les partis
politiques officiels et les Etats.
On verra ensuite que la
privatisation ne nécessite plus un embrigadement national des
prolétaires dans les guerres, situation à risque pour la
bourgeoisie depuis 1945 et les années 1960 (cf. Luttes contre la
guerre au Vietnam et mai 68), et même de soldats nationaux comme
tels, notamment avec l'invention des soldats de la paix
multinationaux de l'ONU...
"Votre génération doit s'habituer à vivre avec ce danger", le terrorisme, et ce "pendant un certain nombre d'années", a déclaré vendredi Manuel Valls aux lycéens d'un établissement agricole de Seine-et-Marne, deux semaines après les attentats en région parisienne qui ont fait 17 morts1. Sacré Valls, premier valet d'Obama qui, lui, s'était contenté de déclarer que la nouvelle aventure américaine au Moyen-Orient ne serait "pas résolue en quelques semaines", surtout quand on confie aux armées européennes le sale boulot.
L'enjeu
du pétrole
Le pétrole était connu
et utilisé dans la plus haute Antiquité sous sa forme bitumeuse
pour les bateaux en particulier. Il reste la principale source
d'énergie dans le monde malgré tant de déclarations alarmistes et
exagérées sur sa raréfaction. Inutile de lister combien il est
indispensable: circulation automobile, aviation civile, pétrochimie,
production d'électricité, et surtout pour tous les types de
véhicules des armées.
L'industrie pétrolière
reste une industrie hautement technique aux technologies
sophistiquées dont la maîtrise n'est détenue que par les grandes
puissances, et qui nécessite des investissements hors de portée de
la plupart des pays. Enfin le commerce, juteux, des hydrocarbures est
essentiellement international et se fiche autant des frontières que
de Karl Marx. Tout cela signifie un entrelac d'intérêt privés et
nationaux, de producteurs et de consommateurs, de clans rivaux sans
pitié, pour ne pas dire de fractions du capital, qui se fichent
comme de leur première chemise d'intérêts nationaux ou occidentaux
ou orientaux.
La lutte opaque des
fractions du capital américain, pour nous concentrer pour l'instant
sur celui-ci, et dont personne ne vous parle sur internet ou à la
télé, fait penser – comme le traitement des ouvriers chinois –
à la compétition dans la deuxième moitié du XIXème siècle entre
les premiers fondateurs de cartels pétroliers, les Rockfeller, Henry
Deterding et William Knox d'Arcy; quoique en plus violente quoique
jadis la politique de la canonnière remplaçât souvent le chantage
au paiement de la dette!
À la veille de la Grande Guerre en 1914,
l'industrie pétrolière était dominée par la Standard Oil et la
Royal Dutch-Shell, l'Anglo-Persian et la Turkish Petroleum pour
l'exploitation des champs irakiens - alors turcs - de Kirkuk partagés
entre l'Anglo-Persian, la Royal Dutch-Shell et la Deutsche Bank, les
américains étant exclus. Mais si déjà les Gouvernements s'étaient
avisés de l'importance grandissante du pétrole, c'est tout de même
le charbon qui restait par excellence le combustible industriel, les
transports automobiles notamment n'étant pas développés. Après la
Première Guerre Mondiale, les cartes furent redistribuées au Moyen
Orient où les puissances occidentales se partagèrent la Turkish
Petroleum devenue Irak Petroleum. La France accédait à son tour aux
champs pétroliers sous R.Poincaré en 1924 avec la Compagnie
Française des Pétroles créée par Ernest Mercier et 90 banques et
sociétés commerciales2.
En 1935 la guerre pour le pétrole prit un tour sanglant lors de la
"guerre du Chaco" où la rivalité anglo-américaine pour
ce territoire entre la Bolivie et le Paraguay – après la
découverte d'Esso (standard Oil) – coûta près de 100 000 morts.
La tendance à la privatisation, c'est à dire à commercer hors des
désidératas de l'Etat, se manifeste déjà en 1927 avec Esso qui
conclut des accords avec l'IG Farben, consortium de l'industrie
chimique allemande de sinistre mémoire, dissoute seulement en 1950.
L'importance de contrôler le pétrole sur son propre territoire
devient dès les années 1930 un impératif de toutes les futures
nations qui veulent se débarrasser du colonialisme. En mars 1938 le
Mexique en nationalisant 17 compagnies américaines jette le trouble
au pays des cow-boys impérialistes.
Plus nettement qu'en 1914, le pétrole devient un
enjeu politique énorme au cours de la seconde boucherie mondiale. Le
pacte félon Hitler-Staline, qui paralyse le prolétariat du monde
entier, n'est pas seulement une forme de coup de poignard politique,
c'est surtout une collaboration très concrète entre les deux
principaux vecteurs de la contre révolution: de septembre 1939 à
juin 1941, "l'Etat ouvrier dégénéré" fournit aux nazis
900 000 tonnes de pétrole. Lorsque Hitler empapaoute le naïf
Staline en 1942, le premier but des armées allemandes n'est pas
l'espace vital mais le Caucase et ses richesses pétrolières3.
Sans citer de multiples autres exemples jusqu'à la fin de cette
guerre (Patton, Von Rundstedt), le pétrole est donc apparu comme une
arme de guerre essentielle, si je puis dire.
A la fin de la guerre, dès février 1945, la
première chose que fait la principale puissance victorieuse est
d'organiser la rencontre sur le croiseur Quincy de Roosevelt et du
pacha Ibn Séoud, roi du plus grand champ pétrolier connu
jusqu'alors, pour faire de l'Arabie Séoudite un pays protégé de la
bourgeoisie américaine. Même si, comme d'autres pays (Venezuela,
Iran) la bourgeoisie séoudienne finira par exiger un partage des
bénéfices de la manne pétrolière, l'impérialisme américain
conservera sa main-mise et un contrôle géopolitique indéfectible.
Un autre pas vers la privatisation, c'est à dire à ce niveau vers
une tentative d'indépendance face au "grand frère"
impérialiste, sera constitué par la création de l'OPEP en 1960,
mais les transactions de pétrole restent en dollars américains et
les marchés à terme de Londres et de New York continuent à
déterminer les cours.
La prétention des oligopoles pétroliers à
régenter leur profit a été depuis les années 1990 et la
dépendance aux guerres dites "anti-terroristes" ramenée à
plus de modestie mais aussi à une compétition sanglante entre eux
où les Etats sont souvent impuissants à jouer les intermédiaires
ou à réguler les ambitions, ce qui explique l'envolée de la
sophistication terroriste de type guerre contre les civils et non
plus conflit ouvert entre nations: généralisation de la prise
d'otages, attentats doubles, attentats aveugles, puis mise en scène
de tortures et égorgements publics.
Les années 1970 avaient vu se poursuivre des
nationalisations dans les pays secondaires au sous-sol riche en
pétrole mais pour retomber tôt ou tard sous le contrôle des
oligopoles habituels. En France si le premier gouvernement Mitterrand
avait voulu continuer à imposer sa loi au groupe Elf-Aquitaine, cela
n'empêcha pas à terme la privatisation comme celle de Total. Depuis
une loi de 1993, chaque compagnie française est libre de diversifier
ses sources d'approvisionnement. Les compagnies peuvent aussi
désormais servir de cheval de Troie; les fonds de pension américains
ne se sont pas gênés pour se tailler une bonne part dans
l'actionnariat de ces sociétés.
Une
politique américaine agressive en externe comme en interne pour le
"marché de la guerre"
Si la bourgeoisie
française ne connait pas des luttes intra-utérines pétrolières
(ce qui ne lui épargne pas des scandales récurrents4)
grâce à sa traditionnelle centralisation – mais a subi souvent
des rappels à l'ordre ou des coups fourrés de sa consoeur (ou
plutôt grand-mère) US5
- la bourgeoisie américaine doit faire avec une féroce guerre
intestine entre ses sept compagnies, divisées comme je l'ai signalé
dans l'article précédent entre les choix sunnites/chiites/kurdes.
Jeu trouble et à multiples trappes car l'Etat américain a su monter
les sunnites contre les chiites – le rôle de manipulateurs
d'assassins terroristes par les "services spéciaux" de la
grande puissance nord-américaine est une évidence pour tout
observateur conscient n'en déplaise aux anars neuneus
anti-complotistes6,
après avoir, depuis la création de l'Etat artificiel d'Israël
monté les arabes contre les juifs. Toutes les guerres fomentées ou
engagées pour "la démocratie" depuis le règne de la
smala pétrolière Bush ont favorisé la division des peuples et
fabriqué deux cibles : le musulman et le juif.Et institutionnalisé
la récurrence d'attentats qui visent à la fois le civil/journaliste
ou pas et le juif nationaliste ou pas7.
Un tel concept "double", et doublement pervers, comme les
attentats du 11 septembre à New York ne peut pas avoir été "pensé"
par d'obscurs barbus mégalomanes! Dès 1998 les néocons américains
préconisaient de sortir Saddam Hussein de Bagdad pour y "faire
entrer les majors américaines"; après guerre la première
décision du staf de la maison blanche est de confier la gestion
pétrolière en Irak à une filiale d'Halliburton que le ministre
Cheney avait longtemps dirigé8.
On a envie de dire : si
les compétiteurs des trusts pétroliers ont envie de se foutre sur
la gueule, qu'ils le fassent entre eux dans le désert du Nevada mais
pas sur le dos des centaines de milliers de morts dans les guerres
d'Irak en Syrie!
Avec la "bataille de
oléoducs", on passe à la vitesse supérieure dans le bras de
fer avec la Russie où Poutine ne défend pas la "Russie
éternelle" comme tout les médias nous le chantent, mais défend
les intérêts très prosaïques de la bourgeoisie russe. Le propre
de l'impérialisme reste l'envie de piller les biens des autres.
Parmi les gisements de pétrole découverts au cours des dix
dernières années, les deux plus importants se trouvent au
Kazakhstan, et on comprend les yeux de Chimène des mafieux
pétroliers US face à la vierge effarouchée Poutine qui veut
protéger la vertu de ses oléoducs9.
Les tractations
économiques sont une autre manière de continuer la guerre. Les
grandes multinationales des hydrocarbures se bousculent au Kurdistan;
des milliers de "commerciaux" occidentaux sont installés à
Erbil où Mobil, Chevron, Exxon et Total ont investi plus de dix
milliard de dollars, et là les petits rigolos qui se cachent
derrière l'EI n'ont pas à y mettre un pied.
Les
"sous-traitants" remplacent les soldats:
Un des tenants de
l'interprétation de la privatisation de la guerre comme "menée
de plus en plus par les compagnies privées et de moins en moins par
des Etats" est Manlio Dinucci10
qui écrit: "Les guerres de l’ère néolibérale se
caractérisent par le fait qu’elles ne visent pas tant à mettre la
main sur des ressources dans les pays conquis, qu’a transférer la
richesse des populations vers le secteur militaire privé dans les
pays conquérants". Opinion discutable car il y a souvent peu de
richesses parmi ces populations mais souvent du pétrole sous leurs
pieds et le pillage ne profite pas spécialement au "secteur
militaire privé" mais à l'industrie d'armement, aux banquiers
et aux généraux. Ce qu'il ajoute, qui est bien connu des
"spécialistes", est plus intéressant:
"Quel
est le métier le plus dangereux dans les forces USA/OTAN en
Afghanistan ? Ce n’est pas « soldat »,
comme il pourrait sembler, mais « sous-traitant ».
Selon les données officielles, ont été tués
en Afghanistan, l’an dernier, plus de « sous-traitants »
de compagnies militaires privées étasuniennes que de soldats de
l’armée étasunienne : 430, contre 418. À coup sûr beaucoup
plus, puisque les compagnies n’ont pas l’obligation de rendre
publiques les décès de leurs salariés. Il en va de même pour les
blessés, dont le nombre dépasse celui des morts. La majorité des
tués en 2011 (386 sur 430 morts) opérait en Afghanistan pour le
compte du Pentagone, les autres pour le Département d’État et de
l’Usaid (l’agence fédérale pour le « développement
international », de fait militarisée). Ces données confirment
qu’un nombre croissant de fonctions, auparavant assurées par les
armées officielles, se trouve confié à des compagnies militaires
privées. Selon les données officielles, opèrent en Afghanistan
pour le compte du Pentagone plus de 113 000 « sous-traitants »
de compagnies privées, tandis que les soldats étasuniens sont
environ 90 000. Les « sous-traitants » sont pour
22 % des citoyens étasuniens, pour 31 % d’autres pays et
47 % des Afghans. Dans la zone du Commandement central
étasunien, qui comprend aussi l’Irak, les « sous-traitants »
du Pentagone sont plus de 150 000. S’y ajoutent ceux employés
par d’autres départements et par des armées alliées, dont le
nombre est inconnu, mais certainement élevé".
Ces
"contractors privés" sont les employés de diverses
compagnies aux étranges noms, comme des feuilletons télévisés
genre Xfiles: Xe Services, Blackwater, DynCorpInternational, L-3
Communications, Halliburton, Titan, Armor (britannique). Une noria de
"techniciens" privés s'occupent du "marché de la
guerre": télécommunications militaires, construction de bases,
fournitures de sécurité, "interrogatoire des prisonniers",
autant de "spécialités artisanales" qui déchargent de
sales tâches un contingent de pioupious traditionnels qui serait
inapte à une telle "spécialisation"! Ces professionnels
il faut le préciser ont déjà "baroudé" dans les forces
spéciales et services secrets du monde entier; le capital montre sa
capacité au recyclage permanent des kakis à la retraite qui peuvent
aussi officier pour les nobles professions de garde du corps ou
interprète.
La
première société militaire privée serait apparue en 1989, soit à
l'époque de la chute du mur de Berlin, créée par d'anciens
commandos sud-africains; "exécutive outcomes"proposait aux
Etats africains menacés par des rébellions des opérations de
"contre-insurrections", "clés en main". Ensuite,
aux Etats Unis, dans les années 1990, la Military Professional
Ressources Inc., tout en restant étroitement liée au Pentagone,
vendait ses services aux pays de l'ex-bloc russe, dont on devine
qu'ils avaient accéléré la chute de la maison stalinienne avant le
service après vente.
Si
lors de la première guerre du Golfe en 1991, les "contractors
privés" sont maintenus en petit nombre dans la logistique, avec
la guerre d'Irak en 2003 leur nombre s'accroit dans un rapport de un
à dix, puis en 2007 ils sont aussi nombreux que les soldats11.
On trouve depuis lors de plus en plus d'employés "contractors"
dans les morts non inclus dans les statistiques. On peut d'ores et
déjà apprécier la mutation dans l'armée bourgeoise qui est
comparable aux mutations du travail: précarisation accrue, salaires
de merde, utilisation outrancière d'ouvriers immigrés sans papier
et sans défense juridique ni syndicale12.
On peut considérer que, après la fin de la conscription dans les
grands pays occidentaux, la bourgeoisie craint toujours les
répercussions pour le prolétariat international des cercueils en
plastique... Le soldat de métier et le contractor permettent à la
bourgeoisie de dormir sereine la nuit.
Le
rôle des milliers de contractors est très précis pour laisser la
"tâche noble" au soldat (volontaire):
"En
Afghanistan, analyse Olivier Hubac, spécialiste de l'intelligence
stratégique et coauteur d'un ouvrage sur la guerre afghane, le
recours aux contractors fait partie intégrante de la
stratégie de l'Otan. Tout ce qui ne constitue pas le coeur du métier
de soldat est externalisé afin de permettre aux militaires de se
consacrer au combat et aux actions de sécurisation."
Pour tous les négateurs du prolétariat, ceux qui doutent, ceux qui
redoutent et ceux qui dégoûtent sur la réelle hostilité
maintenue, permanente et convaincue de la classe ouvrière des pays
développés, il sera utile de lire ce qu'écrit Dominique Lagarde de
l'Express:
"La
privatisation de tâches qui autrefois incombaient aux armées permet
de faire la guerre en limitant l'envoi de troupes sur place et en
minimisant les chiffres officiels des pertes humaines : les morts des
SMP (sociétés militaires privées) ne figurent dans aucune
comptabilité. C'est un sacré avantage pour un gouvernement
confronté à une opinion publique fragile et à un Parlement
pointilleux...".
Mieux,
comme le dit le réalisateur Robert Greenwald, pour les
professionnels des SMP "le but n'est pas la reconstruction des
nations mais la recherche du profit". En mai 2010, Newsweek
titrait: "le miracle irakien", et précisait: "ce pays
a les moyens de devenir la nouvelle Arable Séoudite"... pour
l'armada de groupes pétroliers Exxon Mobil, Shell, Total, les
chinois, les russes, angolais, pakistanais ou turcs. Exxon Mobil et
Total se partagent sous se soucier des oukases du gouvernement
américain, la production au Kurdistan.
LES
DJIHADISTES METTENT DE L'HUILE DANS LES ROUAGES DE LA GUERRE
On
conviendra après toute cette description de la "guerre
privatisée" que l'islamisme ne peut pas être une création
ex-nihilo du monde arabe, que les assassins terroristes ne sont pas
des idéologues ni même des missionaires armés mais des exécutants
d'une guerre trouble où l'enjeu majeur est le maintien du profit
pour toutes les fractions du Capital.
Dans
les commentaires les plus distanciés ou les plus critiques contre le
bourrage de crâne des "défenseurs de la liberté d'expression
contre l'obscurantisme", trois pays sont évoqués comme
souteneurs financiers des islamistes en Irak et en Syrie: l'Arabie
Saoudite, le Koweit et la Turquie. Sans doute ce sont les principaux
bailleurs de fonds cachés, mais c'est oublier que le principal
commanditaire reste la bourgeoisie américaine qui drive les
soutiens ou les arrangements, sans toujours tout maîtriser. On reste
obnubilé par les querelles de surface des néo-cons et des
progressistes (?) qui masquent de multiples conflits entre les divers
groupes pétroliers américains ou non. Le parrainage va dans les
deux sens dans la collusion en pays producteurs et grande puissance,
Dick Cheney a été longtemps la face publique du "lobby
saoudien" à Washington.
En 2009, Hillary Clinton avait signé un mémo
secret – révélé par Wikileaks – spécifiant que
« l’Arabie saoudite représente une base de soutien
financier capitale pour Al-Qaïda, les Talibans (...) les donateurs
d’Arabie Saoudite constituent la source la plus importante de
financement des groupes terroristes sunnites dans le monde ».
PS: Quelques remarques sur le cas grec. Les
gauchistes de gouvernement de Syriza font un gentil chantage à la
sortie de l'Europe. C'est du pipeau parce que l'Europe n'a pas une
réelle machine de guerre continentale. La bourgeoisie US a besoin de
la Grèce comme base pour sa 6e flotte en Méditerranée comme de la
Crète pour contrôler la région. Le gouvernement Syrisa va faire
traîner en longueur pour la dette de 321 milliards (pib 183) mais
franchement c'est peu comparé à l'Allemagne (dette:2044 pour un pib
certes de 2900à la France (dette : 2031 pour un pib de 2138) et le
Japon est endetté à 245 % de son pib! - et va peu augmenter les
salaires qui sont aussi minables qu'en Allemagne (450 euros!). La
seule activité de base en Grèce qui permettait au pays de tourner,
le bâtiment, est coulée.
ANNEXE:
Hillary Clinton leaked
memo: Riyadh biggest funder of world extremist
Saudi Arabia is the sole biggest funder of extremism in the world
and is unwilling to cut off the money supply, according to a leaked
note from Hillary Clinton.
The former US Secretary of State says in a secret memorandum that donors in the kingdom still “constitute the most significant source of funding to Sunni terrorist groups worldwide” and that “it has been an ongoing challenge to persuade Saudi officials to treat terrorist financing emanating from Saudi Arabia as a strategic priority”.
In a separate diplomatic cable published by WikiLeaks, the militant group which carried out the Mumbai bombings in 2008, Lashkar-e-Toiba, is reported to have secured money in Saudi Arabia via one of its charity offshoots which raises money for schools.
Saudi Arabia is accused, along with Qatar, Kuwait and the United Arab Emirates, of failing to prevent some of its richest citizens financing the insurgency against Nato troops in Afghanistan.
Fund-raisers from the Taliban regularly travel to UAE to take advantage of its weak borders and financial regulation to launder money.
However, it is Saudi Arabia that receives the harshest assessment.
“In 2002, the Saudi government promised to set up a charities committee that would address this issue, but has yet to do so,” Clinton’s cable reads, before seeming to admit with disappointment that merely “obtaining Saudi acknowledgement of the scope of this problem and a commitment to take decisive action” has proved hard.
Saudi Arabia is also reported to be one of the biggest supporters of the war in Syria as well.
According to reports, both Saudi Arabia and Qatar are the most spenders of the deadly conflict in Syria which is aimed at changing the government of President Bashar al-Assad.
SHI/SHI
The former US Secretary of State says in a secret memorandum that donors in the kingdom still “constitute the most significant source of funding to Sunni terrorist groups worldwide” and that “it has been an ongoing challenge to persuade Saudi officials to treat terrorist financing emanating from Saudi Arabia as a strategic priority”.
In a separate diplomatic cable published by WikiLeaks, the militant group which carried out the Mumbai bombings in 2008, Lashkar-e-Toiba, is reported to have secured money in Saudi Arabia via one of its charity offshoots which raises money for schools.
Saudi Arabia is accused, along with Qatar, Kuwait and the United Arab Emirates, of failing to prevent some of its richest citizens financing the insurgency against Nato troops in Afghanistan.
Fund-raisers from the Taliban regularly travel to UAE to take advantage of its weak borders and financial regulation to launder money.
However, it is Saudi Arabia that receives the harshest assessment.
“In 2002, the Saudi government promised to set up a charities committee that would address this issue, but has yet to do so,” Clinton’s cable reads, before seeming to admit with disappointment that merely “obtaining Saudi acknowledgement of the scope of this problem and a commitment to take decisive action” has proved hard.
Saudi Arabia is also reported to be one of the biggest supporters of the war in Syria as well.
According to reports, both Saudi Arabia and Qatar are the most spenders of the deadly conflict in Syria which is aimed at changing the government of President Bashar al-Assad.
SHI/SHI
1Non
20. Vous l'avez remarqué, je suis le seul à comptabiliser le vrai
nombre de morts, je ne vois pas pourquoi on ne totalise pas le
nombre réel: celui des victimes et des assassins, car tout
assassins qu'ils soient, et pas plus désireux de mourir que vous et
moi, ils sont victimes aussi de l'application de la peine de mort
automatique de rue, même si je ne les plains pas.
2On
peut souligner la différence de traitement du pétrole entre France
et pays anglo-saxons. La royauté avait créé en France un Etat
centralisé qui sera en retard industriel quand les pays
anglo-saxons se sont développés de manière fédéraliste avec un
libéralisme qui allait donner naissance aux capitaines d'industrie
pétrolière. Mais si l'Etat français a créé son industrie
pétrolière, cela ne veut pas dire qu'il n'existe pas des conflits
d'intérêts au sein de la Françafrique allant jusqu'au meurtre,
comme chez les rivaux des sept grandes compagnies US.
3Hitler
se casse le nez sur l'hiver russe et le prêt-bail américain qui a
permis à Staline d'avoir l'armement adéquat, tout comme son
sous-fifre Rommel échoue dans le désert en route pour l'Egypte.
4Cf.
Les aventures de Papamadit en Afrique, fiston de Mitterrand et
celles du fils Pasqua récemment décédé: "Le fils unique
de Charles
Pasqua, 87 ans, a eu des démêlés avec la justice
à la fin des années 2000. Après avoir passé sept années en
Tunisie, il
avait été dans un premier temps jugé par défaut dans une affaire
de pots-de-vin extorqués en 1994 à Alstom.
Il avait été condamné définitivement en 2008 dans cette affaire
à un an de prison ferme.
Pierre Pasqua avait
également été condamné en 2009 à un an de prison ferme dans
l'affaire dite de la Sofremi, dans laquelle il comparaissait aux
côtés de l'homme d'affaire Pierre Falcone. Il s'agissait de
détournements de fonds datant des années 90 au détriment de la
Sofremi, une société vendant du matériel de sécurité à
l'étranger. Il aurait touché quelque 1,5 million d'euros selon la
Cour d'Appel de Paris.
Un ambassadeur d'Israël a été cher payé, pour quedale,
concernant de possibles ventes d'armes vers les vertes prairies
pétrolières: ""L'Obs" s’est procuré des
documents secrets montrant qu’Avi Pazner, ancien ambassadeur
d’Israël en France, a été au service du groupe français de
2010 à 2013, au moment où Areva cherchait à construire deux
réacteurs en Jordanie. (...) Dans cette lettre, Avi Pazner s’engage
à faire tout son possible pour convaincre le gouvernement israélien
de soutenir le projet d’Areva de centrale nucléaire en Jordanie.
En cas de succès, le groupe français promet de verser 1 million
d’euros à Avi Pazner. Une somme qui serait même doublée si un
mystérieux "investisseur", dont le nom n’est pas cité,
apportait son concours au projet tricolore. Ces montants, qui
surprennent par leur importance, sont-ils conformes à une action de
lobbying classique ? C’est une des questions que se pose la
Brigade financière. (cf. Lire l'article de lObs:
http://tempsreel.nouvelobs.com/economie/20150217.OBS2748/info-obs-le-porte-parole-de-netanyahou-etait-paye-par-areva.html)
5En
son temps le père Pasqua fît souvent des allusions assez nettes,
contrairement au mutisme officiel de la droite et de la gauche au
pouvoir, expliquant une fois que l'Angolagate était "une
guerre franco-américaine".
6Plusieurs
affaires modernes révèlent l'importance des manipulations des
services secrets, voir l'Affaire Farewell, nombre de mystères ou
d'attentats non éclaircis, à un niveau... insoupçonnable!
7Sur
la fabrique de la dénonciation perpétuelle de l'antisémitisme
comme principal danger je reviendrai, en particulier avec
l'excellent "Considérations sur Hitler" de Sébastian
Haffner, court ouvrage qui en dit plus que tous les pavés sur WW 2,
et démontre que l'antisémitisme hitlérien est une excroissance
étrangère à diverses formes d'antisémitisme à l'époque
nullement à vocation exterminatrice. Personne n'est obligé d'être
amoureux ou assujetti à telle ou telle communauté ou croyance
religieuse, sans être considéré pour autant comme assassin
potentiel. Comme je reviendrai sur le cas Plenel, probable membre de
la CIA comme le pensait Mitterrand (cf. Enquête sur Edwy Plenel par
Laurent Huberson).
8L'Etat
irakien est littéralement dépouillé: administrations, écoles,
hôpitaux, sans compter les installations pétrolières
endommagées. En Libye ce sera pareil après les vantardises du
Sarkozy national, pour finir par l'éclatement de tout Etat et...
Daesh, le vrai bordel américain! La "débaasification"
américaine permet de plus la nomination de tous les caïds
religieux incompétents. La bourgeoisie américaine, représentante
de toutes ses fractions en compétition ne veut naturellement plus
d'Etat viable dans la région pour que les compagnies et leurs
contractors pillent à qui mieux mieux les gisements en cours et
tout cela au nom "de la lutte contre la dictature et des crimes
perpétrés contre les kurdes"!
9Cf.
"Le sang du pétrole", livre du général Gallois,
consacré à l'Irak et à ... la sécurité des réserves
pétrolières du Golfe. En Ukraine, la bourgeoisie revendait plus
cher le gaz que la Russie lui avait fourni à bas prix, ce qui était
tout bénef. Elle s'est laissée piéger par les promesses
américaines et européennes sous la soit disante révolution de
Maidan, avec ses petits groupes néo-fachos qui rêvaient d'un
meilleur emploi à l'Ouest. Guerre typiquement géopolitique elle se
solde par un carnage, et, avec un black out continu des médias on
n'entend plus parler de courant pacifiste ni de mères ukrainiennes
en colère. Qu'est devenu le groupe qui nous renseignait sur les
velléités d'opposition du prolétariat ukrainien?
10Auteur
de Il Manifesto qu'on trouve sur le site Voltaire, que je parcours
en général avec précaution, mais où des choses utiles valent
d'être lues, en particulier l'article de cet auteur: Les néo-nazis
ukrainiens entraînés par les Etats-Unis.
11Mes
camarades marxistes se projetteront en 1871 où le gouvernement
Thiers avait fait appel aux nombreux "spécialistes"
paysans de province pour massacrer les ouvriers parisiens. Le livre
de F.Guery "archéologie du nihilisme de Dostoïevsky aux
djihadistes" est finalement nul malgré un titre accrocheur, ce
n'est qu'un brouet de littérateur qui ne comprend rien à la lutte
des classes ni à la déliquescence terroriste de la guerre moderne.
12Sans
oublier les enfants exploités par le capital chinois, en Allemagne
9 millions de travailleurs sont payés 450 euros par mois, dont une
forte proportion d'allemands de l'Est et d'ouvriers immigrés! Ce
qui explique la bonne santé "exemplaire" de l'économie
bourgeoise teutonne.
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