Avant-hier
on assassina près de 150 élèves d'un lycée pakistanais, quelques
jours avant un "loup solitaire" avait abattu plusieurs
personnes à Sydney en Australie, la bande terroriste Boko Haram
avait kidnappé une centaine de jeunes filles, avant de récidiver
ultérieurement en en raflant 185 autres à la barbe de l'armée
nigériane1.
On avait déjà oublié les milliers, y inclus femmes et enfants,
massacrés à l'été en Palestine.
Donc
hier, toute référence au massacre des lycéens pakistanais avait
disparu pour laisser place à cette magnifique entrée dans
l'histoire d'un président noir qui blanchissait le régime stalinien
castriste en lui ouvrant les bras chargés de futurs contrats
commerciaux dignes du Père Léon; on apprit que le sympathique Pape
François, futur éventuel prix Nobel, avait joué les missi
dominici. Toute la chrétienté journalistique en rayonnait et
faisait claquer les claviers des rédactions fugaces.
Pourtant,
récurrente la menace "islamiste" revient occuper la une
des médias avec son lot d'égorgements, tous les pays sont touchés
– on se croirait parfois dans les années 1930 avec le fantôme de
la "5ème colonne" fasciste – par un attentat de groupe
ou/et de "loup solitaire. Le déroulement des crimes djihadistes
remplit les pages de google news, les news c'est toujours du sang. On
dirait que c'est programmé (mais
rassurez-vous je ne suis pas un adepte de la croyance au complot
systématique. Prenons l'Australie:
Le
18 septembre en Australie, annonce médiatique: "Décapiter des
civils", c'est ce
que projetaient, entre autres, les 15 djihadistes du groupe Etat
islamique (EI) qui ont été arrêtés, jeudi 18 septembre, par la
police australienne dans un raid sans précédent. Pas moins de 800
policiers ont participé au coup de filet antiterroriste, mené à
l'aube dans des banlieues de Sydney
et Brisbane, dans les Etats du Queensland et de Nouvelle-Galles du
Sud (sud-est), avec l'objectif d'interpeller 25 membres présumés
d'un même réseau. Cette opération, la plus grande de ce type
jamais organisée en Australie, survient une semaine à peine après
que Canberra
a relevé son niveau d'alerte face à la menace terroriste,
représentée par les combattants australiens de l'EI de retour du
Moyen-Orient. Parmi les personnes arrêtées, un suspect de 22 ans,
Omarjan Azari, a été placé en détention provisoire, pour
avoir planifié un acte terroriste destiné "à choquer,
horrifier et terrifier", selon le parquet. D'après
l'accusation, il en avait reçu l'ordre de l'Australien (sic) le plus
haut placé au sein de l'EI, Mohammad Baryalei, né en
Afghanistan. Il s'agissait de sélectionner des gens au hasard,
et de les exécuter de manière horrible, tout en filmant ces
actes, selon un scénario impliquant un degré inhabituel de
fanatisme", a déclaré le procureur Michael Allnutt. Selon
la télévision publique ABC, les images devaient être envoyées
à l'unité médias du groupe EI au Moyen-Orient, avant d'être
rendues publiques. Outre la récente
décapitation de trois otages occidentaux par des djihadistes de
l'EI, le mode opératoire envisagé rappelle le meurtre à l'arme
blanche du
soldat britannique Lee Rigby, attaqué le 22 mai 2013 en plein
jour, dans une rue du sud de Londres. Deux Londoniens d'origine
nigériane l'avaient renversé, lardé de coups de couteau, et
pratiquement décapité sous les yeux de nombreux passants. Une
soixantaine d'Australiens combattent dans les rangs djihadistes en
Irak et en Syrie, et une centaine fournissent, d'Australie, un
soutien actif aux mouvements sunnites radicaux, selon les services de
sécurité du pays.
Pour le ministre de l'Immigration,
Scott Morrison, qui siège au conseil national de sécurité,
l'opération de jeudi 18 septembre est la preuve de "la
menace très réelle" à laquelle l'Australie est confrontée,
et "justifie la réponse musclée du gouvernement".
L'Australie
est fortement engagée aux côtés des Américains dans la lutte
contre les combattants islamistes, avec la livraison de matériel
militaire, d'armes, de munitions, ainsi que d'aide humanitaire par
l'aviation. Canberra va déployer 600 militaires (dont 400
personnels de l'armée de l'Air) aux Emirats arabes unis (EAU).
Le 17
décembre (soit 3 mois plus tard) concrétisation de la "menace":
Le preneur d'otages a été identifié comme étant Man Haron Monis.
Ce réfugié iranien s'était lui-même intronisé « cheikh ».
Âgé de 50 ans, il était arrivé en 1996 en Australie grâce au
statut de réfugié, vivait dans la banlieue de Sydney et était un
« islamiste radical », précise le quotidien The
Australian. L'homme était connu de la
justice et devait répondre de multiples charges pour agression
sexuelle. Il a également été condamné en 2012 pour avoir envoyé
des lettres d'injures ou de menaces aux familles de huit soldats
australiens tués en Afghanistan, afin de protester contre
l'engagement de Canberra dans le conflit.
Des
motivations floues. Pendant
la prise d'otages, Man Haron Monis a fait déployer un drapeau noir
portant la profession de foi de l'islam écrite en arabe. Mais, selon
Reuters, l'homme n'était affilié à aucune organisation terroriste
connue. La police évoque un acte isolé. Son ancien avocat, Manny
Conditsis, a exclu qu'il ait pu s'agir d'un acte concerté, organisé.
"C'est un individu dérangé qui a commis un acte terrifiant",
a-t-il dit à
la chaîne de télévision ABC. Le premier ministre australien,
Tony Abbott, avait expliqué que le preneur d'otages souffrait
d'instabilité mentale. "Il a cherché à parer ses actes des
symboles du culte morbide de l'EI", précise-t-il.
Puis
on assistera au massacre des lycéens pakistanais, programmation très
louche toutefois, que la simple chronologie me permettra de
décrypter, et qui vous bouleversera sans doute. Un chose est sûre,
on assiste depuis plus longtemps que nos sens ne nous ont permis de
nous en rendre compte à une internationalisation de la nécessité
de "s'engager"; est-ce un hasard si les jeunes recrues
djihadistes parodient les brigades internationales de l'Espagne de
1936?
Il
est regrettable que le CCI, s'embourbant dans sa théorie de la
guerre irrationnelle, ne s'efforce pas de creuser un peu plus en
premier lieu sa thèse, toujours très valable, de l'impossibilité
d'aller à la guerre généralisée à cause des zones du vieux
capitalisme où les prolétaires n'ont pas oublié les deux grands
casse-pipe du 20ème siècle. Car, par contre, ce sont partout
d'infimes minorités de paumés sous-développés, même pas
complètement acquis à la charlatanerie religieuse musulmane, qui
"s'engagent" à aller se suicider alors que personne ne le
leur demande. La bourgeoisie par contre exploite très perversement
ces engagements impulsifs, à la fois en faisant mine de sermonner,
mais surtout en laissant infibuler l'idée que c'est un potentiel
("ennemi intérieur"); le pitre Zemmour – qui se la joue
anti-système victimaire – participe pleinement de la supercherie
en lançant qu'on va vers "la guerre civile avec les arabes de
chez nous"! Derrière tous ces fantasmes et imbéciles
prédictions (le clochard Houellebecq s'y met aussi pour vendre son
caca) il y a une lourde propaganda de déboussolement des prolétaires
avec des histoires de rivalités culturelles secondaires, et qui peut
mener à la soumission ou impuissance comme l'avaient été l'Affaire
Dreyfus et la montée du nazisme, focalisations confusionnistes
préparatoires aux deux boucheries suivantes: par la perte des
références de classe et la focalisation sur une question juridique
ou étatique. Nombre d'ouvrages sont sortis cette année élargissant
l'assise de la propaganda lors de ces deux époques, à la veille de
1914 et pendant, les soldats allemands mangeaient nos enfants, quand
de l'autre côté les soldats coloniaux français allaient venir
violer toutes les allemandes!
Les
bobards n'existent pas seulement en temps de guerre. L'essentiel,
toujours, à chaque fois, est de susciter la terreur. A cette aune
les égorgements "publics", "internétisés", ne
sont qu'une amplification des anciens attentats terroristes de la fin
du siècle dernier, et guère plus barbares que ce qui se faisaient
dans les guerres balkaniques (les soldats turcs arrachaient d'abord
les yeux de leurs prisonniers italiens), la milice pétainiste
crucifiait les femmes de résistants après leur avoir brûlé les
seins, les nazis exécutaient à la hache militants communistes,
insurgés, soldats déserteurs et même les partisans du clan féodal
qui essaya de zigouiller Hitler2,
etc. Les exécutions à la machette au Rwanda, où des femmes,
parlant français aussi bien que vous et moi "tuez nous plutôt
avec des balles", sont-elles oubliées? Et les saloperies de
l'armée US au Vietnam, sans oublier leurs prédécesseurs français
en Algérie également? Et Gantanamo? Et en Tchétchénie et en ce
moment en Ukraine?
C'est
la guerre, barbare, pas irrationnelle. C'est une guerre mondiale
rampante qui veut habituer la population prolétaire mondiale à
l'horreur, en lui faisant croire qu'un jour il faudra qu'elle
contribue à mettre fin à l'horreur, non pas de son point de vue de
classe révolutionnaire, pour la fin des guerres de rapine et des
frontières, mais parce qu'on l'aura soumise à la croyance que cet
ennemi "intérieur" et pour l'heure encore "éloigné"
du centre, que c'est cet ennemi qu'il faut abattre surtout s'il est
incarné par une grande puissance, dans une grande aire géographique
délimitée, nouvelle ère du mal!
LES
CRIMES DE GUERRE SONT-ILS IRRATIONNELS?
La guerre a été considérée longtemps, pendant les trente glorieuses, comme obsolète sous-entendant qu’elle est un phénomène dépendant des hommes et donc de leur bon vouloir, des hommes de bonne volonté... Dans le même ordre d'idée les médias, par l'exhibition des crimes horribles commis contre les civils, distillent qu'elle serait devenue irrationnelle. Il est clair que la guerre est encore aujourd'hui un acte rationnellement barbare, profondément inhumain du système capitaliste, qui tire quasi-systématiquement ses racines de la compétition économique mondiale3, des vieilles querelles de préséances frontalières, d'un mélange d'exigences ethnico-bourgeoises et de partage impérialiste .
L'idée que
la guerre moderne serait irrationnelle, défendue par le CCI4,
est une concession à l'idéologie bourgeoise qui laisse accroire
qu'une 3e guerre mondiale serait désormais impossible, obsolète;
cela nous rappelle même trop la qualification du nazisme comme
irrationnel par l'antifascisme bourgeois. Devenue irrationnelle la
guerre serait ainsi obsolescente! Cette ânerie laisse aussi croire
que les hommes seraient devenus rationnels, et pire encore que les
hommes en général, en tant qu'humains décideraient ou pas des
guerres5.
Pour appréhender vraiment la complexité du problème, hors des
simplismes de secte, il faut lire d'abord l'article passionnant et
profond de Pascal Vennesson: "Renaissante ou obsolète? La
guerre aujourd'hui". Revue de science politique 1998, sur le
génial site Persée. Au point de vue des razzias économiques la
guerre ne peut pas être irrationnelle, et dans l'ensemble – car
tout n'est pas toujours explicable rationnellement dans la guerre qui
est aussi folie - l'auteur explique qu'il n'y a jamais irrationalité
de la guerre dans ses diverses formes. Il va à contre-courant du
mensonge dominant selon lequel les démocraties ne se font jamais la
guerre (multiples exemples prouvant le contraire), explique que des
rationalités différentes peuvent s'opposer. Il souligne surtout ce
que les dindons des médias6
sont incapables de comprendre, que dans la guerre avec la souffrance
et la violence LES HABITUDES MENTALES SE TRANSFORMENT7:
"Les groupes passent rapidement de la
civilisation à la barbarie et celle-ci est affublée des masques les
plus divers, y compris de la banalité. Les citoyens ordinaires
deviennent des tortionnaires avec une déconcertante facilité. Un
unique bataillon de la police allemande, regroupant des individus qui
ne sont jamais devenus de véritables combattants de toute la guerre,
et qui étaient issus de cités ouvrières relativement peu sensibles
à l'idéologie nazie (Hambourg), s'est transformé en bras armé de
l'Holocauste avec une efficacité redoutable"
(cf. Arendt, Milgram, Browning). 8
On ne peut
pas comprendre la barbarie belliciste si on oublie trois facteurs:
- elle est étalée dans des zones sous-développées (montagnes d'Afghanistan, déserts du Nord de l'Afrique); et les jeunes recrues internatio-jihadistes morveux y finissent dans la peur et la merde;
- les recrues locales terroristes proviennent de la campagne, et le seul job qu'on leur propose est de tenir un fusil et de manier le couteau;
- même s'il y a eu développement de groupes terroristes "indépendants" et accessoirement de loups solitaires, chaque grande puissance possède ses propres filières qu'elle peut financer d'une façon ou d'une autre, comme le paiement de rançon; quand une grande puissance veut mettre le paquet, l'effet est immédiat (cf. Le calme plat dans les zones contrôlées par l'armée russe).
Comment
manipule-t-on des jihadistes ? Qui le fait?
Mais voyons comment les obsédés du complot comprennent (ou déforment) la chose. Thierry Meyssan veut jouer au « lanceur d'alerte » en langue anglaise « whistleblower »9, il fait aussi sa propre intro promotionnelle:
"Alors que la France et le
Royaume-Uni découvrent avec horreur que des personnes normales
peuvent être subitement transformées en égorgeurs, Thierry Meyssan
revient sur ce phénomène qu’il n’a cessé de dénoncer depuis
13 ans : certains jihadistes ne sont ni des takfiristes, ni des
mercenaires, mais ont été conditionnés pour devenir des assassins.
"Les dirigeants européens
semblent soudain pris d’effroi à la découverte du nombre de
jihadiste qu’ils ont produits dans leur propre pays et à la vue
des crimes qu’ils commettent. Cependant, au Royaume-Uni et en
France, des voix s’élèvent pour comprendre comment des personnes
appréciées par leur entourage ont pu, parfois subitement, partir en
Syrie ou en Irak et s’y muer en égorgeurs. Ils parlent de
« manipulations mentales », sans aller toutefois au bout
de leur raisonnement : car si les jihadistes européens actuels
ont pu être manipulés, alors certains autres jihadistes, au cours
des 13 dernières années l’ont peut-être été également et nous
devons réviser toutes nos certitudes sur ce qui a précédé. Avant
de revenir sur cette question qui modifie profondément
l’appréhension que les Européens ont pu avoir de la « guerre
au terrorisme », je voudrais revenir sur l’hypocrisie des
leaders européens qui feignent de découvrir aujourd’hui des
crimes qu’ils ont longtemps consciemment soutenus et financés.
Le soutien de François Hollande aux décapitations (intertitre subtil de Meyssan)
"On ne peut comprendre
l’inefficacité des dirigeants européens face à l’enrôlement
de terroristes parmi leurs concitoyens sans s’interroger sur leurs
responsabilités personnelles. Les décapitations ne sont pas un
phénomène nouveau. Elles sont au contraire une pratique qui a
débuté occasionnellement en Irak, en 2003, durant l’occupation
états-unienne, et s’est répandue à l’occasion des guerres
contre la Jamahiriya arabe libyenne et contre la République arabe
syrienne.
Le « Printemps arabe »
libyen a débuté par une manifestation à Benghazi le soir du 16
février 2011 et, en même temps, de manière coordonnée, par
l’attaque des casernes Hussein Al-Jwaifi et Shahaat, et de la base
aérienne Al-Abrag par des membres du Groupe islamique combattant en
Libye (GICL), c’est-à-dire d’Al-Qaïda en Libye. Au matin du 17
février, les jihadistes ont attaqué des casernes à Zawiya et
Misruta, et des hôtels de police à Zwara, Sabratha, Ajdabiya, Derna
et Zentan. Dans plusieurs cas, il est attesté que les émeutiers ont
pendu des soldats et qu’ils en ont décapités".
Voilà c'était l'apport du Réseau
Voltaire à la compréhension de la "guerre au terrorisme".
C à d pas grand chose qu'on ne sache déjà.
Les quelques
rédacteurs du CCI doivent un peu trop chercher leurs sources sur le
réseau Voltaire. Ils en ont tout à fait le droit, et tout n'est pas
faut concernant les retournements de casaques des bandes armées
étatiques ou pré-étatiques, ce qui était déjà le cas lors des
vieilles "libérations nationales" - sauf à recoper des
âneries qui cautionnent toujours la théorie de l'irrationnalité de
la guerre, voire pire les faux prétextes religieux (la mentalité de
pogrom! La qualification à tout va de génocide) et la théorie
farfelue de la chute de l'empire américain:
"Ben Laden débuta sa carrière
politique comme agent de la CIA dans la guerre contre la Russie en
Afghanistan. Al-Qaïda est un exemple parfait de la manière dont ces
forces peuvent facilement échapper au contrôle de ceux qui tentent
de les manipuler. Pourtant, l’affaiblissement progressif de
l’hégémonie américaine dans le monde a conduit à faire la même
erreur en Syrie, où l’on arma clandestinement des mouvances
islamistes radicales pour s’opposer au régime d’Assad jusqu’à
ce qu’elles menacent d’installer en Syrie, et maintenant en Irak,
un régime encore plus hostile aux intérêts américains. Même
Israël, avec ses services secrets performants, a répété l’erreur
en encourageant le développement du Hamas à Gaza pour faire
contrepoids à l’OLP.
Au stade le plus avancé de son
déclin, le capitalisme est de moins en moins en mesure de contrôler
les forces infernales qu’il a suscitées. Une manifestation claire
de cette tendance est que l’esprit de pogrom se répand à travers
la planète. En Afrique centrale, au Nigeria, au Kenya, les
non-musulmans sont massacrés par des fanatiques islamistes,
provoquant en représailles de nouveaux massacres par des bandes
chrétiennes. En Irak, en Afghanistan et au Pakistan, les terroristes
sunnites s’attaquent aux mosquées et aux processions chiites,
tandis que l’État Islamique en Irak menace les chrétiens et
contraint les Yézidis à la conversion sous peine d’expulsion ou
de mort. En Birman
Au niveau
des relations internationales entre États, cela se traduit par la
multiplication des conflits militaires irrationnels, des
alliances instables, des guerres échappant au contrôle des grandes
puissances, par un glissement permanent vers davantage de chaos. Dans
les guerres entre Israël et la Palestine, en Irak, en Ukraine, la
mentalité de pogrom est un élément central de la guerre et menace
de se transformer en son ultime avatar : le génocide,
l’extermination organisée par l’État de populations entières".
Le
CCI nous rejoue le scénario de WW2 (la seconde mondiale guerre) avec
ses nouveaux kamikazes: "L’un des
plus efficaces et absurdes moyens de défense de l’État islamique
contre les forces irakiennes menées par les Américains pour
reprendre Tikrit a été les bombes volantes humaines, qui se
jetaient elles-mêmes depuis les fenêtres et les toits sur les
colonnes en progression".
Non ce n'est
pas un remake de 39-45 ni encore la troisième "der des der".
UN
SYSTEME PAS SI CHAOTIQUE QU'IL LE LAISSE PARAITRE
Le cas du
Pakistan va nous éloigner des commentateurs ou copieurs à la petite
semaine. Il suffit de placer bout à bout chronologiquement les
événements dans ce pays pour découvrir de bien troublantes
manipulations ou coïncidences si peu forfuites lorsqu'il s'agit
d'entrainer des populations (ou en l'occruence une armée peu fiable)
dans la guerre.
Vers le 3 septembre
on nous décrivait la crise politique au Pakistan. Elle opposait
Imran Khan, ancien joueur de cricket converti en star populiste, et
son acolyte, Tahir ul-Qadri, imam islamiste établi au Canada, à
l’actuel Premier ministre Nawaz Sharif. Ce dernier, vieux routier
de la politique, maintes fois accusé de corruption, est soupçonné
d’avoir bénéficié de fraudes massives lors des élections de mai
2013 ayant porté sa Ligue musulmane (PML-N, avec un N comme Nawaz) à
la tête d’un gouvernement majoritaire.
Les deux opposants exigaient sa
démission et mobilisent leurs partisans dans ce but. Samedi, des
dizaines de milliers d’entre eux avaient marché sur la résidence
officielle du Premier ministre, ce qui a provoqué des affrontements
avec la police qui ont fait trois morts et des dizaines de blessés.
Lundi, la crise a pris un tournant encore plus dramatique, lorsque
les hommes de Tahir ul-Qadri et d'Imran Khan ont attaqué avec des
gourdins la télévision d’Etat à Islamabad, interrompant la
diffusion de la chaîne, avant d’être refoulés par l’armée
L'armée n'a jamais aimé Nawaz Sharif
et le général Pervez Musharraf l’avait déjà renversé en 1999
pour prendre sa place. Aujourd’hui, elle lui reproche d’avoir
trop attendu avant de déclencher, en juin, une opération militaire
d’envergure contre les fiefs talibans dans le Waziristan du Nord,
d'avoir lancé une tentative de rapprochement avec l’Inde rivale et
d'avoir intenté un procès pour «haute
trahison» à Musharraf, une première
dans l’histoire du Pakistan.
Est-on sûr que l’armée manipule Imran Khan et Tahir ul-Qadri?
L’armée est la première institution
du pays, la plus puissante et la seule en laquelle une grande
majorité de Pakistanais placent encore leur confiance. Aujourd’hui,
elle ne semble pas vouloir apparaître au grand jour, d’autant plus
que Nawaz Sharif bénéficie d’une confortable majorité au
Parlement – il a d’ailleurs totalement exclu de démissionner.
Mais, si elle cherche à conserver sa neutralité, elle ne peut pas
pour autant rester neutre. Ce que l’on voit, c’est qu’elle
protège les édifices-clé du centre-ville mais n’intervient
pas directement contre les manifestants. Ces derniers lui conservent
d'ailleurs leur sympathie, réclamant une intervention en leur
faveur, ne tarissant pas d'éloges sur les troupes et embrassant à
l’occasion des soldats.
Mardi, avec un grand courage dont la
classe politique pakistanaise ferait bien de s’inspirer, le grand
quotidien The Dawn a
jeté un pavé dans la mare en publiant un éditorial qui met
en cause directement la neutralité de l’armée:
«Le vernis de neutralité que la direction
de l’armée a savamment construit au cours de la crise politique
provoquée par Imran Khan et Tahir ul-Qadri s’est lézardé.
L’armée n’est pas neutre, elle fait des choix, et il est très
décevant de constater que ces choix ont peu à voir avec le
renforcement de l’ordre constitutionnel, démocratique et
légitime». «C’est
le gouvernement qui doit donner des ordres à l’armée, et non
l’inverse», ajoute l’éditorialiste,
tandis que celui du Nation
reproche aux militaires de «donner des
conseils au gouvernement élu, ce qui devrait être simplement
inacceptable».
S’agit-il d’une tentative de coup d’Etat?
Les manifestations en cours en ont
l’apparence. «Ce n’est pas une
protestation, un sit-in ou un rassemblement politique. C’est une
rébellion. Une rébellion contre l’Etat du Pakistan»,
a averti le ministre de l’Intérieur Chaudhr Nisar, devant le
Parlement. Aitzaz Ahsan, l’un des ténors de l’opposition au sein
du Parti du peuple pakistanais (PPP – le parti de la défunte
Benazir Bhutto), a renchéri, en s’adressant à Nawaz
Sharif: «Comme vous l’avez dit, vous ne
démissionnerez pas et personne ne vous forcera à le faire. Le
Parlement tout entier est avec vous.»
C’est vrai que les deux fauteurs de
troubles n’inspirent guère confiance: l’ancien joueur de cricket
apparaît comme un populiste mégalomane, prêt à s’allier avec le
diable pour arriver au sommet; Tahir ul-Qadri, lui, est un juriste
spécialisé dans la religion islamique, un soufi qui plaide pour une
certaine modération dans son application mais n’a aucune
expérience du pouvoir. Pourrait les rejiondre Siraj-ul-Haq, le chef
du parti islamiste Jamaat-e-islami, qui, lui, est très intolérant.
Mais on voit mal l’armée tolérer
qu’ils viennent ajouter du chaos au chaos: la situation économique
et militaire n’est pas brillante. Probablement, l’armée
veut-elle affaiblir le gouvernement pour pouvoir lui imposer plus
facilement ses choix et lui rappeler qu’elle seule a la haute main
sur certains dossiers: l’Afghanistan, la lutte clontre les talibans
et le terrorisme, les relations avec l’Inde... Pas de coup d’Etat
mais de très fortes pressions.
PUIS LE 28 SEPTEMBRE... un peu
d'histoire passée
«La direction des taliban rencontre
chaque après-midi, vers 17 heures, des officiers pakistanais au
consulat du Pakistan à Kandahar», nous confiait en mars 1995 un
membre d'une organisation internationale basée à Kandahar, alors
«capitale» du mouvement fondamentaliste. Il est d'ailleurs
significatif que leur première action a été de «nettoyer» la
grande route qui réunit le Pakistan à l'Asie centrale une
priorité pour les intérêts économiques d'Islamabad, via
l'Afghanistan où les convois pakistanais étaient sans cesse bloqués
par de petits chefs de guerre, mi-pillards, mi-moudjahedine. Selon
nombre de sources diplomatiques au Pakistan et en dépit des
dénégations pakistanaises, l'homme qui tire les ficelles des
taliban est bel et bien Nasrullah Babar, le ministre de l'Intérieur
pakistanais, un homme très proche de Benazzir Bhutto et membre de
l'ethnie Paschtoun, comme ses protégés. «Laissés à eux-mêmes,
les taliban se désagrègeraient tant ils sont totalement
désorganisés. Il y a une main étrangère pour les diriger»,
explique le professeur Kacem Fazelly, un membre des Services secrets.
C'est dans les «madrassa» (écoles coraniques) pakistanaises ainsi
que celles du sud de l'Afghanistan que s'est formé le réseau
des taliban. S'ils sont entraînés, armés et dirigés par les
services secrets pakistanais, les «étudiants» n'en ont pas moins
tiré profit de la situation d'anarchie prévalant dans un
Afghanistan livré aux exactions des moudjahidine et aux luttes entre
fractions islamistes".
Le 17 décembre on s'en prend à une
école d'enfants de militaires...
Si la différence entre «bons» et
«mauvais talibans» est une vue de l’esprit entretenue par les
services secrets pakistanais, la division au sein de la galaxie des
«étudiants en religion» est en revanche bien réelle. A preuve, la
condamnation par les talibans afghans, eux-mêmes alliés des
talibans pakistanais et auteurs de nombreux attentats sanglants
contre les civils, de l’attaque
de mardi contre l’école fréquentée par des enfants de militaires
de Peshawar. L’opération a été justifiée par les
talibans pakistanais par la présence
d’enfants de militaires dans cet établissement,
mais elle pourrait aussi répondre à une volonté de surenchère
dans la violence au sein des différentes factions. «L’Emirat
islamique d’Afghanistan [nom officiel des
talibans afghans, ndlr] exprime ses
condoléances à la suite de cet incident et pleure avec les familles
des enfants tués. Le meurtre prémédité d’innocents, de femmes
et d’enfants est contraire aux principes de l’islam»,a
ainsi déclaré leur porte-parole Zabihullah Mujah.
Le 19 décembre on se demande qui
manipule qui?
Que
signifie cette obsession de tuer des civils? Certainement d'amplifier
la terreur, mais le fait d'avoir assassiné "spécifiquement"
des enfants de militaires du gouvernement, était-ce pour renforcer
l'armée ou l'affaiblir, posèrent naïvement plusieurs journalistes
de la télécratie française? L'ambassadeur du Pakistan leur
répondit en hochant la tête (bande de rigolos!), évidemment
écraser ces terroristes, et rétablir la peine de mort.
La tendance wahhabite est
celle, globalement, du Mouvement des talibans du Pakistan (TTP
- Tehreek-e-Taliban Pakistan), qui a attaqué l’école de
Peshawar, mardi. Proche d’Al-Qaeda mais ayant conservé leur
allégeance, tout au moins théorique, au mollah Omar, cette
coalition regroupe une trentaine d’organisations et de factions
plus ou moins rivales. Si certaines semblent avoir abandonné le
«jihad» contre le gouvernement pakistanais, décrété en 2007 pour
le punir de son alliance avec les «infidèles» américains,
d’autres, au contraire, paraissent décidés à intensifier la
lutte. Echouant dans leur lutte contre l’armée pakistanaise, ils
semblent décidés à attaquer de plus en plus les civils, comme le
montrent les
opérations menées début novembre près de la frontière indienne
(55 morts) et, mardi, à Peshawar (141 morts)".
Si l'armée pakistanaise n'était pas
"sûre", voire influençable par un des gangs terroristes,
quel que soit le commenditaire, le massacre des enfants de militaires
– Pearl Harbor pakistanais – soude l'armée entière et la
population derrieère!
L'AFP peut benoitement commenter:
"Le massacre taliban de 133
écoliers à Peshawar est pour le Pakistan
un "11 Septembre" qui va "changer la donne" dans
son combat contre le terrorisme. C'est ce qu'a déclaré vendredi le
chef de la diplomatie pakistanaise, Sartaj Aziz. L'attaque,
revendiquée par les rebelles islamistes du Mouvement des talibans du
Pakistan (TTP), a profondément choqué dans le pays comme à
l'étranger et conduit le gouvernement d'Islamabad à réaffirmer sa
détermination à éradiquer tous les groupes terroristes sur son
sol, sans distinction. (...)
"Dans le passé, les extrémistes
avaient détruit des écoles, mais jamais ils n'avaient visé et
s'étaient acharnés sur des enfants de cette manière. (...) C'est
inacceptable. (...) Aujourd'hui, une ligne rouge est tracée et nous
ne pouvons plus tolérer ceux qui la franchissent", a-t-il
assuré. Avant l'attaque, l"opinion était divisée" et les
talibans avaient de "nombreux soutiens", admet-il. Mais le
carnage a entraîné une réaction de rejet "sans précédent
dans notre histoire" au sein tant de la société que de la
classe politique, a conclu le ministre."
On a du mal à compatir avec l'Etat
pakistanais !
Ce pays a joué avec le feu en aidant
des terroristes et des assassins pendant des années ; qu'il en
subisse maintenant les conséquences était prévisible ! L'armée
pakistanaise intensifiait, vendredi 19 décembre, ses
opérations contre les talibans près de la frontière afghane,
affirmant avoir
tué plus d'une cinquantaine d'islamistes, en
réaction au massacre qui a eu lieu mardi dans une école de
Peshawar. Cette attaque des rebelles, la plus meurtrière de
l'histoire du pays, a été fatale à 149 personnes.
« L'ÉLIMINATION TOTALE »
DES TALIBANS
Ce carnage a renouvelé la
détermination des soldats en faveur de « l'élimination
totale » des talibans, avait assuré
l'armée à la suite de la tragédie nationale. Dans la zone tribale
de Khyber, les militaires affirment avoir
tué vendredi 32 rebelles islamistes dans une embuscade, puis 18
autres dans une seconde opération, un bilan qui était aussi
impossible à confirmer
de sources indépendantes vendredi. (...)
Vendredi, un porte-parole de la force
paramilitaire des Rangers à Karachi a annoncé que ses hommes y
avaient tué un commandant local taliban et trois de ses associés,
portant ainsi à 54 le nombre officiel de morts dans cette
contre-attaque de l'armée. Comme pour les opérations militaires,
ces bilans et l'identité des victimes ne pouvaient être
confirmés par d'autres sources.
LEVÉE DU MORATOIRE SUR LA
PEINE DE MORT
Dans le même temps, le chef de
l'armée, le général Raheel Sharif, a signé l'ordre d'exécution
de six rebelles islamistes après la levée du moratoire sur la peine
de mort décidée dans la foulée de l'attaque contre l'école de
Peshawar, qui a suscité une vague d'indignation à l'étranger et
dans le pays".
Monter indirectement ou laisser
perpétrer un attentat afin de rallier les suffrages de la majorité
de la population, on connait dans les vieux pays européens, depuis
plus d'un siècle!
À suivre forcément...
CONSEILS DE LECTURE SUR LA LUTTE
PROLETARIENNE EN EUROPE CONTRE LA PREMIERE GUERRE MONDIALE:
- Militants contre la guerre de Julien Chuzeville (cahiers Spartacus), navrant, une étude poussive sur l'opposition mollasone de la branche libertaire du syndicalisme, une ignorance de l'impact du bolchevisme, une analyse franco-française (mais les cahiers Spartacus ont toujours eu du mal à sortir du cadre national). L'auteur semble à la recherche du pacifisme intégral, même s'il reconnait que ce n'est pas une position radicale, et en tout cas quelle radicalité quand il souligne le "pacifisme radical" de la SFIO (p.36). Tout baigne dans la lutte pour la paix dont se fichent les vrais révolutionnaires qui veulent la révolution "armée". Plus minable, en note, les éternels libertaires néo-spartacus rabaissent Lénine, représentant vague d'une minorité passant par là à Zimmerwald: "Ce courant, dirigé par Lénine s'est autodésigné "gauche de Zimmerwald", classification qui ne peut rendre compte de la diversité des opinions (sic) à la Conférence". Plus loin les patriotards Kropotkine et Grave sont présentés comme durs sermonneurs des pacifistes. Enfin il conclut sur le cercle rouge des pacifistes révolutionnaires. Pacifistes oui, révolutionnaires certainement pas.
- "L'ennemi principal est dans notre pays", textes de Lénine, Liebknecht, Monatte, Racovsky, Rosmer, Trotsky jeune (génial), bien qu'édité par le trust LO LBC, indispensable et encore tonifiant.
- Trop jeunes pour mourir de Guillaume Davranche (ouvriers et révolutionnaires face à la guerre 1909-1914), plus de 500 pages, centré sur l'histoire en France avec certainement bien des précisions ou des angles méconnus même du principal auteur d'articles sur la guerre dans le milieu maximaliste, depuis 30 ans. Je l'ai pas encore lu, faut me laisser le temps et je vous en reparlerai.
1
La dite insurrection de Boko Haram et sa répression par les forces
de l'ordre ont fait en cinq ans au Nigeria plus de 13 000 morts et
quelque 1,5 million de déplacés.
2A
Oradour sur Glane, ce ne sont pas les seuls nazis qui ont massacré
des centaines d'enfants et de femmes, mais nos braves "malgré
nous" alsaciens, que le gouvernement de 1945 refusa d'inculper
vu l'émotion susciitée en Alsace, prête à faire sécession si
ses impétrants (quoique assassins) étaient sanctionnés!
3La
guerre n'est que la continuation de la politique, idée que reprend
Lénine à un certain général bien connu, cf. L'excellent compil
"L'ennemi principal est dans notre propre pays", éditions
de LO, les bons caractères.
4Sur
leur site en date du 10 septembre 2014.
5Le
staff opaquedu CCI se permet de citer des extraits de la fameuse
brochure de Junius rédigée par l'alter ego de Lénine en
Allemagne, mais laquelle se retourne contre cette stupidité
d'irrationnalité: “La guerre
est un meurtre méthodique, organisé, gigantesque. En vue d’un
meurtre systématique, chez des hommes normalement constitués, il
faut cependant d’abord produire une ivresse appropriée. C’est
depuis toujours la méthode habituelle des belligérants. La
bestialité des pensées et des sentiments doit correspondre à la
bestialité de la pratique. Elle doit la préparer et
l’accompagner”.
6Le
résilient Boris Cyrulnik explique les égorgements des talibans et
autres djihadistes parce qu'ils sont des nazis! Le bouffon du
Réseau Voltaire, Thierry Meyssan, croit savoir qu'ils sont
"drogués"!
7Vous
pouvez lire ou relire mes articles précédents sur les mécanismes
qui conduisent aux égorgements publics (facteurs de militarisation,
prestige de l'uniforme, prestige de l'exemplarité pour les plus
minables ou les plus pervers, menaces de mort pour l'égorgeur qui
se refuse à faire le bourreau); sans compter les éléments
psychologiques qui avaient sailli au moment des guerres du Liban: on
envoie toujours en première ligne les assoifés de vengeance, ceux
qui ont vu massacrer une mère, un frère ou une soeur.
8Si
l'on prend l'exemple du "dernier otage français" libéré,
c'est confondant. Le type n'était qu'un barbouze comme beaucoup de
soit disant humanitaires. Mieux, il est fort probable qu'il n'est
pas été échangé contre rançon ce coup-ci, mais pour mieux: les
4 malfrats et tueurs terroristes relâchés en échange, qui
auraient été "retournés" ou pas en prison, sont
renvoyés là-bas avec pour mission de "calmer les énergies"
ou réorienter certains groupuscules. C'est ce que je suppose,
n'ayant aucun barbouze dans les proches amis.
9Voir
définition sur Wikipédia. Une émission documentaire d'Arte était
consacrée la semaine dernière aux lanceurs d'alerte contre la
torture de la CIA, avec coups de chapeau à Edgar Snowden, Julien
Assange, et Chelsea/Bradley Manning...
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