Il est moins
risqué de débarquer au Mali en tenue kaki que d’entrer dans une boite de nuit
au Brésil (231 morts), ou encore de se bagarrer après un match de foot en
Egypte (plus de cent morts). On objectera qu’il y a eu tout de même quelques
dommages collatéraux, même si on compte encore zéro mort soldat blanc dans le
désert malien ; mais bien plus loin. Dans le complexe gazier de Tigantourine
en Algérie, une trentaine d’otages ont été tués ( sans doute beaucoup plus par
les terroristes et les super-flics de Bouteflika le bien nommé) et une
quinzaine de « terroristes » (on ne connaîtra jamais le nombre réel total
grâce au décompte filandreux pour chaque nationalité). De plus pour maintenir
le suspense, la « légitimité de l’intervention sans bla-bla » et
faire croire à la faillibilité des troupes d’assaut algériennes on nous a
assuré que deux terroristes auraient réussi à s’enfuir.
Autre sujet
d’étonnement : la guerre du 11 janvier est restée absente des écrans.
Remake hollywoodien de la première
« ingérence humanitaire » en Irak ? On invoqua d’abord en
passant cent morts, à supposer probablement noirs et/ou islamistes. Puis chaque
jour, depuis bientôt trois semaines, tous les journalistes et Mélenchon n’ont
en rien gêné le conte de la cyberguerre hollandaise, laissant à la faction de
droite ses supputations de frustrée du pouvoir les lamentations sur
l’inévitable «enlisement » et les fables sur
« l’impréparation ». Seul accroc bête, trois militaires, en partance
pour la cyberguerre qui multiplie par trois la solde de base, se sont tués une
semaine plus tard en lozère en dérapant sur la neige avec un camion militaire
non équipé d’ABS. En cas de guerre moderne cybernétique et électronique la « doctrine
zéro mort » qui régit toutes les communications des armées du monde…
riche, peut connaître d’étranges ratés. J’y reviens plus loin.
LES LAURIERS
HATIFS DE LA « METHODE HOLLANDE » EN AFRIQUE
Voici Hollande grimé en père la victoire sans la moustache
de Clemenceau. Porté au pinacle le pingouin de l’Elysée par la voix de son
maître – Le Monde du 29 janvier, avec ce gracieux intitulé : « La
méthode Hollande en Afrique », et immédiatement dessous l’image le comité
de réacs bouffons de l’union sacrée des intérêts impérialistes, couronne le
généralissime en cravate : « Au cours des crises qu'il a déjà dû
affronter sur le continent africain, François Hollande a voulu imprimer un
nouveau style. Ses mots d'ordre : transparence et multilatéralisme ».
Le larbin Christophe Châtelot du Monde bourgeois poursuit la saga maléfique
djihadiste : « Même si la question de la légalité de l'intervention
peut faire débat, personne ou presque, en France comme à
l'étranger (à l'exception de l'Egypte
et de la Tunisie), n'en conteste
la légitimité. Tout d'abord parce qu'elle brandit l'étendard de la lutte, très
consensuelle, contre le terrorisme. Cet argument, développé par François
Hollande depuis le début de la crise au Mali, a d'ailleurs pris toute sa
signification mi-janvier avec la prise d'otages meurtrière d'In Amenas, en Algérie, revendiquée par Mokhtar
Belmokhtar, l'un des djihadistes algériens les plus recherchés installé de
longue date dans le nord du Mali ».
Le larbin intronise Hollande nouveau Bush
improvisé en miniature (ndlr l’ex-sauveur du monde capitaliste en
général) : « Le 26 septembre 2012 à l'ONU, François Hollande avait
tenu des propos qui campaient le débat : "Ce qui se produit au
Nord-Mali n'est pas un défi pour les autorités de ce pays seulement, c'est une
menace pour l'Afrique de l'Ouest et le Maghreb. C'est également un risque pour
l'ensemble de la communauté internationale. Car, quand un territoire grand
comme la France est occupé par des groupes terroristes dont le but n'est pas
simplement de contrôler une population,
de la punir, de la soumettre, mais de constituer une base arrière pour mener des offensives de même nature terroriste sur les
Etats de la région, alors nous sommes devant une menace qui concerne l'ensemble
du monde ».
La voix de son maître nie en toute innocence
toute primeur de l’intervention française au nom de ses « intérêts
particuliers : « On ne peut donc pas accuser Paris d'avoir agi unilatéralement. Depuis des mois, les diplomates
français épaulent leurs collègues de la Cedeao dans la rédaction des textes
adoptés à l'ONU. Ils sillonnent l'Europe
pour alerter du danger et mobiliser moyens et énergies. De plus, c'est la Cedeao,
communauté de 15 pays dont le Nigéria
anglophone, poids lourd politique et économique du continent hors de la sphère
d'influence française, qui la première a demandé une intervention militaire
d'urgence. Initiative soutenue par Paris qui, dès le printemps 2012, a dépêché
des spécialistes de la planification militaire pour aider la Cedeao à mettre sur pied le contingent africain, soit près de 6 000
hommes issus de 9 pays, réunis au sein de la Mission internationale de soutien
au Mali (Misma) commandée par un général nigérian ».
Ce menteur professionnel nous prend pour des
caves s’il imagine qu’on a oublié la longue attente « forcée » dans
la mise en scène depuis le début de l’an dernier pour laisser aux
« terroristes » le temps d’offrir le spectacle des horreurs de la
charia afin de donner ce pur prétexte (abstrait) d’ingérence humanitaire :
la défense de l’intégrité territoriale ! La guerre est pratiquement gagnée
donc, après avoir mis en fuite les « méchants », mais il y a un mais (« maître
ne vous réjouissez pas trop sauf à ouvrir les vannes des princes de la faction
de droite ») : « Mais, à supposer que cette mobilisation internationale entraînée
dans le sillage de la France chasse les djihadistes du nord du Mali, une autre
partie, aussi difficile, se jouera : reconstruire un pays failli, plongé dans un chaos institutionnel
depuis le coup d'Etat du 22 mars 2012. Passé le temps d'apprécier la capacité
de l'armée française à se projeter sur un théâtre d'opérations, il s'agira alors de juger de l'efficacité d'un autre volet, essentiel, de la
politique française en Afrique, celui de l'aide au
développement. Et il n'est pas là question que du Mali ».
LA
TRANSPARENCE DE LA « METHODE HOLLANDE »...
D'où viennent les informations que nous voyons à la
télévision, que nous entendons à la radio ou que nous lisons dans les journaux?
Avec une foultitude d’organes de presse, la société bourgeoise laisse accroire
que les informations viennent de sources variées et de courageux reporters sur
le terrain (tenus à distance respectable des opérations en temps de guerre).
Les lecteurs intelligents remarquent toujours la parenthèse conviviale
« (avec AFP) ». Tous les media français ne se fondent en réalité que
sur cette seule source d'information et de désinformation: l’AFP (Agence France
Presse = l’Argumentaire Franchouillard Paie). Chaque chaîne de TV, journal, ou
radio a souscrit un abonnement à l'AFP pour recevoir les informations et avoir
le droit de les rediffuser. La majorité des media de taille petite ou moyenne
ne font que les recopier. Les informations de l'AFP sont considérées comme
officielles et il n'est pas nécessaire de les vérifier avant de les publier.
Trois agences généralistes dominent le monde occidental : Associated
Press, Agence France-Presse et Reuter. Tout le monde a oublié les anciennes
agences staliniennes et lourdingues ; disparues l’agence Tass et sa
version guévariste agence presse latin.
On peut vérifier la concordance de la description de
la victoire par l’AFP et le contenu de la dithyrambique analyse du larbin du
Monde ci-dessus évoquée dans la dénonciation de « l’obscurantisme
djihadiste » (au même moment où en France des questions orientées d’un
sondage « démontrent » que 74% des Français « en ont marre de
l’islamisme » (sans que le gouvernement ne reconnaisse avoir commandité
ledit bourrage de crâne sondagier) :
« La «boucle du [fleuve] Niger», cette
région comprise entre les villes maliennes de Tombouctou et Gao, villes
symboles de l’obscurantisme djihadiste, est
ce lundi soir presque sous contrôle des forces franco-maliennes.
L’opération Serval serait-elle terminée? Oui, à en croire François Hollande, qui
a claironné dans la journée: «Nous sommes en train de gagner cette
bataille.» Pour le chef de l’Etat, il appartient désormais aux forces
africaines de poursuivre les terroristes dans le nord désertique du pays. Les
armées malienne et française sont entrées lundi après-midi dans la ville de
Tombouctou, cité mythique du nord du Mali qu'elles contrôlent désormais
totalement, a appris l'AFP de sources concordantes ».
N’oublions pas que nous
sommes toujours en guerre cybernétique et que la vision de réels cadavres
risquerait de dégoûter nos djeuns d’acheter des jeux guerriers si les
« grands frères » étaient nombreux au casse-pipe national. Claire
Chazal nous a juste montré dimanche soir des murs en béton détruits et un vague
terroriste qui traînait arme en bandoulière dans les rues de Gao. Etait-ce
vraiment un « terroriste djihadiste » vu qu’ils ont tous pris la
poudre d’escampette, ou un des guerriers du chômage en Afrique ? La « méthode
Hollande » avec son alliée TF1 n’est plus « transparente » mais
« opaque ». Et d’une ! Et de deux, comme il faut bien
criminaliser « l’ennemi » vu qu’il n’est pas montrable ou étrangement
invisible même à l’état de cadavre en putréfaction, il faut rappeler sa
« méchanceté ». Ah oui, de précieux manuscrits du XIIIe siècle font partie des destructions collatérales –
« patrimoine de l’humanité » bigote - ils « ont été détruits
avant la fuite des djihadistes » ! On en pleurerait presque plus pour
les ponts moyenâgeux détruits à Sarajevo que pour les milliers de victimes de
Srebrenica ; l’encadrement militaire des blancs français où leurs
supplétifs africains (mal payés) sont placés sur le même plan renvoie à cette
image subliminale des djiaïs US découvrant l’horreur à l’entrée d’Auschwitz
(mais faut pas pousser):
« Soldats français et maliens avaient pris dans la nuit de dimanche à lundi
le contrôle de l'aéroport et des principaux accès à la ville avant d'y entrer. Les militaires ont opéré une manoeuvre conjointe,
terrestre et aérienne, avec largage de parachutistes, pour prendre le contrôle
des accès de Tombouctou, ville-phare de l'islam en Afrique subsaharienne,
située à 900 km au nord-est de Bamako. Mais avant l'arrivée des soldats
des deux armées, les islamistes ont détruit de précieux manuscrits conservés
depuis des siècles dans cette ville classée au patrimoine mondial de
l'humanité, selon des témoins. Le maire de Tombouctou a également fait état de
la mort d'un habitant, «brûlé vif» par les islamistes, parce qu'il avait crié
«Vive la France» ». (Avec AFP) (sic !) » . Encore un
suicidaire, mais n’y en a-t-il pas dans les deux camps ?
Ce qui ne
fût probablement qu’une simple opération de pillage devient dans la saga
cybernétique un meurtre du « patrimoine mondial de l’humanité », et
plus horrifiant encore un « crime culturel », qui justifie en effet
les milliards d’euros que coûte le débarquement militaire franchouillard !
Et qui nous rappelle un étrange épistolier : « quand j’entends le mot
culture, je sors mon revolver » (Goebbels).
L’AFP
récidive tous les jours depuis le QG, main dans la main avec les collègues de
la haute hiérarchie de l’armée « humanitaire » et
« démocratique », pour dénoncer la destruction de « précieux
manuscrits » - après les « précieux mausolées » de l’an 2012 .
L’AFP milite auprès des cyberbloggers pour rassurer les accrocs aux jeux vidéos
militaristes et aux futurs chômeurs enrôlés dans la profession avec ce clin
d’œil « multiculturaliste » sur les apports anciens d’une lointaine
« civilisation antique » :
« TOMBOUCTOU
(Mali) (AFP) - Soldats français et maliens sont entrés lundi dans la cité
historique de Tombouctou, sans combattre et sous les vivats des habitants,
après des mois d'occupation par des insurgés islamistes qui ont brûlé un
bâtiment contenant de précieux manuscrits antiques avant de prendre la fuite. "Il
n'y a eu aucun coup de feu, aucune goutte de sang, même pas de résistance
passive avec des pièges", a déclaré à l'AFP le colonel français Frédéric
Gout, chef de l'opération héliportée sur Tombouctou, ville-phare de l'islam en
Afrique aux XVe et XVIe siècles. "Nous sommes en train de gagner cette
bataille", a asséné à Paris le président français François Hollande.
"Quand je dis nous, c'est l'armée malienne, ce sont les Africains soutenus
par les Français", a-t-il précisé aussitôt ».
Le sport
étant une idéologie populaire qui abhorre le jeu individuel, donc, même s’il
n’est pas transparent, le pingouin de l’Elysée sera « sportif ». Il
n’est pas un vulgaire Cantona il joue « collectif » avec ses
collègues africains. Cette sportive cyberguerre intéresse d’ailleurs les
entraîneurs des autres pays dans ce challenge où ce n’est pourtant pas la coupe
du monde qui est en jeu, ainsi que le commente le cybersportif anonyme de
l’AFP :
« Le
Royaume-Uni, qui envisagerait, selon la presse britannique, d'envoyer
rapidement 200 militaires non-combattants en Afrique de l'ouest, dont quelques
"dizaines" au Mali, deviendrait alors le premier pays occidental à
épauler la France par une présence sur le terrain, même s'il ne s'agit que
d'entraîner les troupes des pays d'Afrique de l'ouest chargées de prendre le
relais pour combattre les islamistes. Lundi déjà, le Premier ministre David
Cameron avait assuré M. Hollande que Londres était "disposée" à aider
davantage Paris au Mali. Le Japon, lui, s'est engagé mardi à verser 120
millions de dollars pour aider à stabiliser le Mali et le Sahel, quelques jours
après la mort de dix Japonais dans une prise d'otages en Algérie par des
islamistes qui disaient agir en représailles à l'intervention française au
Mali. De son côté, l'Union africaine va financer 10% de la force africaine au
Mali, alors que la conférence de donateurs chargée de trouver au moins 460
millions de dollars pour repousser les insurgés islamistes s'ouvre mardi à
Addis Abeba ».
L’AFP vient
adouber la légitimité, et plus même la gloire de la chevauchée hollandaise dans
sa charge contre le "Crime culturel", et ses sous-fifres témoignent
de la justification suprême, les anciens esclaves de la charia qui s’était
abattue sur eux depuis l’année trépassée explosent de joie devant la parade de
nos pioupious professionnels en grand uniforme juchés sur les joujoux de Thalès
et Dassault
« Aux
cris de "Mali, Mali, Mali", la foule brandissait de petits drapeaux
français et maliens au passage des militaires, a constaté un journaliste de
l'AFP (l’AFP « constate » en général, n’en doutons pas !). Mais
les témoignages se sont multipliés (sans blague ?) sur la destruction de
précieux manuscrits datant de plusieurs siècles dans cette cité qui fut la
capitale intellectuelle et spirituelle de l'islam en Afrique aux XVe et XVIe
siècles et une prospère cité caravanière. Le centre Ahmed Baba où se trouvent
des manuscrits de valeur a été brûlé par les islamistes. C'est un véritable
crime culturel", s'est lamenté le maire de Tombouctou, Halley Ousmane. L'Institut
Ahmed Baba abrite entre 60.000 et 100.000 manuscrits, selon le ministère malien
de la Culture. Selon les habitants, les islamistes ont pris la fuite après les
frappes aériennes françaises ces derniers jours. Lundi soir, tout était calme
dans Tombouctou plongée dans l'obscurité, l'électricité étant coupée, tout
comme le réseau téléphonique, en raison de sabotages des islamistes, a constaté
l'AFP ». L’AFP la pauvre ne fait toujours que « constater », qui
oserait taxer de manipulation celui qui se borne à « constater » même
avec une paire de lunettes orientées ?
« Quelques
3.500 soldats français et 1.900 soldats africains, notamment tchadiens et
nigériens, sont déployés au Mali au côté de l'armée malienne », ajoute
l’AFP, qui ajoute qu’il y aurait 25 morts en face « dans les rangs
islamistes » à Gao (faut quand même donner en pâture un chiffre
approximatif sinon le public va se mettre vraiment à croire que c’est une
guerre pour rire et pas pour de vrai).
Notre général cybernétique d’opérette (depuis son confortable bureau de
l’Elysée loin des roquettes) n’est pas au bout de ses soucis. Les assistés
militaires de l’Etat malien fantoche sont lâches comme tous les vainqueurs
militaires et veulent se « venger » des « islamistes, qui ont commis
de nombreux crimes au nom de la charia (loi islamique): amputations,
lapidations, exécutions et, à Tombouctou, destruction de nombreux mausolées de
saints musulmans. La procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou
Bensouda, a mis en garde Bamako. "J'invite les autorités maliennes à
mettre immédiatement fin aux actes allégués" et "à diligenter des
enquêtes et poursuites à l’encontre des responsables", a-t-elle dit. La
France a par ailleurs annoncé avoir reçu des menaces directes par "des
groupes terroristes nigérians" en représailles à son intervention au Mali ».
Ouah ! pourvu qu’ils ne nous dynamitent pas notre précieux trésor
culturel, la tour Eiffel ! Car pour les « spécialistes » : «La guerre n’est pas gagnée,
elle n’a pas commencé. Ou presque » (cf. Philippe Migaux). Tant
mieux, tant mieux si çà se calme… car si le zéro mort devenait subitement
« plein de cercueils », il y a tout lieu de supposer que
not’gouvernement laisserait faire un attentat terroriste bien saignant dans
l’hexagone pour empêcher l’insurrection du prolétariat, comme sait si bien les
organiser l’ami de Depardieu, le tueur Poutine, afin de « calmer
l’opinion » qui n’est paisible que tant qu’on lui promet « zéro
mort ».
Chaque Etat
bourgeois doit contribuer à alimenter cette nouvelle guerre obscure avec un
« ennemi sans visage » (hé hé il est voilé le combattant
« djihadiste » et probablement rétribué par le Qatar et l’Arabie
Saoudite, mais personne n’en est sûr ni ne l’affirme) : « Le FMI a de
son côté versé lundi 18,4 millions de dollars à Bamako pour faire face à
"l'instabilité" dans le pays et convaincre les donateurs
internationaux de reprendre leur aide, gelée depuis le coup d'Etat de mars 2012
qui a précipité le Mali dans le chaos » (source AFP, resic !). Ne diminuant en rien cette centralisation totalitaire de la presse, les journaux dits satiriques ou pauvrement sites dits contestataires :Canard Enchaîné, Charlie Hebdo, Rue 89 et Médiapart, ne sont que des instruments pour barbouzes qui règlent leurs comptes entre eux.
LA DOCTRINE
DE GUERRE « ZERO MORT »[1]
Cette doctrine enseignée dans toutes les écoles
de guerre occidentales est la philosophie affichée de la stratégie
militaire impérialiste moderne, ou pour parodier un célèbre tacticien militaire
« le zéro mort est une autre manière de faire la guerre » sans que
l’Etat bourgeois ne la prenne dans la gueule par effet boomerang prolétarien.
Cette théorie comique est née du traumatisme de la bourgeoisie au moment de la
guerre du Vietnam, face au grand et courageux mouvement étudiant contre la
continuation des massacres. Cette théorie élimée prétendait éviter toute perte
dans le camp américain mais en garantissait de très nombreuses dans le camp
d’en face. Elle s’est carbonisée en Irak et en Afghanistan, avec le retour
à l’expéditeur de centaines de poches plastiques contenant les cadavres de GI’S
et il semble bien que son « prolongement théorique » US actuel soit
de laisser les puissances vassales la reprendre à leur compte… Une guerre
« humanitaire » d’ingérence c’est lourd, çà coûte cher et c’est
difficile à gérer politiquement face au prolétariat. Les guerres masquées entre
grandes puissances doivent rester « internes », tant que la
bourgeoisie craint que çà pète dans tous les pays si elle se hasardait comme en
14 et 39 à généraliser la compétition économico-militariste. Pour l’heure, la
bourgeoisie US avec la reconduction d’Obama, considère que cela coûte trop cher
économiquement et politiquement de ramener la stabilité dans certaines régions
et délègue…
La doctrine pitoyable du zéro mort était venue
supplanter l’évanescence du sacrifice idiot pour la patrie…bourgeoise. Ce truc
n’est pas bien nouveau dans la mesure où le camp d’en face est présumé
suicidaire (cf. les kamikazes japonais en 1945). La popularisation de ladite
« guerre sainte » depuis le onze septembre 2001 à New York est
rentrée dans les mœurs. Le bourrage de crâne est simpliste et lourdement insistant
comme tout bourrage de crâne : les arabes aiment la mort pour retrouver
plus vite leur dieu au paradis, quand les occidentaux aiment la vie et tiennent
à leurs enfants. Le musulman est l’abruti béat et idéal qui s’exalte à l’idée
de se sacrifier. En 1914 et en 1945, la logique d’embrigadement était la même,
aucune armée ne s’engage dans une guerre avec le souhait de voir un maximum de
ses soldats se faire zigouiller (exceptés les criminels de guerre Joffre,
Mangin, Staline, Hitler et tutti quanti). La vie « des nôtres » doit
être préservée mais certainement pas celle de « nos ennemis » surtout
si en plus « ils aiment se sacrifier » pour les âneries de Mahomet.
Cependant, la doctrine de « zéro mort » peut être très vite remplacée
par « l’appréciation des pertes » par « l’opinion » surtout
si les pertes en viennent à être « considérables », dès le peuple
national peut devenir un vrai mouton, hurler en faveur de renforts lourdement
armés et s’avérer prêt à accepter tous les crimes de son Etat et des généraux,
aussi lâche que ces ouvriers qui se taisent lorsque un de leurs collègues est
indûment licencié.
La
« guerre interne » au Mali est peut-être plus maîtrisable dans le
désert africain que dans les montagnes afghanes, mais les plus beaux stratèges
cyberguerriers restent des rigolos infantiles. Tous les discours et les grandes
théories fumeuses des soi-disant spécialistes ne servent à rien si ce n'est à
satisfaire ceux qui tracent des plans sur la comètes dans leurs bureaux
éloignés : une embuscade est un mode de combat vieux comme le monde, l'effet
est assuré parce qu'il crée la surprise de l'objectif, mais il suppose aussi en
amont des renseignements affutés récupérés chez l'adversaire. Les Afghans n'ont
pas fait l'école de guerre, ni Sciences-Po mais la guerre à leur manière, ils
savent la faire avec une efficacité redoutable comme les Fellaghas hier ou les
Viets avant-hier.
Sur le plan
des ratés idéologiques, au même niveau que ce spectacle de « guerre
invisible », remake de la première en Irak, cette notion de "guerre
contre le terrorisme" n'a aucun sens. On ne combat pas le terrorisme avec
des chars et des bombardiers ou des missiles guidés.
Le directeur de la communication du ministère de la guerre et des bureaux de l'AFP devrait être démis de ses fonctions régaliennes.
Sur le plan
de la « liberté de s’exprimer » sur le web, il faut constater hélas
l’indigence totale de la plupart des commentaires. C’est anonyme, sans
référence de classe et çà pue le nationalisme, l’ignorance et la soumission aux
pires bobards de la guerre interne en cours. Et les quelques rares groupes
maximalistes restent désarmés par cette guerre moderne opaque, vaincus par la
doctrine zéro mort ou déçus que le prolétariat ne soit plus en uniforme
involontairement ?
[1] Avec un rare cynisme les médias occidentaux faisant la
promotion des armes écrivent: «Pour protéger sa vie, le matériel coûteux et
éviter l’enlisement, notamment lors de combats en milieu urbain, le fantassin
du futur sera bardé d’électronique et relié en réseau avec l’ensemble des
blindés et aéronefs. Il ne s’agit plus de science-fiction, mais d’une réalité.
Des fantassins en débarquent à couvert. Ils sont équipés d’un gilet bourré
d’accessoires électroniques. Grâce à cet équipement, ils sont tous connectés à
un réseau informatisé. Chaque combattant dispose d’un écran lui permettant de
connaître sa position et celle de ses camarades via GPS. Ils peuvent
s’organiser et communiquer entre eux avec un ostéophone, un système qui capte
la voix via la résonance des os (…). C’est la poignée avant du fusil
mitrailleur (Famas) qui permet de commander la radio. Ainsi, pas besoin
d’arrêter un tir pour actionner un interrupteur. Ces mêmes commandes permettent
de régler un tir sans se mettre à découvert (…) Ce même dispositif est doté
d’options infrarouges, ou de vision de nuit. Le futur, c’est maintenant. Le
combattant porte un équipement électronique qui le connecte en réseau avec la
troupe, les aéronefs et les véhicules blindés.(…) Le LOCC, Logiciel
opérationnel de conduite du combat, est l’outil de suivi des opérations du
chef. C’est une sorte de gros iPad façon militaire, qui peut afficher en temps
réel l’intégralité des combattants, véhicules et unités sur le terrain. Les
positions des ennemis y sont affichées ainsi que les champs de vision et les
directions de déplacement des uns et des autres. Dans un blindé, il est
présenté sous la forme d’un double écran tactile. Sur le terrain, les chefs de
sections sont, quant à eux, équipés d’une tablette tactique de plus petite
taille ».
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