« Le marxisme est une conception révolutionnaire du monde qui doit toujours lutter pour des connaissances nouvelles, qui ne hait rien autant que la pétrification dans des formes valables dans le passé et qui conserve le meilleur de sa force vivante dans le cliquetis d'armes spirituel de l'auto-critique et dans les foudres et éclairs de l'histoire ». Rosa Luxemburg
"La suppression de la propriété privée... suppose, enfin, un processus universel d’appropriation qui repose nécessairement sur l’union universelle du prolétariat : elle suppose « une union obligatoirement universelle à son tour, de par le caractère du prolétariat lui-même » et une « révolution qui (...) développera le caractère universel du prolétariat ».
Marx (L'idéologie allemande)
Marx (L'idéologie allemande)
«Devant le déchaînement du mal, les hommes, ne sachant que devenir,
cessèrent de respecter la loi divine ou humaine. »
Thucydide
vendredi 10 septembre 2010
RETRAITES A LA CARTE: A PROPOS DU FOUTAGE DE GUEULE DES SYNDICATS
Reçu un courrier mail de notre ami Dominique Kalachnikov du site « Vive la révolution » (qui se plaint toujours d’être censuré, et qui subit certainement des bidouillages policiers) où il s’aperçoit clairement que les « directions syndicales se foutent de notre gueule », mais pas du foutage de gueule permanent des syndicalistes « de base » ni de la capacité des appareils syndicaux à varier les plaisirs dans leurs manipulations stratégiques et langagières. Il croit qu’on peut appeler à ce miracle éclusé de « grève générale » à tout bout de champ et surtout dans le cimetière des illusions syndicales. Il croit qu’on a gagné sur la sécu en 95 (alors qu’on a juste fait sauter le fusible Juppé et que les cheminots seuls ont préservé leurs avantages). Il croit qu’en concentrant notre haine sur le chef Thibault cela permettrait de « comprendre » ou « combattre » le système ; rien n’est plus faux, Thibault n’est qu’un pion. Si nous voulons monter des coordinations de la lutte ou des conseils de travailleurs, cela dépendra : 1. de la gravité de la situation, 2. d’un rejet violent du syndicalisme de compromission de classe, 3. (et sans doute en premier lieu) d’une réelle perspective politique maximaliste. Dominique a une vision simpliste, unilatérale et anarchiste ouvriériste de la révolution. La révolution ce n’est pas « la grève qui ne s’arrête jamais », c’est une foultitude d’événements où la grève massive ou partielle (dans quelques industries ou transports très « bloquants ») peut cesser – le monde moderne est fragile et il faut alimenter une énorme population (on n’est plus dans les faubourgs de 1848 ou de 1917). La lutte de classes prend diverses formes : vie active des AG, législation des Conseils de prolétaires, débat sur internet avec les révolutionnaires du monde entier, manifestations, occupations, désarmement de la police et de l’armée avant ou après la destruction de l’Etat, etc.
Je vous livre son courrier et ses propositions, et, par après je vous livre mon analyse des « adaptations » programmées de l’Etat (gouvernement + syndicats).
LE COURRIER DE KALACHNIKOV
Bonjour à toutes et à tous,
La prochaine grève est dans quinze jours !
C’est un progrès par rapport à l’an dernier où les journées d’actions avaient lieu tous les deux ou trois mois.
Mais, les directions syndicales continuent à se foutre de notre gueule !
Je viens d’entendre un commentaire sur Itélé qui vient à l’instant de dire qu’incontestablement Sarkozy peut regarder ce soir un DVD tranquillement.
Je rappelle que si l’on a gagné en 1995, sur la sécu, c’est parce qu’il y avait une journée d’action chaque jour !
Puisque les directions syndicales font partie du pouvoir et sont nos ennemis autant que les patrons, montons une coordination qui "décrètera" (*) la :
GRÈVE GÉNÉRALE SAUVAGE TOTALE ET ILLIMITÉE !
Note (*) : mot choisi spécialement pour faire plaisir à la CGT.
Le 8 septembre 2010
Bien à vous,
do
http://mai68.org/spip
Retraites - Ne comptons pas sur les "socialistes" en 2012 :
http://mai68.org/spip/spip.php?article1433
Résumé : qu'il sagisse de Martine Aubry ou de Dominique Strauss-Kahn, tous les deux ont dit qu'il fallait augmenter l'âge de la retraite !
Et Bernard Thibault devint chef :
http://mai68.org/spip/spip.php?article1170
Ou : http://kalachnikov.org/ag/869.htm
Ou : http://www.chez.com/vlr/ag/869.htm
Résumé : si Thibault est devenu chef, c'est grâce au fait qu'il a réussi, en 1995, à empêcher les cheminots de monter une coordination.
Qu'est-ce qu'une coordination :
http://mai68.org/spip/spip.php?article1081
Dans une coordination, tout part de l’individu mais rien ne s’y arrête. Une coordination n’est pas un syndicat. Son but n’est donc pas de les concurrencer mais de donner le pouvoir à la base. Dans un syndicat, c’est le bureau qui décide. La différence entre un syndicat et la coordination est une différence de nature, de qualité. En pratique, avec une coordination, les individus font ce qu’ils désirent. L’étymologie du mot le dit : la coordination n’est là que pour coordonner les actions et les réflexions quand c’est possible.
Tout part de chaque individu. Il s’exprime et vote en Assemblée Générale d’usine (ou d’école, etc.) Cette A.G. élit et mandate deux délégués qui iront à la coordination départementale pour voter selon leur mandat et pour exprimer les idées de leur A.G. La coordination départementale débat sur chaque proposition qui lui est faite à titre de mandataire ou à titre personnel. Puis elle l’adopte ou la refuse. La coordination départementale élit et mandate deux délégués pour la coordination nationale. Le rapport entre la coordination départementale et la coordination nationale est le même que celui qui s’établit entre l’A.G. d’usine et la coordination départementale ou entre l’individu et l’A.G. d’usine.
Les propositions adoptées par la coordination départementale redescendent en A.G. d’usines qui décident ce qu’elles en font.
Les propositions adoptées par la coordination nationale redescendent en A.G. d’usines par l’intermédiaire des coordinations départementales. Les coordinations départementales et les A.G. d’usines décident ce qu’elles en font.
Ainsi se crée un va et vient entre les individus et la coordination nationale où ce sont les individus qui ont le pouvoir. Les délégués ne faisant que transmettre les informations, les propositions ou les votes pour lesquels ils sont mandatés. Les présidents de séances ne sont pas des chefs. Ils sont élus pour, et seulement pour orgaaniser les tours de parole. Délégués et présidents de séances sont révocables à tout instant par ceux qui les ont élus. Un observateur s’exprime toujours à titre personnel. Il ne vote jamais. Il peut faire des propositions. Un délégué peut aussi s’exprimer à titre personnel à condition de le préciser à chaque fois. Quand un individu constate un "vice de forme" dans le développement d’une réunion, il le signale en criant : "point d’ordre". son intervention est alors prioritaire !
Fait le 15/02/1987 par le "comité pour une coordination"
Note : La révolution, c’est quand la grève ne s’arrête jamais, c’est quand l’auto-organisation des individus en coordination devient le seul "pouvoir". Là j’ai du mettre le mot "pouvoir" entre guillemet parce que si on en arrive là un jour, c’est que le pouvoir aura disparu !
DECRYPTAGE DES ADAPTATIONS PROGRAMMéeS DE L’ETAT BOURGEOIS (gouvernement + syndicats)
Les titres de la presse gauche caviar étaient lamentables :
Le Monde : Fillon inflexible, les syndicats offensifs !
Libération :Inflexible sur les 62 ans, Fillon n’exclut pas certaines « adaptations » !
Les "adaptations" ou futur prétendu "recul du gouvernement" ou "avancée syndicale" portent sur ladite "pénibilité du travail". Quelle ignoble farce même pas déguisée! C'est le travail en général sous ses multiples formes d'ignominie (bravo aux descriptions du derner Günter Wallraff in "Parmi les perdants du meilleur des mondes")qui est PENIBLE! Il en sera de la pénibilité des professions de merde du bâtiment comme de l'embauche des seniors: du vent, encore du vent, toujours du vent!
L'Etat bourgeois croit-il que ses incessantes humiliantes mascarades avec ses milliers de larbins syndicaux ne vont pas lui péter à la gueule? Qu'est-ce quo'n attend pour être heureux?
Thibault fait risette à nouveau en tête des manifs et croit qu’on a oublié que certains de ses partisans, face à ses trahisons successives, lui déposaient des chats morts devant sa porte. Il fait le malin dans ses déclarations à Le Monde :
- en jouant sur l’hypothèse d’une crise sociale d’ampleur,
- en accusant son chef Sarkozy d’avoir « instrumentalisé la réforme des retraites « pour des raisons politiques » (ce qui est du sabir et ne veut strictement rien dire,
- en disant que « la démocratie sociale a été bafouée » alors qu’il trinque régulièrement avec le Président
- en disant que l’Exécutif français a verrouillé toute discussion (faux ils ne font que ça négocier entre eux)
- patelin il ajoute « plus l’intransigeance dominera, plus l’idée de grèves reconductibles gagnera les esprits »
Sur un « Chat » de Le Monde toujours, à la question « ne craignez-vous pas que certains salariés en colère partent en colère reconductible sans les syndicats ? », un bonze CFDT répond en outre au même Le Monde :
« Marcel Grignard : C'est tout à fait possible. Cependant, je crois que la très grande majorité des salariés qui expriment à la fois le besoin d'une réforme, et en même temps d'une réforme juste, attendent des organisations syndicales qu'elles pèsent au mieux dans le débat parlementaire actuel pour des résultats très concrets. Il n'est pas du tout certain, pour la plupart des salariés, que le processus de grève, notamment reconductible, peut conduire à ce résultat. »
On peut admirer le même sabir que l’autre con de la CGT. Grigri parle au nom de la « grande majorité » (tranquille) qui « comprend le besoin de réforme » et attend le miracle syndical et distingue les ouvriers spectateurs de leur propre défaite d’éventuels troublions innommables (et pas nommés) pour s’asseoir sur l’idée même de grève reconductible, forcérnent anti-syndicale puisqu’elle suppose des AG de prolétaires qui la décideraient et non les désidératas des cartels syndicaux. A la question de Claudine, qui sait très bien l’art intersyndical de détruire une éventuelle montée en puissance de contestation (« Jusqu’où l’intersyndicale peut-elle aller sans risque de fracture de l’unité à propos des 60 ans ? »), le bonze Grigri reste évasif mais ne nie pas que c’est ce qui pend au nez des milliers de naïfs si cela devait durer. Michel, lui, décidément très méfiant pose une question dans le même sens que Claudine (car tout le monde finit par bien connaître les tactiques de sabotage syndical), on admirera encore une fois la réponse évasive du bonze :
« Michel : Pensez-vous vraiment que les journées d'action à répétition ne vont pas émietter la mobilisation et ainsi faire le jeu de ce gouvernement ?
Marcel Grignard : Le gouvernement a tout fait pour nous rendre la vie difficile en annonçant le contenu de son projet à la veille de l'été et en adoptant un calendrier de débat particulièrement rapide. D'une certaine manière, il nous oblige à multiplier les temps de mobilisation. Je pense malgré tout que la compréhension de plus en plus grande de ce que sont les injustices de cette réforme pousse à réussir les mobilisations successives et, de fait, à croire possibles des avancées significatives ».
Puma et Hibou vont enfin poser les questions qui entrainent des réponses qui révèlent la cuistrerie de tous les syndicalistes (je vous laisse juge du sabir si clair des larbins du gouvernement.fr) !
« Puma : Peut-on encore obtenir du gouvernement un recul sur les 62 ans ?
Marcel Grignard : Si nous avons décidé, avec d'autres, de poursuivre, et si possible d'amplifier les mobilisations, c'est parce que nous sommes convaincus que globalement les choses peuvent changer. Sur la question des 62 ans, je crois qu'il sera difficile de faire bouger le repère en tant que tel. Par contre, je crois qu'il est possible d'obtenir des infléchissements sérieux qui en limitent fortement l'impact.
C'est en particulier la question des carrières longues. On ne peut pas accepter qu'un salarié qui commence à travailler à 18 ans devrait, du fait du recul à 62 ans, cotiser quarante-quatre ou quarante-cinq ans avant de partir à la retraite, alors que d'autres en seront à 41,5 ans.
Hibou : Les syndicats ne sont-il pas trop frileux ? Pourquoi une nouvelle journée de mobilisation si tard ?
« Marcel Grignard : On ne pouvait pas décider d'une nouvelle journée d'action plus tôt que le 23 septembre, tout simplement parce que l'organisation de telles journées prend du temps et que, par exemple, il faut au minimum quinze jours dans les transports pour déposer un préavis. Par ailleurs, nous sommes dans un processus parlementaire où nous avons voulu peser dans le débat à l'Assemblée nationale en manifestant le premier jour du débat, le 7 septembre. La journée du 23, en amont du débat au Sénat, vise à réinterpeller les élus, qui doivent entendre ce que leur disent les salariés qui sont leurs mandants sur cette réforme.Par ailleurs, on n'ignore pas la difficulté pour les salariés, tant sur les questions d'emploi que sur les salaires. On ne peut pas appeler à tout bout de champ à l'action et à la grève ».
L’organisation de la grève par les syndicats gouvernementaux a été légèrement différente des précédentes JA, sinon cela lasserait les troupes, cela aucun des participants au « Chat » ne le relève. En bloquant intégralement les transports comme les autres fois, surtout sur Paris, on aurait vu encore moins de manifestants ; en laissant le métro circuler on a incité les gens à venir défiler (pas très jeunes et surtout des embrigadés syndicaux). Les manœuvriers syndicaux sont capables de varier le mouvement des troupes, faut pas les prendre pour des imbéciles. La grève « reconduite » pour le 23, mais par les Etats-majors des syndicats gouvernementaux est la nique aux gauchistes suivistes extrémistes : elle aura lieu pour faire coucou aux élus bourgeois dans leur hémicycle de ratifieurs béni-oui-oui face aux cris d’orfraie des clowns de la gauche caviar.
Evidemment, dans un tel débat « national » piégé depuis des mois et dans la nasse syndicale, le questionnement est trop confus. La détermination de l’Etat (gouvernement + syndicats) à faire durer le plaisir de l’attente sado-maso était nécessaire pour mieux « entuber » la classe ouvrière, lui refiler ce sentiment d’impuissance et d’amertume inévitable après avoir été enfermée dans une série de longues manœuvres depuis les coulisses de l’Etat, manœuvres sybillines, perverses et difficiles à confronter comme telles:
- il y a, je le répète, 36 sortes de retraite en cours et à venir, et contrairement à une éventuelle revendication unitaire (rêvée par gauchistes et maximalistes) autant demander l’égalité des salaires : les retraites sont en elle-même un scandale depuis 50 ans, quoi de commun entre la retraite des cadres et des ouvriers et de ceux qui n’ont pas toutes leurs annuités ? La plupart des prolétaires partent désormais « à la carte », « à la tête du client » ; votre voisin d’atelier ou de bureau a déjà rajouté deux ou trois ans pour un taux approchant même pas les 70% ; on part depuis longtemps à 62, 63 ou 65 ans…
- la presse du gouv.fr (Le Figaro) montre du doigt les régimes spéciaux qui conservent leurs avantages (comble d’hypocrisie, la CGT pousse les cheminots aux JA sans lendemain autre que disque rayé et pour faire croire à une « solidarité unitaire »)
- hors des sondages mensongers une majorité d’ouvriers n’ont pas oublié que CGT+CFDT ont fait passer les réformes successives des Balladur et Fillon (toujours en première ligne et nullement fustigé, quoique les bonzes l’aient snobé en public à la télé car ils sont les obligés du Sarkozy en titre) et ne croient aucunement à leur bla-bla contestataire ampoulé et véreux face aux journalistes ;
- la presse ment sur les conditions du passage à 65 ans ou 67 ans dans les autres pays européens où il existe autant de régimes différents et privilégiés de retraites,
- les manifestants n’étaient déjà que les figurants des états-majors syndicaux et ils sont désormais figurants du débat entre élus bourgeois au parlement.
Cette dite « lutte pour défendre la retraite à 60 ans » par les menteurs de la gauche caviar face à une droite caviar « pour sauver LES retraites » (celles de riches cadres et des femmes de bourgeois) est bien une gigantesque foutaise dont nous, les millions de prolétaires, sommes les spectateurs impuissants face aux gestionnaires du Capital. La vraie question posée est de foutre en l’air le système. Mais c’est pas encore le moment et ce système machiavélique nous fera avaler beaucoup encore des tonnes de vaches ,enragées avant qu’on dise : STOP ON VA DEVENIR VIOLENTS ET ON VA VOUS BOTTER LE CUL!
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