"La suppression de la propriété privée... suppose, enfin, un processus universel d’appropriation qui repose nécessairement sur l’union universelle du prolétariat : elle suppose « une union obligatoirement universelle à son tour, de par le caractère du prolétariat lui-même » et une « révolution qui (...) développera le caractère universel du prolétariat ».
Marx (L'idéologie allemande)

«Devant le déchaînement du mal, les hommes, ne sachant que devenir,
cessèrent de respecter la loi divine ou humaine. »

Thucydide

lundi 26 octobre 2009

Courtisaneries & Co



Courtisaneries & Co


COMMENT NAULLEAU RIBOULDINGUE

S’EST ECRASE DEVANT LA MERE BALKANY



D’après le principal fabricant des campagnes d’Etat, Le Monde : « Après une vaine contre-attaque contre les médias, le chef de l'Etat a finalement décidé avec son fils de renoncer à l'opération. Jean Sarkozy ne briguera pas à 23 ans la présidence de l'EPAD ». "Le choix de la raison" a eu expliqué le prince qu’on sort, qui s’était pourtant taillé les cheveux propre, avait enfilé le costard-cravate du démarcheur d’aspirateur électoral. Pour les journalistes véreux ce « recul » signifierait : « (que) L'échec du fils est aussi celui du père ». Dès le début de la polémique Sarkoléon avait personnalisé l'affaire. "A travers mon fils c'est moi qui est visé", avait-il pleurniché dans son mauvais français habituel le auprès de son principal sponsor, Le Figaro le 16 octobre. Le père « divorcé » aurait voulu ménager la carrière de son fils : « Il a aussi mesuré le risque de fissure avec l'opinion publique et la base de l'UMP, alors que toute la presse internationale titrait sur le népotisme français ». Pendant que les vagues de licenciements continuent de s’abattre et les suicides de se répandre, tous les médias esquivaient bien plutôt les questions politiques de fond en gonflant une promo tout à fait secondaire, et aussi méprisable que l’affichage bling-bling des débuts du règne. Nul doute que, protégé par les génuflexions de son clan de privilégiés Sarkozy ne se sente plus pisser en général, un peu comme Franco en fin de parcours. Gare ! faut toujours quelqu’un pour éponger par après. Personne n’ose élever la voix en général ou tirer la sonnette contre les désidératas de tout autocrate. Malheur à lui, quand il s’avère que rattraper ses outrecuidances est quasi impossible par ses larbins les plus proches comme H.Gaino qui a joué au démineur en évoquant les « inévitables courtisaneries » ; les jappements du clébard Lefebvre restant inaudibles, ridiculisant toujours plus la voix de son maître . Finalement la bêtise présidentielle n’a fait que conforter les constants mensonges d’Etat dans tous les domaines, et a foutu en l’air (mais bien après cet autre promesse de faux-cul de travailler plus pour gagner plus) la « méritocratie républicaine » (thatchérienne) pourtant régulièrement violée par le « privilège de la naissance ».


Contrairement aux affirmations des plumitifs du Monde, il n’y avait cependant pas grand péril en la demeure, sauf en vue des élections régionales de mars – on se souvient du tort que « l’affaire des diamants » avait causé à Giscard. En mars n’importe quelle chèvre de gauche ou de droite pourra être élue de toute manière, et on aura oublié le fils giélévipri . Sarkozy, ses valets ministres, ses cire-pompes politiciens ne parvenaient pas cependant à endiguer la rumeur. L’épilogue du feuilleton n’équivaut pas pour autant à une victoire de l’opinion e-web ou du prolétariat industriel contrairement aux satisfecit du plouc Bayrou, Montebourg et autres Mamère. L’épisode médiatique est secondaire, aubaine pour les caricaturistes. Les privilèges du clan oligarque (le fils du blaireau est dans les murs de l’EPAD) n’auront en rien été amoindris et il n’y a aucun risque d’insurrection des masses contre le cynisme de la haute bourgeoisie. Pour clore la polémique, il faut avoir recours à d’autres relais que les menaces juridiques ou policières du blaireau[1] Politiquement, la gauche caviar qui est cramée pour longtemps, avait activé le « scandale » pour soutenir à sa façon un gouvernement en difficulté, est espérait en récupérer quelques retombées électorales ; manque de pot, la chèvre D.Douillet, multi-médaillé du karaté de droite a enfilé sans mal son nouveau pyjama de député sans que Neuilly-Auteuil-Passy ne « déveaute » (ou ne dévôte). Pauvre gauche bourgeoise qui s’est pris encore une sacrée droite aristo!


LES PIEDS NICKELES A LA RESCOUSSE !


Naguère il y eu de bonnes émissions consommables culturellement, qui ne méprisaient point le bon prolétariat, comme « Apostrophes ». Il existait des émissions séparant les genres pour d’un côté distraire avec les « variétés » et de l’autre dévider les discours politiques raides du personnel politicien comme genre séparé (il est vrai avec des clowns efficaces pour Mme Audimat comme Marchais ou les Le Pen et autres Tapie, pas encore décrépis). De nos jours, tout est mélangé. Les Arts & Lettres ne sont plus qu’une bouillie de déclarations de saltimbanques, de bons mots de députés secondaires et de la pub pour le dernier navet sur les écrans hexagonaux. Comme dirait Allègre, Sarkozy a mis un peu d’ordre dans ce capharnaum en virant de la grand messe cathodique du samedi soir Ardisson et son « Tout le monde en parle », à la tonalité trop acide (au sens sale) et partouze, inconvenant pour la nouvelle morale sarkozienne (pour les mémés qui croient qu’il en a une)[2]. Eliminé également « On ne peut pas plaire à tout le monde », qui faisait double emploi, de cet autre petit roquet dont j’ai oublié le nom car trop cynique et mondain.


Il fallait recréer un combiné de l’ancienne émission populaire d’Anne Sinclair « 7 sur 7 », qui était regardée par nombre de prolétaires qui se refusaient à être assujettis au débile « 20 heures » pour se contenter du résumé des actualités de la semaine. L’émission de talk-show en semaine sur FR3 de Frédéric Taddeï est une horreur, ça cause au milieu du bruit et en arrière-plan des gens picolent et se fichent des débats. L’autre nouvelle formule sur la chaîne publique « On n’est pas couché » est venue remplir complètement ce besoin d’une information à la fois de fin de semaine, agrémentée de moqueries politiques du niveau bistrot du coin. Quand le gouvernement gouverne par les scandales, ses permanents du spectacle les alimentent. Ou les relativisent…


« On n’est pas couché », qui connaît un réel succès d’audience, doit celui-ci à ses trois pieds nickelés. Laurent Ruquier tient le crachoir. Croquignol de la bande, il met un point d’honneur à être moins fin que ses deux comparses, il gère avec le rire téléguidé de la salle humour-limite, vannes grossières, alternant un rôle de temporisateur et de jeteur d’huile bouillante. Mais le suspense de l’émission tient au passage sur le grill de Ribouldingue et Filochard. L’intelligentsia mal assise et les artistes sans talent les craignent comme la peste. Ce ne sont pas des vrais « pieds nickelés », au sens de la célèbre BD. Véritables pros de la télé, ils bannissent toute spontanéité. Ils travaillent, longtemps à l’avance, à partir des fiches des invités, pour affûter leurs saillies ou charges déstabilisantes pour tout naïf imbus de lui-même ou toute séductrice de cocotier.


Le plus craint est Naulleau. Ce Ribouldingue, à la face large et dont une oreille décollée trahit le cancre, peut paraître sympathique comme le modèle de Louis Forton. Il n’en est rien quand bien même il esquisse un sourire tristounet, il fait trop penser au docker CGT qui va vous mettre un coup de boule. Eric Zemmour n’est pas borgne, mais ce petit Filochard a l’œil malicieux d’une souris (il bouge d’ailleurs toujours la tête avant-arrière comme cet animal kitsch qu’on mettait jadis sur la lunette arrière) ; il affiche un caractère sanguin. Il est capable d’aboyer plus souvent que Ribouldingue-Naulleau. Autant ce dernier tient sa radicalité d’un discours moralisateur de gauche bcbg et de ses prétentions à être un critique littéraire, autant Filochard, avec la faconde des petits qu’ont pas peur des grands, peut se permettre d’affirmer les pires franchouillardises, s’affirmer sans complexe misogyne, anti-boche et anti-arabe…


En ce vendredi 24 octobre nos terreurs des petits artistes sans talents et nos moqueurs des puissants éloignés se révélèrent pourtant pour ce qu’ils sont : des pétochards pour leur poste de perroquets de télévision face à une dame très importante des coulisses du pouvoir. Madame Isabelle Balkany[3], hormis qu’une bouteille d’eau oxygénée lui soit tombée sur la tête et qu’elle provienne tout droit du coiffeur Durateau à Neuilly, avait de l’aplomb et une certaine prestance, faut bien le reconnaître. Pour les naïfs, on précisera que des conditions avaient été posées clairement avant l’émission. Nos trois pieds nickelés savaient qu’ils risquaient leur place comme un vulgaire PPDA si la nounou de Jean Sarkozy se faisait démolir sa permanente Durateau. La presse s’empressa après l’émission de saluer son courage d’avoir été affronter Ribouldingue et Filochard, sussurant, pour faire presse indépendante, qu’elle avait eu du mal à argumenter en faveur de p’tit Jean. Pas du tout. Elle était pleine aux as la vice-présidente du Conseil général des Hauts de Seine, et néanmoins compagne d’un charlatan de première, élu, réélu et vacciné contre toute intrusion malveillante d’un éventuel magistrat honnête.


La perception des échanges verbaux est noyée régulièrement sous les rires du public, les coupures incohérentes de Croquignol et ses gloussements, et des gros plans qui évitaient le visage de la bourgeoise au moment des questions un peu gênantes, l’inaudibilité du trouillard Ribouldingue – qui marmonne quand il est obligé d’adopter profil bas – la prise de notes des déclarations est assez ardue. On peut en extraire ce qui suit, après que Croquignol ait ouvert les amabilités, l’œil sur le spectateur moyen : les français ne sont pas prêts à accepter le favoritisme… et que la mère Balkany ait balancé sa première sornette : c’est Jean qui a pris cette difficile décision (hi hi).


Filochard, l’employé du Figaro, était dans ses petits souliers et mettait les formes à ses questions farouches :


- Est-ce que vous n’avez pas sous-estimé l’opinion publique ? (…) On passe pour une société aristocratique, sincèrement et c’est pas du tout pour polémiquer (…) savez-vous que des enfants de cadres sont aujourd’hui ouvriers… la classe moyenne est fragilisée…


Consternée elle aussi par cette minable chute sociale, la bourgeoise se faisait magnanime :


- eh oui l’ascenseur social marche moins bien…


Le clown Dubost, de passage pour la promo de son dernier navet, se tordit comme un bouffon sans tricorne : M’dame est-ce que si le jeune homme s’était pas appelé Jean Sarkozy, il aurait pas été élu ? Et qu’on en aurait pas fait un plat ?


Filochard Zemmour aspire une bouffée d’air : c’était çà la question… (qu’il osait pas poser ?)


La bourgeoise : il y a plein de jeunes qui occupent des postes de responsabilité… (La salle hue)… il a été élu à Neuilly (la salle rigole) gros plan sur Croquignol qui rit lui aussi.


Un autre bouffon qui essaie de relancer sa carrière avec les nouveaux venus qui « marchent », Dany Boon puis Alexandra Lamy, et qui a la dent dure quand il veut, M.Boujenah commence à évoquer les choses graves et bouleversantes et assure ne pas comprendre qu’on ait monté en mayonnaise… mais combien de jeunes occupent des postes importants ?


Sentant venir un possible dérapage de certain bouffon félon, la bourge Balkany coupe court pour faire un clin d’œil à la « communauté » : "je ne connais pas Michel Boujenah mais je connais bien son grand-père !"[4]


Rires de la salle. Boujenah rit aussi. L’alerte a été chaude. Boujenah se tiendra à carreau. Filochard Zemmour avait le plus frôlé la sanction de Blaireau Ier en miaulant que le vieux Devedjian avait été écarté pour que fi-fils puisse se présenter… Ribouldingue Naulleau, bafouillant, avait hoqueté qu’un certain Montebourg avait dit qu’une chèvre aurait été élu à Neuilly… La « dureté » de la critique semblait comme avoir été mal répétée en coulisses, mais il fallait que ce soit dit pour calmer les mauvaises digestions à droite et les mauvaises haleines à gauche. Les critiques, quoiqu'un peu inaudibles – Ribouldingue bafouillait de plus en plus – étaient un excellent plateau servi à la bourgeoise de Courbevoie :


- en effet… vous avez vu combien ce député socialiste méprisait le suffrage universel !



Ribouldingue Naulleau (bafouillant) : m’enfin… on comprend pas. La démocratie c’est pas ça..


Bourgeoise Balkany : Vous, avec vos grands airs, votre assurance et votre méchanceté vous ne représentez pas l’opinion publique !


Paf !


Et la blonde platine de chez Durateau pouvait ensuite enfiler les perles de la Défense, patrimoine national, les investissements au niveau international qui sont mitonnés dans les ascenseurs des grandes tours. Par conséquent, ceci expliquant cela – elle fût presqu’aussi brillante en banalités démagogiques que p’tit Jean montant sur la table électorale deux ans avant à Neuilly – ne fallait-il pas élire le meilleur, celui qu’elle avait langé depuis la césure du cordon ombilical, talentueux, intelligent ? Filochard clignait des yeux et oscillait la tête sur la lunette arrière quand Ribouldingue affichait un mutisme contraint, puis se risquait encore à un lamentable borborygme :


- sur un CV çà passerait pas…


Elle le repoussait vers l’ANPE des intermittents du spectacle :


- (mon pauvre) mais j’ai parlé de maturité, de son talent, de son intelligence. Il a fait un tas de propositions concrètes pour la Défense…


Ribouldingue voulait se faire passer pour plus nul encore :


- au niveau des études, il est plus près d’un cancre.


Madame la bourgeoise balkanique couche à terre ce gros plouc d’employé de France 2:


- il y a des ministres qui n’ont jamais eu le bac… n’importe quel jeune peut se présenter aux élections (hululements de la salle)… On a des jeunes de 18 ans qui s’engagent…


Filochard, qui a senti Ribouldingue chier dans son froc, revient à la charge mais de façon mesurée en relativisant, charitable envers un(e) de ses employeurs :


- vous avez besoin d’un VRP, car c’est pas payé cette fonction et puis il y a derrière un vrai directeur qui prend des décisions. Sarkozy est clair il veut que l’Etat reste maître exécutif des opérations.


La bourgeoise n’en demandait pas tant et pouvait donc « illustrer » :


- tout à fait… et savez-vous que Jean Sarkozy a proposé que toutes les collectivités locales soient plus impliquées…


- Filochard : il n’y a pas de majorité au sein des élus locaux, c’est la grande idée de Sarkozy que l’Etat garde la prééminence… les maires ne sont pas d’accord !


- La bourgeoise : Cela va se faire et en concertation avec les élus locaux…


Gros plan sur Filochard qui fait une horrible grimace et s’efface à son tour. Croquignol peut remercier la bourgeoise de Courbevoie. Elle quitte donc le plateau sous les appaludissements du public. Rideau.










[1] [1]On se souvient de son minable « fait gaffe ! » à Emmanuellli dans les couloirs du parlement, alors qu’il n’était que simple ministre, et l’autre le bouc-émissaire de toute la pourriture du PS.



[2] Le niveau de réflexion politico-artistique était tombé au niveau de la braguette, avec des divas complaisantes comme Rocard qui acceptaient des questions telle : « elle suce ou pas ? », sans se fâcher pour mieux faire vendre leur ouvrage de menteurs d’Etat.




[4] Lors d’une émission précédente où Tarik Ramadan était sur la sellette, le comédien Francis Huster, qui ne perd jamais une occasion pour montrer sa bêtise en politique, avait interrompu les échanges ainsi, s’adressant à Zemmour et à Ramadan : « est-ce que vous aimez la France ? Est-ce que vous vous sentez français toi le juif et toi l’arabe ? ». Ce disant il avait exhibé sa rosette de la légion d’honneur. Les deux autres, Zemmour brillant dans la cour chauviniste et Ramadan cliquant sur le colonialisme, avaient rapidement écarté l’intru et ses allusions communautaristes.



[5] Sur un blog du Web, voici un résumé non exhaustif du mari de la dame : Patrick Balkany, c'est le recordman politique français de l'impunité et du délit.Emplois fictifs, diffamation, affaire de moeurs, le monsieur est un habitué des tribunaux tout autant que de l'avion présidentiel (il fait partie des valises du monarque). Il aura même réussi à se voir exempté de la dette de 1 000 000 d'euros qu'il doit à sa municipalité par son conseil, majoritairement UMP, cela va sans dire. (je mets la somme en chiffre, avec tous les zéros c'est plus impressionnant) Première condamnation en 96 pour emplois fictifs, suivie par une autre pour diffamation dans l'affaire qui l'opposait à Annie Mandois, élue communiste. Autre exemple ? En 1997, quand bien même cette affaire ci finira sous le tapis, sa maitresse l'accuse de l'avoir forcée à lui faire une fellation sous la menace d'une arme. Pourtant, les français semblent assez magnanimes, autant qu'amnésiques, jugez en plutôt,
en compagnie de Patrick Balkany et de Jean-Paul Alduy : (Ce blogueur est un grand naïf les « français » ne sont pas des veaux. Les masses de bourgeois et de petits bourgeois votent dans leur intérêt pour des gens qui les représentent et qui leur ressemblent !)


Pierre Bédier, UMP, 2006, corruption passive, abus de biens sociaux. François Bernardini, PS, 2001-2002, affaires politico financières.Christian Cuvillliez , PCF, 2003, détournements de fonds publics. Harlem Désir, PS , 1998, recel et abus de biens sociaux. Xavier Dugoin, UMP, 2000, abus de confiance, détournements de fonds publics. Henri Emmanuelli, PS, 1997, En tant que trésorier du PS, trafic d'influence. On ne parlera pas de ces élus comme Tiberi (faux électeurs), ou Chirac (comptes secrets au Japon) qui réussissent à faire trainer les affaires jusqu'à l'heure de leur retraite, ou de leur mort. Tous réélus !

1 commentaire:

  1. Excellente critique télévisuelle, comme d'habitude. Tu devrais en faire plus souvent...
    Pour mémoire (et de mémoire), concernant ta note N°2 : la question d'Ardisson à Rocard était "Est-ce que sucer, c'est tromper ?" ; Rocard, d'un ton qui se voulait rassurant, avait répondu "non"...

    Amicalement,

    Hyarion.

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