"La suppression de la propriété privée... suppose, enfin, un processus universel d’appropriation qui repose nécessairement sur l’union universelle du prolétariat : elle suppose « une union obligatoirement universelle à son tour, de par le caractère du prolétariat lui-même » et une « révolution qui (...) développera le caractère universel du prolétariat ».
Marx (L'idéologie allemande)

«Devant le déchaînement du mal, les hommes, ne sachant que devenir,
cessèrent de respecter la loi divine ou humaine. »

Thucydide

dimanche 13 mars 2022

CRISE DE LA GUERRE TRADITIONNELLE (épisode 8)


 (Bilan de la Réunion Publique à Paris du CCI, suivi de Krivine-la-cravate)

QUE FAIRE CONTRE UNE GUERRE QUI A POUR BUT DE TUER MASSIVEMENT LES CIVILS SELON LE CRIMINEL DE GUERRE POUTINE ET DE LES LAISSER MASSACRER SELON LE BLOC DE L'OUEST POUR FAIRE CROIRE QU'IL N'Y EST POUR RIEN ?

Voici un extrait très pertinent recopié d'un article du Figaro, qui confirme mon analyse de guerres hybrides désormais et à vocation extensive, de plus confirmant que les généraux en période de guerre sont parfois plus « marxistes » que le commun des journalistes blablateurs :

« La victoire rapide espérée par Vladimir Poutine n'aura pas lieu. « La guerre pourrait durer », prévient le général Burkhard. La question de la capacité des forces russes à tenir dans la durée va être posée. « Ce qui pourrait ouvrir la porte à des négociations plus équilibrées qu'attendues », prévient le plus haut gradé de l'armée française en s'interrogeant sur la fin de la guerre. Les revers stratégiques de l'armée russe ont bouleversé les plans du Kremlin. « Cela rend Vladimir Poutine d'autant plus imprévisible », estime le général Burkhard, en prévenant que « tout peut arriver ». Dans une troisième page, à diffusion restreinte, le CEMA met aussi en garde les généraux sur les conséquences en France du conflit et les troubles qu'il pourrait générer ».

« La guerre de haute intensité est de retour en Europe », dit-il. L'hypothèse était envisagée par les généraux français dont la mission se focalise sur la préparation de l'armée française à ce type d'engagement. Aujourd'hui, elle ne serait pas en mesure d'y faire face. Conscient de l'urgence, le chef d'état-major mettait en garde il y a quelques mois encore contre une accélération de l'histoire. Il n'imaginait pas un basculement aussi rapide ».

Face à cette guerre de « haute intensité » avec une léthargie du prolétariat mondial, il était naturel que des minorités révolutionnaires se posent des questions, c'est le cas du groupe italien qui publie Battaglia Comunista » :

« Le premier aspect concerne l'absence d'un mouvement politique suffisamment fort pour contrer les crises du capitalisme et les guerres qui en découlent, qui sont la "solution" temporaire à ses contradictions. Les organisations révolutionnaires éparpillées ne constituent pas, à l'heure actuelle, une référence politique suffisamment forte pour poser une alternative à la barbarie du capitalisme ».

Ce groupe pense sans doute qu'un parti peut même remplacer le prolétariat, mais son souci d'en appeler à un fin de l'éparpillement des groupes révolutionnaires ne s'est pas concrétisé comme me l'ont confirmé les militants du CCI samedi dernier à Paris, lequel groupe lui se soucie plus de la réaction massive tôt ou tard du prolétariat mondial, soulignant en conclusion de l'un de ses tracts que la solution réside :

« ...dans le développement partout dans le monde des luttes massives et conscientes. En particulier conscientes qu'elles constituent une préparation pour le renversement du système responsable des guerres et de toute la barbarie qui menace de plus en plus l'humanité : le système capitaliste ».

Pied de nez de l'histoire, il faut noter, sans acrimonie, que - alors que depuis plus de 50 ans ce groupe dénonçait le risque de destruction de l'humanité et que les tuteurs de l'idéologie le faisaient passer pour ringard - sauf à nommer le capitalisme, tous les médias reproduisent en long et en large ces mêmes mises en garde politiques ! Il était tout naturel que j'aille donc assister à une reprise de leurs réunions publiques après trois ans de covid depuis 2019, paralysant donc tout débat public.

ANALYSER LES CAUSES DE LA GUERRE ET COMMENT LUTTER: bilan d'une réunion publique clairvoyante

L'exposé, court et sobre, répondit à ces deux questions sans fard. Tous les Etats et impérialismes dominants sont tous AGRESSEURS ; mais avec une erreur que j'ai relevé par suite : « les seuls qui sont réellement attaqués sont TOUS LES TRAVAILLEURS DU MONDE ». Ce qui est faux et illogique : ce sont les populations indistinctes qui sont sous les bombes, et si ce n'étaient que les travailleurs clairement attaqués comme tels, on serait déjà en révolution. Mais dans l'ensemble et dans sa conclusion il n'était pas possible à tout individu conscient d'être en désaccord avec le contenu.

La réunion se déroula dans une ambiance amicale, excepté la présence d'un vieux ronchon sectaire. Une nouvelle génération de militants répondit avec ouverture d'esprit et intelligence aux critiques ou divergences, sans agressivité (ce qui était rare chez les anciens). Les débats furent animés en particulier par V., ouvriers de Renault Flins qui nous fît rire en témoignant que les ouvriers de son usine se passionnaient plus pour les résultats du PSG que de réfléchir et se prononcer contre la guerre, sauf ponctuellement à prendre en compte le risque de nucléarisation. Evidemment l'inoxydable Galar, pourtant plus âgé de trois ans que Krivine, et natif de l'avant-Deuxième boucherie mondiale, occupa une partie des débats avec des considérations plus complexe s sur l'histoire et les différents types d'économie, mais au fond minimisant la gravité des conséquences de cette guerre au cœur de l'Europe.

Pour ma part, j'ai d'abord tenu à rappeler les positions ridicules des gauchistes, en particulier de Sud/PTT demandant … augmentation de 300 euros et exprimant ainsi un mépris typique du syndicalisme qui croit que les ouvriers ne sont mobilisables que pour des sous et incapable d'une conscience politique contre la guerre capitaliste. Quant aux négateurs du prolétariat, en particulier dans les pays où le nombre de centres industriels a été réduit, j'ai insisté sur le rôle mineur d'une seule usine que ce soit Poutilov en 1917 car les Conseils ouvriers ont été créés dans une noria de petites unités de production, quant à Renault au cours de la révolution « rose » de mai 68, les ouvriers y sont restés enfermés par le syndicat CGT, ce qui n'empêcha pas un certain nombre d'aller au quartier latin manifester avec les étudiants, ni d'autres lieux de production de créer des comités d'action.

Ensuite mon souci fût de lancer le débat sur comment dénoncer et lutter contre cette guerre capitaliste. On ne peut pas se contenter d'en appeler comme le CCI à une « généralisation des luttes » ou à radoter que les « ouvriers n'ont pas de patrie » (ce qui est certes toujours vrai), ni laisser croire que la grève serait la seule arme de lutte, lesquelles peuvent être diverses et variées (comme le disait Rosa) : manifestations de rue, actions exemplaires, blocage d'usines d'armement, etc.

Contre cette idée de généralités et de radotages, la plupart des réponses portèrent sur la nécessité de poser un cadre internationaliste et qu'il n'y avait là rien que de très concret, qu'il fallait avant tout rappeler les grands principes de classe. Sans remettre en cause cette argumentation, je n'en continuais pas moins à maintenir qu'il y avait nombre de répétitions dans leur presse, et que, désormais comme je l'avais souligné en introduction, nous entrons dans une nouvelle période où les guerres ne peuvent plus être locales, confirmant d'ailleurs la prévision d'une fin du capitalisme, que le mouvement certainement pré-révolutionnaire apportera des réponses à nos hésitations, confusions ou généralités politiques, même au niveau du vocabulaire. La dénonciation du patriotisme ukrainien est également boursouflée, les gens se défendent d'abord sur place prosaïquement face à un envahisseur assassin et pillard.

J'ai également dit que le groupe était aussi impuissant que nous les observateurs en leur disant que leurs tracts ne servaient à rien, mais que leur site internet était bien plus efficace, vu les dizaines de milliers de connexions, autrement supérieures aux maigres chiffres de mon blog.

Enfin je les ai caractérisés de secte en l'absence d'intensité de la lutte classe, ce qui m'a valu des réponses, d'ailleurs tout à fait amicales et pas hystériques, pour rejeter ce qualificatif, tout en acceptant l'idée de sectes pour les premiers mouvements socialistes au 19ème siècle, mais pas dans le sens péjoratif habituel. J'ai donc acquiescé modestement du bonnet.

Au total une réunion habitée par la gravité du moment, où certains imaginent une guerre courte (moi) d'autres longue, mais dans tous les cas des suites dramatiques et une accélération de l'histoire comme disait le général plus haut. Sans oublier une discussion plus large sur l'irrationalisme de Poutine comparée au rationalisme d'Hitler...

Marquée par une série de questionnements très concrets, un débat franc et fraternel avec toujours cette conviction que seul le prolétariat peut mettre fin à la guerre, comme tant d'exemples du passé le prouvent, mais surtout en vue d'une transformation révolutionnaire du monde.


KRIVINE-la-cravate

Toute la gauche bourgeoise et dite extrême gauche trotskienne, y compris la plupart des députés PS formés à cette idéologie néo-stalinienne, dont Mélenchon, est en deuil. Krivine est monté au ciel des fabulateurs rejoindre Pablo, Lequenne, Pierre Frank, et tous ces chefaillons pseudo-révolutionnaires qui depuis la guerre défendirent les pires idéologies tiers-mondistes et rabatteuses électorales en faveur de la gauche bourgeoise.

Initialement bébé de l'école stalinienne, le petit Krivine finit par être entraîné par ses grands frères dans le giron trotskien. Chef étudiant il se fait connaître en 1968 dans le corridor du quartier latin, mais en moins séduisant que les Cohn-Bendit et Sauvageot, eux plus représentatifs de l'atmosphère libertaire. Le trotskiste sent déjà le moisi. Il nous fait rigoler lorsqu'il apparaît après l'imagerie échevelée de 68 avec treillis et robes hippies, encravaté dans la lucarne télévisée comme candidat à la présidence de la pute publique. Brushing soigné il s'adresse à la ménagère guettée par le cancer à cause de la poêle Tefal. La suite au longe terme de sa carrière médiatique comme icône gauchiste plutôt bcbg le conduira à la députation, si bien nommée. Rien de révolutionnaire sauf à conduire la politique girouette du plus caméléon des sectes gauchistes, qui, du soutien à Brejnev, et aux aventuristes des fausses libérations nationales, aux appels à voter systématiquement pour la gauche bourgeoise aux deuxièmes tours de la mystification électorale, et aussi un engagement militant au cul des syndicats, qui mena en définitive au misérable wokisme.

En tout cas le trotskien bcbg n'est pas mort à cause des poêles Tefal.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire