Macron
vient de s'en prendre cyniquement aux plus faibles, ceux qui
n'éprouvent même plus le besoin de cautionner électoralement les
pires exploiteurs politiques de la condition ouvrière, les chômeurs.
Cette lâche attaque est la rançon de la planification perverse de
l'échec de la protestation contre la loi travail par les traîtres
professionnels syndicaux et leurs compères bobos du Front de gauche.
Mélenchon ne s'en formalise pas trop car, par contre, les couches
moyennes, cadres et toubibs, voient leur rétribution revalorisée.
On est là au cœur de l'humiliation des couches les plus déshéritées
de la classe ouvrière, si niée, si méprisée, et la honte n'est pas
suffisante, il faut la rendre plus honteuse avec les leçons
d'antiracisme, de diversité heureuse et un islam « convivial ».
La
religion musulmane en entreprise, tel est le sujet principal d'un
livre écrit sans haine et sans hargne concernant une pénétration
idéologique superstitieuse incontestable, quoique les curés Plenel
et Gresch en disent, charitables inspirateurs des médias dominants
dont Le Monde pour une gauche bourgeoise BCBG, complètement
étrangère au prolétariat. Pour Denis Maillard, la source d'une
telle « invite » repose sur trois facteurs développés
au cours des quarante dernières années :
- les ratés de l'intégration liés à l'immigration maghrébine puis subsaharienne ;
- le tournant identitaire de la politique française ;
- un processus d'individualisation sous forme d'une « subjectivation du travail valorisant l'identité des salariés ».
Au
lieu de se contenter de déplorer envahissements divers,
communautarismes et répliques souverainistes, les longues barbes de
la RATP qui refusent de se salir au toucher de la main d'une femme,
ou d'user de clichés faciles comme un certain milieu révolutionnaire
(décadence, décomposition du capitalisme) cet auteur a le mérite
de creuser les causes plus que les conséquences. Taxer
d'individualisme le comportement généralisé des citoyens et
camarades divers est un truisme, une lapalissade qui n'explique pas
tout, mais c'est le point de départ de cet auteur. Il aurait pu
préciser que notre monde moderne repose plus que jamais sur le
paraître. On exhibe sa vie privée qui ne doit plus être du domaine
de l'intime. C'est pourtant ce qu'il dit : « croire, c'est
désormais montrer sa croyance ». C'est ne plus séparer sa vie
personnelle de la vie au travail. Un phénomène qui mériterait
d'être analysé ; naguère patrons comme ouvriers préservaient
leur « vie privé », domaine où chacun pouvait cultiver
son propre jardin, se livrer à ses hobbies ; la fragile cloison
a fini par se rompre, après avoir été longtemps poreuse. On en est
venu à se plaindre des conséquences de son divorce sur l'ambiance
au travail, ou de l'impossibilité de dormir le weekend qui suit un
refus de promotion. Au vrai, il n'y avait jamais eu étanchéité, et
Marx avait décrit le poids du travail sur la vie personnelle comme
aliénation. Jadis, à la prise du travail dans les fabriques était
servie la messe, puis les révolutions syndicalistes avaient aboli
cette pratique d'un âge de domination de la religion catholique sur
le travail même. La pratique est de retour grâce à l'islam. Avec
humour l'auteur intitule son premier chapître : « Métro,
boulot, credo ».
La
force du système capitaliste mondial, depuis l'échec en Russie (au
cours des années 1920 pas en 1990) ets de nier de mille façon la
pérennité de la classe ouvrière et de la faire disparaître par
des tours de magie sociologique ou des épisodes liés à la
modernisation de la production et au miracle logarithmique qui
détruirait en même temps toute classe potentiellement
révolutionnaire. Je me fiche de toute définition carrée de la
principale classe exploitée, je me contente de la définir comme
Babeuf par « la peur du lendemain » et par le fait que
les profits et l'encadrement de la réalisation du profit expriment
simplement l'existence et l'immense importance de cette classe1.
Pour
garder le contrôle sur une classe ouvrière « de base »,
non qualifiée et d'origine maghrébine de deuxième et troisième
génération de français nés en France, les syndicats sont prêt à
tout. Ainsi « Force Orientale », FO, plus ou moins
cornaqué par les bandes trotskistes (LO et lambertistes)2
est très poreux aux demandes communautaires pour ne pas dire
religieuses. FO se ressaisit à l'été 2014 en suspendant 200 de ses
syndiqués « ne se conformant pas aux valeurs laïques de
l'entreprise et du syndicat ». Et c'est un syndicat
communautariste « antiprécarité », le SAP-RATP qui
rafle la mise aux élections suivantes3.
Flash
back, c'est la gauche au pouvoir qui a voulu s'accommoder des
désidératas des non inclus dans la société française avec la
fable de « l'entreprise citoyenne » comme « champ
d'expérimentation sociale (cf. Christian Blanc, PDG de la RATP). Les
bus sont caillassés à l'époque, d'où l'idée géniale d'y placer
des chauves à longue barbe, ce qu'on appela « ouvrir
l'entreprise sur la cité » et « l'acculturer aux
banlieues ». L'entreprise publique est une variable
d'ajustement de la paix sociale et de résorption d'une partie du
chômage, aussi des milliers de sans diplômes sont embauchés et
formés en interne. La paix revient sur les lignes de bus mais au
profit de la domination des « grands frères » de plus
promus en uniforme « vert ». Inversion inévitable, les
« lois de la banlieue » vont s'ingérer dans
l'entreprise ; fin de la vie privée ! Fin de la vie
publique !
A
partir des années 2000, en France tout au moins, on assiste à une
islamisation de l'entreprise4.
Cette
islamisation, étant naturellement liée à une immigration venant de
zones en guerre, est donc relativement récente en France ; elle
est plus ancienne aux Etats Unis et en Angleterre où les
accommodements et arrangements nombreux et bizarres pour recruter
massivement une classe immigrée très hétérogène et
individualiste – facilitant l'encadrement religieux totalitaire et
policier - favorise la négation de toute classe ouvrière unitaire
et internationaliste5.
L'auteur
le dit gentiment, mais c'est vrai, la « fameuse mise en garde
de ne pas faire d'amalgame entre musulmans, islamistes et terroristes
ne paraît pas opératoire ». En général, comme en politique
les dominants font la loi au bout du compte : terrorisme verbal
implique terrorisme final. L'islamisme eggregore a parfaitement
compris que le secret de l'avenir et du renversement du pouvoir
réside dans le prolétariat ; et ce depuis le renversement du
Shah en Iran où c'est la grève massive des ouvriers qui avait servi
à les mettre en selle, immédiatement contre ces mêmes ouvriers.
D'où l'urgence d'investir ses rangs pour le polluer et l'asservir un
peu plus, pour enfin lui ôter toute perspective d'action
indépendante de classe.
Innovateur
fût Solidarnosc qui a immédiatement passé sous silence ou minimisé
le fait que les ouvriers polonais s'étaient laissés entraîner à
prier en masse à genoux dans l'usine ; pas très innocente
cette attitude religieuse n'était que le contrefort du nationalisme
polonais et un repoussoir à tout internationalisme. Déterminantes
furent les exigences de salles de prière dans les grèves de
l'automobile en France, pour introniser la nouvelle
« communautarisation » de la classe ouvrière ;
cette invention fût le fait des gourous syndicaux maghrébins déjà
islamistes6.
La
religion n'est jamais un « fruit du terroir », « les
résurgences religieuses ont toujours été le fait des vagues
d'immigration ». Le curé accompagne ses ouailles afin qu'elles
restent obéissantes. Italiens, polonais, portugais débarquent tous
en compagnie de leur curé de village. Idem pour le Maghreb :
« les recruteurs de l'industrie automobile ou du bâtiment
prenaient soin d'inclure des imams avec les ouvriers qu'ils allaient
chercher en Algérie ou au Maroc ».
Les
syndicats d'Etat et leurs suivistes gauchistes ont trouvé le moyen
(antiraciste) pour contrer les principales revendications immédiates
à contenu unitaire ou révolutionnaire : « il est
autrement plus facile et plus rapide désormais de s'accorder sur la
religion que sur les conditions de travail. Ou, autrement dit,
d'accorder un droit individuel qu'un droit collectif »7.
Le
capital semble s'être internationalisé (avec de solides oeillères
anti-internationalistes) aux dépens de la classe ouvrière...
inter-nationale. La moitié des salariés français travaillent pour
une entreprise étrangère installée en France ; et même une
entreprise publique comme la RATP est à la tête d'une multitude de
filiales étrangères privées.
COMMENT
SE FAIT-IL QUE L'ETAT BOURGEOIS ET SES COLLABOS GAUCHISTES ATTACHENT
AUTANT D'IMPORTANCE A UNE RELIGION « IMPORTEE » QUAND UNE
ENORME MAJORITE DE LA POPULATION EN FRANCE NE VEULENT PAS EN
ATTENDRE PARLER SUR LE LIEU DE TRAVAIL ?
L'auteur
rappelle de très bonnes choses sur l'histoire des jours fériés,
qui ne posèrent pas d'aussi alambiqués problèmes que de nos jours,
et relativise les congés pays des bourgeois socialistes de 368 ;
il y avait jadis une cinquantaine de jours chômés dans l'année,
donc plus que les 15 jours du Front Popu.L'attribution de congés
payés « à la carte » est un véritable casse-tête dont
l'auteur décrit les lamentables aléas ; le think tank Terra
Nova a proposé deux jours fériés aux religions juives et
musulmanes ! C'est plus de libération de l'exploitation
salariée qu'il s'agit mais de l'aménagement de l'exploitation
classique par l'aliénation religieuse.
L'invention
de la consommation halal et de la névrose de pureté répond aux
nécessités du monde de la marchandise du capital (qui, nos donneurs
de leçon antiracistes en sont ignorants, fabrique sans cesse de
nouveaux besoins artificiels, religieux ou pas). Avec la rigidité
identitaire, ne peut-on pas se réserver une « existence
halal » ? Tout le chapitre 5 (le pur et l'impur) décrit
très bien l'invention de la marchandisation halal, très très
récente, invention britannique au diapason des réactions
religieuses à la même époque en Orient9.
En 1970, l'invention du halal sert à favoriser l'exportation vers
les pays arabes du surplus des abattoirs européens. C'est à la
faveur du regroupement familial en France au milieu des années 1970
que le halal devient un produit de consommation courante (Debord
reviens!). Le halal ne concernait que la viande cérémonielle les
jours de fête musulmane ; les divers salafites prosélytes ont
fait monter la mayonnaise au cours des années suivantes pour obtenir
« la reconnaissance »10.
C'est « l'extension du domaine du halal » !
Ce
sont les lois Auroux (de gauche gouvernementale) qui ont permis à
l'individualisme musulman et la non-mixité de s'installer dans le
paysage11.
C'est une victoire contre les patrons, assurent en choeur les
gauchistes. Jusque là régnait la subordination au pouvoir patronal.
Depuis le patronat a compris l'intérêt des campagnes antiracistes
et qu'il est plus facile et profitable de céder aux revendications
communautaristes qu'aux revendications... salariales par exemple.
L'auteur nous balade ensuite sur les préjugés juridiques ne
permettant pas de mettre en cause la communautarisation de
l'entreprise. Il n'épilogue pas non plus sur l'inévitable
complicité (de type chauvine) qui va lier ouvriers français de
souche et leur patron opposés ensemble à l'exhibition des
colifichets religieux... Pas vraiment bon pour la lutte de classe non
plus.
UN
BREF SEJOUR DANS LA CLASSE OUVRIERE
En
réalité, comme la classe ouvrière est par nature impure elle
aussi, et qu'il y a risque de contamination des véritables
conceptions marxistes de sa lutte, les plus « radicalisés »
ne supporte pas longtemps le voyage désagréable au sein de cette
couche sociale (un peu trop terre à terre), soit ils deviennent
permanents syndicaux12,
soit ils ouvrent un petit commerce ou dégotte une place de
concierge. Ils confirment ainsi que, comme Hitler, le petit bourgeois
ne supporte pas de retomber dans sa classe d'origine.
L'auteur,
dans sa dernière partie, se penche encore sur le vieil
individualisme, qu'on attribuait jusque là seulement à l'Occident.
Gauchet, fils d'Aron, n'est pas ma tasse de thé et reste à la
surface. Il y aurait là aussi à développer politiquement sur le
fait que l'adaptation de l'islam au vieux capitalisme européen a
dissous l'aspect collectif passé de l'islam13.
Il n'y a plus un mouvement qui a pu être plutôt positif et
unificateur de populations nomades par le passé, mais une recherche
de représentation individuelle, de vengeance individuelle, de
meurtre individuel14.
Autre
réflexion importante : l'islam est une religion issue de
l'immigration. Et, sauf pour les collabos gauchistes payés par
Médiapart ou Libération, et les internationalistes abstraits,
l'immigration charrie aussi n'importe quoi. L'islam des années 80
« était essentiellement ouvrier » et restait pour
l'essentiel hors de l'entreprise, mais dans les années 90 il lui
faut pénétrer l'entreprise, mais à un moment précis que l'auteur
feint d'ignorer : l'effondrement du bloc de l'Est ! Il y
avait là à développer pour expliquer l'implication de la faillite
d'un espoir, certes pourri jusqu'à la moelle et pas du tout
communiste, mais espoir de changer, de ce côté ci le monde
capitaliste. Alors en effet il y a une « individualisation de
la croyance » qui se généralise puisque le « collectif »
ne peut être que goulags et enfermement. L'individualisation colle
tout à fait à la marmelade du pluralisme libéral qui laisse croire
que chacun fait ce qu'il veut.
Taxer
les mouvements grévistes en majorité conduits par des ouvriers
immigrés de « Mai 68 des immigrés » est restreindre et
ridiculiser une nouvelle fois mai 68. Il est plus convenable (et
humoristique) de qualifier les grèves des OS immigrés en 1982 de
« grèves saintes » où la CGT épouse complètement les
revendications religieuses15.
Les meetings étaient entrecoupés de prières sur les parkings mais
les télés ne le montraient point. L'auteur pense que les bonzes CGT
croyaient à une « réouvriérisation » via une nouvelle
classe ouvrière d'origine immigrée. Je ne le pense pas, ils
accomplissaient leur travail courant de diviseurs et saboteurs de
l'unité ouvrière.
Une
autre raison de l'implantation dans la durée de l'idéologie
islamiste (si utile au Capital français) est, comme le note
justement l'auteur, que la plupart des immigrés savent qu'ils ne
retourneront jamais au bled16,
soit à cause des tueries du GIA, soit à cause de la misère
ininterrompue dans le pays pourtant « libéré du
colonialisme »17.
Mais l'auteur ajoute avec une belle pertinence que la vraie raison
est probablement que leur expérience des grèves récentes, au nez
et à la barbe des manipulateurs religieux, a transformé ces
travailleurs immigrés « en travailleurs tout court ».
L'auteur
estime que le tournant identitaire n'a pas lieu en 1990 (fin de
l'URSS) mais dès l'époque de la marche des beurs (décembre 1983)
et depuis l'affaire lamentable du foyer de Vitry qui colle au PCF
depuis (en 1980). En réalité le PCF s'est fait casser par le parti
de droite qui lui avait refilé des immigrés qui venait occuper des
locaux réservés à des travailleurs pauvres de Vitry. Ce n'était
pas du racisme mais une sorte d'empirisme local. Le mouvement des
beurs réclamait l'égalité au niveau social, mais, baisant le PCF
et un mouvement trop laïque, le PS avec sa filiale SOS racisme a
détruit tout mouvement de classe au nom de l'antiracisme et de la
« promotion de la diversité » (vaste blague). C'est de
là que serait parti le mouvement « vers la réislamisation ».
Cela me paraît un peu exagéré. Le véritable envol de
l'islamisation en zone européenne, que certains font débuter à
l'Iran en 1979, s'affirme plus globalement avec la chute de l'URSS.
Au
lieu de développer sur la théorie de grand remplacement – l'islam
à la place de la révolution communiste – l'auteur nous ramène à
la picrocholine manipulation franco-française avec ce brave Auroux
en 82 et son invention de la « citoyenneté en entreprise »,
avec un léger lyrisme : « Fini le temps où les salariés
embauchaient aux mêmes heures, prenaient leur pause ensemble ;
révolue l'époque où la progression dans la boite se faisait à
l'ancienneté et les augmentations de salaire étaient
collectives » . Se serait imposée une demande d'autonomie
« surgie de mai 68 ». L'auteur déraille à cet endroit
et se moque encore de 68 où si la requête d'autonomie eu pignon sur
rue c'était à condition du renversement de l'Etat et pas pour un
accommodement avec le regain de religions arriérées18.
« Subjectivation » plutôt que autogestion dit-il ?
« Moins
collectif, le travail se convertit en une expérience individuelle,
voire en une aventure personnelle », il devient une « promotion
de l'intimité ». Je crois que l'auteur délire dans la
guimauve à cet endroit. On aimerait qu'il nous trouve dans la
majorité de la classe ouvrière française et immigrée, un majorité
de gens qui sont heureux dans l'exploitation salariée !
Et
avec sa « crise de l'appartenance », qui impliquerait
qu'une partie des ouvriers (même français de souche) se
communautarise dans des sectes islamiques (ou même d'extrême droite
qui fonction ne sur la même haine que « l'étranger à sa
croyance), il passe à côté de l'éternelle négation de la classe
ouvrière : elle était soumise après 68, puis après avait
disparu, et puis maintenant serait bouffée par l'islam. Ce n'est
pourtant pas d'un individualisme classique qu'il s'agit mais d'un
repli sur soi. Il ne nous fera pas croire que la revendication
religieuse manifeste une recherche de liberté complète sur le lieu
de travail, puisqu'elle est au contraire une aliénation
« existentielle » de plus, qu'elle est coupure
« radicale » avec la conscience de classe.
L'auteur
croit qu'on est passé d'un « âge marxiste » à un « âge
hégélien » - Hegel étant le grand penseur de la
reconnaissance. Plus question de reconnaissance par le travail,
surtout pour les travaux les plus simplistes (c'est là dessus qu'il
aurait dû développer) mais « l'être même de l'individu
demande à être reconnu ». Ce genre de généralité idéaliste
n'explique pourtant rien. Un balayeur s'en fout d'être reconnu comme
balayeur et il est peu probable que son affichage de sa foi islamiste
lui permette cette reconnaissance comme personne humaine. Je préfère
l'explication suivante, qu'il aligne ensuite sans noter sa
contradiction avec la notion de reconnaissance : « ...la
religion s'engouffre dans les failles du travail. Plus celui-ci
devient incertain et bancal, plus les individus vont chercher
ailleurs que dans les règles professionnelles leur propre sécurité
et plus les règles religieuses vont s'intégrer aux règles du
métier ». Ce qu'il ne comprend pas, à partir de ce constat,
c'est que le travailleur islamisé ne peut pas échapper au contrôle
totalitaire de la société bourgeoise, puisqu'il croit pouvoir se
réfugier dans l'impasse religieuse.
L'auteur
mise de façon totalement utopique sur une impossible réforme
humaine de l'entreprise capitaliste et des arrangements au coup par
coup, individu par individu, croyant comme incroyant.
Pour
ce qui nous concerne nous, prolétaires révolutionnaires, il est hors
de question d'appuyer l'ouverture de salles de prière sur le lieu de
travail. Si des patrons y consentent nous devrons le déplorer mais
notre lutte ne pourra pas s'égarer sur cette partie de poker
menteur de défense de l'entreprise citoyenne et multiculturelle. La
dernière phrase de cet auteur est complètement réactionnaire et
nous déçoit des efforts qu'il avait fait pour déblayer cette
incroyable intrusion de l'islam sur le lieu de travail contre la
bienpensance gauchiste et libérale19.
NOTES
1A
un contradicteur qui crut se moquer de moi en me traitant
d'idéaliste, je répondis : « pas du tout, rien de plus
concret que la « peur du lendemain », perte de son
salaire, défaut d'argent, expulsion, etc. ». Joyeux anniversaire PU ! C'est mon millième article sur ce blog.
2Ce
que se garde de révéler cet auteur.
3Au
dépôt de Pavillon-sous-Bois, avait travaillé Samy Amimour, le
terroriste tueur du Bataclan. Il était membre de ces « syndicat
pour musulmans ».
4C'est
moins évident à EDF, que l'auteur ne connait pas, car le caractère
endogène du recrutement favorise l'embauche de français de souche
en priorité et électeurs du PCF, mais l'islamisation progresse
néanmoins quelques années après par le truchement des promotions
syndicales où l'idéologie antiraciste sert à recruter de nouveaux
permanents « plus typés » mais fort éloignés de toute
tradition de classe et des réelles revendications de classe.
5Au
lieu de traiter à tout bout de champ les ouvriers qui votent Le Pen
de racistes, les gauchistes feraient mieux de s'interroger sur le
caractère protestataire de ce vote dans un cadre où, depuis le
lieu de travail, ils doivent supporter gourous syndicaux désormais
« antiracistes » et revendications religieuses
incongrues dans un monde capitaliste qui a un besoin intrinsèque de
préserver, d'entretenir ou de faire éclore les pires arriérations
religieuses, comme l'obligation de se mettre à genoux cinq fois par
jour, n'importe où, pour prier un dieu invisible et inexistant.
6Fabrication
djihadiste sur laquelle l'auteur ne dit rien, comme pour les
manipulations des gurus trotskiens. Bizarre ? Aurait-il peur de
se faire qualifier de « facho » ?
7« Un
minaret, La Mecque et les horaires de prière à Paris : telle
est la maquette du calendrier distribué depuis 2011... dans les
usines Peugeot d'Aulnay-sous-Bois et de Saint-Ouen. Une initiative
du syndicat Force Ouvrière ». A l'époque de la grève
Peugeot avec en vedette JP Mercier, le travail clandestin de LO
paye ; la secte à Nathalie Laguillier envoie essentiellement
de jeunes ouvriers maghrébins syndicalisés (et adhérents
clandestins à LO) pour propager une campagne publicitaire
antiraciste pour « informer » dans les autres régions
ou entreprises. Dans le cas de la rencontre avec les libertaires de
Lille au moment de cette « lutte », ces jeunes cuistres
m'avaient félicité pour mes interventions de classe, mais à la
fête de LO suivante quelle ne fût pas ma surprise de me voir
dénoncé par ce même genre d'individus comme « hostile aux
grèves et qu'on connait bien », assis aux côtés du sieur
Mercier. La permissivité « voilée » se répand, chez
Ikéa des vendeurs sont voilées... en jaune !
8Le
dimanche comme Noël n'ont plus rien de religieux, mais les collabos
intégristes arguent qu'il faudrait supprimer le « dimanche
catholique », alors que le mouvement ouvrier syndicaliste
(honnête jusqu'en 1914) avait obtenu que le dimanche devienne un
repos mérité du travailleur.
9Il
faudrait réfléchir à nombre d'événements concomitants autour de
1927 et après l'échec mondial de la révolution prolétarienne.
Par exemple, le miracle de Fatima en 1917 est directement fabriqué
par la papauté à Rome pour contrer le « nouveau
christianisme bolchevique ». L'apparition des pires sectes
islamistes date de la fin des années 1920, une période où la
menace bolchevique décline ! La contre société salafiste (la famille d'assassins Merah, l'expansion des déguisements islamistes) joue plus un rôle préventif anti-révolutionnaire et terrorisant par rapport à une révolution qui n'a pas encore eu lieu. Les gauchistes souteneurs de la "liberté religieuse" et des pauvres ex-colonisés devenus assassins de civils) - qui embaument à la manière stalinienne un Octobre russe embelli - sont les flancs-gardes de cette contre révolution préventive et autrement plus nocifs que le FN.
10Toujours
à la pointe du modernisme capitaliste, les « frères
radicaux » ont mis en circulation actuellement un kit de
détection d'ADN de porc. « La force du marché halal repose
sur la répétition d'un message performatif : où qu'ils
soient, d'où qu'ils viennent, les musulmans ont des besoins
spécifiques, qui peuvent être compris et traités par le marché »
(op. Cit. p.97).
1180%
de la population française ne supporte pas le voile. J'en fais
partie.
12Je
développe, l'auteur ne se risque pas sur ce terrain où il pourrait
tomber sur les infiltrés trotskiens, sévères antiracistes !
13« Dans
un monde post-religieux, on peut même affirmer qu'il n'existe que
des religiosités individuelles » (p.138).
14Cf.
le nouveau meurtre d'un autre prétendu loup solitaire à New York
hier, après Nice, Berlin, Barcelone (qu'il ne faudrait pas oublié
malgré le cirque cataliniste). Cette remarque pointue à noter
aussi : « Le djihadisme est la pointe paroxystique ou
pathologique de cette tension dans le passage d'un mode d'existence
à un autre ».
15Comme
l'indique la banderole du site de Poissy (où j'ai eu l'occasion
d'aller intervenir mais pas pour soutenir les revendications
religieuses) on lisait : « 400 francs pour tous, 5e
semaine accolée aux congés, 30 minutes pour le Ramadan ; nous
voulons être respectés ».
16L'auteur
oublie de noter qu'à cette époque la guerre civile en Algérie
contre les groupes islamistes bat son plein avec des milliers de
massacres.
17Pas
de l'impérialisme américain qui continue jusqu'à nos jours à
contrôler et l'armée et le pouvoir autochtone.
18Il
ne comprend rien non plus à la notion bâtarde d'autogestion qui
aurait été un des principaux mots d'ordre de 68, alors qu'elle ne
fût qu'un jouet des jeunes gauchistes, puis de l'appareil CFDT et
des bonzes du PS.
19C'est
celle-ci : « Prendre soin du travail et des conditions de
sa réalisation apparaît désormais comme neutre seule voie
d'émancipation collective et de respect réel des personnes
humaines ». Maillard a été sponsorisé par le Medef
antiraciste ? J'ai envie de lui répondre : « fainéants
de tous les pays unissez-vous contre le travail aliénant » !
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