La bête immonde |
« Vous soutenez que Port-Royal forme une cabale
secrète pour ruiner le mystère de l'Incarnation ».
Blaise Pascal
Ce qui frappe dans l'hystérie anti-Trump qui s'est
emparée de la planète, c'est que tout semble entendu et
oecuméniquement partagé : les extrêmes ne se ressemblent
plus. Hier, des sixties aux années 1980, l'ensemble de la presse de
l'ordre en place renvoyait dos à dos toute bagarre entre gauchistes
et « fafs »1,
s'en servait pour justifier la violence policière légale et n'avait
pas de mots assez durs en particulier contre les « casseurs »
gauchistes, entre autres les black blocs (dont Trump a fort
subtilement changé le nom en Alt Left, pour les mettre sur le même
plan que les si décriés Alt Right). ; enfin contre les divers
agités du bonnet contestataire tout azimut qui « mettaient en
danger la démocratie »2.
Trump restait fidèle ainsi à la doctrine des équivalences si
prisées par les intellectuels de gouvernement durant des décennies
pour figurer un Etat au-dessus de la mêlée. Mal lui en prit :
il se faisait parjure de la religion antifa. Il fût donc décrété
relaps. La doctrine religieuse antifasciste dispose de sa principale
prêtrise surtout dans la noria des curés gauchistes et anarchistes,
dont c'est le credo à défaut d'une graine d'intelligence.
Depuis les débuts de sa campagne électorale jusqu'à
aujourd'hui Trump a été constamment qualifié d'immonde, un mot qui
vous salit l'honneur voire votre vertu. Le mot communément compris
comme odieux ou répugnant est en fait un terme religieux
d'exclusion. Il y a une année Le Courrier International, papier
tapisserie superficiel et aléatoire de ce qui se publie un peu
n'importe comment sur la planète, titrait « La face la plus immonde de Donald
Trump » (à cause de ses déclarations machistes) et le
représentait comme un étron. Mais la voie était tracée, ou le
caca si je puis dire pour réutiliser le vocabulaire classique
désignant pour tout lycéen morveux et ignorant le fascisme :
la bête immonde. Donc Trump est devenu de plus en plus immonde3.
Donc un nazi!
La religiosité gauchiste ayant été depuis fort
longtemps intégrée puis absorbée par le système, comme je l'ai si
souvent souligné4,
on oublie qu'elle sert d'inspirateur, voire d'efficace aspirateur
idéologique, au renouvellement ou à la pérennisation de la
confusion idéologique bourgeoise. Les animateurs des think tanks
comme la plupart des ministres de gauches diverses étant eux-mêmes
d'anciens soldats du trotskysme ou du maoïsme. Notre monde actuel
n'est pas simplement plein de psychopathes mais plein de gens de
bonne volonté antifasciste ; la chanteuse américaine Barbra
Streisand en témoigne, membre de l'élite artistique gauchiste elle
a vertement conspué son président : «Mettre sur le même plan
des néonazis et ceux qui protègent les droits civiques est honteux
et insensé». L'absence de réaction rapide et ferme de Trump pour
dénoncer le « fâchisme » à la suite du meurtre et de
l'embardée criminelle de la voiture du psychopathe de
Charlottesville, a connu trois phases crescendo dans l'inquisition
médiatique :
- il a fait équivaloir d'abord les deux extrêmes = scandaleux (les manifestants gauchistes n'étant que des enfants de choeur)
- il a essayé de se rattraper en concédant que la haine (comprenez le fâchisme virtuel bien compris par tous comme le haut Mal) n'avait pas sa place in Amérique intra-muros = immonde ;
- il a remis le couvert en maintenant sa première déclaration irréfléchie = cela confirme qu'il est imprévisible et ami des « fachos » !
Le procès médiatique de Trump se trouvait renforcé
par cette dialectique très … stalinienne. En effet c'est
invariablement selon ces trois étapes – aveu
mitigé/rétractation/culpabilité admise - que se déroulaient les
procès de Moscou, sauf qu'à la troisième étape, l'accusé (qui
avait été torturé et dont on menaçait de tuer femme et enfants)
reconnaissait qu'il était fasciste. Avec cette différence que Trump
est au pouvoir et qu'il les emmerde.
On pourrait trouver une explication à cet hallali, la
fin de tout respect, qui semble de plus en plus toucher les fonctions
du personnel politique supérieur (présidents, ministres, candidats
à la députation)5
dans la « décomposition » du capitalisme et les
banalités ressassées sur sa décadence comme s'en contente le CCI6.
On verra que c'est plus compliqué mais aussi plus simple. Parcourons
les aboiements des chiens dans la chasse à l'homme « imprévisible ».
LA CABALE CONTRE TRUMP
La lutte politique pour le gauchiste de base c'est :
être membre d'un syndicat, voter écolo ou gaucho ou Mélancho,
jeter des pierres sur les flics et casser la gueule aux « fachos ».
Avec une aussi solide formation théorique il leur est facile de se
moquer d'un prétendu machiavélisme de la bourgeoisie car celle-ci
n'est que brutalités : coups de bâton du CRS, licenciements,
lois félonnes, racisme d'Etat, refus de laisser entrer tous les
migrants du monde, etc.
Parler de complot ou de connivence est une hérésie
pour le croyant gauchiste, la théorie du complot c'est bon pour les
fachos, les révisos et les amis de Le Pen. La notion de complot
confondue avec conspirationnisme (plutôt que celle de machiavélisme)
fait l'objet d'interminables débats d'exégètes qui n'aboutissent
qu'à une aliénation complète de la pensée politique. Je me
contenterai ici de souligner le paradoxe que les premiers
dénonciateurs de la théorie du complot sont ses utilisateurs même !
Et cela nous aidera à mieux comprendre la suite. Le mot n'est pas
utilisé mais pourquoi toute une fraction de l'establishment
américain a passé le début de cette année à dénoncer « la
collusion » de Trump Junior avec la Russie ? La notion de
complot ne s'use que si l'on s'en sert contre une fraction rivale ?
On se souvient que la contestation de l'élection de Trump avait fait
rage, il avait obtenu moins de voix que la mère Clinton, mais
qu'importe, cela avait été le cas avec le fils Bush face à Al
Gore. Les élections made in USA c'est comme le traité de Lisbonne,
on se fiche des désidératas des électeurs, the right man at the
right place ! George W.Bush représentait la fraction pétrolière
qui exigeait la guerre, puis Obama a servi d'intermède pour calmer
le jeu, puis Trump débarque lui aussi – non désiré par la
fraction financière – mais aussi représentant d'une fraction
pétrolière classique va-t-en guerre, mais mieux encore, assis sur
une aura « populiste », composante (ou contenu contenant)
qui s'avère nécessaire pour embrigader toute la population vu que
le communautarisme et les chansons sur les migrants n'enchantent pas
tout le monde ; et ne permettent pas de réaliser l'union
nationale... religieuse7.
Contrôlés
par des milliardaires, parfois américains, parfois arabes, les
médias en France n'ont pas besoin de comploter, le premier qui
commence donne le la. En général c'est Le Monde accolé au Huff
Post (de la fraction financière US), puis Libération, Le Figaro
restant toujours ambigu et exprimant tendanciellement la fraction de
droite la moins américanophile. L'Express et Le Point,
traditionnellement inféodés à la dictature américaine, suivent en
général l'inclinaison dominante au moment du lancement d'une
campagne idéologique à durée variable. N'étayons pas longuement
sur la radio d'Etat, il est admis désormais depuis la gouvernance
Hollande qu'elle est dirigée par un conclave de gauchistes
institutionnels ; c'est parfois affligeant de conformisme et
lourdingue au possible. Hier, sur France infaux, le journaliste qui
interviewait un « grand » spécialiste de la politique
américaine sur la complicité de Trump « avérée » avec
les bandes fascistes « qui ont tué une militante
antifasciste », apparaissait bien plutôt comme un militant
fanatique du NPA interrogeant un autre militant fanatique du NPA sans
honte d'étaler les clichés les plus simplistes pour « expliquer
la situation aux USA ». Ne parlons même pas de l'odieux visuel
qui a quand même fini par montrer un peu plus d'images de l'acte du
psychopathe de Charlottesville mais sélectionnées ne montrant que
les « fachos », leurs fusils et bâtons, mais pas ceux
des « antifascistes ». On ne peut pas nous rejouer la
nuit de cristal mais la guerre d'embrigadement en Espagne 36 si, un
groupe gauchiste nommé IWW a constitué déjà ses milices
antifascistes et des contributeurs sur facebook appellent déjà à
faire de même en France. Certains ont fait circuler dans la poubelle
facbook une photographie de jeunes femmes yézidis en tenue de
soldates exprimant leur « solidarité contre le fascisme qui
est un danger dans le monde entier (sic) » alors qu'elles ne
connaissent ni de près ni de loin l'histoire des fascismes et que,
sous l'uniforme, elles sont encore moins un symbole de pensée libre.
Survolons donc la focalisation assourdissante sur le seul meurtre de
Charlottes-ville, alors qu'une dizaine de personnes sont massacrées
à Ouagadoudou, sans oublier de quotidiens attentats islamistes dans
le monde. La focalisation sur le meurtre de Heather et l'amalgame
avec un complot des clowns marginaux alt-right donnent bien trop
d'importance au drame dans la petite ville américaine8.
Comme avec la théorie du complot retournée par les
anticomplotistes, l'amalgame, si décrié par les curés gauchistes
dès qu'il se produit un attentat attribué à daesch, devient pensée
officielle : oui les incidents dans ce bled américain c'est le
fascisme !9
Dès
le 13 Libération donne le ton et inonde d'articles sur le sujet :
Etats-Unis : l’extrême droite à visage
découvert :
http://www.liberation.fr/recherche/?q=charlottesville
Heureusement
qu'il y a eu cette manif et ce crime sinon l'actualité mondiale
restait limitée aux incendies de forêt ! Le 16 au soir la
maïeutique du journaleux est un Fouquier-Tinville avec un humour
style Minute, il ne convoque pas un vulgaire antifa de base à la
barre : « Trump
incontrôlable : les républicains sans garde-fou (sic) :
« Mais
Donald Trump, on le sait, n’est pas homme à se laisser cadrer,
moralement ou politiquement. Pas plus qu’il n’est du genre à
admettre ses erreurs. Mardi, dans le lobby doré de sa Trump Tower à
New York, là où, en juin 2015, il avait lancé sa
candidature à la présidentielle en attaquant les migrants mexicains
«violeurs» et «criminels», Trump a donc
récidivé. Devant des journalistes abasourdis et des millions de
téléspectateurs américains. Et de ses propres conseillers ».(…)
Donald Trump commet une faute morale qui marque un tournant de sa
présidence. «C’est
un moment charnière pour Donald Trump lui-même, dit
à Libération
Cody
Foster, historien
et spécialiste de la présidence américaine
à l’Université du Kentucky. (…)
Les événements de Charlottesville font partie de ces moments clés
au cours desquels les Etats-Unis recherchent un leader fort, une
sorte de boussole morale. (...) Professeure
de sciences politiques
à l’université Virginia Tech, Brandy Faulkner ne se dit «pas
surprise» par
les propos de Trump, qui confirment selon elle une «lente
et constance détérioration de leadership» au
sein du Bureau ovale : «Dans
la société, le président est censé protéger les gens
marginalisés, opprimés, victimes du racisme ». (…) Le ton
est tout aussi incisif chez l’ancien
candidat à la présidentielle Mitt Romney,
toujours sur Twitter : «Non, ce n’est pas la même chose. Un camp
est raciste, sectaire, nazi. L’autre s’oppose au racisme et aux
préjugés. Des univers moralement différents.»
Deux autres
cautions morales de haut niveau sont également invités au tribunal
de l'inquisition antifasciste :
« Fait rare, les deux anciens présidents Bush,
d’ordinaire très discrets sur la vie politique américaine, ont
appelé mercredi, dans un communiqué conjoint solennel, les
Etats-Unis «à rejeter le racisme, l’antisémitisme et la
haine sous toutes ses formes». Côté démocrate, l’ancien
adversaire d’Hillary Clinton aux primaires de 2016, Bernie
Sanders, a interpellé Donald Trump : «Vous faites honte à
notre pays et aux millions d’Américains qui se sont battus et sont
morts pour vaincre le nazisme. Les violences à Charlottesville n’ont
pas été provoquées par "l’alt-left"», a tweeté
(a menti) le sénateur du Vermont, reprenant une expression utilisée
mardi par Donald Trump pour désigner les contre-manifestants.
Puis il y a aussi le témoignage, jamais d'un Alt right, mais d'une
imposante « chercheuse à l’Institut français de
géopolitique, spécialiste du racisme systémique aux Etats-Unis ».
N'est-elle pas aussi
« spécialiste de l'antifascisme systémique un peu partout là
où il faut protéger l'Etat bourgeois » ?
LA TRANSGRESSION DE
TRUMP...
Le
Monde (16 août) : Attaque
de Charlottesville : la transgression sans précédent de Donald
Trump . Après la manif et le meurtre de Heather le 12 août, la
campagne n'a pas cessé de croître pour dénoncer le « fasciste »
Trump, et Le Monde sait bien fabriquer de nouveaux procès de
Moscou : « Devant
le malaise et l’indignation provoqués par cette déclaration, le
président américain a semblé changer
d’attitude. Lundi 14 août, la Maison Blanche rendait publique
une déclaration assurant que sa condamnation de la veille incluait
« bien
sûr, les suprémacistes blancs, le Ku Klux Klan, les néonazis et
tous les groupes extrémistes ».
Mais le naturel est revenu au
galop, mardi. Comme
exaspéré par les multiples commentaires jugeant sa réaction
tardive et ambiguë, M. Trump a réitéré son premier jugement.
Depuis sa Trump Tower new-yorkaise, il a réaffirmé qu’il y avait
eu, à Charlottesville, « des
torts des deux côtés »,
mettant sur le même plan l’extrême droite et une extrême gauche
(une « alt
left »
inventée pour l’occasion)
« très très violente ».
L’un des responsables du Ku Klux Klan n’a pas tardé à saluer
cette condamnation des « terroristes
de gauche », tandis
que plusieurs responsables des républicains, et jusqu’au chef des
marines, dénonçaient ce nouveau revirement.
Car
la faille est profonde. En établissant une équivalence entre les
mouvements antiracistes et une extrême droite pure et dure (qui
l’avait ostensiblement soutenu durant sa campagne et dont il avait
déjà tardé, à l’époque, à se démarquer),
Donald Trump assume une transgression sans précédent. Il a été
élu à l’instinct, en rupture avec l’histoire
des Etats-Unis et en guerre contre la « bien-pensance »,
surfant sur les mauvais démons d’une Amérique blanche hérissée
par sa transformation en une nation multiculturelle. Il entend, à
l’évidence, user
des mêmes ressorts pour gouverner
le pays. Pour le meilleur, veut-il croire.
Pour le pire, hélas ».
LE FIGARO :
titre plusieurs jours les revirements de Trump :
« Après Charlottesville, plusieurs patrons décident de lâcher Trump » :http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2017/08/14/20002-20170814ARTFIG00206-charlottesville-le-pdg-de-merck-lache-trump-avec-fracas.php Trump isolé dans son pays après la polémique sur les suprémacistes blancs . Des patrons « antifas », sans doute au souvenir de leurs prédécesseurs dans les années 1930, en première ligne avec le nazisme avec ...kameraden Ford !
LE HUFFPOST (principal agent avec le Monde de la fraction financiaro-pétrolière, rédac en chef l'ex femme de DSK) :
Volte-face de Trump qui déclare que les torts étaient "des deux côtés" à Charlottesville
Trump a osé cette comparaison pour défendre les extrémistes
L'argumentaire hallucinant de Trump sur les violences de Charlottesville
Après Charlottesville, le désamour grandit entre Trump et les grands patrons américains
Le
Parisien : A
l'opposé du succès du tweet de Barack Obama, les
réticences de Donald Trump à condamner clairement les suprémacistes
ont eux provoqué une vague d'indignation aux Etats-Unis. «La haine
a toujours existé en Amérique. On le sait, mais Donald Trump l'a
remise à la mode!», a par exemple écrit sur Twitter la star du
basket-ball LeBron James ». Le coucou d'Obama, une citation
mièvre de Mandela, sponsorisé plus grand tweet de tous les temps !
Quel bonheur !
Le Point :
Charlottesville : Trump remet de l'huile sur le feu
TF1
et LCI :
De LeBron James à JK Rowling, vague
d'indignation après la volte-face de Trump sur les violences à
Charlottesville ;
TRUMP
DESACRALISE LA FONCTION PRESIDENTIELLE ET C'EST NORMAL
Personne
ne conteste que l'utilisation du tweet à toute heure par Trump,
comme un gamin de quinze ans, ridiculise sa fonction. Mais pas tant
que cela. Il y a un public désormais qui est friand de la
communication immédiate et directe (Macron se plie aussi à l'exercice), qui a ainsi l'impression que
l'homme politique dominant est plus proche du peuple et répond
instantanément à ses besoins ou impulsions.
Dans
mon article du début février de cette année – Trump empereur
révolutionnaire ? - je faisais un parallèle avec le
bonapartisme, rappelant son « isolement » face à
l'establishment de l'époque :
« Il
y a des différences (sur une conception libéraliste de l'économie)
mais beaucoup de similarités sur les débuts de l'accession au
pouvoir de Napoléon III avec la farce électorale qui a abouti à
l'intronisation de l'empereur scandaleux Donald Trump. Les
difficultés commencèrent pour le neveu de Napoléon Bonaparte dès
le lendemain de son élection. Il était politiquement isolé, car le
bonapartisme n’avait aucune assise parlementaire et lui-même était
totalement étranger au milieu dans lequel il entrait. Comme la
campagne avait laissé des traces, les républicains lui refusèrent
leur concours et il dut composer, contre son gré, un gouvernement
conservateur autour d’Odilon Barrot, l’ancien chef de
l’opposition dynastique sous la monarchie de Juillet et du
légitimiste Falloux, qui repoussait ses principaux projets qualifiés
d’« élucubrations » et qui se concertait à l’avance
pour lui imposer ses décisions sous forme de quasi-ultimatums. Le
président Napoléon bis devait aussi compter avec une Assemblée à
majorité républicaine qui lui était hostile, puis, à partir de
mai 1849, avec une nouvelle Assemblée, cette fois dominée par les
monarchistes et aussi mal disposée vis-à-vis de lui. Les
sobriquets ne manquent pas non plus pour le nouveau président
américain: “Dangerous Donald”, “Donald l'ignorant”,
Voldemort (le vilain sorcier de la saga Harry Potter), Captain
Tantastic, The orange Knight, Droopy Donald... Napoléon III
intronisé après le bain de sang de la répression de 1851 est nommé
lui Ratapoil par Honoré Daumier, Badinguet par Paul Gavarni,
Crapulinsky par Marx .
Soros prédit l'échec du “dictateur Trump ».
Le
bonapartisme de Badinguet comportait une volonté d'expansion
coloniale, qu'on retrouve aussi chez Trump (relookée impérialisme)
avec ses dernières menaces réitérées de guerre indirecte avec son
principal rival, la Chine. J'ajoutais que le
(dit) populisme de Trump s'apparente en effet plus à un bonapartisme
bâtard (alliance virtuelle du Chef de la Nation et de la plèbe)
qu'à ce concept vague et confusionniste de populisme agité par les
élites politiques bourgeoises pour désigner comme proto-fasciste
meilleur démagogue qu'eux. Trump peut
toutefois s'inspirer de la manière « ouvriériste »
avec laquelle Badinguet soignait sa popularité, en se rendant dans
les écoles, les hôpitaux et les casernes, mais aussi en province
; et de sa manière de se jouer des institutions bourgeoises
classiques ».
Dans
l'article précédent – Donald Trump un révolutionnaire ? -
conçu ironiquement comme aussi « révolutionnaire » que
notre Macron, qui lui a offert depuis un bien charmant déjeuner
amical à la Tour Eiffel, simple acte d'allégeance – je rappelle
la haine des braves milliardaires d'Hollywood et celle de
l'establishment représenté par Dame Clinton. Je rappelle aussi
qu'il a servi à entraîner dans les urnes des millions dégoûtés
par les diverses élites politiques, financières et journalistiques.
Les
dernières bisbilles avec le dictateur nord-coréen, simple
télégraphiste de l'empire chinois, confirme l'option (répétitive)
de l'ex-fraction du CCI, qui croit Trump imprévisible pourtant, la
guerre à terme. Toute l'attitude belliciste de Trump au cours des
dernières semaines, et même son face à face vent debout face aux
médias confirme son utilité pour la bourgeoisie américaine malgré
la cabale menée en permanence par la fraction financière déterminée
à le couler tôt ou tard, mais ce n'est pas gagné car « l'opinion »
n'est pas forcément crédule de la religion antifasciste. Il suffit
de lire les commentaires dans la presse américaine ou même ici en
France. Etalonnage :
- les grandes déclarations vertueusement antiracistes des nababs d'Hollywood ne leurrent même pas les ouvriers noirs américains qui savent le nombre de noirs tués par la police « démocratique » et que les balades de rue comme à Charlottesville n'y changeront rien ;
- que le show business, papa et fils Bush et une partie du patronat défendent l'antiracisme fait rire dans les chaumières des déshérités ;
- qu'on accuse Trump de collusion avec l'extrême droite, même en le martelant tous les jours à la radio, à la télé et sur internet ne bousculera pas la conviction qu'ils sont tous complices, que Trump n'est pas plus compromis qu'un Ford pote avec Hitler, qu'un Mitterrand avec l'assassin Bousquet, que les gaullistes avec leur SAC et leurs petits services mutuels avec les élus du FN ;
- l'électeur américain de Trump n'est pas spécialement un sale « facho blanc » comme le prétendent les moinillons gauchistes, mais pour une grande part (et des ouvriers aussi, même noirs) s'il ne changera rien au système, il dit au moins des vérités, il dérange, il est plus un Mélenchon qu'une Marine Le Pen. Par ses prises de position ubuesque avec les tweets il donne du grain à moudre aux gauchistes, lesquels dépérissaient à vue d'oeil sans moulin à vent à dénoncer, les voilà ragaillardis pour un nouveau tour de piste, avec leur rôle essentiel : détourner la jeunesse du véritable combat contre le capitalisme.
Trump,
sous des déclarations tonitruantes, souvent loufoques, occupe le
terrain sans cesse, comme le fit Sarkozy en son temps. Il sait qu'il
a le soutien populaire et qu'il peut moquer la partie des élites, de
l'autre faction bourgeoise, qui le lâchent ou ne cessent de
comploter contre lui. Il a surtout un souci (très populaire pour le
coup) de donner du boulot aux ouvriers autochtones, tout en donnant
un coup d'arrêt à l'immigration massive, que d'autres pays mettent
en place de fait (cf. l'Italie et la volonté de Macron de bloquer
par des hot shots dans le désert libyen)10.
Cette immigration devenant en effet ingérable. Cet aspect de
protection nationale et de souci industriel était probablement le
principal aspect de ce que l'on nomma au XIXe siècle bonapartisme.
Et cela, Jospin, qui s'est fendu de sa version à lui du « mal
napoléonien », l'ignore ou le passe sous silence. Napoléon
III fît de réelles réformes sociales qui lui valurent la
reconnaissance des paysans et des ouvriers11.
Trump
n'est pas Napoléon III ni Bismarck. Les ouvriers américains n'ont
rien à attendre de lui. S'il leur promet le plein emploi c'est pour
mieux les ressouder à la Nation, ressouder la Nation c'est la
préparer à la pleine guerre. Trump ne transgresse pas les lois de
l'ordre bourgeois. Trump n'est pas plus immonde que ses
contradicteurs de l'Alt Left et ses confrères de l'Alt Right, il
veut par tous les moyens, même militaires, préserver et agrandir
l'hégémonie américaine partout dans le monde.
“Le langage politique est
destiné à rendre vraisemblables les mensonges, respectables les
meurtres, et à donner l’apparence de la solidité à ce qui n’est
que vent.”
George Orwell
NOTES!
1Acronyme
de la « France aux français », ainsi qu'on désignait
les « fachos » à la fin de la guerre d'Algérie et en
1968. On accusait ainsi les gaullistes d'être complices des
« fafs » ce qu'ils contestaient catégoriquement, quand
chacun savait que le SAC gaulliste comptait surtout des gros bras
« fachos ». Relire la presse d'époque en 1973 lors de
l'attaque du FN au Palais des sports par les escouades de la LCR et
des maos... et le compte rendu de la presse.
2Un
certain C. Bourseiller s'était spécialisé, pour le plus grand
profit de la police, dans le décryptage et l'identification de ces
divers « ennemis du système », collaboration dûment
récompensée par une promo comme prof à Sciences-Po.
3Comme
la plupart de ceux qui se considèrent en dehors de la messe antifa
je suis aussi taxé de facho ponctuellement par certains lecteurs
dont je jette les stupidités à la poubelle. Dernièrement une
certaine Gwen Ar Ruz, qui signait aussi G.S . ou Joce Forest –
les trolls s'effacent ou inventent sans cesse de nouveaux faux
profils – m'a traité d'immonde sans connaître la signification
religieuse du terme. C'est vrai je suis impur et me félicite de le
rester. Mais se faire traiter de fou par une folle qui sort de trois
séjours en hôpital psychiatrique me laisse pantois surtout qu'avec
mes « méthodes de facho », j'ai des « délires
persécutoires, accès de diarrhée verbale, érotomanie mâtinée
de mégalomanie ». Ouf « mâtiner » est encore un
terme religieux - révélateur de « possession démoniaque »
et de la confusion mentale d'icelle - propre au fanatisme de cette
concierge pleine de haine du blog « socialisme ou barbarie »
du pauvre Aucordier, ou plutôt bergerie à trotskiens déconfis qui
passent leur temps (inoccupé) à lancer des anathèmes de clavier
ou des bassesses cradingues, radient de leur couple-secte tout ce
qui déroge à leurs oukases sous couvert de « libre
discussion entre révolutionnaires ». Gaffe si vous croisez
Gwendoline la méchante, elle ne mesure peut-être qu'un mètre 55
mais elle est expérimentée racaille: « j'ai grandi dans une
cité de banlieue où je me suis pas mal battue, et j'ai enseigné
dans le 93 pendant longtemps, et je ne compte plus les fois où j'ai
dispersé des émeutes et tenu tête à des caïds. Tu ne me fais
pas peur, je t'attends, guignol ! ». Courage fuyons !
Comme eux dont les pseudos ont curieusement disparu de facebook.
4Mais
je reste modeste, le combat contre les mystifications gauchistes
diverses a été initié dans les sixties par le situationnisme,
mais surtout au plan historique prolétarien par le groupe
Révolution Internationale (puis le CCI) et à un moindre niveau par
les courants de la « gauche italienne », qui ont
toujours considérés que ces enfants adultérins de l'idéologie
bourgeoise n'étaient que des « opportunistes ».
5Cf.
Le coulage de divers ministres corrompus, le bashing incessant de
Hollande, mais aussi de Sarkozy, et l'affaire Fillon. Ce sont les
même médias qui se sont acharnés alors mais qui avaient fabriqué
la candidature (malheureuse) de DSK mais réussi celle, artificielle
et hyper financée, de Macron.
6Lequel
adopta les mêmes méthodes que la trilogie argumentaire des procès
de Moscou pour liquider une grande partie de ses militants
(psychologiquement seulement et c'était à Paris). Dans cette
logique infernale Torquemada n'est jamais satisfait des réponses et
livre sans cesse à la vindicte publique l'accusé jusqu'à le faire
brûler vif. C'est la destinée de tout membre de secte qui ne
réussit pas.
7Toute
grande déclaration, le jour de l'élection du président comme lors
d'une déclaration de guerre, se fait, dans la principale nation
capitaliste du monde, au nom de dieu. L'antifascisme n'en est que le
psaume 39 et 45.
8Le
très décrié conseiller Bannon l'a relativisé et en se démarquant
de Trump : « De même, loin de soutenir le président
Trump dans le cadre de la polémique autour des événements de
Charlottesville, en Virginie, et des mouvements d'extrême droite,
M. Bannon a traité avec dédain ce mouvement nationaliste blanc
qu'il avait pourtant aidé avec Breitbart News.
"L'ethno-nationalisme, ce sont des losers. Ils sont à la
marge. Je pense que les médias leur donnent trop d'importance, et
nous devons aider à les écraser, à les écraser encore plus".
"Ces gars, c'est juste une collection de clowns",
insiste-t-il, au sujet de ces mouvements suprémacistes blancs ».
(http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2017/08/17/97002-20170817FILWWW00013-les-etats-unis-sont-en-guerre-economique-avec-la-chine-soutient-bannon.php)
9J'ai
autant de peine pour l'adolescente tuée en Seine et Marne que pour
la jeune américaine. Sauf que les médias en France se sont hâtés
de conclure que le "foncer dans le tas d'humains" du tueur à la « voiture folle » n'était
pas du terrorisme. On n'en saura pas plus ni s'il a crié « allah
akbar » en percutant la "viande humaine" . L'amalgame peut se marier avec le
complot, le massacre à Nice l'an passé serait plutôt de l'ordre
du fait divers que d'un attentat perpétré par les « comploteurs »
islamistes de daesch. En vérité chaque attentat est confus et
reste l'objet d'une utilisation idéologique, préconçue ou
empirique ; quel est le nombre des attentats déjoués, on n'en
saura jamais rien. Les curés gauchistes américains prétendent
qu'il y a eu plus d'attentats anti-musulmans que d'attentats
islamiques aux USA, mais cela ne nous dit pas le nombre respectifs
d'attentats ratés ni l'ampleur des crimes, le sommet restant pour
l'heure celui de 2001 à New York, téléguidés par des « fachos »
peut-être ? Et de quelle fraction impérialiste bourgeoise en sous-main ?
10Ce
que dénoncent les staliniens de Lutte Ouvrière, pour ne pas se
démarquer de la religiosité gauchiste qui accuse (et n'a rien à
offrir comme alternative). Si LO, (qui pas plus que le NPA ne
s'occupe des actions charitables pour les migrants) et ses
apparentés lilliputiens parvenaient à prendre le pouvoir
(impossible trop nuls et décalés, rassurez-vous) un quart de la
population serait en prison, dont vous et moi et les migrants ces
« petits bourgeois » alpagués aux frontières de l'
« Etat ouvrier ».
11Quand
un politicien, de plus de premier plan en tête de l'Etat, se pique
de jouer à l'historien, c'est pourri de toute manière. Jospin
parle bien de ce qui est loin (1789), tente de se démarquer des
caricatures et clichés du trotskysme sur le bonapartisme (que
Trotsky voyait encore comme partie prenante de la révolution), mais
passe complètement à côté de ce qui a fait son succès,
certainement pas l'autoritarisme et la répression, mais une flopée
de réformes sociales à la Bismarck. En outre, par complicité
ministérielle (?) il ment sur le processus de décolonisation en
faisant croire à une volonté réfléchie de De Gaulle alors que
celui-ci a reçu un pied au derrière par les cartels pétroliers
américains et leur commercial, Kennedy.
DONALD TRUMP REFUSE DE JOUER LE JEU À CHARLOTTESVILLE
RépondreSupprimerBibeau.robert@videotron.ca Éditeur http://www.les7duquebec.com
23.08.2017
L’ARTICLE EST DISPONIBLE SUR LE WEBMAGAZINE http://www.les7duquebec.com/7-au-front/donald-trump-refuse-de-jouer-le-jeu-a-charlottesville/
Premier refus de jouer le jeu du consensus écologiste.
Il y a quelques semaines Donald Trump, en tournée en Europe, brisait un premier consensus savamment orchestré parmi les milliardaires coalisés. Le Président américain a répudié l’accord sur le climat manigancé à Paris (COP 21) par des dizaines de polichinelles politiques avides de sanctionner de taxes et d’impôts-écolos les contribuables « irresponsables », « coupables » du réchauffement planétaire (1). Par son geste fortement médiatisé, l’homme le plus « people » de la planète arrachait le masque à la péripatéticienne « réchauffement climatique » et exposait l’arnaque des surtaxes impopulaires destinées aux multinationales milliardaires. Pourquoi cet homme richissime a-t-il refusé de jouer le grand jeu écologique comme les autres saltimbanques politiques qui bénéficient du soutien de la go-gauche écosocialiste ?
Deuxième refus de jouer le jeu du consensus des bienpensants.
Et voici que Trump récidive. Suite aux incidents de Charlottesville (Virginie), le consensus se forgea instantanément parmi les médias à la solde et les sous-fifres parlementaires. À l’unisson, les polichinelles politiques du monde entier, n’ayant reçu aucun entrainement conséquent, entonnèrent spontanément le cantique antifasciste murmuré par la go-gauche éclectique. Même le milliardaire Carl Icahn, magnat de la finance sur Wall Street, les familles Bush et Clinton, des criminels de guerre avérés, racistes antiarabes forcenés, suppôt du sionisme raciste, ont entonné le refrain antifasciste appris à l’occasion de la Seconde Guerre mondiale où le grand capital international immola 50 millions d’individus afin de déterminer quelle faction aurait l’hégémonie sur l’économie mondiale. Quelques commentateurs perspicaces s’étonnent que ces rapaces politiques, qui soutiennent les hordes fascistes-djihadistes à l’étranger, s’offusquent de les retrouver sur leur parterre aux USA (2).
Et voilà que Donald Trump se rebiffe et refuse de jouer le jeu des partisans de Churchill, de Gaulle, Staline et Roosevelt. Ne comprend-il pas que la crise économique s’amplifiant une nouvelle guerre sera nécessaire; où il faudra former des bataillons d’ouvriers ouvriers comme chairs à canon pour les nouvelles tranchées virtuelles de la guerre nucléaire; qu’il faudra au préalable enfumer la population, désigner et stigmatiser un ennemi abhorré; puis qu’il faudra motiver les troupes de gauche comme de droite et les amener à s’entretuer dans un grand holocauste guerrier mondialiser et atomiser ?
Les boucs émissaires de gauche comme de droite.
Pour assurer ce scénario alambiqué, il est requis de désigner de vilains boucs émissaires à la foule en colère (en colère pour des motifs étrangers à l’affaire, mais qu’importe); de provoquer ces boucs émissaires en déboulonnant soudainement de vieilles statues rouillées datant de la guerre des Confédérés. Puis, d’attaquer ces boucs émissaires manifestant leur hargne contre ce futile méfait public (déboulonner une statue oubliée). Enfin, quelques groupuscules de petits bourgeois gauchisants, sponsorisés, viendront accréditer l’opération, envenimer l’action, exacerber l’animosité, et afficher leur adhésion aux « valeurs » démocratiques partagées par les milliardaires de Wall Street (3), les sénateurs, les représentants au Congrès, leurs médias menteurs, les familles Bush et Clinton, et tous les autres de la Sainte-Alliance « progressiste » mondiale (sic).