Le petit chose, simple
collaborateur d'un ex-président colérique, a grillé la politesse
aux trémolos des uns et des autres de la « famille de
droite ». On nous explique la réaction du « corps
électoral » comme une sorte de prurit cathartique, une
soudaine folie, mais surtout voilà la surprise relativisée comme un « magnifique sursaut
démocratique », car, l'air de rien, le petit chose qui ne
riait jamais affiche soudain tant de qualités consensuelles que la
haute se baisse pour lui tendre la main. C'est tout bénef pour une
classe bourgeoise avec un personnel politique en déshérence, une
gauche bourgeois plombée - non par ses rivalités de personnes
« grillées », comme ce benêt de Macron automatiquement
effacé du tableau par plus thatchérien que lui, mais par sa
« politique de droite » (comme diraient les trotskiens) –
mais surtout par le passage en force grâce aux « élus de la
gauche éternelle, tolérante et antiraciste » d'une loi
travail qui n'est toujours pas digérée par la classe ouvrière,
même si celle-ci pèse peu dans la mystification électorale ;
mystification signifiant imposture et tromperie vénale comme vous
êtes sensés le savoir. Le dictateur Sarkozy n'en voulait pas de cette "primaire" qui ne pouvait que le rabaisser.... comme ce sera le cas pour Hollande s'il passe sous les mêmes fourches caudines si peu sportives.
Même les intellos de
Libération, avec leur empathie pour le multiculturaliste heureux
Juppé, n'ont
rien vu venir, traitant avec mépris « l'austère
pédagogue » Droppy. Ne s'acheminait-on pas soit vers un duel
couru d'avance Hollande/Sarko, soit, quoique plus improbable
Hollande/Juppé. Plus personne ne causait de la monstrueuse Le Pen
dans une équation qui laissait des chances à François II.
Passons d'abord par les
explications psychologiques. La soirée spectacle électoral sur BFM,
animée par le groupe de potes qui se bombardent chacun
« directeur politique » de la rédaction ou de la
réaction, fût relativement clean, avec le VRP sondeur habituel,
honnête et précis. Le seul couac n'aura été que cette grosse bête
de Ruth Elkrief qui négligea l'ancien duel Copé/Fillon en laissant
croire que Fillon était aussi pourri que Copé. Erreur majeure,
l'imposteur pour la course à la prise de tête du parti de droite
bourgeoise, était resté dans « l'opinion » l'arrogant
Copé ; sinon comment expliquer son score lamentable de bon
dernier ? Bref, les « gens » avaient voté
finalement pour un homme au parler franc, pas pour son programme
(Hein ? Ils l'ont même pas lu (les cons, en off) susurrait
Ruth) 3.
Bonne remarque, lors des trois débats préliminaires, Fillon est le
seul à ne pas tenir le discours électoral classique et à se passer
des trémolos habituels : « vous verrez on rasera gratis,
l'ascenseur social sera réparé par un ministre qui aura ôté sa
cravate, etc. ». Mais les journalistes restent superficiels ou
orientés. Ils n'ont pas vu vraiment en quoi Fillon séduisait.
Premièrement, mais cela tout le monde l'a vu, il ne s'énerve
jamais, ou si c'est le cas c'est avec un parfait contrôle de soi et
sans grossièreté comme vous savez qui. Les « gens » se
branlent de l'avenir des communautés locales, du nombre des députés
(quoique Fillon propose de diminuer de moitié ces parasites
sociaux), des histoires de référendum, du nombre de prisons à
construire, de la situation des fonctionnaires, etc. Ce qu'ils
veulent c'est un état des lieux économique, mais sans illusions (et
secondaire en fait) et surtout « civilisationnel », et un
Etat qui ne raconte plus de blagues. Or, comme lors de l'épisode
bonapartiste du filou Copé, on n'a pas oublié que, même sous la
férule de maître SM Sarkozy, le petit chose avait osé dire la
vérité, il n'y a pas si longtemps que cela : « les
caisses de l'Etat sont vides ». Bon, la plupart, comme on ne
connaît rien à l'économie, se sont dits : « pas vrai, y
a plus de pognon, le problème est qu'ils le dilapident en se
succédant au pouvoir ! ». Faux, la dette publique ils se
la refilent les uns aux autres, c'est ainsi qu'on a si souvent
entendu Hollande dire, par exemple : « Sarkozy »
nous a laissé une ardoise de 50 milliards de déficit », comme ce dernier
criait déjà dans sa campagne foireuse version Buisson démodé
«l'ardoise nouvelle c'est 50 milliards de déficit laissés par Monsieur
Hollande ».
Les journalistes qui
n'ont toujours rien compris et qui n'analysent les tendances ou
renversement de tendances que comme le résultat de vengeances entre
ces divers compétiteurs arrivistes, ont essayé de nous faire le
coup de l'intérêt prioritaire des « gens » (comprenez :
ces cons d'électeurs qui en plus ont payé deux balles pour enrichir
un parti bourgeois) était l'économie !
Singulière
interprétation quand on parcourt un peu l'austère programme
économique de M. Fillon. La soupe à la grimace, du sang et des
larmes, aucun cadeau fiscal (éventuellement aux très riches comme
toujours). Le programme de Fillon est cependant plus subtil qu'il
n'en a l'air, ou que l'interprétation qui en est faite par ceux qui
le lisent un peu trop vite par esprit partisan. Prenons la
suppression des 35H, ce n'est pas ce que dit Fillon, il laisse la
porte ouverte aux arrangements, il ment car la moyenne horaire est
déjà revenue à 39 H chez les ouvriers made in France ; c'est
vrai que les 35 heures ont pu dégager un peu moins de 300.000
emplois, mais Fillon ment quand il dit que passer à 39 H permettrait
une grande création d'emplois ; le reproche qui est lui est
fait immédiatement après sa victoire par le clan Juppé – que le
passage à 39 H augmenterait la masse salariale – ne pèse donc pas
lourd, vu le tour de passe-passe4,
et le fait qu'un gouvernement Fillon sera bien obligé, comme
l'anti-syndical Sarko, de négocier au cas par cas, avec précaution
en particulier pour la suppression rêvée des statuts, suivant la
puissance de telle ou telle corporation égotiste. Idem pour
l'annonce de la suppression de 500.000 fonctionnaires. Ah !
supprimer les fonctionnaires, ces parangons de paperasserie et
d'arrogance bureaucratique, cela vous fait rêver tout l'électorat
plouc et artisanplouc ! Dans la réalité je ne connais pas le
moindre Etat moderne qui pourrait se passer d'une masse de
fonctionnaires. Depuis longtemps, les gouvernements successifs
annoncent cette mesure de « réduction du budget de l'Etat »,
comme le miracle attendu, mais qu'on n'atteint jamais. Chaque année
des milliers de fonctionnaires ne sont pas remplacés, le chiffre est
aussi inconnaissable que celui des reconduites de migrants à la
frontière, et Fillon fera comme les autres, il ne diminuera pas
autant qu'il ne le souhaite peut-être pas pour la marche de l'Etat,
mais on aura déjà oublié. L'argument est un argument électoral
ordinaire en direction de la petite bourgeoisie des PME. Avec l'amère
cerise sur le gâteau, contre l'idéologie du mariage pour tous (le
mariage cette institution des plus réacs revalorisé par tout ce que
la gauche et le gauchisme contiennent de transcourants, transgenres
et transgresseurs de la bêtise des divers réformistes radicaux,
miroir aux alouettes pour cristalliser une prétendue différence
entre gauche et droite, mais au niveau sentimental seulement,
lorsqu'elles sont en poste gouvernemental).
Non ce n'est pas sur le
plan de son projet thatchérien (et risqué socialement) que Fillon a
pu séduire, mais, sous ses airs placides, il a marqué le coup
contre l'idéologie moderniste américaine, qui vise à culpabiliser
l'Europe avec la théorie anti-colonialiste réchauffée – et qui,
lorsqu'elle est contestée fait de vous un adepte de la « fasciste »
Le Pen – lors de la confrontation avec un syndicaliste gauchiste
antillais hystérique qui réclamait le remboursement de l'esclavage.
Fillon l'a laissé délirer et a clos l'algarade par un « la
repentance ça suffit » ! Bref mais excellent. Du coup les
départements d'Outre mer ont voté Sarkozy, mais c'est secondaire.
Nul doute que avec son « identité heureuse » Juppé
aurait palabré des excuses, exprimé son souci des canaques et des
malheurs de nos chères populations d'Outre-mer. Le calme et la
franchise de Fillon détonnent d'abord au milieu des autres excités
du peloton. Puis, lors du dernier débat, il ridiculise deux
générations de journalistes habitués à faire les beaux, Pujadas
et Elkabach, en déniaisant leur politique spectacle. Tout est dans
l'apparence, Fillon ne va rien révolutionner du tout comme les
autres, mais un geste, un soupir, une répartie cinglante peuvent
faire gagner des centaines de milliers de voix ; on se rappelle
l'embellie de Bayrou qui avait flanqué quoique légèrement une
baffe à un marmot qui essayait de lui faire les poches.
Autre argument, il est
indéniable que, à droite comme à gauche de l'électorat (ce trou à
rats) et en général était depuis le début TSS : tout sauf
Sarkozy. Juppé sembla immédiatement un moindre mal, mais il
mettait mal à l'aise ce vieux cheval de retour avec sa « politique
jeune », car qui pouvait oublier ce bureaucrate « droit
dans ses bottes » chassé du pouvoir en 1995 ? Lemaire
trop réac, Copé coulé depuis longtemps, NKM follasse... il ne
restait comme buvable que Fillon. A une époque où se décompose
l'idéologie du multiculturalisme nunuche de l'idéologie américaine,
et surtout un repli sur soi identitaire national, les clés de la
politique bourgeoise doivent être refondues et un autre modèle
fabriqué hors du moule flasque européen. Après le Brexit et « l'anti-système »
trumpetiste, ou trumposeur (trompe et imposteur), l'alignement
idéologique sur le principal ogre impérialiste est caduque,
justement grâce au repli intra-muros America. Comme l'a dit Fillon,
à l'heure où la nouvelle diplomatie américaine veut relâcher la
tension avec Poutine, il serait idiot que l'Etat français refuse
aussi l'ouverture à la Russie ; ce renversement de tendance
face au boycott un peu longuet et bizarre des russes, est aussi,
l'air de rien, un argument électoral de poids pour l'électorat des
vieux grigous staliniens et des mélanchoniens qui ont la nostalgie
de la soviétique Russie.
L'argument journaleux et
pipolaire de la vengeance pour expliquer les rivalités entre les
polichinelles de droite ne tient pas vraiment la route. C'est le mode
de fonctionnement de base de la politique bourgeoise certes. Ils
s'éliminent les uns les autres sans ménagement. Chirac avait cassé
Chaban, Noir et Cie. Mitterrand avait cassé Rocard. Hollande a
laissé DSK se casser tout seul. Copé a voulu casser Fillon mais a
raté son coup. Sarkozy croyait casser tout le monde. Blessé que
Chirac ne le prenne pas à nouveau comme ministre d'Etat, Fillon
s'était mis au service de Sarkozy, pour « se venger »,
mais n'avait-il pas peu avant choisi et autre traître de trente ans Balladur ?
Mais ces querelles tombent sous l'obligation de résultat en fonction
d'une politique donnée. Je me rappelle d'un très ancien article de
RI, fin des 70, qui expliquait que depuis la guerre la bourgeoisie
française a toujours été divisée entre une fraction gaulliste et
centriste, la centriste représentant plutôt la haute bourgeoisie la
plus soumise à l'idéologie américaine. Il existe toujours des clivages dans les grandes familles politiques bourgeoises, plus tout à fait les mêmes qu'il y a trente ou quarante ans; le gaullisme n'est plus qu'une vieillerie de la reconstruction, une vague référence qui sert de cache-sexe à la gauche souverainiste et à Zemmour. Disons qu'il y a toujours un clientélisme électoral qui vise en particulier les couches petites bourgeoises des PME, les professions libérales et ce qui reste de la paysannerie, l'UMP gardant cette clientèle (quand PS et résidu du PCF chouchoutent fonctionnaires et corps enseignant), mais avec le centre décentré et rabougri, il n'y a plus vraiment séparation avec les intérêts de la haute bourgeoisie industrielle (affamée à son niveau et en danger). La fluidité , ou l'inconstance de l'électorat en général est le produit de la chute des classes intermédiaires, ou leur dévalorisation.
Le paysage politique français reste marqué en partie pourtant fictivement par ce clivage comique - il y aurait une droite progressiste et une droite conservatrice -, et c'est pourquoi la plupart des médias roulaient pour une alliance Juppé/Bayrou ; comme outre Atlantique pour une Hillary Clinton... Le clan Sarkozy est venu, involontairement, servir les plats à Fillon, en coulant Juppé pour son alliance avec le traître Bayrou (qui a fait gagner Hollande en 2012), symbole de mollesse et d'accommodement politicien. Quand le vrai traître n'était autre que Fillon lui-même, commis revanchard de tant d'humiliations du PN sacré roi de l'Elysée, pour ceux qui se souviennent de l'affaire Jouyet, un énarque de la gauche caviar, vulgaire employé de l'Elysée, pote avec Fillon depuis la maternelle, et qui, lors d'un dîner s'entend dire, confidence de Hollande à ses deux journalistes chargés à leur façon de faire sa promo présidentielle bis : « Allez, allez-y, vous n'imaginez pas tout ce qu'ils ont fait. Avec Bygmalion, les comptes de campagne, les financements... ». Traduction : putain mettez-le au tribunal ce vénal Sarko ! Ce PN ! Cet abruti qui m'a pompé l'air pendant quatre années !5 Comme les journalistes remarquent que le clan Sarkozy n'a pas été dupe de l'innocence proclamée de Fillon, Hollande répond que l'intérêt pour Fillon, pas fou, était de faire passer cela pour un complot de la gauche contre lui6. Mais tout le monde se fichait de l'aigreur du petit chose à Sarkozy, pas par indifférence comme disent les deux échotiers de Hollande mais par... compréhension ; après tant d'humiliations contre, au sens propre, un premier commis d'Etat qui n'aurait pas réagi comme Fillon ? Quelque part je pense que les TSS n'avaient pas oublié cet épisode, nullement en défaveur de Fillon finalement, humainement parlant. C'est de là que provient à mon avis la première chute du clan Sarkozy. Lé référence à cette affaire est posée dès le premier débat ; à la question du journaliste, Fillon avait blémi et sans être loquace avait renvoyé à la décision du tribunal. Fillon avait débuté son sillon à l'estoc contre Juppé et le pauvre Sarkozy : « moi si j'avais été inculpé, je ne me serai pas présenté » ! Et toc ! L'effet ne s'est pas fait ressentir tout de suite chez « l'électorat » mais avec le rebond des autres débats, bien profond (grâce aussi à la dernière estocade du pouvoir relançant les rumeurs sur la valise de billets. Pauvre Sarko au poteau !
Le paysage politique français reste marqué en partie pourtant fictivement par ce clivage comique - il y aurait une droite progressiste et une droite conservatrice -, et c'est pourquoi la plupart des médias roulaient pour une alliance Juppé/Bayrou ; comme outre Atlantique pour une Hillary Clinton... Le clan Sarkozy est venu, involontairement, servir les plats à Fillon, en coulant Juppé pour son alliance avec le traître Bayrou (qui a fait gagner Hollande en 2012), symbole de mollesse et d'accommodement politicien. Quand le vrai traître n'était autre que Fillon lui-même, commis revanchard de tant d'humiliations du PN sacré roi de l'Elysée, pour ceux qui se souviennent de l'affaire Jouyet, un énarque de la gauche caviar, vulgaire employé de l'Elysée, pote avec Fillon depuis la maternelle, et qui, lors d'un dîner s'entend dire, confidence de Hollande à ses deux journalistes chargés à leur façon de faire sa promo présidentielle bis : « Allez, allez-y, vous n'imaginez pas tout ce qu'ils ont fait. Avec Bygmalion, les comptes de campagne, les financements... ». Traduction : putain mettez-le au tribunal ce vénal Sarko ! Ce PN ! Cet abruti qui m'a pompé l'air pendant quatre années !5 Comme les journalistes remarquent que le clan Sarkozy n'a pas été dupe de l'innocence proclamée de Fillon, Hollande répond que l'intérêt pour Fillon, pas fou, était de faire passer cela pour un complot de la gauche contre lui6. Mais tout le monde se fichait de l'aigreur du petit chose à Sarkozy, pas par indifférence comme disent les deux échotiers de Hollande mais par... compréhension ; après tant d'humiliations contre, au sens propre, un premier commis d'Etat qui n'aurait pas réagi comme Fillon ? Quelque part je pense que les TSS n'avaient pas oublié cet épisode, nullement en défaveur de Fillon finalement, humainement parlant. C'est de là que provient à mon avis la première chute du clan Sarkozy. Lé référence à cette affaire est posée dès le premier débat ; à la question du journaliste, Fillon avait blémi et sans être loquace avait renvoyé à la décision du tribunal. Fillon avait débuté son sillon à l'estoc contre Juppé et le pauvre Sarkozy : « moi si j'avais été inculpé, je ne me serai pas présenté » ! Et toc ! L'effet ne s'est pas fait ressentir tout de suite chez « l'électorat » mais avec le rebond des autres débats, bien profond (grâce aussi à la dernière estocade du pouvoir relançant les rumeurs sur la valise de billets. Pauvre Sarko au poteau !
Tout à sa dénonciation
du « traître Bayrou » Sarkozy n'aurait jamais pu
dénoncer l'autre sans paraître diviser « sa famille
politique » ; Fillon était sauf. Par contre, patatras
pour Sarkozy, questionné lors du dernier débat sur les valises de
billets de Kadhafi : « honte au service public ».
Les médias de la gauche au pouvoir en avaient trop fait au dernier
moment, savonnant involontairement la planche pour Fillon.
Le petit chose Fillon
n'est pourtant pas n'importe qui, au niveau de son déroulé de
carrière politicienne, constant et brillant avec son mentor décédé
Seguin. Plus fort encore que Juppé, lui il a fait passer sans mal
les réformes successives de retraite. C'était pas sympa pour les
prolétaires, mais c'est pas rien pour la bourgeoisie. Loin d'être
seul, il a toujours été un « homme de relations »,
apprécié pour sa pondération dans les rapports personnels, et une
froideur qui n'est pas du mépris ; je suis le seul à avoir
remarqué que à la fin du troisième débat, juste au final, le
caméraman l'a saisi en train de faire un clin d'oeil sympa et
souriant à son public. A ce moment là, lui savait qu'il avait
surpassé les autres.
Il peut endosser
tranquillement la tunique d'un Trump propre sur lui, promettre que le
muticulturalisme de l'idéologie US c'est fini, qu'il y aura une
répression suffisante – remercions-le encore d'avoir été le
premier homme politique de l'histoire de France à reconnaître que
les flics sont non producteurs et qu'on les paye par des emprunts
bancaires – que les migrants ne nous feront plus chier, que les
petits tueurs de daech retourneront chez Allah, que les
fonctionnaires feront moins les malins. Au moins ne nous dit-il pas
« moi président vous connaitrez le bonheur » !
Juppé aurait mieux fait
de se désister comme les autres parce qu'il va à la cata, un
deuxième tour ne s'imposait pas sauf à vouloir faire en ses chances
à Hollande, car le programme « pas crédible et pas
réalisable » ainsi qu'il qualifie celui de Fillon, c'est son
programme à lui aussi. Fillon a l'avantage désormais d'être la
synthèse d'un néo-gaullisme, pas orgueilleusement thatchérien
(sinon explosion sociale garantie après les vaches maigres de la
gauche bourgeoise au pouvoir), d'un libéralisme identitaire, plutôt
catho que musulmanophile, bref la bourgeoisie française respire.
C'est mon homme, comme disait Edith Piaf. Même les crabes du panier
de la gauche peuvent se sentir plus à l'aise, ils n'auront pas
besoin de se coaliser en se griffant les pattes. Leur défaite est
assuré. C'est un vrai gringalet qui débarque, mais ils l'aiment
aussi.
Finalement les électeurs font bien de ne pas lire les programmes des compétiteurs bourgeois, cela serait d'abord indigeste, puis rédhibitoire, alors ils choisissent le "plus mieux" dans la pourriture ambiante, et en plus un mec de la trempe d'Edith Piaf: "malgré le mal que l'on m'a fait...". Il faut bien en choisir un en attendant Godot, ou votre révolution prolétarienne qui ne vient jamais, quand les ouvriers continuent à se faire entuber par partis et syndicats de la gauche gouvernementeuse. Et celui-là c'est un bon, il dit tout de go: "je ne vous garantis rien". Un type qui ne peut pas être par conséquent tout à fait mauvais ni complètement pourri.
1Lorsque
l'on cherche son portrait sur google images, dans la majorité des
photos il fait grise mine ou semble sourire contraint et forcé.
2Naguère
les internés d'asiles psychiatriques étaient revêtus d'une blouse
jaune, pour qu'on les reconnaisse de loin s'ils s'enfuyaient.
Derrière son aspect joyeux de couleur (présumée) du soleil, le
jaune est très négatif. Associé aux traîtres, à l'adultère et
au mensonge, le jaune est une couleur qui mêle les contrastes. Le
jaune pâle contrairement au jaune vif s'écarte de ce chemin
régénérateur pour plutôt pointer la maladie, la morosité et la
tristesse. Le jaune est également associé à la puissance, au
pouvoir et à l'ego (c'était la couleur de l'Empereur de Chine).
Or, Fillon, comme tous les hommes politiques accédant au pouvoir
est de l'étoffe des traîtres, comme on le rappellera, même s'il
apparaît finalement comme le vengeur masqué, anti-Sarkozy
inattendu.
3Si
vous désirez consulter rapidos le panel des programmes des
polichinelles de droite, qui ne sont vraiment pas très différents
les uns des autres en fait, le comparateur du Figaro est excellent :
http://www.lefigaro.fr/elections/presidentielles/comparateur/primaires-droite/#
4L'excellent
bouquin des fouille-merde Davet et Lhomme livre bien des confessions
bien plus intéressantes que celles qui ont été jetées en place
publique pour la galerie. Ainsi Hollande explique que cela a coûté
cher de passer au 35 heures, comme cela coûtera pour passer aux 39
H. Ce qui n'empêche pas cette vérité à tuer un syndicaliste
collabo : « la loi sur les 35 H a permis beaucoup de
flexibilité » et « l'annualisation du temps de travail
qui n'était pas possible avant les 35 H ». (page 364)
5Page
448 et suivantes de « un président ne devrait pas dire
ça... ».
6Le
jugement du tribunal déboutant Fillon est un modèle de duplicité :
« la base factuelle était suffisante pour diffuser cette
information », et « l'information découlant des propos
prêtés à François Fillon présente à l'évidence un caractère
d'intérêt général ».(p 454 du Davet et Lhomme).
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