Une guerre peut en cacher une autre et
il y en a tellement en ce moment que les virevoltes et subterfuges de
la propagande s'en donnent à cœur joie ; encore le plein black
out pour la guerre en Ukraine qui avoisine déjà près de 4000
morts (2).
Faisant suite aux meurtres « en
direct » de deux journalistes américains et d'un anglais, le
lâche assassinat d'Hervé Gourdel vient frapper au cœur le citoyen
lambda, le terroriser au profit des visées impérialistes de son
Etat. Aucun des attentats de ces trente dernières années n'avait eu
une telle redondance médiatique, et, malgré les corps déchiquetés
n'avait provoqué une telle émotion qui remise l'Union sacrée à un
conte de fée sans images sanglantes.
Mieux qu'en 14 ou 39 « l'ennemi
est dans notre pays » puisqu'on apprend journellement que des
apprentis tueurs djihadistes reviennent régulièrement au pays après
leur stage d'égorgeurs en Afghanistan ou en Irak (3). Cinquième
colonne du rire du cochon sanguinaire le triste saltimbanque pour
public musulman Dieudonné, évincé de You Tube, s'est réfugié sur
rus tube, pour continuer à défendre l'aspect révolutionnaire des
égorgements, dans la tradition, à l'en croire, de la décapitation
du dernier Capet en 1793.
Alors que l'armada US suivie par le
petit Poucet Hollande fait éclater les corps ennemis à coups de
bombardements qui ne salissent pas les mains des aviateurs kakis, la
presse est le doigt sur la couture du pantalon pour attribuer la
guerre aux seuls mercenaires de l'ombre des pétromonarchies qui
jouent double jeu (elles financent le pseudo « Etat islamiste »
comme elles s'associent à l'armée internationale unie contre le
terrorisme...). On se souvient que la semaine dernière Obama avait
reproché à la France « de payer les rançons » pour
sauver ses otages ; or là il n'était même plus question de
rançon mais les tueurs de l'ombre exigeaient au nom de leurs maîtres
masqués l'arrêt des opérations militaires de la bourgeoisie
française unie derrière Hollande, comme elle l'avait été derrière
le pitre Sarkozy en Libye... L'égorgement de Hervé Gourdel vint
donc rendre un fiefé service au général Hollande. Les meurtres
lâches de l'ennemi servent toujours à renforcer le sentiment
belliciste parmi les populations suivistes ; les bombardements
d'Hitler sur l'Angleterre comme ceux de Churchill sur l'Allemagne
ranimaient toujours l'esprit de guerre chez les victimes du carnage.
REVUE DE LA PRESSE AUX ORDRES :
http://www.challenges.fr/media/20140925.AFP6792/l-assassinat-d-herve-gourdel-une-declaration-de-guerre-selon-les-editorialistes.html
Paris, 25 sept 2014 (AFP) - Le mot
"guerre" est celui qui revient le plus systématiquement
dans les éditoriaux de la presse quotidienne française publiés
jeudi au lendemain de l'assassinat d'Hervé Gourdel, le Français de
55 ans enlevé en Algérie par des jihadistes liés à l'organisation
Etat islamique (EI).
Rares sont ceux à estimer, comme La
Voix du Nord sous la plume d'Hervé Favre, que "nous aurions dû,
comme en 2003, nous tenir à l'écart du guêpier irakien comme hier
du chaos libyen".
"Le mot guerre est aujourd'hui
revendiqué, répété presque avec une sorte de gourmandise par ses
promoteurs. La guerre est banalisée", dénonce également
Jean-Paul Piérot dans L'Humanité.
Dans les Dernières Nouvelles d'Alsace,
Jean-Marc Thiébaut souligne que "cette mort nous rappelle
qu'une guerre mondiale est bel est bien déclarée". Pour
Patrice Chabanet (Le Journal de la Haute Marne) "c'est une
véritable guerre qu'il faut mener. Une guerre totale".
Même analyse dans Le Midi Libre, où
Jean-Michel Servant prévient qu'il s'agit d'un "conflit
planétaire, ultra-violent, pouvant frapper à tout moment, n'importe
où". D'autant que Jean-Louis Hervois (La Charente Libre) le
souligne: "hier, cette haine qui n'a plus de frontières s'est
encore rapprochée un peu plus de nous. Son écho amplifié nous
poursuit partout".
Ce que dit aussi Jean-Claude Soulery
dans les colonnes de La Dépêche du Midi: "les heures de guerre
nous sortent du confort des jours tranquilles".
Au Courrier picard, David Guévart
estime qu'il "est temps de lever le nez pour savoir où l'on va
dans cette nouvelle guerre mondiale".
Plus modéré, dans ses mots en tout
cas, Laurent Joffrin estime pour Libération que "le défi lancé
par ces criminels sanguinaires doit être relevé". Il n'est
"pas question de baisser la garde", assure, pour sa part,
Stéphane Siret de Paris Normandie.
"Il importe de garder notre
sang-froid", souligne le patron de Ouest France François Régis
Hutin même s'il "faut entreprendre, avec plus de force et de
détermination que jamais, la lutte contre ces djihadistes
assassins."
Mais dans La République des Pyrénées,
Jean-Marcel Bouguereau tempère en soulignant que cette "guerre
(...) risque de durer longtemps et de faire bien d'autres victimes."
Pourtant, dans Le Figaro, Philippe
Gélie met en garde que "ni les Français ni les Américains ne
parviendront à extirper le cancer islamiste". "Seul
l'Islam peut en venir à bout, s'il s'en donne les moyens",
ajoute-t-il en regrettant que "jusqu'ici, beaucoup trop de pays
musulmans ont attisé le feu d'une idéologie radicale et
intolérante.
"Ne surévaluons pas notre faculté
à détruire la nébuleuse islamique et la diffusion de son ignoble
idéologie", recommande Jacques Camus dans La Montagne
Centre-France qui pose LA question: "sommes-nous sûrs de
pouvoir éradiquer le mal sans engagement de troupes au sol ?"
BFM, la chaîne info sarkozyste qui
milite avec la fraction financière française pour le retour du PN
sauveur et avec ceux qui ont sponsorisé la merde littéraire de la
folle Trierweiler, fayote un peu plus pour la « communion
nationale » en reprenant à son compte le petit plus d'un
toutou sarkozien maire de Nice, Christian Estrosi, lequel a demandé
à François Hollande de décréter un jour de deuil national en
hommage à Hervé Gourdel, l'otage français dont la vidéo de
l'exécution par des jihadiste a été diffusée mercredi.
Les pétasses Femen, seins nus et
kalachnikovs en plastique au poing, ont manifesté brièvement
mercredi matin sur les Champs-Élysées à Paris pour demander «aux
infidèles» de résister au groupe djihadiste. Devant une
banderole rose, arborant des armes automatiques en plastique
entourées de fleurs, une des Femen a déclaré: «Aux citoyens
français et américains et à tous ceux qui sont menacés par les
djihadistes de l'Organisation de l'Etat Islamique, montrez votre
hostilité aux idées de l'Organisation de l'Etat Islamique».
«N'ayez pas peur d'être politiquement
incorrect ou intolérants», a-t-elle dit. «C'est seulement en
les critiquant publiquement que nous pourrons les détruire.
Infidèles, levez vous contre l'Organisation de l'Etat Islamique»,
a-t-elle terminé.
Jean-Luc Mélenchon a déclaré sur son
compte Twitter: «Tuer un homme sans défense et désarmé est un
acte de lâches et qui le commet n'est pas un guerrier, mais un
assassin.». Ce pauvre trotskien reconvertit en socialo neuneu
individualiste croit à la différence entre guerrier et assassin !
«Vous croyez au déclenchement
imminent de la troisième guerre mondiale ? Pas de panique,
celle-ci a déjà eu lieu, c’était entre 1952 et 1955,
selon le magazine Collier’s (lire cet article). Dans un numéro de
science-fiction du 27 octobre 1951, la revue américaine
livrait tous les détails de ce nouveau conflit, censé éclater
moins d’une décennie après la fin des hostilités de la Seconde
Guerre mondiale. A l’époque, la guerre froide battait son plein,
un équilibre précaire formidablement résumé par la formule de
Raymond Aron : “Une paix impossible, une guerre improbable.”
Nous serions donc revenus soixante ans en arrière. Les mêmes doutes
et les mêmes interrogations resurgissent. “Yes, it could happen
again” (“oui, ça pourrait arriver de nouveau”) écrivait cet
été l’éditorialiste Roger Cohen dans The Atlantic, à l’occasion
du centenaire de la Première Guerre mondiale. En quelques mois, les
perspectives se sont brutalement assombries. Le rêve de Grande
Russie de Poutine, les ambitions territoriales chinoises ou les
exactions des nouveaux barbares (lire cet article), qu’ils
s’appellent Daech ou Boko Haram, font trembler les frontières. Et
quelle est la réponse de la communauté internationale, face à ces
forces guidées par l’appétit impérialiste, le goût de la
revanche ou l’extrémisme religieux ? Elle est faible, et
difficilement lisible, prise entre les errements de la diplomatie
américaine, la faillite diplomatique européenne et les incapacités
d’une machine onusienne à bout de souffle. Oui, les pays
occidentaux ont finalement accouché d’une coalition militaire pour
vaincre l’Etat islamique. Non, bien sûr, la troisième guerre
mondiale n’aura pas lieu. Mais se souvient-on de ce journaliste
anglais, Norman Angell, qui publia en 1910 La Grande Illusion ?
Un essai brillant, écoulé à plus de deux millions d’exemplaires
dans 25 pays, qui démontrait l’inutilité de la guerre. On
sait ce qu’il en advint. Un siècle plus tard, le spectre plane à
nouveau au-dessus de nos têtes. “Le monde ne sera pas détruit par
ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien
faire”, avertissait Albert Einstein. »(4)
Notes:
(1) "Jésus a été mis en croix et il est impossible de dire combien de temps il a mis à mourir. Quelqu'un qui est pendu par les mains meurt atrocement en une heure, par épuisement et suffocation tout en restant conscient. Mais, à cette époque, les gardes, que l'on voit dans les tableaux représentant cette scène, attendaient la tombée de la nuit et, avec leur grande lance, ils coupaient les jambes des crucifiés, en cisaillant en dessous des deux genoux, au niveau des tendons. De la sorte, le supplicié ne pouvait plus s'appuyer sur ses jambes et trouver un peu de repos pour ses muscles. Sans repos, tous les muscles tendus, il ne pouvait plus respirer très longtemps et mourrait vite". (cf. Patrick Pelloux: On ne meurt qu'une fois et c'est pour si longtemps, Les derniers jours des grands hommes, ed R.Laffont 2013).
(2). Déclaration d'Obama, mais le black out reste toujours total sur la dramatique guerre en Ukraine qui ne dépare en rien en barbarie avec ce qui se passe en Irak ou au Mali.
(3).L'affaire des trois djihadistes revenus à Marseille les mains dans les poches sans avoir été arrêtés comme prétendu par le sinistère de l'Intérieur n'est pas seulement ridicule mais autant utile à renforcer la propagande sécuritaire.
(4) Edito brillant du Courrier International.
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