Pour en finir
avec le réformisme étudiant ! Vers une solution révolutionnaire
Dernière heure 24 mai 2012
Depuis le début de la grève étudiante en février dernier,
il y a eu plus de 270 manifestations dont au moins 80 ont été déclarées
illégale. Depuis 30 jours, des manifestations ont eu lieu tous les soirs contre
la hausse des frais de scolarité à Montréal et depuis quelques jours à Québec
et Sherbrooke. Depuis le vendredi 18 mai, des prolétaires, des étudiants, des
parents et des enseignants vont manifester non seulement contre la hausse des
frais de scolarité mais contre la loi 78 qui met de sévères restrictions aux
manifestations et au piquetage des grévistes étudiants devant les cégeps et
universités. Le 22 mai, une manifestation de 300 000 personnes a eu lieu à
Montréal. Rappelons que depuis le début de la grève étudiante en février, il y
a eu 2700 arrestations. Durant la nuit du 24 mai, la police a encerclé
des manifestants et séquestré 518 personnes qui ont passé la nuit menotté dans
des autobus. À Québec, 170 personnes ont aussi été arrêté. Le nombre d’arrêtés
dans d’autres villes nous ait inconnu pour le moment. Un étudiant et trois
étudiantes qui ont placé des bombes fumigènes non-toxique dans le métro le 10
mai, sont accusé en vertu d'une loi anti-terroriste votée en 2001. Depuis le
début de la grève, il y a eu des vitrines brisées de grandes entreprises comme
les banque mais jamais il n’y a eu de vol. La mobilisation des étudiants se
maintient toujours et de plus en plus de prolétaires se joignent aux
manifestations légales ou illégales dans plusieurs villes du Québec. Des
manifestations de soutien ont eu lieu à Ottawa, Toronto, Paris, Cannes et
New-York.
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Retour sur l’appel du premier ministre du Québec, Charest
aux grandes centrales syndicales.
Quand le chat
sort du sac où quand l‘État sort de son sac, ses chats
Il est très intéressant d’étudier le comportement des
syndicats lors de la négociation étudiante avec l’État.
Charest connaît bien ses alliés. C’est pour cela qu’il a
invité les dirigeants syndicaux : Arsenault de la FTQ, Parent de la CSQ et
Roy de la CSN.
Selon Michel Arsenault, qui a expliqué aux
négociateurs syndicaux étudiants « que négocier, c'est concéder. Ça prend un rapport de force que tu
puises dans la mobilisation. J'appelle ça: monter le chat dans le poteau… »
La mobilisation des syndicats, on connaît ça très bien,
c’est mobiliser de façon divisée, secteur par secteur, usine par usine
autrement dit un chat à la fois et chacun sur son poteau. Comment se fait la
montée du chat ? par des pressions plus ou moins inutiles sur des députés,
par des grèvettes d’une journée ou deux comme c’est le cas lors des
négociations dans le secteur public. Dans le secteur privé c’est laisser les
prolétaires seuls comme ce fut le cas à Shell ou au Journal de Montréal.
Ailleurs dans le monde, les syndicats font la même chose.
Le but des trois chefs appelés à la rescousse par Charest
était de convaincre les leaders syndicaux étudiants d’être capable de redescendre le chat du poteau selon Arsenault. En plus d’accepter des négociations secrètes ce
qui au départ fait toujours le jeu des patrons, les leaders étudiants
abandonnaient la lutte contre la hausse des frais de scolarité.
Très conscients que les leaders étudiants avaient fait un
recul énorme, les trois dirigeants se sont exclamés suite aux vérités lancées
par Charest et par la ministre Beauchamp (qui a démissionné) qui se sont vantés
de n’avoir cédé pas devant les étudiants.
Arsenault : «Quand
tu attrapes un gros poisson et qu'une personne te demande où tu l'as pêché, tu
réponds: dans le lac, ferme ta yeule. C'est la même chose au lendemain d'une
négo, l'employeur se tait jusqu'à la fin du vote. C'est pas compliqué, tu
fermes ta yeule!»
Le gros poisson attrapé... les étudiants, Charest et les syndicats pensaient que les
étudiants seraient dupes mais ils ont rejeté massivement "l'offre" de
l'État malgré que les chefs étudiants aient eu une attitude neutre.
Et Parent : « C'était une comédie d'erreurs. J'avais l'impression que Charest avait
pris un fusil et avait tiré dans sa chaloupe. C'est comme s'il avait dit aux
étudiants: "On vous a fourrés et on est bien contents."» Et
Parent plus hypocrite encore que Charest, il ne fallait pas le dire.
Voilà le rôle des syndicats de combat ou non :
servir d’éteignoirs des luttes en les isolant et en montrant au patronat et à
l’État comment fourrer les travailleurs et les étudiants. À part des discours
pour endormir, les syndicats n’ont fait aucune grève de solidarité avec le
mouvement étudiant. Il faut dire que les syndicats étudiants sont de bons
élèves de leurs grands frères en continuant à isoler le mouvement étudiant des
revendications historiques de la classe ouvrière.
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Tract distribué lors de plusieurs manifestations
étudiantes.
La crise économique fait ses ravages aux quatre coins de
la planète. La bourgeoisie mondiale tente évidemment d’instaurer des plans
d’austérité afin de tenter de rétablir ses taux de profits et ainsi réactiver
l’accumulation du capital. Ces plans crasseux sont voués à l’échec tellement le
capitalisme est aujourd’hui en complète décrépitude. Mais la bourgeoisie reste
toujours maîtresse absolue de la société, tant au niveau social que politique,
et se débat violemment pour maintenir sa domination. Les plans d’austérité,
souvent dernier souffle de la bourgeoisie, créent un processus intense de
paupérisation chez de nombreuses couches sociales. Le prolétariat voit ses
conditions de travail et de vie se dégrader et ses salaires stagner, sinon
diminuer. La petite-bourgeoisie est flouée et les couches moyennes se voient
nettement se prolétariser. C’est cet effet de paupérisation au niveau
international qui est à la base des divers mouvements des indignés de la Tunisie
à l’Espagne en passant par Montréal. Cependant, dans les divers mouvements des
indignées, ce sont les couches moyennes et la petite-bourgeoisie qui mènent le
bal politiquement, ce qui explique leurs revendications illusoires : la gauche
caviar (genre Québec Solidaire) nous ressasse invariablement son « capitalisme
à visage humain », comme si le problème n’était que la « finance amorale » et
non pas le capitalisme comme tel.
Les étudiants sont aussi du lot des victimes des plans
d’austérité capitaliste. En effet, avec la hausse des frais de scolarité, leurs
conditions de vie vont se dégrader. Ils auront encore plus besoin de se trouver
des jobs à temps partiel pour un salaire ridicule. Bref, les étudiants venant
des milieux modestes seront, et c’est déjà largement le cas, de plus en plus
des prolétaires à temps partiel!
La lutte pour la gratuité scolaire est légitime aux
premiers abords. Les étudiants doivent cependant dépasser cette revendication
qui vise en réalité la mobilité sociale et diriger leur lutte contre la société
de classe, le capitalisme. Les syndicats, que ce soit l’ASSÉ ou la FECQ/FEUQ,
veulent les entraîner dans une lutte illusoire, soit pour la gratuité scolaire,
soit pour un autre gel des frais de scolarité. Cette lutte est vaine, une voie
de garage, puisqu’elle n’est pas une lutte dirigée contre le capital, mais une
lutte pour une autre forme de capitalisme, un « capitalisme à visage humain »
et une « éducation humaniste » réactionnaire. Que l’éducation soit gratuite et
publique ou privée et chère, le capitalisme, lui, est toujours debout. On
essaie de faire croire que la hausse entraînera une commercialisation de
l‘université la rendant dépendant du capital. Mais, l’université est déjà
bourgeoise et a déjà comme fonction la reproduction des classes sociales. En
effet, l’université n’est en rien indépendante du capital, elle fut
historiquement constituée et financée par l’État bourgeois pour le maintien de
sa domination tant au niveau technique qu’intellectuel.
Plusieurs étudiants constatent que ce ne sont pas les
libéraux avec leur hausse des frais de scolarité qui sont seulement à condamner
mais le système capitaliste entier. Plusieurs manifestants constatent aussi que
la police est là pour défendre l’état et la propriété privée des capitalistes.
Un étudiant qui manifestait pour la première fois a eu un œil crevé par les
forces policières à Montréal, une dame agée
s’est faite matraquer parce qu’elle défendait, lors d’un
encerclement policier à l’université du Québec en Outaouais, une étudiante qui
avait osé uriner dans un coin. Pendant ce temps la ministre de l’éducation
dénonce la « violence » de manifestants qui brisent les vitres de
grosses banques. La réponse de l’État depuis les 2 mois de grève a été le
poivre de cayenne, les gaz lacrymogènes et les coups de matraque pour finir par
offrir la même augmentation des frais de scolarité sur 7 ans au
lieu de 5 ans. C’est une génération perdue pour le capitalisme car il n’a rien
à leur offrir. Mais les étudiants résistent en attaquant un poste de police au
centre ville de Montréal et comme dans plusieurs villes, ce sont les
pires symboles du capitalisme qui sont la cible des manifestants comme les
banques, les chambres de commerce et les bureaux des ministres et députés.
Cependant, il faut que le mouvement étudiant rompe avec
les attitudes corporatistes et carriéristes du mouvement étudiant officiel. La
prolétarisation les oblige à faire de l’agitation autant à l’université, au
cégep que sur leurs lieux de travail. Les étudiants restent encore cantonnés
sur leur propre lutte, ils n’ont pas fait le lien avec la classe ouvrière. À
part une manifestation avec les travailleurs d’Aveos, rien de concret n’a été
fait. Ce ne sont pas les lieux de travail qui manquent. Plusieurs prolétaires
ont perdu ou perdront leur emploi ou sont en lock out chez MABE Canada, Merch,
Rio Tinto, Electrolux, Rocktenn, Papiers White Birch et bien d’autres. Le
mouvement étudiant doit faire le lien et manifester son soutien à la lutte des
travailleurs, c’est seulement la classe ouvrière qui peut mettre fin à la
crise. Il faut aussi que celui-ci sorte du cadre nationaliste dans lequel les
syndicats et les partis politiques bourgeois veulent maintenir tous ceux qui
sont en lutte contre le système capitaliste en crise.
Les étudiants doivent faire leurs les revendications
historiques du prolétariat qui commencent à peine à surgir : la destruction du
capitalisme pour sauver l'humanité et édifier une nouvelle société sans classe,
sans État et sans frontière, donc sans exploitation et sans guerre.
Nous invitons les étudiants à nous contacter pour
renforcer les forces révolutionnaires internationalistes.
Les Communistes Internationalistes –
Klasbatalo
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