"La suppression de la propriété privée... suppose, enfin, un processus universel d’appropriation qui repose nécessairement sur l’union universelle du prolétariat : elle suppose « une union obligatoirement universelle à son tour, de par le caractère du prolétariat lui-même » et une « révolution qui (...) développera le caractère universel du prolétariat ».
Marx (L'idéologie allemande)

«Devant le déchaînement du mal, les hommes, ne sachant que devenir,
cessèrent de respecter la loi divine ou humaine. »

Thucydide

dimanche 19 janvier 2025

De la misère sexuelle en milieu immigré


Landru l'homme au 283 femmes

« Je préfère aller chez une française. Les femmes arabes, je préfère ne pas les fréquenter, car j’aurais honte de coucher avec une musulmane en France ». anonyme immigré

« Le travail, la vie, ce n’est rien si je ne peux pas faire l’amour ; c’est comme la mort ». immigré anonyme

 

 Nous pouvons affirmer, sans grand risque de nous tromper, que l’immigré en France est, après l'ouvrier et le chômeur, l’être le plus universellement méprisé. Si les raisons pour lesquelles on le méprise sont souvent de fausses raisons qui relèvent de l’idéologie dominante, les raisons pour lesquelles il est effectivement méprisable et méprisé du point de vue des clowns Zemmour et Le Pen sont refoulées et inavouées. Les tenants de la fausse contestation bobo savent eux pourtant les reconnaître, et s’y reconnaître. Ils inversent ce vrai mépris en une indifférence complaisante à la misère sexuelle. Ainsi l’impuissance du wokisme de gauche se pâme devant la prétendue éternelle culpabilité de la colonisation, et les sectes trotskiennes et féministes effectivement déclinantes (des Mélenchon et Poutou) se disputent jalousement un appui indifférentiste mais moraliste antifa ubuesque . Nous montrerons les raisons de cet intérêt pour les immigrés asexués et comment elles participent positivement à la réalité dominante du capitalisme dégénéré en religions débiles, et nous emploierons ces lignes à dénoncer un aveuglement volontaire : la sacralisation ne suit pas d'autre chemin que la désacralisation. :

Pas de vraie analyse du problème sexuel des immigrés dans la plupart des études publiées sur le web depuis des décennies. Une étude spécifique se contente de livrer les statistiques sur le débuts de l’activité sexuelle avant et après la migration, l’âge du début pour les jeunes femmes et les jeunes hommes mais rien sur le « marché sexuel » dans la métropole et les possibilités de rencontre. C’est encore pire dans l’ouvrage 1977 de Tahar Ben Jelloun qui ne fait que disserter sur l’impuissance du fait de l’expatriation, de la délocalisation ou des accidents du travail !?

 En matière d'immigration et de traitement de celle-ci le discours dominant est toujours assourdissant et mensonger. En 1977, sous le règne de Giscard d'Estaing, le régime s'apprêtait à prendre des mesures pour suspendre l'immigration familiale, qu'il n'a jamais prises, qu'il prétend envisager seulement 2025 . Discours fallacieux car, comme me l'ont témoigné mes amis manœuvres maghrébins, depuis des années ce regroupement est remis en cause, freiné aux douanes, et implique donc comme jadis que ce sont des groupes d'hommes sans femmes qui viennent travailler en France, avec tout ce que cela signifie comme privation affective et sexuelle (même si le portable abolit les distances auditives).

A l'époque le livre de Tahar Ben Jelloun1 fait figure d'importun en ce qu'il ose aborder un sujet indifférent à la gauche et à la droite bien-pensantes. Il aborde la question de la misère sexuelle des travailleurs immigrés, pas des racailles immigrées ni des maquereaux immigrés (que les cliques wokistes actuelles confondent et mélangent)

La publicité de l'ouvrage semblait engager le lecteur à ouvrir les yeux sur cette misère sexuelle et à sortir des redites sociologiques asexuées

« On a abondamment parlé du logement, de la santé, des conditions de travail, de l'absence de formation, mais presque jamais des files d'attente, le samedi et le dimanche, des Maghrébins dans les bordels de Pigalle et de Barbes. Tahar Ben Jelloun ose le faire, non pour nous apitoyer, nous culpabiliser, ou dénoncer le scandale. Plutôt, pour nous faire comprendre un aspect particulier de cette misère sexuelle, lorsqu'elle conduit certains exilés à une impuissance, considérée comme voisine de la mort : "la vie, ce n'est rien si je ne peux pas faire l'amour. C'est comme le cimetière ».

Or non seulement l'objet du livre esquive la question du regroupement familial et son éventuel lien avec une misère sexuelle maritale, voire polygamique mais il ne traite de la question que d'un point de vue clinique et à savoir par le petit bout de la lorgnette de l'impuissance masculine. Il est incapable de s'élever au niveau global et sociétal du problème En outre, comme simple vacataire d'un centre de médecine psychosomatique iJelloun révèle qu'il n'y connaît rien et ses conseils aux impuissants sont à mourir de rire : massez-vous la verge.

La publicité de l'éditeur est encore plus consternante, mélange de mépris colonialiste pour ce superstitieux arabe (il n'imagine pas que « c'est la faute à son psychisme ») et d'un racisme de gauche pas encore féminisable (« pour un maghrébin seule compte la puissance sexuelle »?)2 .

Parler du désir sexuel des immigrés à l'époque affolait certainement les délires de l'extrême droite, mais de la même manière qu'aujourd'hui tout viol est attribué à un immigré prioritairement. Mais là n'était déjà pas le problème. L'étudiant Ben Jelloun, future vedette de l'intelligentsia de la gauche bourgeoise ne s'est jamais placé du point de vue de l'ouvrier immigré qui débarque sans femme et qui, comme tout homme, veut, dans l'ordre ou le désordre : un travail, un logement et une femme.

Lorsqu'il descend du bateau à Marseille le jeune immigrant n'est pas en général impuissant. L'impuissance n'est pas une maladie spécialement répandue ni référentielle pour cette partie de la population. La question était et reste : que vais-je faire et devenir dans la société française  et par conséquent aurais-je droit au plaisir sexuel, ou plus romantique, à l'amour ?? Surtout que dans mon pays de généraux mafieux et de magistrats islamiques pas question de causer sexualité.

Ben Jelloun, au lieu de poser le problème sur le terrain de la rencontre ou plutôt de l'opposition entre deux cultures - et surtout sur le plan de la socialisation et des possibilités de communication, de rencontres, etc. - nous peint un immigré déjà réduit au bordel et du coup impuissant, puis, plus pervers, notre auxiliaire du blabla veut soigner « sa volonté »3 .

Le problème sexuel de l'immigré est réduit à l'impuissance de quelques uns. Imbécillité qui ramène et réduit le problème à une question de guérison pour un sujet qui est avant tout social, politique et humain. Une seule critique à l'époque, Martine Charlot, a dénoncé, mais en partie seulement, la supercherie4.

Cette thèse qui commençait sur un plan strictement médical, dont faux politiquement dès le départ, se déguisait aussi sous un langage ambigu, à la mode gauchiste néo-marxiste de l’époque:

« Ils ne trouvent en France aucune structure d’accueil sinon celles qu’impose la logique du capitalisme, c’est-à-dire des structures qui garantissent la rentabilité au mépris de l’humain, au mépris de la vie affective et sexuelle des immigrés ».

En voilà une idée bonne qui aurait dû commencer et déterminer un ouvrage vraiment politique et non pas d'aide soignant superficiel et ergoteur.

Des remarques d'importance prioritaires du point de vue méthodologique sont parsemées comme pétales de rose au milieu d'un discours psychologique de cacahuète, lorsque Jelloun remarque que la misère sexuelle que connaît l’immigré est comparable à celle que peut vivre un paysan d’une région sous-développée (sic) en France. Ceci dit en passant car on doit subir à la queue leu leu des interviews qui ne se concentrent  que sur l’impuissance (universelle?) et les troubles dans les testicules (problème très politique). Où le seul traitement apparaît être la masturbation.

Comme thérapeute incompétent et charlatan, Jelloun se pose là :

« Depuis qu’il ne va plus au bordel, il se masturbe, mais il se plaint d’avoir des éjaculations douloureuses. Je lui conseille de se masser la verge ». Il se permet des essentialisations bizarres et infondées : « Pour la mentalité maghrébine , seul le corps peut être atteint ». Il nous a fait le même coup plus haut on s'en souvient avec la « puissance sexuelle » supposée premier attribut du migrant. Il peut continuer sa diversion en focalisant sur l'islam au sortir de la société religieuse ascétique, mais toujours aux dires de « certains » pas de le lui, en tant qu'adorateur du roi du Maroc et d'Allah5 après son ascension littéraire et bourgeoise.

 PERMISSIVITE OCCIDENTALE ou envie d'échapper à la mafia étatique et à l'islam rigoriste ?

« Il est incontestable que l’émigré nord-africain considère les sociétés européennes comme des sociétés permissives où l’homme n’a pas la prééminence manifeste sur la femme (…)  la femme française ou européenne est souvent considérée comme femme de zina (péché), c’est-à-dire à la portée du désir. Elle est assimilée à une civilisation qui « avance techniquement mais recule dans les mœurs ».

 D'abord tous les immigrés nord-africains ne sont pas obligés de penser la même chose. Ce n'est pas l'idée de permissivité française ou européenne qui motive mes jeunes amis ouvriers sur les chantiers, mais de liberté d'aller et venir, liberté plus que restreinte aux pays des généraux mafieux surtout en Algérie. On a encore affaire à une projection d'intellectuel bobo hors des réalités, hier comme aujourd'hui.

De même lorsqu'il nous assure que les travailleurs nord-africains sont victimes du colonialisme et du racisme, voici ce que répondent mess amis kabyles et algériens :

- la colonisation, on s'en fout, c'est du passé ! Le racisme en 2025 ? Pas du tout, les gens nous respectent et nous aiment bien6.

C'est lorsqu'il veut justifier sur le plan politique sa focalisation sur quelques patients (qu'il est incapable de soigner, et à l'époque on n'avait pas encore inventé le viagra) que ce petit-bourgeois, précurseur des thinks tank de la gauche caviar démolisseur de la notion de classe ouvrière et promoteur d'une spécificité immigrée, sombre dans le ridicule. Les travailleurs immigrés seraient étrangers à la lutte des classes car...plus pauvres, et voués à se castrer par les accidents du travail. Plus débile tu finis en HP :

« C’est peut-être parce qu’ils se sentent étrangers à la lutte des classes en France (les travailleurs immigrés n’ont pas les mêmes moyens, ni les mêmes raisons pour lutter contre le grand capital que leurs camarades européens ; il existe bien sûr une solidarité collective, mais on constate qu’il existe aussi de grandes différences économiques et sociales entre la classe ouvrière européenne et le prolétariat importé) que certains travailleurs  transplantés avec violence expriment leur désarroi et aussi leur impuissance politique par le trouble psychique (…) on peut interpréter au niveau symbolique l’accident du travail comme le début d’une espèce de « révolte passive » qui passe par son propre corps : une mutilation symbolique ».

SE CONTENTER DE PARLER DE SEXUALITE DE SUBSTITUTION EST EXONERER UN SYSTEME QUI FAVORISE L'ISOLEMENT

 Toutes les questions sexuelles sont traitées finalement comme des maladies, en finassant et en théorisant dans un domaine, la sexualité, où Jelloun est aussi nul.

« D’une façon générale, l’homosexualité est une pratique courante au Maghreb, mais jamais affichée ». Oui mais c'est une généralité partout, même encore ici où elle reste considérée anormale. Sauf peut-être dans les prisons... Hérésie du point de vue freudien que de considérer l'homosexualité comme une réponse à la « répression » des mœurs !

A coup de « il faut savoir » et « selon certains » l'homosexualité serait une « sexualité de substitution »7 . Ce n'est pas faux en soi, mais pourquoi ne pas faire le lien avec l'expatriation et l'impossibilité de faire, pour la plupart, des rencontres hétérosexuelles ?

Ce serait alors la « guérison » par l'homosexualité !!!

Idem concernant le recours à la masturbation, mais vue encore (en 1977) comme une alternative condamnable (habitude malheureuse...qui rend sourd) :

 « Les pratiques solitaires sont entourées des mêmes tabous et interdits dans la société maghrébines que dans toute autre société ». « Le manque de contacts entre filles et garçons, le manque d’argent pour fréquenter les prostituées font que la masturbation s’installe chez les jeunes en tant qu’habitude malheureuse, culpabilisante, honteuse, inavouable. Il est à peine excessif de dire que tout le monde se masturbe ou s’est masturbé une fois dans sa vie, chose naturelle et normale. »

Tout le monde se masturbe mais c'est une blague de laisser dire que l'onanisme serait aussi « compensatoire » comme l'homosexualité ! L'ouvrage n'est donc pas à la hauteur de son titre « la plus haute des solitudes » pourtant génial. Parce qu'il place la question de la misère sexuelle ses immigrés sur le plan médical, psychologique et déjà avant-coureur des théories sur le genre, les bisexualités et tout le tintouin wokiste. Pour résumer grossièrement : tu trouves pas de femme (chercher femme n'est-ce pas ringard?), va donc voir du côté des homos ou branle-toi !

UNE ISSUE SOCIALE ET POLITIQUE... ?

Indépendamment des périodes successives, les demandes de rencontre depuis Landru dans le

petites annonces de Landru

chasseur français jusqu'à Meetic, ont toujours été aléatoires, risquées, décevantes ou parfois heureuses. Pognon, beauté, argent, ces trois mamelles du désir ont toujours là. Nous sommes tous devenus des étrangers au système dominant, immigrés de l'intérieur comme de l'extérieur, amoureux transis comme amoureux sans amour. Il n'y a plus les bals d'antan mais de multiples moyens informatiques qui tuent le plaisir. Des différences culturelles ont la vie dure mais sont aussi une réalité. La réputation des arabes et des turcs comme violents avec leurs femmes. Le nombre de violeurs étrangers majoritaires en prison ; ce qui est aussi compréhensible du fait de la misère sexuelle consubstantielle à « l'organisation sociale » de la solitude, couplée à ce nombrilisme généralisé des individus cornaqués par l'idéologie capitaliste. Mais chaque problème de faits divers présente un risque de généralisation abusive voire de putasserie politique.

Une solution ?

Oui mes amis prolétaires nord-africains, venez chez moi samedi, je ferai venir des femmes sympas. 


NOTES

1Ben Jelloun (Tahar), La plus haute des solitudes (misère sexuelle d'émigrés nord-africains) Le Seuil, Paris, 1977.- Coll. Combats 175 p

2« Après avoir essayé les remèdes traditionnels et les exorcismes, ils se confient à la médecine occidentale dont ils attendent un miracle. Ils n'imaginent pas un instant que leur psychisme puisse être en cause. Ils accusent les sorts, l'influence maléfique des femmes françaises, un accident de travail, le climat du pays d'exil. Il y a quelque chose qui atteint une virilité autrefois sans défaillance : la radio devrait déceler la présence et l'origine du mal, les piqûres l'éliminer. Ils supplient que l'on trouve le remède qui leur rendra la vie. En effet, pour le Maghrébin, la puissance sexuelle, c'est ce qui permet, avant tout, d'exister comme homme véritable. Sans elle, on n'est plus rien. C'est ce qui permet d'affronter le père, de répondre au désir de la mère, de soumettre la femme à son pouvoir, d'engendrer, de connaître le chemin de la jouissance . Si l'on peut, en exil, conserver cette puissance, rien n'est perdu. Si elle vous abandonne, on n'existe plus : "le sexe, c'est le. vie, c'est ma vie, si je le perds, je meurs". En émigration, le désir du travailleur immigré est nié. Il existe pour devenir une machine. S'il laisse entrevoir son être désirant, il fait peur et la violence raciste à son endroit redouble ».

3« Il lui reste la satisfaction clandestine chez les prostituées ; mais c'est une satisfaction coupable, condamnée par le milieu d'origine, et répugnante par ses conditions : cinq minutes sans tendresse pour de l'argent soustrait à la famille. Ou c'est la masturbation, ou bien encore, la pire des hontes, l'homosexualité. Alors, l'émigré maghrébin développe en lui, sans le savoir, la "volonté" de ne plus exister sexuellement, de ne plus être présent au monde par la dialectique de la jouissance et aussi, de ne plus se perpétrer par une nouvelle progéniture". Il est devenu impuissant, et c'est sa "volonté" qu'il faut soigner « .

4« Au départ, il s'agissait d'une thèse de troisième cycle. Pour la rendre consommable, et supportable à un large public, on a surtout retenu de courtes monographies et des témoignages d'émigrés qui décrivent leur impuissance sexuelle. On ne trouve à peu près rien d'autre : néanmoins, les émigrés ont dû parler d'autre chose, de leur logement, de leur travail, du racisme. La totalité des propos de quelques-uns d'entre eux -et non la succession de trop nombreux cas assez semblables et trop rapidement présentés -aurait aidé à mieux comprendre. Il est dommage également que les analyses d'inspiration psychanalytique de l'auteur aient été réduites à quelques pages. »

5« Les relations sexuelles en dehors de la légitimité et religieuse sont sévèrement réprimées, du moins en principe ; la prohibition du Zina (adultère) est invoquée par certains pour expliquer en partie la pratique de la polygamie ».

6« L’analyse qui consiste à rendre responsable le colonialisme de la situation actuelle des pays maghrébins, obligés d’expatrier une partie de leur prolétariat, est plus le fait des intellectuels que des travailleurs immigrés ». Elle reste cependant vraie. L’immigré rend souvent responsable la France pour ce qui est de sa situation ». Or, après de multiples entretiens je peux confirmer que c'est faux même en ce moment de déchaînement orienté et policier de l'idéologie bâtarde du nationalisme algérien.

7« Considérée par certains comme une sexualité de substitution, l’homosexualité est une réponse à la répression qui sépare les sexes et surtout veille à ce que les jeunes filles arrivent vierges au mariage ». « …il faut savoir que, comme me l’ont confirmé plusieurs  maghrébins, l’homosexualité est considérée dans bien des cas comme une preuve supplémentaire de puissance sexuelle et parallèle à l’hétérosexualité ; elle est considérée dans bien des cas comme une étape rendue nécessaire par le manque de rapports avec l’autre sexe chez les adolescents ».

« l’homosexualité, quand elle n’est pas doublée d’une pratique hérérosexuelle, reste considérée comme une transgression par rapport à l’ordre établi ».

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