« Grâce à la méditation américaine, Israéliens et Libanais ont trouvé un accord pour la délimitation de leur frontière maritime et de leur zone économique exclusive. Les enjeux sont de taille: l’exploitation des gisements off-shore et la stabilité régionale. TotalEnergies qui exploitera le gisement côté libanais devra reverser des royalties à Israël.(24 octobre 2022) Gaz en Méditerranée: l'Israël et le Liban signent un accord - Challenges
J'ai consacré plusieurs articles au bouffon Trump. Mais entre alertes au « danger Trump » et il sera « le roi du monde », il faut raison garder. Dans mon article du 17 août 2017 – Trump est-il immonde ? - j'avais cité Orwell : “Le langage politique est destiné à rendre vraisemblables les mensonges, respectables les meurtres, et à donner l’apparence de la solidité à ce qui n’est que vent.”
L'immonde éradication de Gaza
Oui on peut affirmer cette fois-ci que Trump est immonde. Il a annoncé ce matin qu'il suffit de « faire le ménage », expulser les 1,5 millions de personnes vivant encore au milieu des décombres ; «excellente idée», pour le colon ex- ministre israélien d’extrême droite Bezalel Smotrich. Il ne s'agit plus de nommer le massacre à Gaza, tabula rasa génocidaire des populations civiles mais d'un « site de démolition », une vulgaire décharge selon le bouffon à la moumoute. Lequel s'est par après adressé à deux de ses vassaux, le roitelet Abdallah II de Jordanie et au despote égyptien Abdel Fattah-al-Sissi : «Je préférerais m'impliquer avec certaines nations arabes et construire des logements à un autre endroit où ils pourraient peut-être vivre en paix pour une fois», a ajouté le président américain. Il leur a suggéré que le déplacement des habitants de Gaza pourrait être «temporaire ou à long terme». La grande majorité des 2,4 millions d'habitants de Gaza ont été déplacés, souvent à plusieurs reprises par la guerre déclenchée par l'attaque du Hamas contre le sud d'Israël le 7 octobre 2023. Mais tout porte à croire qu'il s'agit d'un déplacement définitif, si l'on réfléchit au laisser-faire criminel du 7 octobre par l'Etat colonialiste juif ; en y ajoutant les déclarations des vigies désarmées, ces jeunes otages libérées qui avaient prévenu (la veille de l'assaut des tueurs du Hamas) mais en vain le boucher Netanyahou. Ce déplacement se sert de la menace terroriste islamique et du refrain supposant les juifs éternellement menacés sur la terre entière. La vraie raison est très prosaïque et parfaitement cynique, de plus elle balaie totalement l'explication psychologique radotée comme décomposition par un infime petit groupe qui se prétend marxiste. On la détaillera plus loin. Les juifs en Palestine c'est comme si on y avait mis des auvergnats (lire mon analyse de la création de leur Etat artificiel, aussi improbable finalement qu'un futur Etat palesinien) : cf. Une nouvelle drôle de guerre offshore, 28/10/24. Le prolétariat universel : Résultats de recherche pour GAZ EN méditerranée (proletariatuniversel.blogspot.com)
Evidemment les colons israéliens et leur mentor impérialiste n'ont pas encore complètement gagné. Mais la provocation, comme celles qui concernent le Goenland et le Canada, vise à provoquer des « indignations nationales », et dans le cas du Moyen Orient à provoquer des manifestations impuissantes en faveur d'un impossible Etat palestinien confettis. Et pour sûr accroître la montée de l'antisémitisme. Enfin et surtout, depuis les terroristes nationalistes jusqu'aux pitres des troupes de Mélenchon, ce sera l'occasion rêvée pour l'ouverture de nouvelles campagnes contre cette extrême droite, soutenue par Trump, qui monte irrésistiblement contre « le droit des peuples »1. D'emblée le Bonaparte américain, immigré d'Ecosse, a refilé des tonnes de bombes à l'Etat colon, gage de paix comme promis par le bateleur de foire l'an passé !
L'élection de Trump signifierait-elle un affaiblissement de l'empire américain ?
Rien n'est plus faux. Le petit groupuscule qui imagine depuis des lustres un affaiblissement un affaissement de l'impérialisme américain se fourre le doigt dans l'Oeil2. On peut se marrer à le voir réitérer cette fable du « repli du gendarme américain »:
« L’élection de Trump est un véritable camouflet, le signe que la bourgeoisie perd de plus en plus le contrôle sur son jeu électoral et ne parvient plus à empêcher un trublion irresponsable d’accéder aux plus hautes fonctions de l’État ». (…) « l’approfondissement de la crise du capitalisme et l’impuissance croissante des États à maîtriser la situation, que ce soit sur les plans géostratégique, économique, environnemental ou social, n’ont fait que renforcer l’instabilité politique à travers le monde : parlements écartelés, populisme, tensions entre les cliques bourgeoises, instabilité gouvernementale… Ces phénomènes témoignent d’un processus de délitement qui opère désormais au cœur des États les plus puissants de la planète. »3
Vacuité psychologique également leur affirmation d'un chacun pour soi quand Trump a dicté à Netanyahou de faire une trêve alors que ce criminel de guerre on nous le décrivait tout puissant et désobéissant à son maître américain.
À voir le retentissement mondial de l’investiture du 20 janvier, on saisit l’erreur du discours décomposeur décrétant le gendarme américain fini : c’est l’inverse, c’est le triomphe absolu de l’hyper puissance américaine. Première économie mondiale, grâce à la gestion prudente de Joe Biden, première armée par le budget, première nation technologique, un dynamisme démographique incroyable, un optimisme historique stupéfiant, des ambitions démesurées dont la conquête de Mars prônée par Elon Musk qui est en même temps un réel défit au ciel étoilé chinois, en stagnation économique. La réussite américaine, extraordinaire, souligne par contraste les déficiences européennes et le trébuchement russe. Car l’Occident est fracturé entre le vieux et le nouveau monde. Mais l’impérialisme affiché de Trump, son appétit pour le canal de Panama, le Groenland, le Canada tient de l’effet rhétorique. Trump veut contradictoirement la paix et l’expansion, sa gourmandise territoriale est freinée par le souvenir cuisant de tant de guerres perdues depuis le Vietnam. Empereur et bouffon tout à la fois, il veut d’abord une allégeance totale des Etats européens tout en les poussant à relayer l'effort militaire de la bourgeoisie américaine. America at first ne veut pas dire qu'il aura les moyens de relever tous les défis face en particulier à une classe ouvrière américaine combative. Le protectionnisme nationaliste n'est pas une garantie contre le chômage ni la promesse mirifique d'une expulsion massive des immigrés mexicains.
UN BONAPARTISME PETROLIER
Reprenons ici ce que j'écrivais dans mes articles précédents.
Le bonapartisme est un phénomène cyclique dans l'histoire du capitalisme décadent, ce besoin qu'a la bourgeoisie d'avoir un commis au-dessus des partis, n'est pas intermède pacifique simplement, pour ressouder une unité nationale défaillante dans la compétition économico-impérialiste, il est marche à la guerre impérialiste de rapine. Notre Badinguet franchouillard nous avait entraîné dans une guerre stupide avec l'Allemagne, que nous avons perdue, qui a occasionné une courte expérience révolutionnaire en 1871 mais qui a mené finalement aussi à la Première Guerre mondiale. Trump, pas affolé par la montée de la Chine, est donc Badinguet II.
Comme notre empereur bis à barbichette il tient à s'emparer en premier de la matière première ou à en contrôler les plus importants gisements : 70% du pétrole se trouve dans la région cruellement et en permanence ensanglantée, 50% du gaz en Iran... Trump a gaffé en se mettant trop tôt l'Europe à dos. Même son « ami » Macron ne va pas rompre avec l'Iran puisque Total a déjà signé un contrat que nul juriste amerloque ne pourra faire résilier...
Le 1er février 2017, dans mon article « Trump un révolutionnaire ? » je notais que parallèlement au traitement démagogique des vagues de migrations, l'élection de Trump signifiait la fin de la « mondialisation heureuse ». Le jour suivant, dans l'article « Trump empereur révolutionnaire ? », je citais Ludovic Halevy se moquant de notre Badinguet : Il (l'empereur) n’a pas manqué une occasion de faire des sottises ».Et je développais ceci : « Face à la protestation universelle des banquiers et des gauchistes contre le muslim act (interdiction d'entrée aux Etats Unis pour les ressortissants de 7 pays arabes et en plus pas ceux qui produisent spécialement des terroristes) je réplique, comme je l'ai écrit dans mon livre – Immigration et religion – que le Capital n'a jamais eu une âme charitable, de la part des crânes d'oeuf de la Silicon Valley jusqu'aux pires généraux faucons, car il ne s'agit pas de les intégrer (les migrants en surnombre) «mais de les domestiquer, de continuer à les soumettre en les maintenant dans les rets de la religion d'origine. Car, la bourgeoisie n'a pas oublié que traditionnellement les nouveaux arrivants du prolétariat pouvaient être des éléments dangereux, non seulement parce que leur rapide urbanisation leur faisait mettre de côté les vieilles croyances superstitieuses, mais les portait à combattre comme classe affirmée sur le terrain social » (seul Richard Malka rappelle dans son dernier livre, dialogue avec Voltaire, qu'il ne faut pas négliger de combattre les religions, ce que tous les partis électoralistes considèrent comme un blasphème... électoral).)
Par ailleurs, et on l'oublie ou on l'ignore, mais le pouvoir d'un président américain est inférieur à celui d'un chef d'Etat européen. Trump n'a pas tous les pouvoirs et le bordel, pas la décomposition, assaille ses premiers pas. Plus de paix en Ukraine en 24 heures, blocages juridiques dans plusieurs Etats, interdiction d'atterrissage aux avions US voulant déposer des immigrés refoulés, etc. Mais là n'est pas le principal souci Trump qui dépend des financiers et surtout des trusts pétroliers est plus « dicté » que dictateur, comme le l'avaient corrigés les bordiguistes jadis concernant Hitler.
Pour en venir à l'essentiel, je ne puis que reproduire ce que j'écrivais le 28 octobre dernier (Une nouvelle drôle de guerre offshore) :
« La question du pétrole est mondiale, implique la domination de la planète, ce que la bourgeoisie américaine a réussi à maîtriser, et qu’elle maîtrise encore en pilotant son larbin l’Etat juif. Les crimes de l’armée sale d’Israël sont évidemment le moteur d’une explosion de l’antisémitisme, constat que tous les collabos juifs nationalistes repoussent avec horreur, mais arrange bien la domination américaine car dans l’impasse de cette idéologie débile, au moins les termes ne sont pas posés en lutte de classe contre la guerre ; islamophobie et antisémitisme sont devenus en fait les mamelles repoussantes de cette vieillerie, la guerre nationaliste, présentée comme « civilisation » contre un terrorisme qui n’est que le paravent de cliques étatiques, plus capitalistes qu’elles n’en ont l’air sous leurs jupes islamiques.
La compréhension et la dénonciation de la guerre ne peuvent en rester aux jérémiades sur la méchanceté du capitalisme comme s’en lamentent notre secte et les gauchistes qui, eux pourtant sans gêne, soutiennent les « libérateurs nationaux » mais terroristes larbins surtout de l’Iran et des « monarchies » arabes. Joyeuses libérations nationales pour les milliers de civils massacrés par la faute des deux camps INDEFENDABLES ».
Comme je le signalais le 28 octobre dernier c'est la découverte d'un immense gisement gazier en Méditerranée face à Gaza, au Liban et à l'Egypte que les appétits se sont aiguisés. Tout le monde veut sa part voire la plus grosse part. Liban, Israël, la Turquie (soudainement amie des gazaouis), liste non exhaustive. Face à cette évidence tue par les médias et ignorée par nos sectes maximalistes idéalistes, on peut comprendre que l'urgence de sauver les juifs ou de sauver les démocraties d'un terrorisme diffus au nom d'une civilisation "civilisation" hyper-armée , totalement cynique et criminelle, c'est du pipeau. Et nous prendre tous carrément pour des cons.
On n'avait pas prêté attention il y a une paire d'années à ce communiqué :"La bataille du gaz en Méditerranée | Le Liban et Israël sont encore virtuellement en état de guerre. Leurs frontières terrestres et maritimes n’ont pas été définitivement tracées et reconnues, même si des négociations historiques ont débuté le 14 octobre 2020. Au cœur des enjeux, notamment, un champ gazier offshore. Faute d’avoir défini leur frontière maritime, Israël et le Liban se disputent un champ gazier offshore.
L'élimination (impossible) du Hamas sert en plus à faire la guerre par procuration à l'Etat fantoche libanais et par conséquent à ne plus être un concurrent de poids pour le pillage du gaz en Méditerranée, comme l'info nous le narre en ce moment. Des centaines d’habitants du sud du Liban ont bravé dimanche l’armée israélienne et tenté de revenir dans leurs villages, certains toujours occupés par les forces israéliennes qui ont ouvert le feu en leur direction, faisant trois morts et 44 blessés selon les autorités libanaises. Des correspondants de l’AFP ont aperçu des convois de dizaines de voitures, brandissant les drapeaux jaunes du Hezbollah libanais, converger vers plusieurs villages dévastés par la guerre entre la formation pro iranienne et l’armée israélienne. L’armée israélienne a ouvert le feu dans au moins deux localités frontalières sur «des citoyens qui tentaient de revenir dans leurs villages», faisant trois morts et 44 blessés, selon le ministère de la Santé.
Sans
honte un barbouze israélien a été chargé de justifier ce meurtre
des civils libanais
en déclarant vendredi que le retrait des
forces israéliennes se poursuivrait au-delà de la date limite du 26
janvier. «L'accord
de cessez-le-feu n'ayant pas été accompli totalement par le Liban,
le processus de retrait par étapes se poursuivra en accord avec les
États-Unis»,
a-t-il dit, alors que l'application de l'accord est notamment
supervisée par les États-Unis (sic). Estimant
que l'armée libanaise et le Hezbollah n'ont pas respecté les termes
de l'accord, Israël «ne
mettra pas en danger ses localités et ses citoyens» dans
le nord du pays, a-t-il ajouté (mais peut tuer sans vergogne les
libanais).4
Malgré la trêve, l'armée israélienne mène régulièrement des frappes, affirmant viser le Hezbollah, et l'agence officielle de presse libanaise ANI fait état de dynamitages dans les villages encore occupés. La bourgeoisie israélienne ne connaît pas le mot Trêve et préfère coloniser et assassiner des innocents dans la guerre opaque et planétaire pour les énergies fossiles.
Les nombreux intellectuels français, surtout juifs qui apportent leur soutien à l'armée sale d'Israël sont donc complices des patrons américains pour éliminer le Liban de toute prétention à partager gaz et pétrole à défricher au bord des plages de Gaza! au nom du prétexte de la lutte antiterroriste contre le Hamas! dégueulasse et l'armée juive se permet de continuer à massacrer les civils libanais, après ceux de Gaza en toute impunité!
Enfin, en outre, le contrôle de la production et des champs pétroliers est une arme plus puissante que les chars d'assaut, périmés comparés aux drones.
Cela est concrétisé à chaque étape par les communiqués du principal gendarme encore fringant « il s’agit d’accentuer la pression financière sur Téhéran et « limiter la capacité du régime à récolter les revenus nécessaires à déstabiliser la région et attaquer les partenaires des Etats-Unis ». Pourtant chacun ne cache pas des craintes : « Ryad, Abou Dhabi et Doha refusent de laisser Jérusalem utiliser leur espace aérien pour répondre à l'attaque de Téhéran, craignant que l'Iran ne vise leurs propres sites énergétiques ».
Attendons de voir ce qui va se passer mais cela me déprime déjà.
NOTES
1Les Palestiniens «feront échouer» la proposition de Donald Trump de les relocaliser dans d’autres pays «comme ils ont fait échouer tous les projets de déplacement (...) pendant des décennies», a déclaré à l’AFP un haut responsable du Hamas. «Nous confirmons que notre peuple, avec tous ses soutiens, est capable de reconstruire Gaza», a ajouté Bassem Naïm, membre du bureau politique du mouvement islamiste palestinien, joint au téléphone par l’AFP. Le Djihad islamique, mouvement islamiste palestinien allié du Hamas à Gaza, a lui aussi dénoncé l’idée du président américain, jugeant que ses propos encourageaient les «crimes de guerre et crimes contre l’humanité». Ces «déclarations déplorables s’alignent sur les pires aspects de l’agenda de l’extrême droite sioniste et poursuivent la politique de déni de l’existence (...) du peuple palestinien», a ajouté le mouvement dans un communiqué, jugeant qu’elles encouragent «la perpétration continue de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité».
2J'écrivais ceci à l'époque de la première élection de Trump : « Du côté des derniers larrons du milieu maximaliste l'analyse est un peu en dessous de celles des trotskiens les moins bêtes. Le CCI gratifie "l'horrible" Trump du grade d'empereur décadent, nouveau Néron "imprévisible". Pire, il imagine que ce nouvel empereur - à ne pas confondre avec le socialisant Napoléon III - n'est pas soutenu par l'armée (quand on sait que le dernier coup de pouce gagnant lui a été donné par le chef du FBI...). Le rédacteur du CCI tombe dans les affres de l'aile clintonienne de la bourgeoisie US en croyant que Trump n'est pas capable de faire face à "la dangereuse résurrection de l'impérialisme russe".
3Dernier article depuis trois mois sur le site invariant du CCI.
4Les hostilités entre Israël et le Hezbollah avaient contraint 60.000 personnes en Israël et 900.000 autres au Liban à fuir de chez eux de part et d'autre de la frontière. Le député du Hezbollah Ali Fayyad, avocat de l'impuissance pacifiste a estimé samedi que «les prétextes invoqués par Israël» visent «à poursuivre une politique de la terre brûlée» et rendre «le retour des habitants (dans le sud) impossible». la nécessité qu'Israël «mette fin à ses violations successives, notamment la destruction des villages frontaliers (...) qui empêcheront le retour des habitants».
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