« Les communistes ne se distinguent des autres partis
ouvriers que sur deux points : 1. Dans les différentes luttes nationales des
prolétaires, ils mettent en avant et font valoir les intérêts indépendants de
la nationalité et communs à tout le prolétariat. 2. Dans les différentes phases
que traverse la lutte entre prolétaires et bourgeois, ils représentent toujours
les intérêts du mouvement dans sa totalité
Manifeste communiste de 1848
En 1848 le Manifeste du parti communiste, contrairement aux affabulations de wikipédia ne définit pas le mouvement ouvrier comme une question d’autonomie mais d’indépendance de classe. La lutte si surprenante pour les voyeurs de la lutte de classe (présumée disparue par l’élite de la gauche caviar et bobo) à la SNCF n’a rien à voir avec la fumeuse autonomie ouvrière de jadis (lire l’article de RI de 2006 : https://fr.internationalism.org/rinte16/autonomie.htm : Ascension et déclin de l’autonomie ouvrière).
Cette lutte bouleversante pour les médias soumis vient magnifiquement faire rejaillir les acquis des luttes des années 1960 en Europe, et les leçons de la tentative de révolution en Allemagne en 1919, tout comme celle du courant conseilliste « hollandais ». Il ne s’agit pas d’un phénomène isolé ou qui serait strictement « français » mais bien d’une réponse à une situation dangereuse et problématique au niveau mondial, non seulement la guerre sinistre en Ukraine mais aussi l’impasse des révoltes petites bourgeoises et de l’invasion islamiste. Cette fraction du prolétariat montre la voie pour prendre en main non seulement la lutte locale mais les destinées d’une humanité livrée au chaos par des bourgeoisies de plus en plus irresponsables et criminelles. La grève « sauvage », « inattendue », « hors du contrôle des collabos syndicaux de base ou du sommet » n’est pas la révolution mais elle y conduit.
Tous les médias s’étaient mis à la remorque de la magouille policière autour de la gifle privée de Quatennens comme aux jeux footballistiques nationalistes, et pour décapiter le principal parti contestataire inconsistant et peuplé de féministes bourgeoises nunuches, mais c’est une gifle gréviste qui vient rappeler ll’ordre bourgeois à la réalité de la lutte des classes.
La grève qui a paralysé une partie du réseau des
grandes lignes (TGV et Intercités) ce week-end de début décembre n’a pas été
amorcée par les syndicats, mais par un collectif informel, né d’une boucle
WhatsApp et d’une page Facebook. Hors des instances syndicales, ce mouvement de
contrôleurs mécontents est composé de quelques milliers de salariés réunis
derrière un collectif non-élu, organisé entièrement sur les réseaux sociaux.
Son ampleur a surpris : ces 3 et 4 décembre, la grève amorcée par le collectif
a entraîné la suppression de 60 % des TGV. Quasiment inédit à la SNCF, ce
mouvement de mécontentement spontané en rappelle d’autres dans des secteurs
différents, comme celui du collectif InterUrgences qui a émergé à l’hôpital en
2019. A la faveur d’une défiance grandissante envers les mouvements syndicaux
et une démocratie représentative ficelée dans des organes bureaucratiques opaques, des collectifs affinitaires émergent sur les
réseaux sociaux, et n’a rien à voir avec le mouvement interclassiste et petit-bourgeois
des gilets jaunes contrairement à ce qu’affirment des journalistes ignorant l’histoire et les conditions de la lutte indépendante et exclusive de classe.
A la SNCF, tout est né d’une boucle WhatsApp. « Cela faisait plusieurs mois qu’un autre contrôleur et moi parlions sans arrêt de nos problèmes et de nos attentes. Nous l’avons élargi à plusieurs autres personnes à Marseille, et dans d’autres régions », explique Olivier, l’un des membres à l’initiative du mouvement, qui travaille dans la métropole marseillaise. Très vite, les deux contrôleurs décident de créer une page Facebook pour rendre leur conversation plus accessible. Cette dernière a été baptisée « collectif national ASCT.
Franchement, je dois avouer que j’avais cru à une nouvelle manœuvre de pré-sabotage des collabos syndicaux pour miner la mobilisation envisagée en janvier contre la réforme capitaliste des retraites. Or, tant pis pour les vacances des consommateurs et des lecteurs du Figaro outrés par cette lutte, il s’agit bien d’une réaction de classe fulgurante, par des voies inhabituelles et confondantes pour les collabos syndicaux, qui nous rappelle les belles heures des grèves en dépit des syndicats post 68.
Il ne s’agit pas d’une simple grève « revendicativiste », « contre la vie chère » (ridicule slogan de LFI) ou pour des hausses de salaires, mais pour protester contre des conditions de travail aléatoires, les agressions incessantes, etc. Les patrons de la SNCF croyaient, en plus d'une augmentation de 12% des salaires de l'ensemble des cheminots sur deux ans, satisfaire les contrôleurs entre autres choses par une hausse d'1,5% supplémentaire. Une présumée victoire pour les collabos syndicaux qui n'appelaient pas à la grève, puis, estomaqués, ont vu le collectif la déclencher. Plus comique, et du jamais vu, le sous-fifre ministre des Transports a tenu à faire une distinction entre les organisations syndicales et les cheminots qui ont décidé de se mettre en grève : « Hors syndicat, hors cadre, hors dialogue social organisé, il y a des phénomènes qui peuvent être extrêmement bloquants et pénalisants », a déclaré Clément Beaune, jugeant « inquiétant » un mouvement qui émerge hors des organisations traditionnelles. Des initiatives qui pourraient instaurer « une prime à la surenchère », selon ce pathétique ministre.
« Le dialogue social, ce n’est pas le désordre général », a ajouté Clément Beaune, avant de s’adresser directement aux grévistes : « le seul moyen de défendre les intérêts légitimes d’un travailleur, le seul moyen de ne pas pénaliser les Français et d’avoir un service public de qualité, c’est le dialogue social ». Un appel à se soumettre au syndicat « je suis partout pour servir le gouvernement capitaliste ».Au sein du gouvernement, Clément Beaune n’est pas le seul à s’en prendre aux « mouvements radicaux ». Ministre de l’Économie, Bruno Le Maire a également opposé ce jeudi 22 décembre les « syndicats responsables » à « quelques grévistes » qui se mobilisent : « Je compte sur les syndicats, qui représentent les salariés de la SNCF, pour, dans les heures qui viennent, trouver une solution », a déclaré le larbin de Macron à Sud Radio.
L’emploi de ce ton bienveillant à l’égard des syndicats n’est pas un hasard dans ce cas particulier, car la grève des aiguilleurs SNCF a été décidée hors cadre syndical, par ce Collectif créé sur des réseaux pourtant considérés comme conservateurs voire délirants, ASCT (Agents du service commercial trains), né sur les réseaux sociaux et qui rejette toute accointance avec les syndicats traditionnels et ne pose pas de simples revendications catégorielles mais d’une nature « extensive » qui concerne les conditions de travail en général de la classe ouvrière.
Un mouvement d’affranchissement de tout contrôle syndicalo-gouvernemental - et inédit — dont le gouvernement remet en cause la légitimité ou plutôt la liberté d’agir. Comme le dénonce le principal syndicat collabo : « Il y a eu des avancées, mais malgré, il y a un collectif, hors des organisations syndicales, qui a décidé de la grève. La CFDT n’est pas d’accord avec cette grève au moment de Noël », s’est désolidarisé sur BFMTV le principal larbin gouvernemental Laurent Bergé, bonze de la CFDT.
Sans aller jusqu’à désavouer les grévistes, Sud Rail et la CGT n’ont pas appelé à arrêter le travail, et l’Unsa-Ferroviaire a retiré son préavis à la suite de négociations avec la direction. D’où cette volonté de la part du gouvernement de vanter les voies traditionnelles du dialogue social. Ce que mendie par ailleurs le président de la SNCF, Jean-Pierre Farandou.
« Je ne comprends pas cet appel à la grève. Il n’y a aucun appel à la grève d’aucun syndicat », a-t-il regretté sur RTL, avant d’ajouter : « je vois les syndicats demain. Le dialogue social se poursuit parce qu’on ne lâche pas l’affaire ».
Négociation piège à cons !
PS: c'est sûr que la période vacancière n'est pas la plus favorable à une popularité de la grève, mais les grévistes d'internet n'ont probablement pas eu le choix. Le plus cocasse ou pervers est que la patronat de la SNCF aurait prévu de rembourser le double des billets... pour rendre encore plus impopulaire la lutte de classe ou pour se faire passer pour l'ange blanc?
En Grande Bretagne, la masse des ouvriers en grève se fiche parfaitement des grandes bouffes de fin d'année, et la lutte est en phase de développement...exemplaire pour les autres pays:
https://www.lefigaro.fr/international/le-royaume-uni-s-enfonce-dans-le-chaos-avant-noel-20221222
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