"La suppression de la propriété privée... suppose, enfin, un processus universel d’appropriation qui repose nécessairement sur l’union universelle du prolétariat : elle suppose « une union obligatoirement universelle à son tour, de par le caractère du prolétariat lui-même » et une « révolution qui (...) développera le caractère universel du prolétariat ».
Marx (L'idéologie allemande)

«Devant le déchaînement du mal, les hommes, ne sachant que devenir,
cessèrent de respecter la loi divine ou humaine. »

Thucydide

jeudi 4 novembre 2021

POURQUOI LA CLASSE OUVRIERE est opposée à l'immigration massive ?

 



(pour un véritable internationalisme)


« Il y a lieu d’insister sur la mise en place d’un système de production fondé sur l’esclavage par la reconstitution des stocks d’esclaves, car cet élément joue un rôle important dans la reconstruction de l’histoire de l’esclavage dans le contexte africain ».

Paul E. Lovejoy (Historien de la diaspora africaine, professeur à York University, Toronto)


« ...est dénié le fait que l’on peut se penser « de France » sans être juridiquement français, sans en avoir la nationalité. « L’Algérie, aujourd’hui, c’est quoi pour vous ? » « C’est mon pays, c’est là où je suis né, c’est là-bas que j’ai grandi. Mais quand je vois l’équipe de France jouer au foot, qu’ils ont gagné la coupe du monde, on a fait du bruit. La France, on aime beaucoup aussi. Je pense que j’ai quand même deux pays : la France, dans laquelle je suis en train de vivre, et l’Algérie, c’est mon pays, ma famille, mes racines. » (Entretien avec un ouvrier algérien, retraité de Renault-Billancourt, juillet 1999) par Laure Pitti (Grèves ouvrières versus luttes de l'immigration : une controverse entre historiens)

« Le prolétariat qui ne veut pas se laisser traiter de canaille a besoin du courage, du sentiment de sa dignité, cde sa fierté et de son esprit d'indépendance beaucoup plus encore que de son pain ». Marx

« Les travailleurs immigrés sont agités par des groupes religieux et politiques qui se déterminent en fonction de critères ayant peu à voir avec les réalités sociales françaises. »  Pierre Mauroy, Premier ministre, 27 janvier 1983.

Mon titre est quelque peu provocateur, ai-je fait un sondage, ai-je testé un certain nombre de prolétaires à l'usine, au bureau, dans la rue ? Cela est hors de mes moyens personnels et financier évidemment. Mais les sondeurs, l'Etat et ses politiciens ne se gênent-ils pas pour dire au peuple ce qu'il doit penser ? Nos antiques révolutionnaires du CCI, dont le site n'est plus qu'une copie du Monde Diplo où il n'est plus question que d'analyses géostratégiques et de veilles rancunes entre sectes – car ils n'ont plus une grève extensive à se mettre sous la dent – ne passent-ils pas leurs radotages à invoquer le rôle messianique d'une classe ouvrière dont ils n'analysent jamais les mutations ni les contre-indications ou récupérations par l'ordre bourgeois ? (*) Le ton général et professoral peut parfaitement convenir à ces 60% diplômés de Paris, mais les millions du territoire et du terroir produits par ce système scolaire bâtard préfèreront bien plutôt des discours populistes et souverainistes plus accessibles même s'ils sont superficiels, mensongers, et surtout évitent de réfléchir.Nous allons au contraire innover contre le simplisme de la notion de décomposition du capitalisme et sans doute démontrer qu'il se passe quelque chose d'autre, pas seulement avec l'immigration et la délinquance ni une quelconque islamophobie1.

Pierre Mauroy ne faisait que dénigrer la lutte de classe, en tant que gouvernant bourgeois et appendice du monarque Mitterrand ; nous le vomissions à l'époque. L'ouvrier immigré dans l'usine n'est pas d'abord musulman mais ouvrier et avec une conscience de ses intérêts de solidarité de classe. Laure Pitti, dans une revue en 2001, par un article superbe et profond, rappelle également comment le PCF chauvin avait mis l'accent lourdement sur une « lutte d'immigrés »2. On pouvait y détecter déjà l'abandon de la classe ouvrière à l'instigation de Terra nova, cercle franc-mac aux basques de Mitterrand, et la mise en route de l'idéologie antiraciste comme morale interclassiste pour favoriser les communautarismes et par conséquent l'invisibilation de la classe ouvrière en même temps que sa division. Une autre auteure, Maryse Tripier a retenu notre attention avec sa thèse :L'immigration dans la classe ouvrière en France.

Elle retrace l'histoire de l'immigration en France depuis le milieu du 19ème siecle. Puis elle montre que ce pays a connu deux grandes vagues migratoires au cours du 20ème siècle. Les premières générations d'immigrants sont composées essentiellement d'ouvriers. Leur statut d'étranger au moment de 1914 (même si on les envoie aussi au casse-pipe) et le moment des guerres de décolonisation tendent à les exclure de la vie sociale et politique. Par contre, les générations issues de l'immigration se francisent rapidement. Par l'ancienneté de leur présence et le poids de leur descendance, les ouvriers étrangers sont une racine essentielle de la classe ouvrière et de la population française. Les ouvriers étrangers ne dépassent jamais 15% des effectifs ouvriers mais leur répartition est très contrastée. L'analyse des recensements généraux de la population depuis 1945 montre que les étrangers sont concentrés dans les villes, l'industrie et les emplois ouvriers non-qualifiés. Les formes de leur insertion sociale et professionnelle ont varié selon les conjonctures d'emploi, les nationalités d'origine, les régions d'arrivée, les ressources communautaires. Elle ne cache pas, dans le sens d'un Marx, qu'en temps normal l'emploi ouvrier n'a jamais été protégé de la concurrence entre ouvriers français comme entre ouvriers immigrés. De pus, mieux que les ouvriers français des petites unités de travail en province, ces ouvriers immigrés en ville, comme leurs camarades français urbanisés, n'étaient plus des « ploucs » !

Peut-on dire aujourd'hui que les ouvriers immigrés (pas les immigrés en général comme aime à le radoter le pouvoir dominant et ses larbins journalistes) sont encore « une racine essentielle de la classe ouvrière » ? Marx a constaté comme nous plus tard que l'esclavage a été supprimé mais remplacé par... l'esclavage salarié, et cela mondialement. Venons-en d'abord à l'esclavage proprement dit en écoutant anthropologues et physiciens.

Sur les esclaves énergétiques

Il vaut d'écouter sa fameuse conférence en 2012 du physicien Etienne Klein sur le web sur le sujet3 : De quoi l'énergie est-elle le nom ?

Il écrit par ailleurs que dans son ouvrage intitulé Des Esclaves énergétiques. Réflexion sur le changement climatique, l’historien Jean-François Mouhot osait un parallèle symbolique entre la condition des esclaves dans l’Antiquité et celle de nos machines. Il voulait démontrer que le recours aux énergies fossiles n’est pas éthiquement neutre, qu’il devrait même nous conduire à poser des questions analogues à celles qui tourmentaient les sociétés ayant recours à l’esclavage. Et il fait partie des savants qui ont établi un lien entre découverte du pétrole et esclavage ; ce que développe brillamment Hichel Abdel Gawad dans un superbe ouvrage4 : « … le travail (souvent musculaire) fourni par l'être humain était à l'Ancien monde ce que les énergies fossiles sont à notre monde (…) on pourrait dire que le mode de vie d'un occidental moyen correspondrait dans l'Ancien monde au mode de vie d'une personne qui possédait 150 esclaves »5. Hicham s'appuyant sur la conférence de Klein, rapporte lui aussi qu'on n'a pas été sans remarquer une troublante concomitance entre l'abolition de l'esclavage et la découverte du pétrole, donc que « la découverte du pétrole, ce qui sous-entend que le prodigieux rendement du pétrole a rendu la rentabilité de l'esclavage complètement obsolète ». Je viens de voir le film « Lincoln » avec l'excellent Daniel Day Lewis, très émouvant mais superficiel, et baigné dans l'idéologie d'une bourgeoisie « progressiste » bien trop confondue avec sa pourriture actuelle. Les premiers puits sont forés en Allemagne en 1857, mais le tournant majeur est opéré aux Etats-Unis en 1859 en Pennsylvanie. L'esclavage avait été brièvement supprimé en 1794 puis réinstauré par Napoléon, puis nouvelle abolition en 1848. L'Angleterre fait exception en 1807, mais n'est-ce pas le pays qui va lancer la révolution industrielle ? Aux Etats-Unis c'est en 1863 grâce à Lincoln, et c'est de ce moment que Marx définit la bourgeoisie comme progressiste6. La révolution industrielle se déroule surtout pendant la seconde moitié du XIXème siècle et le pétrole a percé vers 1857 quand l'esclavage est de plus en plus dénoncé mais en apparence d'un point de vue humanitaire...

Revenons à Klein, et à la finalité qu'il envisage, avec la fin envisagée à son tour de l'esclavage pétrolier (pas de l'esclavage salarié) :

« En juin 2016, même si elles furent provoquées par des blocages et non par de véritables pénuries, les files d’attente devant les stations-service nous ont offert une occasion supplémentaire de prendre conscience de ce qu’il convient d’appeler notre « servitude énergétique » : nos sociétés sont de plus en plus dépendantes de sources d’énergie pour l’essentiel fossiles, et elles savent que pour entretenir leur système de production et de consommation, elles doivent continuer à « croître », c’est-à-dire à disposer de plus en plus d’énergie de plus en plus rapidement. Or, à la différence des précédentes crises, où la découverte d’une nouvelle source d’énergie primaire semblait suffire à résoudre le problème en relançant un cycle de croissance, nos sociétés se savent désormais menacées par les effets nocifs et irréversibles que provoque leur mode de développement. Elles se trouvent ainsi mises dans un cercle vicieux : le mouvement continu de ce cercle n’est possible qu’à la condition que la croissance ne s’arrête pas ; or le combustible de cette croissance, lui, risque de s’épuiser un jour ».

Evident mon cher Watson ! Comme il m'apparaît évident que de même que l'Arabie Saoudite se dépêche d'investir ailleurs que dans le pétrole vu la perspective de son épuisement, de même le monde se retrouve en quelque sorte à l'époque de l'esclavage antique jusqu'au 19ème siècle, ce qui explique le besoin pour le capitalisme de cette immigration massive qu'il instaure et provoque comme je le développerai par après ; on s'attend pour les prochaines années à l'arrivée de 150 millions de migrants aux portes de l'Eldorado européen ; c'est plus qu'une banale question humanitaire ou la peur de l'étranger mais une implosion du capitalisme, à moins comme le pensent déjà les généraux qu'une guerre mondiale résolve ce « grand déplacement ».

Laissons de côté pour l'instant l'Apocalypse programmée. Donc même si on n'a plus de pétrole un jour - déjà ça craint par la concurrence ou des stocks invendables et surtout par les restrictions face au réchauffement climatique, qui risquent même d'obliger à laisser les puits à pétrole pleins ! - on trouvera des bras ! L'esclavage a concerné tous les types de société, et n'est pas le fait du seul homme blanc comme l'affirment les crétins révisionnistes et négationnistes de la cancel culture. Laissons encore une fois Hicham l'expliquer, toujours du point de vue énergétique :

« Sur le plan historique ce n'est un secret pour personne : l'esclavage a été pratiqué par les Arabes, tout comme il l'a été par les Romains, les Grecs et tout le monde de l'Antiquité tardive, car cette pratique faisait partie de l'économie commune ».

Les Africains par le passé, ont fait le commerce des ancêtres des Noirs des Antilles. L'esclavage convenait principalement à la production agricole, surtout pour la canne à sucre et pour la production agricole en général. Il devint caduque et incompatible avec la première révolution industrielle, pour deux raisons :

  • l'esclave devait être sans cesse surveillé et battu sinon ils s'enfuyait ou se révoltait violemment ;7

  • l'esclave salarié moderne devait salarié, être fidélisé sur le lieu de travail mais en même temps pouvoir  « immigrer » spontanément partout où un industriel avait besoin de bras.

L'esclavage n'a jamais cessé sous d'autres formes. Après la Seconde Guerre mondiale, les Nations Unies et l'OIT continuèrent leurs enquêtes sur la servitude et la dénégation des droits de l'Homme. L'esclavage de possession fut rendu illégal partout dès 1970, même s'il persistait dans quelques endroits reculés. Toutefois, d'autres formes d'exploitation, connues aujourd'hui sous le nom d'« esclavage contemporain », connaissaient un grand développement. Parmi elles figurent la servitude pour dettes, la prostitution forcée, le trafic d'êtres humains, le travail des enfants, l'exploitation de la main-d'œuvre, le tourisme sexuel, les enfants-soldats et l'adoption d'enfants en vue de leur exploitation. Elles sont toutes alimentées par les disparités de richesse entre les nations, les petites guerres, l'amélioration des communications, le blanchiment de l'argent et la montée du crime organisé . On peut y ajouter les migrants coincés en cours de route dans un pays pauvre ou dans de grands camps, qui trouvent parfois à s'employer pour une bouchée de pain, après avoir été exploités et dévalisés par les passeurs.

SUR LES IMMIGRES en général « instrumentalisés »

Il y a immigré et immigré comme il y a français et français. Il y a d'honnêtes gens comme il ya des gens malhonnêtes. Les tendances aux migrations pour toutes sortes de raisons ont toujours existé et ne cesseront pas. Les italiens ou les espagnols avant guerre n'étaient pas visibles, mais par exemple à Paris dans certains quartiers dans la journée, je sais que je ne suis plus en France. Ce n'est même pas métissé comme le rêve Hidalgo mais comme une ville d'Afrique ou créolisé pour un Mélenchon qui rêve de passer ses vacances à la Réunion. Mio je m'en moque, j'aime bien les couleurs et l'ambiance que crée les africains, mais je comprends que d'autres considèrent la théorie du « grand remplacement ». Il n'y a aucun problème pour la bourgeoisie qui a besoin de « travailleurs corvéables » et « redevables ». L'ouvrier immigré qui a trouvé un travail, veut ensuite comme l'ouvrier français que ses enfants réussissent mieux, c'est normal après tout, mais en réalité souvent en situation de boulots précaires, soumis au chantage aux « papiers », le prolétaire immigré ne peut pas se placer du point de vue de classe mais de la démerde. Gilles Kepel constaté en 2000, une chose que j'ai souvent notée, contrebattant un irénisme politique « internationaliste » :

« Ainsi, il y a quelques décennies, les enfants d'immigrés du Sud et de l'Est européen, prolétaires et communistes, étaient devenus au terme de leur prise en main par le parti et les syndicats et de l'ascension sociale qui s'était ensuivie, des petits bourgeois français, sans plus d'attache avec le marxisme-léninisme ni d'allégeance au pays d'origine de leurs parents »8.

Je répète ce que j'ai dit dans mes précédents articles la différence de période entre hier et aujourd'hui ne peut pas s'expliquer par la simple notion de décomposition, qui est devenue un gimmick pour certains curés et pierre philosophale pour d'autres. Ce qui ne diminue en rien la gravité de la situation mondiale. Jusqu'à nos jours les bourgeoisies nationales ont toujours utilisé les immigrés contre la classe


ouvrière quand des révoltes éclataient : étrangers, bandits, violeurs d'enfants, etc. Aujourd'hui c'est tout le contraire. La radio gouvernementale, France Inter, fait la promo ces jours-ci d'un livre honorant l'ex-chancelière Merkel qui a su si bien intégrer un million de migrants en 2015, alors qu'en France on râle contre à peine quelques milliers (oubliées les agressions sexuelles à Cologne...qui compte 45 mosquées et un maire écolo). Oublié le fait que l'auguste vassale des United States n'a pas recommencé et qu'elle a fait refermer ses frontières. Non pris en compte que la masse d'ouvriers turcs exploités en Allemagne sont cornaqués par l'islam et Erdogan, donc cloisonnés par rapport au reste de la classe ouvrière en Allemagne ; prise en charge que l'Algérie aimerait aussi établir pour ses ressortissants... Le milieu turc est lui-même très cloisonné et organisé en France et nos patrons du bâtiment friand des anatoliens.

Les chiffres de l'immigration réelle sont très difficiles à évaluer, et le gouvernement les minore comme le reconnaissent plusieurs démographes. Il ne peut pas savoir non plus l'ampleur de la migration clandestine. Mais même si les chiffres sont de l'ordre de centaines de milliers, la situation est plus complexe, compte tenu de la baisse de natalité, comme l'analyse le journal La Croix : « Autre phénomène inédit mis en lumière par l’étude de l’Insee : la France est en train de devenir un pays d’émigration pour la première fois de son histoire. « 150 000 personnes nées en France ont quitté la France chaque année entre 2014 et 2016 et depuis 2006, le pays perd en moyenne 110 000 jeunes de 18 à 29 ans chaque année, qui partent à l’étranger et ne reviennent pas ensuite, constate Jérôme Lê, auteur de l’étude. On le voit nettement sur l’ensemble de la période étudiée : les jeunes partis en 2006 ne sont pas revenus alors qu’ils ont aujourd’hui entre 30 et 40 ans.(...) Leur départ prive le pays d’une sorte de retour sur investissement. Qui ne peut être compensé par des arrivants aux profils variés mais qui ne présentent pas, souvent, les mêmes capacités d’intégration professionnelle. Ainsi, 27 % des personnes originaires d’Afrique, largement majoritaires parmi les immigrés extra-européens, sont actuellement au chômage, selon l’Insee »9.

Ce n'est pas par internationalisme que nombre d'ingénieurs quittent la France mais pour doubler ou tripler leurs revenus à l'étranger.

On ne peut que constater qu'il y a un fossé entre les compétences recherchées, plutôt des ingénieurs que des manœuvres, et que nombre d'arrivants immigrés sont surtout des manœuvres. Ce n'est pas une contradiction nouvelle, elle existe aussi chaque année en France où un million de jeunes sortent du cycle scolaire sans diplômes ! Jadis cela relevait de la paupérisation et du maintien des inégalités, actuellement de l'impéritie bourgeoise et toujours de la confirmation des inégalités ! Nombre d'arrivants se retrouvent donc le bec dans l'eau mais la France possède un système d'aides sociales assez unique au monde, et l'ouvrier qui n'est pas militant de RI ni prof, fait la queue pour obtenir un HLM ou un revenu social derrière des gens qui, souvent, n'ont jamais travaillé en France et qui viennent d'arriver... après cela l'accusation de xénophobie c'est du pipi de chat.

Globalement, toute personne intelligente ne peut en vouloir aux « derniers arrivés » ni les jalouser s'ils obtiennent aussi un logement et l'inscription de leurs enfants à l'école (où ils sont désormais la majorité dans des classes de banlieue). Il nous faut comprendre que c'est le système qui s'est emparé de la question migratoire pour en faire une arme de division du prolétariat mais question qui, « cultuellement » et indépendamment, divise aussi parfois avec raison le prolétariat, ainsi de la construction des mosquées et du port du voile. Cela n'est pas nouveau l'encadrement religieux a toujours plus ou moins existé. Jadis les groupes d'ouvriers portugais montaient en France avec le curé de leur village.

Avec l'islam c'est différent, il n'y a pas un petit, un moyen et un grand islam, c'est la même source d'inspiration avec mille interprétations différentes, une guéguerre permanente entre chaque clan et secte, mais toujours cette complicité sournoise vérifiée par le silence après chaque attentat par binationaux et non-nationaux. Le prolétariat conscient sait aussi que l'islam enseigne des idioties. Il faudrait se contenter de dénoncer le capitalisme et sa décomposition pour ne pas s'associer... à la xénophobie bourgeoise. En face, la volonté d'imposer l'islam comme pouvoir sur l'Europe est pourtant


sans nuance de la part des salafistes, mais sur d'autres plans l'infiltration tactique est, elle, permanente comme vient de le démontrer la ridicule affiche d'une secte proche des frères musulmans, et avalisée par le Conseil de l'Europe, affirmant que le voile c'est la liberté de choix, comme l'assurent aussi tous les islamo-gauchistes et leurs consoeurs féministes. La menace d'égorgement - celui réalisé du prof Paty - soutenue par des écoliers arabes et via les réseaux sociaux est une réalité dégueulasse qui oblige à protéger en permanence des dizaines de personne en France, dont la petite Mila encore pourchassée par la haine des petits Allah de quartier, cachés derrière leur écran. N'est-ce pas plutôt cela la xénophobie musulmane qui se croit permis non de discuter ou déplorer pacifiquement, mais de menacer de tuer pour un regard ou une réflexion. Sans doute la faute à l'émoliente décomposition et à la haine des victimes du Bataclan et de tous ces dessinateurs qui ont osé moquer le prophète.

C'est l'expression de la guerre de tous contre tous et de la part surtout de merdeux de 16 piges à peine (voire moindre) que Hidalgo voudrait voir voter. Si cette haine musulmane n'était pas aussi échevelée et merdique, on pourrait imaginer être en pré-guerre mondiale. Mais pour aller à une guerre mondiale il faut une réelle discipline et communauté de pensée nationaliste qui est exclue pour l'individualisme musulman, dont la fureur contre les étoiles est plutôt représentative d'une désobéissance anarchique complètement nihiliste dans une société en fin de course.

L'immigration ouvrière jadis s'intégrait sans gros problème. On avait renvoyé des milliers d'italiens à la veille de 1939, et ils avaient en partie pu revenir après guerre. Aujourd'hui, l'Etat français ne peut pas renvoyer les indésirables, les délinquants même s'ils recommencent leurs forfaits, le pouvoir est à Bruxelles ou dans les banques. Les juges anciens troublions gauchistes et leurs potes avocats sont laxistes à souhait.

Evidemment la situation insupportable, sauf pour les bobos parisiens à vélo ou en trottinette, est visible par tous, ce qui explique le succès géant de Zemmour que la gauche espère tuer dans l'oeuf en le traitant de facho. Evidemment que les grouillots de la magistrature n'y sont pour rien, ils ne font qu'obéir aux ordres du pouvoir. Or le pouvoir depuis des décennies a besoin du vivier humain des pays du Sud. C'est pourquoi il a toujours soutenu les dictatures, les roitelets, les militaires. C'est pourquoi toute démocratie parlementaire (bourgeoise) dans ces pays est minée à la base et jamais soutenue autrement que par du bla-bla public. La colonisation avait empêché le développement industriel de ces pays, et la décolonisation a continué à organiser le pillage de leur matière première avec la totale complicité des dictateurs régionaux, et avec en premier lieu ce besoin des « esclaves énergétiques », des travailleurs faiblement salariés. On importe des hommes comme on importe du pétrole qui n'est plus profit pérenne, même si c'est sale et sanglant. Certains ont tendance à comparer cette infamie au XIX ème siècle, je ne le pense pas et je dirai pourquoi après.

Alors que le pétrole avait permis l'abolition de l'esclavage, l'immigration pose la question de l'abolition du capitalisme ! Laquelle migration généralisée est devenue l'injustice suprême et une honte universelle quand, ne croyant pas à la possibilité de chaque bourgeoisie d'accueillir toute la misère du monde, les millions de prolétaires ont compris qu'elle les étouffe et n'a aucune solution, qu'elle est emportée elle-même par le courant dévastateur, plus grave que la pollution, plus déstabilisant. Parce que la pollution climatique n'est qu'un nouvel œcuménisme qui fait croire à une hypocrite communion universelle pour sauver le capitalisme et l'enrichissement des milliardaires écologistes.

La délinquance généralisée, qui n'est pas en soi un fait lié à l'immigration, qu'elle soit en partie de la part d'autochtones ou d'immigrés et dans tous les pays, consacre malheureusement non un renouvellement de la fracture bourgeoisie/prolétariat mais une fracture plus confuse entre dominants-gouvernants et dominés-gouvernés, où les dominants-gouvernants prêtent plus d'attention aux couches moyennes (la petite bourgeoisie des villes) et à une immigration nécessaire mais envahissante pour la classe ouvrière française ou pas spécialement française mais réduite au chômage. Cette fracture n'est pas révolutionnaire, mais récupération et manipulation. Le système Macron reprend en pré-campagne les soucis des identitaires, il dénonce la cancel culture et le wokisme qui n'intéresse guère dans les chaumières. Il s'inquiète du niveau de vie, du prix de l'essence, il accorde des aides financières aux jeunes, il souhaite modérer l'immigration.

LA DISPARITION DE L'ETAT DANS LA RELIGION OU LA RELIGION ETATIQUE ?

L'Etat bourgeois est en décadence, tout le monde peut le reconnaître. Le terme de décomposition n'est pas le plus adapté. On se chamaille souvent dans les médias sur la souveraineté disparue de la France face au gouvernement européen obscur et contraignant. On a vu dans l'affaire des sous-marins destinés à l'Australie que Macron s'était couché devant Biden, lequel s'est moqué une deuxième fois en disant que les States avaient été maladroits. Etat national ridicule ou effacement de l'Etat dans la mondialisation qui implique un retour de la religion, la nature ayant horreur du vide ? Sur nombre de questions, pas seulement l'immigration mais sur le réchauffement climatique et les virus, on a un « Etat fantôme », inexistant ou dépassé par les événements, qui ne maîtrise plus rien. La transition vers une autre société, si l'humanité ne succombe pas au réchauffement terrien, va-t-elle s'opérer vers un retour à l'âge de pierre de la superstition ou déboucher sur un Etat religieux, ou ce messianisme communiste dont semble se ficher le prolétariat moderne ? L'Etat a-t-il créé la religion ? Finit-il en religion ? Je vous laisse réfléchir avec des anthropologues, qui ont lu et apprécié notre anthropologue marxiste, Engels, qu'on dit pourtant dépassé aujourd'hui.

Que se passait-il au moment de la décadence des Etats dans le lointain passé ? Une décomposition ou un effacement pour quelque chose d'autre ? Laissons la parole à l'anthropologue Maurice Bloch10 :

« On aurait pu penser que, quand les Empires et les royaumes s’effondrent, ce qu’ils font inévitablement, un sentiment de soulagement se serait fait sentir dans la population. Tel n’est pas exactement le cas, car c’est précisément alors qu’un phénomène, qui a fasciné l’anthropologie depuis Frazer, et même bien avant, se manifeste. Ce phénomène est ce que l’on pourrait appeler l’apparition de « l’État fantôme ». C’est aussi alors qu'apparaît quelque chose qu’on peut faire correspondre à ce que le mot contemporain « religion » évoque. L’Afrique nous offre un grand nombre de cas de ces royaumes qui, ayant perdu toute signification politique, continuent de survivre sous une forme qui pourrait être qualifiée de rituelle. Les nombreuses et fameuses discussions concernant la royauté shilluk illustrent bien l’importance théorique de ce genre de manifestations. Madagascar nous offre également des exemples de ce type de phénomènes. Ils y ont été particulièrement bien étudiés par les anthropologues dont les analyses nous montrent que le terme survivre n’est probablement pas le bon, car nous avons affaire non seulement à une continuation, mais aussi à la création de quelque chose de totalement nouveau ».

« Gillian Feeley-Harnik et Michael Lambek  parmi d’autres (G. Feeley-Harnk, A green Estate, 1991; M. Lambek, The Weight of the past, 2002), ont étudié la manière dont les royaumes sakalava du nord-ouest de l’île continuent une sorte d’existence après que le pouvoir colonial leur eut supprimé tout pouvoir politique et militaire. Mais cette existence prend la forme de la possession de médiums par les anciens souverains. Les rois défunts et leurs conseillers continuent de vivre en tant qu’esprits dans le corps de médiums installés dans les anciens hauts lieux royaux par des rituels grandioses. Ces auteurs montrent en particulier comment on peut considérer le développement de ce phénomène en conjonction avec le processus de colonisation. L’Empire shona en est un autre exemple. Depuis le XVIIe siècle, il continue de la même manière au Zimbabwe. Cette survie n’est pas simplement fantasmagorique, elle possède une grande importance politique. Ainsi, l’alliance avec les esprits des anciens dominants, grâce au truchement des médiums, a-t-elle eu une importance clef pour le succès de la résistance de ZANUà la Rhodésie (cf. D. Lan, Guns and Rain, 1985). Il existe une multitude d’autres exemples de la survie de « l’État après l’État » en dehors de l’Afrique, notamment celle fournie par Clifford Geertz dans son étude des rituels du royaume balinais colonisé par les Hollandais (Geertz, Negara,1980) .

Comment comprendre ce phénomène de la survie de l’État après l’État ? Je crois que les suggestions de Terray sont particulièrement pertinentes. Il souligne comment l’État s’est d’abord rendu « nécessaire » sur le plan légal et politique, simplement par la destruction des institutions qui, auparavant, remplissaient ces rôles. Nous avons le même genre de phénomène sur le plan symbolique. Comme je l'ai suggéré plus haut, si ce que j’ai appelé le transcendantal est essentiel pour toute organisation sociale humaine, le transcendantal des entités sociales conquises est en grande partie détruit par son absorption dans le transcendantal de l’État qui les remplace. Ainsi, quand ces États eux-mêmes disparaissent, ils laissent un vide qui demande à être rempli le mieux possible. Il est remplacé, de manière toujours incomplète, par l’État fantôme ou la « religion », car c’est alors qu’apparaissent des phénomènes qui correspondent un peu mieux à ce que ce mot évoque.

En guise de conclusion, il me semble que le fait que ces manifestations de l’État après l’État correspondent, à un certain point, à ce que le mot français « religion » peut évoquer n’est pas simplement dû à une illusion ethnocentrique mais serait dû aux conséquences d'événements historiques semblables. Ainsi, les trois religions abrahamiques, qui ont inévitablement informé le développement du sens du mot « religion », seraient, elles aussi, des exemples d'effets de l'effondrement de l'État.

Prenons, tout d’abord, l’histoire du Judaïsme. La plupart des historiens de cette religion seraient d’accord avec la proposition selon laquelle le Judaïsme a pris son caractère de religion monothéiste, associé à des règles d’origine divine précises concernant la pureté et la morale, pendant la période de la captivité babylonienne. Les prophètes les plus importants auraient écrit pendant leur captivité en ayant en mémoire le temple et l’État de Jérusalem qui avait été détruits par les Babyloniens. Parmi ces prophètes, le plus important est certainement Isaïe, plus particulièrement celui des versets attribués au Deutéro-Isaïe.

Ainsi, le Judaïsme serait-il l'exemple d’une religion du souvenir de l’État et de ses rois disparus, mais expédiés au ciel.

L’origine du Christianisme, comme religion organisée, et centralisée partage certains de ces éléments. Constantin, à qui la création du Christianisme romain est toujours attribuée, est un empereur qui apparaît immédiatement après le désastreux troisième siècle de notre ère. C’est une période où une pléthore d’empereurs se partageait les restes d’un Empire en pleine dissolution. Cet effondrement est bien illustré par le fait que Constantin, lui-même, a passé plus de temps dans le nord de l’Angleterre qu’il n’en a jamais passé à Rome.

Les commencements de l’Islam ont également une relation ambiguë avec l’État. L’Islam commence dans un no man's land du point de vue politique, dans une région passée de nombreuses fois de mains en mains entre des Empires éthiopiens, sassanides et byzantins.

Nous sommes bien ici en présence de souvenirs d’États disparus mais qui, loin de disparaître vraiment, réapparaissent transformés. Phénomène auquel appliquer le mot « religion » contient une part de vérité ».  

« Liberté de conscience ! Le parti ouvrier avait là l'occasion d'exprimer sa conviction que la bourgeoise « liberté de conscience » n'est rien de plus que la tolérance de toutes les sortes possibles de liberté de conscience religieuse tandis que lui s'efforce de libérer les consciences de la fantasmagorie religieuse. Seulement on se complaît à ne pas dépasser le niveau « bourgeois ». 

Marx (critique du programme de Gotha, cité par Henri Desroche in Marxisme et religions, ed PUF 1962).

 (*) PS: sur "le phénomène Zemmour" auquel il ne comprend rien, le mini-groupe CCI reprend les mêmes insultes que les médias et leurs confrères gauchistes car sur l'immigration: circulez y a rien à voir! Interdit d'y penser! Z n'est qu'un facho et "un raciste" (la fleur du mal selon les élites antiracistes supérieures).. Le CCI rejoint les gauchistes en croyant que l'opération Z a été conçue pour éliminer le danger représenté par le FN et faire réélire Macron! Le RN un danger pour qui? Quelle bande de petits (vieux) rigolos! De plus le "substrat" xénophobe du populisme "est enkysté"! Ils méprisent donc les questionnements en milieu ouvrier, comme les bobos fémino-écolos. Comme les bobos ces gens-là vivent hors des cités et quartiers ouvriers, ne lisent que leurs bulletins internes. Nos vieux bobos ultra-gauches vivotent encore au firmanent de leurs émois décalés des années 1970. Ils  sont hors-jeu par esprit de secte. Le phénomène Zemmour vient en fait pour ridiculiser mais surtout  et une foule de réacs compléter le "pas de vague sur l'immigration", et faire l'impasse pour toute solution même approximative. 

Ce petit con, quoiqu'il ait formulé des questions qui dérangent, en faisant référence à Pétain et nombre de réacs puants - pour capter les voix du RN, qu'il aime d'amour tendre - s'est tiré une balle dans le pied, mais sert cependant à décrédibiliser sans autre solution qu'un patriotisme imbécile, le problème de l'immigration massive et de l'expansion politique et cultuelle de l'islam. Ce qui aboutit à ce que le gouvernement, le CCI et l'ensemble de la gauche caviar (sauf Montebourg qui veut... faire semblant de prendre à bras le corps la question qui fâche) couvrent d'insultes ce nain "patriotique", en refusant de considérer que l'immigration sauvage est devenue inadmissible. Hop ces irresponsables ignorent avec morgue et changent de sujet, quand dans la classe ouvrière c'est devenu le principal sujet d'inquiétude, avant celui des salaires, quoique fabriquent les sondages.
Seule comparaison historique crédible, Z. est semblable à Thiers: Adolphe Thiers 1M55, Zemmour 1M52. Plus sérieusement il nous faudra revenir sur l'utilisation "géopolitique" et impérialiste des masses de migrants, à ce niveau finie la pantalonnade humanitaire, Poutine, Erdogan et leurs rivaux européens les utilisent comme des boulets aux frontières quitte à les laisser crever de froid en accusant la Pologne...

NOTES


1Notion inventée par les salafistes et approuvée par tous les islamo-gauchistes. Le CCI compris, qui répète le discours réducteur de l'antiracisme noble contre cette « partie de la classe ouvrière » méprisable avec ses: « sentiments de frustration et de rancoeur, la peur de l'avenir, la peur "de l'étranger", du voisin à la peau basanée, la peur et la haine de l'autre, la fixation sécuritaire, le repli sur soi »; qui en plus qualifie « la xénophobie d'amalgame entre islam et terrorisme », donc qui excuse cette religion de paix et d'égorgement en écrivant en 2005 : « L'effet 11 septembre "a renforcé le climat de peur, le sentiment d'insécurité, la ten­dance à l'amalgame entre islam et terrorisme et donc la xénophobie. De même, le conflit au Moyen-Orient a réactivé les manifestations d'antisémitisme. En fait, cette situation équi­vaut à d'autres expressions de la décompo­sition comme le développement du fana­tisme religieux ». https://fr.internationalism.org/rinte110/extreme.htm. Tout cela enveloppé dans la théorie de la décomposition dont je démontre l'inanité et l'inutilité pour pousser les ouvriers à la révolution à laquelle les incite des petits bourgeois qui ignorent solitude, persécution, maltraitance au travail, délinquance et menaces de mort tous les jours ou coups de couteau au hasard dans la foule ou sur les flics, au cri débile de « allaAkbar » ! Inconscience qui, pour reprendre cette curieuse formule du Figaro « cette délinquance qui bascule dans la violence islamiste », ne peut justifier l'injustifiable mais seulement fermer les yeux sur « cette violence islamique qui bascule dans la délinquance » voilée par l'accusation de xénophobie ou avec cette étrange notion de pogromisme (et je sais qui l'a inventée parmi eux) ! On n'est plus dans les 70 ! Et dans les faits divers, c'est du racisme que de reconnaître qu'en général les racailles sont noirs et arabes (en Suède on n'a pas cette pudeur : https://www.lefigaro.fr/vox/societe/michele-tribalat-en-suede-une-etude-conclut-a-une-surrepresentation-des-personnes-d-origine-etrangere-parmi-les-mis-en-cause-pour-des-crimes-et-delits-20210903

2Grèves ouvrières versus luttes de l'immigration : une controverse entre historiens Laure Pitti Dans Ethnologie française 2001/3 (Vol. 31), https://www.cairn.info/revue-ethnologie-francaise-2001-3-page-465.htm A lire sans faute, cet article explicite mieux que n'importe quel article de RI/CCI le déroulement de l'une des grèves les plus exemplaires de la fin du XXème siècle, avant un long endormissement du prolétariat.

4Comment réagir face à une personne radicalisée, ed La boite de Pandore, p.140et suiv.

5Toujours à la suite de Klein, Hicham nous livre quelques calculs très matérialistes mais très vrais : « parcourir en voiture une cinquantaine de kilomètres dans la journée nécessite 40kWh, c'est à dire l'équivalent de l'énergie journalière totale de 17 êtres humains à 2,4kWh, soit 17 esclaves énergétiques » p.144.

6Lettre de Marx à Lincoln : « Nous complimentons le peuple américain à l'occasion de votre réélection à une forte majorité. Si la résistance au pouvoir des esclavagistes a été le mot d'ordre modéré de votre première élection, le cri de guerre triomphal de votre réélection est: mort à l'esclavage. ( …) Les ouvriers d'Europe sont persuadés que si la guerre d'indépendance américaine a inauguré l'époque nouvelle de l'essor des classes bourgeoises, la guerre anti-esclavagiste américaine a inauguré l'époque nouvelle de l'essor des classes ouvrières. Elles considèrent comme l'annonce de l'ère nouvelle que le sort ait désigné Abraham Lincoln, l'énergique et courageux fils de la classe travailleuse, pour conduire son pays dans la lutte sans égale pour l'affranchissement d'une race enchaînée et pour la reconstruction d'un monde social ». (30 décembre 1864)

7L'expérience des Caraïbes a montré à maintes reprises que les planteurs étaient capables de rester assis sur des barils de poudre mis à feu, pour autant qu'ils en pouvaient retirer du profit et même la révolution haïtienne n'a guère transformé les mentalités. Cependant, il convient de noter que bien que la révolution ait pris fin en 1804 et ait représenté une menace haïe et glaçante pour l'esclavagisme où qu'il fût, ce n'est qu'en 1873 qu'il disparut à Porto Rico et en 1886 à Cuba, cessant ainsi totalement aux Caraïbes. Mais la fin de l'esclavage ne signifiait évidemment pas la fin de la répression ou des « remaniements » démographiques dans les sociétés des Caraïbes! On voyait encore en 1930 débarquer au Surinam des travailleurs javanais sous contrat. Cuba importa des travailleurs chinois sous contrat jusqu'en 1920 ; près de 250 000 Haïtiens et Jamaïcains furent importés par Cuba sous la tutelle nord-américaine en quelque seize années, de 1912 à 1928. Cf. Cuba : terre et esclave Sidney W. Mintz Année 1972

8Jihad, p. 566. Sauf que Kepel à l'époque s'est complètement gouré sur une possible évolution démocratique des pays arabes, ne comprenant pas que les puissances occidentales n'en veulent pas et je dis pourquoi plus loin. Dans son autre ouvrage de 2018 « Sortir du chaos », il est un rare auteur connu à reconnaître (comme le CCI) que les attentats contre les tours jumelles visaient à déclencher une 3ème guerre mondiale, p.128. Page 364 il rappelle que le bloc américain appuyait les Frères musulmans contre la Russie et que Regan nommait « combattants de la liberté » les djihadistes en Afghanistan dans la décennie 1980.

10 Professeur (London School of Economics) La Religion et l’effondrement de l'État

https://journals.openedition.org/actesbranly/626

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