(Une
crise de perspective PRELUDE A LA GUERRE des bonapartistes ?)
« Tout
gouvernement actuel devient, nolens-volens, bonapartiste. »
Engels à Sorge (12 avril 1890)
«Notre
maison brûle. Littéralement. L’Amazonie, le poumon de notre
planète qui produit 20% de notre oxygène, est en feu ».
Macron l'écolo patenté.
« Il
faut prier pour que, grâce à l'engagement de tous, ces incendies
soient éteints le plus vite possible ». Le pape
"L’acte
II, c’est répondre à un certain nombre de peurs" a lancé
Édouard Philippe, évoquant le sentiment général d'une "perte
de contrôle" sur le fonctionnement du monde, le développement
technologique, les violences…
Edouard
Philippe (juin 2019)
Heureusement
il n'est question que d'incendies de forêt et non d'un immense
incendie social mondial. Passons à la salle des commandes. Pour
nombre de commentateurs autorisés nous vivrions une perte de
contrôle des Etats, et pour notre secte chérie, le CCI1,
cette perte de contrôle serait désormais le principal stigmate de
la décadence du capitalisme (dans sa phase de décomposition), déjà
constatée par l'Internationale communiste il y a cent ans exactement
cette année ! C'est pourtant bien une impression contraire que
j'éprouve en subissant comme vous tous une inédite et intense
propagande écologique hors de proportion, avec cette tonalité
lancinante millénariste : « il nous reste dix ans pour
sauver la terre »2.
Tu parles Charles !3
C'est sous la rhétorique de l'urgence climatique comme jugement
définitif que s'est tenue la comédie cyclique du G7, peu après une
intense campagne mettant en selle une pucelle névrosée, après tant
de rigolos écologistes européens intronisés prophètes annonçant
la fin du monde. Perte de contrôle certainement pas4.
Les Etats modernes n'ont jamais aussi bien contrôlé et parqué la
population mondiale. On assiste
plutôt au énième maquillage des
classes. Sous couvert de dénonciation des élites et de leurs
scandales sexuels on esquive la mise en cause de la bourgeoisie, même
si le laissez-faire prend en effet des allures de laisser-aller.
C'est une des grandes leçons de la terrible guerre civile espagnole,
comme l'avait si bien souligné naguère Jean Barrot : l'Etat ne
disparaît pas, il se déguise. La référence à l'écologie comme
panacée et seule perspective pour l'humanité se sent gonfler les
chevilles de la mère Ségolène Royal à Ruffin. En France ira-t-on
vers un nouveau Front popu prélude à la guerre ? Quand Yannick
Jadot, qui se croit parvenu aux portes du pouvoir, a serré la
paluche à Toulouse à Ruffin, il s'est entendu répondre : «Je
suis favorable à un front populaire écologique, ça ne se fait pas
tout seul de toute façon, ça se fait ensemble», «Toulouse c'est
la ville de Jean Jaurès, qui a été le grand unificateur du
socialisme français. Je pense que ça serait dommage qu'il y ait
deux partis comme EELV et La France insoumise qui se retrouvent à
Toulouse et qu'il n'y ait pas des moments où ils discutent ».
Tous ceux qui vivotent au milieu de ces philistins ou sous la
pression de l'opinion petite bourgeoise ne comprennent rien à rien
et ne voient rien venir.
LE
DELIRE CLIMATIQUE
Greta
Thunberg5,
que voilà une récente trouvaille suédoise, made in « étincelle
du mouvement des
L’adolescente de 16 ans, fabriquée égérie médiatique de la lutte contre le changement climatique - qui ne fait qu'ânonner les thèses américaines de "Gaïa", c'est à dire une écologie fondée sur la communication, le catastrophisme - a été invitée à l’Assemblée nationale par 162 députés membres du collectif transpartisan « Accélérons la transition écologique et solidaire », comprenant en majorité énamourée de la pucelle écolo la gauche bobo et mégalo ; heureusement que les députés de droite ont dénoncé cet infantilisme et cette manipulation grossière, sauvant une certaine dignité politique7. Dans le monde entier il faut le constater de manière navrante, la bourgeoisie bonapartiste s'est arrogé le messianisme prolétarien : sauver le monde ce sera une planète propre, sainement écologique. Le prolétariat n'étant qu'une ancienne pollution à rééduquer.
Voici
encore un sommet du G7 qui offre, en outre, un boulevard
aux militants alter-anti-mondialistes désireux de criminaliser la
montée des populismes « xénophobes », accessoirement de
dénoncer le « capitalisme destructeur » ou de fustiger
le bling-bling (les élites) de ce rendez-vous. Les barricades des
gauchistes black blocs et de leurs nouveaux comparses en vestes
jaunes encadrés par un aussi spectaculaire déploiement de forces de
l’ordre, de Bayonne à Biarritz, autorisent le spectacle de la
contestation intégrée aléatoirement mais obligatoirement pour
qu'on s'intéresse à ces réunions de happy
fews (qui
pourraient très bien être organisées en secret).
La petite bourgeoisie plouque peut y trouver son compte, la
contestation du
Mercosur
ne s'use que si l'on s'en sert pour défendre les productions du
terroir national8.
« Le
poumon de la planète est en feu",
a-t-on pu lire, partout sur les réseaux sociaux. "L'Amazonie,
le poumon de notre planète, produit 20% de notre oxygène",
a tweeté
l'impayable Macron. Des
centaines d'incendies grignotent l'Amazonie,
depuis plusieurs semaines, mais comme chaque année sans que cela ne
soit relevé d'ordinaire. L'affolement mimé permet de diaboliser le
président pipole « facho » Bolsonaro (pourtant très
aimé des masses brésiliennes malgré ses limites intellectuelles) ,
avec deux fakes new : l'Amazonie n'est pas le poumon principal
de la planète et il y a moins de feux que naguère avec la politique
de déforestations9.
Les clichés de la gauche bourgeoise ont la vie dure et leur
intériorisation mentale n'est pas prête à être guérie.
PERTE
DE CONTROLE DE L'ETAT OU DESENGAGEMENT EN VUE DE LA CONFLAGRATION ?
On
nous prédit un nouveau crash comparable à 2008 pour les mois à
venir10.
La prospérité de la Chine bat de l'aile. Des bruits de bottes
nucléaires se font entendre. Un langage menaçant très belliciste
prédomine dès qu'il est question de l'Iran. Un Alain Minc
s'inquiète qu'il n'y ait pas un nouveau Keynes ou un Friedman pour
inventer de nouvelles solutions à la crise capitaliste11.
L'économie pantelante du capitalisme va-t-elle à nouveau nous faire
basculer dans la guerre mondialisée ? Episodiquement impossible
de ne pas évoquer une nouvelle guerre mondiale dans telle
gazette,
mais tout cela ne peut être sérieux pense la ménagère de la
« couche moyenne ». Impossible pourtant selon moi de ne
pas relier cette supposition à l'invraisemblable bourrage de crâne
écologique – non pas que je sois un primaire climatosceptique,
quoique très sceptique quand même – qui n'est autre qu'une vaste
campagne pacifiste destinée à la planète entière en même temps
qu'un appel à sauver « tous ensemble », toutes classes
confondues, la planète de l'effet de serre qui sert si bien à
renouveler l'industrie automobile et à conscientiser la population
en faveur du ramassage spontané des mégots du prolétaire alcolo du
coin et client de la malbouffe Lidl.
Sans
doute allez-vous penser que j'extrapole ou que je déconne, mais j'ai
fait partie de ceux qui pensèrent que les attentats de New York
avaient visé à déclencher la troisième guerre mondiale, et je
fais encore partie de ceux qui pensent qu'elle est à l'horizon...
pour sauver la planète ! Je me suis donc penché sur la
préparation de type millénariste des deux précédentes. Le
soi-disant désengagement de l'Etat de la sphère économique n'étant
qu'un redéploiement politique dans une compétition plus sournoise,
celle du militarisme.
LE
CONDITIONNEMENT MENTAL DES POPULATIONS LORS DES DEUX DERNIERES
Relisons
notre cher Georges Haupt : « En
juillet 1914, la guerre apparut comme étrangère au mouvement
ouvrier. La réunion du B.S.I. du 29-30 juillet 1914 révéla que les
dirigeants étaient
convaincus que la guerre était impossible et que
la crise connaîtrait une issue pacifique. D’ailleurs,
six ans après cette réunion, Kautsky écrit: «Il
est étonnant qu’aucun d’entre nous, qui étions là-bas, n’ait
eu l’idée de poser la question: que faire si la guerre éclate
avant [le
congrès international prévu pour août 1914 à Vienne]?
Quelle attitude les partis socialistes ont-ils à prendre dans cette
guerre?».
A cet aveu de Kautsky au lendemain d’un désastre qu’il n’avait
pas prévu, on pourrait ajouter une remarque plus générale sur les
rapports entre l’idéologie et le réel, ce réel qui opposait sans
cesse sa complexité déroutante à la limpidité de la doctrine, qui
prenait un malin plaisir à déjouer les prédictions les plus
brillantes de Kautsky. Il fut l’un de ceux qui donnèrent corps
après le congrès de Bâle [1912] à la nouvelle doctrine de
l’Internationale, issue d’une interprétation des tendances de
l’impérialisme que l’on estimait désormais pacifiste ».
« Dans
cette même théorie de l’impérialisme formulée par Kautsky et
Bauer, la révolution n’avait plus sa place. Certes, dans l’arsenal
de la propagande revient comme une menace permanente l’avertissement
aux gouvernements que Jaurès formule en ces termes: «La
guerre sera le point de départ de la révolution internationale.»
Dans
la griserie du verbalisme, on laissait planer l’ambiguïté sur la
notion et les modalités de cette «révolution» évoquée
publiquement en pleine crise, lors de la réunion du Cirque royal de
Bruxelles, le 29 juillet 1914, par Jaurès aussi bien que par Haase:
«Que
nos ennemis prennent garde. Il se pourrait que les peuples indignés
de tant de misère et d’oppression s’éveillent enfin et
établissent la société socialiste.»
Les
dirigeants de l’Internationale étaient-ils prisonniers de leurs
propres mythes? Ou bien était-ce encore une manifestation classique
de ce trait caractéristique de la IIe Internationale: un
radicalisme verbal qui camouflait une praxis réformiste? On ne
saurait donner à cette question une réponse tranchée. Il est
évident, pour citer Max Adler, que «la
croissance rapide de la social-démocratie dans les dix dernières
années avant la guerre ne signifie nullement un renforcement de son
caractère révolutionnaire. Bien au contraire: sous les deux
directions principales de son activité, on remarquait une baisse de
niveau inquiétante et une adaptation à l’ordre social du
capitalisme.»
Mais si la majorité avait enterré le projet de révolution, ou plus
précisément si, selon la formule d’Otto Bauer, «la
praxis réformiste du présent était alliée à des principes
révolutionnaires pour le futur»,
un futur indéterminé, nombre de dirigeants socialistes étaient
convaincus que, se sentant menacée à mesure de la croissance du
mouvement ouvrier, la bourgeoisie éprouvait une peur de la
révolution qui serait un facteur important d’équilibre. Or, comme
le remarquait G.
Sorel en parlant de la métamorphose du socialisme au début du XXe
siècle: «Une
politique sociale fondée sur la lâcheté bourgeoise, qui consiste à
toujours céder devant la menace de violences, ne peut manquer
d’engendrer l’idée que la bourgeoisie est condamnée à mort et
que sa disparition n’est qu’une affaire de temps.»
Et
c'est l'exceptionnel Lénine qui voit le plus clair : « Il
ne faut pas se contenter d’en chercher les raisons dans le
réformisme, dans l’opportunisme où s’était engluée
l’Internationale et que
Lénine mit au premier plan de sa condamnation d’août 1914. Il
devait lui-même, huit ans plus tard, signaler dans les directives
adressées à la délégation soviétique qui se rendait à la
conférence de La Haye: «A
propos de la lutte contre le danger de guerre, je pense que la plus
grande difficulté est de vaincre le préjugé que c’est là une
question simple, claire et relativement facile. “Nous répondrons à
la guerre par la grève ou la révolution”, voilà ce que disent
généralement à la classe ouvrière les leaders réformistes les
plus en vue. Et, très souvent, le radicalisme apparent de ces
réponses satisfait, tranquillise les ouvriers, les coopérateurs et
les paysans. Peut-être la démarche la plus juste serait-elle de
commencer par réfuter cette opinion de la façon la plus
catégorique: déclarer que surtout maintenant, après la guerre
récente, seuls les gens les plus sots ou les menteurs avérés
peuvent assurer que pareille réponse à la question touchant la
lutte contre la guerre a quelque valeur; déclarer qu’il est
impossible de “répondre” à la guerre par la grève, de même
qu’il est impossible de “répondre” à la guerre par la
révolution au sens littéral, le plus simple de ces expressions.»
En
1922, il est plus explicite et sans illusions :«Il
faut expliquer aux gens la situation réelle, combien est grand le
mystère dont la naissance de la guerre est entourée et combien
l’organisation ordinaire des ouvriers, même si elle s’intitule
révolutionnaire, est impuissante devant une guerre véritablement
imminente. Il faut expliquer aux gens, de la façon la plus concrète,
comment les choses se sont passées pendant la dernière guerre et
pourquoi il ne pouvait en être autrement. Il faut expliquer
notamment l’importance de ce fait que la question de la “défense
de la patrie” se pose inévitablement, et que l’immense majorité
des travailleurs la tranchera inévitablement en faveur de sa
bourgeoisie.»
Il
faut faire un peu de psychologie :
«
«Reconnaître
en théorie que la guerre est un crime, que la guerre est
inadmissible pour un socialiste, etc., ne sont que des paroles vaines
parce qu’il n’y a rien de concret dans cette façon de poser la
question. On ne donne aux masses aucune idée réellement vivante de
la manière dont la guerre peut devenir imminente et éclater.» La
presse bourgeoise a bien compris cette carence, qu’elle a utilisée
pour la mise en condition psychologie des masses. «Peut-être
que le principal moyen d’entraîner les masses à la guerre,
écrit Lénine, c’est
justement ces sophismes de la presse bourgeoise; et ce qui explique
surtout que nous n’examinons pas d’avance ces sophismes, ou bien,
chose plus grave encore, nous les éludons par des phrases banales,
vaniteuses, et absolument vides de sens.»
Les
sophismes écologiques pacifistes actuels ne sont-ils pas du même
ordre de bourrage de crâne qui peut créer l'effet de surprise et la
paralysie en se retournant brutalement un beau jour ?
Continuons
avec Henriette Roland-Host en 1915 : « «La
guerre mondiale actuelle a démontré que non seulement
l’internationalisme n’était pas aussi profondément ancré dans
le prolétariat que nous le croyions il y a dix ou douze ans, mais
surtout que ce principe demeure comme tout autre impuissant en
face des sentiments, des ambiances, des tendances et des émotions
qui surgissent de l’inconscient avec une force irrésistible, même
si l’intérêt lucide est du côté du principe.»
Ces
« émotions qui surgissent de l'inconscient » (cf.
l'intériorisation de Freud)12
la bourgeoisie moderne ne saurait-elle plus les utiliser somme son
ancêtre d'il y a cent ans ? Et Adler à la même époque :
«
Friedrich Adler
suggère
une autre hypothèse encore: «Le
réveil dans la dure réalité du mois d’août suscita pour
beaucoup d’entre eux [les
ouvriers organisés] l’étonnant
état d’esprit que l’on pourrait qualifier, dans le langage de la
nouvelle école psychiatrique viennoise, d’enthousiasme belliqueux
en tant que surcompensation des désirs d’insurrection.»
De
façon prégnante, comme l'enthousiasme écologique juvénile et
pervers d'aujourd'hui,
la perception alors dominante de l’internationalisme se traduit
dans un pacifisme militant, une ferveur pacifiste illusoire. Même
illusion des socialistes et anarchistes sur les événements en
Russie, au souvenir de la révolution échouée de 1905, Les
mouvements de grève à Saint-Pétersbourg ne faisaient que
s'intégrer dans le cadre de l' agitation pacifiste universelle.
On
ne peut nier que, dans cette période de reflux, les masses ouvrières
aient été plus sensibles au déferlement de la propagande
nationaliste que dans les périodes de radicalisation où elles
étaient immunisées contre elle. Mais à ce propos surgit une autre
question: cet «extraordinaire climat» de ferveur patriotique
s’est-il créé avant ou après le 1er
août?
Le souci de la chronologie et les tentatives pour décanter les
événements ne sont ni vains ni dictés par le goût de la chronique
événementielle. Ce climat (sic) pacifiste imprègne les mois de
l'avant-guerre. Comme l'écologie qui a remplacé la ferveur nationale-catholique et qui vous poursuit psychologiquement jusque dans vos
chiottes aujourd'hui.
Dans
un premier temps, la propagande pacifiste venant autant des
organisations « socialistes » que gouvernementales
tendait à neutraliser le mouvement ouvrier; dans un second temps, à
l’associer à l’entreprise belliciste. Le mécanisme, les moyens
diffèrent d’un pays à l’autre. Néanmoins, les convergences et
les parallélismes sont frappants. Les archives de police témoignent
d’un fait: le gouvernement allemand aussi bien que le gouvernement
français étaient parfaitement renseignés sur l’état d’esprit,
les débats, les décisions à tous les échelons des organisations
ouvrières. Fin juillet 1914, les pouvoirs avaient assez bien compris
les carences, les contradictions de l’Internationale et des partis
socialistes de leurs pays respectifs, les faiblesses de la stratégie
pacifiste. Comme le fit remarquer Fritz Sternberg, les gouvernements
ne croyaient plus depuis longtemps aux menaces des socialistes,
celles d’une révolution comme conséquence d’une éventuelle
guerre européenne.
Pour
mobiliser l’«armée du prolétariat», pour hisser la conscience
individuelle au niveau de la psychologie collective, l’état-major
socialiste devait se livrer à des préparatifs pouvant durer des
semaines afin que l’effet produit fût suffisamment puissant. Or,
en juillet 1914, les gouvernements comprirent que la parenthèse dans
laquelle la lutte socialiste contre la menace de guerre avait été
placée depuis 1913 ne pouvait s’ouvrir dans l’intervalle de
quelques jours, que la mobilisation et l’agitation socialiste ne
pouvaient devancer et faire reculer l’offensive et la mise en
condition patriotique et chauvine. Prise de court par les événements,
l’Internationale ne parvint pas à les dominer. Les révolutions de
1917-1918 n’apparaissent pas comme un accident qu’on insère
artificiellement dans l’histoire de la guerre ou comme une
catastrophe violente qui brise le long terme, mais comme un processus
que la guerre a retardé ou dévié au lieu de le catalyser (n'en
déplaise aux théoriciens de la guerre révolutionnaire)13.
Nous
vivons en 2019 dans une situation plus comparable à la veille de
1914 que de 1939. Dans le cas de la Seconde Guerre mondiale le
pacifisme est à nouveau prêt à illusionner les masses jusqu'au
dernier moment, Hitler hésite beaucoup d'ailleurs avant de lancer
l'assaut, il attend la fin de la guerre d'Espagne, et l'épuisement
des grèves en Europe. La chansonnette de Ray Ventura et ses
collégiens reflète tout de même l'illusion pacifiste encore
présente en particulier en France : « On ira pendre
notre linge sur la Ligne Siegfried ». Mais les carottes sont
cuites avec un « climat » antifasciste assourdissant.
Lorsqu'en
1939 la bourgeoisie laisse la guerre éclater en Europe, cela se
déroule progressivement de façon séquentielle avec tout d'abord la
réticence américaine où une importante classe ouvrière renâclait
à l'idée de revenir se sacrifier comme en 1918. La
population restait majoritairement isolationniste, entendant
conserver à tout prix leur neutralité et ne pas se laisser
entraîner dans la guerre comme en 1917.
Néanmoins, Roosevelt permet aide matériellement le Royaume-Uni,
puis l'Union soviétique qui s'intensifiera à la fin de 1941 après
la machiavélique attaque Pearl Harbor (faussement inattendue)
jusqu'à la déclaration de guerre « démocratique
américaine ». Sans demander leur avis aux masses, la
bourgeoisie américaine transformait depuis un moment l'économie en
crise en économie de guerre et préparait le « Victory
Programm ». La conscription est rétablie soudainement,
mobilisant 12 millions d'hommes et de femmes ; l'industrie US
est capable de mettre en route fissa une imposante flotte de guerre
et de fabriquer en très grandes séries avions, canons, chars,
moyens de transports militaires. Capitalisme en crise pas mort pour
la guerre !
Aucun
lien avec la guerre mondiale épée de Damoclès l'assourdissant
bourrage de crâne écolo ? La pucelle, qui s'est exprimée
devant le Forum économique mondial à Davos ou encore au Parlement
européen, a reçu le Prix Liberté 2019 à Caen en
présence de vétérans du Débarquement de Normandie ! Cette
fillette-gourou apocalyptique (idiote utile, aurait dit Lénine),
portée par l'hystérisation médiatique, n'est qu'un des
amplificateurs de la décroissance, théorie malthusienne qui si elle
était appliquée – signifiant un appauvrissement terrible du
prolétariat – entraînerait une explosion sociale qui ferait
équivaloir la révolte en veste jaune à une bagarre dans une cour
de récréation14.
La
fin du parti-père mais le retour des pères de la patrie...
La
disparition de l'ère de l'autorité personnelle du père et de la
moralité religieuse ne date pas de l'ère de la décomposition
post-URSS, thèse du CCI qui comme la fable du cycle du réchauffement
climatique revient périodiquement pour nous faire croire que le
groupe a approfondi alors qu'il ne fait que radoter sa ritournelle
bien aimée du « chacun pour soi » - une manière
rédhibitoire des sectes marxiennes et trotskiennes pour faire avaler
qu'une théorie à la mode vaut explication de tous les malheurs du
monde. Depuis 1996 c'est la même chanson qui sert de base aux
rapports de congrès recopiés par le même plumitif depuis cinquante
ans et soumis aux amendements qui ne sont en général que de l'ordre
du point virgule manquant15.
Sans
attendre les futurs radotages du CCI, Marx a expliqué bien des
choses relatives à ce que devait devenir le capitalisme décadent,
sur l'aliénation et le fétichisme de la marchandise dans le
capitalisme. Il expliquait déjà que les relations par exemple entre
les producteurs ne se présentent pas sur le marché comme des
relations personnelles entre individus, elles s'effacent devant le
processus d'échange. Ce sont « les rapports sociaux entre les
choses ». Contrairement au féodalisme l'autorité n'est plus
incarnée dans les personnes, elle est intériorisée et
impersonnelle. Divers idéologues du début du XX e siècle ont
décrit mieux que nos petits groupes marxistes isolés la
dépersonnalisation sous le capitalisme et la perte d'autorité
morale du père. L'intériorisation de l'autorité qui en résulte
est néanmoins reconnue comme favorisant le rejet de toute autorité,
mais pas dans un sens révolutionnaire : la disparition du père,
voire sa féminisation accélérée (de plus en plus de chefs des
grands Etats étant des femmes) ne produit que la contestation et pas
une réelle critique du capitalisme. Autour de 68 on a oublié qu'on
avait glosé sur la société sans père... la révolte compromise
par l'absence du père, les enfants pénétrant dans un monde factice
sans en tirer les conséquences politiques (cf. Adorno, Mitscherlich,
Riesman et Lasch, la société de consommation se nourrit de
tendances régressives, ce qui fût la caractéristique de la
contestation plus « morale » que politique des
sixties...).
Le
patron de telle PME lui-même n'a plus la même autorité, impuissant
qu'il est face au capital anonyme hégémonique. L'intériorisation
de l'autorité explique la béatitude et la naïveté avec laquelle
la population bobo se laisse gaver par le discours écologique, et la
classe ouvrière est aussi partiellement contaminée par l'idéologie
écologiste interclassiste. La désaffection des tontons syndicaux
syndicaux ne signifie pas non plus automatiquement une plus grande
capacité à se prendre en charge, comme l'a montré l'incapacité de
la classe ouvrière en France à orienter et contrôler l'impulsivité
petite bourgeoise des vestes jaunes. Le désastre n'est pas tant
écologique qu'un désastre politique de la classe ouvrière
« orpheline » du parti-père. Je pose cela non pas comme
une envie de retrouver « la virilité » de parti, (car
« sans théorie et sans parti pas de mouvement
révolutionnaire » quoique Lénine n'ait évoqué que la
théorie car son parti initial au début de 1917 était plutôt à la
remorque des événements révolutionnaires et avait besoin d'un coup
de pied au cul)16.
L'organisation politique délimitée pour rappeler la nécessité et
l'urgence du renversement du capitalisme reste profondément
nécessaire mais personne ne sait encore comme elle renaîtra de ses
cendres. Après la révolution ?
L'INCOMPREHENSION
DU SENS DU POPULISME
Désastre
écologique ou désastre politique ? Morale écolo contre
culpabilité populiste ? Fin du monde pollué pas du
capitalisme ! Continuer à nier les classes ; voilà le
vrai souci de la perte de contrôle... qui n'en est pas une, où les
membres de toutes les classes mystifiés par l'opacité des relations
sociales (surtout le prolétariat) se représentent comme soumis à
une nécessité... ne plus jeter son mégot n'importe où, ne plus
manger de viande (réincarnée...) voire ne plus péter comme les
vaches pollueuses.
Le
CCI ne se place pas dans la situation des opprimés, d'où son mépris
comme les gauchistes au début du mouvement des gilets jaunes mais de
l'idée hautaine « j'ai tout compris à votre petit jeu et je
vous explique » comme les bourgeois bien pensants. En milieu
prolétaire, ou communautés de résidence de salariés, on a plus de
chance de retrouver les valeurs traditionnelles de solidarité. En
milieu petit bourgeois ce qui importe est le calcul de l'individu
plutôt que la solidarité de groupe. La classe ouvrière reste plus
« familiale » et soucieuse de solidarité sur le lieu de
travail que le bobo ou le flic .
Résumons
les nouvelles élucubrations congressistes du CCI, après la culture
du blabla (voir article à ce sujet sur ce blog). En référence à
ses thèses éternelles sur la décomposition du capitalisme (pas
éternel) il nous est expliqué que le populisme en est une
des expressions les plus marquantes ; il est « la
confirmation de la tendance à une perte de contrôle croissante par
la classe dominante de son appareil politique ». La cause :
l'incapacité du prolétariat à mettre en avant sa propre réponse
(révolutionnaire). Ce qui l'explique : la situation de vide
politique = perte de confiance envers les institutions officielles
et tendance à se tourner vers le passé (lequel n'est pas précisé).
Une grossière notion sociologique non marxiste vient couronner
l'explication : c'est une perte profonde de confiance envers
« les élites » !!! (c'est quoi les élites?) « qui
ne peut déboucher aucunement sur une perspective alternative au
capitalisme ». Et après on en fait quoi ?
La
perte de contrôle se serait intensifiée avec la crise de 2008 et la
vague inopinée des réfugiés. Pire cela s'est traduit par une
extension populiste à tous les aspects de la société capitaliste
(???). Les expressions du populisme (lesquelles please?) provoquent
des soubresauts de plus en plus incontrôlables au sein de l'appareil
politique des différentes bourgeoisies. Notez que Macron « a
utilisé les mêmes stratégies que le populisme » (non
démontré). Trump révèle l'exacerbation des tensions internes à
la bourgeoisie américaine. Cette analyse du CCI est copie conforme à
l'idéologie de base du gauchisme en Europe et dangereusement aussi
confusionniste car les trotskiens eux pensent que c'est du nazisme en
couches et que le nazisme est une option qui a échappé à la
bourgeoisie ! Cet objet mal identifié de populisme ne serait
pas bourgeois : « Le populisme n'est pas le résultat
d'une volonté délibérée des secteurs dominants de la
bourgeoisie... ». C'est ne pas comprendre comme la bourgeoisie
couarde la CAUSE du populisme : les mensonges répétés de la
gauche bourgeoise, le mépris de la classe d'en bas17 ,
et la faculté de la bourgeoisie de le récupérer immédiatement; le
CCI comme les gauchistes ne parle pas au nom du prolétariat mais au
nom de la xénophobie qu'il suppose motiver fondamentalement le
populisme intrinsèque... oubliant la défaite idéologique du
prolétariat depuis des dizaines d'années, son abandon par la
plupart des formations aimantées par les besoins et les vertus des
« classes moyennes ».
LE
POPULISME FLATTANT UN PUBLIC frustré dans l'Europe forteresse?
Le
refus d'un moralisme outrancier, quoique toujours présent, serait dû
selon les idéologues bourgeois aux « peurs de perte de
contrôle du monde politique » avec un discours « sécurisant
l'immigration », cette sécurisation « brouillant les
frontières de la droite et de la gauche... conditionnant les énoncés
sur le crime et les migrants. Le CCI au lieu de voir de la xénophobie
à tout va devrait se mettre dans la peau du prolétaire éjecté de
la production réduit aux aides caritatives avant d'étaler son
mépris de la populace « populiste ». Les idéologues et
« chercheurs » bourgeois qui colonisent les réseaux
sociaux se rendent parfois compte que le « peuple frustre »
est fragilisé dans ses formes de solidarité de classe, avec cette
peur de perdre son emploi, la généralisation du travail précaire ;
ce n'est pas la promesse de révolution qui va faire partir le stress
ni le dégoût que provoque le business immigrationniste (Enorme en
Méditerranée). Alors nos as de la perte de contrôle (organisée)
ont recours aux statistiques généralistes qui peuvent prouver qu'il
n'y a pas invasion mais esquivent la concentration de misère au nord
de Paris par exemple, ou l'exclusion sans ressources des jeunes
migrants une fois la majorité atteinte18.
Les criminologues réfuteraient le lien pauvreté et étranger dans
la délinquance systématique (du fait du mode de vie différent)
face au discours populiste « souvent (sic) xénophobe »
reposant sur de « nombreuses inexactitudes ». Mais les
criminologues pas plus que les islamo-gauchistes ne se soucient des
besoins sexuels des prolétaires ou des migrants. Le déni des noms
lors des auteurs des crimes répétés et viols fait partie du
mensonge dominant19.
Alors les prolétaires d'en bas emmerdent le mensonge dominant.
Quand la perte de contrôle devient la perte de valeurs dans les
« quartiers sensibles » : « c'est le résultat
de frustrations ou fomenté par des criminels antisociaux » ou
« la révolte légitime face à des pratiques arbitraires de
certaines institutions d'Etat ». On veut bien concéder que
« tout n'est pas faux dans le discours de sécurisation »
hé hé, voyez les filières du travail sous-payé. Mais il faut
pointer d'un doigt vengeur le refus de l'éthique de la conciliation
et de la réconciliation, contrer ces discours déclinistes face aux
méfaits de la mondialisation, cette fixation sur les ethnies
hostiles et inassimilables. Comme les politiques ont perdu le pouvoir
au quotidien « il faut défendre la société » avec les
mêmes injonctions éthiques et culpabilisatrices que la sinistre
propagande écolo20.
Bercé
dans la même éthique bourgeoise sado-maso que les idéologues
ci-dessus, le CCI est effaré de « l'irrationalité de Trump ».
Trump n'est pas du tout irrationnel, défend les intérêts bien
rationnels de la bourgeoisie US et sait qu'il est parfaitement
compris par son public mi-chauvin mi largué. Le populisme est
assimilé à Le Pen comme les gauchistes, ce qui est une bêtise
politique en même temps qu'un leurre pour bobos, mais hélas
révélateur de l'ignorance crasse du bonapartisme. Les formulations
traduisent cet enfoncement dans l'idéologie gauchiste : « La
chasse aux élites corrompues va de pair avec un nationalisme
xénophobe » ! C'est faux ! On désigne les élites,
qui ne craignent rien, pour éviter de qualifier le mode de vie et de
domination capitaliste ! Avec un nouveau vocable pour faire plus
riche : implémenter. On agite le poids (menaçant?) de l'AFD et
de Die Linke (dont la position est plus subtile et intelligente mais
assimilée par les crétins de Libération aux fachos, lire en
annexe) en Allemagne comme on pointe du doigt ce populisme italien
binaire xénophobe et social en même temps. Tout cela revient à se
boucher les yeux sur la réalité et à se réfugier dans les pires
clichés de la gauche caviar.
Alors
la gestion apparemment chaotique des Etats les plus puissants perte
de contrôle par rapport à quoi ? Notre petit rapporteur
cciesque ose tout : « le populisme c'est la politique de
la rue » (sic ! Merde à mai 68). « A la différence
des partis traditionnels, ces formations ne respectent plus les
tabous (lesquels?) et permettent donc l'expression de tous les
préjugés » (les xénophobes surtout n'est-ce pas?). Le
populisme est protectionniste : « Ce
« genre » de politique apparaît comme plus réaliste
que celle de la « gauche », dans la mesure où la
sauvegarde des avantages des opprimés autochtones se fait au
détriment de ceux d'autres opprimés » ; on aimerait
savoir en quoi les « avantages » (des salariés français
ou italiens) sont des avantages, et en quoi leurs salaires de merde
sont perçus au détriment des migrants ?
Il m'est apparu
incompréhensible qu'un petit groupe maximaliste, si féru en
histoire du mouvement révolutionnaire marxiste, n'ait pas fait le
lien des populismes d'aujourd'hui avec les fronts populaires d'avant
1939 et la notion de bonapartisme. Dans mes articles précédents
j'ai toujours fait l'effort de comprendre ce que signifie la vague
populiste et non de m'associer aux crieurs de rue gauchistes et
divers. Contrairement à 1936, les populismes ne peuvent apparaître
comme produits de la lutte de classe parce qu'ils ne s'expriment pas
principalement sur le terrain de la grève, mais ils échappent au
contrôle syndical étatique du fait de l'usure de l'idéologie de
gauche bourgeoise et de la négation du prolétariat entretenue
depuis si longtemps. Les
syndicats en 1936 n'étaient pas à l’époque tolérés par les
patrons, qui se voyaient en maîtres absolus. Dans les faits leurs
militants, pourchassés et licenciés, sont peu nombreux dans les
usines. Ce qui explique en partie aussi que les syndicats aient eu
tant de mal à faire reprendre le travail, ce qu’un de leurs
dirigeants fera d’ailleurs remarquer aux représentants des patrons
lors des accords Matignon. C'est sous le « bonapartiste »
De Gaulle dans l'immédiat après-guerre que les syndicats seront
officialisés comme collaborateurs indispensables à l'Etat. Les
conquêtes du mouvement gréviste de 1936 – 40 heures et congés
payés – n'étaient pas dans le programme des partis de gauche du
Front populaire. Pas plus que la protestation populiste contre « les
élites » le mouvement de 36 n'a rien bouleversé, restant à
mi-chemin de la nécessité de renverser le capitalisme et qu'il
paiera très cher par son incapacité à empêcher la marche à la
Seconde Guerre mondiale.
Voici
ce que j'écrivais pour expliquer l'étrange tournant d'une politique
bourgeoise qui singeait notre vieil internationalisme :
« LA
FIN DE LA MONDIALISATION "HEUREUSE » (…) La
mondialisation aura été au bout du compte comme la fiction d'une
Europe épatante et pacifique, la mystification d'une époque.
L'élection de Trump, comme le Brexit, la veste électorale de Matteo
Renzi en Italie, et bientôt le résultat électoral français, ne
traduisent pas une simple montée du populisme, chose que radotent
journalistes et à leur suite de fieffés observateurs prolétariens
ou gauchistes. Ces événements successifs ont en commun une remise
en cause de cette mondialisation dont la fable principale était
(comme le mythe européen jadis) de mettre fin aux frontières. Ils
démontrent que jamais la bourgeoisie, même avec ses grands marchés,
n'a jamais voulu mettre fin aux frontières. Le monde a désormais
"trop de forces productives" comme disaient Marx et Engels
un an avant la vague des révolutions de 1848, et "la
civilisation se voit jetée dans un état de barbarie momentanée...".
Trump exprime la vraie nature de la bourgeoisie, qui n'est pas et ne sera jamais internationaliste malgré l'affichage de ses chants islamophiles et antiracistes; il exprime moins les couches populaires et à un niveau moindre les couches ouvrières qui ont commis un vote protestataire qu'un changement de cap obligé qui fait voler en éclat la notion de mondialisation, non pour un simple repli sur un soi national, mais pour une réorientation impérialiste. La bourgeoisie américaine aura encore recours, et sous Trump, à une importante immigration, plus contrôlée certes. Mais comme le soulignait le rapport de la CIA pour 2020 (prévisions écrites vers 2005) l'immigration a changé de nature. Par ses outrances, qui ne sont qu'une des expressions des profonds besoins de survie de la bourgeoisie nationale américaine, par une cascade d'élections aussi frauduleuses que révoltantes, Trump et ses semblables pourraient bien provoquer des révolutions... en cela Trump serait un médiateur révolutionnaire malgré lui, malgré cette posture ridicule d'un fortuné à la tête d'un puissant Etat qui génère la misère et qui exhibe les cuisses de ses putes.
L'immigration, plus massive et conséquence de l'incurie des guerres locales impérialistes n'est plus un phénomène renforçant la classe ouvrière comme on le verra dans une deuxième partie, plus franco-française. Les bonapartistes ou populistes en sont très conscients, et la fraction dominante américaine, sous le régime Obama comme sous celui de Trump ne milite pas pour sa fusion dans la classe autochtone mais pour cloisonner cette immigration dans une religion totalitaire et aliénée. Trump n'est révolutionnaire protectionniste qu'en apparence, il s'inscrit en fait en continuité, même inversée dans le discours, avec la politique communautariste d'Obama »21.
Trump exprime la vraie nature de la bourgeoisie, qui n'est pas et ne sera jamais internationaliste malgré l'affichage de ses chants islamophiles et antiracistes; il exprime moins les couches populaires et à un niveau moindre les couches ouvrières qui ont commis un vote protestataire qu'un changement de cap obligé qui fait voler en éclat la notion de mondialisation, non pour un simple repli sur un soi national, mais pour une réorientation impérialiste. La bourgeoisie américaine aura encore recours, et sous Trump, à une importante immigration, plus contrôlée certes. Mais comme le soulignait le rapport de la CIA pour 2020 (prévisions écrites vers 2005) l'immigration a changé de nature. Par ses outrances, qui ne sont qu'une des expressions des profonds besoins de survie de la bourgeoisie nationale américaine, par une cascade d'élections aussi frauduleuses que révoltantes, Trump et ses semblables pourraient bien provoquer des révolutions... en cela Trump serait un médiateur révolutionnaire malgré lui, malgré cette posture ridicule d'un fortuné à la tête d'un puissant Etat qui génère la misère et qui exhibe les cuisses de ses putes.
L'immigration, plus massive et conséquence de l'incurie des guerres locales impérialistes n'est plus un phénomène renforçant la classe ouvrière comme on le verra dans une deuxième partie, plus franco-française. Les bonapartistes ou populistes en sont très conscients, et la fraction dominante américaine, sous le régime Obama comme sous celui de Trump ne milite pas pour sa fusion dans la classe autochtone mais pour cloisonner cette immigration dans une religion totalitaire et aliénée. Trump n'est révolutionnaire protectionniste qu'en apparence, il s'inscrit en fait en continuité, même inversée dans le discours, avec la politique communautariste d'Obama »21.
Le
populisme repose la question, non pas du fascisme ni de méchants
dirigeants racistes, mais du rôle classique du bonapartisme dont
Trotsky a décrit brillamment en France la tournure en 1934. Un
gouvernement d'union nationale est constitué autour de Gaston
Doumergue qui avait été déjà président du Conseil et ministre de
la guerre... en 1914. « Gastounet » toujours populaire
depuis 1914, est rappelé comme président
du Conseil,
après les événements sanglants du 6
février 1934,
pour former un gouvernement d'union nationale où se côtoient André
Tardieu
et Édouard
Herriot.
Le
but était de réformer les institutions pour diminuer l'instabilité
ministérielle, avec un gouvernement
« au-dessus » des partis. Cette tentative ne réussit
pas. Lisons la description par Trotsky :
« C'est
pourtant en France précisément que le passage du parlementarisme au
bonapartisme ou plus exactement la première étape de ce
passage a pris un caractère particulièrement frappant et
démonstratif. Il suffit de rappeler que le gouvernement Doumergue
est apparu sur la scène entre l'avant première de la guerre
civile, le 6 février, et la grève générale du prolétariat, le 12
février. Dès que les camps irréconciliables ont occupé leurs
positions de combat aux deux pôles de la société capitaliste, il
est apparu rapidement que la machine à calculer du parlementarisme
avait perdu toute importance. Il est vrai que le gouvernement
Doumergue, comme en leur temps les gouvernements Brüning et
Schleicher, semble au premier abord gouverner avec l'accord du
parlement. Mais c'est un parlement qui s'est renié, un parlement qui
sait que, s'il résistait, le gouvernement se passerait de lui. Du
fait du relatif équilibre entre le camp de la contre révolution
qui attaque et celui de la révolution qui se défend, l'axe du
pouvoir s’est élevé au dessus des masses et de leur
représentation parlementaire. Il a fallu chercher le chef du
gouvernement en dehors du parlement et « en dehors des partis ». Le
chef du gouvernement a appelé à la rescousse deux généraux .
Cette trinité a pris appui à la fois sur sa droite et sur sa gauche
en s'assurant des otages parlementaires symétriques. Le
gouvernement n'apparaît pas comme l'organe exécutif d'une majorité
parlementaire, mais comme l'arbitre entre deux camps en lutte. Un
gouvernement qui s'élève au dessus de la nation n'est pourtant
pas suspendu dans le vide. L'axe véritable du gouvernement actuel
passe par la police, la bureaucratie, la clique militaire. Nous avons
affaire à une dictature militaro-policière à peine voilée
sous le décor du parlementarisme. Mais un gouvernement du sabre en
tant qu'arbitre de la nation c'est précisément le
bonapartisme.
Le sabre, en lui-même, n'a pas de programme indépendant. Il est
l'instrument de « l'ordre ». On fait appel à lui pour conserver ce
qui existe. S'élevant politiquement
au dessus
des classes, le bonapartisme, comme son prédécesseur le césarisme,
a toujours été et reste, du
point de vue social, le
gouvernement de la partie la plus forte et la plus solide des
exploiteurs; par conséquent, le bonapartisme actuel ne peut être
rien d'autre que le gouvernement du capital financier qui dirige,
inspire et achète les sommets de la bureaucratie, de la police, de
l'armée
et de la presse »22.
Mais, curieusement Trotsky oublie de noter que le bonapartisme, du
fait de la concentration du pouvoir aux mains d'un chef d'Etat
charismatique mène à la guerre. Napoléon le petit déclare la
guerre au royaume de Prusse le 19 juillet 1870, guerre qui aura des
conséquences incalculables : provoquant une révolution moderne
qui nous hante encore, la Commune de Paris, et qui, du fait de la
défaite honteuse, la perte de l'Alsace et la Lorraine sera aussi une
des causes de la première boucherie mondiale23.
Les Fronts
populaires ont eu une fonction similaire au bonapartisme - même
s'ils sont une coalition très courte de partis félons - c'est
l'interclassisme triomphant en vue de marcher à la guerre paralysant
une classe ouvrière occidentale incapable de se hausser à la
hauteur du prolétariat russe. J'ajoutais :
« (…)
Un autre aspect oublié du bonapartisme était sa volonté de
redévelopper l'expansion coloniale (de façon plus égalitaire en
Algérie par exemple), sans s'embarrasser des théories
assimilationnistes, et, comme on le rappellera, il a été à
l'origine de la dernière grande guerre du 19e siècle : la
guerre franco-allemande de 1870, qui aura tracé le sillon pour la
première grande boucherie du siècle suivant. Question d'une
orientation dramatique qui peut se poser légitimement avec l'arrivée
au pouvoir de « Dangerous Trump ».
Le
populisme de Trump s'apparente en effet plus à un bonapartisme
bâtard (alliance virtuelle du Chef de la Nation et de la plèbe)
qu'à ce concept vague et confusionniste de populisme xénophobe
agité par les élites politiques bourgeoises pour désigner comme
proto-fasciste meilleur démagogue qu'eux. La venue au pouvoir de
Trump n'a donc pas signifié la moindre perte de pouvoir par la
bourgeoisie bcbg qui ne se limite pas aux pleureuses anti-racistes et
immigrationnistes. Au contraire, si l'on s'inspire du Marx du 18
brumaire, le bonapartisme répond aussi aux besoins de la bourgeoisie
de mettre fin à ses divisions internes.
Malgré
les embûches et contestations, le succès du « sauveur »
Trump au contraire redonne confiance à l'Etat capitaliste, et sa
réélection semble un boulevard. Le
futur Napoléon III pouvait se targuer d'offrir au peuple une
revanche sur les « Burgraves 24»
du pouvoir et aux bourgeois l'assurance d'une protection face aux
révolutionnaires ; d'une part, il rétablissait le suffrage
universel et, de l'autre, il assurait la restauration de l'ordre. Le
bonapartisme se définira comme garant conjoint des valeurs (ou de
certaines valeurs) de gauche comme de droite, dans une perspective de
réconciliation et d'union nationale. Une histoire du bonapartisme
français de De Gaulle à Macron serait la bienvenue. Le bonapartisme
comme état d'exception est aussi un retour en arrière, il s'inspire
de la monarchie absolue : guerre aux corps intermédiaires ! Ce n'est
pas
un
simple régime démagogique et policier mais il est synonyme de
guerre, outre les guerres napoléoniennes, Napoléon le petit est
tout de même responsable de la guerre de 1870 puis de celle de
1914...25
De Gaulle se voulut au-dessus des clans récusant « le système
des partis », la bourgeoisie française lui rend toujours
hommage26.
Le bonapartiste De Gaulle responsable de milliers de morts à
Abbeville pour obtenir son grade de général est aussi le grand
recruteur de la libération nationale bourgeoise et le dernier
commandant des guerres coloniales.
LE
BONAPARTISME TRUMPIEN FAIT CROIRE DANS LE CHAOS QUE LE REGIME DE
L'EMPEREUR PRESIDENTIEL EST AU-DESSUS DES CLASSES
J'écrivais
ceci après en avoir encore référé à Marx et à son époque: «
La France ne semble donc avoir échappé au despotisme d’une classe
que pour retomber sous le despotisme d’un individu, et, qui plus
est, sous l’autorité d’un individu sans autorité [...] L’État
semble s’être rendu indépendant de la société, de l’avoir
subjuguée
». Marx nuance cependant ce jugement en expliquant que le pouvoir
sert avant tout les paysans à parcelles. Le paysan (comme le peuple
électoral de nos jours) ne peut se représenter lui-même, il se
doit d’être représenté par des gens qui apparaissent comme ses
maîtres, et non ses représentants. L'équivalent du paysan à
l'époque d'un Trump est cette grande masse des couches moyennes
paupérisées aux Etats-Unis, mais pas la classe ouvrière blanche,
hispanique et noire. La foi des couches moyennes américaines est la
foi en l'Etat centralisateur soi-disant garantie contre les élites
de la bande des voleurs de Goldman Sachs et des parasites
d'Hollywood. Trump comme Obama ne sera en rien
révolutionnaire pour le prolétariat mais un prévisible jouet de
graves événements qui se profilent ».
On
fait passer le caporalisme bonapartiste pour imprévisible, mais
quelques fois on peut comprendre la lâcheté de la bourgeoisie,
n'existe-t-il pas toujours hélas pour elle un prolétariat
universel, plus imprévisible encore que les modes de gouvernement
capitaliste, qui en plus n'attend rien de barnums paternalistes telle
la social-démocratie de la fin du XIX e siècle, rien non plus de
tribuns ni de césars...
1Courant
Communiste International (Révolution Internationale) est beaucoup
moins lu que moi sur le web avec des scores de lectures
insignifiants. Depuis le début du mouvement des vestes jaunes tous
mes articles oscillent entre 1700 et 2000 lectures. Cela signifie
que les gens en ont marre de lire la prose calibrée des orgas, mais
c'est dommage car à côté des thèses ronflantes et radotages
marxistes, ils produisent nombre de bons articles contre le
spectacle capitaliste.
2Rappelons
que le dernier millénarisme élucubrant fût le nazisme.
3Les
dix ans « qui nous restent » servent de vade-mecum à
tous les apprentis sorciers. Et si la vie sur Terre était éradiquée
dans les dix prochaines années ? Ce scénario, digne d'un film de
science-fiction, est pourtant pris très au sérieux par les
scientifiques de la Nasa qui surveillent de près l'évolution
d'Apophis, un astéroïde géant qui frôlera notre planète en
2029. Du
même nom qu'une divinité de la mythologie égyptienne, connue pour
être le «Dieu du mal et du chaos», Apophis
constitue en effet une menace bien réelle et de plus en plus
pressante, à mesure que l'échéance, peut-être fatidique, se
rapproche. Moi je m'en branle, dans dix ans je ne serai plus là.
5Que
Battaglia Comunista nomme réformiste (article non traduit en
français). La TCI ignore par ailleurs comme le CCI la notion de
bonapartisme et parle de formations fascistoïdes : « Que
des parties croissantes du prolétariat et de la petite-bourgeoisie
déclassée aient vécu et soient en train de vivre un processus de
“ plebéisation ” est, comme nous disions, un fait vérifié par
l'avancée électorale des formations fascistoïdes même dans les
vieux bastions “ rouges ” des grandes villes
européennes ».https://www.leftcom.org/fr/articles/2016-12-06/le-prolétariat-est-il-de-droite
6Pour
des raisons tout à fait conjoncturelle, fréquentant en ce moment
le milieu bobo parisien j'ai été consterné par les appréciations
ultra naïves voire admiratives de la merdeuse suédoise :
« elle est courageuse », « elle a le droit
d'exprimer l'avis de la jeunesse », « elle nous donne
l'avis des jeunes générations », etc. Cette crédulité va
de pair avec l'absence de conscience sociale et politique de ces
couches qui, par ailleurs, méprisent totalement ces prolétaires –
la basse classe car le mot prolétaire leur fait peur – qui est
incapable de se nourrir bio alors que le bio devient de plus en plus
accessible ; et qui dénoncent, pire que Micron et son bedeau
Philippe, le diesel dont se sert cette populace. Je rappelle qu'au
début de la révolte en veste jaune, l'écologie était le cadet
des soucis des révoltés salariés en province mais que leurs
soi-disant représentants ont fini, nolens volens, par se fondre
dans la masse des bêlements écologiques ; ce qui est en soi
une trahison du mouvement du moins celui du début. La révolte GJ
n'étant plus qu'un succédané de gauchisme, absorbé dans le
spectacle « gare à la rentrée de septembre », une
partition pourtant abandonnée depuis lurette par la CGT ! Ce
que je démontre dans mon article « La vacance de la classe
ouvrière », pauvres gilets jaunes tombés dans
l'agitationnisme gauchiste, c'est à dire la ridicule
« contestation » incapable de critiquer réellement
l'ordre capitaliste. Je verse ici une réflexion plus subtile de
Roger Dangeville, de la tradition bordiguiste toujours plus solide
que les arrangements opportunistes du CCI : « « C’est
la raison pour laquelle le prolétariat lui-même réagit si souvent
de façon petite-bourgeoise, en l’absence d’une véritable
organisation de classe, et que l’on applique partout les méthodes
bismarckiennes : frapper fort l’adversaire que l’on a isolé
et diffamé au nom de la morale et du citoyen pour l’écraser sous
le poids de la violence de l’Etat policier, toute action parce que
faite à l’ombre de l’Etat ou de la force armée étant
bonne, c’est-à -dire légalisée ». Hé hé ! A
réfléchir.
7C'est
sur les sites d'extrême droite qu'on trouve le plus souvent hélas
les meilleures critiques de cette ahurissante campagne
écolo-mégalo ! Samedi,
Guillaume Larrivé, candidat à la présidence de LR, avait
appelé ses collègues à « boycotter » Greta Thunberg à
l'Assemblée nationale.
« Ne comptez pas sur moi pour applaudir une prophétesse en
culottes courtes, Prix
Nobel de la peur »,
a tweeté dimanche Julien Aubert, lui aussi candidat à la tête de
LR. Il était rejoint par Laurent
Jacobelli,
porte-parole du RN, qui a critiqué lundi sur RFI
les députés qui reçoivent Greta Thunberg « comme s'ils
avaient des leçons à recevoir de cette enfant du déluge qui nous
prévoit la fin du monde du haut de ses 16 ans ».
« Qu'ils ne votent pas le Ceta [traité de libre-échange
UE-Canada,
NDLR], ils auront fait plus pour la planète en dix minutes que
cette enfant pendant des années de lutte », a-t-il ajouté.
Delphine
Batho, ancienne ministre comète et girouette de la mode écolo a
dénoncé ses collègues de droite : « C'est une
clarification utile parce que les masques tombent en fait sur un
arrière-fond, en quelque sorte, de climato-scepticisme », a
accusé la députée des Deux-Sèvres sur Franceinfo. « Monsieur
[Guillaume] Larrivé et monsieur [Julien] Aubert jouent leur
compétition interne [à la tête du parti les Républicains] de
politique politicienne sur le dos de la lutte contre le changement
climatique », a-t-elle dénoncé. « Il faut croire qu'on
est dans une situation tellement dramatique et même tragique que la
jeunesse a davantage lu les rapports du Giec que bien des
responsables politiques », s'est-elle indignée. La démagogie
écologiste un ressourcement de la comédie droite/gauche ?
8L'accord
avec le Mercosur était destiné à ouvrir le marché européen à
toutes les activités qui exigeaient qu'on brûle la forêt
amazonienne pour faire de la place : agriculture et élevage. Et
Macron a signé. Cochon qui s 'en dédit et se frite avec le
populiste et populaire Bolsonaro (ex membre de la junte).
9On lit
souvent, y compris sur les sites d'ONG environnementales,
qu'elle produit "20%
de notre oxygène".
C'est lui faire porter une bien lourde responsabilité. "La
formule est belle, mais elle n'est pas scientifique", estime
d'ailleurs Philippe Ciais, chercheur au Laboratoire des
sciences du climat et de l'environnement, interrogé par Le
Parisien.
La
plupart des scientifiques s'accordent pour estimer que l'Amazonie
produit entre 5 et 10% de notre oxygène. Pas plus. Sur Twitter,
Jonathan Foley, directeur de l'institut de l'environnement de
l'université du Minnesota (Etats-Unis) explique que ses calculs lui
permettent d'arriver "au
maximum à 6%. Probablement moins".
Comparer
l'Amazonie à un "poumon" qui produit "20% de
l'oxygène" que nous respirons est trompeur et réducteur. Le
véritable "poumon de la planète", ce sont plutôt les
océans. L'Amazonie est, en revanche, d'une importance capitale pour
la biodiversité et la régulation du climat du continent américain.
10
Jean-Claude
Trichet
dresse une analyse pessimiste de l'économie mondiale. "Une
récession est inéluctable, pronostique-t-il. Elle viendra des
Etats-Unis mais elle frappera aussi durement l'Europe." En
cause, l'imprévisibilité des décisions de Donald Trump mais
surtout la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la
Chine. Un ralentissement de l'économie d'autant plus
préoccupant que les banques centrales n'ont plus beaucoup de marge
de manoeuvre : "Toutes les banques centrales des pays les plus
avancés ont des défis considérables : un niveau d'inflation
anormalement bas, une croissance qui ralentit, des marges de
manœuvre très faibles."
11Sous
le mensonge de la perte de contrôle (ou désétatisation) des
économistes rappellent que ce chaos d’une économie dirigée ou
manipulée par l’État, s'oppose à l'ancien laissez-faire qui
opposait l’ordre spontané du marché, soit la coordination
volontaire et harmonieuse des producteurs, acheteurs et commerçants.
Contre la jungle des règlements et des délations, le laissez-faire
prônait un ordre juridique basé sur des règles universelles et
connues de tous. À la loi du plus fort (ou du plus nombreux),
le laissez-faire répondait par des droits de l’homme fondés sur
un humanisme généralement hypocrite. Au lieu de la guerre
destructrice de tous contre tous qu’impliquait la répartition
des subventions et faveurs étatiques, le laissez-faire proposait
l’enrichissement mutuel par la coopération volontaire. Cela n'a
pas marché.
12La
théorie freudienne de l’intériorisation a montré comment les
individus se transforment en se faisant à eux-mêmes ce qu’on
leur a fait. Dans son sens le plus étroit, l’intériorisation
consiste dans la création d’une instance intérieure (le surmoi)
qui incarne l’interdit extérieur (la moralité). Selon cette
acception, l’intériorisation est souvent comprise comme la
création de la conscience, l’acceptation de valeurs (une manière
plutôt inoffensive de percevoir un processus qui a l’appui de
beaucoup de sociologues). Dans l’acception plus large de la
théorie freudienne complète de la répression et de la névrose,
le concept d’intériorisation comporte une arête plus tranchante.
La création d’une instance de censure interne implique le déni
conscient de l’expérience de la crainte et elle n’offre aucun
recours face à la figure de l’autorité. Elle signifie que la
réalité qui appelle le refoulement est bel et bien refoulée .
L’intériorisation, au sens de l’autocensure et de la
culpabilité, signifie non seulement endosser l’attitude d’autrui
comme étant la sienne, mais aussi endosser la responsabilité des
actes d’autrui comme étant des réponses inévitables à son
propre comportement. Ainsi les chômeurs, pendant la récession,
tenaient leurs propres échecs et insuffisances pour la cause de
leur état, au lieu d’imputer ce dernier à la crise économique
qui affectait également des millions d’autres travailleurs.
L’effort engagé pour s’auto-contrôler renforce et est renforcé
par l’illusion que l’on peut être responsable de tout, que l’on
peut déterminer seul son propre destin. Les chômeurs dans les
années 1930 comme aujourd'hui se sentent d'abord responsables de
leur sort, aidés en cela par les campagnes contre les
« assistés » ; au lieu d'imputer leur misère au
capitalisme « global ». C'est la même propagande
écologique culpabilisatrice qui se déchaîne aujourd'hui renforcée
par l'illusion que moi petit individu je peux être responsable de
la fin de la planète et que je suis en mesure de déterminer seul
mon destin. (cf la chanson tube lancinante du fils Iglesias et de
Nadya, Tired of being sorry (laisse le destin l'emporter).
Embrassant
le sens plus large de l’intériorisation comme autocontrôle et
discipline, Horkheimer écrit « l’histoire de la civilisation
occidentale pourrait être décrite en termes de développement de
l’ego, à mesure
que le subalterne sublime, c’est-à-dire intériorise les
commandements de son maître, qui l’a précédé dans la voie de
la maîtrise de soi ». Cet ego exerce « les fonctions de
domination, de commandement et d’organisation ». Par conséquent,
le développement de la raison instrumentale porte en lui le
développement, grâce à l’intériorisation, d’un moi dont le
principe est de « gagner le combat contre la nature en général,
contre les autres gens en particulier ».
13
Lire le remarquable résumé du débat avec l'Opposition militaire
en 1920-21, quoique le rédacteur minore les extraordinaires
capacités d'analyse de Trotsky nettement au-dessus du lot à
l'époque :
http://revueperiode.net/pour-une-doctrine-militaire-proletarienne-ou-pas-le-debat-frounze-trotski-de-1920-21/,
Cependant
Trotsky finira mal en reprenant une variante de la guerre
révolutionnaire même sous parapluie US et face au nazisme. Malgré
son intéressante analyse du bonapartisme en1934,
dans le texte « La Guerre et la Quatrième Internationale »,
Trotsky, il appela l’avant-garde prolétarienne à participer à
la guerre si la classe ouvrière était incapable de l’empêcher.
Il faut se distinguer des pacifistes, des objecteurs de conscience
et s’assumer comme « révolutionnaires
militaristes ».
Dialoguant avec les militants du SWP en visite à Mexico peu avant
son assassinat, Trotsky leur demande d’exiger des syndicats
américains qu’ils luttent pour que l’État forme militairement
les ouvriers : « Nous
voulons des officiers ouvriers ».
Les derniers mots de Trotsky prononcés le jour de son assassinat et
trouvés dans son dictaphone précisent que la nouvelle orientation
stratégique du mouvement baptisée « politique
militaire prolétarienne, est une continuation de la politique
élaborée pendant la dernière guerre impérialiste, avant tout
sous la direction de Lénine. Mais une continuation ne signifie pas
une répétition ».
Il s’agit d’être prêt à transformer la guerre impérialiste
en guerre civile, et les militants de l’avant-garde doivent donc
se préparer à encadrer les masses qui se mettront en mouvement
selon un scénario que Trotsky voyait comme proche de celui de la
fin de la Première Guerre mondiale.
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15Sous
la plume de feu RN on pouvait lire cette année là le refrain qui
allait accompagner la chanson révolutionnaire vingt années encore,
avec pour seul espoir le réveil du messianisme prolétarien :
« « Cependant
ce succès américain a une portée très limitée et ne peut
véritablement endiguer le déchaînement du « chacun
pour soi »
qui mine en profondeur le leadership de la première puissance
mondiale, ni résoudre l'impasse dans laquelle se retrouvent
les Etats-Unis. A certains égards, même si les Etats-Unis
conservent grâce à leur puissance économique et financière,
une force que n'a jamais eu le leader du bloc de l'Est, on peut
cependant faire un parallèle entre la situation actuelle des
Etats-Unis et celle de la défunte URSS du temps du bloc de l'Est.
Comme elle, fondamentalement ils ne disposent, pour préserver
leur domination, que de l'usage répété de la force brute et cela
exprime toujours une faiblesse historique. Cette exacerbation
« du
chacun pour soi »
et l'impasse dans laquelle se trouve « le
gendarme du monde »
ne font que traduire l'impasse historique du mode de production
capitaliste. Dans ce cadre les tensions impérialistes entre
les grandes puissances ne peuvent qu'aller crescendo, porter la
destruction et la mort sur des zones toujours plus étendues de
la planète et aggraver encore l'effroyable chaos qui est déjà
le lot de continents entiers. Une seule force est en mesure de
s'opposer à cette sinistre extension de la barbarie en
développant ses luttes et en remettant en cause le système
capitaliste mondial jusque dans ses fondements : le
prolétariat ».
RN, 9 septembre
1996 »
16Je
vous avais promis le lire pour vous « Une histoire érotique
du Kremelin » de Magali Delaloye, en réalité cet ouvrage n'a
pas grand intérêt, d'abord parce que la timide libération
sexuelle n'existe qu'au tout début de la révolution et que
Kollontaï n'est pas très sérieuse, et on se fout que Lénine ait
été pudibond ; d'autre part il s'agit d'une accroche
démagogique pour attirer le chaland ignorant car tout le livre est
déprimant il narre surtout la répression contre révolutionnaire
de cet alcoolique de Staline. On y apprend surtout qu'après 1945 il
fait éliminer toutes les femmes de ses ministres et acolytes
because les femmes sont des pipelettes... et le stalinisme a besoin
d'étouffer les moindres ragots sur son ignominie.
19Je faisais référence à un rapport de la CIA dans un article précédent : rapport de la CIA :
LA
MUTATION DE L'IMMIGRATION"La
mutation des modèles d'immigration peut introduire de nouveaux
types de crime organisé dans des pays qui en étaient encore
indemnes. Des groupes criminels organisés sur une base ethnique
prennent en général pour proie leur propre diaspora, et s'en
servent pour prendre pied dans de nouvelles régions"
(p.216).Article suivant : Dans ce cadre national c'est
l'idéologie américaine qui, imposant le « respect »
de l'islam, s'est montrée par après très habile à favoriser
aussi un forme de chaos des classes, où l'islam, à la suite des
recommandations de la CIA et de divers chefs d'Etat suivistes
européens tel Giscard d'Estaing en son temps, sert clairement de
ferment d'éclatement et non d'union de classe exploitée. L'islam
sous ses deux versions, pacifico-démocratique et terroriste
belliciste, sert à garantir la paralysie sociale même si celle-ci,
sous les termes de paix sociale, est devenue en permanence «
paix armée » ; dans toutes les grandes métropoles les
rues principales sont balisées désormais par des militaires
équipés d'armes de guerre ».
21Cf. article : Trump révolutionnaire ?
23
La guerre est déclenchée entre deux bonapartistes... (Marx et
Engels ont également taxé de bonapartisme le régime de Bismarck;
on peut y ajouter à Trump et Macron, les Xi Jinping et Poutine, et
ce que le CCI appelle les « hommes forts »).
Si les
historiens allemands ont fait de grands efforts pour réinterpréter
cette histoire, notamment celle de la candidature Hohenzollern, le
dernier chapitre des relations entre Napoléon III et Bismarck,
entre Paris et Berlin n’est pas clos. Si la preuve est faite que
Bismarck a cherché délibérément à provoquer une offensive
française, il reste à expliquer en détails comment et pourquoi la
France s’y est laissée prendre. La réponse est plus complexe que
l’évocation de la seule « incurie » impériale mais
cette histoire, à la croisée de l’analyse du processus
décisionnel et des relations internationales, n’a pas encore
livré tous ses secrets.
https://www.napoleon.org/histoire-des-2-empires/articles/napoleon-iii-et-bismarck-etude-sur-les-relations-diplomatiques-avec-la-prusse/24Nom donné au commandement des villes bourgeoises au Moyen âge.
25J'ai
écrit ceci dans un petit article antérieur : « je
vous promets de ne pas tomber dans le bashing Macron comme j'ai
refusé de me joindre au bashing Hollande et au bashing Fillon.
Macron n'est que le jouet du système. Manifestation d'une crise de
la bourgeoisie française ou mue provisoire pour tenter de juguler
la réaction du prolétariat qui va s'abstenir massivement pour
commencer? Sans oublier que le bonapartisme finit toujours très
mal ».(Sur le bonapartisme infantile de Macron)
26Cf.
Michel Winock :
« Notre
histoire politique, depuis le milieu du XIXe
siècle,
paraît ainsi balancer entre un régime parlementaire qui fonctionne
mal et un régime de type bonapartiste qui séduit mais finit dans
le drame. Serions-nous en passe d'en sortir ? ».
https://www.lhistoire.fr/de-napoléon-à-de-gaulle-la-tentation-bonapartiste
DIE LINKE ET LES ACCENTS DE L'EXTREME DROITE ?
Vous nous avez demandé le verbatim en français des propos polémiques de Sahra Wagenknecht.
En ce mardi 4 septembre 2018, la femme politique allemande, figure important du parti Die Linke, lance un nouveau mouvement politique nommé Aufstehen (en français: Debout), qui intéresse la presse étrangère.
Ainsi Le Monde parle de «l’émergence d’une gauche antimigrants», le HuffPost titre «un mouvement politique de gauche radicale et anti-migrants lancé en Allemagne», Libération note au sujet de Wagenknecht que «l’une des cadres de Die Linke va lancer début septembre un mouvement qui reprend les accents de l’extrême droite sur la question migratoire» et Grazia ose même la présenter comme «l’Allemande à cheval entre Mélenchon et Le Pen». Dans ces articles, on peut lire que cette égérie de la gauche radicale allemande a décidé de défendre une politique antimigrants pour récupérer le vote des électeurs des couches populaires qui se seraient tournées vers le parti d’extrême-droite Alternative für Deutschland (AfD).
Vous souhaitez savoir ce que propose ou du moins ce que déclare exactement Sahra Wagenknecht sur le sujet de l’immigration. Check News a donc consulté ses discours et ses interviews récents sur ces sujets et publie ici des extraits traduits :
Pour un respect du droit d’asile, dont il faut combattre les causes, mais critique d’une immigration de travailleurs étrangers
On peut résumer ses positions ainsi. Sahra Wagenknecht défend le droit d’asile dans sa forme actuelle et s’est opposée à son durcissement. Elle estime cependant que pour régler la crise des réfugiés, il ne suffit pas d’ouvrir les frontières du pays, mais de traiter les causes, qui justifient que des personnes quittent leur pays en guerre. Ainsi elle est contre la vente d’armes à des pays étrangers, notamment la Turquie ou l’Arabie Saoudite.
En ce qui concerne les immigrés, qui ne relèvent pas du droit d’asile, elle estime qu’une position d’ouverture totale des frontières n’est pas une position de gauche, car l’immigration de main-d’œuvre étrangère augmente la concurrence entre les travailleurs allemands et immigrés et tire, selon elle, les salaires vers le bas. Elle y voit une politique souhaitée par le patronat pour baisser le coût de la main-d’œuvre.
Aussi Sahra Wagenknecht considère que cette main-d’œuvre supplémentaire pour l’Allemagne, notamment les travailleurs qualifiés, est un manque à gagner pour les pays d’origine de ces immigrés. Elle défend la mise en place de «limites à la libre circulation des marchandises» pour que ces pays en voie de développement ne soient pas abusés par les pays industrialisés.
Elle commence ce discours par se féliciter des résultats de Die Linke en progrès lors des élections fédérales du Bundestag, puis insiste sur le fait que Die Linke doit capter l’électorat ouvrier, qui s’est éloigné du parti dans des zones sinistrées, telles que le bassin ouvrier de la Ruhr ou les Länder de l’Allemagne de l’Est. Les propos traduits ici, font suite à un passage, où elle explique qu’elle est fière que son parti s’oppose à la livraison d’armes aux pays étrangers.
«Chers camarades, nous sommes également d’accord pour dire que les guerres sont une cause majeure des mouvements de migration mondiaux. Et nous convenons que les personnes persécutées doivent se voir accorder l’asile. Je suis fier que le groupe parlementaire au Bundestag ait voté contre tout durcissement de la loi sur l’asile et qu’il continuera à le faire. Je pense que cela montre où nous en sommes dans ce dossier.
Et nous sommes également d’accord sur le fait que les réfugiés de guerre doivent être aidés. Il n’y a personne dans Die Linke qui s’interroge à ce sujet. Et je ne pense pas qu’il soit élégant de toujours prétendre que c’est différent. Non, ce n’est pas différent.
Ce dont nous discutons, c’est de savoir si un monde sans frontières dans des conditions capitalistes peut vraiment être une revendication de gauche. Même là, il y a quelque chose qui n’est pas controversé. Nous défendons le droit des pays pauvres de défendre et de protéger leurs marchés, leurs économies, avec des tarifs douaniers contre nos exportations agricoles. Mais cela signifie aussi fixer des limites à la libre circulation des marchandises. Nous exigeons un contrôle des capitaux pour empêcher les spéculateurs financiers de décider des devises, des taux d’intérêt et du sort d’économies entières. C’est pourquoi nous voulons bien entendu fixer des limites à la libre circulation des capitaux.
Oui, beaucoup d’entre nous sont probablement d’avis qu’il est irresponsable d’éloigner les pays pauvres de leurs spécialistes qualifiés parce que la pauvreté et la misère sur le terrain ne font qu’augmenter. Oui, nous discutons de la question de savoir s’il devrait y avoir des limites pour la migration de main-d’œuvre et, si tel est le cas, quelles sont-elles. Mais pourquoi ne pouvons-nous pas le faire objectivement, sans diffamation ?
Le politicien de gauche Bernie Sanders a également une opinion très tranchante à ce sujet. Je cite Bernie Sanders : «Ouvrir les frontières. Non. C’est une suggestion des frères Koch.» Ce sont de grands industriels avec 40 milliards d’actifs. Je cite Bernie Sanders : «Ce que la droite aime dans ce pays, c’est une politique d’ouverture des frontières. Amenez beaucoup de gens qui travaillent pour deux ou trois dollars de l’heure. Ce serait formidable pour eux. Je n’y crois pas. Je crois que nous devons travailler avec le reste des pays industriels pour lutter contre la pauvreté dans le monde. Mais nous ne pouvons pas le faire en appauvrissant la population de ce pays.» Voilà ce que dit Bernie Sanders. Et quand Jeremy Corbyn parle sur le sujet, ça sonne pareil. Vous n’avez pas à partager cette opinion, mais Bernie Sanders et Jeremy Corbyn ne sont en aucun cas des gens qui courent après la droite et adoptent leurs arguments. Qu’est-ce que c’est que cette non-culture du débat!
Je ne m’attends pas à ce que tout le monde soit d’accord avec moi non plus. Bien sûr que non. Mais ce que j’attends, c’est une discussion solidaire. Et si moi et d’autres camarades de mes propres rangs sommes accusés de nationalisme, de racisme et de proximité avec l’AfD, ou si l’on suppose que nous cédons à l’ère du temps droitiste, alors c’est le contraire d’un débat solidaire !»
Interview avec la Frankfurter Rundschau le 11 août 2018
Dans cet entretien avec la Frankfurter Rundschaud le 11 août 2018, Wagenknecht se défend des critiques la présentant comme une nationaliste d’extrême-gauche.
«Il y a au moins trois objections à votre mouvement. La première est que vous êtes fondamentalement nationaliste et hostile aux réfugiés. La dernière preuve en est que vous avez parlé de la «morale générale d’une culture de l’accueil sans limites», qui doit être rejetée au même titre que les ressentiments de l’AfD.
Je trouve cela déjà aventureux, que certaines personnes s’opposent de manière réflexive contre le mouvement de rassemblement qui est actuellement en cours de création. Ma position dans la politique des réfugiés est bien connue et m’accuser d’hostilité envers les réfugiés ou de nationalisme est malveillant. J’ai toujours défendu le droit d’asile, qui a été mis à mal ces dernières années. Je suis convaincue que les personnes persécutées ont besoin de protection - mais que le problème de la pauvreté dans le monde ne peut être résolu par une immigration sans frontières. Au contraire, nous devons tout faire pour que l’Allemagne et l’Europe ne continuent pas à détruire les perspectives de vie dans les pays pauvres. Les gens ont besoin d’une perspective dans leur pays d’origine.»
Interview avec la Rhein Neckar Zeitung le 11 juin 2018
Dans cet entretien au lendemain de son discours au congrès de Die Linke, Sahra Wagenknecht défend ses différences avec la ligne majoritaire du parti, notamment sur la question des immigrés. Elle considère que la décision d’ouvrir les frontières en 2015 aux demandeurs d’asile a été une erreur.
«La cheffe du parti Katja Kipping exige que le vote de la conférence du parti pour l’ouverture des frontières soit maintenant accepté et respecté…
Je ne vois aucune raison de changer de position en raison de l’adoption de la motion principale. L’exigence de «frontières ouvertes pour tous» - c’est-à-dire que tous ceux qui le souhaitent peuvent venir en Allemagne - n’est pas incluse dans la proposition principale. Nous voulons combattre les causes de la fuite et aider les gens qui fuient la guerre et qui sont dans le besoin. Nous avons également besoin de plus de justice sociale en Allemagne. Personne dans le parti ne remet cela en question.
Nous sommes pour le droit d’asile et le défendons. Il doit y avoir des frontières ouvertes pour les personnes qui sont persécutées. Mais l’ouverture des frontières pour tous n’est pas réaliste. La perte de contrôle, qui a lieu à l’automne 2015, a changé ce pays, et pas pour le mieux. Cela ne doit pas se reproduire.
Mais le congrès du parti a voté contre une limitation plus stricte de l’immigration et pour l’ouverture des frontières…
Non. Il y a des opinions différentes sur le cours de la politique des réfugiés au sein du parti. Mais on peut s’en accommoder. Personne ne devrait essayer d’imposer sa propre position à tout le monde. Ma position est, que plus d’immigration signifie de plus en plus de concurrence pour les emplois, en particulier dans le secteur des bas salaires. Et, bien sûr, une plus grande charge sur l’infrastructure sociale.
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