Gueule cassée (14-18) |
« Le boxeur, la vidéo qu'il fait avant de se rendre, il a été briefé par un avocat d'extrême gauche. Ça se voit! Le type, il n'a pas les mots d'un Gitan. Il n'a pas les mots d'un boxeur gitan ». Maréchal Macron
"Le peuple recherche simplement à vivre de son travail" Capitaine gilet jaune Jérôme Rodrigues.
OPERATION
RECUPERATION COMMUNICATION ?
Dans
la guerre des images, peut-on dire que le petit dictateur Macron a
gagné malgré des actes qui s'enfilent comme des perles avec ce
nouvel acte 13 plus commémoratif que subversif ? Ce qui est sûr
c'est que le môme de l'Elysée se cache et s'expose prudemment,
envoie cinquante policiers ratisser le terrain avant de ramener sa
fraise. De toute manière il a franchi le rubicon1,
mais contrairement à César, pas pour gagner la bataille finale car
la « fronde » aura la vie dure autant qu'elle durera.
Autant s'exposait-il encore publiquement sans gêne début novembre
dernier, autant rase-t-il les murs désormais. Le millier de blessés,
d'estropiés et d'éborgnés dont il a causé tant de douleurs et de
haine – et 11 morts indirectement -, cela ne lui sera jamais
pardonné. Jamais un tel président depuis Pétain n'avait suscité
tant de haines ni causé autant de malheurs physiques. Même s'il est
dégagé tôt ou tard de son poste de roitelet, il ne sera jamais
certain de mourir dans son lit. Ce genre de répression produit
toujours du terrorisme de revanche. Même la suppression du LBD
n'atténuera pas cette haine. Pourtant il n'est que l'exécutant du
grand capital français aux abois, qui lui tanne les fesses pour
attaquer toujours plus sa population et pas uniquement pourtant la
classe ouvrière – les couches moyennes sont atteintes également
contrairement à ce que croient nos doctes « maximalistes de
salon » -, et surtout l'ensemble de ce prolétariat
« privilégié » d'Occident. Lui ou un autre élu
frauduleusement comme d'habitude par les élections bourgeoises
truquées, ce serait pareil, sauf qu'avec l'abruti Fillon cela aurait
pété plus tôt.
Même
s'il a fait croire qu'il ferait attention à ses "petites
phrases", il continue à en lâcher systématiquement, voire
maladivement en suivant au plus près chaque saillie du mouvement sur
le
canal de ses principaux serviteurs Paris
Match, BFMTV et Le
Figaro, avec cette peur
constante des paranos de ne pas avoir le dernier mot. Après avoir
expliqué que « si être gilet jaune, c'est vouloir moins de
parlementaires et que le travail paie mieux, moi aussi je suis gilet
jaune! », mais il n'a pas ajouté que si être gilet jaune
c'est avoir un œil crevé « je suis moi aussi gilet jaune ».
Black flic du pouvoir |
Il
a fait croire à l'indépendance des médias en critiquant les
chaînes d'information en continu (où trônent ses amis Elkrieff et
Apathie) et leurs "commentaires permanents", en déplorant
la grande visibilité qu'elles offrent aux figures du mouvement des
gilets jaunes, telles que Ingrid Levavasseur, Eric Drouet ou encore
Priscillia Ludosky, comme si c'était un crime de ravir la vedette à
ces pâles ministres suce-boules, il se dévoile en état de tension
permanent. Il révèle, de façon elliptique que son invention du
grand débat était surtout un des moyens pour contrer maladivement
ces « commentaires permanents » sur le web et la
défection vis à vis des chaînes d'infaux2.
Il envisageait sérieusement qu'abrutir la population avec du bla-bla
municipal dans les quartiers pendant deux mois refilerait l'overdose
pour ôter toute envie de combattre ses attaques économiques et
psychologiques, par le web et la rue. Cet artifice de débat
permanent sous contrôle étatique n'a aucunement pour but de
favoriser la fable de la « démocratie directe »
(impossible certes sous domination bourgeoise comme le démontre
brillamment Bégaudeau)3
car pas touche à l'hypocrite « démocratie représentative »
totalement ficelée par l'argent et la corruption.
Comme
il n'est qu'un petit exécutant de la mondialisation libérale qui
n'est que la philospohie des grandes banques et des magouilleurs
internationaux, il s'empare à son tour de la vieille ficelle de la
manipulation « depuis l'étranger », vieille ficelle de
tous les nationalismes pour faire croire à une dissolution des
classes et à un intérêt strictement national ; c'est
d'ailleurs une campagne dans la durée de la fraction bourgeoise US
opposée à Trump d'être une créature de la Russie...
Une fronde manipulée par les extrêmes et l'étranger
Selon
Le
Point
, Macron en réfère Éric
Drouet,
et lui donne plus d'importance qu'il n'en a, quoique sa page sur
facebook revendique quand même plus de 300.000 membres. « Drouet,
c'est un produit médiatique, un produit des réseaux sociaux ».
Ce qui est une façon de détourner la réalité, c'est lui, sa
politique qui a créé des Drouet par milliers ! L'argument
suivant montre sa déstabilisation et sa rouerie : « Il y
a eu une forme aussi de légitimation accélérée de ce qu'a été
ce mouvement qui est un problème ». Que nenni, ce n'est pas un
problème qu'une révolte sociale s'accélère plus vite que le
brouet longuet des élections démocratiques truquées !
Voulant
en rajouter une couche, dans la pose du sermonneur de sa
presse, Macron pointe du doigt cette jacquerie comme "une
manipulation des extrêmes, avec le concours d'une puissance
étrangère".
Le nirvana étatique et étique ! Il a pourtant en partie
raison, l'Etat de Poutine, mais comme de plus anciens Etats, et pas
seulement son père stalinien, ont gardé comme habitude de se mêler
des affaires des autres car les intérêts nationaux se croisent et
se décroisent. Mais cette concurrence entre médias étrangers, si
elle n'est pas la réelle liberté d'information généralisée,
reste tout de même une entorse à la dictature nationale pépère
comme en rêvait Pétain. RT très regardé par nombre de gilets
jaunes est aussi affligeant que nos propres chaînes, fait clone
aussi pervers, Macron y adjoint bien sûr les fachos : « Les
gens qui sont surinvestis sur les réseaux sont les deux extrêmes.
Et après, ce sont des gens qui achètent des comptes, qui trollent.
C'est Russia Today, Sputnik, etc ». Il pointe aussi l'influence
de "la fachosphère, la gauchosphère, la russosphère" qui
représenteraient "90 % des mouvements sur Internet".
"Regardez, à partir de décembre, les mouvements sur Internet,
ce n'est plus (mon) BFM qui est en tête, c'est Russia Today",
conclut-il.
Car,
si on en croit not' président caché, les protestataires n'ont pas
de tête et sont forcément manipulés, ce qui est un constant
radotage de tous les pouvoirs... manipulateurs !
Enfin,
dernière invention, coupler le lamentable scrutin européen pour
justifier cette Europe:ollusque du Capital, le projet de coupler avec
un référendum avec la voix de son maître, a fort peu de chance de
remplacer le miroir aux alouettes de nos braves gilets jaunes
pacifistes qui se décorent avec le RIC inventé par les fachos.
Macron brasse de l'air avec ses maladives contre propositions et il
ne peut même plus se faire passer pour le dernier garant face à un
fascisme qui n'existe pas, ou dont les héritiers sont d'impuissants
flambeurs.
VERS
UN MOUVEMENT D'ANCIENS COMBATTANTS ?
Traditionnellement,
tout mouvement social qui concerne de près ou de loin la classe
ouvrière est récupéré tôt ou tard par les fractions de gauche de
la bourgeoisie. Les jacqueries petites bourgeoises façon Poujade ou
Nicoud rentrèrent toujours dans les rangs gaullistes. Serait bien
mal avisé celui qui voudrait soutenir devant moi que le mouvement
des gilets jaunes n'est qu'un mouvement petit bourgeois. Tout le long
jusqu'à présent on a assisté à une tension entre ceux qui
revendiquaient sur le terrain économique et ceux qui veulent
l'entraîner sur le terrain politique. L'idiotie du RIC semble
maintenir une fiction de lien comme la charité rime avec utopie.
Incontestablement, contrairement aux angoisses gauchistes des
pantouflards du CCI, le mouvement ne s'est pas « ultra-droitisé » ;
comme je l'ai constaté sur les réseaux, on a vu débarquer
militants syndicaux et gauchistes, venus d'abord affirmer qu'ils
étaient les vrais GJ, puis diffuser leurs habituelles leçons
d'antiracisme et d'antifascisme. C'est pourquoi à l'acte onze on a
pu assister à une descente des « fachos » contre un
cartel de gauchos. Il était inévitable que le mouvement retombe à
gauche avec la position du RN arcbouté dans la défense des petits
entrepreneurs « qui n'ont pas les moyens d'augmenter les
salaires de leurs ouvriers ». L'espoir d'une liste GL pour
damer le pion aux menteurs de la gauche et de la droite, s'éteignant
peu à peu, laissant à nouveau la place au seul combat de rue, nos
amis gilets jaunes désemparés vont-ils se jeter dans les bras des
syndicalismes collaborationnistes ?
LA
FIGURATION DES FIGURES DU MOUVEMENT
Des
manifs qui deviennent lassantes. L'acte 13 a plus ressemblé à un
enterrement qu'à un tremplin
pour l'avenir. Ceux qui ont paradé ne
sont élus par aucune assemblée. On notera au passage le mépris
dans lequel aura été teue jusqu'au bout l'expérience des
assemblées de Commercy, qui, quoique d'un niveau socialisme
municipal inoffensif et hors réalité (quel intérêt de jouer à la
démocratie directe tant que la principale classe concernée n'est
pas entrée dans la bagarre?). La prestation du portugais Rodrigues,
même si nous pouvons le plaindre de la mutilation dont il a fait
l'objet, confinait à la personnalisation ridicule avec son petit
chapeau portant l'insigne gilet jaune et ses gants jaunes pour saluer
la foule défilant à ses
pieds comme Brejnev naguère (avec le même
chapeau). Jouant les capitaines de retour du front, il n'a aucune honte à déclarer à un journaliste: "je m'en vais remotiver les troupes". Les arguments mesurés utilisés par le bonhomme à chaque
interview sont du genre petit cadre qui veut adjoindre à sa promo
médiatique une récompense politique, d'une façon ou d'une autre. Notons cette autre galéjade, conformiste pour ne pas dire pire: "Le peuple recherche simplement à vivre de son travail".
A
ses côtés un jeune demi-aveuglé qui ne tarit pas dans la
description, à côté d'un Ramous en bonnet qui fait le clown de
service. Des manifestants défilent avec des pansements sur l'oeil,
le début de manifs comporte quelques extropiés. Cette protestation
publique était toutefois très respectable en elle-même, en hommage
aux victimes et pour contrer le cynisme étatique ; Castaner
finit par apparaître comme un autiste délirant avec sa manie de
l'antiphrase. Mais elle ne fût synonyme d'aucun avenir avec ses
« figures » réconciliées pour la circonstance
mortuaire. Une manif syndicale du même genre aurait signifié
enterrement de grève. Elle est significative pourtant de l'absence
d'avenir de cemouvement bancal, plus impulsif que négatif, plus
épuisant en énergie que garantie de force de soulèvement pour
l'avenir. Questionné sur RT, en tant que « porteparole du
mouvement » (RT est plus culotté que BFM), Drouet ne renie pas
cet qualificatif outrancier, et promet que l'acte 13 se prépare
déjà, qu'on s'organise... ». Mais qui organise quoi ? On
n'en sait toujours rien de ce parti anonyme jamais nommé et qui
décide … de tout et pour tous sans avoir été cchoisi ni élu. Ce
pourquoi, et ces petits chefs autoproclamés ne s'en rendent même
pas compte, le mouvement s'effiloche et perd mille manifestants au
moins par semaine, et cela va continuer jusqu'au scrutin européen.
Et c'est bien normal, on le leur a rien demandé, nous la classe
ouvrière en tout cas. Rodriguès a eu un bon mot en se décrivant
comme « gueule cassée ». En 14-18, les gueules cassées
ne se voulaient ni de gauche ni de droite, mais la suite a montré
que la domination de l'apolitisme dans leurs rangs était bien une
valeur de droite ;quoique le mouvement des anciens combattants
de guerre ne généra finalement qu'une sociabilité villageoise
faite de banquets, comme il s'en produit désormais sur les derniers
ronds-points occupés... Malheureusement après l'extinction des feux
de carnaval certains n'auront plus qu'un œil pour pleurer, la haine
au cœur et le chômage éternel.
L'appel
à rejoindre la CGT minoritaire
La
CGT n'est plus qu'un syndicat minoritaire dans la classe ouvrière et
fort connue comme syndicat traître par excellence. Appeler comme
Drouet et consorts à faire croire qu'on va mardi vers la grève
générale ou une impossible et idiote « grève totale »,
c'est se payer de mots... après un enterrement. La CGT a réussi
ecore une fois à marginaliser complètement la longue grève perlée
des cheminots pour l'amener à la défaite, personne ne l'a oublié.
Bien
sûr que cela va être un fiasco. Bien sûr que les agités du bonnet
du NPA et la clique à Mélenchon vont s'y précipiter... mais seuls.
Ils vont jouer aux lanceurs d'alerte après incendies maîtrisés les
jours d'après. Macron lui a toujours du souci à se faire pour les
mois à venir.
NOTES
1« ...après
le coucher du soleil, César fit atteler à un chariot des mulets
pris au moulin le plus proche, et s'engagea avec une faible escorte
dans le chemin le plus détourné. Les flambeaux s'étant éteints,
il s'égara et erra longtemps. Au point du jour, il trouva un guide,
marcha à pied par des sentiers extrêmement étroits et rejoignit
ses cohortes au fleuve de Rubicon, qui était la frontière de sa
province. Là il s'arrêta quelques instants, et, supputant la
grandeur de son entreprise, il se tourna vers ceux qui
l'accompagnaient : « Maintenant encore, dit-il, nous
pouvons revenir sur nos pas ; mais, si nous passons ce petit
pont, le sort des armes décidera de tout. »
Suétone
2Il
est le né collé au web, à la Télé, et on lui signale la moindre
vidéo le mettant en cause. Heureusement que l'Etat dispose d'une
machinerie permanente qui n'a pas besoin de lui pour les affaires
courantes.
3https://www.breizh-info.com/2019/02/02/111256/gilets-jaunes-violences-democratie-francois-begaudeau-recadre-patrick-cohen-et-son-equipe-video?fbclid=IwAR2oH6ZH77g7DHEd2-b1Uw0QnGwWrKNPVmp2piNsAYO92n-EyrIoQU5-f20
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