Après un armistice de dupes à Bruxelles et le «tonneau des Danaïdes» grec : début d’effritement de la mystification européenne et de l’impéritie de la finance capitaliste
"Les dirigeants européens et occidentaux critiquent la Grèce pour son incapacité à collecter l'impôt. Dans le même temps, les Occidentaux ont créé un système d'évasion fiscale mondial... et les pays avancés essayent de contrer l'effort global pour stopper l'évasion fiscale. On ne peut pas être plus hypocrite". Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie.
La légende antique du «tonneau des Danaïdes», les filles de Danaos, s’applique doublement au cas grec, ce Zorba ambigu et pervers (qui ne pense qu’à boire et danser) à la fois expression de «panier percé» d’un système étatique grec particulier et loufoque (on ne termine jamais les maisons pour ne pas payer d’impôts, manière héritée de la contestation de l’occupation ottomane un siècle auparavant), mais surtout «punition» bouc-émissaire d’un système mondial lui-même surendetté et
surtout démystification d’une Europe bâtarde, essentiellement création de l’impérialisme américain après 1945 pour faire pièce idéologique universaliste à la prétention communiste fabulatrice du stalinisme.
L’orchestration de cet exotique «Zorba le grec» aura remisé la démagogie référendaire du comédien gauchiste Tsipras au rang d’un fait divers, tant la «Prusse» aura tambouriné que son «opinion publique» en avait «marre» de tenir «à bout de bras ce grec dépensier», au point que la bourgeoisie française du Figaro à papy Giscard s’accommodait déjà d’un Zorbaxit punitif. Le boucan démagogique allemand aux cris de «remboursez ou crevez-le!», et de ses vassaux du nord et de l’est, finit par être contre-productif politiquement. Finalement, partout en Europe, la «Prusse» ne fît que réveiller les vieilles aigreurs nationalistes de chacun; en France de la part des Mélenchon, Le Pen et du falot secrétaire du PCF dégarni. Les prolongations à Bruxelles, comme un mauvais match de foot avec l’injuste «tir aux buts», mirent mal à l’aise toute le monde, de Paris à Salonique en passant par Berlin. Evidemment que ce qui a tranché était du domaine géopolitique - on le l’a pas crié sur les toits - l’intermittent Tsipras a obtenu que son pays ne soit pas éjecté de la manne européenne en refilant le port de Thessalonique à la bourgeoisie allemande; l’Allemagne aura donc accès à la Méditerranée, ce qu’elle n’avait pu réussir depuis la guerre du Kosovo. Le 5 juillet dernier, un entrefilet du Figaro l’avait laissé filtrer: «Athènes doit accélérer le programme de privatisations, lancer des offres pour les ports du Pirée et de Thessalonique avant octobre 2015». Le port du Pirée est déjà réservé aux chinois, il ne manquait plus qu’à rétrocéder celui de Salonique (ou Thessalonique pour les anti-turcs). L’aéroport d’Athènes, à l’abandon depuis 2004, a été vendu à une riche famille grecque, société écran de l’Etat chinois et une autre partie à Abou Dhabi. Sont en cours la privatisation les chemins de fer et plusieurs ports de plaisance. Le tout pour moins de 10 milliards d’euros alors que les requins mesquins de Bruxelles en réclamaient 50! Zorba a fini la soirée ivre mort.
Le couple franco-allemand a été sauvé, chantent chancelleries et journalistes! Mais il s’en est fallu d’un cheveu de Zorba que le divorce ne se profile. Mais n’est-ce pas partie remise quand Hollande a joué le rôle de la femme conciliatrice et Merkel celui du viril macho? Pourtant l’homme Merkel aura son pied à terre en Méditerranée quand la femme Hollande aura été le dindon (le coq gaulois) de la farce, cajolant son enfant Zorba humilié et bourré! Inversion des genres quand tu nous tiens. Les délégués officiels de la bourgeoisie française n’auront été payés en retour de leurs efforts conjugaux que par leur propre gloriole quand le rival en opposition, le pompier incendiaire Sarkozy et son laquais Woerth ont été l’objet de tant de moqueries réitérées sur le web (c’est un bienfait d’internet que tous les obligés du système dominant - qui avaient pour rôle jadis d’occuper le terrain de la fausse liberté de s’exprimer - soient désormais immédiatement étrillés à chacune de leurs prestations de mauvaise foi, voire pour péché de bêtise politique incommensurable).
Sisyphe et les danaïdes peuvent y perdre leur latin et leur grec, les banksters financiers ont pour «mission», sous conditions drastiques et humiliantes, de continuer à prêter à Zorba des fonds public Européens pour rembourser en urgence des Fonds privés (ce nirvana du capitalisme filou) qui se sont sucrés avant terme!
En attendant de s’effondrer l’Europe stagne. Elle s’effrite, pour reprendre les termes du cercle PIC, Pour une Intervention Communiste, qui avait prévu en vrai la chute de la maison stalinienne quand le barnum Révo Internationale le voyait se renforcer comme Chaulieu-Castoriadis. Son PIB est cette année au même niveau qu’en 2007 alors que celui des Etats Unis a progressé en moyenne de 2% par an depuis cinq ans. Depuis la naissance de l’euro la production industrielle de la France a régressé de 12%, celle de l’Italie de 20%, celle de la Grèce de 20% alors que celle de l’Allemagne a bondi de 34% ?
L’Europe reste le principal marché du monde, ancien lieu des batailles de deux guerres mondiales, elle demeure le terrain central d’une guerre (psychologique et terroriste) à mort entre champions du capitalisme, mais d’un capitalisme en crise qui crie désormais partout «c’est la faute à l’autre»! Oublié les trucages de Goldman&Sachs (dérisoirement les amis de Zorba du gouvernement grec vont porter plainte), oublié le fait que tous les requins capitalistes «européistes» savaient que la Grèce était un cas particulier tordu, oubliée la complicité des politiciens grecs et de leurs homogues du Parlement européen (mais je ne vais pas tomber dans l’anaphore hollandaise).
L’Europe s’est révélée, au cours des nuits chaudes bruxelloises, un panier de crabes, de faux-culs, de menteurs en goguette, de puent-la-finance-corrompue. Le but des «négociations» livré au public était effrontément cynique: mise sous tutelle, accentuation de l’austérité, nouvel accroissement de la dette, terrorisme, comme le dit fort bien le musclé Vafourakis. L’inverse de ce que ce dernier et ses potes les réformateurs radicaux de Syriza avaient fait imaginer comme lendemain électoral radieux aux électeurs grecs.
Prise en otage bancaire de la population grecque par les faucons, vrais cons de Bruxelles, chantage au Grexit, partiel ou total, arrogance allemande, terrorisme à la misère, pitié française, les divers épisodes du feuilleton bruxellois ont mis en lumière qu’il ne s’agit pas d’un simple défaussement de la débilité de la marche de la crise capitaliste comme en 2008, mais d’une complexe crise géopolitique où le mot solidarité sonne comme charité, et où l’incapacité des divers gangs capitalistes en lice à constituer de nouveaux blocs débouche à nouveau sur la théorie du bouc-émissaire, ce Zorba «mauvais payeur» comme hier les «salauds de pauvres». En toile de fond, l’inflation de migrants, dont personne ne veut, signe comme les démonstrations de Daesch effaçant la ligne Sykes-Picot, la fin d’un monde hérissé de frontières capitalistes et colonialistes, mais pas dans un sens humain ni communiste. Les crimes de guerre, attribués aux seuls djihadistes, n’ont jamais été aussi odieux et exhibés à tous, civils innocents comme politiciens et militaires coupables. Autant les oligarchies capitalistes (américaine, européenne, russe, chinoise, arabes) se fichent de toute véritable consultation des prolétariats, autant les conditions d’une nouvelle guerre mondiale n’ont jamais été autant handicapées. On dirait que tous les impérialismes se tiennent par la barbichette. Poutine masse ses troupes aux abords de l’Ukraine mais elles doivent rester l’arme au pied. Les négociations pour accueillir à nouveau l’Iran chez les nations BCBG patinent en longueur, et les contradictions sont permamentes; l’Iran soutient Bachar El Assad; certains arguent que Daesch est une création de la bourgeoisie israélienne; les cartels de la drogue en Amérique du Sud égorgent certainement plus que Daesch... Les complots sont partout et jamais élucidés... Il y en a autant de vrais que de faux...
Le terme armistice pour les soit disant heureuses conclusions du banquet bruxellois, dans ce cadre mondial très belliciste sous hydre terroriste, est tout à fait approprié. On n’est plus simplement en guerre économique mais psychologique. Zorba «parasite et profiteur» demeure tenu en laisse comme la corde tient le pendu; c’est le seul constat indubitable. Rien ne nous dit que Zorba ne va pas ôter la corde au dernier moment. Les bourreaux de Bruxelles (Prusse et affidés, plus Gaule hypocrite) restent méfiants quant à la réussite de la pendaison. Zorba doit vider ses poches de grec voleur avant d’être sacrifié et régler ses frais d’avocat avant de mourir.
La reine Angela Merkel, avant même le début de la montée à l’échafaud, avait rappelé qu’il n’était pas question «d’un pendaison à n’importe quel prix» et que dans les relations avec ce salaud de Zorba «la valeur la plus importante, à savoir la finance et la convertibilité a été perdue». La vache allemande avait proposé de transférer l’échafaud au pays des honnêtes fraudeurs, un duché au nom d’un jardin parisien. Mise sous tutelle affreuse, protestèrent les amis de Zorba et de la Grèce antique et immémoriale. A ce compte il ne restait plus aux Grecs que le Sirtaki et l’Ouzo (vendu sous le règne du troc).
L’ogre américain (FMI, fond monétaire intercontinental), pas plus sympa que la vache allemande - ses intérêts sont plus élevés que ceux des créanciers européens - n’a pas bougé le petit doigt pour arbitrer entre ses progénitures allemande et anglaise (le contrôle de Mare nostrum) parce qu’il ne peut pas faire jouer prioritairement ses visées sur Chypre (la base militaire tenue par la bourgeoisie britannique) et trop occupé par les palabres avec l’Iran.
Les plaintes contre la scandaleuse mise sous tutelle par les innocents politiciens grecs (des gauchises de Syriza aux partis mafieux débarqués du pouvoir) font sourire. La Grèce a toujours été sous tutelle, ottomane, puis anglaise, occidentale, bancaire et européenne...
En attendant, les amis parlementaires de Zorba vont pouvoir déblatérer, s’engueuler, pleurnicher et se rabibocher dans une union nationale d’où les radicaux réformistes de Syriza se tiendront à l’écart, voire manifesteront violemment dans la rue en dénonçant la «trahison» de leur ancienne égérie Aléxis Tsípras. Pourtant il n’y aura pas eu le choix, c’était ou plier sous la double peine prussienne ou manger des cailloux, car comme l’a déclaré super Vafourakis avant d’aller bronzer sur l’île Lesbos, il n’y a même pas les machines pour réimprimer des drachmes au pays de Zorba.
La campagne idéologique mondiale va prendre le pas sur les exactions criminelles de Daesch et le tour de France, via les agitations verbales des différentes enclaves parlementaires des bourgeoisies européennes.
Il n'est pas question de moratoire d’une dette faramineuse, ce qui serait humain. Un cynisme de type capitaliste-nazi prédomine. Même si la pendaison «solidaire» de Zorba signifie que la dette est insoutenable, Zorba doit régler ce qu'il doit au FMI depuis la fin juin. Même pendu, Zorba devra emprunter à nouveau sur les marchés financiers. Sa dette restera à 180% du PIB et on va la lui faire grimper encore, pour le plaisir que confère l’argent. Pour la première fois dans l’histoire des Etats nationaux, une mise sous tutelle par un impérialisme gigogne (la Prusse masquée sous la bannière étoilée européenne) va régenter la fiscalité d’un pays moderne comme les anciennes colonies, et exiger que les vieux travailleurs crachent au bassinet. On pourrait penser parfois qu’il ne s’agit que d’un cauchemar irréel, d’un mauvais scénario imaginé par un cinéaste stupide.
Pour la première fois dans l’histoire, un impérialisme gigogne exige d’un condamné à la pendaison qu’il présente sa défense sous trois jours. Rien n’est joué au pays de Zorba qui peut souhaiter faire danser l’ours prussien comme dans la Strada, avec un Zorba jouant le rôle d’Anthony Quinn. Le comédien Alexis Tsipras pourrait aussi convoquer des élections anticipées. Ou se contenter de "faire le ménage" dans Syriza, les députés de la gauche «réformiste radicale» (c’est à dire contre-révolutionnaire et co-gérente du Capital en crise) en désaccord avec la politique du gouvernement, devant théoriquement, selon le règlement, "rendre" leur siège au parti et laisser leur place au second sur la liste.
Le gentil ministre grec de l'économie à la signature en forme de bite, George Stathakis, a déclaré que les députés "rebelles" de Syriza, incluant des ministres, devaient démissionner. Seuls deux députés de Syriza ont voté "non" au plan de Tsipras et huit se sont abstenus. Mais sept étaient "absents" au moment du vote. L'ex-ministre des Finances, Yanis Varoufakis, étant parti se reposer sur une île que j’ai évoquée et en famille.
Quinze députés de Syriza, qui assurent avoir voté "oui" pour ne pas gêner, pour le moment, le gouvernement, ont prévenu qu'il ne fallait pas compter sur eux pour entériner les futures réformes exigées par les créanciers (postulant au rôle de pleureuse professionnelle à la Mélenchon). Le scénariste de pacotille Alexis Tsipras, qui avait, avec un culot indicible, promis la fin de l'austérité et le maintien de Zorba dans un euro aux règles financières sévères, pour se faire élire, peut sauter sous peu; ce que souhaitait la bourgeoisie grecque, filiale de l’européenne, avant le référendum. Ce référendum bidon, instruentalisation du peuple et du prolétariat (comme la reine Merkel et sa prosaïque opinion pubique) visait la dénonciation des mesures d’austérité prussiennes et voilà que ce bateleur de Syntagma s’y est plié. Rien n’indique que la perspective du Grexit ne soit pas finalement la porte de sortie inévitable, lamentable et miséreuse, ouvrant la voie au véritable effritement d’une Europe de bric et de broc, de fric et de troc.
Après six mois d’une vraie guerre géopolitique en plein cœur de la zone euro, un «armistice» extrêmement honteux est proposé à Zorba. Que le Parlement grec l’accepte ou non, que les Parlements nationaux le ratifient ou non, comme on le disait lors de l’éclatement de l’URSS, la boite de Pandore est ouverte. Et, espérons-le, une réflexion du prolétariat international sur l’absence de solution nationale, électorale ou gréviste locale, mais un combat simultané contre tous les Etats et leurs financiers, pour bâtir un autre monde débarrassé de l’injustice de la domination de l’argent dans les rapports humains.
«l'homme doit avoir un brin de folie ou alors il n'ose jamais couper la corde et être libre" "apprends moi à danser" "ensemble"». (Zorba le Grec)
"Les dirigeants européens et occidentaux critiquent la Grèce pour son incapacité à collecter l'impôt. Dans le même temps, les Occidentaux ont créé un système d'évasion fiscale mondial... et les pays avancés essayent de contrer l'effort global pour stopper l'évasion fiscale. On ne peut pas être plus hypocrite". Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie.
La légende antique du «tonneau des Danaïdes», les filles de Danaos, s’applique doublement au cas grec, ce Zorba ambigu et pervers (qui ne pense qu’à boire et danser) à la fois expression de «panier percé» d’un système étatique grec particulier et loufoque (on ne termine jamais les maisons pour ne pas payer d’impôts, manière héritée de la contestation de l’occupation ottomane un siècle auparavant), mais surtout «punition» bouc-émissaire d’un système mondial lui-même surendetté et
surtout démystification d’une Europe bâtarde, essentiellement création de l’impérialisme américain après 1945 pour faire pièce idéologique universaliste à la prétention communiste fabulatrice du stalinisme.
L’orchestration de cet exotique «Zorba le grec» aura remisé la démagogie référendaire du comédien gauchiste Tsipras au rang d’un fait divers, tant la «Prusse» aura tambouriné que son «opinion publique» en avait «marre» de tenir «à bout de bras ce grec dépensier», au point que la bourgeoisie française du Figaro à papy Giscard s’accommodait déjà d’un Zorbaxit punitif. Le boucan démagogique allemand aux cris de «remboursez ou crevez-le!», et de ses vassaux du nord et de l’est, finit par être contre-productif politiquement. Finalement, partout en Europe, la «Prusse» ne fît que réveiller les vieilles aigreurs nationalistes de chacun; en France de la part des Mélenchon, Le Pen et du falot secrétaire du PCF dégarni. Les prolongations à Bruxelles, comme un mauvais match de foot avec l’injuste «tir aux buts», mirent mal à l’aise toute le monde, de Paris à Salonique en passant par Berlin. Evidemment que ce qui a tranché était du domaine géopolitique - on le l’a pas crié sur les toits - l’intermittent Tsipras a obtenu que son pays ne soit pas éjecté de la manne européenne en refilant le port de Thessalonique à la bourgeoisie allemande; l’Allemagne aura donc accès à la Méditerranée, ce qu’elle n’avait pu réussir depuis la guerre du Kosovo. Le 5 juillet dernier, un entrefilet du Figaro l’avait laissé filtrer: «Athènes doit accélérer le programme de privatisations, lancer des offres pour les ports du Pirée et de Thessalonique avant octobre 2015». Le port du Pirée est déjà réservé aux chinois, il ne manquait plus qu’à rétrocéder celui de Salonique (ou Thessalonique pour les anti-turcs). L’aéroport d’Athènes, à l’abandon depuis 2004, a été vendu à une riche famille grecque, société écran de l’Etat chinois et une autre partie à Abou Dhabi. Sont en cours la privatisation les chemins de fer et plusieurs ports de plaisance. Le tout pour moins de 10 milliards d’euros alors que les requins mesquins de Bruxelles en réclamaient 50! Zorba a fini la soirée ivre mort.
Le couple franco-allemand a été sauvé, chantent chancelleries et journalistes! Mais il s’en est fallu d’un cheveu de Zorba que le divorce ne se profile. Mais n’est-ce pas partie remise quand Hollande a joué le rôle de la femme conciliatrice et Merkel celui du viril macho? Pourtant l’homme Merkel aura son pied à terre en Méditerranée quand la femme Hollande aura été le dindon (le coq gaulois) de la farce, cajolant son enfant Zorba humilié et bourré! Inversion des genres quand tu nous tiens. Les délégués officiels de la bourgeoisie française n’auront été payés en retour de leurs efforts conjugaux que par leur propre gloriole quand le rival en opposition, le pompier incendiaire Sarkozy et son laquais Woerth ont été l’objet de tant de moqueries réitérées sur le web (c’est un bienfait d’internet que tous les obligés du système dominant - qui avaient pour rôle jadis d’occuper le terrain de la fausse liberté de s’exprimer - soient désormais immédiatement étrillés à chacune de leurs prestations de mauvaise foi, voire pour péché de bêtise politique incommensurable).
Sisyphe et les danaïdes peuvent y perdre leur latin et leur grec, les banksters financiers ont pour «mission», sous conditions drastiques et humiliantes, de continuer à prêter à Zorba des fonds public Européens pour rembourser en urgence des Fonds privés (ce nirvana du capitalisme filou) qui se sont sucrés avant terme!
En attendant de s’effondrer l’Europe stagne. Elle s’effrite, pour reprendre les termes du cercle PIC, Pour une Intervention Communiste, qui avait prévu en vrai la chute de la maison stalinienne quand le barnum Révo Internationale le voyait se renforcer comme Chaulieu-Castoriadis. Son PIB est cette année au même niveau qu’en 2007 alors que celui des Etats Unis a progressé en moyenne de 2% par an depuis cinq ans. Depuis la naissance de l’euro la production industrielle de la France a régressé de 12%, celle de l’Italie de 20%, celle de la Grèce de 20% alors que celle de l’Allemagne a bondi de 34% ?
L’Europe reste le principal marché du monde, ancien lieu des batailles de deux guerres mondiales, elle demeure le terrain central d’une guerre (psychologique et terroriste) à mort entre champions du capitalisme, mais d’un capitalisme en crise qui crie désormais partout «c’est la faute à l’autre»! Oublié les trucages de Goldman&Sachs (dérisoirement les amis de Zorba du gouvernement grec vont porter plainte), oublié le fait que tous les requins capitalistes «européistes» savaient que la Grèce était un cas particulier tordu, oubliée la complicité des politiciens grecs et de leurs homogues du Parlement européen (mais je ne vais pas tomber dans l’anaphore hollandaise).
L’Europe s’est révélée, au cours des nuits chaudes bruxelloises, un panier de crabes, de faux-culs, de menteurs en goguette, de puent-la-finance-corrompue. Le but des «négociations» livré au public était effrontément cynique: mise sous tutelle, accentuation de l’austérité, nouvel accroissement de la dette, terrorisme, comme le dit fort bien le musclé Vafourakis. L’inverse de ce que ce dernier et ses potes les réformateurs radicaux de Syriza avaient fait imaginer comme lendemain électoral radieux aux électeurs grecs.
Prise en otage bancaire de la population grecque par les faucons, vrais cons de Bruxelles, chantage au Grexit, partiel ou total, arrogance allemande, terrorisme à la misère, pitié française, les divers épisodes du feuilleton bruxellois ont mis en lumière qu’il ne s’agit pas d’un simple défaussement de la débilité de la marche de la crise capitaliste comme en 2008, mais d’une complexe crise géopolitique où le mot solidarité sonne comme charité, et où l’incapacité des divers gangs capitalistes en lice à constituer de nouveaux blocs débouche à nouveau sur la théorie du bouc-émissaire, ce Zorba «mauvais payeur» comme hier les «salauds de pauvres». En toile de fond, l’inflation de migrants, dont personne ne veut, signe comme les démonstrations de Daesch effaçant la ligne Sykes-Picot, la fin d’un monde hérissé de frontières capitalistes et colonialistes, mais pas dans un sens humain ni communiste. Les crimes de guerre, attribués aux seuls djihadistes, n’ont jamais été aussi odieux et exhibés à tous, civils innocents comme politiciens et militaires coupables. Autant les oligarchies capitalistes (américaine, européenne, russe, chinoise, arabes) se fichent de toute véritable consultation des prolétariats, autant les conditions d’une nouvelle guerre mondiale n’ont jamais été autant handicapées. On dirait que tous les impérialismes se tiennent par la barbichette. Poutine masse ses troupes aux abords de l’Ukraine mais elles doivent rester l’arme au pied. Les négociations pour accueillir à nouveau l’Iran chez les nations BCBG patinent en longueur, et les contradictions sont permamentes; l’Iran soutient Bachar El Assad; certains arguent que Daesch est une création de la bourgeoisie israélienne; les cartels de la drogue en Amérique du Sud égorgent certainement plus que Daesch... Les complots sont partout et jamais élucidés... Il y en a autant de vrais que de faux...
Le terme armistice pour les soit disant heureuses conclusions du banquet bruxellois, dans ce cadre mondial très belliciste sous hydre terroriste, est tout à fait approprié. On n’est plus simplement en guerre économique mais psychologique. Zorba «parasite et profiteur» demeure tenu en laisse comme la corde tient le pendu; c’est le seul constat indubitable. Rien ne nous dit que Zorba ne va pas ôter la corde au dernier moment. Les bourreaux de Bruxelles (Prusse et affidés, plus Gaule hypocrite) restent méfiants quant à la réussite de la pendaison. Zorba doit vider ses poches de grec voleur avant d’être sacrifié et régler ses frais d’avocat avant de mourir.
La reine Angela Merkel, avant même le début de la montée à l’échafaud, avait rappelé qu’il n’était pas question «d’un pendaison à n’importe quel prix» et que dans les relations avec ce salaud de Zorba «la valeur la plus importante, à savoir la finance et la convertibilité a été perdue». La vache allemande avait proposé de transférer l’échafaud au pays des honnêtes fraudeurs, un duché au nom d’un jardin parisien. Mise sous tutelle affreuse, protestèrent les amis de Zorba et de la Grèce antique et immémoriale. A ce compte il ne restait plus aux Grecs que le Sirtaki et l’Ouzo (vendu sous le règne du troc).
L’ogre américain (FMI, fond monétaire intercontinental), pas plus sympa que la vache allemande - ses intérêts sont plus élevés que ceux des créanciers européens - n’a pas bougé le petit doigt pour arbitrer entre ses progénitures allemande et anglaise (le contrôle de Mare nostrum) parce qu’il ne peut pas faire jouer prioritairement ses visées sur Chypre (la base militaire tenue par la bourgeoisie britannique) et trop occupé par les palabres avec l’Iran.
Les plaintes contre la scandaleuse mise sous tutelle par les innocents politiciens grecs (des gauchises de Syriza aux partis mafieux débarqués du pouvoir) font sourire. La Grèce a toujours été sous tutelle, ottomane, puis anglaise, occidentale, bancaire et européenne...
En attendant, les amis parlementaires de Zorba vont pouvoir déblatérer, s’engueuler, pleurnicher et se rabibocher dans une union nationale d’où les radicaux réformistes de Syriza se tiendront à l’écart, voire manifesteront violemment dans la rue en dénonçant la «trahison» de leur ancienne égérie Aléxis Tsípras. Pourtant il n’y aura pas eu le choix, c’était ou plier sous la double peine prussienne ou manger des cailloux, car comme l’a déclaré super Vafourakis avant d’aller bronzer sur l’île Lesbos, il n’y a même pas les machines pour réimprimer des drachmes au pays de Zorba.
La campagne idéologique mondiale va prendre le pas sur les exactions criminelles de Daesch et le tour de France, via les agitations verbales des différentes enclaves parlementaires des bourgeoisies européennes.
Il n'est pas question de moratoire d’une dette faramineuse, ce qui serait humain. Un cynisme de type capitaliste-nazi prédomine. Même si la pendaison «solidaire» de Zorba signifie que la dette est insoutenable, Zorba doit régler ce qu'il doit au FMI depuis la fin juin. Même pendu, Zorba devra emprunter à nouveau sur les marchés financiers. Sa dette restera à 180% du PIB et on va la lui faire grimper encore, pour le plaisir que confère l’argent. Pour la première fois dans l’histoire des Etats nationaux, une mise sous tutelle par un impérialisme gigogne (la Prusse masquée sous la bannière étoilée européenne) va régenter la fiscalité d’un pays moderne comme les anciennes colonies, et exiger que les vieux travailleurs crachent au bassinet. On pourrait penser parfois qu’il ne s’agit que d’un cauchemar irréel, d’un mauvais scénario imaginé par un cinéaste stupide.
Pour la première fois dans l’histoire, un impérialisme gigogne exige d’un condamné à la pendaison qu’il présente sa défense sous trois jours. Rien n’est joué au pays de Zorba qui peut souhaiter faire danser l’ours prussien comme dans la Strada, avec un Zorba jouant le rôle d’Anthony Quinn. Le comédien Alexis Tsipras pourrait aussi convoquer des élections anticipées. Ou se contenter de "faire le ménage" dans Syriza, les députés de la gauche «réformiste radicale» (c’est à dire contre-révolutionnaire et co-gérente du Capital en crise) en désaccord avec la politique du gouvernement, devant théoriquement, selon le règlement, "rendre" leur siège au parti et laisser leur place au second sur la liste.
Le gentil ministre grec de l'économie à la signature en forme de bite, George Stathakis, a déclaré que les députés "rebelles" de Syriza, incluant des ministres, devaient démissionner. Seuls deux députés de Syriza ont voté "non" au plan de Tsipras et huit se sont abstenus. Mais sept étaient "absents" au moment du vote. L'ex-ministre des Finances, Yanis Varoufakis, étant parti se reposer sur une île que j’ai évoquée et en famille.
Quinze députés de Syriza, qui assurent avoir voté "oui" pour ne pas gêner, pour le moment, le gouvernement, ont prévenu qu'il ne fallait pas compter sur eux pour entériner les futures réformes exigées par les créanciers (postulant au rôle de pleureuse professionnelle à la Mélenchon). Le scénariste de pacotille Alexis Tsipras, qui avait, avec un culot indicible, promis la fin de l'austérité et le maintien de Zorba dans un euro aux règles financières sévères, pour se faire élire, peut sauter sous peu; ce que souhaitait la bourgeoisie grecque, filiale de l’européenne, avant le référendum. Ce référendum bidon, instruentalisation du peuple et du prolétariat (comme la reine Merkel et sa prosaïque opinion pubique) visait la dénonciation des mesures d’austérité prussiennes et voilà que ce bateleur de Syntagma s’y est plié. Rien n’indique que la perspective du Grexit ne soit pas finalement la porte de sortie inévitable, lamentable et miséreuse, ouvrant la voie au véritable effritement d’une Europe de bric et de broc, de fric et de troc.
Après six mois d’une vraie guerre géopolitique en plein cœur de la zone euro, un «armistice» extrêmement honteux est proposé à Zorba. Que le Parlement grec l’accepte ou non, que les Parlements nationaux le ratifient ou non, comme on le disait lors de l’éclatement de l’URSS, la boite de Pandore est ouverte. Et, espérons-le, une réflexion du prolétariat international sur l’absence de solution nationale, électorale ou gréviste locale, mais un combat simultané contre tous les Etats et leurs financiers, pour bâtir un autre monde débarrassé de l’injustice de la domination de l’argent dans les rapports humains.
«l'homme doit avoir un brin de folie ou alors il n'ose jamais couper la corde et être libre" "apprends moi à danser" "ensemble"». (Zorba le Grec)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire