Non au terrorisme, non à l'État capitaliste !
À
peine 4 heures après la la
tuerie de plusieurs journalistes célèbres,
l'attentat meurtrier de Paris de ce jour au journal satirique Charlie
hebdo est déjà présenté comme le "11
septembre français".
Les appels à l'unité nationale, à « faire
bloc »
derrière l'État démocratique pour défendre la République, se
multiplient. Le président français, F. Hollande, s'est
immédiatement présenté sur les lieux et a de suite appelé à
l'unité nationale contre « une
attaque (...) commise contre un journal – c'est-à-dire
l'expression de la liberté – contre des journalistes (...) contre
l'esprit de la République ».
La guerre de la démocratie contre la barbarie a été déclarée :
"il
faut un combat national contre l'islamisme"
a repris un éminent journaliste de gauche (Serge Moati). Le mot
d'ordre est lancé : "défendre
la démocratie et le république contre l'islamo-fascisme".
D'ores et déjà, quelques heures après l'attentat, le parti
socialiste appelle à une «marche
des républicains»
visant à entraîner la population à y participer massivement.
L'ensemble des dirigeants du monde, Obama, Cameron, Merkel, Poutine,
etc. dénoncent l'attentat et le terrorisme islamiste. La guerre
contre l'islamisme, déjà déclarée lors des attentats d'Ottawa
(Canada), de New-York et de Sydney de ces derniers mois, va être
relancée et les populations vont être appelées à se rassembler
derrière leur État démocratique contre le danger terroriste et
totalitaire. Les campagnes anti-islamiste et anti-musulman vont
redoubler alors même que les manifestations et contre-manifestations
sur ce thème sont mises en avant en Allemagne. C'est un véritable
climat de guerre que les bourgeoisies de tous les pays, et
particulièrement en Amérique du Nord et en Europe, essaie
d'imposer. Et nul doute à cette heure que ce dernier attentat marque
une étape dans la mise en avant d'une grande offensive idéologique
et politique au niveau international contre la classe ouvrière en
vue de lui imposer une atmosphère et une logique de défense de
l'État, d'unité nationale et de préparation à la guerre.
Soyons
clairs : nous dénonçons ces actes de barbarie et l'usage du
terrorisme. Ce n'est pas une arme de la classe ouvrière. Et surtout,
le terrorisme d'aujourd'hui est toujours, directement ou
indirectement manipulé et provoqué par les États à la fois comme
moyen – et moment – de guerre impérialiste et, en même temps,
contre la classe ouvrière : par la terreur généralisée et
les mesures de répression que ces actes sanglants justifient ;
et surtout par l'utilisation idéologique et politique qui en est
faite et qui vise à rassembler l'ensemble des populations derrière
leur État et leur bourgeoisie au nom de l'unité nationale et de la
défense de l'État démocratique.
Pour
la classe ouvrière, l'alternative "démocratie contre
islamo-fascisme" est un piège. Le terrorisme islamiste est
produit par les États démocratiques et les rivalités impérialistes
exacerbées – l'organisation Human Watch a clairement mis en
évidence comment le FBI recrutait et utilisait des déséquilibrés
musulmans (ou pas d'ailleurs) pour commettre des attentats de "loup
solitaires". Ce n'est pas l'islamisme qui attaque la classe
ouvrière, mais les États capitalistes dont la plupart, surtout les
principaux, sont démocratiques. Les provocations terroristes et les
campagnes anti-terroristes et anti-islamique font partie intégrante
des politiques des États et sont utilisées contre la classe
ouvrière.
Plus
le capitalisme s'enfonce dans la crise économique et les rivalités
impérialistes guerrières, plus le terrorisme se développera et
frappera les populations innocentes. Seule la classe ouvrière peut
faire reculer les menaces de guerre et de terrorisme en développant
ses luttes pour la défense de ses conditions de vie et de travail.
Seule, par la destruction du capitalisme, elle peut donner une
solution à cette marche à la guerre que celui-ci essaie partout
d'imposer dans les esprits et dans les chairs.
Le
prolétariat ne doit pas tomber dans le piège que l'État bourgeois
lui tend : être avec les terroristes ou derrière lui,
c'est-à-dire derrière son ennemi de toujours. Il doit le combattre
plus que jamais.
Non
au terrorisme, non à l'État national et démocratique ! Tous
mènent à la guerre impérialiste généralisée.
Oui à la lutte ouvrière contre le capitalisme, sa
misère, sa terreur, et ses guerres !
Groupe
International de la Gauche Communiste, 7 janvier 2015.
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