BANKSTERS PETROLIERS CONTRE BANKSTERS
FINANCIERS
Les frappes aériennes et les opérations
terroristes menées par l’armée israélienne contre les civils palestiniens ne
datent pas d’aujourd’hui. Tout comme ce n’est pas la première fois que des
gangs armés terroristes dits djihadistes se servent de leur propre population
comme bouclier humain. Les tirs sans vergogne des kakis des deux camps ont
toujours eu lieu depuis l’occupation de la Palestine il y a six décennies. Mais
la confrontation cynique des deux bandes armées dans les territoires occupés
fait partie d’un scénario inter-régional, puzzle compliqué dont les
Palestiniens, femmes et enfants compris, sont les victimes innocentes. La même
hypocrisie règne des deux côtés, le Hamas qui prétend être le représentant de
la terre palestinienne et l’Etat « juif » qui défend sa « population
civile » contre le « terrorisme ». Les banquiers du monde entier
en crèvent de rire sur la panse des pétromonarques[1].
1.
LE CYNISME DU MARCHANDAGE CAPITALISTE :
Les grandes puissances sont impuissantes et les
Etats sont les exécutants des grands groupes financiers et de l’armement. Que
fait la police de l’ONU ? On condamne lourdement un peu partout le
misérable qui traîne sur lui deux grammes de cannabis mais jamais ne sont jetés
au trou les richissimes marchands d’armes, criminels de guerre professionnels,
ni pendus au gibet les financiers destructeurs d’emplois et fauteurs de
massacre des populations civiles. Le déroulement des guerres actuelles du
capitalisme reste complètement opaque et inaccessible à la jugeote même
critique du citoyen moyen, et surtout du prolétaire d’en bas choqué au milieu
de ses vacances par le millier de morts palestiniennes mais pas plus que l’absence
d’un maillot jaune français. Tout comme le carnage continu en Syrie, celui
d’Irak et celui qui commence en Ukraine ; n’importe quel gang terroriste manipulé
peut abattre un avion civil sans encourir la condamnation de la
« communauté internationale » bourgeoise qui n’en finit pas
d’enquêter, de soupeser, de tergiverser, de supputer pour n’en rester qu’à la
déploration faux-cul.
Que se passe-t-il dans ce monde dégoulinant de
sang et d’indifférence ? Qui tire vraiment les ficelles ? Parmi ce
qu’il reste des petits groupes maximalistes révolutionnaires réduits à l’état
de secte, on peut trouver des onces de vérité. Le CCI explique depuis
longtemps, avec raison, que la fin du gendarme russe signifie aussi
l’affaiblissement du gendarme américain, que l’impérialisme US est en
difficultés en Irak mais on ne nous explique pas pourquoi il l’est beaucoup
moins qu’il n’y paraît face à la guerre à Gaza ; seule explication
faiblarde au bout du compte, une décomposition du capitalisme où « les
divisions religieuses vont prendre une part de plus en plus grande ». Le
groupe bordiguiste fait circuler un tract (publié aussi sur ce blog) où il
dénonce avec virulence, et raison, les crimes de l’armée israélienne mais est
un peu plus faiblard concernant les crimes du gang islamiste « élu »
le Hamas, espérant utopiquement que les « masses palestiniennes » ont
les moyens de se sortir du bourbier sanglant imposé non par les
« super-impérialismes » mais par les deux grands camps antagonistes
du pétrole classique (arabe) et du pétrole financier (américain, français,
anglais, etc.), fonctionnant sur la base du « surlifting » (surcharge
des .tankers, voir plus loin)…
Dans un vieil article, Christian Palloix
soulignait les carences de l’auteur Lénine (limité par son époque à sa
décharge) concernant le néo-impérialisme : « Cela ne signifie pas que
archéo et néo-impérialisme ne s’enchevêtrent pas[2], car
ce serait ignorer que la formation sociale capitaliste n’est pas un mode de
production pur ».[3]
Le monde a changé. On ne peut plus l’examiner
avec des lunettes léninistes. Il n’y a plus d’impérialisme « stade
suprême » mais des bagarres « suprêmes » de champs d’influence,
de réseaux et consortiums pétroliers, d’armement et de financiers sans
scrupules[4]. Rosa
Luxemburg a eu raison contre Lénine, à l’époque de l’impérialisme : il n’y
a plus de guerres d’indépendance nationale possibles[5]. L’impérialisme
a corrompu le syndicalisme et les couches supérieures de la classe ouvrière des
pays riches, les « bobos » qui souscrivent totalement à l’idéologie
dominante multiculturaliste et sont complices des interprétations
« guerrières/humanitaires »[6].
Pour donner une idée du cynisme atteint par la
gestion du capitalisme décadent qu’il suffise de citer wikipédia sur la fameuse
et sordide affaire PETROLE CONTRE NOURRITURE, qui aurait pu aussi bien
s’appeler famine contre paix ou tank contre vélo :
« En 1996, l'Irak, étant sous embargo
international par l'ONU depuis 1991, voit son régime d'embargo sur le pétrole
irakien assoupli. Les échanges pétrole contre nourriture étant imposés
et contrôlés par le Comité des sanctions de l'ONU. Plusieurs enquêtes mettent en
cause la régularité des opérations du programme du fait que Saddam Hussein et
son entourage distribuaient de manière dissimulée à des personnalités
étrangères susceptibles d'appuyer leurs causes, des "allocations de barils
de pétrole". Pendant la durée du programme, l'État irakien et de
nombreuses entreprises mondiales se sont partagées une somme d'environ 1,8 milliard de dollars grâce à un système ingénieux.
Tout contrat d'achat de produits de première nécessité conclu entre une
entreprise et l'État irakien devait être validé par le ministère des affaires
étrangères du pays d'origine de la marchandise, ainsi qu'obtenir le quitus de
l'ONU pour pouvoir commencer à travailler avec l'Irak. Un comité représentatif
veille à valider ou bloquer le contrat conclu pour permettre de contrôler le
type de marchandises importées. Plus de 2 200 entreprises, identifiées par
la commission d'enquête de l'ONU (IIC) conduite par l'ancien président de la Réserve fédérale des États-Unis, Paul
Volcker. En parallèle, l'Irak se livre à une contrebande pétrolière
par la technique du « surlifting »,
une surcharge secrète des supertankers, avec la complicité de plusieurs sociétés de
courtage
pétrolier (trading pétrolier). Cette contrebande
ne bénéficie pas au peuple irakien car les revenus générés sont destinés à un
réseau de sociétés écran (offshore)
immatriculées dans des pays ou zones à fiscalité privilégiée. Pétrole contre lobbying :
Le régime irakien délivre des bons de pétrole à des
personnalités étrangères en contrepartie d'activités de lobbying pour la levée
de l'embargo
décidé par le Conseil de sécurité des Nations
unies après la guerre du Golfe de 1991. Extrait du rapport
Volcker : « Dès le départ, l'Irak préférait
vendre son pétrole à des compagnies et des individus originaires de pays perçus
comme « amis » de l'Irak, en particulier s'ils étaient membres
permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, et capables potentiellement
d'alléger les sanctions. » La Russie et la France sont
particulièrement sollicitées ».
2.
LE CYNISME LACHE DES OPERATEURS DU CAPITALISME
FINANCIER :
Comment
cela se passe-t-il dans la tête des charognards capitalistes pour qu’ils ne
souffrent pas du sentiment de culpabilité de « meurtriers de
masse » ? Charles H. Ferguson, qui avait attiré brièvement certains
médias du monde avec son documentaire oscarisé « Inside Job »,
explique comment une élite prédatrice s'est emparée des États-Unis et met au
jour les réseaux d'influence académiques, financier et politiques ayant
facilité la montée en puissance des prédateurs. Au cours des dernières
décennies, les États-Unis ont subi une transformation socio économique parmi
les plus radicales de leur histoire. - La finance est devenue la
principale industrie américaine, alors que le secteur secondaire a pour ainsi
dire disparu, même dans le domaine de la haute technologie. - Le secteur
financier s'est laissé de plus en plus corrompre ; les fraudes généralisées à
l'origine de la bulle immobilières restant impunies. - La part des
recettes fiscales dans le PIB n'a jamais été aussi faible depuis soixante ans ;
les réductions d'impôts bénéficient surtout aux nantis et aux compagnies qui
engrangent le plus de profits. - Le plus choquant, c'est que les
Etats-Unis, qui ont longtemps offert de fabuleuses opportunités de réussite aux
ambitieux sans le sou, sont devenus l'une des sociétés les plus inégalitaires
et injustes au monde. Ferguson montre comment, depuis Reagan, l'élite
fortunée a pris en otage les deux principaux partis politiques.
L'administration Clinton a démantelé les instances de régulation qui
protégeaient l'homme de la rue des financiers rapaces. Bush a sapé les revenus
de l'État par ses indécentes réductions d'impôts conçues pour les nantis. Obama
a laissé les criminels de la finance n'en faire qu'à leur tête. Ce livre
détaille, à travers de multiples interviews, les crimes - il n'y a pas d'autre
mot - commis lors de cette quête effrénée à l'enrichissement qui a
conduit à la crise financière.
Lisons
la description de la « moralité » des milieux financiers en 2008 par
Charles H.Ferguson, (L’Amérique des prédateurs) :
« En résumé, on ne saurait
attribuer tous les ravages de la bulle et de la crise à des calculs égoïstes
froidement rationnels ou à des fraudes. Il ne faudrait pas pour autant
s’imaginer qu’ils résultent en partie d’erreurs innocentes commises par des
personnes bien intentionnées. Ils me semblent en réalité
symptomatiques d’une
certaine culture et d’un mode de gestion échappant à tout contrôle. Pendant la
bulle, de nombreux cadres de Wall Street se coupèrent du réel en s’enfermant
dans leur petit monde à eux. Dans leurs limousines, leurs ascenseurs privés,
leurs avions, leurs hélicoptères ou même au restaurant, ils se maintenaient à
l’écart de leurs subordonnés. A leur domicile, comme dans leur environnement
professionnel, ils s’entouraient d’un personnel servile et d’un conseil
d’administration acquis à leur volonté, fermant les yeux sur ce qu’ils
tramaient. Ils évoluaient en outre dans une galaxie d’épouses-trophées, de
maîtresses et de prostituées, et se droguaient pour la plupart. Leurs loisirs
dépendaient de leur âge. Les jeunes opérateurs de marché préféraient les boites de nuit, de strip-tease, les jeux d’argent et la cocaïne. Les banquiers de New
York ont dépensé dans des boites de nuit ou de strip-tease plus d’un milliard
par an, dont une bonne part en tant que frais professionnels, remboursés par
leur firme et déductibles de leurs impôts. Les cadres plus âgés, en majorité
mariés, aimaient mieux jouer au golf ou au bridge, dîner dans des restaurants
hors de pris, acheter des œuvres d’art aux enchères ou une propriété dans les Hamptons ».
3.
PIC DU PETROLE OU NEO-IMPERIALISME DE LOBBIES ?
On
a été longtemps intoxiqué par la théorie de la crise du pétrole, autre excuse à
la crise du capitalisme et seule vraie cause des deux guerres du Golfe. Le
pétrole serait-il un profit supérieur ou extérieur au mécanisme de
l’exploitation classique ?
Depuis
le début de ce XXIe siècle, la guerre pour le pétrole s'est engagée entre les
Etats-Unis, la Chine et l'Inde, et elle passe par un contrôle militaire
géostratégique et un matraquage de la population mondiale sur des causes
religieuses fallacieuses. Les Etats-Unis, premier consommateur et importateur
mondial de pétrole, doivent désormais tenir compte de l'appétit énergétique de
la Chine et de l'Inde dont la consommation en pétrole ne cesse de croître. La
Chine et désormais après le Japon, le 3e importateur mondial de pétrole, et
l'Inde le 7e. Nouvelle contradiction du mode de production capitaliste, cette
rivalité exacerbe les tensions politiques dans de nombreuses régions du globe
et provoque une crise alimentaire larvée (on préfère produire de l’essence
« végétale » que nourrir les populations déshéritées. Cette guerre
pour l'or noir en partie en voie de disparition change le visage du monde, telle
est la véritable cause des graves conflits armés qui tuent tant d’humains
civils en ce moment. Le pétrole n’avait pas une importance notable au temps de
l’industrialisation critiquée par Marx, et pas encore d’une manière comparable
à nos jours sous le gouvernement « prolétarien » de Lénine. On oublie
que la fin de la seconde boucherie mondiale a été tranchée dans les sables du
désert africain quand Hitler a perdu le contrôle des champs pétroliers. Sans
pétrole pour alimenter les avions, les bateaux, les automobiles… plus de
carburant pour le militarisme, ce fleuron de l’industrie de mort. Le
capitalisme du XXIème siècle est beaucoup plus fragile que celui du XIXème
parce que justement il dépend du pétrole, qui, en tant que tel est un polluant
pour l’humanité et surtout un… fauteur de guerre et un garant de suprématie[7].
Le
pic pétrolier (épuisement des ressources terrestres en hydrocarbures et baisse
mondiale de l’offre) expliquerait la crise et le comportement des banksters. La
théorie du pic pétrolier reste très marginale, même si la perspective de
l’épuisement est tangible (confortée par le développement à outrance du gaz de
schiste aux USA en particulier).
Le
Capital en crise s’auto-dévore en réalité: La finance dérégulée capte le peu de
croissance, la spéculation apparaît comme la seule échappatoire, mais plus
prioritairement l’industrie et le travail. Le pétrole fait l’objet de la même
spéculation que l’immobilier. La menace de la rareté (ou de l’extinction, même
si elle est encore loin) met en concurrence apparemment les Etats, mais
contrairement à la compétition marchande capitaliste classique, les puits de
pétrole sont l’objet d’une compétition armée dont les Etats ne sont que les
pantins au milieu d’une multitude d’autres bandes armées dites terroristes.
Les
multiples guerres locales sont l’expression masquée de la crise d’hégémonie
pétrolière[8], mais avec cette
particularité que cette matière première ne peut pas être propriété d’Etat et
qu’elle met en conflit des groupements d’intérêts, des consortiums bancaires,
des cliques de financiers qui dictent leurs désidératas aux Etats. Le pétrole
ou le gaz ne sont pas un capital constant.
Le pétrole n'est pas exploitable à l'état brut par le premier pillard venu
et il ne peut être la propriété d'un
Etat (même si l’Etat en a un besoin primordial), ou d'une multinationale,
donc il est soumis aux règles du droit applicables en régime capitaliste à la
propriété privée des moyens de production.
L'exploitation de la force de travail, l'extorsion
(accumulée) de la plus-value n’est certes pas l'unique source du capital, du
profit du capitaliste (cf. le pillage de la mer et l’exploitation animale). Marx
expliquait que "Le travail n'est donc pas l'unique source des valeurs
d'usage qu'il produit, de la richesse matérielle. Il en est le père, et la
terre, la mère, comme dit William Petty." (K . Marx : Le Capital- Livre I
– Section I - ch. II - Double caractère du travail présenté par la
marchandise.). Mais ce qui nous occupe ici, c'est la valeur de la marchandise,
appelé improprement valeur d'échange (cf. pétrole contre nourriture…). En
régime capitaliste, toute matière première qui passe par la main de l'homme se
transforme inévitablement en marchandise. Qui dit travail dit rapports sociaux
d'exploitation, puisque la société est divisée en classes où l'une possède les
moyens de production, alors que l'autre ne possède que sa force de travail pour
survivre.
Le procès de production (capitaliste) classique a
eu jusqu’à présent pour seule fonction de reproduire le capital initial
augmenté d'une nouvelle plus-value (accumulation du capital). Pris dans sa
totalité ou dans chacune de ses parties, le capital, qu'il s'agisse du capital
fixe (entreprise ou terre), du capital constant (matières premières, outils ou
machines ou du capital variable (salaires), il est toujours du capital accumulé
antérieurement sous la forme de plus-value ou de travail extorqué aux
travailleurs. Il rentre dans la catégorie du capital constant en tant que
matière première, donc sa valeur est déterminée par les mêmes lois qui
régissent l'ensemble de la production en régime capitaliste.
Le pétrole, en tant que pillage du sous-sol
terrien, contrairement aux autres produits en général, ne peut pas être obtenu
pacifiquement ; il fait l’objet de tractations incessantes, de chantages,
de menaces, etc. Le besoin phénoménal de pétrole à l'échelle mondiale en
constante augmentation avive les appétits impérialistes de contrôle régional il
doit investir des sommes colossales dans l'exploration des gisements de pétrole
aux quatre coins du monde et dans des laboratoires de recherche, procéder à
l'installation de moyens importants d'extraction sur terre ou en mer
(plates-formes pétrolière). Depuis la formalisation du développement inégal du
capitalisme, le pétrole est une matière première qui ne peut être traitée que
par les groupes industriels des pays les plus puissants, plus puissants les
groupes que leur propre Etat ! Il faut pouvoir construire des usines
gigantesques pour le raffiner, pouvoir se doter de moyens de transport (tankers
et pipe-lines), construire d'immenses cuves de stockage sans oublier les coûts
que nécessite l'entretien (les réparations et le renouvellement) de l'ensemble
de ces installations, etc. [9]
4.
LA MAIN-MISE SUR LE PETROLE EST BIEN LE MOTIF DE LA
GUERRE
Le site Voltaire qui ne brille pas par
indépendance d’esprit - il s’aligne sur n’importe quel gang nationaliste qui
s’oppose à Washington et à ses lobbies -livre parfois des infos
crédibles :
« L'accès au brut irakien était bel et bien
au coeur de la décision britannique de s'engager aux côtés des Etats-Unis lors
de l'invasion de l'Irak en 2003. C'est ce que prouvent des documents
confidentiels obtenus par M. Muttitt grâce à la loi britannique sur la liberté
d'information, et dont le quotidien The Independent
s'est fait l'écho. Cinq mois avant le début de l'invasion lancée en mars 2003,
la ministre du commerce britannique, la baronne Elisabeth Symons, déclarait aux
représentants des majors britanniques qu'elle ferait en sorte que ces dernières
aient accès aux réserves d'hydrocarbures dans l'Irak d'après Saddam Hussein.
Le compte-rendu d'une réunion avec BP, Shell et
BG (British Gas) datée du 31 octobre 2002 indique : « La baronne Symons a reconnu qu'il serait
difficile de justifier que les compagnies britanniques puissent sortir
perdantes en Irak (...) si la Grande-Bretagne devait être un allié proéminent
du gouvernement américain durant la crise. » La ministre a alors
promis « de
rendre compte aux compagnies avant Noël » du résultat de ses
tractations auprès de l'administration Bush à Washington. Le ministère des affaires étrangères
britannique invitait BP le 6 novembre 2002 à parler des opportunités en Irak « après le changement de
régime ». Dans le compte-rendu de la réunion, on peut lire : « L'Irak est la grande
opportunité du pétrole. BP est prêt à tout pour y aller, et s'inquiète que des
accords politiques ne la privent de cette opportunité. » Après une
autre réunion, en octobre 2002, le directeur du Moyen Orient au Foreign Office
notait : « Shell
et BP ne pourraient pas se permettre de ne pas avoir leur part en [Irak], pour
le bien de leurs futurs à long terme. (...) Nous sommes déterminés à obtenir
pour les compagnies britanniques une part honnête de l'action dans l'Irak
post-Saddam. »
Un mois avant l'invasion de l'Irak, en février
2003, l'ex-premier ministre Tony Blair (futur cire-pompe du général égyptien Sissi)
qualifiait d' «
absolument absurde » l'idée que cette invasion puisse être motivée
par le pétrole. Le 12 mars 2003, le patron de BP de l'époque, Lord Browne,
déclarait : « De
mon point de vue, et du point de vue de BP, ce n'est pas une guerre du pétrole.
» Aux Etats-Unis, l'administration Bush n'a, bien entendu, jamais
reconnu le rôle joué par le pétrole. Les mobiles, c'était les armes de
destructions massives (inexistantes) de Saddam Hussein et les liens (fictifs)
de ce dernier avec l'organisation terroriste Al-Qaida. Quelques personnalités liées à
l'administration Bush ont pourtant pu révéler le secret de Polichinelle,
notamment Paul Wolfowitz (« La plus grosse différence
entre la Corée du Nord et l’Irak (...) : l’Irak nage dans une mer de pétrole !
») et Alan Greenspan (« Je suis attristé qu'il soit
politiquement inconvenant de reconnaître ce que tout le monde sait : la guerre
d'Irak est largement une histoire de pétrole »). Lors des
réunions de l'Energy
Task Force assemblée par le vice-président Dick Cheney en 2001,
dans les premières semaines de l'administration Bush, une carte fut produite, faisant état d'un découpage possible de
futures concessions pétrolières en Irak. L'existence de cette carte fut révélée
en 2002 par décision de la justice américaine[10].
Après avoir quitté le gouvernement, Lady Symons,
aujourd'hui âgée de 59 ans, est devenue conseillère de la banque d'affaires
MerchantBridge, qui a réalisé d'importants profits dans des contrats de
reconstruction dans l'Irak d'après-guerre, précise The
Independent. En mars, Elisabeth Symons a rompu les contacts
qu'elle entretenait avec le Conseil de développement économique national
libyen, auprès duquel elle intervenait en tant que conseillère bénévole. L'Irak
détient 8,3 % des réserves mondiales de pétrole. C'est aujourd'hui le seul
producteur majeur dont les capacités de production semblent pouvoir être
accrues de façon substantielle, face
à la perspective d'un déclin des extractions de nombreux autres grands
producteurs. Les intérêts britanniques dans le pétrole irakien remontent à
la veille de la première guerre mondiale, à l'époque de la Turkish Petroleum
Company. Ceux des compagnies américaines remontent à la création de l'Iraq
Petroleum Company, en 1929 » (sic 1929!).
La Syrie est un point de passage stratégique pour
l'acheminement des hydrocarbures. C'est aussi un gigantesque réservoir de
gaz... Une situation qui n'est évidemment pas sans rapport avec la terrible
guerre civile dans laquelle a été plongé le pays en 2011. Depuis
la fin de la Guerre froide, les États-Unis essaient de casser la dépendance de
l'Union européenne au gaz et au pétrole russe. Pour cela, ils favorisent des
oléoducs et gazoducs s'alimentant dans les réserves d'Asie centrale et du
Caucase mais qui évitent de traverser l'espace d'influence russe. Ils
encouragent le projet Nabucco, lequel part d'Asie centrale, passe par la
Turquie (pour les infrastructures de stockage), visant ainsi à rendre l'Union
européenne dépendante de la Turquie, puis par la Bulgarie, la Roumanie, la
Hongrie, l'Autriche, la République tchèque, la Croatie, la Slovénie et l'Italie »[11].
La Syrie se trouve au cœur des nouveaux enjeux de
la Méditerranée orientale et du Moyen-Orient. En novembre 2010, l'Arabie
Saoudite et le Qatar ont demandé au Président Bachar El-Assad de pouvoir ouvrir
des oléoducs et gazoducs d'exportation vers la Méditerranée orientale. Ces
oléoducs leur permettraient en effet de desserrer la contrainte du transport
maritime via le détroit d'Ormuz puis le canal de Suez et d'envoyer plus de gaz
vers l'Europe (notamment le Qatar, géant gazier du Moyen-Orient). La Syrie a
refusé, avec le soutien marqué de la Russie qui voit dans ces plans les
volontés américaine, française, saoudienne et qatarie de diminuer la dépendance
européenne au gaz russe ».
5.
LES
MYSTIFICATIONS UNILATERALES DU RESEAU VOLTAIRE
Meyssan et ses acolytes ne voient que d’un oeil
que cet affrontement traduit la compétition qui se joue entre les Occidentaux,
la Turquie et les monarchies du Golfe, et, la Russie, l'Iran et la Syrie, auxquels
s'est ajouté l'Irak qui s'est rapproché de Téhéran et de Damas au détriment de
l’impérialisme US. Mais ils ne voient pas que l’affaire est plus compliquée et
oppose à l’intérieur du premier camp, dit occidental, pétrole classique contre
pétrole financier (banksters contre banksters), où les grandes compagnies
pétrolières et les lobbies américains (banques diverses, même françaises et
banque juive Goldman&Sachs) s’opposent sur la manière de capter la manne
pétrolière et pour assurer la pérennité de leurs énormes profits .
Le site Voltaire piste généralement les méfaits
impérialistes américains mais sans toujours détenir la bonne information ni une
interprétation sensée, ainsi tous les gangs militaires islamistes ne sont pas
forcément amés par le Qatar et l’Arabie Saoudite. La prise d’otage est devenu
un businesse rentable pour financer les gangs militaires divers : « «L’enlèvement
d’Européens contre rançon est devenu un business mondial pour Al-Qaida, qui
finance ainsi ses opérations à travers le monde», écrit le New York
Times ce mercredi 30 juillet dans une longue enquête consacrée au
mode opératoire des djihadistes en Afrique et qui s’appuie sur les
témoignages d’ex-otages, négociateurs, diplomates et officiels des
gouvernements. Par ailleurs, le journaliste a eu accès a des milliers de
documents internes à Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) saisis dans le Nord
Mali l’an dernier. D’après le journal, Al-Qaida et ses trois branches, Al-Qaida
au Maghreb islamique (Aqmi), Al-Qaida dans la Péninsible arabique et les
Shebabs, ont touché depuis 2008 au moins 125 millions de dollars, dont 66
pour la simple année dernière. Et si tous les pays européens nient payer des rançons, la
France y compris, la plupart, en sous-main, accèdent aux demandes des
djihadistes. La France en tête. Depuis 2008, Paris a payé (ou fait payer via des entreprises telles Areva) quelque
58,1 millions de dollars de rançons aux djihadistes. Suivent la Suisse
(12,4 millions de dollars) et l’Espagne (10,1 millions de dollars). A
noter, le Qatar et Oman ont payé pour 20,4 millions de dollars alors que
ces deux pays, souvent, sont utilisés comme des intermédiaires par les
Occidentaux, notamment pour les otages enlevés au Yémen. Et c’est un cercle
vicieux car chaque transaction en appelle une autre ».
L’article de JP Séréni dans le Monde Diplomatique
– Echec d’une guerre pour le pétrole – montre mieux que la bande du site
Voltaire comment les grandes compagnies, Exxon Mobil, BP, Shell, dictent aux
chefs d’Etat[12] mais ne peuvent empêcher
le désastre de l’Etat exécutant des basses œuvres : « Pour rassurer
les compagnies anglo-saxonnes, le gouvernement américain nomme à la veille de
l’invasion deux de leurs membres pour suivre le dossier : MM. Gary
Vogler (ExxonMobil) et Philip J. Carrol (Shell). Ils seront remplacés en
octobre 2003 par deux autres professionnels : MM. Robert McKee
(ConocoPhilips) et Terry Adams (BP). Il s’agit de contrebalancer la mainmise du
Pentagone, et, à travers lui, des néoconservateurs, qui ont placé leurs hommes
à tous les postes ou presque, mais qui sont contestés au sein même de
l’administration. Cela n’aidera pas à clarifier les ambitions américaines, qui
oscilleront en permanence entre deux pôles. D’un côté, les idéologues
multiplient les idées extravagantes : ils veulent construire un oléoduc
pour acheminer du brut irakien vers Israël, démanteler l’Organisation des pays
exportateurs de pétrole (Opep), ou encore faire de l’Irak « libéré »
le banc d’essai d’un nouveau modèle pétrolier destiné à s’appliquer ensuite à
tout le Proche-Orient. De l’autre, les ingénieurs et les hommes d’affaires, en
quête de profits et de résultats, manifestent un réalisme plus terre à terre. Le
choc de l’invasion sur l’industrie pétrolière irakienne s’avère dévastateur.
Moins du fait du déluge de bombes et de missiles largués par l’aviation
américaine que du pillage généralisé dont est victime l’Etat dans toutes ses
incarnations : administrations, écoles, universités, archives,
bibliothèques, banques, hôpitaux, musées, entreprises sont systématiquement
dépouillés, vidés, saccagés. Les appareils de forage sont démantelés pour les
hypothétiques bouts de cuivre qu’ils renferment, laissant des carcasses
désossées et inutiles. Les pillages durent dix semaines, du 20 mars à la
fin mai 2003. Un tiers des dommages infligés à l’industrie pétrolière
l’ont été pendant les combats, les deux tiers ensuite ».
Le massacre en Irak et l’élimination de Saddam
Hussein ne débouchent que sur un bilan pitoyable :
« ExxonMobil, BP, Shell, Total, mais aussi
des groupes russes, chinois, angolais, pakistanais ou turcs, se précipitent
néanmoins, dans l’espoir que les choses évolueront dans le bon sens pour eux. Newsweek titre le
24 mai 2010 sur le « miracle
irakien » et écrit : « Ce
pays a le potentiel pour devenir la prochaine Arabie saoudite. »
Deux ans après, si la production augmente (plus de trois millions de barils par
jour en 2012), les pétroliers s’irritent des conditions qui leur sont
faites : les investissements sont lourds, la rentabilité demeure médiocre
et les champs pétroliers n’entrent pas dans leurs réserves propres, ce qui
déprime leurs cours de Bourse. (…) La Turquie, qui ne fait rien pour arranger
les choses avec Bagdad, promet un oléoduc direct entre le Kurdistan et la
Méditerranée. Chantage ? Pour une part, sans doute. Mais, sans la guerre, les compagnies auraient-elles eu le loisir de
mettre les Irakiens en concurrence entre eux ? Quoi qu’il en soit, on
est loin des objectifs que s’étaient fixés les Etats-Unis. Dans le domaine
pétrolier aussi, la guerre fut pour eux un énorme échec. M. Alan
Greenspan, qui a dirigé la Réserve fédérale, la banque centrale américaine,
de 1987 à 2006, et qui est donc bien placé pour connaître
l’importance du pétrole dans l’économie internationale, a sans doute formulé ce
qui s’approche le plus de la vérité sur cette sanglante affaire : « Je déplore qu’il soit politiquement
déplacé de reconnaître ce que tout le monde sait : l’un des grands enjeux
de la guerre d’Irak était le pétrole de la région» (Jean-Pierre Séréni).
Les
grandes compagnies pétrolières américaines et les lobbies bancaires avec leurs
banksters veulent briser le « pétrole arabe » et pour ce faire leur
contrôle passe par la mainmise militaire de leur Etat sur la région. Même si
l’Etat vassal d’Israël commet des meurtres de masse pour ses commanditaires –
le PNB d’Israël est une plaisanterie[13], ils
n’ont pas les moyens de s’offrir les armes aussi sophistiquées qu’ils utilisent
– et si l’Etat « juif » contient ses propres délirants
exterminateurs, il n’est pas question de « jeter les arabes à la
mer ». La tragi-comédie de la guerre locale doit être entretenue jusqu’à
ce qu’il n’y ait plus une goutte de pétrole dans la région. La guerre
juifs/arabes entretient en outre un nationalisme hystérique qui tue toute
conscience de classe.
Pas
plus que l’Etat « juif » le Hamas n’a les moyens, même avec les
teeshirts à 50 euros vendus par quelques affidés à la manif à Paris, de
s’offrir ses missiles ou rockets (lourds et volumineux engins sensés être
introduit par des souterrains de fortune). Autant Israël est financé par la
bourgeoisie américaine, autant le Hamas est financé par l’Iran, les prises d’otage,
etc.
Avec
pour source El Watan, journal de la bourgeoisie tunisienne, Meyssan véhicule
les positions d’un camp militaire avec cette histoire de « gaz palestinien »
qui serait l’enjeu du massacre en cours. Sans accuser le Mossad (SS israélien)
de la cause originelle du conflit rallumé à Gaza, mais en l’accusant quand même
par cette formulation : « … le Mossad a organisé l’annonce de
l’enlèvement et de la mort de trois jeunes Israéliens (…) prétexte pour lancer
une offensive contre le Hamas, en application de son analyse de 2007 » -
Meyssan apporte un éclairage intéressant sur le soutien de l’Egypte à Israël[14] :
« Le nouveau président égyptien, le général Abdel Fattah al-Sissi, a
engagé Tony Blair pour le conseiller, sans qu’il démissionne pour autant de ses
fonctions de représentant du Quartet [10].
Poursuivant la défense des intérêts de British
Gas, il a alors suggéré une « initiative de paix » parfaitement
inacceptable pour les Palestiniens, qu’ils ont d’ailleurs refusé tandis
qu’Israël l’acceptait. Cette manœuvre vise clairement à donner l’occasion à
Tsahal de poursuivre son offensive pour « déraciner le Hamas de
Gaza ». Mais il trouve toujours le moyen de glisser un petit clin d’œil va-t-en-guerre
au « camp palestinien » : « Comme à l’habitude, l’Iran et
la Syrie ont soutenu la Résistance palestinienne (Jihad islamique et Hamas). De
la sorte, ils ont aussi montré à Tel-Aviv qu’ils ont la capacité de lui faire
aussi mal en Palestine qu’il lui fait en Irak par l’entremise de l’Émirat
islamique et des Barzani ».
Si
Meyssan concède une demi-vérité (la guerre « énergétique » pour le
contrôle du pétrole) -qui n’explique en rien la bagarre réelle entre pétrole
financier et pétrole arabe et qu’en effet Israël (ou plutôt les grandes
compagnies pétrolières et le gang de Bilderberg[15]) ne
veulent absolument pas éliminer le Hamas, trop utile comme cache-sexe d’une faction
des consortiums pétroliers arabes - il nous refait le coup de la bipolarité
nationaliste stalinienne, au cul des bourgeoisies arabes et du Hamas d’un
clivage « entre Résistants et Collaborateurs à l’impérialisme » ;
cela sent à plein nez le discours simpliste d’extrême droite à la Soral et pro-poutinien :
« Seule la lecture des
événements d’un point de vue énergétique
permet de les comprendre. Car il n’est politiquement pas de l’intérêt d’Israël
de détruire le Hamas qu’il a contribué à créer pour relativiser le Fatah. Ce
n’est pas non plus dans l’intérêt de la Syrie de l’aider à résister alors qu’il
s’est allié à l’Otan et a envoyé des jihadistes se battre contre le pays. La
période du « printemps arabe », qui devait porter au pouvoir les
Frères musulmans (dont le Hamas est la branche palestinienne) dans tous les
pays arabes, est révolue. En définitive l’impérialisme anglo-saxon est toujours
mu par des ambitions économiques qu’il impose au mépris des logiques politiques
locales. Le clivage qui structure durablement le monde arabe n’est pas entre
partis religieux et laïques, mais entre Résistants et Collaborateurs à
l’impérialisme.
6. LA FAUTE AUX
FONDS DE PENSION ?
Terminons par la rumeur la
plus comique des causes des malversations capitalistes, qui tient la jambe à l’autre
rumeur bien connue « les juifs maîtres du monde » (quoiqu’ils soient
nombreux à Goldman&Sachs et dans le show-biz). Thierry Ardisson, le 25
septembre 1999, « tout le monde le sait, ce sont les fonds de pension
américains qui gouvernent la France ». Bernard Pivot, le 26 septembre 1999, «
on dégraisse les ouvriers français pour engraisser les retraités américains ».
Bernard Thibault, playmobil à l’époque de la CGT, le 12 septembre 1999, « les
fonds de pension n’ont aucune moralité ! Ce qui les intéresse, c’est leur taux
de rentabilité pour leurs actionnaires ». Les fonds de pension pour le vulgum
pecus peu informé sont la réincarnation de Mussolini et Ford. C’est bien connu,
ils n’ont qu’un seul objectif : détruire la retraite par répartition que nous
connaissons aujourd’hui en France. Avec les fonds de pension, il n’y aura que
des retraites pour les nantis et rien pour les fauchés de base. Ces cochons de
retraités amerloques symbolisent la domination, la dictature du « grand
capital ». Surtout les fonds des enseignants à la retraite du Massachusset
et de Harvard ! Les récriminations contre les fonds de pension se double
d’un antiaméricanisme qui reprend des couleurs rurales avec José Bové, le Groupe
Attac et les syndicalistes en sabots nationalisés. Ces fonds sont ne sont pas à
confondre avec les hedge funds, ils sont devenus, du fait du baby boom des
couches moyennes, des produits majeurs de la finance globale. D’origine
anglo-saxonne, les fonds de pension permettent aux actifs de constituer
eux-mêmes leur retraite. Ce système repose sur la capitalisation individuelle :
chacun épargne pour sa future retraite et construit lui-même sa pension pendant
sa vie active. Un débat s’est instauré en France sur l’opportunité de créer ces
fonds, mais le gouvernement a décidé de maintenir le régime actuel. Il s'agit
d'un organisme financier qui collecte l'épargne des actifs
pour la placer aux meilleures conditions du marché. Les cotisations peuvent
être versées par les salariés (ou par leur employeur), comme par les
non-salariés. Lorsque l'actif arrive à la retraite, le fonds de pension lui
verse soit une rente (mensuelle ou trimestrielle), soit un capital
unique. Le fonds peut être géré par l'entreprise elle-même,
et les cotisations des salariés sont alors considérées comme une dette de
l'entreprise vis-à-vis d'eux. En Allemagne, par exemple, une part importante
des cotisations est investie dans les actions de l'entreprise elle-même. Sur le
plan de la diversification des risques, ce système présente un inconvénient
majeur, car il oblige les salariés à « mettre tous leurs œufs dans le même
panier ». À l'opposé se situent les fonds gérés à l'extérieur des
entreprises, par des entités ayant un fort pouvoir sur les marchés
financiers, et gérant des sommes très importantes au niveau mondial. Ces fonds
ont une stratégie d'investissement très active, et détiennent des parts élevées
dans les entreprises de façon à pouvoir en contrôler la gestion.
Le débat franco-français
perdure. La société Total Fina-Elf n’est plus vraiment française (Jospin aurait
laissé entrer les financiers US) comme Rhône Poulenc, Suez Lyonnaise. BNP,
Saint Gobain, Michelin, Axa ou ACCOR sont contrôlés fortement par des
investisseurs étrangers. Les Forrester, les Bové, les anti-OMC, les anti-américains,
par conservatisme syndicrate, auraient été les meilleurs avocats des fonds de
pension anglo-saxons et actionnaires étrangers. En s’opposant à l’instauration de compléments
de retraite par capitalisation, dit la droite, la gauche a facilité le passage
sous contrôle étranger des entreprises. Faute d’actionnaires français, elles
sont des cibles attirantes pour des investisseurs internationaux.
Aux Etats-Unis la retraite
par capitalisation ne concerne pas la majorité de la classe ouvrière mais ses
couches supérieures, voire la fabrique à bobo (enseignement, cadres
informatiques, etc.). Dans tous les cas, les prolétaires, même actionnaires par
défaut ne sont pas devenues capitalistes puisque les tâches de gestion des
fonds sont assurées par des professionnels, pas spécialement des escrocs en
général…
Non les retraités par
capitalisation de Californie ou du Massachussets ne sont pas responsables, eux,
du massacre à Gaza. Dernière remarque: si l'ONU n'était pas inféodée comme les Obama, Cameron, Hollande, Merckel et Cie aux bankers, il serait tout simple d'arrêter le massacre: l'envoi des casques bleus pour séparer les kakis excités et préserver la population civile des deux côtés. Mais le capitalisme aime le sang comme le cancer, pour jouir et détruire.
.
ANNEXE
(quelques lectures instructives)
“La réalité contemporaine à la lumière de l’analyse marxiste”.
Montréal: 7-8 novembre 2008.
Une composante majeure, sinon la plus importante,
du virage intervenu au début des années 1980 est le passage, à la faveur de la
libéralisation et de la déréglementation, d’un régime d’accumulation
international dans lequel le cycle du capital se déroulait sur une base
nationale, à un régime proprement mondial où des masses de capital volatil
détachées de l’investissement dans la production sont désormais libres de se
déplacer dans l’espace planétaire strictement en fonction des besoins de leur
valorisation. La principale spécificité de cette nouvelle donne est la
prédominance de la finance, le développement à grande échelle de cette
catégorie de capital que Marx désignait déjà comme le capital fictif il y a 150
ans et dont il a minutieusement analysé la nature dans le Livre III du Capital.
Ce que Marx désigne comme le capital fictif
consiste dans les divers titres, tels les actions émises par les entreprises en
contrepartie de participations au financement de leur capital réel, et les
obligations émises par les entreprises et les organismes publics en
contrepartie des prêts qui leur sont consentis. Ces titres circulent comme des
marchandises en bonne et due forme sur un marché spécifique, le marché de la
finance, distinct du marché où se transigent les marchandises réelles. Leurs
prix fluctuent sur ce marché et sont fixés selon des lois qui leur sont
propres. Leur mouvement autonome « renforçe
l’illusion qu’ils constituent un véritable capital à côté du capital qu’ils
représentent… » [2]. Les transactions
financières, portant sur des titres, finissent par rendre invisible le
processus qui est à l’origine des dividendes et des intérêts qui en sont les
revenus.
« Ainsi,
il ne reste absolument plus trace d’un rapport quelconque avec le procès réel
de mise en valeur du capital et l’idée d’un capital considéré comme un automate
capable de créer de la valeur par lui-même s’en trouve renforcée ». [3]
Le seul fait
qu’un bout de papier permette à son détenteur de percevoir un montant déterminé
à date fixe fait apparaître ce bout de papier comme un capital et le montant
d’argent auquel il donne droit comme l’intérêt que rapporte ce capital. À la
limite, la séparation entre le capital réel et le capital fictif censé le
représenter, mais devenu autonome face à lui, peut être telle que l’apparence
des choses, traduite dans les données du capital financier, soit en contradiction
totale avec la réalité. « Même
une accumulation de dettes, écrit Marx, arrive à passer pour accumulation de capital » [4]. Mieux encore, les
titres d’une dette publique contractée pour faire l’acquisition de biens
détruits par la guerre par exemple continuent à circuler alors que ces biens
n’existent plus, de sorte que la ruine prend la forme de l’enrichissement; le
capital fictif s’enfle dans la mesure même où le capital productif est
détruit [5].
Dans la sphère financière, l’argent semble faire
de l’argent sans rapport avec le processus réel de production des valeurs. Des
transactions boursières portant sur les actions d’une entreprise peuvent
produire un rendement financier supérieur à celui que cette même entreprise
obtient dans la sphère réelle par la fabrication et la vente de marchandises.
Une envolée des cours boursiers peut très bien se produire à un moment où
l’économie est stagnante. Comme fruit des politiques néolibérales, dans un
monde où les marchés financiers dominent l’économie de part en part, la
spéculation tend à devenir le mode de fonctionnement normal de la sphère
financière.
De par sa nature, la sphère financière est par
ailleurs le lieu propice de la manipulation et de la fraude, le lieu où les «
initiés » influencent les fluctuations des valeurs des titres pour en tirer un
profit par la magie de la « comptabilité créative », par le rachat de
leurs propres titres par les entreprises, grâce à l’endettement. L’éclatement
de la bulle financière du début des années 2000 en a fourni un exemple frappant
avec les retentissants scandales d’Enron, World Com, Tyco, etc. qui ont révélé
une fraude érigée en système.
La croissance boursière des années 1995 à 2000,
sans rapport avec la croissance réelle beaucoup plus faible de l'économie,
avait encore une fois nourri les illusions quant à un pouvoir magique des
marchés financiers de créer par eux-mêmes de la richesse. Ces illusions ont été
une fois de plus brutalement contredites lorsque ce qui n'était qu'une « bulle
financière » a finalement éclaté en mars 2000 amorçant une chute soutenue des
cours boursiers qui allait anéantir en deux ans des milliers de milliards de
dollars d'actifs financiers, priver de leur emploi des dizaines de milliers de
salariés, ruiner des millions de petits investisseurs et mettre en péril les
retraites reposant sur des placements qui se sont volatilisés. Après avoir
culminé à 11 700 points en janvier 2000, l'indice Dow Jones chutait à
7 800 en juillet 2002, perdant 33% de sa valeur. Au cours de la même
période, l'indice Standard and Poor's 500 perdait 45 % de sa valeur et l'indice
NASDAQ des valeurs technologiques, 75% de sa valeur.
À l'aune de la déréglementation, on a vu déferler
au cours de cette période, dans l'ensemble des secteurs mais particulièrement
dans celui des technologies de l'information et des communications, une vague
de création de mégaconglomérats résultant de fusions-absorptions et
d'acquisitions, souvent à des prix nettement supérieurs à la valeur des actifs
acquis et en contrepartie d'un endettement massif.
Pour toutes les débâcles qui en ont résulté, les
mêmes causes : des acquisitions tous azimuts aux fins de l'élimination de la
concurrence, réalisées à des prix dépassant la valeur réelle des actifs acquis
et source d'un endettement prohibitif, dans l'expectative optimiste de
bénéfices qui n'ont pas été au rendez-vous. Les conséquences : la faillite
pure et simple de l'entreprise, son démantèlement ou son sauvetage in extremis par la vente d'actifs et
des mesures dites de rationalisation, telles des licenciements massifs; dans
tous les cas, des radiations d'actifs (de montants équivalant à la différence
entre la valeur très élevée des acquisitions et la valeur du marché au moment
de la radiation), la volatilisation de milliards de dollars qui révèlent
brutalement leur caractère de capital purement fictif dont la valeur élevée
n'était qu'artificielle, poussée à ces sommets par la spéculation et les
pratiques frauduleuses.
Entre le sommet des marchés boursiers atteint en
2000 et la fin de 2002, la capitalisation boursière mondiale a chuté de
13 350 milliards de dollars (dont la moitié aux États-Unis), soit 1,3 fois
le PIB des États-Unis. Cela illustre le fait que, livré à lui-même, le capitalisme
est en proie à de profondes difficultés et qu’il est constamment à la recherche
de moyens artificiels pour tenter de les surmonter, comme la création de masses
de capital fictif, qui s’écroulent par la suite comme des châteaux de cartes.
L’importance de la crise des valeurs
technologiques en 2000-2002 ne doit pas faire oublier que la totalité de la
période de la mondialisation du capital de placement à l’aune de la
libéralisation et de la déréglementation a été parsemée de crises
financières : crise mexicaine de 1982, suivie de la crise de la dette des
pays sous-développés, provoquées par la hausse du dollar et des taux d’intérêt
aux États-Unis, crise boursière de 1987 aux États-Unis suivie en 1989 par la
faillite et le sauvetage des Caisses d’épargne et de crédit, crise de la bourse
de Tokyo et crise immobilière japonaise en 1990, nouvelle crise de la dette au
Mexique en 1995, crise des pays « émergents » d’Asie en 1997 et contrecoup
de cette crise au Brésil, en Argentine et en Russie.
Pour tenter d’éviter la
catastrophe à la suite de l’écroulement d’importants piliers du secteur
financier à l’échelle mondiale, on a vu les pouvoirs publics de l’ensemble des
pays intervenir massivement dans diverses opérations de sauvetage, comme le
rachat de titres toxiques, de titres du marché monétaire, de papier commercial
des entreprises, d’actions des régimes de retraite, la nationalisation de
banques, d’assureurs, etc., la création d’énormes quantités de liquidités par
les banques centrales et la baisse des taux d’intérêt. Ces mesures ont été sans
effet sur les marchés boursiers qui ont continué à piquer du nez pour
retrouver, à la fin d’octobre 2008, les niveaux d’avant 2003, alors que la
crise financière se propageait à l’économie réelle dont il a fallu constater
qu’elle s’engageait dans une sévère récession mondiale.
Pour juger de l’état de la
situation, il faut souligner que l’économie mondiale souffre d’une grave
endémie systémique qui est le résultat de trente années de néolibéralisme, à
savoir l’hypertrophie de son secteur financier, lieu naturel du déploiement du
capital fictif, de la spéculation, de la recherche par des moyens douteux du
rendement maximum à court terme, de la manipulation et de la fraude. De 5,2% en
1980, la part du secteur financier dans la capitalisation boursière a atteint
23,5% en 2007 aux États-Unis [11]. À l’échelle mondiale, la valeur des produits dérivés de
toute sorte atteignait à la même date entre 300 000 et 500 000
milliards de dollars, comparativement à une valeur des marchés boursiers et
obligataires de 100 000 milliards et un PIB mondial de 50 000
milliards [12].
Cela démontre que la majeure
partie du capital se trouve investie dans des opérations qui ont peu à voir
avec l’économie réelle, des opérations dont la valeur fluctue au gré des
mouvements spéculatifs et dont le montant est propulsé à des sommets par des
effets de levier donnant lieu à un endettement de l’ordre de 40 dollars par
dollar investi. L’importance majeure du développement du marché du crédit à
l’extérieur du système bancaire réglementé, en raison de la place croissante
occupée par les fonds spéculatifs (hedge
funds) et les fonds de capitaux privés non cotés en bourse (private equity funds), a largement
contribué à son dérèglement et à nourrir les doutes les plus sérieux à l’égard
de sa nouvelle configuration [13].
En vérité, les événements d’aujourd’hui sont si
dramatiques qu’ils en incitent plusieurs à remettre en question l’architecture
complète des marchés des capitaux qui a émergé au cours de la dernière
décennie.[…] Comme le dit George Soros, le légendaire gérant de fonds
spéculatifs : ² Ce n’est pas une crise normale, mais la fin d’une époque ²
»[14]
La panique des fonds
spéculatifs pressés de liquider des actifs s’élevant à 1 800 milliards de
dollars au début de la crise a significativement intensifié le mouvement de
chute des cours boursiers à l’automne 2008.
Plus ennuyeux pour Elf, la justice française a
fait saisir durant l'été 1998 les comptes de trois de ses filiales, dans une
affaire à rebondissements. En septembre 1993, par l'entremise d'une société
luxembourgeoise LMC, l'Etat brazzavillois obtient de plusieurs banques
internationales un "prêt" de 150 millions de dollars, en principe
destiné à construire des lycées, moderniser la justice et relancer l'économie.
Le prêt est garanti, entre autres, par Elf-Congo. Ni les lycéens, ni les juges
congolais ne voient la trace de cet argent. A Brazzaville, l'Etat ne l'a pas vu
passer, mais ne porte pas plainte ! Les banques non plus, sans doute
discrètement remboursées. Seul s'agite l'intermédiaire, le gérant de LMC
Francis Le Perven, floué de sa commission. Victime d'intimidations, convoqué
par la DST, il finit pourtant par obtenir un jugement qui contraint la caution
- le groupe Elf - à le dédommager. C'est ainsi qu'on apprend, par des familiers
du dossier, que l'argent du prêt a "abouti chez des proches de Pascal
Lissouba, mais aurait également servi à financer des campagnes électorales
françaises". Avec près d'un milliard de francs, on peut en effet
diversifier les "investissements".
Pétrole une guerre d’un siècle de William Engdhal :
Cet
ouvrage remet radicalement en cause l'idée que l'on se fait communément de la
politique internationale et de ses enjeux. Il décrit les moyens extrêmes que
les Anglo-Américains sont prêts à mettre en œuvre pour conserver une suprématie
née en 1815 et renforcée au prix des deux Guerres mondiales. Nous savons,
depuis l'élection de George W. Bush, que la politique américaine et le pétrole
entretiennent une relation intime. William Engdahl montre que l'économie des
Etats-Unis repose sur un approvisionnement en pétrole bon marché illimité, et
sur la suprématie du dollar sur les autres monnaies. Vous découvrirez comment
le premier choc pétrolier fut une incroyable et cynique manipulation conçue par
Henry Kissinger pour opérer un transfert planétaire de capitaux vers les
banques de Londres et de New York, au prix de la ruine des pays du Tiers-monde
; comment ces pays en faillite, contraints de s'endetter auprès du FMI, se
virent prêter à grands frais ces mêmes capitaux dont ils avaient été auparavant
spoliés. Vous verrez comment la géopolitique du pétrole est à l'origine de
l'effondrement de l'Union soviétique, de l'éclatement de la Yougoslavie, et de
l'arrivée au pouvoir puis de la chute des Talibans. Vous serez surpris
d'apprendre comment, dans les années 1970, les mouvements écologistes
anti-nucléaires financés par les grandes compagnies pétrolières, devinrent le
cheval de bataille visant à entraver l'indépendance que l'énergie nucléaire aurait
pu procurer à nombre d'Etats, afin de les maintenir dans l'orbite des
pétroliers. Vous comprendrez enfin que la décision d'envahir l'Irak fut prise
pour assurer l'hégémonie de la puissance anglo-américaine et le contrôle de
l'économie mondiale pour les 50 ans à venir.
Le professeur Joseph Massad écrit : « Jusqu’à
récemment, le Hamas recevait la plupart de ses financements du gouvernement iranien, connu pour
financer des activités terroristes à travers le monde. L’année dernière, l’Iran
a arrêté de financer le Hamas provoquant une fissure économique au sein de l’organisation terroriste.
Lors de l’interrogatoire,
Tuama a fourni des informations à Israël concernant une série d’entités
internationales faisant partie du réseau mondial de financement du Hamas, l’une d’elles localisée en Arabie Saoudite recevant des
dons venus des quatre coins du monde. Parmi ces entités figurent l’Institution
Internationale Al Qods et l’Union du Bien (“Union of Good”) dirigées par Yousef
al Qardawi.
L’argent
du pétrole (venant d’Arabie Saoudite, du Koweit, de Libye, des Emirats Arabes
Unis et d’Irak) a commencé à affluer dans les caisses de l’OLP, en premier pour
s’assurer que l’OLP n’encouragerait pas des changements révolutionnaires dans
les pays arabes, et ensuite pour que les armes de l’OLP soient uniquement
tournées vers Israël, tant que cela ne s’oppose pas aux intérêts de ces
régimes. La guerre civile libanaise et le rôle que l’OLP y a joué dans la
seconde moitié des années 1970 restait un problème, mais pour autant que les
régimes arabes étaient concernés, c’était un problème qu’ils pouvaient
circonscrire.
La victoire électorale du Hamas a
changé les règles du jeu. Les Etats-Unis et l’Union Européenne insistent pouur
que le Hamas se fasse à l’idée que ses armes doivent uniquement être tournées
du côté des Palestiniens qui résistent à Israël, aucun argent ne devant être
versé dans le cas contraire. Le Hamas refuse d’accepter ces exigences et considère
comme une réelle alternative l’argent du pétrole (d’Arabie Saoudite, du Qatar,
des Emirats Arabes Unis, du Koweit, et d’Iran), comme si aucune condition n’y
était attachée. En effet beaucoup de ces financements avaient été coupés après
le 11 septembre sur instruction des Etats-Unis, laissant le Hamas dépendant de
financements privés en provenance de ces mêmes pays. C’est là que résident le
dilemme du Hamas et sa capacité future à agir. Les scénarios possibles sont les
suivants :
Les Etats-Unis et leurs alliés coupent toutes les sources directes et indirectes de financement à l’Autorité Palestinienne dans l’espoir de forcer le Hamas à leur emboîter le pas
Les Etats-Unis et leurs alliés coupent toutes les sources directes de financement (ce qui représente en réalité relativement peu d’argent) et maintiennent des sources indirectes via des canaux qui ne sont pas directement liés à l’AP mais via des ONGs (Organisations Non-Gouvernementales) comme c’est déjà largement le cas, en affirmant que ces organisations sont les seules à pouvoir obliger le Hamas à modifier son programme et que supprimer ces financements signifierait mettre au profit du Hamas les « réalisations » d’Oslo.
Les Etats-Unis et leurs alliés coupent toutes les sources directes et indirectes de financement à l’Autorité Palestinienne dans l’espoir de forcer le Hamas à leur emboîter le pas
Les Etats-Unis et leurs alliés coupent toutes les sources directes de financement (ce qui représente en réalité relativement peu d’argent) et maintiennent des sources indirectes via des canaux qui ne sont pas directement liés à l’AP mais via des ONGs (Organisations Non-Gouvernementales) comme c’est déjà largement le cas, en affirmant que ces organisations sont les seules à pouvoir obliger le Hamas à modifier son programme et que supprimer ces financements signifierait mettre au profit du Hamas les « réalisations » d’Oslo.
Quelque soit le scénario retenu (et
cela dépendra du point de vue qui dominera à la Maison Blanche), le Hamas
cherchera, et est en fait déjà en train de chercher, des financements
alternatifs de la part des gouvernements arabes et musulmans de la région du
Golfe. Comme tous ces gouvernements craignent autant maintenant la popularité
du Hamas qu’ils craignaient le mouvement de la guérilla palestinienne dans les
années 1960 et 1970, ils sont heureux de trouver un moyen de le contrôler et de
s’assurer que la rhétorique et le potentiel que le Hamas représente
n’inonderont pas leurs propres pays. Depuis que les tentatives par Israël et
l’AP de détruire le Hamas par la répression (sans parler de sa criminalisation
par les Etats-Unis et l’Europe et son harcèlement permanent par les Jordaniens)
ont échoué à le rendre moins populaire, la mise sous tutelle parait être pour
les régimes arabes la meilleure stratégie. Ce qui est escompté, c’est que le
financement du Hamas par l’argent du pétrole puisse écarter la menace que
celui-ci représente et puisse l’influencer dans son action.
Savoir combien de temps le Hamas
résistera à un tel scénario dépend largement du clivage interne au mouvement.
Au contraire du Fatah et de l’AP, le Hamas a une histoire et une réputation
limpides, sans accusation de corruption ou de vol, mais complètement liées aux
services à caractère social qui aident tant des dizaines de milliers de
Palestiniens.
L’aura qui a entouré le groupe jusqu’à
maintenant ne perdurera pas une fois que le Hamas assurera sa nouvelle charge,
quelles que soient les sources de financement qu’il trouvera. Alors que
plusieurs des principaux responsables du Hamas ont été assassinés par la
campagne terroriste israélienne de meurtres ciblés, la direction à la tête du
Hamas aujourd’hui n’est plus aussi unifiée sur les questions centrales qu’elle
a pu l’être dans le passé. Il est important de noter que le Hamas a connu
depuis sa création des fluctuations sur le plan idéologique, non seulement sur
la question de négocier ou non avec les israéliens mais aussi sur les éléments
du processus d’Oslo sur lesquels il est prêt ou non à s’engager, pour ne citer
que ces deux questions centrales. Sa récente participation aux élections,
lesquelles résultent d’Oslo, sont en complète contradiction avec son rejet
officiel de cet accord. Son action durant ces prochains mois, si ce n’est
durant ces prochaines années, permettra de savoir si le Hamas se lance dans des
acrobaties idéologiques et, si c’est le cas, quelles seront les conditions de
financement qu’il aura acceptées, celles des pays du Golfe ou celles des
Etat-Unis et de l’Union Européenne (USA/UE).
Les différences entre les conditions
USA/UE et celles venant du Golfe ne sont pas aussi marquées que les dirigeants
du Hamas semblent vouloir le faire croire. Les deux côtés veulent domestiquer
le Hamas en le faisant disparaître comme menace pour eux-mêmes et pour Israël.
Les Etats-Unis peuvent jouer le même rôle que celui qu’ils ont joué pendant 30
ans lorsqu’ils refusaient de négocier avec l’OLP et sous-traitaient le soutien
de celle-ci aux pays du Golfe. Les Etats-Unis peuvent à nouveau adopter cette
stratégie pour une autre trentaine d’années.
Même si les conditions posées par les
pays du Golfe peuvent apparaître moins astreignantes que celles des USA/UE,
dans la mesure où ils ne vont pas se risquer à demander devant toute la planète
que le Hamas abandonne son programme (seul le gouvernement égyptien avait
franchi ce pas et pourrait rapidement revenir en arrière), ils peuvent lui
demander de se comporter comme s’il avait effectivement changé son programme
mais sans y renoncer de façon ouverte. Dans les deux cas, l’effet serait le
même. Le peuple Palestinien a voté dans sa majorité pour le Hamas dans l’espoir
qu’au contraire du Fatah corrompu et répressif, il puisse le délivrer en
mettant un terme à l’occupation. Si le Hamas veut rester fidèle à ses principes
par rapport à la question de la libération des territoires sous occupation, la
seule stratégie qu’il puisse suivre est justement celle que l’Autorité
Palestinienne et Arafat, sur les instructions de leurs donateurs, avait
abandonnée en 1994, c’est-à-dire un retour à une mobilisation du type de celle de
la première Intifada, mais sans avoir recours aux attaques-suicides qui
sacrifient des vies palestiniennes et israéliennes. Les dirigeants du Hamas ont
en effet fait connaître leur disposition à maintenir la trêve militaire avec
Israël en place depuis plusieurs mois. En tant qu’élément central du
gouvernement, le Hamas pourra aisément organiser une grève générale et des
manifestations massives contre l’occupation israélienne qui seraient centrées
sur le Mur de l’Apartheid, les implantations coloniales et les checkpoints.
Si le Hamas, comme certaines
déclarations récentes de ses responsables l’indiquent, combine une stratégie
interne avec une offensive diplomatique pour remettre sur les rails la loi
internationale et le consensus exprimé dans les résolutions des Nations Unies
contre l’occupation, contre les colonies et contre le Mur (tous ces aspects ont
été négligés par l’Autorité Palestinienne aussi bien sous Arafat que sous Abbas
par volonté de se conformer aux désirs des donateurs), il sera alors à même de
maintenir et même d’augmenter sa popularité dans le peuple Palestinien.
La collaboration de l’Autorité
Palestinienne, récompensée par beaucoup de financements, n’a pas ramené un
mètre carré de terre palestinienne sous souveraineté palestinienne, et le Hamas
n’acceptera jamais ce type de marché. Comme cela dépend des rapports de force
internes au Hamas, il est difficile de savoir quelle stratégie suivra
l’organisation. Comme ce n’est pas l’attribution d’argent sous condition mais
plutôt une réelle stratégie pour évincer les occupants israéliens, qui mettra
fin à l’occupation et permettra au Hamas de rester au pouvoir, le test pour les
dirigeants du Hamas sera soit de jouer le jeu illusoire de la gouvernance sous
occupation comme le Fatah l’avait fait, soit de parvenir à une mobilisation et
une résistance massives et civiles contre cette même occupation.
Les ennemis du peuple Palestinien font
des prières pour que le Hamas choisisse l’illusion de gouverner.
* Joseph Massad
est professeur associé en Histoire intellectuelle et politique du monde arabe à
l’université Colombia. Son livre The Persistence of the Palestinian
Question sera publié prochainement par
Routledge
[1] Le
discours du NPA est non seulement sirupeux et creux mais typique de la
tradition trotskienne ; ils manifestent et soutiennent au fond,
réellement, les tueurs du Hamas. Ci-gît une partie du discours en province d’un
autre idiot utile comparse de Besancenot, …à choisir un camp nationaliste :
« … Alors, nous dira-t-on,
vous autres antisionistes, vous êtes pour la destruction de l'Etat d'Israël ?
Ne mélangeons pas les choses. Les Israéliens juifs (5 millions et demi de
personnes) forment aujourd'hui un peuple et ils resteront. Mais aucune paix
n'est envisageable sans une égalité totale, politique et économique entre les
peuples de la région. Quelle que soit la solution envisagée (un ou deux états),
cela devra être les sociétés de tous leurs citoyens. Donc oui l'existence d'un
« Etat Juif » (Etat Français, ça sonne mal et ça rappelle de mauvais souvenirs,
n'est-ce pas ?) où les Non Juifs sont des sous citoyens est un cauchemar. Un
Etat ne peut pas être à la fois juif et démocratique, c'est une contradiction.
La paix passe par le respect de la citoyenneté de tous et par celui des droits
humains fondamentaux. Le sionisme est une idéologie criminelle. Et c'est une
catastrophe pour le judaïsme quel que soit le sens qu'on donne à ce terme. En
mélangeant sciemment juif et sioniste et en assimilant toute critique d'Israël
à l'antisémitisme, les sionistes transforment « l'antiisraélisme » (selon la
formule d'Edgar Morin) en antijudaïsme. Ils se comportent en véritables
pyromanes. Il est temps que la parenthèse sioniste se referme ».
[2]
L’archéo-impérialisme se rattache aux mécanismes de domination et
d’exploitation du stade concurrentiel soit l’échange international de
marchandises sur la base de coûts comparatifs comme destruction de secteurs de
production concurrençant les produits de la métropole (destruction de
l’artisanat textile en Inde et en Afrique du nord, mais on pourrait ajouter à
l’époque actuelle : destruction des industries nationales…). Le
néo-impérialisme caractérise le monopolisme dans la mesure où l’exportation de
capital devient le support d’activités de production implantées dans les pays
moins avancés et dirigés de l’extérieur pour les besoin de l’économie dominante
capitaliste, c'est-à-dire tout aussi bien la drogue que le pétrole.
[3] In
L’homme et la société, 1970, N°15. Reproduit sur le site Persée.
[4] Cela
ne diminue pas pour autant le génie théorique de Lénine qui voit loin pour
caractériser l’impérialisme moderne : « Ce qui caractérise
l’impérialisme actuel, où règnent les monopoles, c’est l’exportation des capitaux » . Ou
encore : « Si les capitalistes se partagent le monde, ce n’est pas en
raison de leur scélératesse particulière, mais parce que le degré de
concentration déjà atteint les oblige à s’engager dans cette voie afin de
réaliser des bénéfices ; et ils le partagent
« proportionnellement » aux capitaux », « selon les forces
de chacun », car il ne saurait y avoir d’autre mode de partage en régime
de production marchande et de capitalisme ». (cf. Lire l’excellent article
de Christian Palloix : La question de l’impérialisme chez Lénine et
Luxemburg, sur le Portail Persée).
[5] Sa
formule est datée : « L’impérialisme est l’expression politique du
processus de l’accumulation capitaliste se manifestant par la concurrence entre
les capitalistes nationaux autour des
derniers territoires non-capitalistes encore libres ». (cité par Pallois).
[6]
Palloix écrit génialement contre les simplistes recruteurs anars et gauchistes
de base : « la conscience de classe ne se forge pas
« naturellement » dans le rapport prolétaire-patron, mais dans la
perception des contradictions dont est victime le prolétariat ».
[7] Dès
la fin de la Seconde guerre mondiale au lendemain de la conférence de Téhéran,
Roosevelt se rend en Arabie Saoudite sceller le Pacte du Quincy. Le Pacte du
Quincy a été scellé le 14 février 1945 sur le croiseur USS Quincy (CA-71) entre le roi
Ibn Séoud, fondateur du royaume
d'Arabie
saoudite, et le président américain Franklin Roosevelt, de retour de la conférence de Yalta. La durée de cet accord
était prévue pour une durée de 60 ans et ces
accords ont été renouvelés pour une même période en 2005 par le président George
W. Bush. Les rois d’Arabie Saoudite ne sont plus désormais que des VRP des
compagnies pétrolières, et Roosevelt avait obtenu en échange de ladite
protection de la pétromonarchie la plus grande base militaire de la région…au
nez et à la moustache de Staline.
[8] Sous couvert de lutte
contre des bandes armées terroristes, même sans question pétrolière à l’horizon
– quoique tout territoire puisse être présumé servir au passage de
canalisations – la bourgeoisie française a déjà mené deux guerres avec son
pantin Hollande, à l’arrière.
[9] Le capital est forcément le produit de
l'exploitation de l'homme par l'homme quel qu'en soit la forme, y compris le
pétrole qui demeure une marchandise. Voici ce que disait Marx à ce sujet dans
le Capital: « Il est sans importance pour le capitaliste
qu'il avance le capital constant pour retirer un profit du capital variable ou
qu'il avance le capital variable pour mettre en valeur le capital constant,
qu'il engage de l'argent sous forme de salaires en vue d'augmenter la valeur
des machines et des matières premières, ou qu'il l'engage sous forme de
machines et de matières premières afin d'exploiter la force de travail. Bien
que la partie variable du capital soit seule à créer la plus-value, elle ne le
fait qu'à la condition que les autres parties du capital, les instruments de
production, soient également avancées. Comme le capitaliste ne peut exploiter
le travail que s'il avance du capital constant et qu'il ne peut mettre en
valeur le capital constant que s'il avance du capital variable, ces différents
éléments s'identifient dans sa conception, et cela d'autant plus facilement que
le taux réel de son gain se détermine par le rapport de celui-ci, non pas au
capital variable, mais au capital total, par le taux du profit et non par celui
de la plus-value." (K. Marx - Le Capital –Livre III – Section I - Ch.II ).
[10] Lire aussi « Echec d’une guerre
pour le pétrole » par Jean-Pierre Séréni, mars 2013 : « Longtemps,
les responsables américains l’ont affirmé : l’invasion de l’Irak
n’était pas destinée à s’emparer du pétrole. Pourtant, des documents récemment
déclassifiés racontent une autre histoire. Pour la population irakienne, c’est
une évidence ; pour les « faucons » du Pentagone, un contresens.
La guerre d’Irak, qui, depuis mars 2003, a fait au moins six cent
cinquante mille morts, un million huit cent mille exilés et autant de personnes
déplacées, a-t-elle été une guerre pour le pétrole ? (…) En
janvier 2001, quand il arrive à la Maison Blanche, M. Bush doit faire
face à un problème déjà ancien : le déséquilibre entre la demande de
pétrole, qui augmente rapidement en raison de la montée en puissance des grands
pays émergents comme la Chine ou l’Inde, et une offre qui ne suit pas. La seule
solution envisageable se trouve dans le Golfe, qui abrite 60 % des
réserves mondiales, avec trois géants, l’Arabie saoudite, l’Iran et l’Irak, et
deux autres producteurs importants, le Koweït et les Emirats arabes
unis ».
[11] La terrible guerre interne en Syrie est liée au projet Nabucco. Enterré
selon Gazprom, société russe de transport et production de gaz, le projet
Nabucco semble renaitre de ces cendres dans cette nouvelle guerre proche
orientale. Ne dit-on pas que la Syrie est « la clé de la Maison
Russie »? La guerre pour le pétrole/gaz qui permettra notamment de
connecter les oléoducs Saoudiens jusqu’en Turquie (porte vers l’Asie), raflant
au passage le marché syrien (arme et pétrole), en détrônant Assad, est dans les
plans occidentaux. La Turquie est donc intégré au grand projet Nabucco
(Bulgarie – Roumanie – Hongrie – Autriche – Croatie – Slovenie – Italie –
Turquie). Ce projet a pour objectif de couvrir l’Europe du gaz Saoudien et
alimenter l’Asie du sud. Le projet Nabucco est un projet USA – France – Grande
Bretagne. Nabucco était censé concurrencer les projets russes. Initialement
prévu pour 2014, il a dû être repoussé à 2017 en raison de difficultés
techniques. À partir de là, la bataille du gaz a tourné en faveur du projet
russe, mais chacun cherche toujours à étendre son projet à de nouvelles zones. Cela
concerne d’une part le gaz iranien, que les États-Unis voulaient voir venir
renforcer le projet Nabucco en rejoignant le point de groupage de Erzurum, en
Turquie ; et de l’autre le gaz de la Méditerranée orientale : Syrie, Liban,
Israël. Le gisement de gaz de Tamar en Israël découvert par la compagnie texane
Noble Energy (sic) n’est pas si important qu’on a bien voulu le proclamer.
Comme le Liban est aussi concerné par cette trouvaille, la position américaine
vise d'une part à entretenir la division pour jouer un rôle de médiation comme
elle fait semblant de le faire avec les Palestiniens, d'autre part à empêcher
Israël de devenir un acteur autosuffisant.
[12] Le gouvernement Bush
était composé de personnalités issues du monde économique, et singulièrement
des multinationales du pétrole. Dick Cheney, l’homme qui planifia la guerre du
Golfe et dirigea le premier équipementier pétrolier mondial, préside à la
Maison-Blanche un groupe de travail qui a fait de l’approvisionnement
énergétique la priorité absolue de la politique extérieure des USA. Qualifié de
"société secrète" par
le Washington Post, ce groupe a
hissé la construction d’un gazoduc reliant le Turkménistan à l’océan Indien au
rang d’objectif stratégique justifiant le renversement du régime taliban. En France,
actuellement Hollande n’est que le petit télégraphiste des mousquetaires
Total/Areva/Bouygues/Bolloré.
[13] La définition du bled israélien par wikipédia prête à sourire alors qu’il
ne s’agit que d’une colonie juive américaine dont tous les habitants ficheront
le camp le jour où cette bande de terre ne sera plus arrosée par le pognon américain,
abandonnant une poignée de bigots au mur des lamentations : « L'économie israélienne est un système capitaliste
moderne d'un pays jeune et se caractérise par un secteur public relativement
important et un secteur de la high-tech en croissance rapide. Les entreprises israéliennes,
principalement dans ce domaine, sont très appréciées sur les marchés financiers
mondiaux. Israël est le second pays en nombre de sociétés cotées au NASDAQ. En 2010,
Israël a officiellement rejoint l'OCDE. En
2006, des milliardaires et des magnats américains dont Bill Gates,
Warren
Buffett et Donald Trump ont chacun loué (sic) l'environnement
économique israélien2.L'État
d'Israël est relativement pauvre en ressources naturelles. Ainsi, l'État hébreu
importe une bonne part de sa consommation énergétique (100 % de sa
consommation pétrolière par exemple) et alimentaire. Le pays importe également
de grandes quantités de diamants bruts (d'Afrique du Sud notamment) et d'autres
produits industriels. Le pays commerce principalement avec l'Union européenne et les États-Unis. Mais l'Asie
prend de plus en plus de poids dans la balance commerciale israélienne.
[14] Mais l’Egypte compte pour
du beurre, n’est pas arrosée par le pognon US comme Israël, ni meublée en
matériel militaire haut de gamme.
[15] Bilderberg : Le Groupe de Bilderberg a été
fondé par en 1954 à l'Hôtel Bilderberg à Osterbeek à l'invitation
du Prince Bernhard des Pays-Bas, co-fondateur du Groupe avec David Rockefeller.
Le Groupe de Bilderberg n’est pas un simple think tank , il est sans doute le
plus puissant des réseaux d'influence. Il rassemble des personnalités de tous
les pays, leaders de la politique, de l'économie, de la finance, des médias,
des responsables de l'armée ou des services secrets, ainsi que quelques
scientifiques et universitaires. Le Siècle n’est une filiale du club de Bilderberg , La French American
Foundation est de son côté une filiale du Council on Foreign Relations, dont le
programme 2008-2013 est connu sous le nom de "Nouvel Ordre Mondial".
le Bilderberg ne veut pas d'une co-gestion franco-allemande de l'Europe, mais
d'une co-gestion américano-européenne de monde occidental. Sur ce point il
rejoint l'objectif de la French American Foundation.
c est tjrs bon d enrichir son savoir ... et c est cool de mettre beaucoup de références de gens qui savent ce qu'ils raconte...... j espère juste que vous nous donnerez de bonnes bases de travail sur un "meilleur différent monde " pour les hommes de demain . l humain restant mon animal préfère ;;;;;;;;;;::::;;;;,,,.. bye.......
RépondreSupprimer