Ouf la police s'est engagée à ne pas faire grève pendant le carnaval du foot sacré! |
Panem et circenses"
Du pain et des jeux
et le prolétariat sera content,
il suivra aveuglément
les lois des seigneurs dieux.
Le prolétariat est-il content ?
Assurément,
il ne montre pas ses dents,
il aurait honte,
elles sont pourries.
Du pain il en a partout,
sous toutes ses formes,
pour tous les goûts.
Souvent même, il n’est plus à ses goûts
et il faut en faire des cendres
qui rempliront les déserts
au lieu de les nourrir.
poème adapté d'après Juvénal (poète du 2ème siècle)
La mégapole de São Paulo s'est préparée pour ce lundi à un possible embouteillage syndical, à trois jours d'accueillir le coup d'envoi du Mondial, face à la poursuite de la grève des employés du métro pourtant jugée illégale. Cette grève risque fort de provoquer comme en fin de semaine dernière des embouteillages monstrueux et menace de perturber accessoirement la cérémonie du Mondial et le match d'ouverture Brésil-Croatie jeudi.
Les grévistes qui réclament un fort réajustement
salarial en raison de la hausse du coût de la vie sont passés outre, dimanche,
une décision du tribunal régional du travail qui a déclaré leur grève illégale
et fixé une amende de 100 000 réais (environ 30 000 euros) par jour
d'infraction. Ils ont voté en assemblée générale la reconduite de leur
mouvement tout en laissant les syndicats généraliser le cloisonnement. La grève
affecte partiellement trois des cinq lignes du réseau. Mais cela avait suffi
jeudi et vendredi pour plonger dans le chaos la mégapole engorgée de 20
millions d'habitants, avec un pic de plus de 250 km de bouchons.
Une manifestation hétéroclite de soutien virtuel mais
non vers une quelconque grève générale est convoquée dès 7 heures du matin (11
heures en France) à partir de la station de métro Santa Rosa par des mouvements
sociaux "qui appuient notre grève et notre lutte", a déclaré dimanche
un porte-parole du syndicat du métro, Tiago Pereira, qui compte 9 000
adhérents. "La grève va continuer, jusqu'à la victoire", a assuré cet
ampli syndical. Et le temps que cela prendra dépend à présent du gouverneur.
"C'est à lui de résoudre la situation." ; langage typique
folklore CGT en France…
Plusieurs clans sociaux-politiques de la gauche auriverde,
traditionnellement organisatrice du carnaval des manifestations en tout genre ponctuent le
quotidien des Brésiliens depuis la révolte sociale de juin 2013. Parmi eux
figure le Mouvement des sans-logis (MTST), émanation urbaine du Mouvement des
sans-terre, mouvement réformiste de cogestion de la misère par des chefaillons
gauchistes ghettoïsant une masse hétéroclite de paupérisés plus de type lumpen et réduit à
la démerde individuelle[1].
Cette organisation a récemment mobilisé quatre milliers de manifestants aux
abords de l'Arena Corinthians, le stade à peine achevé théâtre du match
d'ouverture, bloquant le trafic d'un des principaux axes de la ville.
Le syndicat des employés du métro de São Paulo,
qu'empruntent chaque jour 4,5 millions d'usagers, va déployer de piquets de
grève dans certaines stations du réseau - les piquets sont les barrages typiques du syndicalisme de gouvernement qui n'arrive pas à être suivi par la plupart des ouvriers!
Vendredi dernier la police - qui a cessé sa grève après avoir obtenu ses augmentations de salaire - avait dispersé des grévistes à coups de matraque et
avec des gaz lacrymogènes. Les grévistes sont appelés à se réunir en
assemblée générale à 13 heures (17 heures en France), où comme de coutume les beaux parleurs syndicaux feront taire "récriminations" et supposés "aventuriers irréalistes". Les chefs syndicrates
ont revu peu à peu les exigences prolétariennes à la baisse. Mais ils réclament une
augmentation d'au moins 12,2 % tandis que le gouvernement de l'État de São
Paulo ne veut pas aller au-delà de 9,5 %.
Habiles coupeurs de poire en deux, les syndicalistes
exigent en outre la garantie qu'aucun employé ne sera licencié à l'issue de la
grève parcellaire. La grève du métro de São Paulo s'inscrit dans un contexte
plus large de multiplication de grèves sectorielles à travers le pays depuis
plusieurs semaines, sans coordination ni volonté d’attaquer l’Etat gouverné par
une ancienne terroriste gauchiste. Les mouvements épars, de chauffeurs de bus,
policiers ou vigiles des banques, avaient pris le relais de la fronde sociale
historique de juin 2013 qui avait ébranlé le géant émergeant d'Amérique latine.
En pleine Coupe des confédérations de football, les prolétaires Brésiliens
étaient massivement descendus dans les rues pour dénoncer les 11 milliards de
dollars dépensés pour le Mondial et leurs chefaillons syndicalistes de limiter
les revendications à exiger des investissements massifs dans les transports, la
santé ou l'éducation, mais pas de remettre en cause le capitalisme…émergent ou
plutôt désormais détergent !
Les manifestations ont perdu leur souffle au fur et à
mesure qu'elles étaient envahies par des affrontements violents avec la police
et des saccages par les abrutis anarchistes des Black Bloc. Il ne persiste de
plus en plus que de la grogne: 54 % des Brésiliens pensent que le Mondial leur
apportera plus de préjudices que d'avantages, selon un sondage Datafolha publié
dimanche. Mais 65 % auraient "honte" si le Mondial était perturbé par
des manifestations. Les prolétaires sont déjà en passe d’être laminé dans leur
conscience par le rouleau compresseur de la grande fiesta mondiale du ballon
rond, qui est une religion en Amérique latine, et le ridicule nationaliste,
comme chez nous au stade de Lille hier soir (marées de drapeaux tricolores et « chant
impur » à gogo pour une rencontre facile des bleus[2]),
se répand. Les rues, les bars et fenêtres se parent de plus en plus de vert et
jaune, les couleurs de la Seleçao, dont 68 % des Brésiliens sont convaincus
qu'elle remportera sa sixième Coupe du monde, le 13 juillet dans son temple du
Maracana. Et les millions de pauvres vont applaudir une poignée de
milliardaires en culotte courte sautillant sur un carré de gazon filmé jour et nuit pour des milliards de spectateurs, plus nombreux que les croyants en dieu .
[1]
Aujourd'hui
plus grande occupation des sans-toit du centre de São Paulo, l'occupation Maua
compte 400 familles et se partage entre trois organisations: le Movimento
dos sem teto do centro (MSTC), le Movimento dos trabalhadores sem teto
da regiao central et le Movimento de moradia da regiao do centro. Dans
les lieux occupés, une division des tâches entre les résidents de l'occupation
permet d'organiser la vie sociale qui y prend place. Les tâches à effectuer
sont regroupées en secteurs d'activité: la sécurité interne, l'hygiène et la
propreté puis la maintenance. Chaque étage détient un responsable qui assure
que chacune des tâches soit bien effectuée. Ces derniers se rapportent à la
coordination générale du MSTC. Un portier contrôle à toute heure du jour ou de
la nuit les entrées et les sorties. Bien que l'occupation située au 304 rue
Maua se trouve au sein d'une quartier reconnu pour la consommation de drogues
dures, aucun individu reconnu comme consommateur de drogues ou pratiquant la
prostitution ne peut avoir accès à l'occupation. Les visites font l'objet d'un
contrôle serré. En plus d'être enregistrées par le portier, elles doivent faire
l'objet d'une invitation formelle d'une personne habitant l'occupation. Le
centre de São Paulo abrite une bonne partie des 600 000 habitants de taudis (cortiços),
10 000 vendeurs ambulants, 2000 collecteur-trieur de déchets et 5 000
itinérants que compte la ville de São Paulo. Parmi les 121 628 domiciles
recensés, 31 811 (26,15 %) sont considérés vacants. Non seulement l'emploi
et les services publics (transport en commun, écoles, etc.) sont plus
disponibles dans la région centrale, mais les statistiques démontrent également
que les chefs de famille détenant un bas niveau de scolarité gagnent deux fois
plus au centre qu'en périphérie. Les opportunités d'emplois ainsi que les
salaires plus élevés pour les emplois formels comme informels font du centre un
pôle d'attraction pour les populations paupérisées qui, pour en profiter,
doivent cependant se soumettre à des conditions de logement extrêmement
difficiles. Dans ce contexte, les sans-toit se mobilisent et projettent l'image
d'un centre devant avant tout offrir des conditions favorables pour que les
populations les plus démunies puissent y habiter.
Composition sociale
La composition sociale des organisations de sans-toit dans la région centrale est loin d'être d'ordre monolithique. Elles contiennent autant des paulistes que des immigrants d'autres États brésiliens (en majorité du Nordeste), des gens ayant délaissé la région rurale pour s'installer en sol urbain et même des immigrants en provenance d'autres pays (majoritairement du Pérou et de la Bolivie). Certains des membres de ces organisations ont vécu un temps à la rue, d'autres n'arrivaient tout simplement plus à payer le loyer et ont été introduit au Mouvement. La direction de la plupart des organisations de sans-toit visitent régulièrement favelas et auberges pour itinérants dans le but de recruter de nouveaux membres. Malgré une certaine non homogénéité à l'égard de leur provenance, la caractéristique commune des sans-toit est leur incapacité à payer un loyer régulier du fait de revenus irréguliers. Plusieurs sont sans emplois alors que les professions qu'ils exercent se situent au sein des secteurs où l'emploi est instable et temporaire (maçonnerie, vendeur ambulant, peintre, domestique, serveur, maintenance, etc.).
[2] En France, depuis hier soir sur TF1, le triomphe des black-blanc-bleu
qui est annoncé avec force trompette, est déjà un volet de la campagne
électorale prochaine pour re-marginaliser le FN (les spectateurs ne sont plus
racistes quand les joueurs noirs ou arabes marquent un but pour le chauvinisme
pathologique), mais un volet seulement. Les anarchistes et Besancenot avaient
déjà commencé en commémorant la mort lors d’une rixe stupide du petit Méric il
y a un an ; et le méchant Le Pen a joué son rôle traditionnel de PN, comme
il l’avait fait pour « le détail » et « durafour crématoire »
puis l’élimination de Megret. Ce n’est ni bêtise ni gâtisme, comme le lui
reproche l’oligarchie actuelle autour de la fille dite « plus raisonnable »,
mais un solide calcul du vieux loup politicien pour reprendre le manche,
occuper la une de l’actualité et rendre service aux gouvernants, à leurs
donneurs de leçon de morale, à l’appareil judiciaire, aux complaintes
journalistiques, etc. Le Pen a toujours joué le rôle d’un opposant éternel,
éternellement diabolique. Il n’a jamais cru un instant parvenir au pouvoir,
sinon il savait ce qui l’attendait de la part des fractions de l’ombre du
pouvoir bourgeois : une liquidation pure et simple, au propre ou toujours
au figuré. Pas besoin des clameurs gauchistes pour comprendre cela.
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