VAGUE BLEUE ET BRUNE ET ARROGANCE ROSE
"Il
faut se retrousser les manches pour sauver notre pays, les Français y sont
prêts, mais à condition qu'ils comprennent à quoi servent leurs efforts, et à
condition que ceux-ci soient équitablement partagés."
JM
Ayrault Premier ministre (30 mars)
« Il
peut nous arriver pire que le Front National »
Henri
Guaino (supplétif de Sarkozy 30 mars)
Les élections
municipales en France, on l’ignore, c’est avant tout l’intronisation de 36.000
PME avec à leur tête un « boss » élu dans des conditions dignes du
féodal système censitaire. Le cru 2014 aura marqué les esprits pour la grosse baffe
reçue par la gauche bourgeoise gouvernementale. Baffe toute relative même au
premier tour car le PS demeure une puissante confrérie des élites cumulardes
des pouvoirs majoritaire dans la plupart des assemblées de la démocratie
démagogique. Au demeurant ce n’est pas la pire baffe que ce parti gouvernemental
ait reçu au cours des quarante dernières années de consultation gérontocratique
frauduleuse. Une abstention certes record : 36,45 %, soit, y inclus les
non inscrits dont je suis, près de 16 millions de personnes qui ont compris que
ce système était un royal foutage de gueule, et pas cette simple « crise
du politique » qui fait partie du racolage recruteur quotidien du pain
journalistique. On peut compter nombre d’opinions aléatoires parmi ces absents
des urnes, c'est-à-dire une masse de prolétaires qui ne se sont jamais fait
d’illusions sur la droite bourgeoise autant que sur sa gauche. Les absents sont
aussi pour une bonne part ceux qui avaient choisi de voter Hollande plus pour
virer le foldingue Sarkozy qu’avec de véritables illusions sur la faction de
gauche pour résoudre la crise capitaliste ou endiguer le chômage. Les votants
du FN proviennent plus souvent de la masse des artisans faillis, des paysans
ruinés, des vieux solitaires aigris et des basses couches
« assistées » de la classe ouvrière parmi laquelle un grand nombre
d’ouvriers ou employés qui n’ont jamais travaillé dans de grandes entreprises
et sans expérience de la force et de la solidarité de classe dominés par une
mentalité d’assiégés[2]. Au
second tour restaient en lice un sixième des communes… avec la capitale en
ligne de mire du soit disant frêle esquif gouvernemental. Les conclusions
bourgeoises furent pourtant les mêmes qu’au premier spectacle démagogique.
L’électeur baleine focalisé sur les conséquences de l’impéritie bourgeoise dans
son cadre de vie misérable devait rester mystifié sur LES CAUSES.
Disons tout de
go qu’on aurait tort de faire du seul FN le seul réceptacle de tous les
mécontentements surtout comparé à l’immense abstention, joyeuse preuve qu’on ne
peut pas prendre éternellement les prolétaires majoritaires pour des buses. Du
fait de l’organisation électorale millimétrée c’est en général la faction qui
avait été virée du pouvoir précédemment qui engrange ceux-ci, vu que l’électeur
alpagué est une girouette sans mémoire. L’histoire de la démocratie démagogique
peut ainsi tourner en rond des siècles et des siècles. Le vote citoyen est
sentimental dans une personnalisation à outrance des
« candidatures » ; on élit « à la gueule »[3],
on « punit » la faction qui n’a pourtant pas fait pire que la
précédente et le train-train social-pacifiste revient sans accrocs. L’électeur
est bafoué lors de toutes les soirées électorales par les mêmes promesses
mensongères, les mêmes radotages stupides, Royal a ressorti son navrant
« gagnant-gagnant », Copé a joué à Blanche-neige jamais parvenue
« aux affaires », Bayrou avait toujours prédit une « crise de
déception », Marine Le Pen a assuré « qu’on allait voir ce qu’on
allait voir » et Ayrault a conclu « je comprends les rancoeurs
accumulées aussi on continue ». Tous les politiciens ont
« expliqué » aux « français » qu’ils n’avaient rien compris
(le PS) ou mal compris (UMP) quand le FN a assuré qu’ils « avaient
compris ».
TOUS CONTRE LE
CHOMAGE !
Le second tour a
permis de dramatiser à nouveau ladite poussée du FN alors qu’il n’a grapillé
que dix villes endettées et que la droite classique a naturellement profité de
l’effet de bascule pour en rafler une centaine jusqu’au prochain effet de
« bascule » et surtout aux élections européennes de juin, pourtant
aussi secondaires que les municipales comparées aux «législatives » qui
seules permettent un changement de gouvernement[4]. De droite à gauche et à l’extrême droite ce
ne fut qu’un seul cri en guise de commentaire de la baffe électorale, qui
frappe surtout pourtant tous les partis en lice vu l’ampleur de l’abstention
aux deux tours, même si la démocratie bourgeoise se fout des majorités
arithmétiques : A bas le chômage ! A bas le chômage dont est
responsable le gouvernement socialo, a clamé la droite ; A bas le chômage
de l’UMPS a pleuré le FN ; A bas le chômage hérité de la droite, a déploré
la gauche au pouvoir. Pour emballer le tout l’éventuel futur promu – les
premiers flics de France ont toujours cette étrange vocation d’être impossible Chef
de gouvernement – le sinistre de l’Intérieur Valls a noyé le poisson faisandé
dans la somme des banalités sociologiques :
« Ce soir,
les Français ont dit leur attente de résultats, en matière d'emploi et de
pouvoir d'achat » et « ils ont énoncé une demande accrue de
protection, de sécurité, de justice et de justice sociale ».
La demande
accrue de protection et de sécurité ? Une promesse ripoux reprise au
FN !
La demande accrue
de justice (fiscale) et de justice sociale (secondairement)? Une promesse « sincère »
de l’UMP !
Jusqu’à cette
conclusion du sinistre Valls, quelle fût la cause huée sur tous les toits de la
soirée électorale finale scrutant les aléas de la deuxième baffe à la gauche
gouvernementale ? Le chômage ! le chômage ! ont-ils tous répété,
avec la nuance de Raffarin (alléger encore les « charges »
patronales) et celles de ses cuistres concurrents (« on a compris les
rancoeurs accumulées ». Et si la cause de l’immense désaffection – jamais
malgré un battage antifasciste au porte à porte – il n’y avait eu un tel manque
de « sursaut » de la part des électeurs « le cœur à
gauche », excepté à Paris et dans deux ou trois grandes villes – était
LEUR COMPORTEMENT POLITIQUE ARROGANT ? Et pas ces entités abstraites et
fumeuses de crise et de chômage vagues maladies endémiques du monde moderne.
Et si la cause
de la désaffection n’était pas plutôt un rejet des donneurs de leçon de morale,
rejet d’un système de foutage de gueule, qui apparaît clairement délimité aux
zones frontalières de la Méditerranée et en lisière du Nord de la France où
les plus démunis se vivent comme « assiégés » même hors campagnes
anti-immigrés? Qui ne reproche pas tant au gouvernement et aux patrons de ne
créer que des emplois de merde avec salaires à la baisse (et préfèrent encore
percevoir une alloc chômage), ni d’être aussi impuissant que les autres Etats
capitalistes de la planète mais de corseter la société en multiples intérêts
catégoriels, communautaires financiers et salariaux. Le plus comique fût le
ministre de l’économie sortant Moscovici qui éructa qu’il fallait redonner aux
français « du pouvoir d’achat » ! Après la manipulation
psychopolitique des consciences la promesse du socialisme de
supermarché dans le monde bariolé du carnaval multireligieux!
MENTIR ET
ESQUIVER : TOUS LES ELUS SONT DES FAUX-CULS
A contrario du
discours dominant il s’agit bien plutôt d’un coup de pied aux fesses de la
croyance laïque diffusée à propos des municipales, selon laquelle ce type
d’élection « locale » serait le plus proche de la démocratie directe.
Le maire, image d’Epinal d’un « élu » si proche de ses administrés,
veillant aux cantines multiculturalistes et au logement social multiracial, à
l’écoute des doléances des voisins en conflit, n’est le plus souvent qu’un
parachuté, un cumulard de base des appareils politiques officiels, et surtout
un patron de PME, généralement affairiste de la « voirie ». Personnel
pléthorique de l’encadrement de politique de la société bourgeoise, les divers
élus (municipaux, départementaux, régionaux, européens) sont
proportionnellement représentatifs de la mise en laisse de la population :
un français sur cent serait élu de quelque chose ! Hors de la mort sociale
du prolétaire, du retraité, du chômeur, du sans papier afghan. Et il faut les
voir lorsqu’ils sont tous en représentation, battage électoral, fête
municipale, défilé humaniste : le moindre élu plastronne, écharpe
tricolore en bandoulière, éjaculant du plaisir d’être une rondelle du pouvoir,
un « important », « reconnu ».
La baffe bleue
et brune à la gauche gouvernementale eût pu rester banale et inintéressante dans
la course aux promesses municipales si le score du FN, et l’élection au premier
tour de piste d’un Briois à mine patibulaire à « Hainin »-Beaumont (et
les bons scores initiaux du bavard alcoolique Collard et du collabo Ménard) n’avait
pas été enflé démesurément par les gazettistes officiels[5],
confirmant une soit disant implantation en profondeur d’ « Arlette Le
Pen », ardente égérie des « travailleurs racistes ». En réalité
le score national du FN ne fût pas folichon : 4,78%. Le FN n’était présent
que dans 600 des 36.000 communes avec des pantins de bric et de broc et même un
mort, ce qui n’est guère étonnant pour un parti népotiste sans cadres
structurés, bandes d’amateurs incapables[6]
coincés dans une idéologie floue qui oscille entre un néo-gaullisme social dans
les régions ouvrières les plus touchées par les délocalisations et les villes
qui ne vivent plus que des transferts sociaux, et une doctrine de base
simpliste libérale hostile aux hausses d’impôts. Le FN ne sortira jamais de son
strapontin « protestataire », contrairement à la vantardise de la
fille Le Pen – qui a décidément trop la même ganache que le père – simplement
parce qu’on l’a vu à l’œuvre à Toulon ou à Vitrolles[7].
Le parti nazi d’Hitler avait bénéficié du soutien de la finance en une période
de montée à la guerre mondiale ; observez les quelques villes où le FN
avait prétendu donner l’exemple : zéro soutien de la finance
« démocratique » et obligation de se payer sur la bête :
augmentation du prix de l’eau et grenouillages pour trouver de peu légales
manières les ressources pour enrichir des politiciens à l’esprit étroit. Seul gadget
de ces cuistres une fois en place locale : renforcer la police municipale
et créer à cet effet une dizaine d’emplois de fonctionnaires ! De plus,
jamais la bourgeoisie actuelle ne permettra au FN d’emporter une grande ville[8]. Le
suspense va perdurer pour les européennes de juin où avec l’instauration de la
proportionnelle, le FN pourra envisager d’atteindre les 20%, chiffre
négligeable pourtant sur cette aire électorale pour prétendre inquiéter le
pouvoir national, mais suffisant pour servir d’épouvantail à toute l’Europe
électorale, et tout aussi négligeable pour prétendre peser dans la politique
nationale avec ce paradoxe que les élus frontistes seront piégés dans une
enceinte dont ils contestent l’utilité et veulent la disparition !
Le FN n’est donc
pas prêt à devenir un vrai parti bourgeois décisionnel avec le réseau de
notables adéquat et le soutien des banques, dont le prétendu « ennemi de
la finance » Hollande profite à plein régime malgré sa totale absence de
charisme et de dimension présidentielle.
L’antifascisme
gouvernemental fît mieux même que d’agiter l’épouvantail FN, il fait donner la
trompe de spécialistes des « extrêmes », comme JF Moinet du site réac
Altantico, qui fournit l’amalgame ad hoc au gadget « crise du
politique » ; s’appuyant sur le nationaliste israélien Sternhel,
auteur d’un lourd navet révisionniste anti-français (« Ni droite ni
gauche ») qui décrétait la France mère du fascisme ; ce spécialiste
nous expliqua que tous ceux qui ont renvoyé dos à dos gauche et droite par le
passé étaient des « révolutionnaires »… fascistes qui
s’ignoraient ; comprenez : tous ceux qui raisonnent ainsi sont les
ennemis du merveilleux « multipartisme égalitaire» qui fonde
« notre » géniale démocratie démagogique sur fond de crise
mondialiste ! Y inclus par conséquent les marxistes et anarchistes
insurrectionnalistes, ou du moins ce qu’il en reste. Le discours nationaliste
de « communion nationale » reste d’une actualité saisissante et
incessante comme vecteur de soumission à l’Etat bourgeois quelle que soit sa
couleur. Ainsi ce n’est plus le seul FN qui reste diabolisé mais toute
expression autonome du prolétariat !
UN SYSTEME D’ELECTION DE CASTE
Les
élections municipales ont lieu, en principe, tous les six ans. Le mode de
scrutin varie selon le nombre d’habitants de la commune. Au plus tôt le
vendredi et au plus tard le dimanche suivant le scrutin, le conseil municipal
nouvellement élu se réunit en grande pompe après le merguez-pastis de la soirée
de la victoire pour procéder à l’élection du maire et de ses acolytes. Il faut bien renouveler la mystification « socialiste »
démagogique. Notons que les
élections municipales des 23 et 30 mars 2014 ont donné lieu à deux grandes
innovations « émancipatrices » (« socialistes »):
Les électeurs de toutes les communes de plus de 1000
habitants ont élu les conseillers municipaux selon un même mode scrutin qui
impose le respect du principe de parité (femmes/hommes) aux listes de
candidats, était jusqu’alors réservé aux seules communes de plus de 3500
habitants. Cette modification, introduite par les lois du 17 mai 2013, concerne
6 550 communes. Elle devrait entraîner, selon les estimations du gouvernement, l’élection dans les conseils municipaux de près de
16 000 conseillères supplémentaires (les conseils municipaux devraient à
terme compter environ 87 000 élues) ; les veinardes
« émancipées » nouvelles « importantes » ; autrement
dit la débilité des quotas est institutionnalisée nouvelle victoire idéologique
« socialo » après le mariage gay quand la majorité des femmes
prolétaires resteront sans importance et mal payées, et quand je n’irai jamais
voter pour un sexe au détriment d’une orientation politique avec un réel
programme de transformation de la société.
De plus (un bonus pour les
baleines!) les électeurs-trices ont adoubé, à l’aide de leur seul misérable bulletin
de vote, les conseillers municipaux et les conseillers communautaires. Les
conseillers communautaires sont les cumulards de la commune au sein de la
structure intercommunale dont elle est membre. Prévue par la loi du 16 décembre
2010, cette réforme confère donc un véritable blanc seing aux Etablissements
Publics de Coopération Intercommunale (EPCI)
à fiscalité propre (communautés de communes, communautés d’agglomération,
communautés urbaines, métropoles). Jusqu’alors, les représentants des communes au
sein de ces EPCI étaient cooptés par les membres du conseil municipal intra
muros; le tour de passe-passe permet de faire croire à l’électeur baleine qu’il
a choisi aussi ces gens-là dans un même paquet démocratique. Alors qu’il a en
réalité il a conforté une élection de caste incontrôlable.
Les pouvoirs du maire démagogique:
Le futur maire
lobbyiste n’est jamais élu directement, s’il est présenté comme tête de liste
il n’est en aucun cas élu directement par la population, c’est la couche des
élus municipaux qui le désigne ou choisit un autre individu. Il est dès lors
non plus un représentant de la commune mais un agent de l’Etat (et de son
parti) notamment
chargé de l’état civil, de la révision et de la tenue des listes électorales,
de l’organisation des élections ainsi que du recensement pour le service
national. En tant que commis local de l’Etat il supervise des fonctions propres
au pouvoir local (publication des lois et règlements, organisation des
élections, légalisation des signatures, préparation du budget et ordonnancement
des dépenses, gestion du patrimoine). Il est en plus le premier flic de la
ville, ce qui lui donne pourtant moins de pouvoir qu’un grand patron d’usine.
Seul le maire de Paris cède le pouvoir de premier flic de ville au Préfet[9].
Il est toutefois le DRH, supérieur hiérarchique de tous les employés municipaux
qui n’ont évidemment aucun pouvoir de vote contre ses caprices ou désidératas.
Le conseil municipal est une clique qui émet des voeux sur tous les sujets
d’intérêt local, vote le budget, approuve le compte administratif (budget
exécuté), il est compétent pour créer et supprimer des services publics
municipaux, pour décider des travaux, pour gérer le patrimoine communal, mais
il n’est qu’une assemblée de pantins suivant le type d’autorité du cacique élu
maire, lui-même inféodé à sa mafia politique. L’ordre du jour est fixé par le principal
supérieur hiérarchique le traditionnel « chef de ville » depuis le
Moyen âge. L’assemblée communale est en principe ouverte au public, prié de
rester spectateur, sauf si l’assemblée décide le huis clos ou si le maire
exerce son pouvoir de police des séances, notamment en cas d’agitation, et
restreint l’accès du public aux débats.
Dans le domaine de l’ordre sanitaire et social, la
commune met en œuvre l’action sociale « facultative » grâce aux
centres communaux d’action sociale (gestion des crèches, des foyers de
personnes âgées). Dans le domaine de l’enseignement, la commune a en charge les
écoles pré-élémentaires et élémentaires (création et implantation, gestion et
financement, à l’exception de la rémunération des enseignants). Dans le domaine
culturel, la commune crée et entretient des bibliothèques, musées, écoles de
musique, salles de spectacle. Elle amuse le public en organisant des
manifestations culturelles inoffensives qui permettent l’entretien et la
rétribution d’une partie des transferts sociaux aux parasites intermittents (le
pouvoir a besoin des saltimbanques, meilleurs syndicalistes de Navarre, acquis
à sa cause et à la main qui les nourrit). Dans le domaine sportif soporifique
et des loisirs aliénés, la mafia communale crée et gère des équipements
sportifs, elle subventionne des activités sportives, y compris les clubs
sportifs professionnels, elle est en charge des aménagements touristiques et de
la tolérance aléatoire aux campements roms.
Les petits maires, peu rétribués (et donc
corruptibles) n’ont que très peu de pouvoir. De plus, ils voient le centre du
pouvoir local se déplacer dans les communes périurbaines où ils sont dépossédés
de leur soit disant « mandat ».
Ainsi le Grand Paris dominé par la droite pourra paralyser le petit Paris
conservé par la gauche, et le FN où qu’il soit, mis à la raison d’Etat. Le
multipartisme démocratique restera donc toujours plus fort que le monopartisme
stalinien puisqu’il érige en vertu un système dit de contre-pouvoirs prétendant
éviter les dérives autoritaires alors que ce multipartisme les favorise bien
mieux dans la durée que le monolithisme arriéré du parti-Etat du fait qu’il
existe toujours un parti… dominant, celui qui détient les rênes principales du
pouvoir au moment donné.
Le
« pouvoir municipal » maintient ainsi et favorise non pas une vague
démocratie directe mais un clientélisme hors classes[10].
Le contribuable aura tendance à penser qu'il "en veut pour son
argent". L'usager souhaiterait bénéficier du maximum de services publics à
"moindre coût". Le citoyen sera prompt à critiquer l'absence de
démocratie dans les prises de décision et l'insuffisance des politiques
locales. Le prolétaire restera diminué face aux beaux parleurs bobos des
réunions de parents d’élèves dans le cadre du règne municipal des assocs. Quant
à l'électeur baleine, il aura cru son heure venue en ce mois de mars 2014 avant
de déchanter comme à chaque fois. Pour ce qui est de l'emploi, le maire est le
premier patron employeur de la commune, et pour les médias le défenseur impuissant
de l'emploi privé aléatoire dans sa ville, si souvent « délocalisé »
de nos jours et des problèmes de cantine et de piscine menacée par le voile
islaminguant. Si l’Etat récupère de plus en plus les recettes, le maire peut toujours
arguer de l’injustice de ses chefs de parti et du gouvernement entités « éloignées
(hélas) des réalités » et plaider la compréhension de ses
« administrés », efficace barrage à une éventuelle colère locale
forcément « poujadiste ».
Sans conteste, le
terme de "magistrature d'influence" n'a jamais été aussi valable. On
revient ici aux sources de la vie communale féodale, qu'il s'agisse des chartes
communales du Moyen âge ou de la loi municipale du 5 avril 1884 dont la disposition
principale prévoit que le « conseil municipal règle par ses délibérations
les affaires de la commune » indépendamment des désirs des villageois
« manants », électeurs confis ou déconfis. La nomenklatura des fonctionnaires
locaux et territoriaux se plaint souvent
de leurs limites, mais ils ont intérêt à ce que cela dure. Ils en vivent et
jouissent d’une parcelle, flatteuse et régulièrement médaillée, du pouvoir
central.
AU PREMIER TOUR PROTESTATION CONTRE LA CRISE …
AU DEUXIEME
SOUMISSION AUX MEMES PARTIS GOUVERNEMENTEURS
A lire les titres de la presse étrangère et à en
croire les propos des chroniqueurs fort appointés, on a l’impression que Marine
Le Pen a gagné les élections et que le fascisme est aux portes du pouvoir.
Les cuistres gagnant-gagnant sont relayés par les Bové,
Martin et Besancenot, extrémistes notoires à casseroles gauchistes. Le
« choc » du pic FN fût un « avertissement » : « cette
colère qui est montée est une mauvaise colère », comme si le vote FN était
une protestation sociale du « peuple », et les 16 millions d’abstentionnistes
des pauvres ères qui n’ont qu’à la fermer ! Plus hypocrite tu
décèdes : « Le député européen écologiste José Bové
estime que François Hollande doit "répondre à l'attente" après deux
ans de "déception" traduite dans les urnes au premier tour des
élections municipales ».
« On a un gouvernement qui n'a pas entendu et qui n'a pas compris que les gens en avaient ras-le-bol de l'austérité, ce que vivaient les gens au quotidien, la question de l'austérité, du chômage, regrette l'ancien syndicaliste Martin ce matin sur RFI ». (Tous les ânes s’appellent Martin, il y en a une aussi à Toulouse).
Le licencié du
Nouvel Obs, Joffrin n’en continue pas moins à relativiser les mauvaises
affaires de la gauche caviar municipale face à ce qu’il nomme « droitisation
de la France »: « La droite n’a pas, loin s’en faut, le monopole des
élus affairistes. De Jacques Mellick à François Bernardini en passant par
Gérard Dalongeville, les exemples d’édiles de gauche restés en piste malgré les
scandales, et parfois les condamnations, sont légion. Il y a là de quoi
concurrencer les Patrick Balkany, André Santini, Jean-Pierre Bechter, ou encore
Eric Woerth, tous réélus ou en passe de l’être lors de ces municipales. Il
n’empêche que le cynisme dont font preuve Nathalie
Kosciusko-Morizet
et Jean-Claude
Gaudin
laisse pantois. Leur réhabilitation simultanée des noms de Tiberi et de Guérini
survient au surlendemain… ». Il aurait pu ajouter la soudaine virginité
électorale retrouvée du truqueur Copé,
critique autorisé au quotidien des affres gouvernementales, et ses compères y
compris la lettre mièvre et en mauvais
français du suicidé Sarkozy.
« On perd les couches
populaires », déplora par ailleurs un élu de la majorité hollandaise, qui
énuméra : « Entre la suppression de la défiscalisation des heures
supplémentaires, l'évocation du gel du salaire des fonctionnaires et la
décision de ponctionner les petites retraites, la gauche sanctionne durement
ceux qui l'ont élue. On donne des baffes et on s'étonne que les gens ne tendent
pas l'autre joue ».
« L’Expansion »,
machin de la droite industrieuse, était obligé de constater : « Mairie
FN ou pas, l'heure est donc aux économies. La question est de savoir quelles
dépenses seront préservées, quelles autres seront sabrées. Les premiers
laboratoires municipaux du FN dans le Sud ont montré que ce sont les milieux
associatifs et culturels qui ont le plus pâti des baisses de subventions
communales ». « Il y a peu, le FN était devenu le chantre du
maintien des services publics dans les campagnes et le chantre de la lutte
contre le libéralisme économique et la finance folle. Désormais, il plaide la
baisse massive des impôts au niveau des collectivités souvent lourdement
endettées. Le vernis craque déjà, certains vont vraiment déchanter. En fin de
compte, ils sont exactement comme les autres ».
Au cas par cas, la foire électorale révèle une cuisine typique des pervers du pouvoir sans peur et sans reproche. Aucune consigne de vote dans la deuxième étape pour les électeurs du Front de gauche mélenchonien à Toulouse coulant ainsi le maire sortant affidé au gouvernement parce qu’il a refusé de négocier quelques strapontins :
« Jean-Christophe Sellin, la tête de liste
du Parti de gauche, avait demandé six places sur la liste fusionnée, soit «le
respect stricto sensu» de son poids électoral. «Nous n’avons rien obtenu»,
a-t-il annoncé mardi en fin de matinée. Conséquence immédiate et inédite, le
conseiller municipal sortant ne «donne pas de consigne de vote». «On ne
s’essuie pas les crampons sur nous», ajoute-t-il encore. «Nos électeurs, c’est
désormais à Pierre Cohen de venir les chercher avec les dents. Et s’il se passe
quelque chose de grave à Toulouse le 30 mars prochain, il lui en incombera
l’entière responsabilité», prévient Myriam Martin, la n°2 de la liste. En 2008,
elle était la tête de liste LCR et avait appelé «à battre la droite» au
second tour. Cette fois, elle s’abstient ». Et espère être décomptée
représentante des 16 millions d’abstentionnistes. Une abstention
révolutionnaire… La furie anti FN a ses limites locales et Cohen peut aller
chez son dentiste.
Le plus radical en apparence des compétiteurs
gauchistes, LO (dont Marine Le Pen a en effet repris la faconde populiste), dédramatisa:
« Les premiers résultats semblent également indiquer une progression
significative du Front national. Pour une part, cette progression vient sans
doute de l’électorat traditionnel de la droite gouvernementale, dégoûté par les
scandales répétés et la guerre des chefs. Une partie de ces votes vient
cependant d’une fraction de l’électorat populaire qui, frappé par la crise et
les licenciements, par déception, a cru marquer son désaveu du gouvernement
socialiste en votant pour des listes du Front national, c’est-à-dire contre son
propre camp »… parce que son propre camp c’est l’UMPS ? Mais le grand
danger reste « la montée électorale du FN » (je rappelle l’ampleur du
danger : 4,78% du score national !) :
« Ce n’est certainement pas une mobilisation
de la gauche électorale, et encore moins des désistements dits républicains
entre grands partis déconsidérés, qui pourront s’opposer à la montée électorale
du Front national, mais une reprise de confiance des travailleurs en eux-mêmes
et en leur capacité à résister aux attaques du grand patronat ». LO est
une madame propre et enseignante : « Les négociations, les manœuvres,
les combinaisons en vue du deuxième tour commencent dès aujourd’hui. LO ne
participera à aucune de ces négociations. Tout en rejetant la droite et
l’extrême droite, elle ne veut pas cautionner, même indirectement, l’équipe
Hollande-Ayrault, qui se prétend socialiste mais qui gouverne en fonction des
seuls intérêts du grand patronat et des banquiers ».
Ce que LO omet de préciser, et que dont nous
avions eu connaissance lors du conflit social à PSA, c’est que LO a marchandé
en catimini des postes de conseillers municipaux avec le PS dans le 93…
localement et à l’insu des électeurs nationaux et territoriaux, à condition de
mettre un bémol à sa démagogie radicale face à une minorité d’ouvriers
grévistes ! Les listes de LO font toujours un score archi-minable. Ce qui
n’empêche pas la secte trotskienne de claironner sur son site :
« Ces votes ont confirmé l’existence dans ce
pays d’un courant, certes minoritaire, qui refuse le choix entre les différents
partis qui, au-delà de leur rivalité, défendent tous l’ordre capitaliste et
qui, par là même, sont dans le camp de la grande bourgeoisie. Au deuxième tour,
nos électeurs ne pourront plus exprimer les exigences qu’ils ont exprimées au
premier tour en votant pour les listes LO. Il leur appartient de voter selon
leur conscience, de voter blanc… ou de ne pas voter du tout ». Encore une
abstention « révolutionnaire » de pacotille, insignement collabo pour ne pas attenter à la mystification
électorale bourgeoise.
Le courageux et incorruptible petit facteur de
Neuilly a appelé lui à une « insurrection démocratique », plus
rigolo tu agonis : « Olivier Besancenot (Nouveau parti
anticapitaliste, NPA) a estimé dimanche que l'abstention record observée au
premier tour des municipales démontrait "que le système politicien est
carbonisé". "Avant le score du Front national, il y a l'abstention.
(...). La première leçon de ce soir, c'est que le système politicien est
carbonisé", a-t-il déclaré sur le plateau d'iTélé."Quand on
additionne l'abstention plus le nombre de personnes qui ne sont plus inscrites
sur les listes électorales (...) la majorité des gens ne votent plus",
a-t-il insisté. Olivier Besancenot a également estimé que les résultats du
premier tour, qui esquissent une percée du Front national, infligent "une
grande claque" donnée "de la pire des manières" au gouvernement
de Jean-Marc Ayrault. "On peut dire un grand merci à la politique du
gouvernement, qui n'a fait que renforcer la percée de l'extrême droite",
a-t-il dénoncé. L'ancien candidat à la présidentielle de 2007 s'est dit prêt à
travailler à "une insurrection démocratique", pour que "tous
ceux qui ont le coeur à gauche et qui sont très inquiets ce soir puissent
reprendre espoir et que la peur change un peu de camp".
Comprenez :
il n’y a pas pire risque pour la vie des prolétaires qu’une avancée électorale
d’un parti d’arrivistes incapables et marginaux, même pas la gestion honorable
de la crise capitaliste par un ventripotent cartel de la gauche caviar et
bobo ! Pour les gauchistes électoralistes la vague bleue et brune ce n’est
pas le dégoût de l’arrogance des politiciens de tout calibre – car les chefs
gauchistes sont tout aussi arrogant – c’est la faute au gouvernement qui a
favorisé le FN ! Dans l’équation on remarquera qu’il est fait fi de
l’électeur baleine ou de l’abstentionniste criminel qui n’a même pas voté pour
les listes trostkiennes !
Le NPA appauvri financièrement (pour manque de
résultats électoralistes) et exclu de la foire électorale, a distrait en
parallèle ses maigres troupes sur le terrain de la démocratie démagogique et
participative lors de la discrète journée internationale de mobilisation du 22 mars « contre
le racisme et le fascisme (qui) constitue pour ses initiateurs, nos camarades
grecs de KEERFA, un premier succès. Repris dans de nombreux pays, il constitue
une première riposte significative à la montée de l’extrême droite, des groupes
néonazis, et des politiques anti-immigréEs (orthographe féministe folklorique) menées
par la plupart des gouvernements européens. En Grèce, des
manifestations étaient appelées dans plusieurs villes, et ont rassemblées
plusieurs dizaines de milliers de personnes (5 000 à Salonique, un millier à La
Canée), sans compter la multitude d’initiatives prises dans tout le pays. À
Athènes, 10 000 personnes ont répondu à l’appel, soutenu par des organisations
syndicales telles que l’Adedy (fédération des salariés du secteur public) et
Pospert (le syndicat des travailleurs de la télévision et de la radio
publiques, dont on se souvient qu’elles furent sauvagement fermés en juin
dernier).(…). Malgré la dissolution d’Aube dorée, ses militants continuent à
mener leurs actions criminelles, en menant des raids dans les quartiers peuplés
de migrants, en attaquant les centres sociaux, et menaçant de « continuer à
massacrer les antifascistes ». Mais comme le soulignent les camarades de KEERFA,
« le vrai danger est la politique du gouvernement, son racisme d’État, et sa
volonté de capter l’électorat à la veille des élections européennes ».Déclinée
sous des formes différentes (manifestations de rue, rassemblements, concerts
antifascistes) des initiatives ont été prises dans divers pays, Portugal,
Nouvelle-Zélande, Danemark, Brésil, Angleterre, Irlande, USA... Construire un mouvement large. »
Chacun son job : au gouvernement la gauche
officielle met en garde contre la montée du FN quand dans la rue les gauchistes
officieux manifestent contre le principal danger du capitalisme : le FN et
dérivés. Gouvernement et gauchistes s’apprêtent ainsi en chœur à nous
« mobiliser » et nous pomper l’air en vue de la prochaine
mystification démagogique européenne. Deux mois à supporter encore le camp des
« progressistes ».
Personne ne s’est aperçu pourtant de « l’immense »
« mobilisation trotskienne » sous les chants électoraux du deuxième
tour de manivelle médiatique, mais le NPA « informe » ses camarades
internationaux de sa prétendue ampleur : « En France, des
mobilisations se sont tenues à Paris, Toulouse, Grenoble, Lyon, Nantes et
Strasbourg. La manifestation parisienne, conduite par le cortège coloré et
dynamique de l’Union nationale des sans-papiers a réuni plus de 2 000
personnes. Une manifestation combative, réunissant entre autres des
syndicalistes de Solidaires, les antifascistes du Capab particulièrement
dynamiques ou les militants antisionistes de l’UJFP et de Génération Palestine.
On peut regretter que les organisations politiques, à l’exception notable du
NPA, n’aient pas cru utile de mobiliser leurs militantEs pour cette initiative.
Cette journée de mobilisation du 22 mars n’était qu’un début. Les scores
électoraux du Front national, leur probable progression pour les élections
européennes, pourraient les propulser au premier rang des partis de France en
nombre d’électeurs. Cela devrait faire réfléchir tous les antifascistes et tous
les progressistes.
Les 5 et 6 avril, la racaille réactionnaire et néonazie qui s’était mobilisée il y a quelques semaines pour « le jour de la colère », veut à nouveau reprendre la rue, galvanisés sans doute par le recul de la gauche gouvernementale et la montée en puissance du F Haine. Il nous faut reprendre la rue ! L’occasion nous en est donné le 12 avril prochain. Le mouvement antifasciste et antiraciste, dans toutes ses sensibilités, se doit de mobiliser à cette occasion pour la réussite de cette initiative. Il n’y aura pas de raccourci : seul un mouvement large, qui prenne conscience de sa force et reprenne la rue, pourra, enfin, s’opposer au F Haine et ses satellites. Le 22 Mars n’était qu’un début. Partout développons les mobilisations ! ».
Les 5 et 6 avril, la racaille réactionnaire et néonazie qui s’était mobilisée il y a quelques semaines pour « le jour de la colère », veut à nouveau reprendre la rue, galvanisés sans doute par le recul de la gauche gouvernementale et la montée en puissance du F Haine. Il nous faut reprendre la rue ! L’occasion nous en est donné le 12 avril prochain. Le mouvement antifasciste et antiraciste, dans toutes ses sensibilités, se doit de mobiliser à cette occasion pour la réussite de cette initiative. Il n’y aura pas de raccourci : seul un mouvement large, qui prenne conscience de sa force et reprenne la rue, pourra, enfin, s’opposer au F Haine et ses satellites. Le 22 Mars n’était qu’un début. Partout développons les mobilisations ! ».
Le coup d’envoi des « européennes »
pour les « progressistes », plus importantes internationalement pour
le discours gauchiste démocratique, est lancé, et l’argumentaire antifasciste
de salon va pouvoir enfler avec les possibles 20% du FN qui a déjà marqué
des points à « Hainin-Beaumont » et à « Haine de Fréjus »!
Sur un site de droite on trouve un raisonnement diamétralement lucide : « Le FN rencontre ses plus forts succès municipaux quand trois facteurs se trouvent réunis. Au niveau national, d’abord, l’échec d’un gouvernement qui ne gouverne plus et le discrédit simultané de l’opposition classique, empêtrée dans les scandales que l’on sait. Ensuite, une situation locale décomposée : j’ai cité Fréjus et Marseille, mais on pourrait allonger la liste. Enfin, un sentiment d’abandon populaire éprouvé en maints endroits depuis plus d’une génération. On pourrait évoquer ici Forbach et Hénin-Beaumont, mais aussi le mal-être de nombreuses villes de l’arc méditerranéen : de Perpignan à Digne en passant par Béziers. C’est en s’intéressant à ce cocktail explosif où se mélangent le local, le national et le mondial que l’on a des chances de borner la progression du « marinisme ». Il faut donc cesser de se focaliser sur le FN et s’interroger sur la défiance d’un certain pays vis-à-vis de professionnels de la politique qui lui semblent pécher à la fois par arrogance et par impuissance, défiance constatée sondage après enquête depuis des mois et des années. En dernière analyse, la solution se trouve dans le problème, en espérant que le problème ne se cache pas dans la solution : on attend un sursaut des élites. On ne soignera le mal-être culturel et social ni par des leçons d’hygiène idéologique, ni par la méthode éculée du remaniement ministériel, ni en inventant je ne sais quel nouveau gadget sociétal. Le Front national n’est en rien aux portes du pouvoir. Mais la peur du déclassement, le sentiment d’éloignement et les blessures identitaires dont il est le symptôme appellent à une réponse plus sérieuse que le déni ou le dénigrement habituels ».
« L’arc méditerranéen », tiens tiens mais cet auteur aurait pu ajouter « l’arc nordique » d’électeurs sans classe et sans perspective qui se vivent en situation d’assiégés !
Une réponse plus sérieuse !? il y faudra au moins une affirmation sociale et politique de la principale classe exploitée, la classe ouvrière, si méprisée et ignorée, pour foutre en l’air le système démocratique démagogique. Il y aurait beaucoup à développer sur la réelle possibilité d’une démocratie directe sous le règne du prolétariat, mais cela nous entrainerait dans des digressions ou explications interminables, perçues comme projections utopiques ou affabulations néo-léninistes . Il convient de conclure face au cirque électoral récurrent (non éternel) que c’est seulement que lorsque le grand chambardement prolétarien sera en route que les concrétisations d’une véritable démocratie non truquée et non inféodée à la finance capitaliste et à l’arrivisme pourront être imaginées et mises en place concrètement par le prolétariat classe dominante, supprimant immédiatement la rétribution des fonctions politiques.
L’ABSENCE DES ANARCHISTES ET DES MAXIMALISTES DANS LA COUR DES GRANDS MYSTIFICATEURS
Depuis Marx les anarchistes ont eu finalement raison de rejeter toute participation aux foires électorales bourgeoises, mais en régressant au niveau ouvriériste et syndicaliste. On n’épiloguera pas donc ici sur leur lente décomposition et vacuité idéologique. Du côté du milieu maximaliste qui se réclame de Marx et de la révolution la vraie, plus rien non plus. Le dernier groupe à prétendre être le squelette du parti futur et à donner ses avis sur le déroulement du monde, en observateur comme n’importe quel club littéraire, ne s’est même pas mêlé de la foire bourgeoise et il n’a pas eu tort en cela. Mais idéologiquement, il confirme aussi sa vacuité théorique et qu’il n’est plus qu’un sous-produit du gauchisme installé en roulant pour les mêmes miasmes des bobos antifascistes qui fondent l’électoralisme et « le cœur à gauche » des bien-pensants. Au mois de février, sur le site du CCI un certain El generico dénonce en France dans cet étranger subconscient de la « gauche au cœur » qui définit la conscience avant tout comme antiraciste et immigrationniste habitée par une perpétuelle crainte de la résurgence diabolique fasciste et non comme conscience de classe internationaliste.
Leur article, « L’instrumentalisation du populisme contre la conscience du prolétariat », postule, contre les vérités de la Palice d’une gestion capitaliste « socialiste », un étrange « dynamisme de l’extrême droite »:
« …Ce relatif dynamisme de l’extrême- droite
ne doit en effet pas cacher que son exploitation médiatique n’échappe pas à une
logique machiavélique d’encadrement idéologique de la classe ouvrière, créant
un véritable écran de fumée sur une situation où les attaques anti-ouvrières se
multiplient et redoublent : comme sous Mitterrand, le PS stimule
l’extrême-droite pour constituer un repoussoir crédible au profit de la
défense, non seulement des “valeurs des partis de gauche” en particulier, mais
surtout de la démocratie en général, cette expression politique
particulièrement sournoise de la dictature capitaliste ». C’est en grande
partie faux et relève du même domaine de perception abstraite des politiciens
au pouvoir, mais poursuivons notre lecture:
« Les manœuvres habiles du PS constituent
ainsi une vaste hypocrisie. En effet, le gouvernement a cru bon d’envoyer en
première ligne dans sa “lutte contre le racisme et la haine” Manuel Valls, le
ministre de l’Intérieur en charge du harcèlement et du lynchage abject de Roms,
le chef d’orchestre de l’expulsion de la petite Léonarda, celui qui voulait, en
2009, “plus de whites,
plus de blancos”
dans sa bonne ville d’Evry ! ».
Pas si habiles les dites manœuvres puisque
l’abstention a été aussi importante au second tour et que, hors campagne
anti-roms ou pro-immigrés, le sentiment des « assiégés » et leur
mal-vivre est ignoré même de nos révolutionnaires abstraits et tous plus ou
moins fonctionnaires et bobos. Le possible futur premier laquais de l’Etat
auteur d’un « lynchage abject des Roms » et de l’expulsion d’une
famille assistée, symbole de l’arrogance de certains réfugiés au pays des
droits automatiques pour les chômeurs des autres pays, est traité à la manière
gauchiste de salopard néo-facho. Très réducteur et facile. A ce titre tout
militant maximaliste qui reste chez lui et ne va pas aux manifs des
sans-papiers est aussi un type abject !
Pas question de défendre le commis d’Etat Valls
qui fait ce que tous les autres ministres de pays riches font face à
l’immigration de la misère, mais il est symptomatique qu’un groupuscule de type
ultra-gauche s’aligne sur la bonne conscience du « cœur à gauche »
concernant une question pénible qui ne peut être évacuée par la sempiternelle
pleurnicherie : « accueillons toute la misère du monde ». Et en
guise d’argument fait équivaloir les soit disant « fachistes » aux
gouvernements actuels :
« D’ailleurs, la violence médiatisée des
propos de l’extrême-droite n’a d’égale que la barbarie parfaitement tangible
des gouvernements démocratiques largement responsables des “tragiques
accidents” de migrants embarqués au large de la Méditerranée et traqués à
l’ombre de bien des frontières. Face à la barbarie de toutes les fractions de
la bourgeoisie, le prolétariat ne vaincra pas la xénophobie et la chasse aux
immigrés en s’alliant à tel ou tel parti de l’appareil politique ; il n’a
d’autre solution pour cela que de développer sa lutte autonome, sur un terrain
de classe pour un monde nouveau, solidaire et sans concurrence, sans patrie ni
frontière ». C’est beau comme un camion et sans transition. C’est même
gentil pour l’extrême droite avec une simple « violence médiatisée »
quand les « gouvernements démocratiques » assurent le sale boulot
mais pas… les gouvernements d’origine !
Est-ce que le but premier dans la lutte des
classes pour la classe prolétariat est d’abord de combattre la xénophobie, de
s’aligner derrière les dames patronnesses de l’antiracisme professionnel ou de
« développer sa lutte autonome » ? Cela semble être dit mais
sans explication c’est flou et peu courageux. Le combat de classe
(prolétarienne) n’est pas un combat d’idées – il l’est aussi – mais un combat
en pratique à partir de l’oppression sociale qui, mieux que toutes les fadaises
moralistes fait tomber très vite les barrières nationales, raciales, sexuelles,
etc. dans la dynamique de la lutte (pas celle présumée du FN) ou qui est sans
intérêt car il y a aussi des grèves chauvines et raciales. Ce n’est en tout cas
pas un combat où tel secteur de la classe ouvrière en lutte pourrait contester
la gestion de l’immigration au gouvernement (ou des transports publics ou des
cantines municipales). La probabilité de la lutte générale prolétarienne mise
sur une union grandissante des prolétaires avant qu’ils ne prennent TOUT LE
POUVOIR et puissent s’en servir et décider à une échelle internationale ce
qu’il est bon d’autoriser ou pas, d’organiser en faveur d’une société
véritablement humaine et non régie par la
concurrence à la mort.
Bien que de façon subliminale, comme dirait
Bourdieu, la question de l’immigration ait été absente de ces élections, même
si elle a été évoquée dans les réunions du FN ou sur les marchés – la féministe
gouvernementale Duflot a eu en partie raison (en effaçant la responsabilité de
son gouvernement) de dire que ce qui était au cœur des promesses électorales
était plus la crise que la sécurité, sinon l’abstention n’aurait pas été aussi
importante. Elle a, comme les autres, esquivé le dégoût du comportement politique
des élites bourgeoises, leur autisme, leur arrogance, la désobéissance profonde
qu’il recèle aux sirènes de l’ordre démocratique démagogique, qui ne diffère en
rien des oligarchies du passé dans son aboutissement. Comme après le passage d’Attila
l’herbe de la conscience de classe ne doit plus repousser.
Dans la question de la crise avec le phénomène de
déclassification et de marginalisation politique et sociale de larges couches
de la population (prolétaire et y compris anciennement immigrée) a été laissée
sous-jacente la question de la surpopulation de la misère mondiale, question
souvent utilisée en terme « immigratoire » par les gouvernements non
simplement pour diviser la classe ouvrière, qui n’est pas en soi une classe
immigrée, mais pour marteler l’idéologie humaniste en peau de lapin du
« cœur à gauche », bcbg, antifasciste et antiraciste, background
d’une conscience partielle qui légitime de voter tout de même « à
gauche » même pauvre ère laissé aux bons soins des bureaux municipaux et des
assocs caritatives, comme si la gauche gouvernementale faisait moins pire pour
résoudre la misère nationale avec ses droits de l’homme d’une autre époque,
jamais réellement réalisés.
El Générico s’enferme dans des comparaisons sur
le merdier de l’immigration planétaire, reprochant de façon utopiste, et certes
humanitaire, aux gouvernements capitalistes de ne pas ouvrir leurs portes jusqu’à
inventer du travail pour tous, alors qu’il n’y a nulle véritable fermeture et
que le sans papier est ardemment recherché pour les travaux publics et tant de
patrons antiracistes et économes pour leurs exploités sans défense.
En gros notre donneur de leçon ultra-gauche (plus
maladroit) ne profite pas du scandaleux
traitement des errants du monde entier pour démontrer avant tout que la nation
capitaliste ne peut plus développer l’humanité, et sortir du faux
questionnement raciste/antiraciste. La liberté de circulation des exploités
affamés est ainsi classée au même niveau que les fabulations gauchistes au plan
de « revendication immédiate »… irréaliste. Il ne vient pas à l’idée
de ce pauvre rédacteur anonyme que ce n’est pas en reprochant à un gouvernement
bourgeois de ne pas ouvrir en grand les frontières nationales, sous le règne
capitaliste cloisonné, qu’on va favoriser une réflexion internationaliste chez
les opprimés locaux, stigmatisés comme « petits blancs », traités
comme des arriérés racistes, désignés comme intolérants face au folklore envahissant
de la religion musulmane, bien que jetés au chômage et concurrencés dans la
peau de chagrin de l’emploi productif. Heureusement le ministricule Montebourg
est là pour donner espoir à produire et acheter « français » toutes
races confondues !
Au lieu de souligner l’incompétence et les
limites de l’exploitation capitaliste nationale, l’impuissance de la gestion
bourgeoise à intégrer une masse croissante de déshérités, on se place sur le
même terrain que les donneurs de leçon antiracistes des multipes factions
bourgeoises « progressistes » contestataires comme dit la bicyclette
Besancenot.
Derrière la prétendue « droitisation »,
pour ne pas dire « fascisation » de la société, préexiste un
étouffement de la vie qui devrait être celle de l’humanité sans frontières et non
plus basée sur l’exploitation de millions d’humains. Si le FN, composante essentielle
du « spectacle électoral » continue au fond à surfer sur la
« peur de l’immigration » et permet de montrer du doigt de
gigantesques bidonvilles aux portes des grandes villes c’est une réalité plus
visible et troublante qu’il y a trente années, illustration de l’impasse
capitaliste. Si les factions bourgeoises au pouvoir tentent de juguler le flot
incessant des victimes innombrables de la logique du profit ce n’est pas
simplement parce qu’ils voudraient accéder au désir de sécurité (ou d’emploi
prioritaire) des populations autochtones mais parce que ce
« filtrage » et « flicage » correspond aux besoins de leur
industrie nationale permettant de tirer à la baisse les salaires et, comme
naguère l’exhibition des clochards, à terroriser la classe ouvrière en lui
montrant ce qui l’attend si elle se fâche en tant que telle : toujours
plus de paupérisation. Mais en MASQUANT LES CAUSES SOUS LES CONSEQUENCES les
gouvernementeurs laissent attribuer la faute aux « envahisseurs »
sans logis et sans revenus ceux qui la dénie de manière antiraciste sans rien y
changer comme ceux qui l’affirment sans honte en prétendant solution adéquat le
cocon national.
Personne chez les maximalistes sous l’invocation
mystique de « lutte autonome » ne dénonce donc LA GESTION CAPITALISTE
DE LA MISERE qui doit fonder, non des sauvetages ponctuels et limités par des
assocs charitables négociant au coup par coup, mais l’urgente nécessité de
détruire ces appareils politiques qui président au maintien du système inique
et criminel. Les élections nationales ne favorisent qu’un questionnement
étroitement national où la nation interclassiste ne cesse de regarder son
nombril face à un monde divisé en régions désertiques en guerre et zones
luxueuses protégées, au lieu d’argumenter en faveur d’un monde qui pose la
nécessité d’une juste répartition des activités humaines qui peuvent être mieux
réparties sur la terre à condition de révolutionner le société actuelle, et
pour le droit fondamental à une vie décente sans aucune frontière ni contrôle.
La grande majorité de la classe ouvrière n’est ni
raciste ni anti-immigrés, les abstentionnistes en font foi, mais les électeurs
du FN – outre qu’ils ont raison de considérer l’UMPS comme pourrie – auraient
mieux fait de s’abstenir car leur vote confirme encore, non pas un espoir que
le FN trouve une solution impossible, mais l’illusion électoraliste avec
mentalité d’assiégés dans l’isoloir, parfait isolateur de la véritable
conscience de classe. Ce dont chaque faction électoraliste se félicite.
Sous le carnaval électoral fictif et les
promesses vides de tous les compétiteurs, l’Etat capitaliste n’en finit pas de
nous pourrir la vie. En nous serinant qu’on est trop nombreux qu’il est
vraiment charitable que la crise et le chômage tombent du ciel et qu’il n’y a plus
de travail pour tous. Quand nous les prolétaires faisons notre propre malheur
nous-mêmes en nous abstenant pour l’heure de leur rentrer dedans.
[1] La démagogie (du grec demos
« le peuple » et ago : « conduire ») est une notion politique et rhétorique désignant l'état politique dans lequel
les dirigeants mènent le peuple en le manipulant pour s'attirer ses faveurs,
notamment en utilisant un discours flatteur ou appelant aux passions. Le
discours du démagogue sort du champ du rationnel pour s'adresser aux pulsions,
aux frustrations du peuple. Il recourt en outre à la satisfaction immédiate des
souhaits ou des attentes du public ciblé, sans recherche de l'intérêt général
mais dans le but de s'attirer la sympathie et de gagner le soutien.
L'argumentation démagogique peut être simple afin de pouvoir être comprise et
reprise par le public auquel elle est adressée. Elle fait fréquemment appel à
la facilité voire la paresse intellectuelle en proposant des analyses et des
solutions qui semblent évidentes. Le terme « démagogie » aujourd'hui
est largement perçu avec une connotation péjorative, alors que l’étymologie du
mot grec traduit plutôt le terme « démagogue » comme celui qui
éduque, qui conduit le peuple. Exemples de démagogie : le pape qui roule
en 4L, Hollande qui promet d’aller dans son bled voter en train et qui y va en
Falcon présidentiel !
[2] Sur la question de l’immigration
ou surtout des Roms, les donneurs de leçon gauchistes, n’ habitant pas en
général les petites communes de province, sont parfaitement indifférents aux
nuisances que produisent les camps de Roms pour les habitants locaux qui
protestent, et dont il est facile de se
moquer à distance. L'Île-de-France concentre 39% des campements et 41%
des habitants, surtout en Seine-Saint-Denis qui regroupe 32 campements et 20%
des Roms illégalement installés sur le territoire. Suivent les régions
Nord-Pas-de-Calais, Pays de la Loire, Provence-Alpes-Côte d’Azur et
Rhône-Alpes. Sur ces près de 400 bidonvilles, les deux tiers sont implantés sur
des terrains publics et plus d'un tiers sont menacés par une procédure
d'évacuation. Dans les
grandes cités le problème est moins évident ou peut rester opaque et secondaire.
Comprendre cela est aussi comprendre le « vote réactionnaire » sans
l’approuver. Mais à condition d’argumenter sur le problème que pose la gestion
capitaliste du monde et pas simplement au niveau national. Le prolétaire
« réactionnaire » pose un problème réel mais sans entrevoir la
solution… communiste. Comme les arrivées d’immigrants, les camps de Roms se
situent surtout sur le pourtour méditerranéen et le nord. Ce qui correspond aux
lieux de marée électorale UMP + FN et, comme par hasard aux deux barres du
chômage nord et sud que montre la carte illustrative de cet article. Chômage +
immigration = vague bleue + vaguelette
FN.
[3] Il y a eu floraison d’affiches
exhibant pour tout programme qui un candidat de type maghrébin ou noir
(PS), qui de femmes (UMP) qui de
« jeunes » (FN) etc.
[4] On peut y ajouter les
sénatoriales qui, comme les municipales et les européennes ne servent qu’à
promouvoir une pléthore de parasites vivant aux frais de l’Etat, un personnel
politique varié et fainéant qui « vit de la politique » mieux que ma
crémière vit de sa crèmerie, et qui sont donc payés grassement à rien foutre. http://www.lemonde.fr/politique/article/2014/03/22/ces-preretraites-tres-confortables-reservees-aux-hauts-fonctionnaires_4387734_823448.html
[5] Comment ne pas penser aux
excellents documentaires de Pierre Carles (« Pas vu pas pris ») qui
dévoile crument les complicités entre cadors journalistes et politiciens et en
particulier « Enfin pris ! » où est décortiqué le sabotage de
Pierre Bourdieu par les petits cons Schneidermann et Karl Zéro, où pourtant
Bourdieu explique très finement comment est impossible toute parole
révolutionnaire à la TV et dans les médias en général (internet n’étant qu’un
marais où la noyade opinionesque est assurée), la façon de couper la parole et
de déstabiliser oralement et visuellement tout contestataire tout en prétendant
favoriser le « libre débat » et « toute la vérité ».
[6]
Ainsi, dans le cadre de ces municipales, les
quelque 800 candidats FN ont été contraints de participer à des séances de formation payantes, assurées par des spécialistes, des professeurs, des
universitaires. Au programme: finances locales, budget primitif, comptes
administratifs, investissements et dépenses de fonctionnement. Les heureux élus
de la petite dizaine de villes secondaires, mais du nord limitrophe et du sud
méditerranéen (sic « le front des invasions ») ont reçu de l’appareil
FN un kit de bonne conduite municipale pour éviter les dérapages affairistes
habituels jusqu’aux européennes, vu qu’ils vont être « sous
surveillance » par la démocratie antifasciste et antiraciste.
[7]
Les promesses n'engagent que ceux des électeurs
fanatiques qui les croient. D'autres maires frontistes avaient déjà par le
passé promis de baisser les impôts. Ils ne l'ont pas fait. Le FN a en effet été aux affaires dans quatre
grandes villes du Sud de la France,
vers la fin des années 1990: Marignane, Orange, Toulon,
Marignane et Vitrolles. Le bilan de 13 ans de municipalité de Daniel
Simonpieri à Marignane est sans
appel: forte hausse des impôts locaux, hausse de l'endettement. Même bilan pour
les époux Mégret à Vitrolles: gestion chaotique des marchés publics, augmentation
abusive du prix de l'eau dès 1997 pour combler les trous du budget de la ville,
détournement de fonds publics. La gestion frontiste de ces deux villes a été
épinglée par la chambre régionale des comptes des Bouches-du-Rhône. La
situation financière de Toulon, en 2001 après six années de gestion par
Jean-Marie Le Chevallier, est catastrophique : détournements des fonds du
service jeunesse - 70% du budget a été absorbé par une association créée et
dirigée par la femme du maire, Cendrine Le Chevallier, et liquidée en 1999 -,
un endettement équivalent au budget de la ville. Seule la gestion de
Jacques Bompard à Orange (Vaucluse) est "satisfaisante", selon la
Chambre régionale des comptes: l'endettement est extrêmement faible, les impôts
locaux ont très légèrement augmenté, les dépenses de fonctionnement ont été
maîtrisées. Même s'il a reçu le soutien du FN, Jacques Bompard n'est plus
affilié au parti frontiste depuis 2005, en raison d'une brouille avec
Jean-Marie Le Pen. Il est aux commandes d'Orange depuis 1995 et a été réélu
dimanche dès le premier tour, avec près de 60% des voix. Sa gestion de
"bon père de famille" est régulièrement érigée en exemple par les
cadors du FN. Enfin le seul élu d’une ville importante le flibustier
louche des médias Ménard n’est même pas intégralement contrôlable par le FN
puisque élu par un cartel d’identitaires nationalistes.
[8] C’est la finance qui avait
dirigé le coup d’éclat Mégret alors que, à une époque, le FN était vraiment menaçant électoralement:
« …
le Front national a
quant à lui tout à réapprendre car il revient de loin.
En 1995, il avait remporté trois villes : Toulon,
Marignane, Orange, qu'il n'avait pas su gérer. Puis il avait tout perdu
du fait de la scission intervenue en 1999 entre Jean-Marie Le Pen et
Bruno Mégret. Aujourd'hui, il repart de zéro » (cf. Joffrin).
[9] Pauvre Paris mystifié !
Paris a été le seul endroit qui aurait résisté à la vague réactionnaire face à
la province conservatrice ! Pour un peu la caste socialo-écolo-homo-fémino
qui sauve les meubles à Paris figurerait le Paris ouvrier d’antan ! Le
parisien, citoyen privilégié au niveau des transferts sociaux, comparé à tant
de villes secondaires, est aujourd’hui l’enfant gâté de la République
bourgeoise et veut conserver les mêmes édiles « évolués »,
antiracistes, antifascistes et éclairés en matière de pollution et d’homosexualité.
Le provincial reste certes casanier, peu sociable et bougnat maître chez soi
dans ses clans familiaux bouseux, mais à jamais spectateur râleur des décisions
étatiques toujours prises à Paris par l’ensemble du personnel politique
officiel, ultra-hiérrachisé.
[10] Qui n’est pas très éloigné du système stalinien
cosaque – les municipalités du PCF fonctionnent sur la base de l’adhésion au
parti et à la CGT à l’embauche… Et ces « embauchés à l’opinion » sont
condamnés toute leur vie à défiler derrière leur patron municipal et la
hiérarchie syndicale à chaque manif obligatoire pour conforter les
mystifications du « cœur à gauche » (formule du Besancenot de base)
moins soumis et crédule dans le secteur public. Les emplois municipaux sont
fortement liés à la couleur politique du patron de la mairie. A Hénin-Beaumont,
les maires successifs ont repris et longtemps gardé « la même ligne paternaliste que les patrons
», explique un quidam. La mairie compte le nombre hallucinant de
750 emplois pour 26 000 habitants et l’un d’eux, 49 ans, raconte avoir été embauché, après un licenciement, dans la police municipale par Gérard Dalongeville, élu (PS
notamment) à l'hôtel de ville jusqu'en 2009. « Mais j'ai été mis de côté quand une photo de ma
femme à la galette des rois du FN s'est mise à circuler », pleurniche l’impétrant. J’en connais un autre, à
Montrouge, qui s’est fait bêtement licencier pour avoir collé des affiches FN
dans le vestiaire. Mais bien fait pour sa gueule toutefois.
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