« La seule chose qu’on sait pour le
moment est que le tireur est flou ».
(Anonyme sur Rue 89)
La presse bourgeoise a eu très peur trois jours
durant.
Un « tueur fou » menaçait toutes les « rédactions » de
la bourgeoisie ronronnante après avoir certes grièvement blessé un sous-fifre
photographe. Mobilisation ministérielle autour de l’égocrate Demorand pour
fustiger une atteinte incommensurable à la « liberté de la presse »
qui « courageusement » maintiendra le cap…italisme. Ciel ! Les
deux principaux organes de la droite arrogante et de la gauche bobo - BFM et
Libération - avaient été visités par un « tueur fou », nullement « jeune
homme » mais identifié impulsivement comme de type « européen »
et quadra. Il s’avéra (heureusement ?) que même si le type, avec des
narines gonflées de cocaïnoman ressemblait plus à feu le fouille-merde Delarue,
il était bien « maghrébin » pas néo-caucasien: toute la presse d’étaler
alors son nom en grosses lettres en une : « Adbelhakim
Dekhar ». Cela sentait la perversion antiraciste à plein nez.
Alors que l’on fit un foin considérable pour un épisode provincial où madame la
ministre de l’injustice sociale fût bêtement brocardée par des gosses mal
embouchés – que le plus élémentaire discernement d’Etat eût dû taire face au voyeurisme
populacier – l’exhibition du nom algérien de Dekhar devient ainsi
subrepticement, volontairement du plein gré de la mafia journalistique,
pourvoyeur de racisme et de fantasme anti-immigré, plus raciste au fond finalement
que la singerie stupide de mômes à l’encontre de Taubira. Un racisme infantile
peut en cacher un autre.
Avant
qu'il ne soit découvert, Dekhar était présenté comme un quasi génie du crime,
rompu aux techniques de recherche de la police, hyper déterminé, etc.
Maintenant qu'il a été arrêté, il s’avère qu’il n’était qu’un minable
pourvoyeur d’armes à un couple d’assassins impulsifs, on décortique sa vie pour
justifier qu'il était bien l'ennemi N°1 qui terrorisait les passants du métro
plus que la destruction des emplois: passé judiciaire lourd[1],
il est parti au Royaume-Uni pendant plus de 10 ans (à quand le rapprochement
avec l'assassinat du soldat Lee Rigby à Woolwich?), il a été retrouvé dans un
parking sous-terrain (l'image subliminale de la bête tapie dans son antre est
sous-jacente). Ses voisins, après coup, le trouvent louche (le contraire serait
étonnant!) et quand aux experts et déontologues qui l'ont analysés lors de sa
première arrestation, ils ont bien vu l'affabulateur puisqu'il dénonçait la
médiocrité de médias servant une soupe pour endormir les citoyens (mais n'était-ce
pas aussi le propos d'un ancien responsable de TF1? n'est-ce pas le cas aussi
ici: n'y a-t-il aucune information plus importante que le cas de ce marginal?).
L’organe
obsessionnellement anti-Hollande – qui nous gonfle avec ses sondages quotidiens
-et porte-voix de l’usurpateur Copé - Le Figaro - glorifie une « enquête
éclair » alors qu’un seul marginal (dit « tueur fou », détraqué,
délirant…), qui se baladait avec un fusil en bandoulière dans le métro (sans
bousculer personne), a tenu en échec les pandores pendant près de quatre jours
et ne menaçait nullement la population en général :
« Trois jours d'une enquête
éclair auront suffi aux hommes du 36, quai des Orfèvres pour
capturer le tireur isolé qui a semé la panique lundi dans Paris, déclenchant
tour à tour deux fusillades avant de mener une prise d'otages finissant sur les
Champs-Élysées. Trois jours pendant lesquels la France a retenu son souffle,
espérant qu'aucun nouveau coup d'éclat ne vienne endeuiller Paris ou sa proche
couronne. Trois jours pour mettre enfin un nom sur le visage faussement poupin
du suspect diffusé sur un cliché. Et replonger, à la surprise générale, dans
une tragédie vieille de 20 ans qui frappe encore la mémoire ».
Résumé de ce nouveau fait divers troublant pour nos
lecteurs internationaux :
« Depuis jeudi midi, Adbelhakim
Dekhar est placé en garde à vue par la brigade criminelle pour être
entendu des chefs «tentatives d'assassinats» contre le
rédacteur en chef de BFMTV qu'il avait menacé de son fusil vendredi
dernier, contre l'assistant photographe de 23 ans qu'il a grièvement
blessé lundi matin dans le hall de Libération
et contre plusieurs personnes qui restent à identifier lors de la
fusillade qu'il avait déclenchée peu après au pied de la tour de la Société
générale, sur le parvis de la Défense. Le tireur présumé est aussi entendu pour
«enlèvement et séquestration», après la prise d'otage d'un retraité de la SNCF
entre Puteaux (Hauts-de-Seine) et le quartier des Champs-Élysées. Sa garde à
vue, déclenchée depuis mercredi à 19h05, court sur une durée de 48
heures et devrait s'achever vendredi en fin d'après-midi. Lors de ses premières
auditions, le suspect a invoqué son «droit au silence» faute d'avoir eu accès
au dossier de l'enquête, a annoncé jeudi soir son avocat, Me Rémi Lorrain ».
Malgré caméras de surveillances et super examen d’ADN
les flics seraient pourtant restés bredouille sans la traditionnelle « balance ».
Puis les policiers sont stupéfaits :
« À la stupeur générale, les policiers découvrent
qu'il s'agit d'Abdelhakim Dekhar, 48 ans, déjà condamné à quatre ans de prison
en 1998 dans le cadre de la tuerie de
la Nation, impliquant en octobre 1994 Florence Rey et Audry Maupin. Lancé dans
une équipée sanglante, le couple diabolique avait déclenché une fusillade au
cours de laquelle trois policiers et un chauffeur de taxi avaient été tués.
Audry Maupin ayant également trouvé la mort dans cette action. Dekhar, surnommé
Toumi, avait fourni l'arme, en l'occurrence un fusil à pompe, ayant permis au
couple de perpétrer les assassinats ».
D’autres articles décrivent Dekhar comme un type louche
qui hantait les squats parisiens et se faisait passer pour un espion de la
police algérienne, voire avait été un « conseiller ultra-gauche » des
« tueurs de la nation » Rey et Maupin.
La balance a expliqué que ce type qu’il hébergeait lui
avait confié « avoir fait une connerie » (lucide le type pas si fou
qu’on le hurlait) et confié son intention de mettre fin à ses jours. Il est en
effet retrouvé en état de semi-coma dans une Renault Clio d’un parking
souterrain. Cerise sur le gâteau les enquêteurs ont révélé avoir trouvé une
lettre testamentaire « délirante » où il serait question d’empêcher
la venue du fascisme. On n’en saura pas plus ; si ça se trouve la lettre n’est
pas plus délirante que les salades des journalistes bourgeois cire-pompe des
puissants.
Deux choses sont frappantes :
-
Le nombre
important de soutiens à la « démarche » de Dekhar visant la dictature
de la presse et l’impossibilité des masses de s’exprimer, dans les commentaires
des divers journaux si l’on ignore les habituels crétins des extrêmes qui s’invectivent
par faits divers interposés (certains exigeant l’interdiction des bien
pacifiques groupes d’extrême gauche), une « compréhension » qui se
moque apparemment des tonnes de merde lâche déversées sur « l’arabe
terroriste » ;
-
Le film où
Dekhar entre dans les locaux de BFM arme au poing a quelque chose d’émouvant,
qui échappe à toute la mafia journalistique (comme la tricherie de Ribery),
mais pas à nous les sans-grades, les rien du tout : Dekhar s’écarte avec
respect du vieux handicapé qui a du mal à monter les marches avec sa canne !
Une racaille aurait bousculé sans ménagement le vieux. Dekhar prend soin d’éviter
de le faire tomber pour grimper ensuite les marches vers un autre objectif
auquel il renoncera finalement. Et de repartir en sens inverse, toujours sans
bousculer le vieux.
Tout cela pour dire, en ce qui me concerne, que ce
type est terriblement humain, et qu’il visait les puissants et leurs larbins
journalistes et s’il a dérapé, comme toujours avec ce genre d’opération (d’impuissance
solitaire) en risquant de tuer un pauvre petit photographe, il reste tout de
même intriguant.
De toute façon chaque fois qu’un individu pointe une
arme vers les « pouvoirs constitués » il est automatiquement descendu
en flèche comme « forcené ». Si c’est cet autre individu qui égorge
femme ou enfant, il ne sera caractérisé que comme « jeune homme »…
mis en examen. Il y a un racisme du langage chez nos élites[2]et
une mauvaise conscience qui confine à la trouille dès que pointe le bout d’un
mousqueton.
Enfin il y a une certaine dignité de la part de « l’inculpé »
à réclamer son « droit au silence ». Ou un motus bouche cousue suggéré par ses anciens collègues en uniforme. Le type, visiblement, n’est pas
fou.
[1] Une
peine de 4 ans pour avoir refilé l’arme au jeune couple de tueurs plus affolés
et inconscients que professionnels du crime (…d’Etat), Dekhar aurait-il eu
peine amoindrie du fait qu’il bossait non seulement pour la police algérienne
mais aussi pour les collègues franchouillards ?
[2] Lire sur
Rue 89 : Pour garder ses privilèges, l’élite de gauche accuse les
ultrariches
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