Le gauchisme est
moribond, comme l’anarchisme il est à la pensée politique ce que la
superstition est à la pensée cartésienne. Il n’aura jamais eu finalement un
succès électoral légaliste que dans les pays sous-développés à dictature
militariste tiers-mondiste. Pire, dans son marasme final il est endetté sur le
parquet de l’Etat bourgeois. Le NPA, qui n’a pas réuni son quota de veautants
est redevable de millions au maître des lieux. Comment rembourser avec une
très faible mise et crédibilité politique? La bande à Sarkozy a renfloué son
navire autrement pourri d’escrocs usurpateurs à la Copé elle, mais elle disposa
de l’avalanche de billets des très riches comme Bettencourt, aucunement gâteuse
manipulée. Puisque l’extrême gauche bourgeoise est éclatée et que règne le
chacun pour soi de particules qui ne sont même plus crédibles pour les ouvriers,
car ils ne sont que les joueurs de fifre des campagnes gouvernementales dites
antiracistes et antifascistes[1]. De
plus généralité éclusée, quand la gauche bourgeoise est au pouvoir, le
gauchisme se garde de l’attaquer de front ; la bourgeoisie restant pour
ces pauvres petits derges : la droite + les riches + la police.
Le clip du
figurant électoral Besancenot allant braquer la vieille Bettencourt n’était pas
fait pour me déplaire[2]
sauf que l’humour en politique devient vite grinçant lorsqu’il dévoile un
arrière-fond nauséeux et un propos pervers.
L’ancêtre du
NPA, la LCR a abandonné officiellement la théorie de la lutte armée vers 1973.
Intramuros les militants trotskiens vous assureront qu’ils ne sont pas devenus
naïfs et qu’ils restent persuadés que le pouvoir est toujours au bout du fusil.
Le court-métrage qui met en vedette Besancenot
est bien l’avatar du double langage (pour initiés au vieux fond stalinien
du trotskysme moderne) dont est capable la confrérie du NPA. Mais double
langage circonstanciel à visée pacifiste électoraliste… les municipales et les
européennes se profilent.
UN DISCOURS
SUBLIMINAL LACHEMENT PACIFISTE
Ni le NPA ni LO,
ni la plupart des blogs anarchistes n’ont dit un mot sur les frasques
sanglantes de Adbelhakim Dekhar qui
réveillerait plutôt le souvenir de leurs sinistres « années de plomb »
et un débat souffreteux et risqué sur la question de la violence… de classe. Pitch :
Zoom sur une réunion d’un comité central sympa et jeune du NPA où figurent le
gentil Poutou et une nana moche. Zoom sur un Besancenot pensif qui soudain fait
un rêve. Il va suivre les pas de Sarkozy allant racketter la vieille milliardaire
Bettencourt, mais avec cagoule et revolver. Après avoir escaladé un mur
Besancenot assomme le gardien avec sa crosse de revolver puis entre dans le
salon de la vieille (un militant du NPA déguisé en vieille), braque son
revolver en criant « souscription ». La vieille débile lui demande d’ôter
sa cagoule et, défaut de casting, Besancenot pose négligemment son revolver sur
la table. La vieille s’en empare et l’on tremble qu’elle ne le retourne contre
son agresseur. Mais non elle joue dangereusement avec et c’est Besancenot qui
la met en garde, en même temps qu’il lui rappelle qu’elle a « fait 68 »
et « participé à l’altermondialisme » pour la flatter et faire rire
la confrérie NPA. Elle finit par faire le chèque. L’alarme retentissant
Besancenot s’enfuit. On le retrouve derrière les barreaux, déclarant, piteux :
« finalement c’était pas un bon plan ! »[3].
Pas très subtil
le clip trotskien mais lamentable du point de vue révolutionnaire. Probablement
au souvenir
des deux principales gaffes du NPA – le dîner avec Rouillan et le
soutien au voile musulmaniaque – le figurant politique Besancenot est chargé de
montrer qu’il peut ôter la cagoule et se dévoiler « face aux riches »
et qu’il est piètre manieur de révolver, voire que se servir inopinément d’une
arme ne peut que vous conduire en prison.
LE FIGURANT POLITIQUE BESANCENOT SE DECOUVRE
Plus qu’à son maigre potentiel d’électeurs,
le NPA s’adresse à l’Etat bourgeois (gauche gouvernementale) pour obtenir un
moratoire de ses dettes en lui sussurant : voyez ! on n’est pas pour
la violence, on s’attaque aux riches (en leur laissant les armes) ; mieux
encore, par la seule persuasion verbale on peut les flouer et les dévaliser, et
on ridiculise la droite en opposition… soyez magnanime car on a tant appelé à
voter pour vous au deuxième tour qu’il serait injuste que vous ne compreniez
pas notre humour.
Ce clip minable
est pervers. Il vise aussi à entortiller une clientèle de destination (ouvriers
et déclassés) dans un faux problème – plutôt voter (pour renflouer un parti
comme les autres prétendant au pouvoir) que prendre le révolver d’un individu
en cagoule, supposant qu’il serait naturel de braquer les très riches. La
semi-réussite du clip trotskien provient alors surtout des farouches militants
de droite et d’extrême droite qui font le « buzz » en se déchaînant contre
« le facteur » en rappelant le passif militariste du gauchisme
(Dekhar est même du coup plus situé dans
le gauchisme que dans l’ultra-gauche disparue). Pour les « fachos »,
les « gauchos » restent des terroristes en puissance. Rigolos et
Figuros restent pourtant dans le même bateau dont nous nous fichons nous les millions
de spectateurs étrangers à cette représentation.
Est-il besoin de
conclure en rappelant que pour le mouvement révolutionnaire prolétarien il n’est
pas de changement radical, de révolution sans violence et que la « prise d’armes »
contre les dominants - pas contre les riches en soi[4] - est
inévitablement nécessaire et « normale » en temps de confrontation
majeure des classes. Mais une violence non pas individuelle ni terroriste mais
sous le contrôle collectif des assemblées et organismes de classe. Parce que
les élections truquées et oligarchiques de la démocratie bourgeoise existent
pour perpétuer inégalités et exploitation.
Le trotskysme électoraliste n'est plus lui qu'un mendigot déclassé.
[1] Il ne reste plus à la gauche
bourgeoise (et à sa queue gauchiste et
anarchiste fonctionnaire et syndicale) pour pleurnicher que les ombres du passé
ou des travers exagérément amplifiés.
[2] Marre
des discours langue de bois comme du marxisme appliqué et poussif !
[3]
Sur le
trust Atlantico, un certain Benoît
Rayski - qui se vante d’avoir écrit « Le gauchisme, maladie sénile du
communisme », brouet superficiel et nunuche au niveau
ras des pâquerettes des vomissements et autres gerberies des commentateurs
bobos fachos du Net dès qu’ils voient la tronche à la « vedette Besancenot »
- se moque de cette lubie populiste « prendre l’argent là où il est »
mais mélange tout en la qualifiant de néo-maoïste, et se goure totalement en
pensant qu’une telle vidéo propagandiste pourrait générer de nouveaux Abdelhakim Dekhar.
[4] La
révolution n’est pas une question d’argent comme le radotent ces cons de
gauchistes syndicalistes en assurant que la crise pourrait être résolue et le
chômage avec « en prenant l’argent là où il est » !
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