APRES LA "REVOLUTION EN PERMANENCE" LA "TRAHISON PERMANENTE"
Exceptée l’aile gauche du
mouvement maximaliste depuis les années 1970 (RI, le FOR et le PIC) la plupart
des courants ou cercles se réclamant de son aile opportuniste bordiguiste (PCI,
Battaglia, Robin Goodfellow, etc.) ne se sont jamais résolus à considérer les
gauchistes comme appartenant au camp bourgeois. Pour le cercle Robin
Goodfellow, les gauchistes seraient « l’extrême gauche de la
social-démocratie », mais la social-démocratie c’est quoi alors ?
Pour ces soit disant marxistes orthodoxes l’extrême gauche, influençant de
nombreux naïfs, serait donc simplement « opportuniste »,
c'est-à-dire, au sens marxiste classique : l’opportuniste est un futur
traître qui prône la révolution, d’autant plus que ses rangs comptent désormais
de nombreux prolétaires salariés, quoique souvent employés
« protégés » des services publics et de l’éduque naze…
Il est vrai qu’à première
vue, sur le terrain des luttes de la classe exploitée, la plupart des
intervenants gauchistes font preuve d’un radicalisme syndical voire d’un
syndicalisme radical qui prône une révolution quelque part dans l’avenir, et
qu’aucun de ces agitateurs ne fait partie des magnats industriels ni n’est
propriétaire terrien ni flic professionnel.
Tout cela vole évidemment en
éclats pour qui ne considère pas que la bourgeoisie serait simplement la
possession des moyens de production ou un vécu de riche cynique dans la société
des inégalités de classes. La bourgeoisie, s’il faut en donner une définition
plus précise, est d’abord une idéologie de conservation sociale qui dispose,
comme la noblesse de jadis, de divers valets intéressés à sa pérennité.
Elle est une morale
politique, nommée démocratie participative dont les critiques gauchistes
prétendent être la lessive qui laverait plus blanc, comme condition pour
parvenir à un changement de société « radical »,
« révolutionnaire ». Une vieille affiche de la LCR, reprise par son
NPA indique : « La capitalisme ne s’effondrera pas tout seul,
aidons-le ». L’humour peut servir les pires mensonges des
« participants » au comique parterre politique officiel.
Avant d’examiner comment le
gauchisme actuel, via son fleuron trotskien soixantehuitard le mieux
consommable sur les écrans à cristaux liquide, il nous faut partir de la
défense du gauchisme par lui-même. Il serait fastidieux de récupérer tous les
comptes-rendus ou articles des groupes maximalistes depuis les années 1970 qui
ont rendu compte par leurs dénonciations de la compromission du gauchisme avec
les grands partis bourgeois (fronts uniques), l’appareil d’Etat (financement
électoral) ou dans les rangs du
syndicalisme de gouvernement (soutien critique). Le trotskysme a toujours eu la
faconde de passer historiquement du soutien critique à l’absence de soutien à
la critique.
En réalité il n’y a jamais
eu, il n’y a jamais de réponses faites aux dénonciations du maximalisme par les
diverses chapelles gauchistes. Comme le stalinisme, dont la plupart des
trotskiens sont les progénitures (et pas de la bourgeoisie « socialiste »),
se refusent à débattre clairement avec même pas des ennemis, mais des
« sectes ultra-gauches coupées de la réalité ». La méthode est déjà,
à ce point de départ, typiquement autiste bourgeoise. Le propre de la
bourgeoisie, de son mode de domination politique et social, jusque dans
l’entreprise, reste « cause toujours, et parle à mon cul » ;
c’est pourquoi la violence, et même la terreur révolutionnaire sont inévitables
à des étapes données de la lutte des classes.
Alors par un heureux hasard
de mes correspondances privées, je suis en mesure de vous montrer la véritable
réponse que ne vous fourniront jamais officiellement les divers gauchismes.
Ayant été aux premières loges du retour en politique d’un vieux routier du
trotskysme, il y a une dizaine d’années, Yves Coleman, j’ai pu assister (et
combattre honorablement) le fond de l’argumentaire trostko-gauchiste grâce à
cet intellectuel œcuménique. Coleman, nouveau moraliste prêchant les
épousailles du marxisme et de l’anarchisme, nous fournit, avec un raisonnement
serein, argumenté et logique les véritables raisons qui confirment que le
gauchisme FAIT PARTIE de l’idéologie bourgeoise.
Un certain Guy Fargette a
parfaitement identifié la faconde de Coleman, auquel Michel Olivier s’est
désormais associé : « Y. Coleman qui, sous des phrases d’ouverture
formelle, n’a nullement abandonné la posture d’assurance impérieuse et factice
des léninistes de toujours, même quand ils ne s’appuient plus sur un groupe
hiérarchisé (…) s’avère d’un schématisme erratique extrêmement révélateur. Il
affirme le fonds de ses positions avec une franchise que ses collègues savent
en général éviter ».
Examinons le courriel qu’il me fait parvenir
en 2002, qui fait preuve apparemment d’une lucidité de « bon sens »,
mais où il est le seul à critiquer âprement et superficiellement mon ouvrage
« Les Trotskiens » que je viens d’éditer chèrement à mes frais[1]:
Lettre du 17 juillet 2002
« En ce qui concerne
mes petits textes et mon projet de tract, je crois que notre divergence porte
sur la façon de discuter et sur l’usage de certains
concepts comme bourgeois, centristes, gauchistes, staliniens,
ultra-gauches, etc. M’étant totalement séparé des milieux d’extrême gauche
pendant 20 ans, et ayant vécu et travaillé parmi les gens normaux, qui ne
pensaient pas politique du matin au soir, j’ai pris en sainte horreur tout un
jargon gauchiste et les conséquences que l’usage de ce jargon a sur les
relations humaines quotidiennes. Je dois dire que LO (Lutte Ouvrière) n’utilisait
guère ce jargon et qu’à CC (Combat Communiste) non plus nous n’aimions guère le
vocabulaire et les polémiques des groupes d’extrême gauche (le fond oui, car il
est nécessaire, vital même, mais pas la forme sectaire). Si tu t’es tapé, comme
c’est mon cas, les œuvres complètes de Trotsky, une bonne part de celles de
Lénine et de Marx, sans compter les écrits de toutes les tendances gauchistes
françaises et internationales pendant 16 ans, tu ne peux qu’aboutir à une
certaine saturation vis-à-vis des appréciations et accusations polémiques
incessantes qui parsèment ces textes. Et quand on en vient aux petits groupes
comme les trotskystes actuels, ou aux groupes encore plus minuscules comme ceux
de l’ultragauche, les excommunications me semblent stériles car ces groupes ne jouent plus pratiquement
aucun rôle dans la réalité.
Ton livre mélange des attaques personnelles parfaitement gratuites et
méprisantes contre les dirigeants trotskystes (Krivine, Arlette, Lambert), des
informations invérifiables et calomnieuses sur les financements occultes des
groupes trotskystes avec un florilège de citations qui, à mon avis, ne
convaincront que les convaincus car justement ce ne sont que des citations. Tu
as bien du mal à reprocher aux groupes trotskystes des actes concrets (cassage
de grèves, cogestion du capitalisme, etc.) et constamment obligé d’utiliser des
phrases et des raisonnements ambigus ou pédagos, sortis de leur contexte le
plus souvent, et de t’en indigner comme s’il s’agissait d’actes politiques de
la même portée que la participation à des gouvernements bourgeois ou le
massacre d’ouvriers. De même, tu fais constamment l’amalgame entre trotskystes et
ex-trotskystes, ce qui est de bonne guerre d’un point de vue polémique mais
n’est guère rigoureux. A ce compte-la on
trouvera toujours des conseillistes collaborateurs ou des bordiguistes devenus
cadres d’entreprise ou hauts fonctionnaires, cela ne convaincra pas les membres
de ces groupes qu’il existe un lien inéluctable entre leur idéologie et le
parcours d’un certain nombre de leurs membres.
Certes avec les
ex-léninistes-gauchistes de la cuvée 68 le phénomène a pris une ampleur assez
significative (quelques centaines n’individus sans doute), mais cela n’est malheureusement pas suffisant aux yeux de la masse des
militants ou sympathisants (des dizaines de milliers depuis presque 40 ans),
anciens et actuels, qui eux n’ont pas tourné leur veste, ne sont pas devenus
patrons, journalistes aux ordres ou conseillers du CNPF, n’ont jamais brisé la
moindre grève et ont toujours été victimes de la répression patronale. Je
comprends très bien que chaque groupe, voire chaque individu, révolutionnaire,
ait besoin de se convaincre qu’il détient la vérité, et que tous les autres ont tort, mais à quoi cela
mène-t-il ? A l’isolement, à l’amertume, au mépris pour les autres,
considérés comme faisant le jeu de la bourgeoisie, comme des racketteurs, etc.
Cela ne mène à aucune clarification, ni théorique, ni organisationnelle. Et les
groupes qui mènent la polémique la plus durement contre les autres (comme RI ou
le PCI) ne sont absolument pas à l’abri de l’autodestruction et des scissions à
répétition comme tu le sais bien toi-même. Alors qu’ont-ils gagné en se
présentant comme les seuls détenteurs de la science marxiste ou de la vérité
révolutionnaire depuis 70 ans ? Absolument rien.
Quant à moi, aujourd’hui
comme hier, je tâtonne, et j’essaie de discuter plus ou moins fraternellement
en fonction de ma patience avec les gens qui prétendent vouloir changer la
société grosso modo dans le même sens que moi. Tout à fait d’accord que les dirigeants de LO ou de la LCR n’en ont
rien à foutre, et je ne vois pas l’intérêt de discuter avec eux pour les
ébranler ou les convaincre. Je ne leur cherche pas d’excuses (ils n’ont pas
besoin de moi pour cela), j’ai cherché seulement dans les 2 articles pour
Dissidences à exposer honnêtement leurs motivations de départ, même si le
résultat final est très loin des intentions proclamées. J’ai discuté avec une
militante de LO qui trouvait que mes textes étaient dignes de l’Express et de
Koch, donc je vois bien que ces
militants sont enfermés dans des certitudes et qu’ils ont besoin de mépriser
les autres pour se blinder contre l’effet de la critique. Je connais
personnellement un certain nombre de dirigeants de LO (j’étais dans la même
cellule que Pierre Bois pendant des années, j’ai bien connu Dubourg (non
Duburg, ndt), Kaldy, etc.) et je ne crois pas que ce soient des pourris,
des néostaliniens, comme tu le dis. Qu’ils
aient peu de respect pour la démocratie interne, le débat d’idées, et même
qu’ils fassent peu de choses dans leur propre organisation pour lutter contre
les effets de la division du travail capitaliste, j’en suis convaincu. Qu’ils
soient prêts à magouiller dans des mouvements, j’en ai personnellement été
témoin lors de la première grève des CET de 1974, et nous l’avons écrit dans CC
(Combat Communiste). Mais cela ne fait pas d’eux des valets de la bourgeoisie
ou de simples appendices du PS ou du PCF, du moins pour le moment. Ce sont des gens qui sont totalement
désintéressés sur le plan personnel, qui n’accumulent aucun bien, qui ne vivent
pas sur un grand train de vie, etc. Un permanent de LO vit avec moins que le
SMIC et en plus il n’aura aucune retraite, donc on est très loin des
carriéristes de tout poil qui peuplent l’Université et une partie de l’Etat
bourgeois, ou qui grimpent dans l’appareil syndical en faisant toutes sortes de
compromissions. Je ne vois aucune raison de brandir des condamnations
historiques définitives ou de reprendre à mon compte des informations
invérifiables de journaleux pour appuyer mes raisonnements. Il faut mener
la polémique contre eux en tenant compte
de la taille des groupes concernés, de la portée réelle de leurs actes et
de leurs paroles, de leurs illusions et manipulations tacticiennes, etc. Sinon,
on se fait surtout plaisir à soi-même en brandissant des anathèmes et en
prononçant des excommunications, mais on ne fait pas avancer le schmilblick d’un
poil. Krivine n’est pas Scheidemann,
Lambert n’est pas Staline, Arlette n’est pas Fidel Castro. Il faut aussi
dénoncer les calomnies des journalistes contre eux : même si on n’aime pas
ces groupes, leurs mœurs et leur idéologie, on ne peut laisser des plumitifs de la bourgeoisie donner des leçons de
morale et raconter n’importe quoi. Tu as l’air de penser que puisque ces
groupes ne démentent pas publiquement et en détail les conneries ou les
saloperies que l’on écrit sur eux, c’est que ces conneries ou ces saloperies
sont vraies. Curieux raisonnement pour quelqu’un qui veut utiliser une méthode
scientifique. S’il fallait que les groupes d’extrême gauche fassent des
procès ou des contre-livres chaque fois que l’on écrit sur eux, cela leur
coûterait une énergie démesurée par rapport à ce que cela leur rapporterait. Je ne sais pas si j’aurai le temps, la
patience et l’envie de continuer à considérer les trotskystes comme des
camarades et de tenter de m’adresser à eux pendant des années, mais pour le
moment je vais faire un petit effort dans ce sens. J’ai ouvert un site (http://monsite.wanadoo.fr//revolutionarchives)
qui est vide pour le moment mais que je vais alimenter avec des traductions de
classiques qui à mon avis permettent de faire avancer le débat et de franchir
les frontières des chapelles actuelles. Les deux premiers textes que je suis en
train de traduire sont un texte d’Emma Goldman sur Trotsky et Cronstadt (pour
faire réfléchir les trotskystes) et un texte d’Hal Draper sur Michaisky[2]
(pour faire réfléchir les anarchistes). Je ne sais pas si je les diffuserai
sous forme de brochure ou de revue (temps + pognon = galère), mais je pense qu’il faut que les barrières
intellectuelles et humaines, les frontières artificielles entre les
organisations tombent, pour que surgissent de nouveaux groupes, de nouveaux
rassemblements révolutionnaires. Certes, cela ne suffira pas à changer
radicalement la situation, mais c’est une des conditions importantes à ce que
l’on ne reproduise pas éternellement les mêmes erreurs.
Amitiés. Yves
Je ne me souviens pas lui
avoir répondu à l’époque tellement je le trouvais… bête.
UNE VRAIE ARGUMENTATION…
GAUCHISTE DE BASE
Voilà Coleman synthétisa
ainsi par devers lui, tout à fait, à lui seul, correctement la défense du
gauchisme, que ses impétrants incosncients ne pourraient pas formuler comme
telle, même si, probablement, telle est la pensée de ses nombreux prestataires
et électeurs de base, toujours un peu aléatoires eux-mêmes en trempant dans
cette politique de faux-culs. Coleman se fait passer depuis pour observateur
au-dessus de la mêlée et « chercheur »[3].
Chercheur d’absolu ou de reconnaissance, je ne lui reprocherai certainement pas
de mener à ses frais un louable travail d’érudition de textes méconnus, réalisé
sous forme livre, plus durable que les brûlots au format journal ringard, mais
qui ne favorise pas vraiment ni la pensée révolutionnaire ni la nécessité d’une
homogénéisation politique du prolétariat. Son propos curieux de 2002 de
« faire tomber les barrières humaines et intellectuelles » s’est
affirmé depuis comme démarche humaniste bourgeoise, pacifiste mièvre et surtout
antiraciste à la mode, tribune personnelle hautaine et
« conseilleuse » sur le web, et animation de quelques réunions de
salon.
Il trouve que j’ai été
souvent « méchant » concernant ses prises de position, mais qu’il
soit rassuré comme individu il est charmant, comme feu Stéphane Hessel, il sait
être élégant et tolérant, tout en préservant une pensée lamentablement
conformiste. Je ne vais pas reproduire mes différents articles concernant
Coleman, je n’ai aucune raison de lui en vouloir personnellement, il est en
général honnête même dans les rapports avec ceux qui le critiquent (hormis les
inévitables dérapages critiques de ses arguties politiques où le commissaire
politique trotskien refait inévitablement surface, faucille entre les dents...).
Le problème avec Coleman,
comme avec tous ses ex-amis gauchistes qu’il critique ou qui l’apitoie, est
qu’ils n’ont jamais appris à penser, à réfléchir hors du cadre et des limites
fixées par la domination totalitaire dite démocratie participative. Le cadre
alternatif, du point de vue du camp du prolétariat, il en a pourtant entendu
parler, tardivement et sans y adhérer, c’est celui fourni par les différents
courants de la Gauche communiste maximaliste (de Bordiga à Pannekoek, et aux
fractions dites à tort ultra-gauches). Il faut penser, mais oui, « en
dehors du système » et de ses mensonges pour approcher la vérité.
Dans mon article
« Marceau Coleman, le pic vert de la gauche caviar » (facétie de ma
part pour une mise en parallèle du chef gauchiste de 1936 Marceau Pivert,
gauchiste de la SFIO) j’ai montré comment Coleman, en ne polémiquant plus
qu’avec des membres apparentés à l’élite intellectuelle bourgeoise, conchie avec des moulins à vent, sans avoir l’air de
prétendre moraliser la classe ouvrière, mais quand même : antiracisme,
défense des sans-papiers, danger du FN, etc. Un antifâchisme de bon aloi du
même niveau que celui de Besancenot sur les plateaux de télévision :
« Sans conteste, Coleman n’a ni patrie ni frontières… de classe. Marqué depuis
sa jeunesse par le breuvage stalino-démocratique de la secte de Laguiller, il
poursuit un chemin chaotique qui repose sur le fondamentalisme multiculturel
US. Ses productions anarcho-trotskiennes, par voie de tract ou de revue, sont
si orientées grossièrement en faveur de la démocratie multiculturaliste et
antiraciste de l’oncle Samuel qu’il faillit se faire démonter le portrait il y
a quelques années au milieu d’une manif fréquentée par de braves « jeunes de
banlieue » au front bas musulmaniaque ; ce que j’avais réprouvé à l’époque (les
menaces physiques contre lui comme sa morale politique pro-occidentale). Je
connais l’individu depuis 40 ans. Il fût mon chef de rayon de LO pour la
prospection dans les HLM de Cachan de signatures par les « prolos » pour de
meilleurs transports en commun dans le capitalisme embouteillé. Le petit chef
trotskien était déjà hautain, ergoteur et falsificateur. Le voici, quarante ans
plus tard, de son propre chef sans le comité central de LO, chevalier de la croisade
contre le danger de l’extrême droite »[4].
Le 30 août 2011, je jetais un « Coup d’œil dans le retro » sur le
passé du gauchisme : COMMENT L’ANCETRE DU NPA S’EST VAUTRE DANS LE
SOUTIEN AU BOURGEOIS MITTERRAND
Le Quotidien
rouge « journal d’action communiste » n°21 – 18 mai 1974 – directeur : Daniel
Bensaïd, appela mordicus à voter Mitterrand, « action communiste » qui n’était
évidemment pas « un but final », mais comme le communiqué du 6 mai de Lutte
Ouvrière « pour qu’il ne manque pas une seule voie sur le nom de François
Mitterrand », « mais parce que la victoire de Mitterrand (…) pourra faire la
preuve, aux yeux de l’ensemble des classes laborieuses, de ce qu’il est
vraiment » ! Hi ! Près de quarante ans plus tard, les trotskiens pourraient-ils
tenir le même genre de discours pour demeurés avec un des champions de la
gauche caviar ? Non, pour le deuxième tour de la religion électorale, on se
contentera d’un « faut battre la droite », pardon « éliminer le blaireau ». Le
17 mai 1974, une autre chapelle du même tronc l’orga Révolution ! des Henri
Mahler et Isaac Joshua, publie aussi un communiqué en se rejouant juin 36 : «
une victoire de l’Union de la gauche affaiblirait l’Etat fort, améliorerait le
rapport de force en faveur de la classe ouvrière et créerait, ce qui est
décisif, des conditions plus favorables à l’intervention directe des masses sur
la scène politique ». Oublié l’impulsif trotskien « élections piège à cons »
dans la foulée de la grève générale perdue ».
Comme je
l’ai souligné dans l’introduction de ce texte, les chefs gauchistes ne peuvent
justifier leur collaborationnisme. Ils blablatent sur ce qui validerait leur
totale compromission « la tactique de débordement », et nous
intéressent moins que Coleman pour déshabiller leur politique bourgeoise ;
c’est du lourd :
« Relions
à présent plus à fond l’argumentaire moyen du gauchisme souteneur de la gauche
bourgeoise pour que « cette force se gonfle d’espoir », six ans après la gueule
de bois post 68 (les gras sont de la rédaction de l’éphémère quotidien
trotskien). Vous découvrirez ainsi les secrets de la maïeutique trotskiste,
j’allais dire du jargon politique invraisemblable.
« … Pour déjouer les embûches et les trucages,
il faut donc que pas une voix ne manque
à Mitterrand dimanche. D’abord , parce que son élection ouvrirait la voie à
des victoires de tout autre ampleur, si nous savons élargir la brêche (sic !)
sans attendre, sans faire confiance aux promesses, en comptant sur nous-mêmes. Il sera possible d’en finir avec ce régime
ébranlé que nous supportons depuis trop longtemps.
Et cette victoire ne serait pas due
à l’éloquence de Mitterrand mais au vigoureux coup d’épaule donné il y a six
ans tout juste par dix millions de grévistes. Le régime a chancelé, essayé de se rattraper, il
peut maintenant s’abattre, mais la poussée qui le renverse vient de loin, les
présidentielles ne sont que l’occasion.
Ensuite, parce que l’élection de
Mitterrand ouvrirait la voie à d’importantes conquêtes sociales. Par (pas) celles annoncées par le
programme commun encore réduites et rognées en cous de campagne. Mais les 1500
F minimum, les 35 heures, l’échelle mobile, « oubliées » à Grenoble et bien
d’autres. Rappelons nous comment en 36, dans la foulée d’une victoire
électorale, les travailleurs se sont engouffrés pour arracher satisfaction sans
laisser de répit aux patrons.
Enfin, parce qu’une victoire électorale de ce type, avec la majorité
absolue, malgré les ficelles électorales conçues pour la bourgeoisie, donnerait
confiance en elle-même à la première France, la France prolétaire, la France
populaire, la France d’en bas (sic langage électoral typique des staliniens
franchouillards et de leur barde Ferrat). Et si elle pend confiance en
elle-même, si elle se gonfle d’espoir, cette France là peut aller bien au-delà des
horizons étriqués du programme commun, elle peut bousculer les obstacles,
briser les digues, faire éclater les chaînes du capital.
Il serait alors possible de tendre la main aux prolétaires portugais
par-dessus la tête de Franco, d’en finir avec trente cinq ans de franquisme, de
marcher vers une Europe des travailleurs »…
KRIVINE N’EST PAS SCHEIDEMANN
Le Coleman d’aujourd’hui pourra sans doute rire
lui-même de ce raccourci et le trouver exagéré. Bien qu’il ne soit pas faux
pour l’époque. Hé hé, pour beaucoup d’entre nous, militants maximalistes mal
débarbouillés politiquement, existait le fantasme des gauchistes devenant
ministres et assumant la répression des grèves. Vers la fin des années 1970
j’avais d’ailleurs présenté en réunion de section de RI à Paris un faux numéro
de « Révolution Internationale », avec pour Une : « Le
ministre de l’Intérieur Krivine fait tirer sur les ouvriers en grève ».
Fantasme quand tu nous tiens. L’histoire ne se répète jamais trois fois. Pour
équivaloir à la social-démocratie traître, il aurait fallu que le trotskysme
soit une réelle opposition au stalinisme, or il n’en a été que le
« soutien critique » et n’a jamais pu se réclamer d’une influence
dans la classe ouvrière comparable à la social-démocratie allemande à son
zénith marxiste. Les « renégats » social-démocrates avaient été le réel
produit d’un mouvement ouvrier ascendant, et leur « félonie »
apparaît nettement par leur passage au service du camp ennemi dans la guerre
patriotique. On ne naît pas traître, on le devient. Les groupes néo-stalinistes
divers par contre ne sont pas des produits de la classe ouvrière, mais des
globules blancs issus de la crise du stalinisme. Ils ne sont pas des traîtres,
même s’ils se comportent comme des traîtres en permanence. Ils sont dans le
camp bourgeois dominant. Ils peuvent s’exprimer dans les médias, organiser leurs
manifestations et planifier leurs grèves sans être fichus immédiatement en
prison ; c’est tellement évident que la fable de l’amnistie sociale, comme
on le verra en bout de course, sert à faire semblant de les criminaliser comme « subversifs ».
Avec son schématisme erratique, Coleman ne peut
tolérer qu’on accuse le trotskysme d’être passé à l’ennemi (cas flagrant des partis socialistes peau de lapin en
période de guerre), exceptées les branches dudit courant ayant adhéré à
l’idéologie de la « libération nationale » en 1944, car, les pères de
sa branche indélébile du cœur « l’arlétienne LO » ont été contre.
Pour une exception sectaire peu coûteuse (vu leur nombre infinitésimal pour
reprendre une catégorisation très bourgeoise représentative à la manière de
Coleman), qui au demeurant était prête tout de même à soutenir les « chars
russes », Coleman demeure une propagateur du trotskysme pur génétique. Il
est évident – non parce que c’est désormais un septuagénaire – que Krivine ne
sera jamais ni Lénine ni Djerzinski, ni Béria. Le louche Lambert est canné et Arlette la khmer trotskienne est rayée des chansons d'Alain Souchon. Les vieux machins du spectacle gauchiste organisé disparaissent peu à peu du paysage odieuvisuel comme leur confrère comique et nul Marchais.Tout simplement enfin parce que
le trotskisme est une idéologie morte, comme, et encore, le blanquisme ou
l’anarchisme. Ce ne sont plus des idéologies pour s’emparer du pouvoir, mais
des variantes de l’idéologie dominante pour préserver le pouvoir classique en
place dans un chantage permanent à la garantie d’encadrer « les masses en
colère »,néanmoins à condition de disposer d’un strapontin oppositionnel
rémunéré. Tout enseignant trotskien rêvera toujours avec son facteur épinglé de
« prise du pouvoir » ; il peut rêver longtemps ! Cependant,
la dénonciation correcte du collaborationnisme gauchiste au quotidien par les
micro-groupes ou cercles maximalistes, si elle dénonce leur possible tentative
de confisquer la révolution (au cas où elle se produirait), n’en fait pas
automatiquement les futurs porteurs d’une autre contre-révolution. Pour la
plupart les gauchistes ont vieilli et certains ont fini comme pauvres zéros
sans retraite après avoir joué aux « permanents » assurés que la révolution
imminente leur garantirait leurs vieux jours voire une gloire rétroactive
d’apparatchiks avec menton blanchi sous le harnais. La figure du traître (et ou
collaborateur du jeu politique officiel) affichée par le gauchisme décati peut
malheureusement servir à masquer de futurs vrais traîtres dans les rangs du
prolétariat et des révolutionnaires.
Coleman a recours aux
vieilles ficelles de renard trotskien, et tente de personnaliser le débat en me
faisant passer pour un crétin. Dans mes « trotskiens » je n’attaquais
pas spécialement la personne des Krivine et Laguillier, mais je me permettais
d’user d’une saine dérision vis-à-vis de leurs prétentions politiques, apprise
chez JP Hébert et les Situs. Quant à mon utilisation des « saloperies des
plumitifs bourgeois » concernant les pratiques et fonds secrets des LO,
LCR et tutti quanti, non seulement je n’en ai pas honte mais j’ai utilisé
celles dont je savais qu’elles existaient, par le bouche à oreille des
militants eux-mêmes (financement des lambertistes par l’acteur M.Piccoli,
financement de la LCR par Régis Debray et certaines officines « démocrates
populaires », etc.). Les bourgeois ne mentent pas toujours et sont plus
forts justement dans la surinformation et l’interprétation ! Et certains
bourgeois disent parfois des choses vraies. Et la vérité m’importe plus que le
costume qu’elle peut être obligée de porter. Et je ne me sens même pas
solidaire des gauchistes face à leurs fascistes.
De nos jours même pas besoin
de soupçonner ces cliques politiques « 100% à gauche » d’être
financée par autre chose que les dons militants. La suite de l’histoire du
trotskysme en France m’a donné raison puisqu’ils ont été financés par millions
pour leurs successives et conviviales participations à la lutte bourgeoise
contre l’abstentionnisme prolétarien et le vote de protestation lepénien. Ils
pleurnichent chaque fois qu’ils perdent tout ou partie de la manne électorale étatique
pour participation complice à la réforme promise pour la prochaine fois du
gangstérisme démagogique élitaire. Ennemis du système les clans
gauchistes ? Vous rigolez ! Vous en connaissez beaucoup vous des
ennemis qui se financent mutuellement ?
La complicité politique du
gauchisme à l’ordre bourgeois dit démocratique n’est pas équivalent à un
massacre des ouvriers, à un massacre de leur volonté d’unité et d’extension
oui. Leur fausse radicalité est du même type que la participation directe à un
gouvernement bourgeois. Coleman et Cie cessez de prendre les prolétaires pour
des cons ! Leurs actes de sabotage des grèves se trouvent dénoncés dans
des centaines d’articles de la presse maximaliste et persistent dans la mémoire
de tout ouvrier intelligent. J’ai moi-même, sur le terrain et dans mes
interventions, assez bien démonté la comédie de leurs coordinations syndicales et
leurs soutiens divers à toute une série de dictatures tiers-mondistes, comme je
me suis moqué tout au long de mon livre sur leurs pleurnicheries concernant la
fin de l’URSS. Révélatrices de leur projet néo-stalinien, vétuste et obsolète.
Quant au fait que le milieu
révolutionnaire soit touché lui aussi par les scissions et les exclusions comme
les groupes politiques gauchistes « parce qu’ils ont été trop durs »,
cela ne vous rappelle-t-il pas l’interdit stalinien du groupe monolithique de
la prof Arthaud ? Depuis 40 ans, LO refuse de parler dans ses publications
des divergences ou oppositions dans le « camp des révolutionnaires »…
pour ne pas embêter les travailleurs. La pensée navrante made in LO considère
aussi, comme la démocratie bourgeoise, qu’on ne peut s’adresser et considérer
comme tel un groupe que s’il est nombreux ! C’est beau la démocratie du
nombre comme une merde séchée au soleil. La formation politique de secte
stalinienne à LO a laissé des marques indélébiles dans l’enfance abusée
(politiquement) de Coleman.
L’argument pourri qui
décrète que les petits groupes « ne jouent plus pratiquement aucun rôle
dans la réalité » est l’argument de toujours du stalinisme et de la
démocratie installée pour justifier sa domination éternelle. Sans doute, tant
qu’ils sont « petits » ou réduits à quelques unités, voire étouffés
dans des mécanismes sectaires, ces groupuscules n’inquiètent pas le pouvoir.
Qu’il dit ! Mais, alors pourquoi le pouvoir les piste-t-il d’aussi près
jusque dans leur vie familiale depuis des décennies ? (j’en sais quelque
chose au vu de mon archivage chez les ex-RG). Parce qu’en période d’intense
bouleversement social ces groupes ne deviennent pas simplement
« grands » mais « influents », et que les bourgeois
enfilent en vitesse un bleu de chauffe comme en Espagne en 1937.
COLEMAN N’EST PAS LE PAPE ET
BESANCENOT AIMAIT HESSEL
Le pape était un anar
confirmé et s’est révoqué lui-même, cruelle époque des nouveautés
incandescentes et indécentes. Les merveilleux jeunes tunisiens dansent le
Harlem shake à la barbe des islamistes. Hollande chute toujours dans les
sondages et essaie de décongeler la tête de morue congelée de Poutine, mais qui
s’en soucie ? L’UMP n’existe plus que comme droite plus rien et Sarkozy
comme bon à rien. L’assassin Pistorius a succédé au pervers DSK à la une du
fait divers mondial récurrent. Les syndicalistes d’Etat opposent toujours des
solutions coopératives nationales ringardes aux fermetures intempestives
d’usines. Et, par défaut d’un Poutou mièvre et d’un Mélenchon peu présentable,
Besancenot est de retour, sponsorisé par des médias qui se sentent floués par
la masse des vieux machins cumulards qui font fuir le grand écran à cristaux
livides. Le gauchisme est ressorti du grenier poussiéreux d’une idéologie
dominante impuissante à se renouveler. Alors que la crise sociale est
manifeste, que partout des ouvriers licenciés sont encore parqués dans leur
usine à l’abandon par les professionnels du syndicalisme étatique et gauchiste,
que le chômage bondit en France comme en Italie et en Espagne, que se posent
plus que jamais des QUESTIONS DE CLASSE PRIORITAIRES. Voici in vivo que le
travail de sabotage de la véritable lutte de classe se met en place avec la
complicité de Besancenot de ses amis et des anarchistes. Bien que ridiculisé
pour avoir tenté de présenter une candidate voilée, le NPA reprend les mêmes
méthodes de DIVISION de la classe ouvrière.
Il y a trois ou quatre jours, toute la presse écrite webérisée nous apprend que
« Besancenot a été emmené par la police ». Stupeur. Pourquoi ?
Il manifestait le brave pour la régularisation de « tous » les
sans-papiers ! Pas mal comme foutage de gueule et pour crucifier le « socialiste
de droite Valls » qui veut les régenter au cas par cas ! L’opposition
de l’extrême gauche officielle ne met pas en cause l’Etat bourgeois géré par la
gauche caviar mais lui demande de mieux réglementer l’exploitation des
sans-papiers. Non pas que je ne compatisse pas aux misérables queues de
travailleurs sans papiers aux portails des préfecture, mais le sujet en pleine
envolée du chômage pour les autochtones n’est certainement pas la priorité pour
favoriser l’unité des prolétaires jetés à la rue. On assiste à la même dérive
que dans les années 1970 où le gauchisme focalisait sur la lutte des
travailleurs « immigrés » meilleure façon de tenir la dragée haute au
parti stalinien et à son « produisons français » mais lutte
parcellaire tout aussi étrange (vécue comme extérieure) et excluante pour l’ensemble
de la classe qui ne peut se battre réellement que pour ses « intérêts
généraux ». Certes l’immigré et le sans-papiers symbolisent la situation
précaire généralisée de tout ouvrier ou chômeur local, mais la lutte
particulariste et spectacularisée par l’agitation gauchiste ne débouche que sur
des questions juridiques. Personne n'a le droit d'empêcher les luttes parcellaires, elles ont leurs professionnels comme les syndicalistes ont leurs grèves hypercorporatives dont on se contrefiche, mais ces manifestations organisées en général par la petite bourgeoisie nul ne peut non plus vous ordonner d'y participer, et encore moins à considérer qu'elles seraient révolutionnaires.
Le gauchisme et ses activistes ne sont jamais présents dans les cas concrets pour défendre les victimes. Est-ce que Besancenot va exprimer à la télé son soutien à la jeune prostituée africaine défenestrée par un drogué français à Boulogne sur mer, gravement handicapée et dont la police a eu pour premier souci de vérifier qu’elle est bien sans papiers et… expulsable ?
Le gauchisme et ses activistes ne sont jamais présents dans les cas concrets pour défendre les victimes. Est-ce que Besancenot va exprimer à la télé son soutien à la jeune prostituée africaine défenestrée par un drogué français à Boulogne sur mer, gravement handicapée et dont la police a eu pour premier souci de vérifier qu’elle est bien sans papiers et… expulsable ?
Au lieu de défendre la
nécessité d’AG interentreprises et de s’en prendre aux incessantes et
croissantes attaques gouvernementales contre l’ensemble, à commencer par les
prolétaires majoritaires nationaux, le gauchisme en instrumentalisant la partie
la plus vulnérable du prolétariat universel, comme les bonzes syndicalistes
lorsqu’ils utilisent la grève contre la grève, apparaissent « subversifs »…
aux seuls magistrats infantiles. En affirmant cela, Coleman et ses amis vont
sans nul doute me proclamer l’ami des « identitaires », mais alors
pourquoi est-ce que cet avis, pas le mien personnel, ne passe-t-il pas à la
télé ?
Le jour même de son
arrestation ou le lendemain, le petit Besancenot est invité au Grand journal de
Canal + le seul que les banlieues regardent parce que c’est marrant, on mélange
pipole et politique, scandale et miss météo érotique. Besancenot intronisé et
souriant dénonce « le racisme en France ». Il est consulté avec
prévenance. Mieux, on passe un clip de feu Hessel qui définissait qu’il n’y a
qu’un révolutionnaire en France, pas Mélenchon (beurk) mais… Besancenot. Il en
est gêné le pitre. Il salue à son tour « l’indigné » et sa fable
patriotique mondialeuse. Le vieux diplomate finaud et as de la rouerie
politique (il était aussi membre du parti bourgeois au pouvoir) avait été
sponsorisé mondialement par la bourgeoisie pour une lamentable brochure de 13
pages complètement inconsistante, face à laquelle Gandhi aurait pu apparaître
comme un marxiste confirmé. Le diplomate retraité n’avait pas jugé bon de « s’indigner »
pourtant durant la guerre d’Algérie. Son statut de fonctionnaire d’Etat en eût
pâti.
Que Besancenot le « terrible
révolutionnaire » aux côtés des sans-papiers, venu défier gentiment devant
le Parlement avec une poignée de congénères, ait la primeur d’une des
principales émissions de propagande bourgeoise modernisée et pipolisée en France,
çà ne te pose pas de questions Coleman sur l’appartenance (ou participation ou utilisation
par) à l’idéologie bourgeoise de « l’ouvrier » Besancenot ?
Pourquoi fait-il partie aussi ingénument du « spectacle » ?
Pourquoi a-t-il escamoté un sujet récent brûlant, par exemple la répression par
les CRS « 100% aux ordres de la gauche au pouvoir » dans certain
département éloigné de la métropole !
Mais, partie notoire de la
même propagande pour retaper ou rendre présentable les faux oppositionnels
syndicaux, il faut relever enfin le vacarme autour de l’amnistie sociale.
AMNISTIE SOCIALE : LA
CRIMINALISATION DES VALETS
Dans l'hémicycle, le débat avait
débuté puis buté. Des quatre heures de discussion, le texte ressortira
largement amputé. Le périmètre (sic) a été resserré et ne concernera que les
mouvements sociaux au sein des entreprises
et pour le logement. L'amnistie ne
touchera pas les actions dans l'éducation, la santé, en faveur des
sans-papiers, contre les recherches scientifiques, ainsi que les fauchages
d'OGM, si le texte reste en l'état après passage à l'Assemblée nationale. Par
ailleurs, elle ne concernera que les peines de prison allant jusqu'à cinq ans,
contre dix ans dans la version initiale. Une victoire au goût amer pour les
valets du Front de gauche. Ni le bruit de la rue ni les « bruissements »
de la chambre haute n'ont pu obtenir mieux.
Ainsi l’inévitable casse éventuelle
dans les usines fermées, mais pas le meurtre médico-légal en entreprise comme
en Suisse ou aux Etats-Unis, pourra être (éventuellement mais pas sûr) amnistiée.
Les secteurs non concernés par l’amnistie sont des secteurs extra-entreprise, c'est-à-dire
politiques. Coup double, derrière la criminalisation des actions politiques des
gauchistes et identiques apparentés sur des sujets qui ne mettent nullement en
cause l’Etat bourgeois, se profile la réelle criminalisation des véritables ripostes
de classe, la répression autorisée démocratiquement des manifestations sociales
de rue non autorisées, émeutes ou occupations de lieux publics pour que la
classe ouvrière puisse enfin débattre contre un système autiste. Bourgeois les
gauchistes, non pire, valets des bourgeois.
[1]
Malgré le sabotage (téléguidé ?) et le vol financier par l’imprimerie
France Quercy à Cahors, c’ est mon livre le plus salué sur le web cependant et
le plus écoulé en librairie, dont je peux me vanter qu’il donne des muscles
politiques à tous ceux et celles qui craignaient avant de critiquer les
« vertueuses » camarillas trotskystes dites « antistaliniennes
de la première heure ».
[2]
Non, Jan Waclav Makhaïski in « Le socialisme des intellectuels »,
préfacé par Alexandre Skirda (ed Mac Chaleil), ouvrage du plus haut intérêt que
je conseille à ceux qui veulent approfondir leur compréhension du « marxisme
établi ».
[3] Aperçu de la trajectoire de Coleman par Guy Fargette :
« Y. Coleman a eu sa période "établi",
en travaillant quelques années dans le personnel au sol d’Air France. Et... il
a été lié au syndicat CFDT ! Il dira, à la manière de Lutte Ouvrière,
qu’il ne s’agissait que d’utiliser des commodités pratiques sans cautionner la
bureaucratie, etc. Mais ce genre de radicalisme "vertueux" présente
presque toujours de telles contradictions dérisoires. En quoi serait-ce moins
“compromettant” que d’accepter de jeter quelques bouteilles à la mer dans des
publications point trop marquées politiquement ? (Voir NPNF n° 6-7,
entretiens avec M. Tardieu, pour cette activité à Air France).Comme tant
de polémiques bizarres, celle-ci renseigne davantage sur son auteur que sur sa
cible. De toute façon, la polémique sur les “idées” est là parfaitement
secondaire : Le ton et la manière d’Y. C. font partie d’un arsenal
caractéristique qui affectionne un procédé consistant à lancer des attaques de
la plus parfaite mauvaise foi, et avec un aplomb sans faille. Il s’agit de
semer la zizanie dans un regroupement qui n’est pas structuré selon un principe
foncièrement militaire (le bolchevisme est avant tout un immense effort de
militarisation du mouvement ouvrier par un corps de révolutionnaires
professionnels autoproclamés). Le but de telles polémiques est en général de
“recruter” quelques individualités dans la confusion qui s’ensuit : il ne
s’agit pas de discuter, mais d’évangéliser. Le reproche plus ou moins latent
dans le procès intenté à Lieux communs est d’être condamné à rejoindre
l’extrême-droite à moins d’abjurer leurs “erreurs“ supposées. On tient là
quelque chose de fondamental dans la bien-pensance contemporaine, où
stalino-gauchistes et gauche caviar se partagent le travail : le but n’est
pas de décrire honnêtement des positions, mais d’adopter un ton “performatif”
(comme on dit en grammaire). Dans cette posture magico-sacerdotale, il
suffirait de déclarer certaines cibles comme étant d’extrême-droite pour qu’elles
le deviennent. C’est tout l’artifice de cette technique, dont il ne faut pas
sous-estimer l’efficience toute “bolchevique”, et qui présente un net
“perfectionnement” des plus antiques méthodes de calomnies. Que Y. C. agisse aujourd’hui encore, 30 ans
après sa période militante, avec une telle intention ou non, est
indifférent : le plus probable est qu’il ne peut ni ne sait définir
d’autre rapport “politique”... La cuisine organisationnelle des
stalino-gauchistes des années 1970 leur a permis de contribuer, à leur très
modeste échelle, au sabotage des mouvements sociaux issus de 1968, même si ces
groupuscules ne furent pas les acteurs principaux de ce naufrage, la gauche
officielle ayant été bien plus efficace qu’eux pour instrumentaliser les
défauts internes de ces mouvements. Très peu de “stalino-gauchistes” ont réussi
à s’extraire de cette sclérose, même s’ils n’osent plus, en général, utiliser
leurs ficelles de façon aussi grossière, surtout quand ils ont maintenu une
continuité d’activité au fil des ans : il leur a fallu s’adapter à un
public restreint mais de plus en plus méfiant. Y. C. est visiblement incapable
de percevoir à quel point sa très longue période d’hibernation politique l’a
figé à un stade caricatural et tout indique que, plus le temps passe, plus il
souhaite se fortifier dans une pose de repli, celle du chasseur le plus
vigilant de toutes les “extrêmes-droites”, vraies ou supposées (en esquivant
les principales aujourd’hui, qui sont de tonalité musulmanes). L’escamotage du
bilan historique du “communisme” est sa boussole secrète.(…) Y. Coleman
s’empare de quelques lignes anodines dans une présentation de brochure au fond
strictement descriptive pour faire tonner la grosse artillerie idéologique. Cet
accès de mauvaise humeur, très “commissaire politique”, va bien au-delà d’une
simple friction de sensibilités. Un tel éclairage permet de mettre en
perspective les idéologies qui ne cessent de stériliser le domaine de
l’expression publique en France et dans toute l’Europe car Y. Coleman s’avère
d’un schématisme erratique extrêmement révélateur. Il affirme le fonds de ses
positions avec une franchise que ses collègues savent en général éviter. Il
s’inscrit dans un héritage stalino-gauchiste dont il ne parvient pas à
s’extraire, alors que les gens de Lieux communs y sont étrangers. »
Paris, le 20 août 2011 (Texte extrait du bulletin de G. Fargette, "Le
crépuscule du XXe siècle", n°23 - 24, novembre 2011).
[4]
Tous les anars ne sont pas forcément
tombés dans le piège de l’antifascisme officiel pour gogos, comme le couple de
Vostanie (dont c’est le fonds de commerce malgré un référencement aux textes
des gauches communistes), ainsi dans « La semaine du boulonnais »,
les anarcho-communistes de la Mouette enragée ne sont pas loin de se rapprocher
d’une vision marxiste contre les campagnes idéologiques bourgeoises, dans la
partie commentaire, extrait : « Misère de lʼanti-fascisme.Il
nʼest pas dans notre intention de nier la résurgence dʼune extrême-droite dans
de nombreux pays européens ni de sous-estimer le danger et le piège quʼelle
représente pour les exploités à mesure que la crise sʼaggrave. Il nous importe
plutôt de comprendre dans le jeu politicien actuel en rapport à lʼactivité du
capital, quels intérêts parfois divergents elle peut être conduite à servir.
Dans le cas présent, nous assistons tout bonnement à lʼ instrumentalisation par
la gauche locale et ses satellites dʼun soit disant danger, pire semble-t-il à
leurs yeux, que ce quʼendurent au quotidien les travailleurs et les chômeurs
soumis à la politique de leurs amis du gouvernement. Là est la manoeuvre de la
social-démocratie, usée jusquʼà la trame depuis Mitterrand. Rappelons une fois
encore que, jamais, la social-démocratie nʼa constitué un rempart devant la
montée du fascisme, bien au contraire ! Cʼest sur le cadavre de la révolution
allemande, écrasée avec la collaboration des sociaux-démocrates de lʼépoque,
que les nazis accéderont à la tête de lʼ Etat ». Pourtant leur site,
décevant, est à la traîne de toutes les campagnes du gauchisme officiel, sur
l’écologie, l’aéroport de Bretagne, les promenades syndicales.
pour moi: l'Europe marchera pas;tant,qu'il ni a pas;armonie des salaires et protections.
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