La « bouffe préchiée » du capitalisme
"Le bétail est un mal nécessaire. Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme" Lavoisier
Etrange révélation du XXIème siècle, la faim dans le
monde se voit subitement rattrapée par, non la malbouffe, mais la bouffe
empoisonnée par le profit capitaliste ! On savait depuis le XXème siècle
que le capitalisme laissait crever des millions d’humains, en particulier en
Afrique, on savait qu’au Moyen âge le peuple se méfiait des viandes
« hâchées » , qu’une des causes majeures des révolutions
« primaires » avait été la faim ou la peur de la faim, on savait
depuis le XIXème siècle que les populations paupérisées vivaient sous le règne
de la malbouffe, et que contrairement à l’imagerie populiste ce ne sont pas les
riches qui «étaient destinés à rester « gros » mais les pauvres au
devenir obèses dans une nouvelle société dite de consommation, engraissant la
misère avec de la nourriture de merde à défaut d’y mettre fin.
La malbouffe moderne n’est qu’une surconsommation
compensatoire organisée pour entraîner la malnutrition
et le profit. La malbouffe est une alimentation qui est saturée de mauvaises
graisses, trop sucrée ou trop pauvre en nutriments
pour répondre aux besoins physiologiques. Elle est la bouffe récréative des
« fast-food » pour laisser croire aux pauvres et au prolétariat qu’on
ne meurt plus de faim en régime capitaliste. Une aile du capitalisme, la petite
bourgeoisie écologiste, s’est emparée il y a trois ou quatre décennies de la
critique du « productivisme » pour faire croire à une réforme du
capitalisme décadent.
Les deux mamelles du capitalisme décadent sont
incontestablement la démocratie, supercherie de l’élite bourgeoise, et
l’écologie, idéologie qui a pour fonction de faire croire qu’une autre société,
par exemple communiste, est impossible dans la mesure où la « révolution
bio » permettrait à l’humanité de ne pas crever à force de bouffer du
fumier. Malheureusement pour les idéologues de ces deux mamelles pendouillantes
et puantes, ce ne sont plus les classes inférieures et le prolétariat universel
qui risquent d’en crever mais aussi les puissants dans leurs bunkers et leurs chasses
gardées.
Manger sain dans le capitalisme ou bouffer toujours de la vache enragée?
L’argument pour justifier le « souci des
autorités » pour assurer la nourriture à la population mondiale est
classiquement malthusien et cache comme le disait le regretté Alfred Sauvy la
volonté d’éviter tout « partage » des richesses de l’humanité.
Prévisonnistes, anthropologues et sondologues nous assurent que vu la
croissance exponentielle de la population mondiale il faut d’urgence bricoler
des OGM et envisager pour les décennies à venir de nourrir l’espèce humaine
avec des confitures d’insectes et produire de la bouffe en gélatine de merde.
Depuis presque un demi-siècle les scandales alimentaires se sont succédés.
Des
« bobos », régulièrement encensés comme
« pionniers » ont longtemps dénoncé à la marge l’épandage de
pesticides, la malnutrition des animaux d’élevage, les pollutions aux PCB, aux
dioxines, à l’amiante, etc. Mais, à l’époque, il n’était pas encore
récupérables par les puissants. Ils ont été parfaitement récupérés depuis par
ces derniers puisqu’ils en sont devenus les complices. Les « pauvres
historiques » et les « prolétaires consommateurs » auraient donc
été depuis toujours de pauvres ignorants consentant à ingurgiter n’importe quoi
par défaut ou soumission. Faux, toutes les révolutions populaires ou
prolétariennes ont toujours dénoncé la malbouffe et protesté contre le
« pain noir ». Tous les écrits de Marx et Engels sont parsemés de
cette prise de conscience. Engels écrivit que : « Trafiquer la terre
– la terre qui est la condition première de notre existence – a été le premier
pas vers notre propre transformation en objet de trafic ». Dans
« Misère de la philosophie », Marx écrivait que : « (…)
l’application moderne de la chimie vient à chaque instant changer la nature du
terrain, et que les connaissances géologiques commencent précisément de nos
jours à renverser toute l’ancienne estimation de la fertilité relative (…) La
fertilité n’est pas une qualité aussi naturelle qu’on pourrait bien le
croire : elle se rattache intimement aux apports sociaux actuels »[1]
Un Bové, vedette éphémère de cette mode dénonça la
course aux profits mais pour seulement la ralentir. “Le marché existe, il n’est
pas question de le nier, répétait le gaucho moustachu du Larzac. Mais face au
marché, il faut des règles.” La solution s’impose alors d’elle-même : “Il faut
véritablement un contre-pouvoir et des règles autonomes auxquelles se plierait
obligatoirement le marché.” Ne comprenant nullement que l’Etat et les
institutions comme l’OMC, le FMI ou la Banque mondiale sont des instruments au
service de la classe dominante mondiale, José Bové ne rêvait que de devenir député.
Maladie de la vache folle, fromages à la
listeria, lait ou poulet à la dioxine, huile frelatée… L’utilisation massive
d’antibiotiques dans les élevages a créé des souches de bactéries résistantes à
la plupart des traitements. Et c’est pourquoi votre fille est muette et malade.
Et ce sont presque toujours les classes
prolétaires qui avaient été les plus touchées. « En 1981, 60 Millions de
consommateurs dans son hors-série Manger sain, croyait pouvoir rappeler que 1200
personnes en Espagne étaient mortes de l’ingestion d’une huile de colza
frelatée bon
marché, foudroyées par un additif chimique (l’aniline). Ah bon c'est de qui ce gros gros mensonge?
Les intoxications alimentaires en Espagne, une longue histoire opaque
Dans la presse espagnole, l'affaire des "lasagnes au cheval"
a fait remonter un petit historique des dernières contaminations alimentaires :
dernier cas majeur, la peste porcine. En juin 2001, un cheptel d'animaux fut
infecté. 100.000 bêtes furent sacrifiées au titre du principe de précaution. La
Catalogne avait été la région la plus affectée. Deux années auparavant, en
1999, le scandale du poulet à la dioxine avait aussi touché l'Espagne. La plus
sombre affaire de produits alimentaires toxiques pour la santé humaine remonte
à l'année 1981 en Espagne : de l'huile de colza frelatée avait provoqué
rapidement la mort d'un enfant de 8 ans originaire d'une ville de la région
madrilène. 4.537 personnes perdirent la vie au total. À l'époque, l'origine du
scandale sanitaire avait été localisée... en France.
Il y a trente ans, l'affaire de l'huile espagnole
frelatée avait commencé par une maladie
mystérieuse. Quelques années plus tard, le bilan s'établissait à plus d'un
millier de morts et à plus de 25 000 personnes gravement atteintes, dont un
grand nombre furent handicapées à vie. Ce fut l'intoxication alimentaire la
plus grave de l'histoire du monde moderne. Le début de l'épidémie a
officiellement été fixé au 1er mai 1981 : ce jour-là, un garçon de 8 ans, Jaime
Vaquero García, tombe brusquement malade avant de décéder dans les bras de sa
mère alors qu'elle l'emmène au centre hospitalier La Paz, à Madrid
La thèse d'un empoisonnement par de l'huile
alimentaire était en apparence convaincante. Afin de protéger l'industrie
oléicole nationale, le gouvernement espagnol tentait d'empêcher les
importations d'huile de colza, une graisse beaucoup moins chère, dont l'usage
se répandait très rapidement dans la Communauté européenne (dans laquelle
l'Espagne n'entrera qu'en 1986). Les importations d'huile de colza n'étaient
autorisées que pour un usage industriel ; à cet effet, l'huile était d'abord
rendue impropre à la consommation par adjonction d'aniline. De petits
entrepreneurs débrouillards importaient cette huile malgré tout. Les plus
scrupuleux d'entre eux en retiraient l'aniline avant de la commercialiser ; les
autres ne prenaient même pas cette peine. La maladie fut donc attribuée à un
empoisonnement à l'aniline. La population l'appela bientôt familièrement "la colza". Plusieurs producteurs
d'huile furent arrêtés. Trois semaines après l'annonce officielle à la
télévision, le ministère de la Santé lance une opération de troc : les familles
peuvent rapporter leur huile censément frelatée, en échange de quoi elles se
voient remettre de l'huile d'olive pure. Ce programme d'échange arrivait un peu
tard et fut géré en dépit du bon sens : personne ne nota qui échangeait quoi,
ni - et c'était pourtant essentiel - si l'huile rapportée provenait de familles
atteintes ou non par la maladie. Comme on leur garantissait de l'huile d'olive
pure en échange, beaucoup de gens rapportèrent tout ce qui leur tombait sous la
main, y compris de « l'huile de moteur ». Et la croyance s’installa
que des margoulins avaient écoulé de l’huile de moteur… Après avoir interrogé
des vendeurs sur les marchés, des chauffeurs routiers et environ quatre à cinq
mille familles touchées par la maladie, un groupe de scientifiques conclut,
sans aucun doute possible, que la cause de l'empoisonnement provenait non pas
de l’huile de moteur mais de tomates traitées aux pesticides. Les produits
organophosphatés étaient en effet susceptibles de déclencher l'ensemble des
symptômes observés par les médecins. Le Dr Muro et son équipe établirent que
les tomates provenaient de la région d'Almería, à l'extrême sud-est de
l'Espagne. Autrefois désertique, la région était impropre à l'agriculture
jusqu'à ce que la découverte de nappes d'eau souterraines, dans les années 70,
contribue à en faire un haut lieu de la production intensive. Fruits et légumes
y sont désormais portés à maturité de manière accélérée sous d'immenses serres
de plastique. Certains producteurs obtiennent jusqu'à trois ou quatre récoltes
par an. Ce boom agricole n'a été rendu possible que par l'application de
copieuses quantités de produits chimiques : nutriments, engrais et pesticides.
On ne saura peut-être jamais ce qui s'est réellement passé, mais il est
probable qu'un agriculteur a épandu de manière trop abondante les produits ou
récolté ses légumes trop rapidement après la dernière application de produit.
Les deux possibilités n'auraient rien d'étonnant : certains exploitants étaient
illettrés et avaient peut-être du mal à lire les instructions figurant sur les
bidons de pesticides. Le Dr Muro avait recueilli de nombreux soutiens, mais, la
version officielle étant de plus en plus enracinée dans la population, il fut
marginalisé en tant que seule voix dissidente. En 1985, il mourut subitement. Le
Dr Muro et son équipe avaient réalisé l'étude épidémiologique de terrain
aussitôt après le déclenchement de la maladie. Pourtant, en 1992, l'OMS n'en
avait que pour l'étude officielle, qu'elle qualifiait d'"étude épidémiologique complète et fouillée, soumise à une
appréciation critique indépendante". Il est néanmoins extrêmement
difficile de juger de l'exactitude et de la validité de l'étude officielle. Le
FIS - l'organisme public espagnol chargé d'étudier le syndrome de l'huile
toxique - refusait de divulguer les détails des recherches effectuées sur le
terrain. La thèse de l'empoisonnement à l'huile n'est étayée par aucun résultat
de laboratoire. Depuis le début de l'épidémie, en 1981, les huiles suspectes
ont été analysées dans des grands laboratoires du monde entier. Aucun produit
chimique ou agent contaminant susceptible d'expliquer les symptômes observés chez
les afectados n'a jamais été
trouvé. L'aniline - qui fut rendue responsable de l'épidémie - n'est mortelle
qu'à des doses infiniment plus importantes que celles trouvées dans les
échantillons d'huile et, de toute façon, les symptômes d'empoisonnement à l'aniline
sont très différents de ceux qui ont été relevés chez les victimes. Les tests
de laboratoire ont prouvé que l'huile de colza dénaturée n'était pas nocive
pour les animaux. "L'huile a eu
au contraire un effet très bénéfique chez tous les animaux testés,
rapporte un chercheur. Leur fourrure
est devenue plus brillante et ils ont pris du poids. La vérité a été
délibérément étouffée par l’Etat espagnol. Pour des raisons aussi bien
politiques qu'industrielles, la bourgeoisie avait tout intérêt à cacher la
vérité. Reconnaître que tous ces décès étaient dus aux pesticides contenus dans
les tomates aurait eu des effets incalculables sur l'ensemble des exportations
espagnoles - sans compter les conséquences désastreuses pour l'autre grande
source de devises de l'Espagne, l'industrie touristique, en expansion
constante. En revanche, dire que l'épidémie avait été causée par de l'huile de
colza vendue à bas prix sur les marchés à une clientèle modeste ne pouvait pas
avoir d'incidence sur le tourisme. De façon honteuse, l'OMS continue de faire
référence à l'épidémie espagnole en tant que "syndrome de l'huile toxique". Chaque jour dans le
monde, on enseigne à des étudiants que la catastrophe a été provoquée par de
l'huile alimentaire[2]. Malgré
cela, le mensonge, complaisamment relayé par les médias, se perpétue dans le
monde entier. L'hebdomadaire Der
Spiegel divulguait récemment une note interne du gouvernement allemand.
Selon ce document, l'analyse de produits alimentaires importés montre que
certains fruits et légumes provenant d'Espagne contiennent encore des doses
dangereuses de pesticides. Certains poivrons seraient "hautement contaminés" et les résidus de produits
chimiques ont "atteint des
niveaux que nous ne pouvons plus tolérer". Mais c'est la dernière
ligne de cette note qui est la plus éloquente : "En aucun cas, cette
information ne doit être portée à la connaissance du public."
L’huile de moteur a bien été utilisée ultérieurement
mais en provenance de Russie.
C’est le Canard enchaîné qui avait révélé le
scandale en mai 2011. Fin février, 2 800 tonnes d’huile de tournesol
ukrainienne sont débarquées sur le port de Sète. La marchandise, achetée par la
société Saipol (qui est propriétaire du groupe Lesieur et numéro un français de
la transformation des oléagineux), vient approvisionner les usines de grands
groupes de l’agroalimentaire. Le géant Unilever, par exemple, en obtient 1 500
tonnes. Jusque-là rien d’anormal. Sauf qu’un mois plus tard, selon le journal
satirique, un industriel d’Europe du Nord informe Saipol « après analyse
que quelque chose cloche dans l’huile de tournesol ukrainienne » :
elle contient de l’huile minérale dérivée d’hydrocarbures en principe destinée
à alimenter le moteur des voitures. Sur les 2 800 tonnes arrivées dans
l’Hérault, 19 tonnes n’auraient donc rien à voir avec de l’huile alimentaire.
La France n’était pas la seule touchée. La cargaison ukrainienne en tout a
arrosé une quinzaine de pays européens pour un total de 40 000 tonnes d’huile
frelatée.
En 1999, on avait découvert des dioxines dans des
farines destinées à l’alimentation de poulets d’élevages industriels en
Belgique…
SAUVETAGE PAR LA REFORME BIO ?
Pour étouffer le scandale de l’impéritie
capitaliste, la bourgeoisie se mit à puiser abondamment dans la théorie écologiste.
Le bio, non pas la destruction de l’Etat capitaliste criminel, fût présenté
comme le label nec plus ultra, la seule alternative à l’usage massif de
produits chimiques. Problème : le bio était encore réservé à une élite,
parce qu’élaboré en infime quantité et plus cher que les produits de
consommation courante. Une inégalité flagrante et trop visible dans le partage
inégalitaire des produits de la terre, qui faisait désordre. L’élite
moralisante a alors multiplié l’exigence de la réforme écologique « pour assainir
l’alimentation pour tous ». La presse mondiale fît ses choux gras de
dossiers accusateurs. La réforme bio était une demande. Cette demande a créé de
l’offre. L’industrie agro-alimentaire a flairé le filon. Pas un commerce sans
sa gamme bio. Les marques de distributeurs se sont lancés dans l’aventure, y
compris les discounters, faisant baisser les prix. La « démocratisation du
bio » a commencé.
LA FAUTE AUX OISEAUX ?
A-t-on déjà oublié la psychose de la vache
folle dans les années 1990 qui avait conduit
à l’interdiction d’utiliser les farines
animales, quand, en 2013 l’Europe bio vient d’autoriser à nouveau l’utilisation
de ces farines animales pour l’ élevage des poissons pour parer au
scandale de la substitution de la viande de bœuf camouflée en cheval ? A-t-on
oublié la psychose de la grippe aviaire en 2004 ? Le virus H5N1 n’était-il
pas censé se propager à la vitesse du vol des pigeons ? Début 2013, la FAO
sonne pourtant à nouveau l’alarme.
Le monde risque une répétition des flambées de grippe aviaire apparues en 2006 si la surveillance et le contrôle de cette maladie ne sont pas renforcés au niveau mondial, a averti l'organisation des Nations unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO), basée à Rome. "La poursuite de la crise économique internationale signifie qu'il y a moins d'argent disponible pour la prévention de la grippe aviaire de type H5N1 ou d'autres menaces d'origine animale", s'inquiète Juan Lubroth, vétérinaire en chef de la FAO, dans un communiqué. "Selon la FAO, une stricte vigilance s'impose en permanence, car de larges réservoirs du virus H5N1 sont encore présents dans certains pays d'Asie et du Moyen-Orient, où la maladie est devenue endémique. En l'absence de contrôles adéquats, le virus pourrait se propager facilement au niveau mondial, comme cela s'était produit lors du pic des flambées en 2006. A l'époque, 63 pays avaient été touchés. Entre 2003 et 2011, la maladie a entraîné la mort ou contraint à l'abattage de plus de 400 millions de poulets et canards d'élevage et provoqué des pertes économiques évaluées à 20 milliards de dollars. A l'instar de plusieurs autres maladies animales, H5N1 peut également être transmis à l'homme. Entre 2003 et 2011, ce virus a infecté plus de 500 personnes et en a tué plus de 300, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Mozzarella à la dioxine en 2008...
Sites,
forums, blogs accueillent des réactions de consommateurs en colère d’être pris
« pour des poubelles d’aliments toxiques ». Fin avril en Italie 2008,
les carabiniers ont arrêté 25 personnes soupçonnées d’avoir mis sur le marché,
sous l’appellation d’« huile d’olive extra vierge », de l’huile
végétale frelatée au bêta-carotène (soupçonné d’être cancérigène). L’affaire
suivait celles de la mozzarella à la dioxine et des 70 millions de litres de
vin contaminé aux acides. Trois affaires pour lesquelles la Commission
européenne s’est montrée plus que prudente afin « de ne pas aggraver l’impact
économique ».
Nouvelle alerte dans le scandale de la viande de
cheval en 2013. Le groupe suisse Nestlé, numéro un mondial de
l'agro-alimentaire, a annoncé mardi qu'il retirait des plats cuisinés de la
vente en France, ainsi qu'au Portugal, dans lesquels des traces de cheval
auraient été trouvées. Lundi, déjà, deux autres plats avaient été suspendus en
Espagne et en Italie, pour les même raisons. "Nos tests ont découvert des
traces d'ADN de cheval dans deux produits à base de boeuf fournis par H.J
Schypke", une société allemande sous-traitante de JBS Toledo NV, annonce
Nestlé dans un communiqué.
En France, c'est un plat de lasagnes congelées
destiné à la restauration, vendu sous la marque Nestlé Professional, qui est en
cause. Par ailleurs, le groupe a décidé de retirer "immédiatement" de
la vente en Espagne et en Italie des raviolis et des tortellinis vendus sous
l'appellation Buitoni Beef Ravioli et Beef Tortellini. "Nous allons les
remplacer par des produits dont les tests ADN ont confirmé qu'ils contenaient
100% de boeuf", ajoute le communiqué. La proportion de viande de cheval
dans ces produits était supérieure à 1%, précise le communiqué.
Au
Royaume-Uni, cantines et hôpitaux touchés. C'est dans le pays que le
scandale a été révélé. Il n'y concerne plus seulement les supermarchés :
vendredi, les Britanniques ont appris que des steaks hachés contenant de la
viande de cheval avaient été fournis à des hôpitaux en Irlande du nord. Des
plats contenant du cheval ont été vendus dans des pubs et des hôtels, et des
traces de viande de cheval ont été retrouvées dans des cantines scolaires.
Les
nouveaux pays touchés. La liste s'est allongée vendredi : au total, 13
pays d'Europe sont touchés. En Autriche,
les autorités ont découvert des traces de cheval dans des tortellini qui
n'auraient dû contenir que du bœuf. En Norvège,
c'est un groupe de grande distribution qui a annoncé avoir retrouvé de la
viande de cheval dans des lasagnes vendues dans ses magasins. Une enquête a été
ouverte au Danemark sur un
abattoir fournissant des fabricants de pizza. Aux Pays-Bas, une perquisition a été menée dans une usine qui
mélangeait viande de cheval et de bœuf et la revendait sous l'appellation
"pur bœuf". Et en Bulgarie,
les autorités ont retiré provisoirement de la vente plus de 80 kilos de
lasagnes en vente dans une chaîne de grande distribution car le produit est
susceptible de contenir de la viande de cheval non-déclarée.
PRESERVER L’EMPLOI…
Psychose de la lasagne. L’ « opinion »
est appelée à la rescousse contre les affres du chômage technique. La classe
ouvrière, elle aussi, est immédiatement associée à l’opération de « salubrité
publique » contre la fraude des exploiteurs et magouilleurs. Un organe de
presse a le culot d’écrire, concernant la société Spanghero : « Si le
combat des salariés de Castelnaudary a trouvé très vite un écho national, leur
entreprise n'est pas la seule à connaître des difficultés suite au scandale de
la viande de cheval. Dans les faits, c'est tout le secteur qui pâtit de la
défiance des consommateurs envers les plats cuisinés. Depuis la découverte de
viande de cheval dans des lasagnes au bœuf, il y a dix jours, les ventes de
plats surgelés dans les grandes surfaces ont chuté, parfois de 5 % » (Le
Figaro). Sous-entendu, les salariés – qui étaient complices (alors qu’à la
chaîne on ne leur demande pas leur avis) – sont prêts à produire… français de
souche agricole !
Les syndicats étatiques ne sont pas en reste et
témoignent de « l’ampleur des
dégâts salariaux » : "On est en flux tendu (…), donc s'il n'y a
plus de commandes, il n'y a plus d'argent qui rentre", s'alarme Christian
Delépine, délégué CGT chez Fraisnor, interrogé par Europe 1. "On ne peut
pas tenir 15 jours sans produire."
Ah ! produire, toujours produire pour la
bataille de la production de merde alimentaire !
Un
secteur qui emploie 50.000 personnes. Ce délégué syndical appelle donc
les salariés à manifester mercredi matin, pour obtenir du gouvernement
"une aide pour pouvoir passer le cap". L'effondrement du secteur
pourrait en effet coûter cher à l'économie : avec 1,55 million de tonnes de
viande consommées chaque année, l'industrie franchouillarde de la
transformation du bœuf emploie 50.000 personnes et dégage 830 millions d'euros
de chiffre d'affaires.
Les
lâches complices se débinent. Le spécialiste du surgelé Picard assure qu’il avait
banni la société audoise de ses fournisseurs en viande. Picard était mêlé pourtant crânement à
l’affaire de la viande de cheval et se précipite pour retirer de la
vente certains de ses produits, dont deux lots de lasagnes bolognaise qui
contenait de la viande de cheval. Ce n’était
aux dires du PDG qu’une activité récente et annexe. "En amont des
conclusions de l'enquête des services vétérinaires, nous avions d'ores et déjà
décidé d'arrêter cette activité de négoce car elle ne représente que 2% du
chiffre d'affaires", a annoncé le président de Spanghero dans un
communiqué. Cette activité de négoce de viande avait été lancée il y a un an environ.
Trois ou quatre salariés s'y consacraient. La société se concentrera donc sur
ses autres activités, à savoir la viande à la découpe, les plats cuisinés et la
saucisserie. Et ne redemandera pas l'agrément dont elle est provisoirement
privée. Objectif : redonner confiance.
On se pâme.
Comme le fameux nuage de Tchernobyl qui s’était
arrêté élégamment aux douanes françaises, si des chevaux malades ont été
consommés en France, le risque pour la santé "est mineur"a assuré le
ministre Stéphane Le Foll (la vache !), en marge de
l'inauguration du Salon de l'Agriculture à Paris pour éteindre l’incendie (de
quoi ?) avant qu’il se propage. Samedi, son ministère de l’Agriculture a
en effet annoncé que trois des six carcasses de cheval envoyées du Royaume-Uni
vers la France et qui contenaient des traces de phénylbutazone ont été écoulées
sur le marché de la viande et sont "probablement" entrées dans la
chaîne alimentaire.
C’est
quoi la phénylbutazone ? C’est un anti-douleur fréquemment prescrit pour
les chevaux mais proscrit dans l'alimentation humaine. Dès qu’elles ont pris
conscience du problème, les autorités sanitaires britanniques avaient lancé une
alerte. Trop tard toutefois pour les trois premières carcasses, entrées dans
l'Hexagone le mois précédent. "Le signalement des autorités britanniques
est intervenu alors que les trois carcasses de janvier avaient été
transformées", a confirmé un porte-parole du ministère.
Aux Etats-Unis, une ONG a révélait que 30%
du poisson consommé n'appartient pas à l'espèce que les clients croyaient
acheter. Un mérou à la place d'une perche du Nil, du tilapia au
lieu de rouget... aux Etats-Unis, si vous achetez du poisson, attention à ce
qui arrive vraiment dans votre assiette. Des tests ADN. L'ONG Oceana a procédé à des test ADN sur des
poissons dans près de 700 points de vente à travers tout le pays. Résultat :
l'escroquerie est générale. Par exemple, dans 87% des cas, le poisson vendu
comme du rouget est en fait du tilapia, ou n'importe quel autre poisson à chair
blanche. Les auteurs de l'étude s'inquiètent non seulement du mauvais
étiquetage des poissons mais aussi de leur origine. "84% du thon blanc
testé était en fait de l'escolar, un poisson qui peut causer de graves troubles
digestifs si on en mange plus de 50 grammes", s'inquiètait Beth Lowell,
l'une des auteurs de l'étude.
Imposer une traçabilité, combat moderne
D'après l'ONG, 18% des poissons vendus dans les
magasins traditionnels sont mal étiquetés. Et la part monte même à 78% pour
ceux consommés dans les restaurants de sushis. Et les consommateurs sont
impuissants. Les Etats-Unis importent 90% du poisson qu'ils consomment.
Souvent, les poissonniers ne voient même pas les produits entiers et les contrôles
sont rarissimes. Oceana ne voit qu'un moyen de régler le problème : imposer une
traçabilité totale, du bateau à l'assiette. Mais pas du profit au supermarché !
La France n'est pas totalement à l'abri d'une telle fraude. En 2011, une
enquête avait permis de repérer 100 tonnes de poissons commercialisés avec de
fausses informations ou des erreurs d'étiquetage. Selon la DGCCRF, ce type
d'escroquerie est marginal en France grâce au système de traçabilité imposé par
l'Union européenne. Au début de la chaîne, les pêcheurs apposent
obligatoirement une étiquette mentionnant le nom du poisson, le lieu de pêche
et le mode de production. Plus tard, des tests sont effectués pour vérifier que
le produit mis sur le marché est bien conforme à l'étiquette d'origine. Après
le scandale de la viande de cheval utilisée dans des plats à base de boeuf, les
autorités sanitaires ont décidé de renforcer leurs contrôles aussi sur la
filière poisson.
UNE SEULE SOLUTION : LA VIANDE FRANCAISE
Carrefour et Intermarché ainsi que Findus se sont
engagés à n'utiliser que de la viande française. L'INFO. Alors que s'est ouvert samedi
matin, le salon de l'Agriculture, le scandale du cheval était au centre des
interrogations. Lors de sa visite, François Hollande a affirmé qu'il exigerait
"un étiquetage obligatoire" sur les viandes insérées dans les plats
cuisinés. Dans le même temps, plusieurs marques se sont engagées à n'utiliser
que de la viande française dans leurs plats préparés. Et pour la première fois,
du cheval a été découvert dans des lasagnes italiennes. Du 100% français. Les géants de la distribution Carrefour et
Intermarché ainsi que Findus se sont engagés à n'utiliser que de la viande
française dans les plats préparés de leurs marques vendus en France, a annoncé
samedi le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll.
Carrefour
: Dans un communiqué, le groupe a précisé que son engagement, qui a été
signé samedi lors de la visite de François Hollande au salon, concernait
également la viande de porc et se ferait via une étiquetage spécifique sur les
produits. Pour les plats préparés frais, cette mesure sera appliquée "dès
le mois de mars", a précisé le groupe. Pour les surgelés, la mise en
oeuvre prendra effet "dans six mois", soit le "délai
d'approvisionnement et de fabrication nécessaire pour que les viandes bovines
et porcines contenues dans ces produits soient remplacées par de la viande
exclusivement d'origine France", a indiqué Carrefour.
Intermarché : Son concurrent a de son
côté annoncé le lancement à compter du mois de mars d'un étiquetage "Jean
Rozé, Boeuf 100% français" sur ses plats cuisinés "pour rassurer les
clients". Le Groupement des Mousquetaires a précisé, dans un communiqué
diffusé vendredi, que la viande bovine qu'il utilise provient de ses abattoirs
de la Société Vitréenne d'Abattage (SVA Jean Rozé), implantée en France, qui
travaille avec 17.000 éleveurs français.
Findus, qui le premier aurait dévoilé que certains de ses
plats contenaient du cheval, avait annoncé cette décision dès jeudi pour
application à partir de fin mars. Findus fait aussitôt appel à la traçabilité
et à la fiabilité nationale. "Personne chez Findus n'a pensé une minute
qu'une coopérative du Sud-Ouest de la France, de renom, pouvait faire appel à
des traders qui faisaient circuler de la viande dans l'ensemble de l'Europe ».
Les coopératives françaises, qui sont l’idéal du communisme pour tout
anarchiste plan-plan et béat, ont longtemps sponsorisé une agriculture et un
élevage des plus crades d’Europe ; il suffit d’avoir visité certaines
étables des années 1960 à aujourd’hui. On peut trouver mieux comme référence
clean et bio.
• Le
scandale s'exporte en Italie. De la viande de cheval a été trouvée pour
la première fois dans une confection de lasagnes à la bolognaise en Italie,
fabriquée par l'entreprise Primia, dans la région de Bologne, a annoncé samedi
l'agence Ansa. Il s'agit du premier test positif en Italie. Le produit a été
retiré de la vente, tandis que "six tonnes de viande hachée et 2.400
confections de "lasagnes à la bolognaise" ont été mises sous séquestre,
a précisé l'agence italienne. Ces produits étaient fabriqués à San Giovanni in
Persiceto, dans la région de Bologne, dont les lasagnes sont une des
spécialités culinaires. Va-t-on aller là-bas vers une production et distribution
strictement italienne ?
REFLEXION
GENERALE EURISTIQUE
Que conclure
de cette impéritie renouvelée de la gestion des ressources de l’humanité par
les dominants accrocs du fric et du foutage de gueule généralisé ?
Compatir ? Se joindre à cette masse de pleureuses hypocrites ? J’ai
envie de reprendre simplement cette réflexion de bon sens d’un camarade de
classe, ouvrier éboueur, à l’époque des attentats de New York, face à la menace du gaz sarin ou
des bombes déposées dans les poubelles : à ma question conforme à la
psychose ambiante « tu ne crains pas qu’une des poubelles explose ? »,
il m’avait repondu en haussant les épaules : « « bah, on va continuer à faire
notre boulot, et si on saute tant pis ! ». L’ouvrier qui bosse dans
une usine d’armement sait qu’il participe à la production d’engins de mort,
mais il sait aussi que s’il émet une objection c’est la porte et la
clochardisation qui s’ensuit. L’ouvrier de Herta, de Spanghero ou de telle
autre industrie alimentaire est obligé de maquiller, d’adoucir de vieux quartiers de
viande pour les rendre « présentables », et alors ? Si l’on suit la
faconde de nos donneurs d’ordre bio, l’ouvrier est le premier criminel. Or, la
classe ouvrière comme classe encore atomisée n’a aucune voix au chapitre et n’est
pas responsable de la merde qu’on lui fait produire. A cette objection près qu’il
y a des limites de conscience, le cheminot qui conduisait les enfants juifs dans
les trains à destination d’Auschwitz aurait été impardonnable « s’il avait
su », de ne pas refuser de conduire la locomotive. Beaucoup d’ouvriers
auront été complices hélas de complicités « industrielles » par
lâcheté, mais cela ne culpabilise pas l’ensemble. Concernant le scandale
alimentaire, il faut y voir avant tout une perversion des rapports sociaux où
la tâche infinitésimale, « parcellaire » comme disait Marx, ne permet
pas une révolte collective au quotidien. Ce scandale au demeurant ne fait que
masquer par son utilisation intensive tout azimut démocratique le véritable
vrai scandale : la prolongation du capitalisme.
Quant à
la merde qui nous est servie dans l’assiette, il faut relativiser aussi les
moralisations esthético-alimentaires. L’espèce humaine a toujours peu ou prou
recyclé la merde et toujours eu besoin des microbes pour vivre. Faut-il
rappeler les mille utilisations des bouses de vache en Inde ? L'espèce humaine s'est-elle contentée de cueillir les produits sans pesticides à même les arbres comme la pomme de ce pauvre Adam? Ou son évolution s'est-elle manifestée par un perpétuel recyclage de divers "déchets"?
Prenez le
fumier.
Le fumier est une matière organique ancestrale issue
des déjections (excréments et urine) d'animaux mélangées à
de la litière (paille, fougère, etc.) qui, après transformation (compostage),
est utilisée comme fertilisant en agriculture. Convenablement employés, les fumiers contribuent à maintenir la fertilité et à enrichir la terre par l'apport de matières organiques et de nutriments, et notamment d'azote. Il a
toujours existé plusieurs sortes de fumiers (naturels contrairement aux fumiers
de capitalistes). Les espèces (insectes, champignons) se nourrissant et transformant le fumier sont dites fimicoles ou coprophages.
La majorité des engrais animaux se trouve dans les matières fécales des mammifères herbivores et des volailles ou dans des matériaux végétaux (souvent de la paille) utilisés comme litière pour les animaux et qui sont alors très mélangés à leurs matières fécales
et à leurs urines.
Les fumiers
de cheval (crottin riche en cellulose1) ou d'ovins sont des
« fumiers chauds » plutôt adaptés aux terres argileuses. On les étale
et on attend, on dit qu'ils « chauffent le sol » ou qu'ils
constituent des « couches chaudes ». Les fumiers de porc et de bovins (lisier et bouses riches en azote) sont des
« fumiers froids » adaptés aux sols siliceux et calcaires. Ils se
dégradent lentement (25 % en année 1 et 50 % en année 2 puis effet
résiduel long pendant plusieurs années). Les apports doivent se faire en
automne-hiver pour le printemps suivant.
Les fientes
et les fumiers de volailles sont d'excellents fertilisants à action rapide. Ils peuvent être mis en
même temps que les semis ou plantations. Leur faible quantité nécessaire
(3 tonnes/ha suffisent) permet d'éviter une surconcentration de matière
organique problématique. En effet, toutes les matières organiques en
dégradation ont des effets plus ou moins allélopathiques qui se traduisent par des effets anti-germination (principalement) et /ou
des inhibitions de croissance. Le fumier
est utilisé depuis des siècles comme produit fertilisant dans l'agriculture, du
fait de sa richesse en azote et autres nutriments facilitant la croissance des
végétaux.
Le fumier liquide (produit par les porcs) est
souvent directement injecté sous le sol afin de réduire les odeurs nuisibles.
Le fumier provenant des cochons et des bovins est épandu sur les champs à
l'aide d'un épandeur. À cause du niveau relativement faible de protéines
contenues dans les plantes mangées par les herbivores (le crottin d'éléphant
est presque inodore), l'odeur du fumier bovin est plus douce que celle du
fumier produit par les carnivores. Dans les régions agricoles, de par la
quantité de fumier utilisée dans les champs, les odeurs peuvent ne pas être
acceptées par certaines personnes et a contrario, en laisser d'autres
indifférentes.
Prenez les produits chimiques.
Fine fleur du capitalisme flamboyant du XIXème
siècle, qui, excepté les herbivores primaires, songerait à remettre en cause
les apports fondamentaux à une hygiène et à une conservation dans la durée de
la chimie pour la consommation de masses d’humains ? Qui peut croire au
retour de la production artisanale des péquenots d’antan pour des milliards d’êtres
humains, excepté Claude Bitot ?
Prenez la viande.
Excepté quelques hurluberlus mystiques et des
intellectuels végétariens salonards, qui peut penser qu’on pourrait se passer
de viande à l’époque moderne pour pouvoir tenir le coup au travail dans le
rythme effréné de la vie moderne ? Pourquoi la consommation de viande
explose-t-elle au Brésil et en Chine ?[3]
Pourtant la logique d’austérité du capitalisme, dans la même optique que la
suppression de la retraite, trouve des idéologues anti-consommationniste qui se
fichent de la santé des prolétaires. Le crétin Mark Sutton, auteur d'un rapport
pour le Programme des Nations unies pour l’environnement, prône une diminution
drastique de notre consommation. : « Les hommes produisent et
utilisent trop d’engrais à travers le monde. Pire, ces engrais sont tous
destinés à des cultures, dont 80% finissent dans les auges du bétail et des
élevages qui nourrissent les hommes. Pour Mark Sutton, auteur d’un rapport sur
les nutriments pour le compte du Programme des Nations unies pour l’environnement
(PNUE), les hommes mangent trop de viande. Et si les consommateurs des pays
riches réduisaient leur consommation de bidoche de 50%, cela soulagerait les
sols, le climat et les corps ». Le souci d’une chaîne alimentaire
contrôlée, vaccinée et sans microbes pour satisfaire le con/sommateur atteint
des sommets de bêtises avec la prétention d’entretenir et d’abattre dignement
les animaux. Le débat fait rage concernant l’exécution des bêtes, les étourdir
avant de les égorger est le suc du débat avec les pratiques religieuses juive
et musulmane, alors que ce ne sont que sordides intérêts de boutiques
concurrentes[4].
Que l’utilisation intensive d’azote et de
phosphate à travers le monde provoque des pollutions de l’air et un
réchauffement climatique est bien le genre de questionnement de la noblesse d’Etat
du capitalisme décadent. Cette catégorie de robe vertueuse se fiche des fraudes
de la « chaîne alimentaire » comme de la faim dans le tiers-monde
(pardon le sud). On se soucie des dommages pour la planète mais pas de l’exploitation
des êtres humains. Quelles sont les priorités ?
A penser en termes de croissance, démographique y
compris, les idéologues complices veulent faire croire à l’éternité du capitalisme.
Ce serait chic de manger moins de viande, et ce n'est qu'un début d’apologie de
la famine pour les millions de démunis, même si effectivement c'est plus sain,
mais pour demain on nous promet de nous faire manger des insectes ; la
propagande a commencé en ce sens.
VIANDE HALAL, VIANDE XENOPHOBE?
Peu avant le regain du scandale des fraudes
alimentaires de l’industrie capitaliste, un autre scandale vaut d’être analysé.
Là il ne s’agit plus du motif de « contrôle » de la traçabilité
démocratique opaque et cynique, mais de la traçabilité « religieuse ».
Si l’enjeu n’était pas encore de se foutre du prolétariat il y aurait sur ce
plan à pisser de rire.
Nous
mangeons tous halal ou cacher sans le savoir, et l'émoi suscité par cette
révélation pendant la campagne présidentielle de 2012 n'y changera rien, car
c'est toute la filière viande qui, par commodité ou simplement pour survivre,
s'est «convertie» au tout-rituel. Ce qui n'empêche pas les consommateurs
musulmans de se voir souvent proposer des produits qui n'ont d'halal que le
nom... Et de laisser leurs enfants manger des bonbons à base de gélatine de
porc.
L’industrie
halal est une des rares réussites du capitalisme en crise. Il offre aux consommateurs une quantité incroyable de
produits et propose un assortiment stupéfiant qui n’existe dans aucun pays du
Maghreb ou du Moyen-Orient.
Fethallah
Otmani, porte-parole de l’agence de
certification AVS, un organisme réputé intransigeant qui s’assure dans les
abattoirs que la viande halal est bien halal, explique: «Les entreprises se sont
rendu compte de l’impact du mot “halal”.» «Ce n’est plus que du marketing»,
s’exclame-t-il. Pour lui, «tout cela n’a rien de religieux». «Ces opérations créent une
ligne de démarcation supplémentaire avec les autres consommateurs non musulmans»,
constate-t-il. Les entreprises françaises, conscientes ou inconscientes
d’encourager un consumérisme discriminant, ont vu dans les interdits
alimentaires de la religion musulmane une splendide opportunité commerciale.
Les opérations de marketing ont récupéré les interdits confessionnels pour en
faire des arguments de vente. Les entreprises ont vite compris que la mention
halal rassurait le consommateur et provoquait l’achat. Qu’est-ce qui est halal
aujourd’hui? Apparu dans les rayons des grandes surfaces en septembre 2008 pour
le ramadan, le Cham’alal n’a eu qu’une courte existence, mais elle est
emblématique de la frénésie des acteurs de l’économie du halal. Il aurait pu
reprendre à son compte le cultissime slogan publicitaire de la marque de soda
américaine, Canada Dry, révélé dans les années quatre-vingt en France: Cofondateur
de Night Orient, «boisson festive pétillante sans alcool» lancée en novembre
2009 et produite en Belgique, à Liège, par la société Orient Drink, il confiait
au site d’information Saphirnews le 30 décembre 2010 espérer
vendre un million de bouteilles en 2012. D’après la société Orient
Drink, installée à Liège, «Night Orient est distribué dans douze pays et a été élu meilleur
produit sans alcool à Dubai par un test consommateur et sélectionné comme
meilleure [i]innovation au Salon de l’alimentation
(SIAL) de Paris 2010». Mais toute ressemblance entre une bouteille
de Night Orient et une bouteille de champagne s’arrête à la forme de la
bouteille. Le Night Orient était vendu 11,24 euros sur le site de la marque
consulté le 5 juillet 2012. La «boisson festive» fait également partie d’un
packaging très présent dans les points de vente halal ou dans les espaces halal
des grandes surfaces. Le coffret prestige Night Orient Premium & Labeyrie
réunit une bouteille de Night Orient Premium, un bloc Labeyrie halal de foie
gras de canard et sa lyre (le trancheur à foie gras), vendu 43,99 euros. Night
Orient, comme il se doit, avait un stand au Salon du mariage oriental, qui se
tient chaque année en novembre à la Grande Halle de la Villette, dans le XIXe
arrondissement à Paris, et où les exposants proposent aux futurs mariés de «se
marier comme dans un conte des Mille et Une Nuits», dromadaire et Limousine Chrysler 300
de 8,55 mètres de longueur à l’appui. «Illuminez vos fêtes sans alcool»,
proposait Night Orient à l’édition 2011 du salon dont la surface avait doublé
par rapport à l’année précédente, entre deux défilés de robes de mariage
chatoyantes au son des youyous, accompagnés de musique orientale et avec pour
voisins de stand des traiteurs halal et des organisateurs de réceptions[5].
BOURGEOIS ARRETEZ VOTRE CINEMA !
Manger bio revient beaucoup plus cher que de manger
des produits industrialisés. La priorité pour les prolétaires aujourd'hui n'est pas de bien manger mais de manger tout
court. Le fait que les prolétaires et leurs enfants mangent de plus en plus
dans les fast food vient aussi du fait que les prolétaires ont moins le temps
de manger (si tu veux bien manger 1h de pause n'est pas suffisant). Et au final
on se retrouve à manger ce type de chose par habitude et non plus par choix.
Malheureusement, la crise n’aidant pas, les entrepreneurs
de la restauration se voient de plus en plus tentés de recourir à la
technologie et à la facilité plutôt qu’au travail bien fait et des plats
« faits maisons ». Et les journalistes « fouilles merde à
scandale » de FR3 de nous présenter un filou tenancier d’un restaurant dit
« basque » achetant tout chez Metro. En arrière salle, la brigade et
son chef cuisinier ont été remplacés par 6 sri-lankais uniquement là pour vider
les poches en plastique, les boites de conserve, camoufler la supercherie en
personnalisant le plat (ajout de fromage rapé, amandes effilées…), puis
réchauffer le tout au micro-onde. Ah la belle cuisine française! Cas isolé? Que
nenni puisqu’on
retrouve le même délire gustatif dans les brasseries parisiennes,
piège à touriste, qui pratiquent grosso-modo de la même manière. Les poubelles
du soir sont là pour confirmer l’escroquerie.
Point culminant: le marché des plats à réchauffer
pour les professionnels de l’arnaque à la restauration. De
grands groupes comme Davigel
(groupe Nestlé) ou l’anglais Brake fournissent de plus en plus de plats à des
escrocs patentés.Le plus incroyable, comme on peut le voir dans le reportage,
c’est l’accord de grands chefs français pour avaliser de telles pratiques. Ainsi
on découvre en quelques dizaines de minutes, un monde ignoble, jouant avec
notre santé, mettant sur la touche toute une profession et un savoir faire culinaire,
stigmatisant à bon compte l’immigration clandestine, dans un seul et unique
but: la rentabilité!
Durant les années
2000 le groupe McDonald's a adapté sa communication aux critiques.
Après l'affaire de la maladie de la vache folle, la
multinationale met en avant le fait qu'elle se fournit auprès d'éleveurs de
l'Union Européenne pour la viande et que ses produits sont tracés. Elle communique
aussi dans ses commerces sur les calories présentes dans ses produits. La
multinationale se défend qu'une consommation modérée de ses produits ne serait
pas néfaste pour la santé et que c'est la consommation exclusive et exagérée de
hamburgers et le manque de variété qui peuvent s'avérer mauvais pour
l'organisme. Reste ensuite à se mettre d'accord sur la signification de
"modéré", car selon des diététiciens
américains (dans le film Super Size Me) ils déconseillent de faire un repas
dans un fast
food plus d'une fois par mois.
Un seul point positif dans tous ces camouflages
et bidouillages culinaires, les prolétaires laïcs comme musulmans bouffent la
même merde trafiquée. Mais pasteurisée.
Le capitalisme vous dégoûte, vous fait gerber? Allez... vous en reprendrez bien une tranche pour faire honneur au cuistot!
ANECDOTE: En général nous ne voulons voir ni les yeux ni les arêtes du poisson que nous mangeons, c'est miracle que des ouvriers producteurs nous les "transforment" en leur donnant apparence comestible (merci la classe ouvrière!). En 1965, dans le cadre du jumelage de la municipalité "socialiste" de Suresnes (à laquelle je suis toujours reconnaissant de nous avoir jumelé avec des écoliers anglais et allemand), l'ado que j'étais avait été invité avec ses congénères de collège français à visiter une usine de bonbons à Hackney, banlieue de London. La visite des ateliers de fabrication m'avait proprement écoeuré. Les ouvriers anglais nous avaient offert à tous un paquet de bonbons au chocolat. A la sortie, je me tournai vers mes camarades: "eh les mecs jamais plus de ma vie je ne mangerai de bonbons, çà pue et c'est dégueulasse leur fabrication, comment osent-ils?". Joignant le geste à la parole je vidai mon paquet sur le sol. Quelle ne fût pas ma surprise de les voir tous se jeter les uns sur les autres pour récupérer mes bonbons!
Pire je regrettais de les leur avoir donné... Comme quoi, le dégoût de la "fabrique" dévoilée s'estompe assez vite au vu de l'emballage et de la passion du sucre et du chocolat. Merde enrobée sait mentir.
ANECDOTE: En général nous ne voulons voir ni les yeux ni les arêtes du poisson que nous mangeons, c'est miracle que des ouvriers producteurs nous les "transforment" en leur donnant apparence comestible (merci la classe ouvrière!). En 1965, dans le cadre du jumelage de la municipalité "socialiste" de Suresnes (à laquelle je suis toujours reconnaissant de nous avoir jumelé avec des écoliers anglais et allemand), l'ado que j'étais avait été invité avec ses congénères de collège français à visiter une usine de bonbons à Hackney, banlieue de London. La visite des ateliers de fabrication m'avait proprement écoeuré. Les ouvriers anglais nous avaient offert à tous un paquet de bonbons au chocolat. A la sortie, je me tournai vers mes camarades: "eh les mecs jamais plus de ma vie je ne mangerai de bonbons, çà pue et c'est dégueulasse leur fabrication, comment osent-ils?". Joignant le geste à la parole je vidai mon paquet sur le sol. Quelle ne fût pas ma surprise de les voir tous se jeter les uns sur les autres pour récupérer mes bonbons!
Pire je regrettais de les leur avoir donné... Comme quoi, le dégoût de la "fabrique" dévoilée s'estompe assez vite au vu de l'emballage et de la passion du sucre et du chocolat. Merde enrobée sait mentir.
[1]
Cf. « Marx écologiste » de John Bellamy Forster (ed Amsterdam,
p.49.50, 2011).
[2]
Deux livres sont parus ces dernières années, faisant la lumière sur l'affaire.
Le premier, Detrás de la colza
[Derrière le colza], a été écrit par Granero, le bras droit du Dr Muro ; le
second, publié en France, est dû à Jacques Philipponneau : Relation de l'empoisonnement perpétré en
Espagne et camouflé sous le nom de syndrome de l'huile toxique [Encyclopédie
des nuisances, 1994].
[3] Près
de la moitié des porcs du monde – c’est-à-dire 476 millions d’individus – sont
actuellement élevés en Chine ! Ce pays produit déjà 29% de la viande
mondiale et elle en a importé 1,38 million de tonnes en 2009 pour combler les
manques. La demande mondiale de viande devrait encore augmenter de 40% d’ici à
2025.
[4] En
2012, les poules pondeuses qui vivent sur une feuille de papier A4 verront
leurs cages agrandies grâce à la directive européenne 1999/74/CE, qui date
de 1999. Treize ans pour tout mettre en place. Etrangement, le délai n’a pas suffi à certains éleveurs. Au grand
dam du CIWF, qui s’insurge contre la décision du Parlement européen de chercher
des « solutions » permettant à ces producteurs de continuer à
produire. Donc, d’assurer la présence sur le marché d’œufs et d’ovoproduits,
issus d’œufs de poules maltraitées et nourries aux antibiotiques, dans la composition d’aliments
et de plats cuisinés. Sachant que des poules moins maltraitées seraient
meilleure au palais du con/sommateur.
[5]
Extraits du livre de Michel Turin « Halal à tous les étages ».
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