(2ème épisode)
La gauche caviar et les historiens gauchistes au service de l’oubli des méfaits des staliniens
(Cf. relisez mon article sur ce blog, du 13 mai de cette année, Renault butin de guerre des staliniens, pour lequel j’ai reçu pas mal de menaces)
Etrangement coordonné médiatiquement le mercredi 14 décembre avec le procès intenté par la famille Renault à l’Etat, FR3 livra un documentaire retraçant la rivalité de deux industriels de génie, Louis Renault et André Citroën. Le documentaire fût pourtant dans l’ensemble d’une haute qualité historique, malgré de lourdes allusions ponctuelles à la persévérance de Citroën malgré ses origines juives. Louis Renault est décrit comme un patron seigneur, dur avec ses ouvriers. La première partie est toute de glorification pour l’émulation des deux génies, pour leur capacité patronale merveilleuse à faire produire par les femmes ouvrières des canons pour Verdun. Avantage Louis Renault avec les taxis de la Marne. Images saisissantes de ces milliers d’ouvriers veules qui acclament le seigneur de Billancourt et le ministre socialiste de la guerre Albert Thomas. Au salon automobile de Berlin, Citroën rapatrie tous ses commerciaux tandis que L. Renault se laisse photographier aux côtés d’Hitler. Personne ne songe à l’époque à lui reprocher d’être le meilleur commercial français. André Citroën meurt ruiné à la suite d’un complot du patronat des forges et des banquiers pourris de l’époque. Louis Renault connait ses premières aigreurs d’estomac face au front popu, plus sa femme, la belle Chrstiane, le cocufie avec le facho sentimental Drieu la Rochelle. Suit le commentaire lèche-botte du pigiste de FR3 : « elle participe déjà de la légende noire de Louis Renault. Les élites françaises sont prêtes à tout pour commercer avec l’Allemagne » (nb : Sarko est donc condamnable comme collabo ?). La voix off du pigiste reconnait que tous les industriels sont contraints par les caves du gouvernement fantoche pétainiste de collaborer industriellement. Autre commentaire bête : « Louis Renault commet une erreur qui ne lui sera pas pardonnée ( !? par qui ? par ses assassins staliniens ?) : « il s’accroche à son usine alors que ce sont les allemands et Vichy qui décident » ( !?)
Un peu de scénario à suspense ensuite : « Eté 44, l’heure des comptes a sonné… il est malade. L’enfermement aggrave son état de santé. Il meurt dans une clinique d’un hémorragie cérébrale ». Le docu s’effondre au final dans le mensonge le plus plat, en oubliant de dire que l’hémorragie a été provoquée par les coups sur la tête de ses geôliers staliniens. Le débat avec la petite fille de L.R. et des historiens de pacotille ne vaut même pas d’être relevé. On reste soft, et on reconnait qu’il n’y a pas toutes les raisons suffisantes pour accuser L.Renault.
A la veille de l’émission du documentaire, le ton n’était pas si courtois dans la presse bourgeoise. « L'attitude » de Renault pendant la guerre, les accusations de « collaboration » avec l'Allemagne nazie, sa « nationalisation-sanction » en 1945, écrivait Le Figaro, c'est un large pan de cette histoire controversée qui va s'ouvrir aujourd'hui (mercredi) devant la justice. Les héritiers de Louis Renault contestent en effet la confiscation de l'entreprise en janvier 1945, qui aboutira à sa transformation en Régie nationale. Ils veulent obtenir réparation et ont assigné l'État devant le tribunal de grande instance (TGI) de Paris. Une démarche dénoncée comme «une falsification de l'histoire de l'Occupation» et une «tentative de réhabilitation» par leurs adversaires. Les sept petits-enfants de Louis Renault, fondateur avec son frère de l'entreprise de Boulogne-Billancourt en 1898, attaquent l'ordonnance prise le 16 janvier 1945 par le gouvernement provisoire de la République française. Selon leur avocat, Me Thierry Lévy, cette «nationalisation a revêtu un caractère unique et sans précédent». «Aucune autre entreprise n'a fait l'objet d'un pareil traitement, même parmi celles dont les dirigeants ont été condamnés par la justice pour des faits de collaboration», poursuit Me Levy. Arrêté en septembre 1944, Louis Renault est mort un mois plus tard en prison. Sans avoir été jugé. Le TGI de Paris choisira de transmettre ou non la question à la Cour de cassation. Sans chiffrer son éventuel préjudice, la famille Renault dresse la liste des biens confisqués sans aucune indemnisation. Le fondateur possédait 96,8% de sa société, qui, outre «les usines dites de Billancourt et du Point-du-Jour», comprenait des terrains et bâtiments en Savoie, des «brevets, licences d'exploitation, procédés de fabrication», une succursale à Vilvorde, en Belgique, des immeubles sis aux 51 et 53 avenue des Champs-Élysées et des usines au Mans, pour ne citer que les principaux biens.
Bon c’est pas notre problème, l’Etat actuel a bien écrasé aussi le pillage et la récupération des appartements à Paris appartenant à des juifs déportés et qui ne sont jamais revenus, et jamais rendu à leurs familles au nom de la … mémoire du retour à la paix sociale ! Des millions de prolétaires ont perdu leurs maigres biens sans jamais être « remboursés » du crime impérialiste. Non, ce qui est choquant pour nous, plus que la spoliation généralisée en temps de guerre mondiale, c’est la falsification de l’histoire pour la propagande du présent.
Un certain Richard Cannavo, éditorialiste au Nouvel Obs, maquillait lui le meurtre de Louis Renault pour sponsoriser le « documentaire » de télévision. Son billet, titré « Une histoire française », déguisait ladite histoire avec une manière toute stalinienne, de concasser et absoudre les faits, que voici : « Sa vie durant, Louis Renault aura été adulé, avant de susciter la haine. Retour sur le destin tragique d’un homme qui connut gloire et fortune et mourut dans une déchéance psychologique et physique totale ».
S’il vous arrive d’être tabassé à mort, par un nazi, un flic quelconque ou un gros bras stalinien, nul doute que vous mourrez « dans une déchéance psychologique et physique totale » ! C’est bien ce qui est arrivé à Louis Renault, assassiné comme le sculpteur Aristide Mayol par les sous-hommes de main staliniens à la Libération. Le deal a toujours été masqué par les partis gaullistes (pour faire oublier leurs collègues pétainistes grillés), sans le vote concédé bien tardivement aux femmes et la concession des nationalisations « dépeçage » surtout de Renault – car la plupart des patrons enrichis durant la guerre ne furent pas inquiétés – la bourgeoisie gaulliste n’aurait pu éviter que le parti stalinien rafle la majorité des sièges au parlement. Le lâche éditorialiste du principal hebdo de la gauche bourgeoise et nationaliste juive, oppose donc le bon patron juif Citroën au méchant patron français Renault, qui tous deux se battirent vaillamment pour faire tuer le plus possible d’allemands : « 36.000 obus par jour pour Louis, 50.000 pour André. Avantage Citroën ». Dans l’accélération de la falsification, Cannavo est doublé sur sa droite par son collègue F.Caviglioli : « Louis court aussi vers son tombeau. Sous l’occupation, pour faire tourner ses usines, il fournira à l’armée allemande des véhicules de transport et de combat. Comme Berliet et Peugeot. Mais, en 1944, à l’heure des comptes, il sera le seul à être frappé. Bête noire des syndicats et de la gauche (laquelle ?) il incarnait la droite fascisante (à la place de Pétain ?). Incarcéré à Fresnes, il meurt peu après, en gardant jusqu’au bout ce silence hautain qui l’a tant fait détester ».
Sous l’avalanche des coups de ses geôliers il est pourtant remarquable, que la gueule fracassée sur le béton de la prison de Fresnes, il ait été en état de « garder jusqu’au bout ce silence hautain » qui précéda son agonie ! Les journalistes du Nouvel Obs sont aussi lâches que les plumitifs du triste et odieux « Je suis partout » !
Cannavo en rajoute une couche, page suivante, dans le genre description minable du physique, spécialité des porteplumes antisémites du maréchal : « Avec son visage rude et tendu, ses coups de gueule et ses yeux froids, Louis Renault, disons-le, a quelque chose d’effrayant ». C’est encore une fois hyper lâche et stupide. L.Renault est plus petit que le nain Hitler et il n’offre que la mine triste d’un vulgaire commercial en représentation dans une vulgaire expo de bagnoles. Renault a reçu Hitler en client, rien de plus, comme Dassault a reçu tant de dictateurs pour leur refourguer les engins de mort made in France, qui servent encore en particulier à mitrailler les manifestants arabes.
Nulle part Cannavo, qui veut ménager les abonnés du parti stalinien de Mélanchon, ne rappelle les crimes des staliniens, nombreux crimes à la dite libération pour faire oublier les leurs. Cannavo choisit, aux ordres de Jean Daniel, de maintenir l’obscurité : « Il (L.R.) meurt le 24 octobre, à 67 ans, dans des circonstances demeurées obscures (sic). Des radios révèleront une fracture de la première vertèbre cervicale, ce qui accréditerait la thèse, soutenu par sa veuve, d’une mort due à un tabassage trop poussé du vieil homme ».
Qui a tabassé à mort Louis Renault ? Pas difficile à savoir, les séides des FTP qui contrôlaient la région parisienne !
Avant même que la justice ait tranché sur la légalité de la procédure, l’oubli du comportement des staliniens s’appuie sur la question du comportement de Renault sous l'Occupation pour les journalistes surpayés comme pour les historiens rétribués pour approfondir les mensonges d’Etat. En 2010, les héritiers du constructeur avaient intenté une action en justice au Centre de la mémoire d'Oradour-sur-Glane, qui présentait une photo de Louis Renault en compagnie de Hitler et Göring au Salon de l'automobile de Berlin en 1939. La photo avait été retirée de l'exposition car il s’agissait d’un montage simpliste des staliniens pour se servir doublement du massacre perpétré en 1944 à Oradour, et justifier leur pillage de Renault, devenu bureau d’embauche prioritaire pour les familles des activistes nationalistes staliniens. Un sujet abordé avec prudence, concède le Figaro, contrairement à ses collègues gauche caviar/stalinisme pinard. Ce journal de gouvernement avance tête basse sur le sujet pour ne pas nuire à la légende officielle de la gauche collaboratrice pour la reconstruction du pays, laquelle risquerait d’être encore plus ridicule en 2012 si cet épisode venait à révéler qu’à chaque fois qu’elle a été au pouvoir, cela fut pour « faire retrousser les manches aux prolétaires », en leur désignant des boucs émissaires. Le nouveau stalinien d’estrade Mélenchon n’appuie-t-il pas sa maigre argumentation sur 36 et 45, les deux pires moments d’embrigadement de la classe ouvrière à une solution nationale avant et après guerre ? Mais bon, cela les prolétaires intelligents le savent, mais toute la presse bourgeoise du Figaro au Nouvel Obs veut surtout continuer d’enfumer les jeunes générations privées d’histoire par le roquet Sarkozy dès le lycée (ou suprême double arnaque il est interdit de critiquer Pétain, qui ne doit plus apparaitre que comme le héros de Verdun, alors que mon grand-père a fait partie de ceux qui lui ont jeté des pierres lors de sa courte visite aux tranchées…).
Pour contrer les réclamations de la famille Renault, qui exige la restitution des biens de L.Renault pillés par l’Etat stalino-gaulliste, l’Etat actuel peut compter sur les héritiers des faussaires Thorez et Frachon. La menace de rétorsion vise tout rétif à l’interprétation officielle, comme on peut le constater dans mon article du mois de mai : « Est-ce qu’un jour la France réhabilitera le fils qu’elle a renié ? Ceux qui en France croient en l’injustice infligée à Louis Renault jugent cette possibilité improbable. Or, légalement, il pourrait être prouvé que la Régie constitue un recel qui découle d’un meurtre et d’une spoliation. L’administration française ne peut accepter que cet argument remonte à la surface, car reconnaître que Louis Renault n’a pas été jugé équitablement, soulèverait le problème d’une énorme compensation pour ses héritiers. Ceux qui lèvent leur verre à la mémoire de ce grand homme à l’occasion de chacun de ses anniversaires, le 15 février, ne le font qu’avec prudence. Car il est murmuré que d’aborder publiquement un tel sujet en France, même 60 ans plus tard, pourrait provoquer des représailles. Par exemple… un contrôle fiscal ».
Au secours d’un Etat français déjà empêtré dans de colossales dettes, la CGT-métallurgie et une fédération d'anciens déportés, ainsi que la révisionniste néo-stalinienne, professeur à Paris-VII, Annie Lacroix-Riz, ressortent de la naphtaline l’hystérie post 1944 contre Louis Renault, l’arbre à came idéologique (Il s'agit d'un arbre, entrainé par des pignons, une chaîne ou une courroie crantée… conforme à la quincaillerie antifasciste éternelle). Au CNRS comme à l'École des hautes études en sciences sociales, les intellos de gouvernement marchent sur des oeufs. Henry Rousso, directeur de recherche au CNRS, reconnait que : «Renault a indéniablement fait l'objet d'un traitement particulier. C'est la seule nationalisation-sanction prononcée. Les autres répondaient à des motivations économiques ou ont donné lieu à des indemnisations». Henry Rousso rappelle «la dimension fortement symbolique de Renault», avec le Front populaire, la répression des grèves de 1938 puis l'Occupation. «Renault a travaillé pour l'économie de guerre allemande. Avec quel degré d'enthousiasme ou de contrainte? Cela reste largement à étudier», se fiche l'historien. Également directeur de recherche au CNRS, Denis Peschanski, élevé au biberon dans la secte d’Arlette Laguiller, se joint aux chœurs qui hurlent encore contre le baudet de Billancourt ; il tient en vérité à garder ses lecteurs staliniens : «Peugeot et Michelin ont, eux, noué des contacts avec les Alliés et la Résistance intérieure, ont mis en place un sabotage intelligent, des actions clandestines et ont aussi négocié secrètement le non-bombardement de leurs usines[1]. Ce que n'a absolument pas fait Renault». L’imbécile, et comment justifie-t-il que les usines Renault aient été bombardées deux fois, et quasi détruites – en passant pour la plus grande joie de la concurrence automobile US – parce qu’il fallait se coucher déjà en faveur des futurs occupants US ?
Le suc de ce maquillage du calvaire d’un patron de génie rattrapé par le capitalisme décadent en guerre, n’est-ce pas de nous refourguer le mythe blanc et pisseux des nationalisations comme charpente du socialisme… stalinien ? Pour faire suer le burnous aux ouvriers pour qu'ils "retroussent leurs manches" afin de reconstruire le pays sous la férule de l'Etat gaullo-stalinien.
[1] Menteur trotskien : C’est faux, comme le rappelle le docu de FR3, les usines Peugeot à Sochaux, Simca, etc., ont été également bombardées…
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