LES ANTI-PARTI A L’ŒUVRE (suite 2) ET MES RETROUVAILLES AVEC MARC CHIRIK
Alors que je m’approchais des grilles de l’hôpital Tenon, on me frappa sur l’épaule, gentiment. Je me retournai et resté interloqué. Le petit bonhomme trapu, à la belle tête carrée ornée d’une chevelure blanche aussi soyeuse que wagnérienne, était un clone de Marc Chirik.
- c’est pas possible !
- si Jean-Louis c’est possible, c’est bien moi. Ce n’est pas mon vrai corps recomposé, nous restons marxistes bien entendu, de boule de billard électrique et chimique nous devenons poussière. Mon ancien corps a été bien évidemment utilisé par des étudiants en médecine, et une fois qu’ils ont bien étudié tous mes viscères, tout a été incinéré au crématorium de l’hôpital. Mais mon âme est restée incombustible. Je ne sais pas pourquoi. Je suis toujours athée. Et ce qui est sans doute plus inexplicable encore c’est comment il est possible que tu vois de tes yeux terriens et empiriques mon corps qui n’est plus que virtuel.
- Probablement une hallucination de ma part, ne crois-tu pas que je devrais aller consulter à Sainte Anne ?
- Non Jean-Louis je sais que tu es sain d’esprit, mais surtout que ton blog est très fréquenté en ce moment, par des tas de gens peu recommandables certes, la police et Pierre Guillaume, des types égarés de bleds perdus en France ou dans le monde, mais surtout par nombre d’intellectuels et de has been de ce milieu maximaliste, qu’on nommait naguère ultra-gauche (mais le terme a été récupéré par la police pour qualifier les nouveaux anarchistes ploum-ploum). Et je voulais m’adresser à tous ces camarades du milieu maximaliste que j’ai aimé ou apprécié ainsi qu’à mon cher CCI.
- Comment va-tu t’y prendre mon vieil ami que je suis si heureux de retrouver, quoique je me pince un peu…
- Justement, pour que tu ne croies pas avoir été l’objet d’un mirage, je suis venu te remettre une contribution écrite, en bonne et due forme, comme celles que je réalisais naguère pour les bulletins internes que tu as si souvent tapé sur stencils. Je te salue bien.
Il m’avait laissé là en plan et avait disparu de mon champ de vision alors que j’étais en train de tourner la tête vers la porte de Montreuil. Je tenais bien en main (tremblante) quatre feuillets d’une écriture en pattes de mouche, bourrée de fautes de français et d’orthographe. Marc s’exprimait toujours aussi mal dans la langue de Racine. Je me dépêchai de rentrer dans mes pénates pour retranscrire fébrilement, mais du mieux possible avec le clavier couvert de cendres, cette étrange communication venue d’ailleurs en direction du « milieu révolutionnaire ».
QUELQUES REMARQUES A PROPOS DES RECRIMINATIONS INTERIEURES CHEZ NOS INTELLECTUELS PARASITES ET DANS LE CCI (par M.C.)
I°) De mon vivant, j’avais souvent écrit que le piétinement sur place du CCI, avec d’incessants conflits et des scissions avait une cause générale : le mouvement ouvrier international n’était pas sorti encore du stade de reflux après la chute du bloc de l’Est, l’affaiblissement général du milieu révolutionnaire du prolétariat entraînait aussi celui du CCI. Les événements subséquents à ma disparition ont apporté avec eux les effondrements redoutés et la dispersion des énergies. Mais justement il faudrait quand même finir par dédramatiser les avaries du navire d’un certain maximalisme révolutionnaire surtout animé par des intellectuels qui ne prirent jamais de grands risques et qui restèrent en décalage avec les réelles possibilités de luttes d’envergure de la classe ouvrière. Je reconnais avoir contribué à développer un certain culte de l’organisation dès avant le tournant révolutionnaire des événements, cette lubie que j’eus (comprenez moi bien j’étais sous l’influence depuis ma tendre enfance moldave de mes frères nomades bolcheviques) que nous nous devions d’avoir prête une organisation autant que possible homogène et soudée, passée à travers une sérieuse expérience de la lutte intérieure contre tous les faux derches universitaires, les aventuriers sans diplômes et les flâneurs de l’anarchisme libéral.
2°) Le CCI avait surgi comme un conglomérat de différents couples d’individus et fragments de résidus du gauchisme ultra. Cela découlait de la situation en Europe après 1968, de l’existence ou de la vie végétative de nombreux groupes, du fait d’une certaine confusion dans tous les groupes ; de l’absence d’un groupe qui aurait joui d’une autorité vis-à-vis des autres groupes, et sur lequel on pourrait s’appuyer avec complète certitude. L’hétérogénéité de la composition du CCI prédéfinissait l’inévitabilité dans l’ultérieur de la sélection et de l’épuration des rangs. Ce processus s’est cependant prolongé trop longtemps après ma disparition pour des causes dans la délibération desquelles je n’entrerai pas ici. Je dirai seulement qu’à l’égard de certains militants sincères ou plus pertinents que les OC, on n’a pas adopté une politique suffisamment conséquente, qui aurait dû intégrer des tentatives de collaboration loyale, et non les « judiciariser » comme éléments douteux aux yeux de tout le monde, et leur donner la possibilité de se corriger ou de se discréditer. Dans la plupart des cas, cela s’est terminé vulgairement par leur élimination de l’organisation. En tout cas, le temps est venu de tirer les conséquences organisationnelles nécessaires d’une expérience politique trop prolongée.
3°) On ne discute plus dans le CCI contrôlé par un clone de Rachida Dati. Toutes les discussions dans le milieu maximaliste tournent, elles, par contre maintenant autour de la « Fraction » et de « Perspective Internationaliste » (P.I.). J’ai survolé l’Appel de PI au « milieu révolutionnaire », pas très précis ni regardant sur les critères. Je crains beaucoup que l’appel au rassemblement de cette poignée d’intellectuels et de retraités du CCI n’apporte dans la chose du regroupement des énergies qu’une bonne part de scolastique.
Tous autant que nous sommes dispersés ? Est-ce que nous sommes une fraction du parti ou une fraction du communisme maximaliste? Formellement nous ne sommes pas une fraction minimaliste du parti, car nous sommes en dehors des rangs de tout parti bourgeois et il n’existe plus de parti prolétarien même dégénéré, même à redresser. D’autre part, la notion du communisme est inséparable de la notion du parti (mais c’est trop compliqué pour nos intellectuels conseilleurs des ouvriers, aussi je laisse le soin à d’autres camarades de le leur expliquer). Dans notre situation, il y a une contradiction créée non pas par les fautes de la logique formelle, mais par des contradictions historiques objectives. Cette contradiction ne peut pas durer éternellement. Elle doit se résoudre dans l’un ou l’autre sens. Il n’est pas probable que ces exercices formels avec le mot « Fraction » ou le flirt des Max et des François avec les petits rigolos de la communisation puissent approcher de la solution. Tout ce qu’il y a de fondamental dans ce qui détermine notre rapport avec le parti futur et une nouvelle organisation internationale a déjà été dit avec une détermination suffisante dans mes documents fondamentaux du CCI avant qu’il ne devienne une nouvelle secte irrespirable. Il n’y a pas de fondement pour changer ce qui a été dit et écrit par moi, parce que la situation objective, dans ses traits fondamentaux de l’opposition des classes, n’a pas changé encore ni dans l’un ni dans l’autre sens. Nous luttons comme auparavant dans le but de renverser le capitalisme et sous la responsabilité du prolétariat pas de la petite bourgeoisie ni en faisant confiance à un cartel de vieux intellectuels sur le retour.
4°) – La tentative de jouer au regroupement des révolutionnaires - en partant exclusivement ou surtout des discussions « nouvelles » des colloques de P.I. ou sur la base de « l’anthropogénèse » de M.Lavoine, avec un strapontin pour la « fraction » néo-syndicaliste du CCI plus la courroie de transmission de Smolny dite Tumultuo - ne me paraît pas juste, avant tout ne fût-ce que par ce qu’elle semble ignorer tout le passé de nos intellectuels « réservistes » et s’efforce de recommencer l’histoire du CCI depuis le commencement. Cependant une politique organisationnelle juste exige que la sélection/regroupement dans le milieu maximaliste s’opère sur la base de toute l’expérience, au plus haut degré précieuse malgré ses dimensions restreintes de tous ses anciens groupes sérieux, PCI, CCI, FOR, Battaglia et non pas seulement sur la base de prêchi-prêcha de cercles intellectuels et de leurs deux ou trois amis conseillistes, d’ailleurs dans une importante mesure, scolastique et théâtrale.
5) Le camarade œcuménique François se représentant les choses ainsi, que d’une part, il y a des « jeunes approfondisseurs » de P.I. (Sander, Rose…), et à côté d’eux les « conciliateurs » (Controverses, Tumultuo), et que c’est pourquoi il faut maintenant diriger la politique vers l’amourachement des approfondisseurs pour ensuite caresser les conciliateurs. Une situation de cette sorte, il est vrai, n’est pas rare dans les cercles d’étudiants, surtout les cénacles d’étudiants éternels, quand la présence d’un simple invité conseilliste ultra-gauche leur tient la dragée haute lors de leurs prestations de coqs en pâte. En réunion, mais en réunion seulement qui dépasse dix personnes, nos intellectuels, tardifs soixante-huitards, ont le sentiment très fort de pouvoir jouer avec le temps qu’il leur reste et de se sentir, jusqu’à la dernière minute du colloque « maître du temps révolutionnaire ». Dans cette logique de l’absence de délai, le maximalisme sénile, dans une logique sans délai pour les croulants, baigne dans l’illusion de prédire la révolution en abolissant l’absence du prolétariat ici et maintenant. D’où une frustration considérable, une intolérance à concevoir que les grèves sont voisines de zéro, que les contingences de la crise laissent encore les ouvriers de marbre, et cette impossible satisfaction immédiate de chevaucher l’histoire présente. Fraction trade-unioniste, approfondisseurs et conciliateurs n’auront fait que déambuler dans l’histoire passée, reliés pour l’essentiel non à la classe ouvrière mais à la concertation des couches intellectuelles intermédiaires, qui ne cessent de se liquéfier elles-mêmes.
Mais ce schéma général ne couvre aucunement ce qu’il reste du pauvre CCI. Les traditions et la ligne de développement du groupe Colonel Fabien/Capitaine Krespel n’ont pas le moindre rapport avec les traditions et la ligne de développement des approfondisseurs. Dans le deuxième cas, nous avons un groupe d’intellectuels petits bourgeois, de flâneurs de trottoirs idéologiques. Dans le premier cas, nous avions pour partie des intellectuels nomades qui avaient l’avantage et les défauts des amateurs révolutionnaires. Un tel ou tel autre rapport entre les deux groupes ne peut être que l’œuvre d’une combinaison personnelle, voire satanique. Ils n’ont plus aucune racine commune. C’est pourquoi il est tout à fait injuste de prendre la question de Rachida Avril comme une fonction, c'est-à-dire comme un dérivé, comme une question dépendante de la question du groupe Fabien/Krespel.
6°) Rachida Avril était primordialement sur le point de vue des deux camps, et avec cela elle s’imaginait « son » parti à la manière de Nico et de Ségo comme le suc du squelette du parti dont elle aurait été la chair. Ensuite Rachida A. a passé sur la position du « rajeunissement de l’organisation » en faisant rentrer dans cette notion le vieux contenu de la secte hiérarchisée. Elle a assimilé le point de vue chirikiste; mais seulement en paroles. Sa pensée reste également petite bourgeoise, anarchique et sans parti, dans la même mesure contre le CCI officiel que contre ses scissions malheureuses. Dans le courant de ces deux années et demie, Rachida A. n’a pas avancé d’un centimètre. En restant dans les rangs du CCI, elle demeure le signe le plus probant de sa déqualification comme organisation virile. C’est pas mieux ailleurs. Prenez le BIPR. Fondé vers 1983 par l’association fédéraliste de Battaglia comunista et de la CWO pour faire pièce au CCI international. Le « Bureau internationale pour le… » a un avantage sur le CCI antique, mais un avantage superficiel seulement – on ne change pas un Fiat qui roule contre une Alfa Roméo sans moteur – il vient de muer en plus ridicule TCI (Tendance Communiste Internationaliste). Bureau fît longtemps… bureaucrate, et « tendance » fait trotskiste ! Tout le monde se montre modeste. Question d’époque, la notion de parti est devenue incrédible partout. Que Faire comme disait mon ami Lénine ? Pensez, regardez à l’extrême gôche bobo, la tentative de faire new du NPA a lamentablement capoté dans une voile électorale ! Et le Front de gauche de Mélenchon a révélé un grossier personnage qui prétend « en avoir » et insulte aussi bien que l’ordinaire CGT de base !
Bon vent à la nouvelle TCI, mais c’est pas terrible comme bain de jouvence : on ne veut pas seulement regrouper des intellectuels de quartier mais des groupes d’usines qui n’existent plus. Un « comité de liaison » a remplacé l’ancien « bureau », mais qui va faire avaler que CCI et TCI n’ont plus de « comite central » directeur, dirigeant et réfrigérant ? Un hic, la France n’est pas représentée au « comité de liaison », l’honorable M.Olivier aurait-il lâché ses billes face à un déjà vu partitiste, aussi mal ficelé ?
Déjà après que le CCI ait chassé Olivier de ses rangs, il avait publié ses articles à lui dans sa revue en France, qu’il estimait comme sa propriété privée (les petits bourgeois anarchiques donnent une énorme importance à la question de la propriété). Car le premier trait du révolutionnaire de salon est la liaison ferme avec son organisation fédéraliste, le patriotisme de l’organisation, la sensibilité à toute flatterie littéraire.
Comment les RL, JE et Ped définissent-ils aujourd’hui la notion de fraction ? Je l’ignore et je l’avoue, je ne m’y intéresse pas trop. On peut donner une définition théorique fausse du milieu maximaliste marxiste résumée à « une hypothétique reconquête du CCI » et en même temps par tout son travail prouver sa liaison par le sang avec la classe ouvrière ; dans ce cas, on peut tranquillement et en camarades attendre la Saint Glinglin. On peut dénoncer la sectarisation du CCI et en même temps, chaque jour, tourner en rond.
7°) J’insiste depuis longtemps déjà sur ce qu’il faut séparer les organisations mortes de la préparation du futur avec l’accomplissement d’un travail déterminé et systématique. Cela est, à part pour le reste, une loi exclusive contre les amateurs, les bavards, contre les flâneurs, les parasites politiques. Certains d’entre eux sont suffisamment adroits pour ne pas se laisser attraper sur une formulation sociologique moderniste. Mais cela ne les empêchera pas, sous la couverture des meilleures formulations au cours de leurs colloques, de rire des perspectives révolutionnaires classiques.
8°) L’appel au regroupement de révolutionnaires en peau de lapin, comme il est déjà dit, n’a rien de commun avec ce que nous avions entrepris dans les années 1980 avec de véritables groupes politiques prolétariens. Quelles que soient les combinaisons comiques du questionnement (faut-il continuer ?...), les éléments intellectuels de ces cénacles sont faiblement liés par de quelconques relations amicales et une ignorance crasse des conditions actuelles de la classe ouvrière et de ses vrais problèmes ; cela n’empêche pas certains révisionnistes de première comme R.Victor de prétendre continuer à faire la leçon sur le déroulement de grèves minables à Tombouctou ou à Charleville Mézières, sûrs de jouer un rôle exagéré et de cultiver à nouveau cette atmosphère fabulatrice de veille de révolution comme dans les eighties. Il est tout à fait évident que ces cercles d’intellectuels désenchantés sont trop longtemps restés spectateurs d’un mouvement prolétarien sublimé comme s’élevant au-dessus du cauchemar bolchevique pour pouvoir ôter leur bonnet de nuit. Il m’est difficile de juger d’ici dans quelle mesure on peut corriger le malheur causé par le couple de Rachida A. et de son colonel avec le cercle des intellectuels disparus des voitures. En tout cas il faut faire tout pour aider les jeunes générations de prolétaires à se moquer de ces vieux révisionnistes qui prétendent encore enseigner une histoire passée où ils n’auront même pas été embauchés comme figurants.
La différence entre le CCI et ces cercles sans colonne vertébrale s’exprime d’une manière tranchante dans le fait qu’il n’y a pas plus de principes d’un côté comme de l’autre, ils sont tous également pour le regroupement mais autour d’eux-mêmes. Tandis que les partisans de François le belge qui ont pris ses déclarations plus ou moins au sérieux, ont depuis longtemps continué à flâner et attendent les prochaines réunions molles de PI, les militants de base du CCI, riant en catimini pour sauvegarder leur intégrité mentale, lisent clandestinement le blog de Jean-Louis en souhaitant que les chefs actuels de la secte décadente n’auront été au bout du compte que des chefs passagers et accidentels, au moment des affaires sérieuses.
9°) – Poser purement formellement la question d’ignorer notre CCI historique (devenu ésotérique) en dehors de tout le boulot théorique qu’on a bossé par le passé et indépendamment du contenu social et personnel actuel de cette secte, non seulement rend plus difficile la délimitation d’avec les éléments approfondisseurs et conciliateurs, mais crée aussi le danger d’un nouveau morcellement dans le noyau fondamental du maximalisme révolutionnaire. Je ne veux pas du tout nier d’avance et entièrement la nullité théorique et politique de ces cénacles, couples militants et CCI, qui sont liées avec la question de la défragmentation sociale où le principal accident du travail est devenu le suicide. Mais il serait criminel d’éviter de les renvoyer dos à dos en croyant les arracher à leur démarche abstraite et à leur rêve de pouvoir. Si, sous la vieillerie de la notion de « fraction » se dissimule vraiment la même chose que la secte CCI, alors elles doivent se dissoudre le plus rapidement possible. Le besoin lui-même d’organisation politique pour les masses paupérisées renaîtra certainement plus en dehors de ces vieux machins, eaux dormantes plus propres à faire pourrir la théorie qu’à l’éclosion de nénuphars. Ceux qui veulent s’obstiner sans fin dans cette culture marécageuse mènent à l’explosion de la dynamique marxiste comme méthode, du fait de leurs ridicules prétentions scolastiques.
10°) Quiconque veut en finir avec ce monde de destruction doit ignorer ou rompre avec ce milieu d’impuissants coincés sur le terrain des définitions formelles. Les carences chroniques de leurs prévisions et de leurs prédictions psychologiques, si elles devenaient publiques, compromettraient cruellement toute réelle nécessité de parti au feu de la révolution. La critique de ce milieu pseudo-maximaliste est nécessaire autant qu’elle sert l’action. Là où la discussion pour un prétendu regroupement de flâneurs de la révolution se transforme en but en soi, elle décompose toute sérieuse approche du problème. Le CCI, plus que toutes les autres minorités révolutionnaires maximalistes à la fin du XXe siècle, avait maintenu la possibilité d’éduquer ses rangs à un esprit critique et non sectaire et à engager ses membres à ne pas craindre d’embrasser les questions grandioses de la politique mondiale, mais il n’en reste rien qu’un site fade et froid comme tous les sites d’internet, cette vacuité informatique.
Il faut à tout prix se tracer la voie vers des éléments prolétariens frais pour réussir à régénérer et redonner sa place historique au mouvement maximaliste.
Aujourd’hui, le gouvernement, aux Etats-Unis aussi bien qu’en Europe, n’est pas seulement un instrument de domination, mais il est aussi un grand pourvoyeur de richesse pour la classe dominante. Là où est le pouvoir, se trouve aussi la richesse et là où est la richesse se trouve aussi le pouvoir. L’accaparement des instruments de travail et la direction suprême des affaires politiques et sociales par un petit nombre d’individus sont les conditions nécessaires de la pérennité de l’Etat. Le résultat de cette action est d’accroître la richesse et le pouvoir de la classe privilégiée aux dépens de l’immense majorité. Le prolétariat est bien entraîné dans un cercle vicieux, mais ce cercle est plus large que celui que Tolstoï a décrit : ce ne sont plus l’intimidation, la corruption, la mystification, la violence, mais la paupérisation, la spoliation incessante, la charité de l’assistanat.
L’assujettissement des prolétaires par le chantage au salaire reste le premier moyen de domination, mais la corruption relative par l’assistanat postule de plus en plus à la première place de la mystification d’un capitalisme à visage humain.
La gradation de la domination, la hiérarchie est le troisième moyen pour maintenir la masse dans la soumission. Les élus, députés, syndicalistes et contremaîtres assurent la discipline des maîtres du Capital. Le nombre de ces « intermédiaires » est devenu considérable à l’époque moderne. Ils diffusent si habilement l’esprit d’entreprise, alternant stages corporatifs et promesses économiques qu’ils finissent par donner au système une apparence d’automatisme régi par un jeu d’équilibres en vertu don ne sait quelles mystérieuses lois économiques et planétaires.
Le cercle de l’appauvrissement renferme le cercle de la violence ».
J’avais fini de taper sur mon clavier et quand je glissai le message blog sur son emplacement, je restais encore troublé. Je me dis : sacré Marc ! Même mort... quel emmerdeur tu fais !
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