Pendant la bouffonnerie de Copenhague
Le partage du gâteau impérialiste continue
Les vulgaires enchères pour le partage des champs pétrolifères irakiens
sous la pression terroriste capitaliste
A 15 H cet après-midi en France les cloches des villages vont sonner 350 fois (pendant dix minutes) pour la "justice climatique"; on ne sait pas si du haut des minarets existants les bigots islamiques vont en faire autant à voix nue. Toutefois nous sommes en demeure de vérifier la traditionnelle alliance du sabre et du goupillon. Pendant que sonnent les cloches de Copenhague à Pétaouchnok, et que des milliers de jeunes bobos jouent à l'insurrection bon teint face aux flics robocops danois, le business continue. En fin de semaine dernière, les enchères organisées par l'Irak pour la mise en exploitation de certains de ses principaux gisements pétroliers ont suscité une concurrence plus forte que prévu, permettant à Bagdad de s'assurer les services de certaines des plus grosses compagnies mondiales pour un prix modique. Les compagnies candidates ont même offert un prix inférieur à celui que le gouvernement irakien était prêt à payer. Le contraste a été particulièrement marqué avec la première série d'enchères organisée en juin, lors duquel un seul contrat avait été attribué, et seulement après que le consortium gagnant ait réduit de moitié ses prétentions pour respecter les conditions posées par le gouvernement fantoche irakien. Les consortiums qui ont emporté les contrats attribués vendredi, emmenés respectivement par Royal Dutch Shell et le chinois CNPC, devraient engranger moins de profits que le groupe conduit par BP, qui avait remporté les enchères de juin, selon les communiqués publiés vendredi par le ministère irakien du Pétrole, Hussein al Chahristani.
La séance d'enchères pour l'attribution à des compagnies étrangères de cinq champs pétroliers irakiens s’était tenue vendredi à 09H40 (06H40 GMT) à Bagdad. C'est le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki qui avait ouvert la séance au ministère du Pétrole en présence de représentants des 44 compagnies pétrolières en lice, dont les grandes majors internationales. Au total, les enchères concernent 10 champs pétroliers (cinq vendredi et cinq samedi). Le premier mis à l'encan est celui de Majnoun, dont les réserves sont estimées à 12,58 milliards de barils et qui ne produit actuellement que 45.900 b/j. C'est le consortium composé de l'Anglo-Néerlandais Shell et du Malaisien Petronas qui a remporté cette exploitation du sud de l'Irak, a annoncé ensuite le ministre irakien du Pétrole Hussein al-Chahristani. Shell (60%) et Petronas (40%) ont proposé d'être rémunérés 1,39 dollar par baril et de porter la production à 1,8 million de barils/j d'ici six ans. Shell-Petronas a battu le Français Total, associé au Chinois CNPC (43%), qui proposait d'être rémunéré 1,75 dollar par baril et de porter la production à 1,405 baril/j. Parmi les quatre autres qui doivent être attribués figurent Bagdad-Est, à la périphérie de la capitale, avec des réserves estimées à 8,1 milliards de barils, et Halfaya, dans le sud, près de la frontière avec l'Iran, avec des réserves de 4,1 milliards de barils. Le consortium conduit par le Chinois CNPC a remporté vendredi le champ pétrolier de Halfaya, dans le sud de l'Irak, dont les réserves sont estimées à 4,09 milliards de barils. Ce cartel, dont le chef de file est CNPC (50%), compte également dans ses rangs le Français Total (25%) et le Malaisien Petronas, a annoncé vendredi à Bagdad le ministre irakien du Pétrole Hussein al-Chahristani. Ils ont proposé d'être rémunérés 1,40 dollar par baril et de porter la production à 535.000 barils/j d'ici six ans, contre 3.100 b/j actuellement. Deux autres champs plus petits sont également proposés: Eastern Fields (est), avec des réserves de 0,36 milliard de barils, et Qaiyarah (nord) avec 0,80 milliard de barils. Les réserves mises en jeu s'élèvent au total à 41,2 milliards de barils et, si ces enchères sont réussies, l'Irak peut devenir d'ici six ans l'égal des grands producteurs mondiaux de brut.
Le consortium mené par le russe Lukoil a remporté l'énorme exploitation du champ pétrolifère de Qourna-ouest 2 dans le sud de l'Irak, samedi 12 décembre, dernier jour des enchères qui ont vu l'attribution de sept champs au total à plusieurs compagnies étrangères.
Le chef de file Lukoil, détenant 85% de l'exploitation, et le norvégien StatoilHydro (15%) ont proposé d'être rémunérés 1,15 dollar par baril et de produire 1,8 million de barils par jour. Qourna-ouest 2, le plus important des champs pétrolifères mis aux enchères vendredi et samedi, recèle 12,8 milliards de barils. Le cartel russo-norvégien a largement pris le pas sur le français Total, le consortium composé du Malaisien Petronas, de l'Indonésien Pertamina et du Vietnamien PetroVietnam, et sur la coalition britannique BP et le chinois CNPC.
Par ailleurs, le champ de Garraf (centre), qui recèle 863 millions de barils, a été attribué au bloc composé du Malaisien Petronas (60%) et du japonais Japex (40%) qui a proposé d'être rétribué pour ses services à 1,49 dollar par baril et de produire 230.000 barils par jour. Ils ont pris l'avantage sur la coalition composée par le turc TPAO (60%) et l'Indien ONGC (40%), l'alliance de KazMunaiGas (Kazakhstan), du Kogas (Corée du sud), de l'italien Edison et sur l'indonésien Pertamina qui se présentait seul.
Le champ pétrolier de Badra (est), dont les réserves sont estimées à 109 millions de barils, a été remporté par une coalition menée par le russe Gazprom (40%), le turc TPAO (10%), le Sud-Coréen Kogas (30%) et le Malaisien Petronas (20%).
Seule en lice, cette coalition avait proposé d'être rémunérée 6 dollars et de produire 170.000 barils par jour mais elle a finalement accepté de ne recevoir que 5,5 dollars. Le champ de Najmah (dans la province de Ninive, nord), qui recèle des réserves de 858 millions de barils, a été remporté par l'angolais Sonangol, qui a proposé d'être rémunéré 6 dollars par baril et de porter la production à 110.000 barils par jour. Cette compagnie a déjà remporté vendredi dans la même province le champ de Qaiyarah, dont les réserves sont estimées à 807 millions de barils. Elle sera rémunéré 5 dollars par baril et s'est engagée à produire 120.000 barils par jour. Avec les sept champs attribués depuis vendredi, l'Irak serait en mesure de produire 4,765 millions barils par jour supplémentaires dans les prochaines années, ce qui en ferait le principal rival de l'Arabie saoudite. Il produit actuellement 2 millions de barils par jour. En revanche, Bagdad-est, avec des réserves de 8,10 milliards de barils, et Eastern Fields (est) dont les réserves s'élèvent à 367 millions de barils, ainsi que trois petits champs regroupés sous le nom de "Middle Furat" (centre), dont les réserves totales sont 547 millions de barils, n'ont pas trouvé preneur. En ouvrant la séance vendredi, le Premier ministre Nouri al-Maliki a assuré que "les compagnies seront protégées par le gouvernement". La réunion regroupant 44 compagnies, dont les grandes majors internationales, s'était ouverte trois jours après une série d'attentats à Bagdad ayant fait 127 tués.
La motivation des compagnies a aussi été liée à des facteurs non financiers, comme l'accès aux réserves et le positionnement stratégique dans la région, ainsi qu’a tenu à le préciser lourdement un ministre quelconque.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire