"La suppression de la propriété privée... suppose, enfin, un processus universel d’appropriation qui repose nécessairement sur l’union universelle du prolétariat : elle suppose « une union obligatoirement universelle à son tour, de par le caractère du prolétariat lui-même » et une « révolution qui (...) développera le caractère universel du prolétariat ».
Marx (L'idéologie allemande)

«Devant le déchaînement du mal, les hommes, ne sachant que devenir,
cessèrent de respecter la loi divine ou humaine. »

Thucydide

lundi 10 mai 2021

La « conscience raciale » de la gauche bourgeoise

 


« Elisons des inconnus »

Tag de la Commune de Paris


De la « figuration » antiraciste en politique :

L'autre jour, sortant du métro Gentilly, je prends en passant un tract qu'on me tend. Sans le lire comme toujours, je le plie en quatre et le glisse dans ma poche. Ce n'est que plus tard, à la maison, que je le déplie et découvre les deux personnes en photo sans sigle politique clair. Un bandeau rouge avec deux lettres VM et « Val de Marne EN COMMUN avec Christian Favier ». Au milieu vous pouvez lire : « UN DEPARTEMENT ECOLOGIQUE PROTECTEUR DEMOCRATIQUE », et c'est signé « VALDEMARNEENCOMMUN.FR ».

Les deux candidats du tract rédigé en langage inclusif, semble-t-il pour une élection régionale sont à l'évidence des candidats de la théorie de la « diversité », elle est arabe et lui africain d'origine, et certainement français juridiquement. D'ordinaire pour ce genre de placard électoral, on adjoignait une personne de la « diversité » à un français d'origine. L'homme noir candidat porte un nom célèbre pour les uns sujet à caution pour d'autres, Traoré. A quoi répond tout ce trafic d'une présentation surtout peu claire sur l'origine politique initiale de ces deux candidatures sans prétendant de souche « blanche » ou en tout cas française ancienne, me suis-je demandé ?

Une remarque d'abord du point de vue communiste originel. Lorsqu'au début du siècle dernier des candidats de partis vraiment communistes se présentaient dans un cadre électoral encore considéré comme progressiste ce n'était pas avec leur tronche mais pour un programme. Depuis la contre-révolution de l'avant deuxième boucherie mondiale, tous les partis exhibent des « tronches », politiciens blancs, puis politiciennes femmes, maintenant politiciens arabes ou africains. Rien ne change sur le fond de la tartufferie électorale bourgeoise. Je me souviens avoir refusé sur le marché d'Etaples le tract distribué par un arabe, lequel papier ne présentait que sa tronche et le sigle PS ; je trouvais cela infamant pour les électeurs d'origine arabe, ainsi traité comme... illettrés !1

Deuxième remarque, la propagande racialiste est aussi grossières, en visant une certaine population concentrée mais surtout ghettoïsée dans des blocs d'immeubles en béton et parqués près du périph. Les logements HLM du pourtour de Paris sont peuplés de plus en plus d'une population d'origine immigrée dont Saint Denis est emblématique 2– qui comprend le truc de la loi française : pour disposer d'un appartement avec plusieurs chambres, il faut se dépêcher de faire au moins trois gosses3. L'argument de favoriser la diversité favorise en fait la ghettoïsation malgré le discours officiel. Cette population de travailleurs, fliquée par l'islamisme, qui vient décorer les « quartiers à bobos » (mais en reste séparée, et en bordure) est nécessaire à la bourgeoisie parisienne pour les boulots de merde. Ces travailleurs sont eux-mêmes concurrencés par des prolétaires pakistanais ou africains qui s'entassent dans une chambre de bonne ou des caves intra-muros pour servir comme cuistots ou manœuvres en tout genre. Hélas pas de pot pour les rabatteurs électoraux de la gauche disparue, ces prolétaires ne risquent pas de voter pour eux, et ceux qui sont mieux logés non plus car la plupart croient plutôt au messianisme islamique qu'au messianisme municipal ou national de l'aile gauche décatie de la bourgeoisie et de ses succédanés islamo-gauchistes.

Alors qu'il y a une forte abstention qui se confirme à chaque échéance et malheureusement un racisme désolant, qui confirme que si l'intégration ne marche plus, l'acceptation sans préjugés non plus, Kofi vient se plaindre lui de sa gloire passée bafouée. Le livre de Kofi Yamgname, élu et célébré jadis comme premier maire noir de France à Saint-Coulitz dans le Finistère - « Mémoires d'outre-haine » - puis récompensé comme ministre du bourgeois Mitterrand, vient témoigner d'une arriération qui existe encore en France. On peut regretter qu'il n'ait pas été publié plus tôt et ne vienne que s'adosser à la campagne perverse de Black Lives Matter – au même niveau démagogique que Me Too - qui sert surtout brouiller les questions politiques de fond, et faire oublier que Kofi ne fût qu'un pion de cette gauche bourgeoise dont personne ne veut plus, sauf les vieilles momies mitterrandolâtres qui commémorent en vain la « force tranquille » de « Dieu ». Kofi roule lui aussi désormais aux côtés des momies inconsistantes pour cette fable « d'émancipation raciale », qui est une geste aussi révolutionnaire que lorsqu'il était sous-ministre de l'Etat bourgeois4.

Revenons à nos deux élus en lutte pour ravir le canton du Kremlin-Bicêtre-Gentilly . Ce qui est frappant est qu'ils avancent racialisés et masqués...politiquement. Ce ne sont que des grenouilles du PCF décati, qui tente de se refaire une santé politique sous couleur raciale. Le Kremlin (sic) comme Arcueil ont été longtemps des territoires staliniens, qui ont été contrariés dès la fin des années 1990 et discriminés comme trop chauvins, et qui tombent depuis longtemps comme feuilles mortes. Les héritiers putatifs du stalinisme ont laissé tomber la classe ouvrière multiraciale pour caricaturer un faux internationalisme racial qui rend les blancs coupables de tous les péchés y compris la colonisation sauvage des siècles passés

Au bourrage des urnes habituel en zone stalinienne, ont succédé des bâtards du PS avec l'étiquette écolo. Ainsi lors des municipales de 2020 à Arcueil la tambouille électorale locale était aussi puante qu'au niveau national. Face à la candidature PS-écolo du maire Christian Métairie, la nouvelle droite centriste (LREM et MoDem) avait présenté un noir, Benoît Joseph Onanmbele, qui fort de ses 29% de voix au premier tour, se voyait déjà élu de plus avec un retournement de veste de Karim Baoutz, le soutenant pour le deuxième tour, alors qu'il était le candidat de Mélenchon.

Résultat : 64% d'abstention !

Cette racialisation de la vie politique locale vous l'ignorerez si vous êtes un brave gauchiste vivant dans un loft à deux pâtés de barres en béton et vous vous contenterez de penser que les 64% d'abstentionnistes ne sont que des fachos racistes. Peau de balle ! Même les prolétaires d'origine immigrée de ces banlieues n'ont pas mordu à l'hameçon de la tambouille électorale. L'écolo-PS a été remis en place de justesse malgré la concurrence « antiraciste » (figurée) de la droite centriste macronienne et nos deux candidats « racialisés » pour la photo sont bénis par le bonze Favier du conseil départemental, institution girondine dépendant de l'Etat bourgeois.


DES CANDIDATURES DE COULEUR POUR RETOQUER LA DEMOCRATIE BOURGEOISE

(La gauche bourgeoise qui n'a plus de nom n'est plus qu'une pitoyable marionnette de l'antiracisme oecuménique)

D'une manière générale, la « racialisation » de la vie politique est la nouvelle morale générale désormais qui prétend culpabiliser les prolétaires, surtout blancs, avec un manichéisme hérité du stalinisme . D'un quelconque Traoré à Besancenot et dans les ministères, c'est la nouvelle mantra capitaliste qui signifie que le racisme est pire que le capitalisme, tout comme vous pourriez dire que la paix est pire que la guerre, en oubliant que l'une renvoie à l'autre, et que le pire est tout de même la guerre. La plupart des journalistes, artistes et intellectuels de renom nous chantent cette complainte. Couplé à la terrible accusation d' « islamophobie », l'accusation de racisme « intrinsèque » est devenue le nouveau terrorisme idéologique qui a pour but d'empêcher de penser sérieusement la politique, de la même manière que la pensée stalinienne imposait la binarité diable/bon dieu et la génuflexion devant ses politiciens incultes et bonzes syndicaux.

Ce souci d'imposer un quota de représentation d'arabes et de noirs sur les plateaux TV ou dans les conseils municipaux a pour prétention de revaloriser une démocratie « non-raciste » mais pas de « changer la vie », comme l'avait laissé croire Tonton, ni surtout de parler de révolution prolétarienne, car, comme le dit un auteur prisé par Libération Ulysse Rabaté : « Les communistes ont perdu quand « le peuple de gauche a décidé de ne plus être de gauche, et même de ne plus être le peuple carrément »5.

Comprenez c'est la faute aux ouvriers français qui déjà, se fichaient du PCF, because devenus racistes. Evoquant avec nostalgie le « communisme municipal », Ulysse Rabaté, ce rabatteur de l'idéologie « racialiste » dont les quartiers doivent devenir les promoteurs... grâce à son école de formation (la FRAP) ; notez bien les termes « nous recrutons », « nous construisons », nous « sédi...mentons » si toutefois cela vous rappelle un parti « municipal » :

« Les jeunes que nous recrutons se sont présentés spontanément à la formation : la première promotion a choisi de se nommer « Les Misérables », en référence au film de Ladj Ly, qui lui-même reprenait Victor Hugo6. C’est complètement l’esprit du mouvement que nous construisons : nous nous inscrivons dans une histoire politique, celle de la gauche, et nous revendiquons une capacité à sédimenter à cette histoire un ensemble de pratiques et de profils qui peuvent, d’une certaine manière, la sauver. D’Olivier Besancenot à de Kaabal, en passant par Elsa Faucillon, Danièle Obono ou Joëlle Bordet, les personnalités qui ont accepté d’intervenir l’ont fait selon nous au nom de cette nécessité, qu’ils ont également identifiée. Nous sommes extrêmement fiers de voir nos jeunes progressivement accepter et assumer ce rôle »7.

LA MIXITE IDEOLOGIQUE RACIALE AU CINEMA

Le cinéma reste le principal vecteur de l'idéologie dominante et l'endroit où l'on fait croire que les préjugés sociaux de tout ordre peuvent disparaître sous domination capitaliste. La réussite de certains acteurs noirs n'a rien changé au quotidien parfois intolérable pour des populations « étrangères » ni modifié les conditions de travail des millions noirs et blancs. Le cinéma reste ce qu'il est, de l'illusion. La bourgeoisie aime bien vendre de l'illusion.

Les œuvres d'art sont donc également touchée par le nouveau jdanovisme. Les dix petits nègres d'Agatha Christie ont donc été renommés « ils étaient dix ». Comme si le ridicule ne suffisait pas à cette nouvelle inquisition raciale, tout écrivain ou cinéaste, ou professeur peut se voir mis en procès s'il a utilisé la mot nègre par exemple et non pas un simple N. Si vous dites « n »gger » c'est un péché, il est obligatoire de dire « n »word ». Comme les blancs sont fondamentalement racistes, il faut prévoir : « … une formation à la diversité obligatoire pour tout le personnel enseignant.. »8.

Quentin Tarantino devra aller se rhabiller et demander pardon. Sorti en 2013, Django Unchained est l'un des grands succès critiques et populaires de ce réalisateur. Mais si son western spaghetti dénonce l'esclavage dans le sud des Etats-Unis, il a tout de même été accusé de racisme. Des critiques américains reprochent au long-métrage l'utilisation outrancière du "mot qui commence par un N", utilisé à 110 reprises dans le long-métrage.

Cachez ce sein que je ne saurais voir.



À suivre...


NOTES

1Franchement les origines de ces deux personnes m'importe peu ; elles sont placardisées pour une même politique de guerre des places pour l'ego de chacun et son porte-monnaie. Ces jeunes néophytes de couleur ou pas, sont aussi corruptibles que ceux de vieille souche, et incontrôlables tout leur mandat comme tous les élus bourgeois. Si ces deux personnes, présentes comme moi en AG de grève, postulaient en tant que prolétaires pour être délégués et sur base de propositions claires, je voterais tout à fait fraternellement pour elles.

2Les PLS (Prêt Locatif Social) et les PLI (Prêt Locatif Intermédiaire), attribués aux familles dont les revenus sont trop élevés pour pouvoir accéder aux locations HLM ordinaires, mais trop bas pour pouvoir se loger dans le secteur privé (plafond en région fixé à 34.743 € de revenus annuels pour un couple sans enfant).

En Île-de-France, les plafonds sont plus élevés, d'environ 20 %.

Les différentes catégories ont été fixées pour créer de la diversité au sein du parc social. "Le but, ce n'est pas de créer des ghettos, explique Juliette Furet, responsable du département des politiques sociales à l'Union sociale pour l'habitat, il faut pouvoir répondre aux besoins des publics défavorisés, tout en contribuant à la mixité sociale des villes".

De plus, en fonction de la surface habitable du logement, le nombre de pièces attribuées aux locataires est également normalisée :

1 personne : T1 au T2 maximum (studio ou deux pièces, environ 32 m2)

2 personnes : T1 au T3 maximum (du studio au trois pièces, environ 45 m2)

3 personnes : T2 au T4 maximum (deux, trois ou quatre pièces, environ 65 à 80 m2)

4 personnes : T3 au T5 maximum (du trois au cinq pièces, environ 95 m2)

Quels sont les cas prioritaires pour obtenir un HLM ?

Il existe des catégories prioritaires dans l'accès au logement social : les personnes mal logées ou en logement temporaires, les personnes en reprise d'activité après une période de chômage, les personnes menacées d'expulsion ou sans logement et les victimes de violences conjugales. Les demandes entrant dans ce type de catégories sont traitées avant les autres et peuvent bénéficier d'un temps de réponse réduit.

"Chaque situation est traitée au cas par cas, explique Raymond Fraccola, directeur de l'association régionale pour l'habitat dans la région du Nord, une femme seule avec un enfant est, en principe, plus prioritaire qu'une autre famille, sauf si cette dernière se trouve dans une situation de plus grande précarité".

4 « Je crois que l'avenir de notre planète est dans le métissage racial, culturel et scientifique. Nous mourrons des frontières géographiques, religieuses, idéologiques. Il faut mettre fin à tout ça », est la généralité de base de Kofi Yamgnane.

5Ulysse Rabaté dans Libération du 3 mai, petit arriviste professoral qui ose prétendre que « les obsédés de l'islam et du communautarisme trustent l'espace public » et dénonce « les sénateurs qui interdisent aux femmes voilées d'accompagner des sorties scolaires ». Ce zigoto de la gauche sans nom fait partie de cette mouvance louche du clan Adama qui a décrété que la police est raciste. Il regrette le bon temps du « communisme municipal » : « C’est aussi à cette distance désarmante entre la gauche et les classes populaires, et particulièrement les quartiers, que l’on peut mesurer la disparition du communisme municipal et de « l’extraction populaire » qui faisait la spécificité et l’autorité de ce modèle ».

6Film débile, racialiste qui voulait héroïser les banlieues en déshérence et exalter le meurtre des flics comme révolutionnaire et islamique, et qui fût salué par les artisses suivistes et corrompus.

7« Les mobilisations antiracistes récentes révèlent une conscience politique ancrée dans les quartiers » - Entretien avec Ulysse Rabaté (lvsl.fr) . Ce rabatteur de l'idéologie racialiste et communautaire a fait l'objet d'une pub élogieuse par l'ensemble de la presse bourgeoise de Libération au Parisien.

8« La révolution racialiste » de Mathieu Bock-Côté, p.91.

Après le NPA le parti macroniste s'y met aussi


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