"La suppression de la propriété privée... suppose, enfin, un processus universel d’appropriation qui repose nécessairement sur l’union universelle du prolétariat : elle suppose « une union obligatoirement universelle à son tour, de par le caractère du prolétariat lui-même » et une « révolution qui (...) développera le caractère universel du prolétariat ».
Marx (L'idéologie allemande)

«Devant le déchaînement du mal, les hommes, ne sachant que devenir,
cessèrent de respecter la loi divine ou humaine. »

Thucydide

mardi 10 novembre 2020

LES MEURTRES ISLAMISTES : une révolte déviée ?

 


Fin du monde ou suicide islamiste ?


« La prison, c’est la putain de meilleur école de la criminalité (…) comment voulez-vous apprendre la justice avec l’injustice? » Amedy Coulibaly

 Contrairement à l'Internationale communiste, quand même plus proche de nous, Marx n’a donc pas utilisé le terme décadence, mais il a clairement défini pour chaque mode de production une période de progrès suivie d’une période d'éclatement interne et donc de déclin. La seule perspective résidant dans la prise du pouvoir par le prolétariat à l'échelle mondiale, pour instaurer un autre mode de production. Peut-être ne devrions-nous pas nous attendre à ce que la crise économique, figurée par le chaos en cours, à la fois économique et pandémique, permette de prédire à terme l’effondrement du capitalisme dans sa décadence, mais essayer d'analyser la signification de guerres qui restent localisées, avec la focalisation sur les deux nouvelles superpuissances rivales Etats Unis et Chine. Et comprendre mieux cette place prégnante prise par tant de sinistres attentats dits terroristes alors qu'ils relèvent plus de la psychopathie, pas au sens de folie mais d'errance instable et criminelle de petits paumés, un phénomène produit par cette déchéance capitaliste, parce qu'elle signifie croupissement sur place, absence d'avenir, et toujours les mêmes oppressions, les mêmes victimes.

Une partie du milieu maximaliste, souvent le plus académique, n'analyse les contradictions du système qu'au niveau de la valeur d'échange et de la valeur d'usage, de l'endettement colossal et dans l'attente d'un nouveau krach boursier. Est nié le phénomène de décomposition qui accompagne cette décadence et dont le CCI est le porte-drapeau depuis des décennies. Le milieu révolutionnaire peau de chagrin n'a jamais été habitué à traiter des phénomènes de mœurs ou des crimes en général, reléguant cela au rang des faits divers quand c'était le bon temps, il n'y avait que deux sujets, les grèves « sauvages » et les guerres du Vietnam...

 Le concept de décadence est en tout cas fondamental, qu'on en conteste ou pas le contenant la notion de décomposition (à défaut de trouver une explication au bordel ambiant et saignant) parce qu’il exige une démarcation nette face aux diverses illusions propagées encore par la gauche bourgeoisie rabougrie et sa prétention à sauver un capitalisme « écologique » et « humain ». Le capitalisme d'Etat, avec sa forme la plus caricaturale stalinienne, a longtemps été le représentant, pour staliniens et trotskiens, de ce capitalisme décadent mais en quelque sorte transitoire avant la révolution. Il n'est plus à la mode depuis l'effondrement de l'URSS.

 En détruisant toute référence aux classes sociales, en déniant à la classe ouvrière toute représentation sociale, en la présentant systématiquement comme catégorie en extinction, la bourgeoisie mondiale a cru saper tout conflit social ou tout risque révolutionnaire de renversement de son propre ordre capitaliste, mais elle a en fait généré une société sans colonne vertébrale et dépolitisée où il n'y aurait plus que racismes, religions et consommation hédoniste.

 Les diverses formes de révolte ou d'indignation ont été captées sur un plan partiel, communautariste, féministe, sur le plan d'un repli national honteux, dans la catégorie d'un écologisme universaliste destiné à faire croire à une solidarité des classes dans un capitalisme aseptisé. En un autre temps, on eût dit « récupérées ». Ce n'est pas exactement la cas puisqu'on ne peut pas dire par exemple que le stalinisme a été repris ou récupéré par l'islamisme, mais que les politiciens néo-staliniens devenus pour la plupart islamo-gauchistes soutiennent un islam « citoyen » à des fins de racolage électoral bourgeois, mais ne prétendent plus parler au nom ni de Robespierre, ni de Lénine, ni d'une classe ouvrière, surtout dans sa partie blanche, forcément raciste et irrespectueuse face à l'islam, en outre incapable de s'émanciper puisque soupçonnée de ne voter que pour l'extrême droite ou Trump. La violence n'est plus seulement politique et sociale, elle est terreur, elle est cruelle parce qu'inattendue dans la population civile, aussi bien en Afrique qu'en Europe.

La décadence est devenue soudain sujet de thèse mais aussi une explication, pas avec le même contenu que le marxisme, par telle ou telle girouette littéraire ou libertaire, au milieu d'une vogue de la culpabilisation de la nationalité, française en l'occurence qui se veut aussi une captation frauduleuse de l'antipatriotiqme prolétarien et de l'internationalisme, en faveur d'un soutien sentimental à l'islam pourtant invariablement synonyme d'aliénation et d'attentats de masse[1].

Je n'évoquerai ici que brièvement le dernier pavé réactionnaire de l'anar Onfray, professeur des écoles[2] , pour démonter une fabrique hétéroclite de phénomènes historiques qui renvoie bien plus à la décadence « morale » vielle chanson traditionnelle de l'extrême droite depuis au moins les années trente, mais en aucun cas à la notion de décadence du point de vue marxiste moderne1. Les marxistes, avec leur dictature du prolétariat, ont permis l'horreur stalinienne, assure l'autre.Tout cela a conduit aux fascismes italiens et allemands qui ont mangé à tous les râteliers philosophiques pour perpétrer les injustices contre les peuples, ajoute-t-il.

 Néanmoins on verra que c'est Onfray qui reprend les pires clichés moralistes réactionnaires, en particulier dans sa défense islamo-gauchiste et chrétienne de l'islam. Il feint de ne pas le savoir, en accusant le pape Pie machin d'avoir été pote avec Hitler, mais des anarchistes ont bel et bien rejoint le camp nazi[3], et sa dénonciation hystérique du bolchevisme et du « mauvais matérialisme » de Marx, le rapproche aussi de la haine « teutonne » de la révolution en Russie[4].

Après avoir une nouvelle fois conchié la révolution russe, après « le caractère totalitaire » du jacobinisme – « car la Raison a trahi l'idéal de liberté, d'égalité et de fraternité » - c'est au tour de Mai 68 qui vient souiller... la chrétienté (on croirait du Zemmour dans le texte !) :

"Ce qui advient ce printemps-là, s'inscrit dans le millénaire chrétien comme une nouvelle négation des valeurs de la chrétienté (...). Mai 1968 est donc un mouvement de déchristianisation en Europe en même temps que l'avènement d'un monde franchement consumériste et déchristianisé en Occident".

L'étiolement historique de l'Eglise catholique aurait-il donc ouvert la voie à l'islam ? Comme n'importe quel politicien gaulliste ou macronien il renvoie systématiquement dos-à-dos communisme et fascisme, révolution et contre-révolution. Les combattants de la guerre d’Espagne, sont tous responsables des tueries au même titre. Quant au fascisme, sa définition est sottement zemmourienne: « (…) dans sa forme pure, le fascisme, c’est le bolchevisme, moins la déchristianisation, plus la re-christianisation. ».  Il ne faut pas oublier que Onfray a fait un AVC en février 2018, cela laisse des séquelles. Mais la nouveauté, le clou du spectacle du poète de l'athéisme la voici :

« L'Occident ne dispose plus que de soldats salariés n'ayant pas envie de mourir pour ce que furent ses valeurs aujourd'hui mortes. Qui, à ce jour, donnerait sa vie pour les gadgets du consumérisme devenus objets du culte de la religion du capital? Personne. On ne donne pas sa vie pour un iPhone. L'islam, lui, est fort d'une armée planétaire faite d'innombrables croyants prêts à mourir pour leur religion, pour Dieu et son Prophète ».

 C'est ce qui s'appelle l'apologie des psychopathes, que je démontre en conclusion.

Une barbarie « intérieure » de la mondialisation capitaliste ?

 Nous allons examiner maintenant la démonstration principale qui sert de coran/bréviaire à l'islamo-gauchisme2. Les voies de l'islamo-gauchisme ne sont pas impénétrables, et vont parfois à l'inverse du curé Onfray. Un ex-catho engagé peut devenir stalinien subsumé, comme un syndicat peut remplacer des revendications immédiates par des revendications islamiques. Avec la fin de l'URSS, avec le déclin du PCF, les syndicats qui étaient plus ou moins liés à ce barnum de bureaucrates faussaires se sont vidés de leur substance. Comme la nature a horreur du vide, toute une frange syndicrate islamo-compatible a saisi ces leviers d'influence. Les syndicats sont ainsi passés de revendications salariales et professionnelles à des revendications communautaristes, salles de prières, pauses prières, voyages organisés en Palestine nouvelle Lourdes de la sacristie islamophile, etc.

 Il faut, commence André Tosel, trouver ce qui va occuper « la place vide du conflit communisme capitalisme », « en tant que conflit cosmopolitique majeur », tenant compte du fait, lié à l’accumulation capitaliste, aussi bien au Nord qu’au Sud où les inégalités se différencient toujours davantage : « Le système monde exclut toujours plus la redistribution des richesses et du pouvoir en favorisant un déplacement des frontières entre sphères et en empêchant toute unification des subalternes-pauvres privés de puissance sociale contre les dominants-riches-monopolisant cette puissance ». Puis il est question d'irrationalité du système : « Les guerres civiles conduisent à des déplacements de population qu’aggravent les famines et les catastrophes naturelles et qui sont exploitées par des mafias corrompues. Une cruauté inédite souvent impitoyable se répand à l’encontre des populations civiles, des femmes et des enfants » ; « Ces guerres locales ou plutôt glocales ne sont souvent traitées que par des actions humanitaires ».

«  L’argument de la lutte contre le « terrorisme » remplace ainsi le recours à la volonté de Dieu et autorise le terrorisme d’Etat qui souvent la précède. Elle constitue un moyen de repolitisation répressive qui tend à limiter et neutraliser comme violence barbare toute action de contestation du désordre établi. Une occupation d’usine avec séquestration symbolique des dirigeants –pratique courante du mouvement ouvrier voici quelques années encore et témoignage surtout de désespoir- devient un acte de barbarie intolérable dénoncé par les médias, par les partis dominants et leurs soi-disant oppositions « socialistes », alors que la violence des licenciements ravage l’existence de travailleurs priés de rester civils face à l’incivilité structurale des délocalisations ».

 Jusque là on pourrait être plutôt d'accord, en restant dubitatif sur ce qui est contenu dans « toute action de contestation du désordre érabli », qui évite la question centrale qui aurait donné une toute autre tournure à ce qui va suivre : en quoi le terrorisme islamiste sert d'abord l'Etat bourgeois du cru ?

André Tosel s'intéresse donc à aux « sauvages » :

 « Les terroristes qui s’en prennent à des populations civiles innocentes sont présentés comme des sauvages et des barbares qui se mettent au ban de l’humanité et qu’il ne faut même pas reconnaître comme des ennemis politiques mais traiter comme des gangsters. Ce sont des ennemis du genre humain, des voyous qui s’éliminent d’eux-mêmes de l’humanité. Si l’on ne peut pas justifier les actes du type 11 septembre – quelle cause était réellement défendue ? Qui étaient vraiment les acteurs que nulle déclaration de guerre ne permettait d’identifier ? ».

Il faut tenter d'identifier ou à défaut de justifier des actes qualifiés de sauvages. Sous l'appétence philosophique ressurgit alors le discours stalino-trotskien des libérations nationales et de la Résistance nationale :

« … il demeure qu’historiquement au XX° siècle toutes les luttes de libération nationale, d’émancipation anticolonialiste ou anti-impérialiste, toutes les résistances émanées de forces faibles ont recouru à des moyens « terroristes » contre des ennemis plus forts sans que la légitimité de ces moyens ait été contestée tant la cause défendue exigeait ce recours. On ne devrait pas oublier en France ce que fut la Résistance que les nazis ont toujours incriminé comme terrorisme. Aujourd’hui ce terrorisme a été remplacé par un terrorisme endémique qui est néanmoins une réponse probablement contre-productive à un terrorisme d’Etat autrement puissant. La politique impériale états-unienne avait besoin de toute façon, selon les documents officiels américains eux-mêmes bien antérieurs, d’une occasion justifiant sa projection militaire loin de ses bases pour contrôler les champs de pétrole et les oléoducs, pour poursuivre la politique d’élimination des candidats à une hégémonie régionale sub-impériale (Iran, Irak), pour davantage encore encercler et démembrer ce qui reste de l’ex-Empire soviétique et protéger leur clone politique Israël comme avant-poste privilégié ».

 Le terrorisme islamiste n'est-il pas victime de l'interprétation des dominants « de l'intérieur) ?

«  La dénonciation occidentale de ce terrorisme comme barbarie extrême rend impossible a priori toute analyse de ce terrorisme qui est imputé à un repli sur soi de communautés incapables de se moderniser, de s’occidentaliser condamnées à projeter leur sentiment d’infériorité sur les ex-puissances colonisatrices ».

Pourtant ces successeurs des libérations nationales (ratées) sont l'Etat providence des pauvres (malgré leur célébrité sanguinaire?) :

« Le succès de ce fondamentalisme réactif mesure l’absence d’alternative laissée aux mouvements d’émancipation par l’échec des nationalismes laïcs et des tentatives socialistes. Ce sont les mouvements islamistes qui sans condamner l’économie capitaliste tiennent lieu d’Etat providence en secourant les pauvres, en prenant en charge la demande de dignité ».

 Ces « sauvages » islamistes sont « modernes » :

 « En ce sens ils ne sont pas archaïques, mais modernes. Ils refusent ainsi les formes sous lesquelles la modernité a été imposée en matière de mœurs ; ils récusent l’abandon culturel et l’humiliation. Il ne faut pas oublier que l’Occident a soutenu tout d’abord ces mouvements traditionalistes pour combattre les régimes nationalistes laïcs et socialistes qui pouvaient menacer leurs intérêts stratégiques ».

Chassez le stalinien, il revient au galop :

« Il est « normal » que répondent à ce fondamentalisme (capitaliste) des fondamentalismes qui se posent comme anti-occidentaux ».

 André Tosel s'en prend ensuite à la théorie du choc des civilisations de Samuel Huntington qui ne fournit selon lui aucun autre critère de distinction que religieux. Le raisonnement antiraciste est ensuite la cheville ouvrière qui doit permettre de ridiculiser ce soi-disant choc des civilisations3 :

« Il se trouve que le concept de civilisation identifié à la seule religion remplace celui de race. (...) Ce qui n’empêche pas cette idéologie impériale de faire illusion, de nourrir tous les racismes et de prêcher la guerre intestine des pauvres et des exploités, en les poussant à se dénoncer les uns les autres comme barbares ».

 Hop le tour est joué, il n'y a plus ainsi de choc des civilisations mais un amour mondialisé et irénique. Laissons de côté les litres de sang des victimes civiles innocentes (quoique... arrière-petits enfants de colonialistes...), faisons le lien avec l'horreur , le racisme anti-arabe voire un nouvelle solution finale fatale à « l'islam opprimé » :

« Le troisième élément est le degré extrême de la haine raciale, c’est le racisme anti-arabe et anti-musulman déclaré qui se condense sur la différence religieuse et ses rituels. La différence est stigmatisée et présentée comme infranchissable par la civilisation. A la limite, les procédures d’expulsion conduites par les Etats peuvent se coaguler en tentation d’une solution finale au nom de la sécurité et de la pureté raciale ».Pire encore le « racisme islamophobe » empêche les travailleurs islamisés d'être reconnus comme travailleurs4. D'ailleurs à rebours de la vantardise occidentale, on a empêché les sociétés arabo-occidentales de continuer à jouer le rôle « historico-mondiale » progressiste, ce qui ne légitime pas la supériorité mythologique de la White Supremacy .

Après les supputations creuses, les affirmations historiques fausses Tosel confond décadence du 13ème siècle et moment de la chute de l'empire ottoman, à la fin du 19 ème5 :

« On ne peut pas faire l’impasse sur le fait majeur que la lente décadence de l’Islam après l’arrêt de son expansion a coïncidé d’abord avec la colonisation occidentale du XIX ° siècle, souvent sanglante, de sociétés arabo-musulmanes fragilisées ».

La colonisation, mère de toutes les perversions de la « White Supremacy » ne serait-elle pas la mère des massacres au World trade center et au Bataclan ? La plupart des défenseurs en quelque sorte de la cause arabe, incluant les plus criminels et psychopathologiques attentats, renient la notion de décadence qui serait simplement une invention de colons blancs6. Tosel débite un discours idéaliste sur l'islam vu comme une entité au-dessus des Etats, susceptible de se « réformer lui-même », mais tout cela est hors sujet concernant la question de l'expansion impressionnante des attentats sanglants, qui ne concernent pas en soi l'islam officiel ni n'en dépendent. Tosel reste ambigu dans ce soutien hypocrite à cette étrange révolte criminelle.

L'islamisme comme mode idéologique de référence face au vide ou agence de recrutement des psychopathes ? 

Sont considérés comme « héros de la modernité » parfois ces personnes ayant le mieux réussi dans la société parce qu'ils sont souvent impitoyables, durs et dotés d'un charme superficiel alors qu'ils sont dépourvus de toute considération envers les sentiments ou les besoins des autres. Psychopathes et pervers narcissiques partagent nombre de traits communs, y compris un manque de remords ou d'empathie envers autrui, une absence de culpabilité ou de capacité à assumer la responsabilité de leurs actions, un mépris des lois et des conventions sociales ainsi qu'un penchant pour la violence. Et aussi, pour l'une et l'autre catégorie, une caractéristique fondamentale : leur nature fourbe et manipulatrice. Il faut les distinguer. Les pervers narcissiques sont en général moins stables sur le plan des émotions et davantage super-impulsifs. Leur conduite tend à être plus erratique que celle des psychopathes et ils essaiment sur le web, sans couilles. En commettant des délits – violents ou non –, les pervers narcissiques agiront davantage par compulsion. Et ils manqueront de patience en se livrant plus facilement à une action impulsive, péchant ainsi par absence de préparation. Les psychopathes, eux, vont planifier leur délit dans le moindre détail en prenant des risques calculés pour éviter d'être repérés. Les malins laisseront peu d'indices risquant de conduire à leur découverte. Les psychopathes ne se laissent pas emporter par le moment immédiat et, par conséquent, commettent peu de fautes7. Les troubles importants classés dans la catégorie schizophrénie se produisent chez seulement 1 pour cent de [la population] environ – à peine le quart du taux de personnalités antisociales - et les Centres de Contrôle et de Prévention des Maladies disent que le taux de cancer du côlon aux Etats-Unis, considéré comme « alarmant », est d’environ 40 pour 100.000 - cent fois moins que les antisociaux. Le taux élevé de psychopathes dans la société humaine a un effet profond sur le reste de la société qui, elle aussi, est condamnée à vivre sur cette planète, y compris ceux d’entre nous qui n’ont jamais été cliniquement traumatisés. Les individus qui composent ces 4% nuisent à nos relations, nos comptes en banque, nos oeuvres, notre fierté, et à tout notre bien-être sur cette terre8. On va voir que les super-combattants rêvés par Onfray n'ont rien d'admirable ni ne sont le reflet d'une « force » de l'islam. Mais avant de s'occuper des psychopathes islamistes on va découvrir les bases d'un système, plus psychopathe encore.

« Les multinationales aujourd’hui sont comme des psychopathes charmeurs9. » 

 Joël Bakan écrit : « À peu près au moment de la sortie de mon premier livre et du film, les multinationales ont commencé à prendre des engagements grandiloquents de durabilité et de responsabilité sociale : consommer moins d’énergie, réduire leurs émissions, aider les pauvres, sauver les villes, et ainsi de suite. Capitalisme créatif, capitalisme inclusif, capitalisme conscient, capitalisme connecté, capitalisme social, capitalisme vert... Tels étaient les mots d’ordre à la mode, visant à faire croire que le capitalisme était en train de muter vers une version plus sensible au social et à l’environnement. Dans mon premier livre The Corporation, j’ai dit que si les multinationales étaient véritablement des personnes, du fait de leur comportement et de leurs traits de personnalité, elles seraient considérées comme des psychopathes. Aujourd’hui, en se recouvrant le visage d’un masque, elles sont devenues de fait des « psychopathes charmeurs ».

« La possibilité pour les employeurs de contrôler les moindres mouvements de leurs travailleurs est déjà à l’oeuvre par exemple avec la micro-surveillance par Amazon de la performance des employés de ses entrepôts. De la même manière, les compagnies d’assurance commencent à surveiller la forme et l’état physiologique de leurs clients assurés sur la vie à l’aide d’appareils portables et autres ».

Les 10 professions qui attirent les psychopathes10 et quelques cas troublants

Fonctionnaires, chef cuisinier, curé, policier, journaliste, chirurgien, avocat, patron, commercial, présentateur de TV. J'ajouterai aussi les suivantes, sans limitation de corporation : terroriste islamique, imam, professeur... 3 à 5% de la population contiendrait des sociopathes, et ce pourcentage n'est pas un produit du 12 ème siècle mais du XXI ème..

Il existe des gens qui ne sont pas fous et tuent pour le plaisir de la vengeance. Au 19 e siècle le psychopathe était considéré comme relevant de la folie morale, désormais il est considéré comme relevant du « désordre d'une personnalité antisociale », un sociopathe, produit de désastres interpersonnels, biologiques et socioculturels. Ils sont diagnostiqués par leur comportement irrationnellement antisocial et suicidaire. Ils sont incapables de vivre une réelle relation. Les tueurs « islamisés » venus des camps d'entraînement n'y ont pas passé des années sinon leur impulsivité aurait produit des dégâts avec leurs complices « en stage ».

Le tueur de masse tue un groupe de personnes en une seule fois en quelques minutes dans la même zone géographique, alors que le tueur en série « individualise ». Le tueur de masse utilise presque toujours une arme à feu, un fusil automatique ou une kalachnikov. Le tueur en série utilise une arme blanche, couteau ou hache. Le meurtre reflète un désir de dominer et d'humilier la victime. La victime a une valeur symbolique.  Peu importe si elle est vulnérable, enfants, vieillards, femmes. La majorité des tueurs de masse sont des hommes devenus sadiques.

Les enfants peuvent avoir quelque peu des tendances psychopathes, pas toujours infondées, souvent excessives. Au tout début des années 2000, un des enfants que j'ai eu à élever, âgé de 10 ans, psalmodiait souvent « je vais le tuer »- jele harcelais « arête de dire une connerie pareille ! - un truc courant dans les cours d'école de ces années comme lorsque, de mon temps, celui-la menaçait d'un « je vais te buter » sans vraiment se rendre compte de ce qu'il marmonnait. C'est pourquoi j'ai trouvé moi aussi ridicule d'envoyer la police ramasser et incupler des mômes qui n'avaient pas respecté la minute de silence pour le prof Paty. Je n'aime pas en général moi non plus les minutes de silence qui font penser à la guerre et à une obéissance les yeux fermés. En plus des profs sévères attirent la haine et ne sont pas toujours de blanches colombes, sans compter que, bien malgré eux, ils sont amenés à reproduire les inégalités scolaires et sociales. Il ne faut pas faire de tout enfant rebelle un terroriste en puissance.

Mais maintenant je vais m'intéresser à ce qui produit les psychopathes qui ont massacrés au siège de Charlie comme au Bataclan. On pourra ainsi comprendre qu'on ne naît pas terroriste.

C'est l'OMS qui note, en inversant les termes, car c'est plutôt l'exclusion sociale qui génère des troubles mentaux : « Les adolescents souffrant de troubles mentaux sont pour leur part particulièrement vulnérables à l’exclusion sociale, à la discrimination, à la stigmatisation (qui les rend moins disposés à demander de l’aide), aux difficultés scolaires, aux comportements à risque, aux problèmes de santé physique et aux violations des droits humains ». 

 Christine ARBISIO, psychologue clinicienne, écrit : « Contrairement à ce qu'une vision angélique de l'être humain et de ses relations avec autrui pourrait nous faire croire, la psychanalyse nous a appris que l'agressivité, la haine et la violence sont constitutives du psychisme humain. L'agressivité en tant que pulsion, et la haine, présente dès qu'il existe une relation à l'autre, existent dès le début de la vie. Mais si, pour exister en son nom, tout enfant doit passer par une violence fondatrice, la violence telle qu'elle peut se déployer dans le champ social n'existe qu'à partir du complexe d'Œdipe, moment où l'enfant s'inscrit dans la loi symbolique. En effet, la violence n'a pas de sens pour les animaux : elle ne prend sens que pour l'être humain, car elle vient faire effraction dans une vie sociale régulée par des échanges symboliques, c'est-à-dire le langage. Si on peut parler de violence dès la structuration œdipienne, ses manifestations vont largement différer chez l'enfant et chez l'adolescent. La violence étant un phénomène éminemment social, ce détour par une approche psychanalytique des enjeux psychiques qu'elle mobilise peut venir peut-être l'éclairer autrement. Nous sommes habitués à considérer la violence comme un phénomène anormal, qui viendrait troubler l'harmonie d'un ordre bien établi. Or, la psychanalyse montre à l'inverse que tout enfant doit passer par la violence pour exister en son nom. Cela trouve son origine dès le début de la vie. Le nourrisson est pris dans un mode de relation fusionnel avec sa mère ».

Béatrice Copper-Royer ajoute : « Avec les adolescents, osons le conflit. Alors, chez soi on ne veut qu’une chose : la paix . Hélas, les enfants grandissant et atteignant l’adolescence, le rêve devient de plus en plus inaccessible : la réalité est là avec ses affrontements, ses colères, ses larmes, ses bouderies et bien souvent ses cris…. Mais ces affrontements- là sont nécessaires, et l’harmonie à tout prix est un danger insidieux dont il faut se méfier. La confrontation permet à l’adolescent de grandir et de tourner le dos à cette enfance qui devient alors bien encombrante. Si ses parents ont, au fond d’eux, le rêve d’une éducation toute lisse, sans aspérités, lui cherche tout autre chose. « Grandir est par nature un acte agressif dit Winnicott, et si dans le fantasme de la première croissance il y a la mort, dans celui de l’adolescence il y a le meurtre. »(2012)

Beaucoup d'enfants ou d'ados ont été abusés physiquement et psychologiquement par leurs parents, ou ont subi une éducation ne développant pas la compassion envers les autres (familles monoparentales, absence du père, mère dominante, castratrice, ou seule dans la misère comme celle des frères Kouachi). Le passé des frères Kouachi : Chérif rentre de l’école comme chaque midi. Accompagné comme toujours de son grand frère, il découvre ce midi-là, en plein milieu de l’appartement, sa maman morte. Morte de quoi ? Elle aurait avalé trop de médicaments. Pour beaucoup, il s’agit d’un suicide .Finalement, tout le monde connaissait le quotidien de cette mère célibataire. Et les langues des habitants du quartier finissent par se délier. Elle ne parvenait plus à subvenir aux besoins de ses cinq enfants, elle avait fini par faire le trottoir pour arrondir les fins de mois. Elle serait morte, selon la gardienne qui était la seule qui lui parlait, enceinte d’un sixième enfant. Les enfants sont orphelins, Saïd a douze ans, Chérif a dix ans.  Elle raconte aussi, pour expliquer le contexte de désarroi, l’histoire d’un autre jeune, habitué de la brigade des mineurs, qu’elle faisait dormir chez elle, parce qu’il était battu par sa maman. Un jour, il fugue, les premières nuits, il dort sur le toit. Evelyne finit par le ramasser, lui faire passer une nuit dans le lit de son fils. Le matin, elle le dépose à la police. C’est un habitué, quatre fois qu’il vient. La première fois, à cause d’une brûlure au troisième degré causé par un fer à repasser. Evelyne se met en colère : « Combien de fois devrai-je vous l’amener avant que vous le retiriez de sa mère ? » « Les seuls qui acceptaient de vivre au 156 étaient les sans-abris. Nous étions entourés de violence. » Evelyne renchérit. « Je me souviens de ces gamins dont le père était toujours saoûl, et s’endormait avant que les enfants ne rentrent de l’école. Il fermait à clef, les enfants dormaient dans les escaliers. Nous faisions des signalements, mais même les professeurs ne disaient rien… C’est une société entière qu’il faut condamner d’avoir laissé grandir des enfants dans une telle misère. »« Les seuls qui acceptaient de vivre au 156 étaient les sans-abris. Nous étions entourés de violence. » Evelyne renchérit. « Je me souviens de ces gamins dont le père était toujours saoûl, et s’endormait avant que les enfants ne rentrent de l’école. Il fermait à clef, les enfants dormaient dans les escaliers. Nous faisions des signalements, mais même les professeurs ne disaient rien… C’est une société entière qu’il faut condamner d’avoir laissé grandir des enfants dans une telle misère. »

Le dossier d’instruction en dit long sur l’enfance du tueur au scooter, Mohamed Merah marquée par un fort sentiment d’abandon dès ses 4 ans, lorsque ses parents se séparent et que son père repart en Algérie. Alors qu’il vit avec sa mère Zoulikha et ses frères et sœurs dans un appartement modeste, Mohamed fait sa première fugue à cette période-là et sa mère confie aux policiers : « A 7 ans, il parlait d’un homme qui parlait dans sa tête ». Très vite, son grand frère Abdelkader devient son seul modèle masculin. Ce grand frère délinquant, très violent et radicalisé, qui va s’en prendre à Mohamed et lui inculquer les « lois de la cité ». Attaqué par le pit-bull de son frère, constamment frappé par Abdelkader, Mohamed Merah devient violent à son tour envers sa mère. Pourtant, son bulletin scolaire de 6ème est plutôt bon. Placé en foyer, Mohamed Merah va très vite se montrer ingérable, ne comprenant pas pourquoi il se retrouve abandonné une nouvelle fois. « Il injurie, insulte les filles qui nous demandent de les protéger et de fermer leur chambre à clef », explique le chef de service du foyer. « . Chaque jour, nous devons intervenir pour une dégradation, un vol, un conflit, une agression dont Mohamed est l'auteur ». L’adolescent va même multiplier les menaces de suicide et les fugues pour aller retrouver sa mère à laquelle il tient finalement beaucoup. Pour les psychologies, Mohamed Merah est un enfant « intelligent et extrêmement réactif, constamment en éveil et agité, angoissé » et qui a une « extrême difficulté à reconnaitre l’adulte ». Il continue à évoluer dans un climat familial violent, régenté par Abdelkader. Celui-ci a poignardé l’un de ses frères, l’une des filles Merah a tenté elle aussi d’en finir et la famille est menacée d’expulsion par le propriétaire . Tous les sursis accumulés lors de méfaits comme des conduites sans permis, des vols, des trafics… vont se voir transformés en une peine de prison ferme de 18 mois en 2008. Il va vivre cette incarcération comme une injustice et tenter une énième fois de mettre fin à ses jours, en se pendant avec un drap dans sa cellule le soir de Noël. On est loin de bondieuseries islamiques de Michel Onfray et son aveuglement face à des désespérés embrigadés dans l'idéologie de la vengeance, qui n'est ni humaine ni révolutionnaire, ni courageuse.

On connait la suite : il sortira de prison complètement radicalisé et multipliera les séjours à l’étranger avant de mettre au point un scénario diabolique impliquant l’assassinat de 7 personnes. Les policiers ont retrouvé dans son appartement un livre sur Jacques Mesrine au milieu de la multitude d’ouvrages religieux. On peut dire que Mohamed Merah rêvait peut-être de la même fin que cet ex-ennemi public numéro 1. Un autre modèle à suivre, comme celui de son grand frère Abdelkader qui a confié à la police ces dernières semaines : « J'ai été indirectement un exemple. Mohamed est devenu musulman un an après moi (...). On se valait ».

Pourtant, l’enfance d’Amedy Coulibaly, septième et seul garçon d’une fratrie de dix, a plutôt été celle d’une famille sans histoire. Né le 27 février 1982 à Juvisy-sur-Orge, dans l’Essonne, il grandit à Grigny, dans la cité de la Grande-Borne. Là, avec son meilleur et “seul ami”, il multiplie les petits délits. C’est d’ailleurs au cours d’un cambriolage qu’Ali Rezgui meurt, sous ses yeux, d’une balle dans le ventre, tirée par les forces de l’ordre. L’événement est particulièrement traumatisant pour Amedy Coulibaly. Choqué par ses conditions de détentions, agacé par l'image très éloignée de la réalité selon lui qui transparaît dans les médias, il fait entrer deux mini caméras lors des parloirs. Avec quatre autres détenus, il filme ses conditions de détention. Pendant des mois. A sa libération, en juin 2007, il contacte des journalistes pour diffuser ses images. Finalement, c’est à France 2 qu’il vend ses vidéos. Elles seront diffusées dans Envoyé spécial.

 Le problème n'est pas l'islamophobie mais l'islamo-gauchisme qui soutient l'islamo-fascisme, qui se fonde sur une idéologie religieuse caduque, qui est réapparue comme par hasard dans les années 1980 en Turquie. Les assassins islamistes sont des désespérés, certes plus destructurés que les Baader ou Rouillan, mais des produits, en Tunisie, comme en France, de la décadence intérieure du capitalisme sur le plan humain qui est toujours plus inhumain, « humain trop humain » comme disait Nietzsche.

 En pétitionnant avec les autres bureaucraties de la gauche bourgeoise et en commençant par dénoncer l'islamophobie lors de chaque tuerie islamiste ces imbéciles du NPA montrent la lune antiraciste quand le spectateur a la tête arrachée.





 




[1]             Avec Médiapart et les sectes d'extrême gauche, Libération reste le principal vecteur de la révision islamophile de l'histoire:  https://www.liberation.fr/debats/2019/12/11/au-xixe-siecle-une-islamophobie-des-elites-fait-du-fanatisme-une-caracteristique-propre-aux-musulman_1768676

[2]    Comme le qualifient ceux des universités et les historiens pour mieux rabaisser ses prétentions.

[3]    C'est le cas des anarchistes intellectuels comme Céline et  syndicaliste comme Georges Valois. L'anarchisme est une vaste mouvance capable de laiser untel ou untel de se laisser happer par des sectes idéologiques plus structurées, mais en général au XX e siècle ils sont restés les gentils moutons de la gauche bourgeoise.

[4] Inculte et effaçant les efforts de tant de victimes du stalinisme sur la véritable histoire et les conditions d'isolement, armé d’une seule référence bibliographique affichée, celle des récents ouvrages du superficiel Thierry Wolton sur Une Histoire mondiale du communisme, ce pauvre naze d'Onfray fait d’Octobre 1917 un « (…) petit coup d’État du genre république bananière » (p. 439). 

[5]    Un monde en abîme de André Tosel (2008) republié sous le titre « Barbarie et choc des civilisation », https://journals.openedition.org/noesis/1743 . Tosel est passé du catholicisme à Althusser puis au maoïsme pour ensuite entrer comme maître à penser du résidu du PCF. Il est décédé et ne pourra par conséquent pas lire ma réponse.

1Du côté de la secte Le Figaro, on trouve le meême genre de confusio ; Alain-Gérard Slama, dans son éditorial du Figaro Magazine : " (...) C’est le communautarisme sectaire, ethnique et identitaire, qui prend aujourd’hui le relais du marxisme-léninisme (...) C’est une synthèse du communisme et du fascisme (...) ».

3Peut-on considérer aujourd'hui le capitalisme occidental comme une civilisation ? Franchement non, mais je préfère vivre là qu'en Iran ou en Arabie Saoudite, et je reste un marxiste sexuel (pas du tout féministe » en accord avec Marx, on ne juge de l'état d'une société qu'à la situation faite aux femmes, et en islam chiite ou sunnite elle est scandaleuse !

4« Si ces populations en Europe sont celles qui occupent des fonctions subalternes, le racisme islamophobe les empêche de s’identifier comme des travailleurs devant lutter pour leurs droits avec les autres travailleurs et les contraint à se réidentifier comme des arabes rejetés et barbares ».

5La guerre civile provoque la décadence du Califat, instabilité et décadence sociale. Pourtant, à partir du XIIe siècle, l’Occident rattrape son retard culturel et économique. En 1258, la prise de Bagdad par les Mongols détruit la puissance politique de l’empire. Puis les progrès de la navigation atlantique transforment la Méditerranée en cul-de-sac. L’intransigeance croissante des religieux vis-à-vis des scientifiques prive alors le monde arabe des innovations venues d’Europe et lui fait perdre son avance. C’est le début d’une décadence que rien ne parviendra à enrayer, pas même la découverte de gisements pétroliers assurant une rente colossale au monde arabe à partir du xxe siècle. La dislocation de l’Empire turc a ensuite ouvert la porte autour de 1920 à la ruée des puissances occidentales pour le contrôle du pétrole et pour l’assujettissement de régions entières - Iran, Irak, Syrie, pays du Golfe.

6 « En instituant la civilisation arabo-islamique comme « décadente », « arriérée » ou « sous-développée », l'Occident cherche à la fois à honorer et à renforcer sa propre puissance. Il peut même — signe de sa volonté de puissance, de son ressentiment et non point de sa compassion — offrir l'illusion de veiller sur l'autre, de le secourir, en l'appelant, par exemple, « victime », et en le faisant profiter de son « humanitarisme » et de son « aide » économique, technologique et culturelle10. Sa volonté de savoir, liée à sa volonté de pouvoir, le pousse jusqu'à créer un Orient imaginaire, sur mesure, lieu d'un « développement arrêté » (E. Renan), lieu mystérieux et exotique d'un paradis perdu (G. de Nerval, et le surréalisme en général) ». Cf. Sous-développement et décadence : l'Islam face à l'Occident Tahar Memmi (1984)

7J'ai évidemment recopié ce passage dans une page psycho, parce que c'est clair et pas besoin de le rewriter.