Notes
de lectures
Dans ma jeunesse j'ai eu l'occasion de rencontrer Souyri une paire de fois et de lui demander conseil en politique2. Pour tout jeune en recherche de rapides connaissances de base en politique de classe, c'est le premier livre que je conseillerai après le Manifeste communiste. Il contient en un résumé dense une histoire du marxisme (des marxismes) moderne inégalée. Bravo à l'équipe de Smolny à Toulouse d'avoir mené à bien cette réédition. Mais pas si à bien que cela. Pourquoi nous avoir collé la postface de deux andouilles, ignorants prétentieux, qui viennent tout gâcher du point de vue du marxisme comme méthode étrangère au dogme stalinien/trotskiste ou catéchisme pour crétins communisateurs.
Mettre sur le même plan comme sauveteurs du marxisme originel le CCI et les bobos Astarian Jappe, Kurz et cet autre con de Roland Simon haussé au rang d'historien3. C'est faire insulte au CCI et à tout le milieu politique prolétarien de Battaglia aux derniers bordiguistes.
On
assiste ensuite à un historique non pas du marxisme dégagé des
malformations staliniennes ou trotskiennes, mais de ces messieurs les
rois de la sociologie et de la psychanalyse. Aucune critique de S ou
B ni des délires situationnistes, ces « artistes » avec
Castoriadis n'avaient puisé leurs radicalités qu'en pompant sans le
citer Pannekoek et le courant communiste de Conseils, c'est à dire
pas vraiment l'épine dorsale d'un marxisme subversif mais d'une
théorie labile récupérable et amendable par l'anarchisme de salon.
Les deux pitres de la postface « glissent », c'est à
dire esquivent toute critique des petits profs de la communisation
pour se masturber sur leur « utopisme flagrant » comme
« point d'aboutissement des tendances radicales du marxisme »,
qui débouche sur le néant du dernier paragraphe, la négation de
toute lutte des classes et du rôle de cette « vieillotte »
classe ouvrière. Une telle postface est une insulte à la mémoire
de Souyri qui avait combattu toute sa vie non pas contre les moulins
à vent des réformistes communisateurs mais pour contribuer à
revivifier le marxisme comme arme fondamentale du prolétariat. Le
marxisme comme méthode n'est pas destiné à rester un jouet
universitaire ou sociologique.
QUAND
LA MARXOLOGIE DERAILLE...
Tout
le monde peut être marxiste, voire marxien ou marxologue.
L'islamo-gauchiste Besancenot peut tout aussi bien se dire libertaire
et trotskien ; Zemmour ne se cache pas d'être marxiste tendance
Thorez-gaulliste ; Yves Coleman peut s'affirmer grenouille de
bénitier tendance marxiste antiraciste ; n'importe quel énarque
sait la vérité et les conséquences de l'existence des classes et
par les temps qui courent les risques non de révolution mais
d'explosions sociales où il faut toujours faire passer pour portion
congrue la classe ouvrière, ou la découper en morceaux comme savent
si bien le faire les sociologues communisateurs. On n'explique nulle
part encore combien le gauchisme a nui et continue du nuire au
marxisme ; et à l'internationalisme en choisissant toujours un
camp bourgeois contre un autre : les USA en 1944, les
massacreurs et terroristes nationaux sous couvert d'indépendances
nationales fictives (les porteurs de valises), et désormais leur
soutien indéfectible à l'islamisme envahissant4,
qui en fait les principaux ennemis du prolétariat ; l'engeance
gauchiste est en fait le pouvoir dominant désormais dans les médias
et un ennemi plus grave que les remugles d'extrême -droite ,
mouvance minoritaire et protestataire systématiquement criminalisée.
Quasi
en même temps, Smolny nous sert un « lexique Marx » -
qui n'avait pas pu être publié et qui aurait rester dans les
tiroirs à mon humble avis. Vouloir faire connaître Marx comme un
dictionnaire est stupide, a contrario même du sérieux du livre de
Souyri. De plus les deux auteurs « marxiens » (hi hi),
Rubel et Janover, sont d'aimables « artistes du marxisme »,
capables de la pire interprétation dissolvante de la méthode
marxiste. Ils sont franchement drôle ces deux petits bourgeois
universitaires de se permettre de donner en cours de route des leçons
d'organisation à Marx et de lui reprocher d'avoir trop dénoncé les
complots bakounistes ! Et Rubel de flinguer systématiquement au
passage Engels, comme « élémentaire » et « rigide » ;
«Engels moins réaliste que Marx sur l'Etat » (p.186) ;
un ami « qui s'est égaré dans un prosélytisme stérile »
(p.189). ; « un optimisme exagéré et la métaphore
douteuse »(p.192). Voilà qui n'est pas fait pour déplaire aux
vieilles raclures de la communisation stérile et réformiste... En
soi ces diatribes contre Engels sont scandaleuses parce que justement
on a trop sous-estimé l'apport d'Engels ; c'est pourtant lui
qui a sorti le célèbre Marx de ses chères études en chambre, et
qui l'a mené à être au service du prolétariat et non pas comme ces
potaches de salon demeurer un auteur pour sachants journalistes et
profs.
J'ai
déjà dit ce que je pensais de Janover qui, excepté deux ou trois
pamphlets qui défendirent le milieu révolutionnaire face aux
contempteurs du négationisme, n'est qu'un doux égocentrique ;
sponsorisé présentateur de l'oeuvre de Rosa chez Smolny, il passa
100 pages à parler... de lui-même. Rubel, quoique émérite
traducteur de Marx, n'a pas fait le poids dans les années 1980 à la
télé face aux robustes staliniens ; j'avais regardé
l'émission avec Marc Chirik (ils avaient milité ensemble) et on était consternés du manque de
pugnacité de Rubel face à un stalinien ordinaire. Rubel est de plus
de l'espèce communautariste, avec l'obsession de conchier le laïc
Engels comme ayant déformé la pensée « marxienne ». Sa
contribution majeure – inventer un Marx anarchiste – a fait
parler de lui dans les salons parisiens mais confine au ridicule à
chaque démonstration ou radotage (P.135 on découvre le subterfuge
qui attribue un texte collectif à Marx). Les pages sur Bakounine et
ses rapports avec Marx sont affligeantes. Selon Rubel Marx aurait été
anarchiste par la manière « dont il envisageait les fins du
mouvement ouvrier ». Vrai que des socialistes utopiques aux
plus honnêtes anarchistes du 19ème siècle, il pouvait y avoir une
vision à peur près commune (imaginée) de la fin du capitalisme,
mais ce n'est pas le Marx le plus brillant ni le plus novateur qui
reprend les salades utopiques sur la fin de la séparation entre la
ville et la campagne, sur le type d'occupations multiples et ludiques
que pourrait receler les occupations humaines dans une humanité
communiste libérée du capitalisme. Comme tous les ânes académistes
et vieux bibliothécaires les Rubel et Janover se sont assis sur
l'expérience en Russie, pourtant autrement référentielle que les
images utopistes pauvres reprises par Marx. Marx a au moins insisté
contrairement à ces doux bibliothécaires sur le fait qu'on ne se
débarrassera pas de l'Etat d'un coup de pied au cul (Tom Thomas n'y
comprend que pouic) ; la crise du covid montre la nécessité de
discipliner une humanité hyper individualiste et inconsciente. Pour
appréhender la question d'une autre société on n'a rien à
attendre ni à comprendre d'enculeurs de mouches anarchistes qui
professent pour la rive gauche et les cyclistes. Il faut et faudra en
référer encore à l'ouvrage essentiel (L'Etat et la révolution de
Lénine), aux travaux du CCI sur la transition, et ne pas oublier que
la perpective révolutionnaire est un PROGRAMME HISTORIQUE même si
les bordiguistes ne sont pas les plus appropriés pour défendre ce
programme dans ses grandes lignes. En tout cas, les éditions Smolny,
boostées par leur succès avec Flammarion et des pubs un peu partout
même chez les gauchistes ont perdu la confiance politique que je
leur faisais au début.
UN PSEUDO MARXISTE PAS GUERI DU MAOISME
Tom Thomas a poursuivi depuis des années un travail d'écriture qui se veut d'obédience marxiste et explicative pour les « masses ». Malheureusement il a été formé (déformé) par le maoïsme dans sa jeunesse. Maoïstes et trotskistes sont en général déformés à vie lorsqu'ils ont passé trop de temps dans les régiments gauchistes. Ils restent surtout ignorants de la véritable histoire du mouvement révolutionnaire, et incapables de sortir de leur intellectualisme individualiste. On ne peut pas sérieusement parler et dénoncer l'Etat, son autoritarisme et sa nature de grand représentant du capital sans connaître au découvrir les analyses des groupes de la « gauche communiste » (maximaliste) et sans relire Lénine. Sinon vous pouvez toujours citer à tour de bras Marx mais celui-ci n'avait pas toutes les données du futur qui est notre actualité et notre fardeau.
Tom Thomas pèche par deux défauts récurrents : il voit le fascisme sans cesse au bout de la rue (comme n'importe quel neuneu du NPA), et l'Etat contient tout le mal, surtout la théorie complotiste, c'est ainsi qu'il imagine l'épisode Covid : « mise en œuvre grandeur nature d'une surveillance étroite et d'un sévère encadrement policier de toute la population au prétexte d'un confinement nécessaire ». Pourtant nous savions déjà la puissance et efficacité de cette surveillance étroite, plus en idéologie qu'en police de la rue d'ailleurs, mais face à la pandémie du covid, et j'ose le dire sans fard, l'Etat bourgeois a été bien plus responsable (malgré son mensonge initial sur l'inutilité du masque) que tous les clusters gauchistes et tous les petits irréalistes anarchistes ou maoïstes qui n'y voient que complot comme ma grand-mère qui imaginait le diable tapis derrière la cheminée, à chaque coup de vent au-dessus de sa chaumière lozérienne.
NOTES
1Décédé à la suite d'un avc et non pas suicidé comme me l'avait dit l'ancien membre de S ou B, Jean de la librairie La Boulangerie à Montrouge.
2Après la fin de Pouvoir Ouvrier, j'avais participé à la création de la « Gauche Marxiste », petit groupe plus nombreux que RI à l'époque, mais resté sur de nombreuses positions gauchistes soixantehuitardes (travail dans les syndicats, confusion sur la nature du stalinisme, soutien au féminisme) ; j'ai raconté sa courte histoire qui est accessible à la BN et à Amsterdam. Souyri était venu nous donner des cours d'économie et n'avait pas encore publié son ouvrage sur la dynamique du capitalisme (qui fait référence désormais pour des fondateurs du CCI, moins décadentistes depuis qu'ils ont quitté l'organisation). Souyri m'avait déconseillé de me rapprocher de RI : « je me méfie de ce genre de groupes, ce sont des sectes ». Finalement j'ai trouvé qu'il avait tort, le CCI a été une école de réelle restauration du marxisme pour plusieurs générations. Souyri avait une connaissance limitée de la « gauche communiste » (maximaliste) probablement par la faute de Véga (qui avait pourtant été éduqué sur le sujet par Marc Chirik) et qui était chargé des liens (brefs) avec le parti bordiguiste, mais qui finalement s'est allié avec l'aventurier Castoriadis pour décréter que c'était des mouvements dépassés. Solide orateur, mais girouette espagnole Véga serait retourné au POUM à la fin de sa vie. Les « vieux » de Pouvoir ouvrier ont tous fini dans le milieu universitaire et historien (cf. le salut de Marc Ferro à Souyri : https://www.jstor.org/stable/24268494 ) de la même manière que les anciens profs gauchistes installés « communisateurs » dans la librairie l'Harmattan et en milieu étudiant.
Le dernier réceptacle néo-barbariste décomposé du "conseillisme" reste Echanges qui a aussi perdu le prolétariat au milieu du covid, prône le retour aux activités "bibliques"; ainsi lance-t-il une affligeante "enquête sur le vécu du salariat" dont toutes les questions relèvent de l'esprit du bobo parisien sans problème d'emploi ni de logement, extrait désopilant: "On ne peut pas comprendre autrement la poussée morale qui pousse de plus en plus de jeunes gens à déserter les filières auxquelles on les avait préparés et à s'orienter vers des tâches agricoles ou artisanales quasi-bibliques (sic, HS a pris un coup de vieux hippie!) (charpentier, boulanger, berger, maraîcher, ferronnier, etc.); leur désertion ne prend pas origine dans une insatisfaction par rapport aux conditions de travail, mais par rapport à la finalité de ce travail nourrissant manifestement le chaos écologique" (cf. Echanges n°171, été 2020). Evidemment personne n'a répondu à ce sondage crétin de bobo herboriste étranger à la réalité sociale!
3Que j'ai conchié royalement malgré ses diverses insultes et lettres de menace : https://proletariatuniversel.blogspot.com/search?q=roland+simon . Les deux andouilles recrutées par Eric le boss ont évidemment fait semblant d'ignorer mon histoire du maximalisme.
4L'ancien trotskien Mélanchon, pour cause électorale immigrée, défend les déguisemnts musulmans avec toute sa clique et le Huffpost, le soutien à la député Obono (et au député Taché, qui porte si bien son nom) est grotesque pour essayer de regonfler un peu plus l'idéologie antiraciste fumeuse : https://www.huffingtonpost.fr/entry/obono-et-tache-ulceres-par-le-tweet-de-ce-depute-lrem-raciste-et-homophobe_fr_5f68650bc5b6de79b677d5e3. Le député macroniste a eu diablement raison de se moquer de cette gauche en vérité islamo-stalinienne, et sur la même longueur d'onde « internationaliste » que Erdogan! Mais bon cette pitrerie s'est déroulée en Espagne et pour équivalence en France en pubobo pour la soumission musulmaniaque on a la secte UNEF. Mais le port du masque anti-covid obligatoire ne serait-ce pas lui aussi un complot islamo-gauchiste? Tous masqués tous islamisés!
Malgré leur racolage islamo-électoral, les élus islamo-gauchistes verts sont l'exemple même de la tartufferie électorale, seule vote la petite bourgeoisie ultra minoritaire et inculte (personne ne l'a souligné mais la suppression de l'arbre (mort) de Noël n'était pas une mesure écolo, mais visait démagogiquement l'électorat musulman qui croit que Noël est une fête chrétienne, ce qui est faux et archi-faux et remonte à la haute antiquité! Outre d'être incultes, ces anciens gauchistes promus maires bourgeois se comportent comme des petits Staline.Résultats des élections à Bordeaux:
Inscrits:
151324
Votants:
58 002
Exprimés:
57 029 soit 37,69%
Hurmic :
26 509 soit 17,51% Florian : 25 163 soit 16,62%
Poutou 5
357 soit 3,54%
Victoire
de Hurmic de 1 346 voix.
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