« Le
national-socialisme ou le chaos bolchevique ? » demandait
avec arrogance une affiche nazie, faisant croire par là que seule
existait cette alternative et que, pour tous les hommes de bonne
volonté, le choix était évident. « Erdäpfel oder
Kartoffel ? » (Patates ou pommes de terre?) répondait une
petite bande de papier qu'un groupe clandestin colla sur des
centaines de ces grandes affiches, déclenchant ainsi une enquête
massive de la part de la Gestapo ». (voir note plus bas)
J'avoue avoir versé quelques larmes au discours du « compagnon » du policier lâchement abattu à bout portant sur la « plus belle avenue du monde ». L'assassinat d'un homme ou d'une femme, quoique les crimes soient plus nombreux quotidiennement dans les pays lointains dont BFM rend compte in petto en déroulé sous les images officielles de la cour de Préfecture parisienne, me renvoie toujours à ma propre souffrance de la perte de mes êtres chers et de mes camarades. Certes le discours à la mode (« vous n'aurez pas ma haine ») - car la haine est la seule sentimentalité prêtée par la mouvance gauchiste au Fhaine, pourtant guère différente de la leur – était stupéfiant néanmoins. Croyant qu'il s'agissait du discours apitoyé et chagrin d'un collègue mon dentier de la mâchoire inférieure tressauta lorsqu'il fût question de « mon compagnon ». Mon cervelet fît un bond : quelle aubaine pour la société multigenre, multitout du « bloc progressiste » !
Ce n'était pas un simple flic hétéro comme vouzémoi mais un « pédé »1 tout ce qu'il y a de plus homo, plutôt moins con que le flic moyen, passionné de cinéma, de rock, qui avait été voir Sting au Bataclan, qui était militant de LBGT, soucieux d'aide aux migrants ; un vrai flic gauchiste et tout et tout. Renversant et séduisant comme l'incroyable avancée moderniste de notre société mondialiste, croyante toutes catégories et démocratie bénie par les siècles et les siècles d'obscurantisme.
Personne n'y pense, sauf le magnifique Jules Lemaître en 1925, la pensée de l'émancipation est sortie d'un cerveau malade, d'un névrosé persécuté, le genevois Rousseau : « S'il n'avait pas été persécuté, il ne les (ses pensées) pas écrites (…) Rousseau, par ses Confessions, a véritablement inauguré le genre et l'a, du premier coup, réalisé totalement. Personne ne se confessera plus comme s'est confessé Jean-Jacques » (…) « En littérature, ce que Rousseau a légué aux générations qui l'ont suivi, c'est le romantisme, c'est à dire (au fond et en somme, et quoique bien des poèmes ou livres de romantiques semblent échapper à cette définition) l'individualisme) l'individualisme encore, l'individualisme littéraire, l'étalage du « moi » - et la rêverie inutile et solitaire, et le désir , et l'orgueil, et l'esprit de révolte ; tout cela exprimé, soit de façon direct, soit par des masques transparents auxquels le poète prête son âme (…) Au point où Rousseau l'a porté (surtout dans les Confessions et les Rêveries) cet individualisme littéraire était chose insolite, non connue auparavant, et où l'on pouvait voir un emploi indécent et anormal de la littérature. Car évidemment elle n'a pas été faite pour ça. A l'origine, le poète chante ou récite aux hommes assemblés des histoires, ou des chansons ou des éloges de héros ou des préceptes de morale. Il est clair qu'on ne lui demande pas de confidences intimes. Telles est la littérature primitive et « naturelle », la seule qu'aurait dû admettre Jean-Jacques, prêtre de la nature. Plus tard, après l'invention de l'écriture, après l'imprimerie, on a instinctivement senti qu'il ne convenait d'exposer au public, multipliés par la copie ou par la lettre imprimée, que des pensées, des récits, des images propres à intéresser tout le monde ; qu'il était peu probable que la personne intime et secrète de l'écrivain importât aux autres hommes, et qu'il y aurait du reste, impudeur à l'exprimer publiquement. L'individualisme en littérature, l'antiquité l'a ignoré (sauf dans quelques strophes ou distiques d'élégiaques). Le moyen âge, le XVI e siècle, le XVII e, le XVIII e, jusqu'à Rousseau, ne l'ont presque pas connu ». (…) L'influence de Rousseau s'est exercée sur Goethe, Schiller, Byron ; sur Kant, Fichte, Jacobi, Schleiermacher ; et, avec une évidence éclatante, sur Tolstoï : « J'ai lu Rousseau tout entier... j'avais un culte pour lui ». Marx a été aussi influencé par Rousseau, dans la perspective communiste il n'a jamais défendu cette idée imbécile, stalinienne et doctrinaire, d'individu collectif, mais la redécouverte de l'individu comme être à part entière vivant librement dans la communauté humaine, et non simple pion, esclave ou infernaute. (le néologisme est du moi de moi)
J'avoue avoir versé quelques larmes au discours du « compagnon » du policier lâchement abattu à bout portant sur la « plus belle avenue du monde ». L'assassinat d'un homme ou d'une femme, quoique les crimes soient plus nombreux quotidiennement dans les pays lointains dont BFM rend compte in petto en déroulé sous les images officielles de la cour de Préfecture parisienne, me renvoie toujours à ma propre souffrance de la perte de mes êtres chers et de mes camarades. Certes le discours à la mode (« vous n'aurez pas ma haine ») - car la haine est la seule sentimentalité prêtée par la mouvance gauchiste au Fhaine, pourtant guère différente de la leur – était stupéfiant néanmoins. Croyant qu'il s'agissait du discours apitoyé et chagrin d'un collègue mon dentier de la mâchoire inférieure tressauta lorsqu'il fût question de « mon compagnon ». Mon cervelet fît un bond : quelle aubaine pour la société multigenre, multitout du « bloc progressiste » !
Ce n'était pas un simple flic hétéro comme vouzémoi mais un « pédé »1 tout ce qu'il y a de plus homo, plutôt moins con que le flic moyen, passionné de cinéma, de rock, qui avait été voir Sting au Bataclan, qui était militant de LBGT, soucieux d'aide aux migrants ; un vrai flic gauchiste et tout et tout. Renversant et séduisant comme l'incroyable avancée moderniste de notre société mondialiste, croyante toutes catégories et démocratie bénie par les siècles et les siècles d'obscurantisme.
Le discours de l'amant du flic mort n'a
certainement pas été préparé sans conseiller tellement il
correspondait aux nécessités électorales macronesques pour ne pas
dire anti-haine, je veux dire anti Le Pen, cette représentante des
salauds racistes et ennemis des homosexuels (quoiqu'il y en ait un
d'assez perspicace aux côtés de la « raciste » en
chef). Apologie de la police garante de la démocratie, truisme
incontournable qui prouve que la démocratie n'est jamais si bien
défendue que par les gaz lacrymogènes et les coups de matraques
contre les grévistes. On concèdera, à l'encontre du gentil Poutou,
que plus de flics ont été zigouillés depuis un an et demi que de
bazanés par la Bac. Après l'attentat terroriste bienvenu du premier
tour, les funérailles du « policier pédé » constituent
indubitablement un point d'orgue macronien, si j'ose dire ;
Macron ayant été soupçonné d'entretenir des liens « pédés »
avec le joli PDG de radio-France2,
amant du luxe et du lucre.
Le discours subséquent de Hollande aura confirmé ses capacités à avoir été le meilleur président des pompes funèbres des cinq républiques. Le ton et la compassion furent adéquatement rythmés à la félicitation de la fonction policière, protectrice du grand patronat comme des bateaux pavés des riches du Touquet. Le policier, dans la nuit de sa vie, n'est plus un raté scolaire mais un ami du peuple, qui le protège, qui se sacrifie pour le sentiment patriotique. Désormais un policier "pédé" a autant droit au respect de la nation qu'un hétéro, comme toute femme sous l'uniforme mourant pour l'impérialisme français au Mali ou en Syrie mérite la fanfare de la République. Magie de l'interdépendance des contraires. Miracle transcendant du transgenre et de la multi-sexualité si on les compare aux honteuses arriérations sunnites et wahhabites. Oubliés les juifs rassemblés sous Pétain dans cette même cour de Préfecture, oubliés les centaines de prolétaires algériens envoyés au casse-pipe en costard un certain mois d'octobre 1961, visages tuméfiés et parqués dans cette cour à gendarmes. Oubliée la chasse policière aux homos des fifties et des sixties jusque dans les chiottes de la Tour Eiffel.
Oubliée la police qui tabasse et asperge aux gaz lacrymogènes les révoltés contre la loi patronale 49.3 composée par le fiston Hollande, Macron, et dont les cadres en civil de la bac ont enculé un Théo bazané.
Voici la démocratie transgenre qui protège la veuve et l'orphelin du terrorisme, qui exhibe le flic de base comme premier exposé dans la tranchée antiterroriste, comme exemple pour ceux qui devront par millions aller défendre démocratie hypocrite ou république pourrie, on ne sait dans quel ordre.
Toute la "classe politique" se congratula au terme de l'enterrement avec flonflons patriotiques du policier lâchement assassiné. Ils étaient tous là les édiles de la compassion. Ils se serraient la main et aurevoir. Les cornemuses des représentants des polices anglo-saxonnes couinaient pendant que Hollande, sur le seuil préfectoral, embrassait la hiérarchie policière. Le policier, cultivé et multilingue, mort dans sa boite couverte de l'oriflamme était heureux, on lui avait agrafé sur sa tombe l'insigne de la légion d'honneur. Grâce à sa bonne étoile.
NOTES:
1Je
rappelle que pour l'homosexuel moyen, et le facho avéré, le terme
pédé est une insulte qui est synonyme de pédophilie, ce que ne
sont pas les homosexuels en général. Nonobstant le fait, et mon
enfance peut en témoigner au catéchisme, je n'ai pas eu affaire à
des curés pédophiles mais j'ai eu la confirmation que, comme les
grecs l'avaient vécu, l'attirance entre garçonnets fait partie de
notre étape d'évolution vers une sexualité hétéro, s ans
compter leur fascination pour le sexe des adultes mâles, et que
l'enfant a des perversions inouïes qui pourraient choquer certains
adultes. Et conduire d'autres en prison.
2D'où
l'efficacité de l'interdépendance des contraires dans le mode de
domination idéologique pervers : « L'Invocation du
contraste puissant a toujours constitué un instrument de
prédilection pour la propagande des politiciens et des dictateurs.
« Le national-socialisme ou le chaos bolchevique ? »
demandait avec arrogance une affiche nazie, faisant croire par là
que seule existait cette alternative et que, pour tous les hommes de
bonne volonté, le choix était évident. « Erdäpfel oder
Kartoffel ? » (Patates ou pommes de terre?) répondait
une petite bande de papier qu'un groupe clandestin colla sur des
centaines de ces grandes affiches, déclenchant ainsi une enquête
massive de la part de la Gestapo ». (cf. « Changements,
paradoxes et psychothérapie, de Watzlawick, ,Weakland, Fish , ed du
Seuil 1975). Si l'on suit ces auteurs on pourrait aussi penser que
la politique n'est régie depuis des siècles au fond que par la
diabolisation de la femme, la mère Le Pen (avec son écharpe dans
la cour de la préfecture)devenant ainsi la quintessence d'une
mystification multi-séculaire, sans oublier que Cléopâtre a
manipulé César et que Eva Braun a peut-être fait d'Hitler son
jouet : « L'idéalisation romantique de la femme à
l'époque des troubadours, entre le XI e et le XIII e siècle, ainsi
que son pendant religieux dans le culte de la vierge marie à partir
du XI e siècle, a connu un étrange et terrifiant compagnon de
route : l'irruption et l'horrible développement de la chasse
aux sorcières. Marie et la sorcière – voilà deux aspects de la
féminité qui ne peuvent guère être plus antithétiques et
éloignés l'un de l'autre ; ils ne sont pourtant « rien
d'autre » qu'un couple des contraires. Plus tard, à l'âge
des Lumières, la Vierge a été remplacée par la déesse Raison,
qui, à son tour, fût détrônée par le romantisme et la
« découverte » de l'inconscient par C.G. Carus »
(p.39).
Personne n'y pense, sauf le magnifique Jules Lemaître en 1925, la pensée de l'émancipation est sortie d'un cerveau malade, d'un névrosé persécuté, le genevois Rousseau : « S'il n'avait pas été persécuté, il ne les (ses pensées) pas écrites (…) Rousseau, par ses Confessions, a véritablement inauguré le genre et l'a, du premier coup, réalisé totalement. Personne ne se confessera plus comme s'est confessé Jean-Jacques » (…) « En littérature, ce que Rousseau a légué aux générations qui l'ont suivi, c'est le romantisme, c'est à dire (au fond et en somme, et quoique bien des poèmes ou livres de romantiques semblent échapper à cette définition) l'individualisme) l'individualisme encore, l'individualisme littéraire, l'étalage du « moi » - et la rêverie inutile et solitaire, et le désir , et l'orgueil, et l'esprit de révolte ; tout cela exprimé, soit de façon direct, soit par des masques transparents auxquels le poète prête son âme (…) Au point où Rousseau l'a porté (surtout dans les Confessions et les Rêveries) cet individualisme littéraire était chose insolite, non connue auparavant, et où l'on pouvait voir un emploi indécent et anormal de la littérature. Car évidemment elle n'a pas été faite pour ça. A l'origine, le poète chante ou récite aux hommes assemblés des histoires, ou des chansons ou des éloges de héros ou des préceptes de morale. Il est clair qu'on ne lui demande pas de confidences intimes. Telles est la littérature primitive et « naturelle », la seule qu'aurait dû admettre Jean-Jacques, prêtre de la nature. Plus tard, après l'invention de l'écriture, après l'imprimerie, on a instinctivement senti qu'il ne convenait d'exposer au public, multipliés par la copie ou par la lettre imprimée, que des pensées, des récits, des images propres à intéresser tout le monde ; qu'il était peu probable que la personne intime et secrète de l'écrivain importât aux autres hommes, et qu'il y aurait du reste, impudeur à l'exprimer publiquement. L'individualisme en littérature, l'antiquité l'a ignoré (sauf dans quelques strophes ou distiques d'élégiaques). Le moyen âge, le XVI e siècle, le XVII e, le XVIII e, jusqu'à Rousseau, ne l'ont presque pas connu ». (…) L'influence de Rousseau s'est exercée sur Goethe, Schiller, Byron ; sur Kant, Fichte, Jacobi, Schleiermacher ; et, avec une évidence éclatante, sur Tolstoï : « J'ai lu Rousseau tout entier... j'avais un culte pour lui ». Marx a été aussi influencé par Rousseau, dans la perspective communiste il n'a jamais défendu cette idée imbécile, stalinienne et doctrinaire, d'individu collectif, mais la redécouverte de l'individu comme être à part entière vivant librement dans la communauté humaine, et non simple pion, esclave ou infernaute. (le néologisme est du moi de moi)
La bourgeoisie décadente a su
piller et détourner la naïveté individualiste de Rousseau, et par
son double langage perpétuel, psychologique et sentimental (cette
sentimentalité démagogique que Marx avait si bien dénoncée dans
ses écrits des années 1850) jusqu'à déifier un individualisme
crétin, aliéné, où le moindre internaute se sent investi
d'écrire ou de rabâcher ce qui lui passe par la tête avec une
orthographe ridicule et des insultes à la portée du moindre peigne cul. Il est certain
que la communisme supprimera la fonction hiérarchique méprisable
de professeur, mais nous lui sommes encore redevables, et avant de
contester les enseignants il faudrait sans doute abattre l'Etat
bourgeois.
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